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EM1a : Le champ électrostatique

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

ATS ATS

Jules Ferry

Partie 4 : Électromagnétisme EM1 : Électrostatique du vide

EM1a

EM1-a : Le champ électrostatique

Intro : les équations de Maxwell !

I. La charge électrique

1. Présentation

La charge électrique d’une particule est une grandeur scalaire, positive ou négative, intrinsèque à la particule chargée, qui caractérise les interactions électromagnétiques que la particule exerce ou subit.

Unité SI : le coulomb, de symbole C (1C=1A.s).

2. Propriétés de la charge électrique

Quantifiée : q=k.ek∈ℤ et e=1 ,602 .10−19C=charge élémentaire (Millikan en 1910) ;

Extensive ;

Conservative : la charge électrique d’un système ne peut évoluer que par échange de charges avec le milieu extérieur (et la charge totale d’un système isolé est constante) ;

Invariante par changement de référentiel.

II. Définitions du champ électrique et des différentes distributions de charge

1. Loi de Coulomb

Par son expérience mécanique célèbre, appelée « balance de Coulomb » (équivalente à l’expérience de Cavendish pour la gravitation), ce dernier énonce la loi suivante :

Tout point matériel M1 de charge électrique q1 (> 0 ou < 0) exerce sur un point matériel M2 de charge électrique q2 situé à une distance r=M1M2 une force F1/2 telle que ⃗F1/2= 1

4π ϵ0 q1q2

r2e1→2 où 0 est la permittivité électrique du vide (s'exprime en C2m−2N−1=F.m−1).

Remarques : 1.F1/2= 1

4π ϵ0 q1q2

M1M22e12 et par la 3ème loi de Newton, F2/1=−⃗F1/2.

2. Dans un milieu matériel, on remplace ϵ0 par la permittivité électrique du milieu ϵ =ϵ0r (où ϵr est la permittivité relative du milieu, >1, sans unité).

3. Exemple : ϵr(air)=1 ,0006 ; ϵr(eauliquide)=80.

r

e12

F1/2 M1q1

M2q2

Cas où q1 et q2 sont de signes opposés

r

e12

F1/2

M1q1

M2q2

Cas où q1 et q2 sont de mêmes signes

(2)

2. Définition du champ électrostatique créé par une charge ponctuelle Considérons une charge ponctuelle q située en un point P fixe dans le référentiel d’étude.

Si on considère une charge test q ' au point M alors cette dernière subit la force ⃗Fq/q '=q ' 1 4π ϵ0

q

PM2eP→M .

Définition : le champ électrostatique créé en M, par la charge ponctuelle q est

Eq(M)= 1 4π ϵ0

q

PM2eP→M ; unité : V.m−1.

Ainsi, la force de Coulomb subie par une charge q ' en M de la part de q est ⃗Fq/q '=q '.Eq(M) . Ordre de grandeur :

• pour ce qu’on fait ‖⃗E‖#102V.m−1 ;

• pour ioniser l’air humide, ‖⃗Edisruptif‖∼104V.cm−1=106V.m−1

• pour ioniser l’air sec, ‖⃗Edisruptif‖∼3 ,6.104V.cm−1 Remarques :

1.E est un champ électrique. On parle ici de champ électrostatique car la charge q qui le crée est fixe.

2.Eq(M) existe si q ' est là ou non mais l’existence de Eq(M) n’est révélée que par la présence de q ' (on l’appelle charge test).

3. Étude aux limites :

• lim

r→ ∞

‖E‖→⃗ 0 : interaction électrostatique nulle à distance infinie ;

• lim

r→ ∞

‖⃗E‖→∞ : E n’est pas défini au point où se situe la charge ponctuelle qui le crée.

4. La définition du champ électrostatique, ainsi que l’ensemble des remarques, peuvent déstabiliser.

Pourtant, il s’agit d’une analogie totale avec la définition du champ gravitationnel créé par une masse (ponctuelle ou sphérique) :

La force gravitationnelle qu’exerce m fixe, située en P, sur m’ test située en M est

Fm/m '= −Gm m'

PM2eP→M= −m' G m

PM2eP→M ; et la définition du champ de pesanteur gm(M) créé en M par la masse m est Fm/m '=m'⃗gm(M) .

Il vient donc gm(M)= −G m

PM2eP→M . Tableau d’analogie :

Électrostatique Gravitation

ForceFq/q '= 1

4π ϵ0 q q'

PM2eP→MFm/m '= −Gm m' PM2eP→M Scalaire associé à la particule qui

crée le champ q m

Champ créé par la particule

Eq(M)= 1 4π ϵ0

q

PM2eP→M ;

Fq/q '=q '.⃗Eq(M)

gm(M)= −G m

PM2eP→M ;

Fm/m '=m'⃗gm(M)

Constante universelle 1

4π ϵ0G

effet en M dû à la présence de q en P

(3)

3. Principe de superposition

Principe de superposition : N charges qi situées en Pi créent en M un champ électrostatique total

E(M)=

i=1 N

Eq

i(M) .

Remarques :

1. Il s’agit de la propriété de linéarité du champ électrique, pour des raisons historiques, on parle de principe de superposition ;

2. Toujours pour des raisons historiques, on parle de principe, mais il est démontrable par la linéarité de l’équation de MG ainsi que par l’additivité des forces :

Supposons une charge test q ' située en M . Elle subit, par additivité des forces, une force totale de la part de l’ensemble des autres charges F=

i=1 N

Fqi/q '=

i=1 N

q '.⃗Eqi(M)=q '

i=1 N

Eqi(M).

Par définition, F=q '.⃗E(M), on obtient donc le principe de superposition par identification.

4. Les différentes distributions de charge

Ce paragraphe utilise le principe de superposition afin de donner l'expression du champ électrostatique par sa définition. Le calcul direct du champ électrostatique à partir de sa définition n'est plus d'actualité dans les CPGE, on utilisera le théorème de Gauss …

a) Distribution volumique

• Présentation :

Le modèle précédent de la charge ponctuelle est acceptable si on observe une sphère chargée de rayon R , à une distance D éloignée de la sphère : D≫R. Dans le cas contraire, la matière est continue et la charge est répartie en volume

V .

On définit alors la densité volumique de charge en P∈V par ρ (P)=dQP dτP en C.m−3.

La charge totale contenue dans V est QV=

P∈V

dQP=

P∈V

ρ (P)dτP.

• Expression du champ électrostatique ⃗E(M) créé en un point M de l'espace :

dEdτ(M)= 1 4π ϵ0

dQP

PM2eP→M donc par principe de superposition, ⃗EV(M)= 1

4π ϵ0

P∈V

ρ(P)dτP

PM2eP→M . q’

(4)

b) Distribution surfacique

• Présentation :

On définit la densité surfacique de charge en P∈S par σ (P)=dQP

d SP en C.m−2.

La charge totale contenue dans S est QS=

P∈S

dQP=

P∈S

σ (P)dSP.

Remarque : l’approximation de distribution surfacique est vérifiée si :

S≫e, l’épaisseur de la plaque ;

et la distance d’observation e.

On a alors dτP=e dSP soit dQP=ρ (P)dτP=ρ (P)e dSP donc σ (P)=ρ (P)e .

• Expression du champ électrostatique ⃗E(M) créé en un point M de l'espace :

dEdS(M)= 1 4π ϵ0

dQP

PM2eP→M donc par principe de superposition, ⃗ES(M)= 1

4π ϵ0

P∈S

σ(P)d SP

PM2eP→M . c) Distribution linéique

• Présentation :

On définit la densité linéique de charge en P∈L par λ (P)=dQP

d LP en C.m−1.

La charge totale contenue dans L est QL=

P∈L

dQP=

P∈L

λ (P)dLP

Remarque : l’approximation de distribution linéique est vérifiée si :

L≫

S , où S est la section du fil ;

et la distance d’observation

S.

On a alors dτP=S dLP soit dQP=ρ (P)dτP=ρ (P)S dLP donc λ (P)=ρ (P)S.

P

(5)

• Expression du champ électrostatique :

dEdL(M)= 1 4π ϵ0

dQP

PM2eP→M donc par principe de superposition, ⃗EL(M)= 1

4π ϵ0

P∈L

λ(P)d LP

PM2eP→M .

Remarque : rappelons que ce paragraphe 4) permet de définir le champ électrostatique créé par les distributions de charge volumique, surfacique ou linéique mais le calcul direct à partir de ces définitions est délicat !

Dans le cadre du programme d’ATS, nous réaliserons un calcul indirect, plus simple, via le théorème de Gauss (provenant de Maxwell-Gauss).

(6)

III. Topographie du champ électrostatique

Comme tout champ vectoriel, on se représente le champ électrostatique ⃗E par un ensemble de lignes de champ électrostatique.

Propriété : les lignes de champ E convergent vers les charges négatives et divergent des charges positives.

Démonstration : MG div⃗E=ρ ϵ0 ! Exemples :

• Représentation du champ électrostatique à l'aide de l'informatique pour une charge +5C au point O et une charge -1C au point A (le point particulier C indique l'annulation du champ) :

• Représentation des lignes du champ électrostatique pour la distribution de charge précédente :

• Visualisation des lignes de champs pour d'autres distributions :

(7)

IV. Propriétés de symétrie et d’invariance

1. Symétries et invariances d’une distribution de charge a) Plans de symétrie et d’antisymétrie

• (Π) est un plan de symétrie pour la distribution de charge si et seulement si ∀ (P , P ') symétriques par rapport à (Π), « ρ (P')=sym(Π )(ρ (P)) » (où ρ représente ici n’importe quel type de répartition des charges : ponctuelle, volumique, surfacique ou linéique).

Exemple :

• (Π) est un plan d’antisymétrie pour la distribution de charge si et seulement si ∀ (P , P ') symétriques par rapport à (Π), ρ (P')=−sym( Π)(ρ (P)).

Exemple :

b) Invariances par translation ou rotation

• La distribution de charge est invariante par translation suivant l’axe (Oz) si et seulement si

« ∀z ,ρ (x , y , z)=ρ (x , y) » (où ρ représente ici n’importe quel type de répartition des charges : ponctuelle, volumique, surfacique ou linéique).

Exemples :

• La distribution de charge est invariante par rotation autour de l’axe (Oz) si et seulement si

∀θ,ρ (r ,θ, z)=ρ (r , z). Exemple :

(8)

2. Principe de Curie

Énoncé général : les éléments de symétrie et d’invariance des causes d’un phénomène physique se retrouvent dans les effets.

En électrostatique : si la distribution de charge présente des symétries ou invariances, le champ électrostatique E qu’elle crée présente les mêmes.

3. Conséquences sur le champ électrostatique

a) Plans de symétrie (Π) de la distribution de charge

Par principe de Curie, (Π) est aussi un plan de symétrie pour ⃗E. ( ⇔ ∀ (M , M ') symétriques par rapport à (Π), ⃗E(M ')=sym(Π )(⃗E(M))).

Propriété : en tout point du plan de symétrie (Π), le champ électrostatique est contenu dans le plan de symétrie (Π).

Exemple/démonstration :

Retour sur les exemples de topographie.

b) Plans d’antisymétrie ) de la distribution de charge

Par principe de Curie, (Π) est aussi un plan d’antisymétrie pour ⃗E ⇔ ∀ (M , M ') symétriques par rapport à (Π), ⃗E(M ')=−sym( Π)( ⃗E(M)).

Propriété : en tout point du plan d’antisymétrie ), le champ électrostatique est orthogonal au plan d’antisymétrie ).

Exemple/démonstration :

Retour sur les exemples de topographie.

(9)

c) Invariances

Par principe de Curie, le champ électrostatique possède les mêmes invariances que la distribution de charge.

Exemples :

Retour sur les exemples de topographie.

V. Théorème de Gauss

Le calcul direct du champ E est très délicat (et hors programme en ATS) … Si la distribution de charge présente de hautes symétries, le théorème de Gauss permet un calcul plus simple.

1. Énoncé

Le flux du champ électrostatique E à travers une surface fermée (Sf) est égal à la somme des charges Qint à l’intérieur de (Sf) divisée par la permittivité du vide ϵ0 :

M

∈Sf

E⃗(M).dSM=Qint ϵ0

Démonstration :

Par le théorème d’Ostrogradski,

M∈Sf

E(M).dSM=

P∈V

(divPE⃗).dVP. Par l’équation de Maxwell-Gauss, divPE=⃗ ρ(P)

ϵ0 donc il vient

M

∈Sf

E(M).dSM=

P∈V

ρ(P)

ϵ0 .dVP=1 ϵ0

P∈V

ρ(P).dVP=Qint ϵ0 . Remarques :

1. La démonstration étant réalisée sans utiliser l’hypothèse « statique », le théorème de Gauss est vérifié même en régime variable.

2. La surface fermée (Sf) choisie pour calculer E est appelée surface de Gauss.

3. Le calcul de

M∈Sf

E(M).dSM est simple dans les cas suivants :

• ⃗E(M)⊥ ⃗dSM

• ⃗E(M)//dSM et ‖⃗E‖=cte.

2. Méthodologie du calcul du champ électrostatique en ATS

1. Étude des symétries et invariances de la distribution de charge : on connaît la direction et les variables de ⃗E ;

2. Recherche de la surface de Gauss : telle qu’en tout point dSM est soit orthogonale à ⃗E, soit colinéaire à ⃗E avec ‖⃗E‖=cte ;

3. On applique le théorème de Gauss.

(10)

3. HP : le théorème de Gauss gravitationnel Rappelons le tableau d’analogie :

Électrostatique Gravitation

ForceFq/q '= 1

4π ϵ0 q q'

PM2eP→MFm/m '= −Gm m' PM2eP→M Scalaire associé à la particule qui

crée le champ q m

Champ créé par la particule

Eq(M)= 1 4π ϵ0

q

PM2eP→M ;

Fq/q '=q '.⃗Eq(M)

gm(M)= −G m

PM2eP→M ;

Fm/m '=m'⃗gm(M)

Constante universelle 1

4π ϵ0G

Réécriture de la constante 1

ϵ0 −4πG

Théorème de Gauss

M∈Sf

E(M).dSM=Qint

ϵ0

M∈Sf

g(M).dSM=−4πG.Mint

C’est par le théorème de Gauss pour le champ gravitationnel que l’on peut démontrer l’intuition de Newton : sa loi de la gravitation universelle pour les masses ponctuelles est vérifiée pour les masses non ponctuelles si elles sont de géométrie sphérique et homogènes …

VI. Relation de passage du champ électrique

On considère une surface chargée S, séparant l’espace en 2 domaines 1 et 2. En tout point M de S, on peut appliquer la relation de passage : E2(M)− ⃗E1(M)=σ (M)

ϵ0n1→2(M) .

Remarques :

1. On peut dissocier cette relation de passage en 2 :

la composante tangentielle de E à la traversée de S est continue ;

la composante normale de E à la traversée de S est discontinue telle que E2(M).⃗n1→2− ⃗E1(M).⃗n1→2= σϵ0 :

2. La démo provient directement de MG et MF mais longue et délicate.

3. La relation de passage est vérifiée même en régime variable.

(11)

VII. Densité volumique d'énergie électrique

Le champ électrique contient une énergie de type électrique.

Étant un champ, l'énergie qu'il contient est présente dans tout l'espace où ⃗E est non nul !

L'énergie volumique électrique (ou densité volumique d'énergie électrique) associée en M à l'instant t est wélec(M , t)=1

2ϵ0E2(M , t) en J.m−3.

L'énergie électrique présente dans un volume V est donc Eélec(t)=

M∈V

1

0E2(M , t)dτM . Remarque : on montrera la cohérence de cette définition avec le condensateur plan en TD !

VIII.Surfaces et volumes à connaître (pour le théorème de Gauss)

Disque de rayon R Cylindre de rayon R et hauteur H Sphère de rayon R

Pcercle=2πR Slatérale cylindre=2πR H Ssphère=4πR2

SdisqueR2 VcylindreR2H

Vsphère=4 3πR3

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