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Etat de la sécurité alimentaire en Afrique : rapport d'activité 2003

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NATIONS UNIES

CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL

ECA/SDD/CSD.3/7 8 octobre 2003

FRANQAIS

Original: ANGLAIS

COMMISSION ECONOMIQUE POUR L'AFRIQUE

Troisieme reunion du Comity du developpement durable Addis-Abeba, Ethiopie

7-10 octobre 2003

Etat de la securite alimentaire en Afrique Rapport d'activite

2003

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NATIONS UNIES

CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL

ECA/SDD/CSD.3/7 8 octobre 2003

FRANQAIS

Original: ANGLAIS

COMMISSION ECONOMIQUE POUR L'AFRIQUE

Troisieme reunion du Comite" du de"veloppement durable Addis-Abeba, Ethiopia

7-10 octobre 2003

Etat de la securite alimentaire en Afrique

Rapport d'activite 2003

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Pages

Situation et tendances de la pauvrete et de la faim en Afrique 1

Sous capitalisation et resultats mcdiocres de l'agriculture en Afrique 3

Opportunity et defis majeurs pour le developpement agricole 4

Renforcement de la competitivite du secteur agricole 6

Renforcer la productiviti agricole 7

Exploiter les ressources en eau 8

lnverser la degradation des terres 9

Mise en place des infrastructures sociales 10

Ameliorer les resultats des marches interieurs 11

Accelerer Vintegration des marches regionaux 12

[ccroitre Vacces aux marches mondiaux 13

Mobilisation des ressources pour I'investissement dans le secteur agricole 16 Renforcement et preservation du capital rural humain et institutionnel 18 Dormer plus de responsabilites aux communautes rurales 18 Suivi et attenuation de I 'incidence du VIH/SIDA sur I 'agriculture 19

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L'etat de la securite alimentaire en Afrique Rapport d'activite*

Situation et tendances de la pauvrete et de la faim en Afrique

1. Au cours des annees 80, la croissance annuelle des Economies africaines n'a ete que de 1,8% et de 2% au cours de la derniere decennie. N'ayant pu suivre le rythme rapide de l'augmentation de la population, qui a connu un taux d'accroissement de 2,8% par an au cours des annees 90, la croissance economique globale a ete inferieure au tiers du taux de 7% requis pour atteindre robjectif de developpement au niveau international, consistant a re"duire de moitie* la pauvrete absolue d'ici a 2015. La faiblesse des resultats economiques n'a fait elargir le champ de la pauvrete et la proportion de personnes vivant en-dessous du seuil de pauvrete a augmente, passant de 47,6% en 1985 a 59% en 2000. II en resulte qu'un nombre de plus en plus grand d'africains n'ont pas les moyens suffisants d'avoir acces a la nourriture et aux autres services de base tels que Feau potable, des soins de sante et une education minimum.

2. Selon des estimations de la FAO, le nombre des personnes souffrant de faim chronique en Afrique au cours de la derniere decennie, est passe de 168 millions (environ le tiers de la population) a 200 millions. Parmi ceux-cis 194 millions vivent en Afrique subsaharienne. L'Afrique est la seule region du monde ou un nombre plus grand de personnes souffrent de la faim et ou seulement 10 pays enregistrent une baisse du nombre de personnes mal nourries. A la fin des annees 90, la proportion de la population souffrant de faim chronique etait superieure a 20% dans 30 pays et a 35% dans 18 pays. En Afrique subsaharienne, l'apport energetique journalier evalue a 2.200 kilocalories couvre a peine les besoins minimum d'une vie saine et active et ne represente que 85% de l'apport en calories dans d'autres regions en developpement. Plus inquietant encore, meme si d'apres les projections, la proportion de personnes mal nourries en Afrique subsaharienne chutera a 22%

d'ici 2015, on s'attend a ce que le nombre absolu de celles souffrant de la faim augmente a 205 millions. Cette tendance a la hausse de 22% entre le debut des annees 90 et l'horizon 2015 est en contradiction flagrante avec les Objectifs de developpement du mille"naire qui prevoient une diminution de moitie du nombre de personnes souffrant de la faim d'ici a 2015.

3. Les donnees dont on dispose pour FAfrique subsaharienne prouvent que le taux de la croissance annuelle de la production agricole ont ete de 4% et de 3% pour la production alimentaire entre 1991 et 2001. En consequence, la croissance de la production agricole par

• Le present rapport s'inspire des travaux en cours qui seront publics dans un rapport integral et les annex suivantes donnent des informations et des analyses plus completes sur les elements ci-apres:

• CEA 2003a. La situation de la se"curite" alimentaire en Afrique : tendances concernant la production alimentaire et agricole, le commerce et la consommation par sous-region pendant la peYiode 1987-2001 et projections d'ici a 2010.

• CEA 2003a. La situation de la se'curite' alimentaire en Afrique : Mesure de la se'curite' alimentaire en Afrique - un cadre conceptual.

• CEA 2003a. La situation de la securite' alimentaire en Afrique : L'impact des subventions de l'OCDE sur Pagriculture en Afrique.

• CEA 2003a. La situation de la securite alimentaire en Afrique : Analyse des echanges agricoles sur la base de la Me'thode de l'analyse de la competitive des pays.

• CEA 2003a. La situation de la security alimentaire en Afrique : le cas de 1'Ethiopie.

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habitant n'a ete que de 2% tandis que celle de la production alimentaire etait nulle. Pour combler le deficit entre la production alimentaire et la demande, l'Afrique a du dependre en grande partie des importations de denrees alimentaires. Entre 1990 et 2001, la valeur des importations des denrees vivrieres a augmente au taux annuel de 2,7%, passant de 12,7 a 15,4 milliards de dollars, soit l'equivalent de 51,4% de la valeur de l'ensembie des exportations agricoles. S'agissant de la crise alimentaire qui se'vit actuellement, 1'Afrique a produit pres de 116 millions de tonnes de c&eales et a importe 51 millions de tonnes supplemental (environ le tiers du total de Tapprovisionnement) pour couvrir les besoins de la consommation pour 2002. La dependance vis-a-vis de 1'aide alimentaire reste un facteur essentiel de la securite" alimentaire, etant donne qu'en moyenne le continent recoit 3,2 millions de tonnes d'aide alimentaire chaque annee.

4. La securite alimentaire est etroitement liee a la pauvrete qui est essentiellement un phe"nomene rural en Afrique. Selon le rapport sur la pauvrete rurale du Fonds international de developpement agricole (FIDA), pres des trois-quarts de l'ensembie de la population et 70%

du nombre total des personnes pauvres en Afrique vivent dans les zones rurales. Parmi celles qui sont le plus touchees par cette pauvrete, on trouve les agriculteurs qui se livrent a la culture pluviale, les petits exploitants, les eleveurs, les petits p^cheurs, les ouvriers salaries sans terre, les populations indigenes, les menages diriges par une femme, les personnes deplacees et dans toutes ces categories, les femmes. Malgre une urbanisation rapide, on evalue a 60% le nombre de pauvres qui seront encore en zones rurales en 2020. En outre, la pauvrete urbaine et la pauvrete rurale sont interdependante, parce que la demiere alimente la premiere a travers la migration zone rurale-zone urbaine.

5. II est generalement admis que la securite alimentaire necessite une disponibilite de tous les instants et un acces universel a la nourriture en quantity et en qualite adequates pour une vie saine et productive. II est vrai que dans le contexte actuel de l'ouverture economique et de la mondialisation, on peut se procurer de la nourriture par divers moyens, notamment grace a la production nationale, les echanges ainsi que d'autres formes de transfert tels que l'aide alimentaire. Toutefois, au stade actuel, 1'Afrique n'a pas beaucoup de possibility de choix parmi ces options. Les sources de revenus de la majorite de la population rurale dependent essentiellement d'entreprises agricoles qui emploient directement ou indirectement 90% de la main-d'oeuvre rurale. En general, le secteur agricole emploie pres de 70% de la main-d'oeuvre et apporte une contribution directe de 30% et indirecte de 20% au total du PIB par le biais des industries agroalimentaires. En consequence, de nos jours, pour la majorite des menages africains, la production alimentaire et agricole domestique reste un element primordial de l'ensembie des revenus, a savoir la dispombiiite de denrees vivrieres et I'acces a celles-ci. Le developpement de ragriculture et Teconomie rurale detiennent la cle" d'un devetoppement Economique plus important, de la reduction de la pauvrete et de la securite alimentaire dans l'ensemble de la region. Le Nouveau partenariat pour le developpement de l'Afrique (NEPAD) met l'accent sur cette halite en faisant de l'agriculture le seul secteur productif parmi les secteurs retenus comme prioritaires.

(6)

Sous capitalisation et resultats mediocres de l'agriculture en Afrique.

6. Lorsqu'on la compare a celle des autres regions en developpement dans le monde, ragriculture est terriblement sous capitalisee en Afrique. A peine 8% des terres arables (3,7%

en Afrique subsaharienne) sont irriguees, alors que la moyenne pour l'Asie est de 33,3%, 25%

pour l'lnde et de 47% pour la Chine. En moyenne, les engrais par hectare de terre arable s'elevent a 9 kg par ha, soit seulement 8% et 20% des niveaux atteints en Amerique latine et en Asie respectivement. Concernant l'Afrique, le nombre de tracteurs par millier d'hectares de terres arables est environ .trois fois plus eleve en Asie et huit fois plus en Amerique latine.

7. S'agissant de la densite des routes, elle est 2,5 plus grande en Amerique latine et 6 fois plus en Asie. Le deTicit quantitatif du reseau routier est aggrave par l'insufrlsance en matiere de maintenance et par la mauvaise qualite" des reseaux de routes rurales et des routes de desserte existants pour assurer un transport efficace toute l'annee des produits viviers et agricoles, des intrants agricoles, des services et biens de consommations depuis les communautes rurales et vers celles-ci. L'acces aux autres infrastructures de base telles que relectricite" et le telephone est presque inexistant dans les zones rurales de la plupart des pays africains.

8. Dans le domaine du capital humain, 1'Afrique n'en est qu'aux premices du developpement scientifique et institutionnel, compared a l'lnde a la veille de la revolution verte qu'elle a connu il y a pres de trois decennies. Les instituts superieurs d'enseignement agricole, de recherche et de vulgarisation sont en general pourvus d'un personnel peu nombreux, mal equipes et disposent d'une dotation budgetaire insuffisante pour se doter des bases scientirlques et techniques requises pour une transformation structurelle et durable des systemes alimentaires et agricoles nationaux.

9. ' La sous-capitalisation de ragriculture en Afrique est aggravee par la &***£ des

ouvriers agricoles qui pousses par la pauvrete croissante, e'migrent des zop»3 rurales. Aux problemes de l'emploi viennent s'ajouter les migrations es zones rurales vers les zones

urbaines, les entreprises non agricoles et les industries lie" £ i'agriculture n'arrivent pas a faire face a l'exode des ruraux. La terrible situation de l'emploi en Afrique accentue encore plus la fuite des cerveaux et encourage aussi bien les personnes qualifiees que non qualifiees a

quitter le continent. En outre, le fleau qu'est le VIH/SIDA menace les fondements meme de

I'agriculture africaine ainsi que la disponibilite de main-d'oeuvre pour le secteur agricole.

Selon les estimations de la FAO, depuis 1985 pres de 7 millions d'ouvriers agricoles sont morts du SIDA en Afrique subsaharienne, et six autres millions risquent de mourir avant

2020.

10. Du fait de cette sous-capitalisation, le paysage rural en Afrique reste marque par une faible technologie et par des systemes de production agricole fondes sur les connaissances peu performants, en raison de l'absence de developpement et de l'usage generalise" des technologies appropriees ainsi qu'a la penurie absolue d'infrastructures d'appui de base. Les marches des facteurs de production et des produits sont fragmentaires, sont dot£s d'infrastructures et de services d'appui tels que l'information et la communication mediocres

et sont mal integre's aux niveaux national, sous-regional et regional. L'investissement prive

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de structures financieres viables qui puissent satisfaire les besoins et les exigences des operateurs economiques des zones rurales. L'emergence et le developpement d'un secteur agro-industriel dynamique, capable d'apporter une valeur ajoutee maximale aux jnatieres premieres agricoles et de renforcer leur competitivite tarde a voir le jour en raison de retards intervenus dans la mise en place de politique et d'environnements institutionnels favorables.

Entre autres, effets conjugue~s de ces particularite's, on peut citer la stagnation ou la baisse de

la productivity agricole, la faiblesse des relations industrielles verticales entre ragiiculture et les autres secteurs, la perte de competitivite au niveau des marches mondial™*Ie renforcement de rinse"curite" alimentaire et la degradation des ressources naturelW ci d'environnementales.

11. II est evident que les resultats obtenus dans le domaine agricole en Afrique reste bien inferieurs a ses potentialites et aux niveaux atteints dans les autres regions en developpement du monde. Selon certaines estimations, le rendement moyen des terres agricoles en Afrique 42% de celui de l'Asie et 50% de celui de l'Amerique latine au cours de la derniere decennale. De raeme, la productivity de la main-d'ceuvre dans le secteur agricole ne repre"sentait que 57 a 58% de celle de l'Asie et de l'Amerique latine. En outre, la productivite par ouvrier agricole pour rensemble de la region a stagne pendant les dix dernieres annees accus une baisse de 12% par rapport a son niveau de 1980. La moyenne des rendements cerealiers est de 990 kg/ha, alors qu'elle est de 4300 Kg/ha en Asie de 1'Est. De plus, Taccroissement de la production agricole est a ce jour, essentiellement du a l'expansion des zones ou se pratique 1'agriculture extensive et, par consequent, l'accroissement de la culture des terres marginales a fait l'objet de pressions demographiques de plus en plus grandes. II en resulte que l'Afrique a enregistr£ une baisse de sa production alimentaire par habitant, en plus de la perte des parts considerables du marche mondial de la plupart de ses cultures d'exportations agricoles traditionnelles.

Opportunity et defis majeurs pour le developpement agricole.

12. Face a ce tableau qui ne prete guere a l'optimisme, il convient de s'attaquer fermement aux de^fis des transformations structured et du developp*"**"* durable de Tagriculture et de la security alimentaire en A&iquv* compte tenu des grandes opportunites qui apparaissent. Sur le plan interieur, les processus de democratisation, decentralisation et de meilleure gouvemance se renforcent et offrent de bonnes perspectives pour une plus grande participation des acteurs, autrefois exclus, a la prise de decision et au choix des programmes du secteur public. On enregistre egalement une evolution positive dans le domaine des politiques macroeconomiques et sectorielles, ce qui permet, dans un environnement plus favorable d'avoir plus de possibility pour developper des initiatives dans le sccteur prive.

L'urbanisation qui progresse a un taux moyen de pres de 5% par an, offre egalement de

nouveaux marches interieurs potentiels (au plan national et regional) pour des produits

alimentaires et agricoles plus vane's.

13. Au niveau international, le processus de mondialisation de l'economie offre

d'importantes opportunites pour de nouveaux marches, pour de nouveaux produits de grande

valeur et pour l'investissement etranger direct. Mais la participation a ce nouvel ordre necessite une gestion tres poussee, de grandes capacites humaines et institutionnelles et des moyens techniques de pointe qui, pour la plupart, n'existent pas encore en Afrique. La

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mondialisation offre deux autres series de possibilites pour le developpement agricole de l'Afrique. Tout d'abord, la revolution biotechnologique est tres prometteuse pour une productivity encore beaucoup plus importante des systemes alimentaires et agricoles que celle

de la revolution verte conventionnelle qui s'est produite ailleurs. Pour ce faire, l'Afrique a

besoin d'instituts de recherche plus performants et de la capacite requise pour etre en mesure de selectionner et d'avoir acces a l'ensemble des biotechnologies d'avoir acces a I'ensemble des biotechnologies appropriees tout en trouvant des solutions aux problemes relatifs a la sante et a I'environnement qui sont souvent poses lorsqu'il s'agit de revolution genetique.

Ensuite, les progres spectaculaires enregistres dans le domaine des technologies de l'information et de la communication (TIC) ont considerablement reduit les couts du traitement et de la diffusion de l'information et ont, en consequence, facilite l'acces a

rinformation relative aux techniques agricoles, aux debouches commerciaux, aux prix et a la

demande. L'Afrique pourrait facilement saisir ces opportunites, a condition que les moyens necessaires soient mis en place.

14. Pour faire face aux defis et possibilites susvises, le Comite directeur du NEPAD, avec le soutien de la FAO, a concu un Programme exhaustif de developpement de l'agnculture en

Afrique. Presente et approuve lors d'une session extraordinaire de la Conference regionale des

ministres africains de l'agnculture pendant le Sommet mondial de l'alimentation : cinq ans apres, en juin 2002, le dit Programme est articule autour des quatre piliers ci-apres ;

15.

a)

b)

Extension de la zone relevant d'une gestion durable des terres et de systemes fiables de controle de Peau pour un montant de 69 milliards de dollars E.U., ei^

vue de faire passer a 20 millions ha les surfaces irriguees et d'ameliorer la

gestion des terres;

Amelioration des infrastructures ruraies et des capacites d'echange en vue de l'acces aux marches pour un cotit estimatif de 128,8 milliards de dollars E.U., dont 89 milliards seront consacres aux infrastructures, 37 milliards aux operations et a la maintenance et 2,8 milliards pour le renforcement des capacites commerciales en vue d'un meilleur acces aux marches;

c) Accroissement de l'approvisionnement en denrees alimentaires et reduction de la fin pour un cout evaluer a 49,6 milliards de la E.U. Sur ce montant, 6,6 milliards serviront a accroitre la productivity de 15 millions de petites exploitations agricoles grace a une technologie, des services et des politiques ameliores; 1 milliard serviront a fournir un appui regional a la securite alimentaire et 42 millions seront consacrer aux cas d'urgence et aux dispositifs de securite;

d) 4,6 milliards seront consacres a la recherche agricole, a la diffusion et l'adoption de techniques agricoles.

Le Programme exhaustif pour le developpement de l'agriculture en Afrique est devenu

un Programme d'action aux niveaux national et regional. Approuve par la Conference des

ministres de l'agriculture de l'Union africaine que s'est tenue a Maputo ( Mozambique) en juillet 2003, ce Programme d'action fournit les criteres de selection des Programmes des

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projets; le mecanisme d'approche du Programme ainsi qu'un calendrier de mise en ceuvre.

Des le depart, le document presente certains programmes et descriptifs de projet comme projets phares. D'autres programmes des projets des Communautes economiques regionales (CER) seront ajoutes a cette premiere liste d'activites a mesure que le processus d'examen se poursuit, le NEPAD jouant ici le role de chambre de compensation pour ses activites grace a un mecanisme d'examen par les pairs a mettre en place.

16. Dans le cadre de ces 'quatre piliers', on estime que l'investissement annuel dans les principals activites sera de 17,9 milliards de dollars E.U. entre 2002 et 2015, y compris pour les operations et la maintenance. Pour le financement de ce Programme, on suppose que 1'Afrique augmentera sa contribution interne a l'investissement agricole de son niveau actuel qui est superieur a 35% a 55% d'ici 2015 et que le soutien des partenaires de de"veloppement etrangers suivra. On envisage pour la premiere serie de projets que, une fois qu'une annonce importante de financement aura ete faite par les pays membres du NEPAD, un financement supplemental destine a combler 'les deficits' sera recherche comme suit:

• Les Communautes Economiques regionales, notamment les banques;

• Le secteur priv£ a travers ses associations dans les pays ou les regions ou les projets sont mis en ceuvre;

Les agences bilate"rales de financement;

• Les agences multilate"rales de financement.

17. Dans le cadre des possibilites qui s'offrent au niveau mondial et du NEPAD comme indique" ci-dessus, les efforts entrepris pour developper l'agriculture en vue d'assurer une croissance economique plus large et la securite alimentaire en Afrique devront tout particulierement chercher a relever les trois defis suivants qui sont examiner dans les

prochains chapitres du present document:

• Renforcement de la competitivite du secteur agricole;

• Mobilisation des ressources pour un investissement dans le secteur agricole;

• Renforcement et preservation du capital humain et institutiounel rural.

Renforcement de la competitivite du secteur agricole

18. A ce jour, la persistance de la crise alimentaire en Afrique a axe rattention sur la necessite d'accroitre la production agricole interieure afin de parvenir a la securite alimentaire aux niveaux national et des menages. Mais, l'agriculture en Afrique doit egalement generer des devises, de nouvelles sources de revenus et de nouveaux emplois pour parvenir a la croissance et a la securite alimentaire a grande echelle. Ce qui necessite une plus grande competitivite de l'agriculture a tous les niveaux et requiert le passage des rendements, investissements faibles et des systemes de production essentieilement de subsistance actuels a des systemes plus orientes vers les marches. Pour ce faire, il faut non seulement que le secteur prive joue un role predominant mais aussi que les pouvoirs publics soient plus presents, etant donne que l'Afrique doit ne"cessairement se debarrasser de la perception traditionnelle des avantages compares pour acquerir une nouvelle vision des 'ayantages competitifs' qui recherchent et repondent aux nouvelles opportunity des marches. A consequence il s'averera

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necessaire : d'accroitre la productivite agricole; d'exploiter les ressources en eau; d'inverser la tendance en ce qui concerae la degradation des terres; de raettre en place des marches et des infrastructures sociales; d'ameliorer la performance des marches interieurs; d'acce"lere Integration des marches regionaux et de renforcer Faeces aux marches mondiaux.

Renforcer la productivite agricole

19. Le developpement He I'agriculture en Afrique necessite une revolution verte, qu capitalise non seuler»«iit sur les technologies conventionnelles de cette revolution mais auss sur les nouveltes qui sont prometteuses telles que les biotechnologies et les Technologies d<

('information et de la communication (TIC). La majorite des agriculteurs africains continuen d'avoir recours a des technologies agricoles a faible rendement qui contribuent a la faiblesse de la production, a une productivite limitee de la main-d'ceuvre et, souvent, a la degradation de l'environnement. Les secteurs publics et prives des pays africains devraient rechercher et exploiter les evolutions technologiques dans les domaines des scicucco hiologiques. d«

l'energie, de l'information et des communications, qui offrent de nouvelles possiouites pour renforcer la competitive de I'agriculture africaine.

20. En vue d'encourager l'adoption a grande echelle des technologies ameliorees dont les agriculteurs qui disposent de faibles revenus ont besoin pour faire efficacement face a la concurrence sur les marches nationaux, regionaux et mondiaux, il s'avere necessaire d'accroitre l'investissement public dans la creation et la diffusion de travaux de recherche et des technologies. Ce qui necessitera un renforcement des capacites de recherche en Afrique ou la recherche financee par des fonds publics continuera a jouer un role de premier plan, etant donne que la recherche agricole exige de longs delais. Au niveau national, les gouvernements devraient accorder la priorite a la mise en place et a la planification strate"gique de la recherche agricole.

21. Dans la plupart des pays africains, le secteur prive" ne joue pas encore un role important dans la recherche agricole. II existe cependant un grand nombre d'excellentes perspectives de partenariats secteur public/secteur prive dans la recherche et la vulgarisation agricole. Par exernple, des partenariats de ce genre pourraient engager le secteur prive dans la production de denrees vivrieres et l'e"levage de betail ainsi qu'a Tassimilation et l'adaptation de nouvelles avancees technologiques en biologie moleculaire, notamment pour les cultures commerciales. Le secteur public continuera de mettre 1'accent sur 1'amelioration des systemes et pratiques agricoles et sur la viability de renvironnement. Les operations apres-recolte (stockage, transport et traitement) offrent egalement de bonnes possibility economiques en matiere de partenariat de recherche secteur public-secteur prive.

22. ; Les messages techniques que les systemes nationaux de vulgarisation ont transmit aux agricultures africains sont la plupart du temps d'ordre trop general pour etre utilises en des endroits precis. En outre, ces systemes ont largement consiste" en institutions nationales bureaucratiques mal gerees avec peu ou pas d'incidence sur la productivity des petits exploitants agricoles. Quelques mecanismes de vulgarisation couronnes de succes (par exemple pour le mais hybride au Zimbabwe et au Kenya et le coton dans les pays francophones de l'Afrique de l'Ouest) laissent apparaitre que la fourniture de service de

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vulgarisation en Afrique ne"cessite une approche plus pragmatique que les experiences effectuees a Paide d'un certain nombre d'autres strategies. Parmi ces options devraient figurer le developpement et la promotion des reseaux des structures de vulgarisation decentralisees, qui assurent de meilleurs partenariats entre le secteur public et le secteur prive, la participation des organisations communautaires et des ONG, ainsi un acces effectif des petits exploitants et des femmes agricultrices aux services de vulgarisation.

23. Compte tenu de la baisse des budgets nationaux, la mise en place et le renforcement des centres regionaux de recherche agricole joueront un role preponderant dans la constitution d'une masse critique de chercheur et de ressources financieres afin de parvenir a des economies d'echelle. Ainsi done, dans le cadre des communautes economiques regionales, on pourrait creer au moins un Centre sous re"gionale d'excellence pour Penseignement superieur dans le domaine agricole. Ces centres pourraient e"tre relier entre eux par Pintermediaire du Forum pour la recherche agricole en Afrique et ses organisations de recherches agricoles sous regionales (par exemple, PAssociation pour le renforcement de la recherche agricole en Afrique de PEst et en Afrique australe (ASARECA), la Conference des responsables de recherche agronomique africains (CORAF)AVECARD et le Centre de cooperation dans le domaine de la recherche agricole pour PAfrique australe (SACCAR).

Gr&ce a des ^changes de personnel et des programmes de formation de part et d'autre des frontieres, Petablissement de reseau dans le domaine de Penseignement et de la recherche agricole sera encourager dans ces Centres, de meme que des programmes destines a attirer et a utiliser les services des universitaires et des chercheurs africains. Une plus grande efficacite pourra Sgalement e"tre obtenue grace a Putilisation des TIC dont la recherche et la vulgarisation agricole avec la mise au point de bases de donnees et de sites Web et Petablissement de systemes d'information multimedia specialises. Pour appuyer ces efforts, des banques de de"veloppements sous regionales et regionale devraient aider a la mise de mecanismes approprie"s (par exemple, des Fonds d*affectation, des partenariats public-prives) en vue d'assurer des flux durables de ressources publiques pour le financement de la

recherche agricole.

24. Au niveau international, il est de plus en plus souvent admis que les ressources des Centres internationaux de recherche agricole du Groupe consultatif de la recherche agricole internationale (GCRAI), ont 6te essentiellement axe sur PAsie et PAmerique aux depens de P Afrique. Apres trois de*cennies, la plupart de ses centres ont reussi leur mission en Asie et en Amerique latine. Avec le soutien des partenaires de deVeioppement, ies gouvernements africains devraient insister pour qu'il soit procede a une refonte des Centres internationaux de recherches pertinentes afin de mieux centrer leurs ressources et leurs activites sur PAfrique afin de hater la creation d'un ensemble de technologies appropriees pour une Revolution verte en Afrique.

Exploiter les ressources en eau

25. La vulnerability a Pinsecurity alimentaire en Afrique est de plus en plus associee aux variations dans la confiance accordee aux ressources en eau disponibles pour la production alimentaire et agricole. Quoique abondantes a Pechelle regionale, seuls 2 a 3% des ressources en eau de surface et souterraines disponibles en Afrique sont utilise"es pour satisfaire les

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differents besoins. L'agriculture est la plus grande utilisatrice de l'eau en Afrique ou elle utilise 88% du total de l'eau. Cependant, a peine 8% du total des terres cultives sont irrigue's.

C'est ce qui explique les secheresses repetees qui frequemment detruisent les recoltes, les cultures commerciales et le betail qui continuent de dependre dans une large mesure des aleas pluviometriques. Tant que 1'Afrique n'aura pas atteint un seuil minimum d'exploitation et de gestion des ressources en eau pour garantir la production alimentaire et agricole, aucun progres important ne pourra etre realise pour parvenir a la securite alimentaire viable a long

terme.

26. A travers l'irrigation, rAfrique dispose d'un enorme potentiel non utilise accroitre la production agricole. De meme, les preuves dont on dispose laissent supposer que les barrages et les systemes d'irrigation de petite importance et situes dans les villages peuvent convenir, etre rentable et durable lorsqu'on prend en compte les petits exploitants agricoles. Toutefois, les aspects e"conomiques des systemes d'irrigation a petite echelle devraient etre ponderes par rapport aux avantages des systemes d'irrigation a grande e"chelle bien concus et bien geres afin d'eviter les echecs des recommandations relatifs aux solutions universelles uniques du passe.

27. Afin de mieux gerer les ressources en eau disponible pour le developpement agricole et la securite alimentaire, les pouvoirs publics africain devraient s'engager a accroitre sensiblement l'ensemble des surfaces agricoles irriguees, conformement aux objectifs du Programme exhaustif du developpement de Tagriculture en Afrique du NEPAD. Ce qui necessiterait la fourniture de prets, de dons et d'assistancc technique au systeme en petite echelle geree par les associations locales, ainsi que la mise en place de certain projet d'irrigation a grande echelle le cas echeant.

28. On devrait, en priorite, examiner la possibility d'exploiter les grandes potentialites des bassins de principaux fleuves pour ragriculture irrigues. A cet effet, il conviendrait d'encourager la mise en place d'un environnement juridique et institutionnel favorable pour les partenariats des secteurs public et prive qui permettront de garantir au niveau sous regional la securite du regime des terres irriguees dans ces bassins d'une part ainsi qu'une meilleure coordination verticale entre les differentes etapes (production, traitement, stockage, transport et commercialisation) des principales chaines des denrees vivrieres d'autre part. Ce qui encouragerait la mobilisation, la mobilite et la mise en commun des capitaux prives pour des investissements dans des projets sous regionaux importants en vue d'exploiter les potentialites des programmes d'irrigation a grande echelle, dans le but de satisfaire la demande de denrees alimentaires et de produits strategiques des marches sous-regionaux et regionaux.

Inverser la degradation des terres

29. II faudra pour maintenir Taccroissement de la productivite de Pagriculture en Afrique, entreprendre des efforts hardis pour stopper la degradation de la base complexe et fragile des ressources naturelles de la region. A cet egard, la degradation des terres represente l'une des menaces les plus serieuses a la viabilite des systemes agricoles. La part de 1'Afrique est evaluee a pres de 27,4% des terres qui se degradent dans le monde; avec 500 millions ha de terres moderement ou severement degradees dans la Region. L'effet le plus inquietant reste la

(13)

degradation des sols et la baisse de la fertilite auxquelles viennent s'ajouter la perte de la

vegetation, le surpaturage et les activity agricoles. Ces facteurs sont aggrav^s par la pression demographique de plus en plus forte, la pauvrete g^neralisee et la non adoption de

technologies appropriees pour la restauration et la protection des ressources terriennes.

30. La mauvaise gestion des ressources naturelles et la degradation des sols sont essentiellement dues aux problemes de propriete fonciere et d'acces. Dans de nombreuses regions d'Afrique, les formes actuelles de propriete n'assurent pas une security suffisante pour encourager et soutenir l'investissement prive et pour faciliter la mobilite des ressources en vue d'une repartition £conomique efficace et dynamique. Le manque de responsabilisation formelle des communautes pour une gestion des ressources naturelles contribue sensiblement

au probleme. En outre, il conviendrait de trouver des solutions aux problemes relatives a la securite fonciere, a une mauvaise repartition des terres et a un acces tres in^gal a celles-ci -

notamment en ce qui concerne les femmes - en meme temps que les conflits sociaux de plus en plus nombreux qui sont lies aux echecs enregistres lors de ces attributions.

31. Les pouvoirs publics devraient en consequence entreprendre des reformes terriennes qui attribuent formellement des pouvoirs aux communautes locales et aux individus dans la gestion des ressources naturelles, qui reconnaissent legatement les differents types de proprietes terriennes legitimes sociales (a la fois communale et privee) et qui encouragent Tacces des femmes a la propriete terrienne dans les communautes rurales. Une assistance technique, des possibility de formation et un soutien institutional sont requis pour renforcer la capacite des autorites locales et communautaires decentralisees afin qu'elles puissent traiter des questions de propriete fonciere, des questions relatives aux ressources pour les enquetes de cadastre et autres procedures d'attribution en vue de faciliter le controle des terres par ies manages ruraux. Les pouvoirs publics devront egalement renforcer les incitations pour les investissements a long terme en ce qui concerne la protection des terres et la fertilite des sols. II conviendrait en vue d'aider a la collecte et traitement des informations pertinentes sur les ressources naturelles (inventaires, capacites de transport, taux d'utilisation etc.) qui serviront a comptabiliser les questions environnementales et a ^valuer l'impact et environnemental des programmes et des projets dans la prise de decision, de fournir une

assistance et des ressources financieres.

Mise en place des infrastructures sociales

32. L'un des points importants de la comp&itivite de l'agriculture et de la securite alimentaire en Afrique reside dans le fait que des reductions importantes dans les couts unitaires de production et dans la distribution alimentaire ne peuvent §tre realises sans qu'une attention appropriee ne soit accordee aux ameliorations des infrastructures de base. Par exemple, les couts du transport en Afrique sont souvent deux fois ou plus superieurs a ceux pratiques ailleurs dans les pays en de"veloppement pour des produits et des distances comparables. Pour resoudre ce probleme, il faudra apporter des ameliorations sensibles a la qualite des routes rurales et autres infrastructures physiques et institutionnelles rurales.

33. Les pouvoirs publics africains ainsi que les partenaires de developpement n'ont pas suffisamment investi pour satisfaire les besoins en infrastructures rurales, notamment

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l'approvisionnement en eau pour la consommation des menages, les routes, Ies ecoles, les centres de sante, les infrastructures commerciales et de transport, l'hygiene, 1'energie non issue de la biomasse et les telecommunications. II en resulte que les systemes de transport rural dans de nombreux pays africains sont loin d'etre appropries. La densite moyenne des routes rurales en Afrique subsaharienne n'est que de 53 kilometres pour 1000 km2. Pour atteindre une densite routiere equivalente a celle dont disposait l'lnde au debut de sa Revolution verte, il faut que les pays africains subsahariens aient une densite rnoyenne de l'ordre de 374 km pour 1000 km2, soit environ sept fois ce qui existe a l'heure actuelle. En outre, le reseau routier existant est mal entretenu. Plusieurs gouvemements ont essaye de remedier a la situation sans succes, notamment en raison de leur incapacity a repondre aux reels besoins en infrastructure des populations rurales, a la mauvaise performance et au manque d'entretien des infrastructures existantes.

34. Les populations rurales en Afrique devraient peser sur l'allocation des ressources d'investissement dans les zones rurales ou elles vivent en faisant connaitre leurs choix par une diversite de moyens, notamment le mecanisme des prix et les actions collectives. Des changements fondamentaux sont requis pour ameliorer la facon dont ces services sont planifies et fournis en Afrique. Le partage du charges et un meilleur engagement du secteur prive dans la foumiture des routes, de l'irrigation, de 1'electrification et des installations de stockage devront etre consideres comme des nouveaux mecanismes utiles pour la foumiture des infrastructures rurales, tout en evitant les subventions et investissements explicites et implicites qui se font au detriment des petits exploitants et des petites entreprises agricoles.

35. Conformement aux objectifs du Programme exhaustif de developpement de 1'agriculture en Afrique, les gouvemements et les partenaires de developpement devraient renforcer leur soutien a l'investissement dans les reseaux routiers et routes de desserte. Les pouvoirs publics africains devraient creer, a travers des reformes juridiques, institutionnelles et d'orientation, un environnement incitatif qui favorise une plus grande mobilisation des initiatives et des ressources provenant des communautes rurales decentralisees, des associations d'agriculteurs et d'autres acteurs des secteurs public et priv£ en vue d'investir dans la production de base, les infrastructures commerciales et sociales. Les partenariats public-prive a travers les systemes de taxes et des fmancement publics offrent egalement de bonnes possibilites pour des actions au niveau national.

Ameliorer les resultats des marches interieurs

36. La structure, la tenue et les resultats des marches interieurs jouent un role vital dans le renforcement de la competitivite du secteur agricole. Les Programmes d'ajustement structurel qui sont mis en ceuvre depuis le debut des annees 80 ont tente de reformer les entreprises publiques avec la fermeture ou la restructuration des marches para etatiques. Toutefois, ces reformes ont varie en intensity allant du maximum au minimum de politiques non interventionnistes, avec une intervention et un controle importants des pouvoirs publics en matiere cde commercialisation des produits agricoles. II conviendrait de decider avec le plus grand soin de l'intensite, du rythme de ces reformes ainsi que de l'ordre dans lequel elles seront effectuees. Le niveau reel de l'intensite a laquelle les mesures gouvemementales

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devraient viser, devraient etre determinees, non Apas de facon arbitraire, mais de facon deliberee, afin de refleter le degre de controle des marches atteint dans le passe ainsi que la serie de fonctions auparavant assures par les entreprises para etatiques de meme que la capacite du secteur prive a combler le vide en reprenant certaines des activites menees jusqu'ici par les offices de commercialisation.

37. En outre, il conviendra de trouver des solutions a des problemes tels que le manque d'informations sur les marches, les agriculteurs divises et mal organises et l'absence d'intermediaires sur les marches. Sur le marche des facteurs de production, la capacite des fourmsseurs locaux de credit, de semences, d'engrais, de materiel, etc. devra etre renforcee en vue de creer des liens commerciaux solides entre les fournisseurs d'intrants et les agriculteurs, en se fondant sur une gestion saine des petites entreprises, des fournitures fiables d'intrants et une viabilite financiere.

38. II conviendra par dessus tout, d'accorder une attention toute particuliere a la mise en place de cadres institutionnels, juridiques et financieres qui permettent de promouvoir rinvestissement prive dans les entreprises agro-alimentaires et agro-industrielles, en mettant l'accent sur les petites industries qui sont susceptibles d'assurer une diversification des produits alimentaires et agricoles, de proceder a un approvisionnement effectif des intrants agricoles et de fournir des services de transport et de commercialisation de base. II faudrait proniulguer des reglementations pertinentes sur les normes des produits afm d'en ameliorer la qualite et d'accroitre la competitivite des produits ah'mentaires et agricoles. En outre, il conviendrait de promouvoir la mise au point de systemes solides et efficaces d'information sur les marches, grace a un soutien financier et a la mise au point de moyens pour mobiliser la participation du secteur prive en vue de l'elaboration et du renforcement des systemes nationaux de collecte, d'analyse et de diffusion de l'informations sur les marches. Ces efforts devraient mettre les des TIC a profit et etre etendus aux groupements e"conomiques sous- regionaux afin de mettre en place des reseaux fonctionnels sous-regionaux et regionaux des Systemes d'information sur les marches agricoles.

Accelirer {'integration des marches regionaux

39. Etant donne que les niveaux de la croissance demographique et de la migration des zones rurales vers les villes restent eleves, la demande de denrees alimentaires de base en Afrique risque d'enregistrer une hausse de 3 a 4% par an, meme en l'absence d'une croissance economique gene'ralisee rapide. Les pays arricains devront accelerer Pintegration des marches regionaux pour repondre a cette demande, en exploitant la diversite de leur dotation en ressources sur la base des principes des avantages «comparatifs» et

« competitifs ». La technologie informatique, la gestion des bases de donnees et les outils d'analyse spatiale tels que les Systemes d'information geographiques fournissent des instruments puissants qui pourraient servir poui- la planification aux niveaux national et regional de 1'utilisation et de la mise en valeur des ressources en vue de la specialisation de la production agricole par zones agro ecologiques plutot que selon les frontieres politiques.

40. La rapide migration des zones rurales vers les zones urbaines a laquelle de nombreux pays africains sont actuellement confrontes pourrait egalement aller dans le sens des efforts

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visan a Pintegration des marches regionaux. II existe une demande de plus en plus grande pour les aliments prepares dans les centres urbains; une demande qui continue d'etre satisfaite par les importations en provenance de l'etranger. Le developpement des marches regionaux creera les economies d'echelle requises pour permettre des niveaux de transformation plus eleves et plus economiques aiin de satisfaire la demande de denrees alimentaires en zone urbaine. D'autres nouvelles tendances contribueront egalement au developpement des marches regionaux. Premierement, plusieurs pays africains ouvrent et liberalisent leurs economies en vue d'elargir les marches interieurs et regionaux.

Deuxiemement, l'avenement de l'Union africaine devrait permettre Tetablissement de nouvelles opportunity commerciales sur le continent. Troisiemement, de nouvelles in initiatives aux niveaux national et regional ont vu le jour qui ont pour but de rendre les marches plus performants et de permettre aux pouvoirs publics d'encourager 1©

developpement du secteur prive. Ces reformes et initiatives devraient etre renforcees pour la mise en place des marches manquants, pour promouvoir les methodes commerciales applicables en cas de gestion des risques, introduire des mesures de regulation efficaces et encourager les exportations vers les marches regionaux et mondiaux.

41. Parce qu'ils se sont engages plus a fond vis a vis de l'integration regionale, les gouvernements africains, a travers les CER existants, devront s'efforcer de: accelerer l'application des accords d'integration regionale existants; ameliorer les procedures douanieres, harmoniser les impots nationaux et appuyer les politiques en vue d'echanges transfrontaliers plus performants; creer, grace a l'etablissement de partenariats entre les secteurs public-prive, des mecanismes et institutions sous-regionaux de commercialisation pour la mise en place de strategies de commercialisation des produits africains et lever les barrieres institutionnelles et dans le domaine des infrastructures a la promotion des investissements et a la libre circulation des biens de part et d'autre des frontieres.

Accroitre Vacces aux marches mondiaux

42. Les marches mondiaux connaissent un accroissement rapide et offrent des possibilites nouvelles considerables, meme si les marches interieurs et regionaux continueront de constituer 1'element les plus important de 1'ensemble de la demande de produits alimentaires et agricoles en Afrique. Outre que les produits africains disposent de marches plus grands, la competition au niveau des marches mondiaux offrent d'autres avantages importants pour l'Afrique. Tout d'abord, il faut des industries fortes, ce qui forcera les producteurs africains a ameliorer leur efflcacite et leur productivite. Deuxiemement, la connaissance en tant que facteur de production acquiert de l'importance et l'Afrique peut se permettre d'engranger une somme enorme de connaissances. Troisiemement, les conditions sont plus favorables pour attirer a technologie et l'investissement prive etranger.

43. Pour reagir face a ces opportunites, l'Afrique a besoin d'un nouveau genre producteurs, d'industriels et de commercants du secteur agricole qui puissent faire leur entree sur les marches mondiaux avec des marchandises de grande valeur, satisfaire la demande ainsi que les normes qualitatives requises pour les produits et reagir rapidement aux informations commerciales. Pour ce faire, il faudrait une evolution sensible dans la formulation des mesures dans le domaine agricole et Tetablissement des priorites en matiere de recherche en

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vue de rechercher et de faire face aux nouvelles possibilites offertes par les marches mondiaux et de renforcer les partenariats entre les secteurs public et prive, afin d'edifier une base institutionnelle pour encourager la concurrence. La recherche s'avere necessaire pour permettre d' informer et d'orienter la mise en place de mesures logiques dans des domaines tels que les strategies relatives aux exportations, face aux nouveaux accords commerciaux, aux technologies destinees aux agriculteurs, aux industriels et aux commercants ainsi qu'aux strategies en matiere d'information qui permettent de reduire les couts et de promouvoir un plus grand acces aux nouveaux marches.

44. Ce faisant, il faut bien reconnaitre que les progres enregistres en Afrique, tant aux niveaux des marches interieurs qu'intemationaux de Talimentation et de l'agriculture, ne sont pas de simples questions de politiques et de strategies internes. Au cours des deux dernieres decennies, les marches agricoles internationaux ont connu une evolution sensible, notamment la transition vers une plus grande ouverture et un developpement axe sur les marches. Les negociations du Cycle d'Uruguay qui a abouti a la creation de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) avait pour but d'accelerer, d'approfondir et d'elargir le processus de liberalisation. Mais ce processus a connu beaucoup de difficultes qui ont entraine des dissonances au niveau des avantages de la liberalisation. Compte tenu du caractere partial des droits et obligations du systeme de l'OMC, les pays developpe ont use de leur pouvoir et de leur influence pour obliger les regions en developpement, notamment l'Afrique, a liberaliser leurs marches tout en continuant a eriger des barrieres protectionnistes contre les exportations des produits agricoles de ces pays.

45 Dans nombre de pays industrialises, Pagriculture a fait l'objet d'un certain nombre de mesures protectionnistes qui ont vise a renforcer la competitivite internationale de leurs produits, en violation des principes de base du libre echange.Par exemple, dans les pays de l'OCDE, les tarifs douaniers applicables aux produits agricoles sont cinq fois plus eleves que ceux qui s'appliquent aux produits manufactures. Le plus grave, c'est l'aide de 350 milliards de dollars E.U., que ces pays accordent chaque annee a leurs agriculteurs. Celle-ci est cinq fois superieure au montant de l'aide publique au developpement que la communaute internationale octroie aux pays en developpement. L'Afrique doit tout particulierement prendre note du fait que les Etats Unis ont depense, en subventions et autres mesures de soutien a leurs producteurs de coton, pour le seul exercice financier 2001/2002, la somme de 3,9 milliards de dollars. Malgre une legere modification dans la composition du soutien interne pour d'autres types d'aide, comme le soutien direct des revenus, le plus gros de Taide a l'agriculture se fait encore sous la forme de soutien aux prix du marche, ce qui parait avoir des effets de distorsion beaucoup plus importants sur la production et le commerce .

46. Les consequences devastatrices de ces aides sur l'Afrique sont evidentes, etant donne que les pays de l'Union europeenne et les Etats Unis constituent les principaux marches d'exportation pour les produits agricoles africains. Des analyses effectuees par la CNUCED montrent que les prix reels au producteur au debut des annees 90 etaient inferieurs de 40 a 50% aux niveaux moyens des annees 70. De raeme, la moyenne de Tindice des prix du sucre a accuse un recul, passant de 228,4 en 1980 a 65,2 en 2000. Ces baisses considerables des prix des matieres premieres ont eu de graves repercussions sur la production et sur

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Pexportation des principales denrees agricoles en Afrique subsaharienne, bien que la region soit un producteur a main-d'oeuvre bon marche des denrees agricoles concernees.

47. En dehors du soutien interne, le potentiel des exportations agricoles de 1'Afrique est entrave par les barrieres non douanieres telles que les normes sanitaires et phytosanitaires et les regies d'origine tres strictes. En outre, les produits agricoles africains sont soumis a des cretes tarifaires et a des indexations. Au sein de 1'Union europeenne, les tarifs douaniers qui s'appliquent aux produits alimentaires entierement transformes sont deux fois plus eleves que ceux des produits semi-finis. Ces mesures decouragent les investissements et genent les efforts que 1'Afrique deploient pour diversifier ses produits afin de leur dormer une forte valeur ajoutee, grace au traitement et a la transformation. La Region est virtuellement prise au piege de la production de biens a faible valeur ajoutee dont la demande au niveau mondial est stagnante, comme l'attestent les changements negligeables intervenus dans la composition et les marches de destination de ses exportations agricoles durant la periode allant de 1985 a 2000. Les exportations de colon africain par exemple continuent de se heurter a la stagnation de la demande en provenance des marches europeens et ame"ricains tandis qu'elles s'effectuent relativement mieux vers les marches d'Asie, de PAmerique latine et des Caraibes. Les produits de base agricoles non traditionnels comme la viande, les fruits de mer, les huiles vegetales, les fruits, etc. font partie des produits agricoles les plus competitifs et les plus dynamiques. Mais tres peu de pays africains ont reussi a diversifier sensiblement leurs echanges pour se lancer dans la commercialisation de ces produits.

48. Compte tenu de ce qui precede, les progres enregistres dans le commerce des produits agricoles en Afrique ont ete tres lents, ce qui a entraine des pertes de parts de marches importantes au cours des deux dernieres decennies, alors que les echanges agricoles au niveau mondial ont enregistre une forte expansion, qui a essentiellement profite aux pays les plus developpes. En moyenne, la hausse enregistree par les exportations agricoles de PAfrique entre les annees 80 et 90 n'a ete que de 1,8% tandis que les importations agricoles de la region ont connu une augmentation de 35,5%. Pire encore, les importations africaines de denrees alimentaires restent elevees et sont passees de 13,3 milliards de dollars E.U. en 1980 a 14,8 milliards de dollars E.U. en 1999.

49. Le protectionnisme des pays developpes a, de toute evidence, nui a la competitivite des pays africains et amoindri la securite alimentaire en Afrique . Les subventions ont amene les agriculteurs des pays de l'OCDE a produire plus et a deverser leur surplus de production sur les marches mondiaux. On a ainsi assiste a la baisse des prix des denrees de base agricoles qui presentent un interet particulier pour ce qui est des exportations africaines, a des pertes de revenus de la plupart des agriculteurs africains pauvres, a une reduction des recettes publiques et a une reduction de la capacite des pouvoirs publics a investir dans des projets de developpement economiques et sociaux, y compris notamment les programmes permettant de mettre en place des filets de securite. Selon des estimations d'Oxfam par exemple, P incidence des subventions accordees aux producteurs de coton aux Etats-Unis sur les sources de revenus des petits producteurs de coton de PAfrique de POuest, leur occasiormera des pertes de recettes a Pexportation de plus de 250 millions de dollars E.U., le Benin et le Mali etant les plus gros perdants, leurs pertes annuelles etant evaluees a 43 et 33 millions de dollars E.U. respectivement.

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50. Meme si les importations subventionnees ont pu etre benefiques pour les consommateurs en dormant lieu a une baisse des prix des denrees alimentaires, seules les personnes disposant d'un revenu ont pu se procurer ces produits. La situation de la securite alimentaire d'un grand nombre d'Africains pauvres s'est encore plus degradee, parce que les importations a prix reduit ont supplante les industries en competition avec les produits etrangers, entrainant de ce fait chomage et importantes pertes de revenus dans les entreprises agricoles. En outre, dans plusieurs pays africains, la poursuite de la liberalisation des echanges et du developpement axe sur Importation, a fait que la priorite a ete de plus en plus accordee aux cultures marchandes, au detriment des cultures vivrieres. La baisse des prix a Texportation, la suppression des subventions accordees aux facteurs de production agricoles et la faiblesse de la croissance de la production vivriere locale qui en a resulte, n'ont fait qu'aggraver Tinsecurite alimentaire de la plupart des pays.

51. Pour relever ces defis, les gouvernements africains devront:

Renforcer leur capacite institutionnelle et leurs positions communes, pour s'engager ensemble dans des negociations commerciales multilaterales, en insistant tout particulierement sur les mesures de l'OCDE relatives aux subventions et a l'acces aux marches, qui entravent les possibilites de commercialisation des principaux produits et denrees agricoles en provenance de PAfrique. A cet effet, la CEA a cree une Division du commerce et de ['integration regionale ainsi qu'un bureau a Geneve pour renforcer la capacite d'analyse et de negotiation de l'Afrique, s'agissant des questions touchant au commerce mondial.

Concevoir et mettre en ceuvre, dans les cadres d'integration sous-regionale et regionale existants et conformement aux dispositions pertinentes de l'OMC, des mesures de protection compensatoires pour les marches interieurs des denrees alimentaires et agricoles, face aux effets de distorsion sur les echanges causes par les mesures protectionnistes prises par les principaux partenaires commerciaux.

Elaborer des strategies et fournir des incitations pour: accroitre la production et les exportations des denrees agricoles non traditionnelles de grande valeur presentant de grandes possibilites au niveau regional et/ou sur le plan de 1'exportation ; entreprendre de diversifier la production de produits alimentaires et agricoles, traites et manufactures, essentiellement destines aux marches sous- regionaux et regionaux pour accroitre leur valeur ajoutee ; diversifier les marches de destination des exportations agricoles en cherchant a penetrer les marches traditionnels de l'Europe de 1'Ouest et de 1'Amerique du Nord.

Mobilisation des ressources pour I'invfstisscmcnt dans le secteur agricole

52. Le developpement du secteur agricole et rural en Afrique a ete considerablement entrave par le manque de coherence des engagements et des methodes. Les flux d'investissements n'ont pu se faire de facon continue dans le secteur qui, dans la plupart des pays africains, recoit moins de 10% du total des depenses publiques, alors qu'il represente 30

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a 80% du produit interieur brut, en raison des changements frequents intervenus dans les orientations et les methodes de developpement. En outre, le niveau des depenses publiques dans Ie secteur agricole a ete en general inferieur a celui des transferts directs et indirects de ce secteur vers les pouvoirs publics et le reste de l'economie. Malgre d'importantes retombees, les depenses publiques dans ce secteur par rapport au PIB dans le domaine de l'agriculture en Afrique ont baisse de 0,93% a 0,69% entre les annees 80 et 90, ce qui contraste nettement avec le niveau de 2 ,4% enregistre dans les pays industrialises.

53. Au cours des deux dernieres decennies, le soutien financier accorde aux programmes et projets de developpement dans les secteurs productifs en general et celui de ragriculture en particulier a diminue, les donateurs ayant prefere dormer la priorite aux programmes d'ajustement structurel et aux reformes. L'aide publique au developpement (APD) par exemple, qui a ete decaissee pour l'agriculture a la fin des annees 90, n'a represents que 35%

de son niveau de la fin des annees 80. De meme, la part de ragriculture dans le portefeuille des prdts de la Banque mondiale est tombee a moins de 10% en 2000, alors qu'il y a une decennie, son niveau atteignait 14%.

54. La sous-capitalisation de Tagriculture en Afrique est aussi aggravee par l'acces insufYisant des agents du secteur prive (notamment les petits exploitants agricoles) aux services financiers appropries. Les agriculteurs n'ont plus aussi facilement acces aux credits, parce que les grands programmes de projets de credits subventionnes, sont devenus trop couteux et trop risques pour etre durables. Dans nombre de pays, les banques nationales de developpement agricole ont ete fermees, alors que les banques commerciales privees contimient d'afficher leur aversion pour les prets aux petits exploitants agricoles, notamment en raison des couts eleves des transactions dans ce genre d'operations. Toutefois, les systemes financiers du secteur informel se montrent tres optimistes pour ce qui est de surmonter les pnncipaux obstacles que rencontrent les institutions du secteur formel dans les zones rurales. De veritables associations d'epargne et de credit informels autonomes ont adopte une approche decentralisee « de la base vers le sommet», qui a permis de diminuer relativement les couts et les risques sur les prets, grace a des mecanismes de garantie mutuelle.

55. Les politiques en matiere de credit devront viser essentiellement et renforcer l'acces a des services financiers viables, plutot qu'a fournir des credits a des taux d'interet subventionnes. II faudra trouver des moyens d'encourager et de developper des institutions financieres rurales viables (notamment de micro finance) et de rapprocher les institutions commerciales des clients dans les zones rurales. II s'avere important pour les petits exploitants agricoles qui ne disposent pas de moyens de production pouvant servir de nantissement, que des systemes financiers viables soient mis en place et offrent une plus grande diversite de services dont le micro-credit, la micro- epargne et des systemes d'assurance. Cela necessite aussi 1'elaboration de cadres juridiques appropries destines a promouvoir Temergence destitutions financieres rurales saines et d'organisations de tutelle qui les associent a des reseaux plus vastes, le renforcement de la capacite des institutions financieres et la conception de moyens de relier les institutions financieres rurales informelles aux systemes financiers formels.

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financieres et la conception de moyens de relier les institutions financieres rurales informelles

aux systemes financiers formels.

56. Au niveau national, les gouvernements africains devront faire de l'agriculture le secteur productif central en vue d'un developpement economique et social a large base dans les Strategies de reduction de la pauvrete. Us devront s'engager a transferor les ressources des activites non productives vers l'agriculture et s'assurer que les financements publics sont proportionnels a la contribution du secteur au PIB. II faudra, en plus du renforcement des actions macroeconomiques et sectorielles, mettre en place un environnement juridique et proposer d'autres stimulants pour les activites commerciales en zones rurales, afin d'attirer aussi bien Pinvestissement prive etranger que national dans le secteur agricole. A cet effet, il conviendra d'insister tout particulierement sur I'emergence de partenariats d'affaires strategiques aux niveaux sous-regional et regional, oil des ressources financieres puissent etre mises en commun a des fins d'investissement dans des coentreprises qui se livrent a des activites de production coordonnees verticalement, de traitement et de commercialisation dans des sous-secteurs strategiques des denrees alimentaires de base.

57. Pour realiser des progres similaires a ceux realises dans les programmes d'ajustement structurel et dans les reformes, les partenaires de developpement de l'Afrique devront s'engager a convertir les dettes contractees dans le secteur agricole et a allouer regulierement au developpement de l'agriculture et du secteur rural, pendant les dix prochaines annees, au moins 25% du total de I'aide publique au developpement bilaterale et multilaterale destinee a l'Afrique.

Renforcement et preservation du capital rural humain et institutional Donnerplus de responsabilites aux communautes rurales

58. Les experiences observees dans 1'ensemble de l'Afrique prouvent que les communautes rurales peuvent effectivement s'organiser pour detecter, hierarchiser les problemes locaux et pour concevoir, planifier et appliquer des solutions appropriees.

Toutefois a cet effet, il faut que ces communautes se voient confier la responsabilite des ressources et disposent du pouvoir de prise de decision. Les groupes de la societe exclus comme les femmes et les minorites, doivent se voir accorder la parole. Les efforts visant a developper l'agriculture en Afrique auront pour objectif d'exploiter les vastes potentialites des communautes rurales a travers la decentralisation et l'adoption de methodes en vue d'un developpement au service de la communaute, qui donne aux groupes communautaires le controle des decisions et des ressources afin qu'ils puissent ceuvrer en partenariat avec des organisations de soutien et des prestataires de services a la demande, notamment les autorites locales elues, les institutions du gouvernement, le secteur prive et les ONG.

59. Dans le cadre du Programme detaille pour le developpement de l'agriculture africaine (PDDAF) du NEPAL), on pourra utiliser la methode du developpement au service de la communaute, pour mettre en place et fournir la plupart des biens et services a petite echelle, pas trop complexes et qui necessitent une collaboration au niveau local. Entre autres exemples, on peut citer, les installations de commercialisation materielles (stockage,

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60. Les pouvoirs publics devront par consequent appuyer les organisations communautaires et d'agriculteurs benevoles en creant un environnement politique et juridique favorable au sein duquel celles-ci peuvent prosperer; en renforcant les institutions des administrations locales par la fourniture d'un appui d'ordre organisationnel et technique, de ressources suffisantes, du pouvoir de prise de decision et des mecanismes pour la participation des communautes de base. Les communautes rurales et les associations d'agriculteurs devront disposer de l'autorite juridique et de la capacite adequates pour discuter pleinement des questions relatives au developpement agricole telles que les demande de prets, la conception et la mise en oeuvre de programmes et de projets ainsi que l'acces direct aux instituts de recherche et aux services de vulgarisation.

Suivi et attenuation de ('incidence du VIH/SIDA sur Vagriculture

61. La pandemie du VIH/SIDA s'etend et menace la production agricole en Afrique. On estime que l'Airique supporte 70% du fardeau du SIDA dans le monde. Les enormes pertes de capital humain, la degradation, l'eclatement des families et Tinstabilite decoulant du VIH/SIDA imposent d'enormes restrictions au continent qui n'est plus en mesure de se nourrir. Au niveau des pays, la crise du SIDA a de graves repercussions sur les menages ruraux, en raison de la diminution de la main-d'ceuvre familiale, de la baisse des rendements agricoles et de l'augmentation des depenses engendrees par les soins de sante et les funerailles. On estime par exemple qu'au Zimbabwe, le deces d'un soutien de famille par suite du SIDA, reduit de 61% les rendements agricoles de sa ferme, tandis qu'en Tanzanie, les menages ou vivent des malades du SIDA peuvent perdre entre 29 et 43% de leurs activites

annueljes. En outre, le fleau du VIH/SIDA menace egalement la categorie des agents de vulgarisation agricole dans de nombreux pays d'Afrique. Le probleme du VIH/SIDA depasse le cadre du secteur de la sante. II devra done etre aborde grace a des efforts intersectoriels, etant donne que la propagation du SIDA et des autres maladies infectieuses nuit au developpement de l'Afrique.

62. En vue d'attenuer l'incidence du VIH/SIDA, il s'avere necessaire d'instaurer un partenariat serieux entre les communautes, les pouvoirs publics, les organismes des donateurs, les ONG, les organisations de la societe civile et le secteur prive. Ici encore, le fait de

responsabiliser les communautes peut s'averer tres utile. Les groupes autochtones traditionnels sont une source importante de soutien au sein des communautes, qui subissent l'incidence de la pandemie. Des experiences en cours en Tanzanie, en Zambie et au Zimbabwe indiquent qu'il existe dans un grand nombre de communautes, des groupes autochtones traditionnels tels que les clubs d'epargne, les societes chargees des enterrements, les programmes d'economie de cereales et les systemes de partage des taches qui jouent un role important, en aidant les menages a faire face a l'epidemie du VIH/SIDA. Ceux-ci et les nouvelles associations pour les cas d'urgence sont fondes sur une entente mutuelle, entrainent des couts plus faibles pour l'organisation et les transactions et peuvent apporter leur assistance pour resoudre les problemes de manque de revenus et de main-d'ceuvre qui se posent dans les communautes touchees. Les programmes et politiques devront avoir pour objectif de renforcer ces solutions locales face a l'epidemie du SIDA. A cet egard, les donateurs multilateraux devront faire preuve d'une plus grande souplesse dans les

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flnancements destines a appuyer les initiatives locales (qui peuvent etre plus efficaces, plus appropriees et plus durables).

63. Les menages pauvres touches par le VIH/SIDA sont, moins que d'autres, en mesure d'assumer la perte de leur travail et sont plus susceptibles de vendre leurs biens pour faire face aux depenses medicales et a celles oceasionnees par les funerailles. Les pouvoirs publics ainsi que les partenaires de developpement devront cibler leur assistance sur ces menages pauvres, notamment lorsque les families se trouvent dans des difficultes pour reorganiser leurs systemes de production a la suite d'un deces. Vu la baisse des couts de traitement du VIH/SIDA, des mesures devront etre prises afin de veiller a ce que les populations rurales et urbaines puissent en beneficier.

64. Du fait des consequences terribles du VIH/SIDA sur le developpement de l'Afrique, la prevention et I'attenuation des effets de la pandemie devront etre integrees dans la plupart des dossiers a entreprendre, soit au stade de la conception ou par un reajustement des differents elements. Le Consensus d'Addis Abeba et la Declaration d'Abuja indiquent les mesures appropriees que les pouvoirs publics, les organisations regionales, internationales et les donateurs devront prendre pour combattre et attenuer les impacts sociaux et economiques negatifs du VIH/SIDA, en particulier au niveau communautaire. Les responsables politiques et les agences des partenaires de developpement devront aider a attenuer l'impact du VIH/SIDA, en intervenant dans le cadre de mecanismes communautaires autochtones et des projets speciaux comme la Commission du VIH/SIDA et de la gouvernance en Afrique (CVGA), dont la CEA est a 1'origine.

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