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Examen de la mise en oeuvre du programme pour l'habitat en Afrique

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UNITED NATIONS ECONOMIC COMMISSION FOR AFRICA

t

UNITED NATIONS CENTRE FOR HUMAN SETTLEMENTS

(Habitat)

Distr.: GENERALE

ECA/UNCHS/IST.+5/00/l/Add.l Novembre 2000

FRANCAIS

ORIGINAL: ANGLAIS

Conference Regionale Ministe>ielle pour la mise en oeuvre du Programme pour I'Habitat (Istanbul+5)

Addis Abeba (Ethiopie) 6-8 novembre 2000

EXAMEN

DE LA MISE EN OEUVRE DU PROGRAMME POUR L'HABITAT EN AFRIQUE

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ECA/UNCHS/IST.+5/00/l/Add.l EXAMEN DE LA MI5E EN CEUVRE DU PROGRAMME POUR

I/HABITAT EN AFRIQUE

Document de travail prepare pour la reunion regionale distanbul+5 pour I'Afrique 6-8 novembre 20001

Resume

Le present document a ete elabore dans le cadre de la preparation du Rapport mondial sur les etablissements humains qui sera publie par le CNUEH (Habitat) en juin 2001. II adopte la structure du Rapport mondial sur les etablissements humains qui fera la synthese des documents de travail regionaux ainsi que des reactions qu'ils susciteront lore des reunions regionales organisees par les Commissions regionales des Nations Unies et le CNUEH (Habitat) entre septembre et novembre 2000. La structure adoptee pour le rapport est la suivante:

1. Introduction

A. Tendances emergentes alarmantes B. Tendances emergentes positives 2. L'etat des vtlles africaines

A. L'economie de la ville B. L'environnement urbain

C. Les infrastructures et les services D. La gouvernance et la decentralisation 3. L'etat du logement en Afrique

A. Les conditions de logement B. La fourniture de logements C. La securite d'occupation

4. Perspectives et implication politiques A. Perspectives urbaines et du logement B. Implications politiques

Le present document de travail n'est pas une analyse exhaustive des principaux acquis et defis de I'Afrique depuis Habitat II. Toutefois, il permet de souligner les questions ainsi que les tendances mondiales et regionales ayant des impacts significatifs sur les etablissements humains et sur leure populations. II met aussi en lumiere des domaines dans lesquels les pays africains ont acquis une experience et une expertise notables ainsi que les progres accomplis presentant un potentiel de replication dans d'autres regions. Les resultats sont fondes sur les informations de sources tres diverses, fournies notamment par les programmes du CNUEH (Habitat) des indicateurs urbains, des statistiques et des meilleures pratiques et utilisent d'autres sources emanant de la region. Le rapport s'appuie egalement sur la synthese prelimrnaire des rapports nationaux soumis par les pays africains, qui a ete prepare par le CNUEH (Habitat) pour la reunion regionale pour I'Afrique distanbul+5.

La reunion preparatoire regionale du 6 au 8 novembre 2000 est une opportunity pour la region Afrique de consolider davantage sa position sur les questions prioritaires sous-regionals et regionales. Elle pourra egalement fournir aux membres de la CEA I'occasion d'apporter une orientation et des informations supplemental pour contribuer a I'elaboration du Rapport mondial sur les etablissements humains. En tant qu'acteur de dans les efforts de developpement international pour promouvoir le developpement urbain durable sur le plan social et environnemental, la region occupe une position de choix pour jouer un role moteur dans le suivi mondial distanbul+5.

1 Ce document n'a pas ete officiellement edite. II est presente en tant que travail en cours

d'elaboration.

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1. INTRODUCTION

1.A Tendances 6mergentes alarmantes 1.A.1 Economies bloquees

1. L'Afrique entre dans le 21eme siecle avec une grande partie des pays les plus pauvres du monde.

Environ 80% des pays a faible developpement humain -- a fort taux demographique, faibles revenus, faibles

taux d'alphabetisation et d'esperance de vie - se trouvent en Afrique. Quatre africains sur dix vivent dans la

pauvrete absolue et il apparait clairement que la pauvrete sintensifie sur le continent. En depit des acquis obtenus pendant la seconde moitie des annees 1990, le revenu moyen par habitant est moins eleve qu'a la fin des annees 1960. Les revenus, les biens et Tacces aux services essentiels sont repartis de facon inequitable. La region comprend une part croissante des plus pauvres du monde, qui n'ont pas le pouvoir

d'agir sur la repartition des ressources.

2. Au moment de leur independance, la plupart des pays africains ont herite d'economies qui ont limite leurs choix politiques. Les exportations etaient essentieHement constitutes par les matieres premieres et les produits agricoles; la plupart des economies dependaient de moins de trois produits pour plus des trois quarts de leurs revenus a 1'exportation, rendant ainsi les economies vulnerables aux fluctuations des cours mondiaux de matieres premieres. En 1965, le commerce s'effectuait principalement avec les puissances coloniales et les activites de transformation en Afrique sub-saharienne representaient a peine 9% du PNB.

Du fait de la lourde dependance a I'egard des produits manufactures importes, la strategic logique de developpement etait la substitution aux importations. Mais sous I'effet conjugue dinfrastructures inappropriees, de 1'absence de force de travail industrielle, de la petite taille des marches interieurs et de la penurie de capitaux locaux, de hauts niveaux de protectionnisme, dintervention de I'etat et d'assistance exterieure furent inevitables.

3. Les investissements etrangers directs en Afrique se sont accrus dans les annees 1960 et 1970. En 1975 toutefois, plus de la moitie de ces investissements s'effectuait dans le secteur primaire (par rapport a un quart dans I'ensemble des regions en developpement). Malgre une insistence croissante en faveur d'une participation du secteur public ou prive local, la substitution a rimportation n'a pas tenu ses promesses. Elle s'est revelee intensive en importation (parce que les biens d'equipement, les composants et les pieces detachees devaient etre importes), quasi-monopolistique, couteuse et inefficace du fait d'un protectionnisme limite et a, par consequent, constitue un frein au developpement d'autres secteurs en aval.

4. Les annees 1970 et 1980 ont ete marquees par une serie de contretemps qui n'etaient pas tous en dehors du controle des gouvemements africains. L'accroissement des prix du petrole et la deterioration des termes de I'echange pour les produits de base ainsi que plusieurs secheresses recurrentes en constituent les causes principales. L'echec de (Industrialisation peut en partie etre explique par des facteurs exterieurs mais un certain nombre de facteurs interieurs peuvent aussi etre consideres tels que les politiques economiques, Hmpact du pouvoir personne, les structures historiques et sociales, le role de I'etat et les niveaux peu eleves

d'alphabetisation et de qualification.

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Encadre^ 1: I/exception du Botswana

Le Botswana est pratiquement le seul pays africain qui ait connu une croissance economique rapide sur une

periode prolongee. Au cours des trois dernieres decennies, son revenu reel par habitant s'est accru de plus

de 7% par an, le rapprochant ainsi des taux atteints par la Coree et la Thaiiande. Facilitee surtout par les richesses minieres du pays, la croissance n'a pas pour autant donne cours a des depenses inconsiderees ou renforce I'ecart entre les revenus. Actuellement, le revenu annuel par habitant est d'environ 3.600 dollars. La socialisation dans les ecoles primaires est passee de 66.100 en 1966 a 319.000 en 1995, et I'on enregistre

une majorite de filles dans les ecoles. Tous les residents urbains et 83% des ruraux vivent a moins de 15 km

d'un centre de soins primaires. La croissance dans le secteur de I'emploi informel a suivi la croissance du PNB et depasse de loin la croissance demographique. II n'y a pas d'explication unique a ce succes, mais un ensemble de politiques, notamment une politique des ressources minieres dont les resultats ont permis de lancer la croissance, la planification a long terme du gouvernement qui a canalise les fonds dans des investissements qui ont stimule a la fois la croissance et le developpement humain, la discipline fiscale qui a permis a la banque centraie d'accumuler dimportantes reserves de devises et de poursuivre une politique

monetaire raisonnable, une politique commerciale qui a iaisse I'economie ouverte et une politique des taux de

change qui a encourage le developpement d'exportations non traditionnelles et d'une production competitive avec les produits d'importation. On observe pourtant certaines lacunes notamment dans les politiques actuelles de I'emploi, la lenteur des reformes des entreprises publiques, un gouvernement trop important, croissant et instable, la pauvrete le sous-emploi chez les jeunes ainsi que le SIDA, qui sont autant de freins aux efforts tendant vers une plus grande productivite.

5. Dans toute I'Afrique, le dedin general du revenu moyen enregistre ces quinze dernieres annees signifie que la croissance du PNB doit s'accelerer pour pouvoir recuperer la perte de revenus, et stopper puis renverser la tendance a la pauvrete. Le revenu agrege par habitant, qui n'a cesse de baisser depuis le milieu des annees 1980, s'eleve actuellement a 665 dollars, soit les trois quarts du niveau atteint en 1980. 40 a 45% des 784 millions de personnes du continent vivent dans la pauvrete absolue, la grande majorite etant des femmes. Environ 160 millions d'adultes sont analphabetes et la moitie des enfants d'age scolaire ne sont pas scolarises.

Encadre 2 : Les conflits et les refugies

L'Afrique est devenue le theatre de certains des pires conflits ethniques, nationaux et religieux. Du Congo a la Sierra Leone, au Liberia, au Soudan et a la corne de I'Afrique, en passant par le Rwanda et le Burundi, deux millions de personnes ont ete tuees et six millions handicapees dans les guerres civiles de cette derniere decennie. Le principe selon lequei la force coercitive est le seul moyen efficace d'acquerir et de maintenir le pouvoir est a la base de certaines politiques africains. Les conflits ont alimente la croissance mondiale du nombre de refugies qui est passe de deux millions au milieu des annees 1960 a 15 millions a I'heure actuelle.

Le conflit de la Sierra Leone a entraine le deplacement d'environ 400.000 personnes a I'interieur du pays, 280.000 personnes ont fui en Guinee et 100.000 vers le Liberia, tandis que 400.000 liberiens se sont refugies en Serra Leone. La troisieme vitle de Sierra Leone, Gondama, est devenue un camp qui accueiile les populations deplacees. Si I'on considere les 600.000 liberiens refugies en Guinee et les 250.000 en Cote divoire, les frontieres qui divisent ces quatre pays deviennent tout a fait illusoires. Les pires de ces conflits ont ete alimentes par le commerce international de manieres premieres comme les diamants.

6. Bien que certains aspects des reformes preconisees ces dernieres annees etaient souhaitables pour pouvoir contrer les tendances precedentes qui s'opposaient aux industries d'exportation, celles-ci n'ont pas toujours permis aux pays d'avoir acces aux marches tandis que les industries de transformation ont ete affectees. La principale force des programmes d'ajustement structure! a ete d'encourager 1'accroissement des exportations de matieres premieres primaires afin de fatre rentrer des devises et de rembourser la dette.

Ceci a eu pour effet d'inonder les marches mondiaux de quantites plus importantes de certains produits, ce qui a aggrave la deterioration des termes de I'echange et a revele une fois encore les modes coloniaux

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d'echange. Alors que le flux croissant dinvestissements etrangers directs dans Industrie de transformation qui etait attendu de la liberalisation ne s'est pas concretise, il est maintenant reconnu que son volume a peu de chance de s'accroitre dans la plupart des pays africains.

7. En 1998, malgre quelques recents succes, le revenu des exportations en Afrique a chute de 17%.

Pour la premiere fois dans les annees 1990, la balance des paiements est devenue negative, portant le deficit actuel a 16 milliards de dollars. Le desequiiibre permanent du secteur des services, cause par le

remboursement de la dette exterieure et le cout des transports et des services financiers, continue d'exercer une pression sur I'equilibre des comptes et de reclamer une part trap importante des revenus des exportations de marchandises.

8. Les processus de globalisation se sont bloques en Afrique sub-saharienne avec de graves consequences pour les zones urbatnes. Parce que les grandes firmes etrangeres evitent le continent depuis 1980, les principales sources dinvestissements etrangers proviennent surtout des agences intemationales de

devel'oppement plutot que dinvestissements prives. L'Afrique est la seule region du monde qui ne compte

pas d'economie veritablement en cours d'industrialisation.

1.A.2 Problemes de gouvernance

9. Avec ('acquisition de lindependance politique, ['administration coloniale, dans de nombreux pays africains, est devenue une administration bureaucratique tendant a renforcer la souverainete des politiques plutot que limpartialite de ^administration. Cette transformation s'est operee en particulier en mettant I'accent sur les valeurs politiques plus que sur les vaieurs bureaucratiques, ce qui dans certains pays, s'est traduit par un style d'administration politise base sur le nepotisme et I'interet personnel.

10. De nombreux pays africains comprennent des entites ethniques qui sont plus liees pour des raisons de commodites que par les liens culturels et psychologiques. Du fait de la rarete des ressources, et en particulier parce que t'etat constitue en Afrique le principal acteur economique, il s'ensuit une course evidente aux positions politiques. D'ou les rebellions et coups d'etat qu'a pu connaitre I'Afrique.

11. Dans de nombreux pays, le declin des salaires reels a malheureusement affects negativement le role de I'Etat en tant que gardien des interets publics. Les tendances actuelles a I'erosion et a la deterioration des normes ethiques et le manque de responsabilite du service public de nombreux pays africains est dans une large mesure imputable aux facteurs economiques.

12. Les analystes ont montre que les employes de I'Etat dans de nombreux pays africains ont constitue une classe de proprietaires qui ont utilise I'Etat pour accroitre leurs biens personnels mais aussi les biens publics, qu'ils controlent indirectement au travers de la structure etatique, conduisant a une aise generale de

la gouvernance.

13. Dans de nombreux pays africains, le salaire moyen est beaucoup trap bas pour payer les produits necessaires a I'alimentation quotidienne d'une famille. Pour la majorite des employes du secteur public, le complement est assure par I'utilisation des services publics a des fins personnelles. Linefficacite des institutions publiques est ie reflet de ce processus. Un salaire reel ou une retraite devrait pouvoir permettre a un employe qui quitte le service public de conserver le meme niveau de vie. Dans la mesure ou le salaire reel ne remplit pas cette condition, il est clair que les fonctionnaires doivent utiliser la fonction publique pour generer les ressources compfementaires dont ils ont besoin.

14. De nombreux pays africains sont maintenant confrontes a un dilemme serieux. Dans les economies en declin, les ressources financieres ne permettent pas de retablir des salaires reels et d'empecher I'appauvrissement des salaries du secteur public. Pour restaurer la probite et refftcacite, une refbrme du

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secteur public implique cependant davantage que des financements supplementaires pour la fonction publique. ZI est egaiement indispensable, en effet, de mettre en place des systemes politiques qui permettent le debat poiitique libre, qui garantissent une security institutionnelle aux membres des partis perdants, qui tolerent un professionnalisme neutre, qui adherent a des codes nouveaux et plus extensifs de conduite

ethique, qui garantissent la separation des pouvoirs judiciaire et administrator, qui s'engagent dans des

budgets et des planifications strategiques transparents et qui facilitent la libre circulation de nnformation pour tous tes citoyens. Piusieurs pays africains ont reconnu (Importance de telles conditions et ont pris, ces dernieres annees, de fermes mesures pour reformer leurs systemes de gouvernance.

1.A.3 L'inefficacite de I'aide

15. II est clair que ('Assistance officielle au developpement - I'aide exterieure - s'est revelee beaucoup moins efficace en Afrique que ce qui pouvait etre raisonnablement prevu, a la fois avec des taux eleves d'echec des activites financees par I'aide exterieure et des taux peu eleves de durability a long terme, meme lorsque ces activites etaient reussies a court terme. Ces resultats sont autant surprenants qu'inquietants quand on sait que I'aide a toujours represente au moins 10% du PNB.

16. II a ete demontre que I'aide peut avoir un effet positif sur les pays dans lesquels I'environnement poiitique est favorable. Meme dans ces conditions, I'aide qui fait appel a des interventions complexes presente le taux d'echec le plus eleve parce qu'elle demande trap de la part des capacites locales. La faibtesse des institutions est au coeur des problemes du developpement en Afrique. Mais les types de projets finances par les donateurs ont egaiement une part de responsabilite dans I'efficacite de I'aide, tout autant que renvironnement poiitique des pays beneficiaires.

17. Deux facteurs sont souvent incrimines. L'un est la mesure dans laquelle les agences d'aide ont la liberte de prendre des decisions en matiere de developpement, au detriment des secteurs du commerce, de la poiitique etrangere ou de la culture. Nombreux sont ceux qui trouvent leur autonomie limitee par les agences, les reglements, les partis politiques, les groupes d'interets prives, et parfois I'opinion publique. Les agences d'aide multilateral voient souvent leur autonomie limitee par les pays membres. L'une des consequences de la fin de la guerre froide, outre la participation accrue des organisations non gouvernementales, est que certains agences d'aide trouvent desormais moins contraintes d'altouer une aide generate aux gouvernements, mais subissent davantage de pressions pour ('allocation de I'aide vers des objectifs precis particulierement appuyes par les pays donateurs (comme I'environnement, le developpement des ressources, la planification familiale, la survie des enfants, etc.).

18. Le deuxieme facteur est que ces memes agences d'aide n'ont pas les capacites suffisantes pour gerer un grand nombre d'interventions complexes dans les pays africains. Cela inclut le manque de connaissance du milieu local qui pourrait contribuer a apporter des changements. Le paradoxe est que dans un environnement institutionnel faible, avec un grand nombre de projets, I'aide peut avoir pour effet d'affaiblir les capacites et d'amoindrir la responsabilite.

19. L'une des difficultes rencontrees par une approche de I'aide plus holistique est liee au fait d'associer des projets techniques et des projets sociaux. En effet, de nombreux responsables de projets de cooperation technique finissent par abandonner lidee, par exemple, de Integration de petites entreprises a un programme de logements economiques ou a un projet de rehabilitation d'un centre ville. La raison qu'ils invoquent est que ce type dintegration a tendance a rendre imprecis des objectifs clairs au depart et que trap de temps doit etre consacre a la coordination et a la negociation, non seulement entre I'agence et les acteurs locaux, mais au sein meme de I'agence.

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ECA/UNCHS/IST.+5/OO/l/Add.l Page 5 20. En depit de I'echec general de I'aide censee generer de developpement social en Afrique, les agences d'aide se sont engagees dans de nombreux projets populaires reussis, fondes sur les ressources communautaires et la participation populaire.

Encadre 3 : L'orientation anti-urbaine prise par I'ODA

Au moment ou les structures de cooperation et ^organisation interne des agences de cooperation elles- memes sont remises en question, le developpement urbain est devenu une priorite de pius a ajouter a leur

ordre du jour. Plusieurs agences bilaterales et multilaterales, y compris la Banque africaine de

developpement, ne se sont toujours pas dotees d'un departement ou d'un service specifiquement charge du developpement urbain. Le fait que ces agences n'aient pas de departement urbain specialise reflete le faible niveau de priorite accorde au developpement urbain et surtout, la difficulty a capitaliser les enseignements tires et I'experience acquise dans le secteur urbain. La documentation la plus elementaire sur les interventions urbaines manque dans certaines agences, et rares sont celles qui possedent une vision conceptuelle et synthetique des activites menees dans ce secteur. Dans plusieurs de ces organismes, le lobby ruraliste est toujours puissant, a tel point que la pauvrete urbaine est rarement reconnue en tant que telle et que le developpement urbain doit se faufiler derriere les imperatifs de sante, d'education, de genre, de planification familiale, de promotion des micro-entreprises, d'environnement, etc. L^s organismes d'aide ont tendance a ignorer la ville en tant que mecanisme de gouvernance pouvant optimiser (es objectifs nationaux dans differents secteurs et contribuer au developpement rural durable.

l.B Tendances emergentes positives

l.B.l Renforcement des pouvoirs et participation

21. Pour intensifier la participation des groupes defavorises aux processus de prise de decision economique, sociaie et politique, les pays africains ont revu leurs constitutions et adopte des lois qui tendent a favoriser la participation des groupes exclus et des defavorises, en particulier des femmes. Le defi reste de traduire les reformes legislatives en actions qui changent reellement te statut de ces groupes. Afin de mettre en oeuvre des programmes complets d'appui aux groupes vulnerables, it convient de developper I'expertise et les ressources humaines et de mobiliser les ressources financieres et materielles necessaires afin de les

orienter vers les communautes a faible revenu.

22. Certain pays ont lance des programmes complets qui visent a introduce les changements necessaires.

Des structures et des mecanismes, comme au Rwanda, sont mises en place pour fburnir une perspective multidimensionnelle a long terme necessaire pour la reduction de la pauvrete.

23. Dans d'autres pavS/ des mesures specifiques sont prises en faveur des groupes defavorises. Des prets au logement sont accordes aux retraites, aux handicapes et aux plus pauvres, par exemple a des taux preferentiels, et peuvent rester financierement viables graces a des systemes de subventions multiples. Des creches ont, par ailleurs, ete creees dans les pays ou ce besoin avait ete identifie, permettant aux femmes de subvenir a leurs besoins en faisant fonctionner ces centres. Des actions ont egalement ete lancees pour apporter des soins et un appui aux enfants, en particulier aux orphelins. Dans certains pays, des forums de la jeunesse on ete crees en coordination avec les administrations regionales et locales afin de permettre aux jeunes d'exprimer leurs vues.

24. Malgre ces exemples, il est reconnu que [Ignorance domine en ce qui conceme le droits des groupes marginalises. Cette situation a ete identified comme I'un des principaux facteurs contribuant au manque de capacite de mise en oeuvre des programmes visant a repondre aux besoins des populations. En consequence, I'appui international visant a renforcer la prise de conscience des droits des groupes vulnerables ainst que de leurs besoins, est identifie comme une priorite pour la sensibilisation et I'education a tous les niveaux.

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25. L'Afrique a ausst engendre un secteur "associatif" base sur les mouvements de solidarite locale. Un grand nombre de ces mouvements ont ete appuyes par I'aide exterieure pour developper et tester des approches novatrices integrees en matiere de fourniture de services, tant dans les zones rurales qu'urbaines.

26. L'Afrique a acquis une grande experience de la participation communautaire rurale qui est maintenant

appliquee au developpement urbain. Les lecons apprises dans environ 6000 villages du Benin, du Burkina

Faso, du Cameroun, de Cote dlvoire, de Guinee, de Madagascar, du Malawi, du Mali et de I'Ouganda, montrent que le processus de participation communautaire constitue un outil de mise en ceuvre des actions de developpement prioritaires grace a une meilleure utilisation des ressources existantes dans les zones urbaines. Ces lecons aident a identifier les ressources supplementaires necessaires et comment elles doivent etre mobilisees. Le processus fournit egalement des informations pour etablir des programmes de developpement au niveau des districts pour repondre aux demandes et aux besotns locaux. Grace a une

organisation renforcee, les communautes font mieux entendre leurs voix et accroissent la responsabilite des

autorites locales et des organismes charges de la fourniture des services.

27. Les processus de developpement local mis en place au Benin font appel a la participation communautaire pour le diagnostic, [Identification des problemes prioritaires, ('analyse de solutions, ['elaboration des plans d'action et le renforcement des organisations communautaires. Le projet de redressement social de Zambie appuie les petits projets communautaires simples inities au niveau local qui ameliorent les infrastructures et la fourniture de services aux pauvres ayant recu une formation. II est oriente par la demande et fait appel a la facilitation par le gouvernement de la participation communautaire active et interactive ou les gens participent a des analyses et des plans conjoints et s'engagent dans une action collective.

Encadre 4: Recherche-action de la Banque mondiale sur la corruption

La promotion du changement par la recherche-action s'effectue au travers d'un cycle devaluation participative, d'action et d'une nouvelle evaluation. Dans la poursuite de la bonne gouvernance, des processus consultatifs faisant intervenir tous les acteurs font apparattre des buts et des objectifs partages.

La definition des bute peut etre guidee par le diagnostic, des etudes sur la fourniture de services et I'integrite, des ateliers nationaux sur I'integrite, des plans d'action et des strategies de lutte contre la corruption. La participation elargie maximise le sentiment d'appropriation locale et les initiatives de lutte contre la corruption dans I'ensemble de la population du pays et accroit I'objectivite et la pertinence des reformes. Elle eleve par ailleurs le niveau d'attente des fournisseurs et des utilisateurs des services, en donnant de meilleures chances de succes aux reformes grace a un niveau plus eleve de responsabilites et de moyens de recours. Les pays africains faisant partie des demonstrations pilotes de la recherche-action de linstitut de la Banque mondiale sont notamment I'Ethiopie, de Ghana, I'Ouganda, la Tanzanie, le Benin, le Mali et Ille Maurice. Les deux outils de base de ces demonstrations sont la collecte des donnees sur I'action et les ateliers de planification de I'action. Les lecons retenues sont les suivantes : la diffusion de ^information concernant les responsabilites du gouvernement et ses performances reelles a suscite une prise de conscience du public de son droit aux services gratuits, I'a informe de son propre role dans la lutte contre la corruption, lui a permis de controler les initiatives gouvernementales, d'exprimer son mecontentement et de proposer des solutions. Au fur et a mesure qu'une certaine transparence se fait jour, on denote chez les fonctionnaires une plus grande responsabilite. L'information sur la perception publique de la fourniture actuelle de services et des niveaux de corruption fournit la base de discussions plus pratiques entre les differents acteurs.

Source : www.worldhank.org/rindinKs/enplish/Ttndl56.htm

28. Dans le cadre d'un programme sectoriel visant a ameliorer la qualite de ('education, un Projet d'education primaire mene au Nigeria fait participer les acteurs a tous les niveaux pour evaluer les attentes et les niveaux de satisfaction vis-a-vis de I'education du systeme primaire; il enquete sur les obstacles rencontres dans Amelioration de la fourniture de services; identifie et decrit les approches novatrices

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ECA/UNCHS/IST.+5/00/l/Add.l Page 7 existantes pour ameliorer les performances ; et met au point des recommandations pour la mise en oeuvre dinitiatives ptlotes.

29. En Afrique du Sud, en Zambie, au Ghana, au Kenya, au Cameroun, en Ethiopie et au Mozambique, differents projets ont etudie les micro-conditions des pauvres dans I'amelioration de la fourniture de services financiers. Dans une des approches, la recherche-action participative a ete utilisee pour developper un sens d'appropriation et pour promouvoir I'apprentissage aupres des pairs. Les ateliers organises pour les differents acteurs font connaitre les pratiques actuelles des fournisseurs de services financiers et evaluent I'efficacite des techniques novatrices. Dans une autre approche, des bureaux d'une banque communautaires ont ete ouverts pour repondre aux contraintes geographiques des plus pauvres. Dans d'autres projets, les formalites necessaires a I'obtention des credits ont ete reduites tandis que de petits preteurs offrent des services non financiers comme la formation a la creation d'entreprises, le developpement de I'entreprenariat et des qualifications ainsi que des services sociaux comme la planification familiale.

1.B.2 Decentralisation et constitution des capacites

30. Une gouvernance nationale efficace prend racine dans les communautes africaines. Une gouvernance locale forte et des systemes de prise de decision au niveau local peuvent creer des moyens plus ouverts, plus appropries et plus efficaces pour renforcer la representation. Ces dernieres annees, les gouvernements des pays d'Afrique ont commence a reconnaitre la decentralisation, souvent au niveau communautaire, comme I'une de leurs strategies de base pour le developpement.

31. En Ouganda, la poiitique nationale de decentralisation transfere de vrais pouvoirs aux 39 districts, permet le contrdle poiitique et administratif des services la ou ils sont effectivement fournis, libere les responsables locaux des contraintes centrales, et etablis des rapports clairs entre le paiement des taxes et la fourniture des services aux citoyens. Dans le cadre du processus de decentralisation, les effectifs du gouvernement central ont ete transferes au niveau des districts. La gestion financiere et I'administration ont suivi, apres avoir assure la responsabilite et la transparence aux plus bas niveaux.

32. Au Mali, une succession de lois a permis de mettre en place les organes gouvernementaux necessaires au niveau des municipalites, des districts et des regions et a determine les responsabilites de chacun. Grace a une plus grande participation des citoyens, un nombre important d'innovations sont apparues au niveau local ainsi qu'un degre remarquable de prise de conscience et de comprehension, au niveau du public, du programme de decentralisation. Les problemes majeurs rencontres ont ete la rarete des ressources et la resistance bureaucratique au niveau central.

33. Au Burkina Faso, une Commission nationale de decentralisation a ete mise en place pour renforcer les institutions democratiques et participates au niveau local, pour promouvoir le developpement populaire et pour faciliter la mobilisation des ressources. Bien qu'elle soit impressionnante, cette tache est facilitee par la volonte poiitique de reussir, le processus n'est pas mis en place a la hate et il existe une forte tradition de participation publique dans les pays.

34. Poursuivant une poiitique gouvernementale de decentralisation, la Zambie a mis en place un Fonds de developpement des districts afin de fournir des ressources extrabudgetaires pour la mise en oeuvre de micro- projets integres visant a developper les infrastructures economiques et sociales des zones pauvres, a inviter des processus de planification participative decentralisee et a developper les capacites. Les communautes beneficiaires contribueront a hauteur d'au moins 25% des couts du projet, en especes ou en nature.

35. En Cote divoire, une serie de lois passees sur pres de deux decennies ont permis d'etablir les communes d'Abidjan et de Bouake et defini le cadre de la responsabilite et de 1'autorite municipale. La mise en place d'un processus permanent de formation et de developpement des capacites a ete appuye par la communaute internationale des bailleurs de fbnds. Le programme comprend une structure de financement

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pour les autorites locales. Actueilement, un transfert plus explicite des pouvoirs doit etre effectue entre les

autorites centrales et locales et davantage de ressources doivent etre allouees aux communes en effectifs et

en pouvoir de taxation pour qu'elles puissent gerer leurs propres affaires.

36. Au Zimbabwe, la division des pouvoirs entre le niveau et national et local, etabli par le Decret de 1985, varie selon les categories de services, d'activites et de fonctions. Le gouvernement central est axe sur les lignes directrices, la politique nationale, la mise en application des standards, le financement de la plantation nationale et le deveioppement des infrastructures d'envergure nationale. Le gouvernement central joue un role de supervision des autorites locales ainsi qu'un role de facilitation dans la negotiation de prets au nom des autorites locales; et parfois dans le controle des tarifs appliques pour les services et les baux. Plusieurs fonctions locales obligatoires ont ete instituees telles que les services d'alimentation en eau et de voirie, les services sanitaires, la collecte des dechets, I'assainissement et le drainage, la fourniture de

logements et I'urbanisme.

37. Apres avoir obtenu soin independence, le Gouvernement erythreen a conduit un seminaire rassemblant tous les acteurs pour contribuer a introduire un nouveau systeme de gouvernement decentralise.

Le systeme visait a etablir un deveioppement equiiibre en assurant la participation de la population aux prises de decisions locales et en encourageant les initiatives locales. L'experience, a ce jour, montre que des mesures d'incitation doivent etre prises pour encourager le personnel admtnistratif competent a travailler aux echelons les plus bas; qu'une plus grande attention doit etre accordee aux delimitations entre les districts;

que le probleme de la penurie de materiaux et de ressources financieres et humaines doit etre resolu; et que les Conseils doivent bien assimiler les politiques administratives du gouvernement central.

38. En Afrique du Sud, le gouvernement central partage ses revenus avec les autorites locales en utilisant une formule specifique. Pour les autorites locales, la formule est basee sur te revenu par habitant, tandis que pour les provinces elle I'est sur le revenu par menage en tenant compte de I'importance de I'economie rurale dans la region consideree. Le systeme a elimine les transferts fiscaux inequitables. Le gouvernement central a mis en place un mecanisme de subvention pour permettre aux municipalites d'acquerir les capadtes necessaires pour les projets faisant intervenir le secteur prive dans la foumiture et le financement des

services municipaux.

1.B.3 Renforcement de I'egalite entre les sexes

39. Depuis la conference Habitat II et d'autres conferences majeures des Nations Unies, les pays de la region ont fait preuve d'une volonte politique et pris un certain nombre d'engagements pour creer un environnement proptce a traiter les questions de genre et a ameliorer le statut des femmes. Des efforts ont ete consacres a la formulation de politiques et de programmes visant a encourager la participation egale des femmes a la planiftcation et aux prises de decision en matiere d'etablissements humains, ainsi qu'au renforcement des mesures existantes.

40. Le statut des autorites locales etabli en Ouganda en 1987 donne aux femmes une opportunite de representation dans les conseils locaux qui n'existe pas dans de nombreux autres pays. Cette legislation a pose les bases de Inclusion des femmes dans les structures de prise de decision gouvernementales en exigeant que les femmes represented un tiers de I'ensemble des conseillers municipaux.

41. Plus recemment, la legislation qui vise a appuyer la participation des femmes a la prise de decision et leur representation par des fonctions elevees dans les gouvernements a ete revue ou appliquee dans un certain nombre de pays. De meme, des mesures relatives a I'egalite de I'acces des femmes a la terre et a la propriete immobiliere ont ete recemment adoptees dans de nombreux pays de la region. Les differents outils et cadres legislatifs ainsi mis en place sont notamment les constitutions, les politiques de genre et les plans d'action pour Tegalite entre les sexes.

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ECA/UNCHS/IST.+5/OO/l/Add.l Page 9 42. La Namibie revoit actuellement ses lois en matiere d'heritage et d'egalite des droits matrimoniaux. Au Tchad, le gouvernement met en place le code de la famille qui a pour but d'ameliorer les conditions economiques des femmes ainsi que leur statut juridique, tandis que la Strategie nationale du iogement garantit un quota de 50% des parcelles viabilisee pour les families dirigees par des femmes. De meme, le Botswana a consacre des efforts pour promouvoir la propriete pour les families dirigees par des femmes. Au Burkina Faso, un decret presidentiel de 1997 reconnait un acres egal a la terre et a la propriete, sans discrimination basee sur le sexe et le regime matrimonial.

43. Au Mozambique, la nouvelle loi fonciere de 1997 a etabli un droit d'occupation pour tous les paysans, quel que soit leur sexe, qui a la meme valeur qu'un titre fonder. La meme annee, I'Erythree a proclame le droit des femmes a posseder de la terre et d'en heriter ainsi que I'egalite des droits de I'homme et de la femme a Hnterieur de la famille. En 1999, le Rwanda a adopte une loi sur la succession qui etablit un acces egal a la terre et a la propriete pour les hommes et les femmes, tandis qu'un projet de loi fonciere est actuellement en preparation pour traiter aussi la question des inegalites entre les sexes.

44. En 1998, I'Ouganda a passe une nouvelle loi fonciere pour rendre operationnelles les reformes constitutionnelles de 1995. L'article 31 (1) de la Constitution prevoit que les femmes et les hommes sont dotes des memes droits au moment du mariage, pendant le mariage et a sa dissolution. Le nouveau decret fonder vise a promouvoir I'egalite des sexes dans I'acces a la terre ainsi que la protection des droits des groupes defavorises en general. Toutefois, il reste toujours a etablir des dispositions spedfiques pour la copropriete des logements et des terrains familiaux entre epoux.

45. En Afrique du Sud par ailleurs, bien que des dispositions juridiques pour I'egalite entre les sexes soient moins avancees, le Programme de redistribution des terres a prevu I'abolition des restrictions portant sur I'acces des femmes a la terre. II a egalement etabli des procedures pour promouvoir la participation active des femmes a la prise de decision et a renregistrement des biens fonders au nom des membres de la famille beneficiaire et non plus uniquement au nom du chef de famille.

46. C'est probablement en Tanzanie que la question du genre dans les reformes foncieres se trouve traitee de faoon la plus complete. Le Decret fonder de 1998 reconnait le droit pour chaque femme adulte d'acquerir, de posseder, d'utiliser, de negocier et de transmettre la terre dans les memes mesures et les memes limites que pour tout homme adulte. Toute loi coutumiere s'opposant au droit des femmes de posseder de la terre et de I'utiliser est desormais declaree nulle et non avenue et il est stipule dans le droit fonder rural que les femmes ont les memes droits que les hommes de posseder, de gerer, de transferee d'utiliser ou de recevoir de la terre en cadeau.

47. Des programmes sensibles au genre ont ete developpes a Hnterieur des strategies nationales dans le cadre de la lutte contre la pauvrete, en particulier du travers de composantes qui orientent I'appui en direction des entrepreneurs femmes. Ces mesures visent a renforcer les opportunites economiques pour les femmes avec la fourniture d'une assistance financiere et en facilitant leur acces a un logement abordable, aux ressources economiques et aux services sociaux. Sous I'effet de strategies politiques aussi ciblees, les ecarts entre les genres commencent a se combler. Par exemple, dans les programmes de credit cooperatif menes en Ethiopie, les femmes represented 67% de ('ensemble des beneficiaires.

48. Dans le cadre des activites de collecte des donnees pour Istanbul+5, les pays se sont efforces de rassembler des donnees desagregees par genre et ont cree des banques de donnees qui les refletent. On peut ainsi noter dimportantes avancees dans I'institutionnalisation cle I'egalite entre les sexes. Pourtant, malgre I'existence de legislations et de cadres reglementaires, la plupart des pays n'ont pas encore pris de mesures concretes pour les appliquer aux niveaux central et local. Le manque de ressources finanderes et humaines continue de freiner les dispositifs nationaux et locaux de poursuite de I'objectif de parite. Le developpement des capacites d'analyse, la planification et lintroduction de nouveaux principes en fbnction des genres, bien que considered comme essentiel, font souvent defaut.

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1.B4 Accfcs & Internet

49. Dans le contexte africain, I'adoption des nouvelles technologies de (Information et de la communication (TIC) peut etre consideree comme une tendance positive offrant des opportunites pour I'echange dinformations, 1'acquisition de connaissances et la mise en reseau, essentiellement pour le developpement communautaire. D'apres les estimations, il y aurait actuellement plus d'un million d'abonnes a Internet en Afrique, dont 200.000 dans les pays d'Afrique du nord, 650.000 en Afrique du Sud, et 150.000 dans les autres pays. En Afrique, chaque ordinateur connects a Internet ou a un reseau de courrier electronique compte en moyenne trois utilisateurs. II existe maintenant des societes locales Internet dans toutes les regions d'Afrique et dans la plupart des pays comptant un grand nombre d'utilisateurs dintemet.

50. On note un interet croissant pour les cybercafes, les kiosques et toutes les formes d'acces public a Internet, notamment avec installation d'ordinateurs dans les boutiques de telephone, les ecoles, les postes de police et les diniques qui font prendre en charge le cout des equipements et de I'acces par un grand nombre d'utilisateurs. De nombreuses boutiques de telephone ajoutent maintenant un acces Internet a leurs services, notamment dans les villes tres eloignees qui obligent a faire des appels a longue distance pour joindre le central telephonique le plus proche. De plus en plus d'hotels et de centres d'affaires mettent aussi a la disposition de leur clientele un micro-ordinateur avec acces a Internet.

51. A I'echelle sous-regionale, I'Afrique australe et I'Afrique du Nord sont les regions le plus avancees au niveau de I'utilisation des TIC Elles sont suivies par I'Afrique de I'Est et de I'Ouest, tandis que la region Afrique centrale reste en arriere.

52. De plus en plus, la collaboration regionale entre les pays est vue comme un moyen efficace de repondre aux besoins d'amelioration des infrastructures des TIC Un document cadre intitule "African Information Society Initiative" (AISI) a ete adopte en mai 1996 par tous les ministres africains du Plan. L'AISI preconise la formulation et la mise au point, pour chaque pays africain, d'un plan national d'infrastructures de ('information et de la communication qui soit oriente par les priorites de developpement national, et suggere la mise en place d'une cooperation entre les pays africains pour partager les resultats de ces experiences.

Plusieurs pays ont deja lance le processus d'elaboration d'un plan national de developpement des infrastructures de ['information et de la communication, notamment le Benin, le Burkina Faso, le Cameroun, les Comores, I'Ethiopie, le Lesotho, la Namibie, le Mozambique, le Rwanda, I'Afrique du Sud et I'Ouganda.

L'experience menee par ces pays pour tenter de formuler de nouvelles politiques representera un interet considerable pour les autres.

53. Depuis, tes ministres de la communication de plus de 40 pays africains ont fournis un appui de haut niveau aux politiques de developpement des telecommunications qui sont resumees dans un document refletant une vision commune, intitule "African Connection". L'etape suivante consiste a mettre en place un Telecentre pour la connexion africaine dans chaque etat africain. II existe actuellement plus de 20 telecentres pilotes dans tout le continent (dont la majorite au Ghana, au Mozambique et en Ouganda, ainsi qu'au Benin, en Afrique du sud, en Tanzanie, en Zambie et au Zimbabwe). Ces centres ont ete ouverts pour tester differents modeles, moyens de mise en oeuvre et mecanismes de durability.

54. La presence croissante dinternet en Afrique est en partie due a ('assistance fournie par differents organismes d'aide etrangers, notamment le PNUD, la Banque mondiale, les donneurs bilateraux et les ONG. II s'agit habituellement dinterventions axees sur le developpement comme linitiative Internet pour I'Afrique dans quinze pays, qui vise a mettre en place des infrastructures nationales de (Information comme moyen essentiel d'obtenir des informations fiables et actualisees pour permettre la prise de decision en matiere de politique nationale et pour construire une societe dinformation nationale qui fera un usage intensif des technologies de I'information afin de promouvoir le developpement dans tous les secteurs.

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1.B.5 Faire face au SIDA

Encadre 5 : Les cout du SIDA pour le developpement

Vingt-deux millions d'Africains sont deja infectes par le virus HIV. Les nouveaux cas d'infection se declarant au rythme d'environ 4 millions par an. Le SIDA atteint les groupes d'age debutant une vie professionnelle et familiale, tuant ainsi la plupart des victimes avant Cage de 35 ans. Nelson Mandela a averti que "le SIDA tue ceux sur qui compte la societe pour faire pousser les recoltes, travailler dans les mines et les usines, faire foncbonner les ecoles et gouverner les nations et les pays". A cause du SIDA, I'esperance de vie en Afrique a cesse de croitre et se trouve actuellement en declin. Au Botswana, le pays le pus durement touche, on estime que I'esperance de vie passera de 61 ans pour les annees 1990-1995 a 41 ans en 2000-2005. Did 2005, il est prevu que les couts de traitement du SIDA representeront plus du tiers de ('ensemble des depenses gouvernementales de sante en Ethiopie, plus de la moitie au Kenya et pres de deux tiers au Zimbabwe. Le SIDA fera pres de 15,000 victimes parmi les enseignants en Tanzanie d'ici 2010. Les depenses de sante dans les families touchees par le SIDA ont quadruple en Cote divoire et celles consacrees a I'education ont ete reduites de moitie. La consommation alimentaire a chute de deux cinquiemes. D'ici la fin 2000, le SIDA aura fait 10 millions d'orphelins de moins de 15 ans en Afrique.

55. A cause de la honte et d'une peur irrationnelle, le SIDA reste enveloppe de silence en Afrique. Sans veritable discussion du probleme, il y a peu de chance que les communautes prennent conscience de la menace d'un virus qui peut etre repandu, sans le savoir, par des personnes qui se sentent et paraissent en parfaite sante. Encore recemment, de nombreux responsables politiques refusaient de parler du SIDA.

Maintenant, les dirigeants africains parlent publiquement de I'epidemie et incitent a adopter des formes de comportement sexuel plus sflres. Les succes atteints en Ouganda et au Senegal ont montre que le premier pas consistait a briser le mur du silence, par la reconnaissance publique associee a des campagnes deformation franches, a une education sanitaire et sexuelle, a la promotion des preservatifs et a tous les efforts possibles pour reduire le stigmatisme du SIDA et aider les personnes infectees par le virus a vivre de facon plus positive.

56. Parce que le SIDA n'est pas seulement une maladie, mais un defi au developpement, de nombreux secteurs en dehors de celui de la sante doivent aussi prendre leurs responsabilites. Au Botswana, un plan a ete lance a I'echelle nationale, en 1998, pour combattre le SIDA, avec 80% des fonds apportes par le pays.

Au Lesotho, le budget consacre a la lutte contre le virus du SIDA a double. Au Swaziland, le gouvernement a declare la guerre au SIDA. En Namibie, le Cabinet a approuve un nouveau programme national de lutte contre le SIDA et en Afrique du Sud, un nouveau partenariat a ete initie, engageant tous les secteurs du gouvernement et de la societe civile. Le Malawi lance actuellement un plan strategique multisectoriel pour combattre le SIDA, suite a un processus consultatif integre d'abord mene aupres des communautes. L'agence des Nations Unies de lutte contre le SIDA (ONUSIDA) et ses sept associes ont joint leurs forces aux gouvernements africains, aux pays donateurs et aux organisations panafricaines et autres organisations internationales pour creer un Partenariat international de lutte contre le SIDA en Afrique. Le but est de mettre en place dans tous les pays africains des programmes nationaux complets de lutte contre le SIDA, centres sur des solutions nationales appliquees au niveau local.

2. L'ETAT DES VILLES AFRICAINES

57. La population urbaine en Afrique devrait atteindre 550 millions diiabitants d'ici 2020, soit pres de 50% de la population totale du continent estimee alors a 1,187 milliards. Actuellement, les zones urbaines represented 38% de I'ensemble de la population evaluee a 784 millions d'habitants, et assurent 60% du PNB du continent. Pourtant, les revenus des municipalites ne represented que 1% du PNB, soit 6 a 8 dollars US par habitant. On rencontre le meme type de disparite entre les besoins techniques de la gouvernance municipale et la dotation en effectifs des municipalites.

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58. Les definitions des termes "urbain" et "rural" varient enormement d'un pays a I'autre. De nombreux pays africains prennent comme reference le seuil de 2000 habitants pour etablir une distinction entre etablissement rural et urbain. Toutefois, ce seuil peut varier d'un pays a I'autre puisquil est fixe a 100 habitants en Ouganda et a 20 000 au Nigeria et a Hie Maurice. Pres de la moitie des pays africains utilisent une definition enumerative pour indiquer les zones qu'ils qualifient d'urbaines. Le schema d'urbanisation en Afrique de I'Ouest differe de celui de I'Afrique de L'Est. Dans de nombreux pays d'Afrique de I'Ouest, il existe assez peu de villes secondaires et la population est concentree dans une ou seulement quelques grandes villes. La croissance demographique en Afrique de I'Est est repartie de maniere plus reguliere entre les villes secondaires et tertiaires. Cela ne change pas le fait que partout, les villes prtmaires connaissent une periode de croissance rapide. Did 2015, il est prevu que deux villes africaines auront une population de plus de 10 millions d'habitants et que 70 villes depasseront 1 million d'habitants. Le principal facteur contribuant a I'urbanisation en Afrique de I'Ouest et de I'Est est la migration des zones rurales vers les villes. En Afrique du Sud, par contre, la croissance demographique naturelle est le premier facteur d'urbanisation.

2.A L'6conomie de la ville

59. Les lacunes du processus de mondialisation en Afrique explique la faiblesse de I'economie formelle de la majorite des villes du continent. Dans la plupart des pays d'Afrique sub-saharienne, les opportunites regulieres de salaires urbains ne constituent qu'une tres petite partie de I'emploi, en general entre 5 et 10%.

L'emploi urbain regulier s'est effondre dans de nombreux pays, et ailleurs il n'a pas pu suivre la croissance de la main d'oauvre non agricole. Le ralentissement du secteur moderne de l'emploi durant ces dernieres annees est lie au fait que le secteur public, en tant que moteur de la croissance de l'emploi, est de moins en moins capable depuis les annees 1980 d'absorber la main-d'ceuvre excedentaire.

60. L'ajustement structure!, qui a entraine la penurie des produits importes, la reduction des investissements, la compression du secteur public et de la diminution de la demande effective, s'est traduit par I'affaiblissement considerable des industries urbaines de transformation. Les grandes industries de transformation qui ont cree enormement d'emplois en Asie et en Amerique latine n'ont genere que peu d'opportunites dans les villes africaines.

61. En Tanzanie, la fonction publique est la premiere source d'emplois formels, en particulier dans les villes. A Luanda, l'emploi dans la fonction publique et les entreprises d'Etat absorbe pres de la moitie de la population active. Au Kenya, le secteur public represente egalement 50% environ des emplois formel. Dans le cadre des programmes d'ajustement structure!, la reforme du secteur public a entraine d'importantes vagues de ticenciements dans plusieurs pays africains. La tendance actuelle a la compression du secteur public en Afrique se traduit surtout par une reduction des emplois urbains. Les femmes semblent etre plus affectees par la compression et la restructuration de la fonction publique.

62. En plus de I'affaiblissement d'une economie fondee sur le secteur public, une chute rapide des salaires du secteur moderne a ete ressentie dans les zones urbaines, en particulier, et encore, chez les fonctionnaires. Au Mozambique, par exemple, il est pratiquement certain qu'aucune famille vivant en ville ne peut survivre avec le revenu obtenu par Tun des 400.000 emplois du secteur forme!.

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Encadrt 6: Des families plus petites

Ces dernieres annees, I'urbanisation, Amelioration de I'education chez les femmes et le renforcement des

programmes gouvernementaux ont contribue a reduire les taux de fecondite dans de nombreux pays africains. Pour convaincre les africains d'avoir moins d'enfants, les pressions economiques sont devenues au moins aussi importantes que les questions sanitaires. "Autrefbis, une grande famille etait respectee.

Maintenant, si vous avez beaucoup d'enfants et que vous ne pouvez pas les eduquer, on vous juge mal".

L'economie a joue un role moteur dans les pays comme le Kenya, le Senegal, le Zimbabwe, le Ghana et dans certaines parties du Nigeria; autant de nations affligees par un revenu par habitant stagnant ou en declin, par une forte inflation et par le cout croissant des services essentiels comme I'education. Au Zimbabwe, le taux de fecondite est passe de 7,1 a 4,4 enfants par femme en age de procreer entre 1985 et 1996, tandis que le PIB est passe de 640 a 540 dollars par habitant entre 1985 et 1995. Au Kenya, le taux de fecondite est passe de 8,0 a 5,4 et en Zambie, de 7,4 a 6,6 durant la meme periode. Les deux tiers de la population sendee au Nigeria a invoque les difficultes economiques comme etant la premiere raison justifiant le recours a la contraception et le recul de Cage du mariage. Ceci indique un renversement des theories sur Tabaissement des taux de fecondite que Ton associe habituellement a des succes economiques a long terme.

63. Sous I'effet de compressions du secteur public et du declin de la capacite d'absorption du secteur prive formel, les niveaux de sous-emploi direct atteignent des sommets dans toute I'Afrique urbaine. II est prevu que le sous-emploi atteigne 30% d'ici la fin de I'annee dans la plupart des villes et qu'il atteigne le secteur universitaire puisque les diplomes d'etudes superieures commencent aussi a etre affeefces.

64. Les pires niveaux de chomage se trouvent dans la jeunesse urbaine qui constitue 65 a 75% des chomeurs, bien qu'elle ne represente qu'un tiers de la population active. Au Kenya, les jeunes de 20 a 29 ans represented 65% des chomeurs. Dans I'etat de Lagos, Nigeria, 70% des chomeurs ont entre 15 et 29 ans.

65. Du fait de la deterioration de la securite de I'emploi salarie regulier, la distinction entre les conditions d'emploi dans les economies urbaines formelles et informelles est devenue floue. De nombreux salaries ont adopte la formule du travail independant ou des emplois occasionnels tandis que d'autres doivent completer le salaire qu'ils recoivent du secteur formel par d'autres activites dans le secteur informel. Ces nouvelles formes d'emploi ont genere le phenomene largement observe de rinformalisation de l'economie urbaine en Afrique.

66. Les entreprises economiques informelles - definies comme etant des activites economiques a petite echelle, le plus souvent menees au niveau familial ou individuel, non declarees et n'offrent a leurs employes aucune protection sociale ou legale - absorbent plus de 60% de la main d'oeuvre des villes africaines. C'est le seul secteur d'emploi qui continue de presenter une certaine capacite d'absorption et celui qui connait la croissance la plus rapide de l'economie urbaine. Au cours de la prochaine decennie, on estime que plus de 90% des emplois supplementaires dans les zones urbaines d'Afrique seront fournis par les petites entreprises du secteur informel. Actuellement, 60 a 70% des activites du secteur informel sont liees au commerce. La croissance de ce secteur, toutefois, s'effectue principalement au travers de la replication plutot que par I'amelioration des investissements, des qualifications et des technologies.

67. Les femmes jouent un role preponderant dans le secteur informel urbain ou il existe une division du travail bien marquee en fonction du sexe. Au Lesotho, les femmes se regroupent dans des activites commerciales qui sont le plus souvent une extension des taches domestiques traditionnelles, comme la vente de nourriture et la fabrication de biere. En Zambie et en Angola, les femmes dominent le petit commerce tandis que les hommes sont principalement employes dans des activites de fabrication, de construction ou de reparation. Les femmes tendent a etre releguees au bas de l'economie informelle en terme de rentabilite et de potentiel de developpement a long terme. Ceci implique qu'elles gagnent moins que les hommes dans l'economie informelle et qu'elles ne disposent pas de garanties suffisantes pour leur permettre d'acceder a

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des credits adequats. Plusieurs gouvemements ont commence a mettre en oeuvre des politiques d'appui aux miao-entreprises lancees par des femmes. Le Kenya fait etat d'une revision des politiques et des strategies pour le devetoppement de petites et moyennes entreprises grace a la mise en place d'un environnement facilitateur pour les femmes dans le devetoppement industriel. D'autres pays mettent actuellement en place des mesures legislatives et reglementaires plus favorables au devetoppement de I'economie informelle.

68. L'experience intemationale indique que la croissance economique urbaine dynamique se fonde sur des reseaux cooperatifs de petites entreprises. Un role important doit etre joue par les autorites urbaines locales dans la mise en place d'associations sectorielles, en contribuant a stimuler les districts industriels ou sont implantees les petites entreprises et a fournir un environnement propice aux activites de survie des

entreprises infbrmelles.

69. Dans les cercles politiques, on commence a repenser le role de I'agriculture periurbaine en Afrique ainsi que sa contribution potentielle a I'approvisionnement alimentaire des villes. L'agriculture urbaine constitue desormais une variable cruciale de la durability. Sous I'impact de la recession economique, des programmes d'ajustement structure! et des crises des annees 1980 et 1990, la culture dans les espaces publics et prives est devenue une pratique largement repandue et prend une importance considerable, en termes economiques, dans de nombreuses zones urbaines d'Afrique. Au Kenya, en Egypte, au Mali et en Tanzanie les menages urbains defavorises depensent au moins 60% de leurs revenus pour se nourrir. Les habitants des villes paient leur alimentation entre 10 et 30% plus cher que les ruraux. La deterioration de la securite alimentaire explique en partie ('apparition des micro-entreprises agricoles dans le paysage urbain africain. Au Kenya et en Tanzanie, deux families urbaines sur trois peuvent engager une activite agricole la ou les espaces tibres, les zones de services, les routes, les vallees ou les jardins urbains sont invests par toutes sortes de culture saisonniere et permanente comme les legumes, le mais, les bananes ou les arbres fruitiers. A Harare, les activites agricoles menees a la peripherie urbaine s'effectuent aux depends des forets que Ton detruit pour la production de bois de chauffage. Dans les villes d'Afrique de I'Ouest, le meme schema apparait et de nombreux employes de la fbnction publique travaillent comme cultivateurs urbains a temps partiel.

Encadre 7 : La chaine alimentaire

Ces vingt dernieres annees, les exportations africaines de produits agricoles ont chute tandis que les importations ont beaucoup augmente. Les penuries alimentaires et 1'augmentation des prix ont donne lieu a d'importantes protestations, en particulier dans les pays fortement urbanises comme la Cote divoire et la Zambie. Le lien entre exploitation agricole et marche urbain n'est pas direct: les systemes de distribution sont souvent complexes et inefficaces, fonctionnant au travers de relations personnelles, de reseaux de commercialisation prives et de transactions non soumises a des reglementations. La chaine alimentaire illustre mieux que toute autre fonction les interrelations entre les zones urbaines et rurales, souvent marquees d'antagonismes et de differends. Des mecanismes permettant d'etablir des liens institutionnels entre le producteur et le marche, notamment les cooperatives agricoles qui permettent aux agriculteurs de ne pas se cantonner a une activite independante en leur donnant acces aux marches agricoles de gros qui definissent clairement la propriete et la qualite des produits et aux systemes regulatoires qui conferent une previsibilite et une equite au processus. Ces mecanismes, toutefois, doivent prendre en compte les preoccupations et les traditions locales pour pouvoir fonctionner correctement.

70. Ce processus de "realisation" des villes africaines n'est pas une consequence de la migration massive des ruraux vers les villes mais une reponse novatrice aux fluctuations formelles qui entravent les economies des villes en devetoppement. L'agriculture urbaine n'est pas uniquement, ni essentiellement pratiquee par les nouveaux arrivants. La majorite de ces agriculteurs sont des families pauvres bien implantees dans I'economie urbaine. Plus de 60% des agriculteurs de Lusaka resident dans la ville depuis plus de cinq ans avant de ce lancer dans ('exploitation de petits terrains et pres de 45% depuis plus de 10 ans.

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ECA/UNCHS/IST.+5/OO/l/Add.l Page 15 71. Les femmes jouent un role crucial dans ('agriculture urbaine qui constitue pour bon nombre d'entre elles une strategic de survie.

72. Certains pays ont lance une serie d'activites et de programmes specifiques pour ameliorer I'economie urbaine, I'emploi et les revenus. II s'agit notamment de partenariats avec le secteur prive et la fourniture de micro-credits aux petites associations locales, aux cooperatives et aux groupes de femmes. Le developpement du secteur informel est encourage dans de nombreux pays (Kenya, Senegal, Burkina Faso, Cameroun, Ghana) et appuye au travers de programmes de micro-credit.

73. Pour de nombreux gouvernements, la tendance est d'encourager I'emploi independant puisque les opportunity d'emploi dans le secteur formel sont tres limitees. Le secteur informel et celui des petites entreprises fournissent deja des emplois a une partie importante de la main d'ceuvre urbaine.

74. Le manque de capacites de planification e de gestion qui caracterise les petites entreprises constitue cependant une faiblesse. La mediocrite des infrastructures et des services entravent fortement le developpement et la production economique en general.

75. II est egalement reconnu que tandis que les gouvernements s'efforcent de creer des emplois et de venir en aide aux femmes et aux handicapes, la prise de conscience sociale n'est pas assez avancee pour permettre des resultats satisfaisants.

76. L'action prioritaire a cet egard devrait etre centree sur la fourniture et ('amelioration des infrastructures et des services economiques et sociaux de base, comme la voirie, I'electricite, I'eau, etc. Si ces services etaient assures de maniere suffisante, le secteur prive et les autres secteurs non gouvernementaux, y compris le secteur communautaire pourraient generer un nombre d'activites economiques beaucoup plus important et accroitre ainsi les revenus.

2.B L'environnement urbain

77. Les pays africains sont confronted au probleme de la pollution urbaine, notamment aux defis croissants des dechets urbains, de la degradation de I'air et de I'eau, en particulier dans les zones urbaines surpeuplees. Un certain nombre des pays ont fbrmule des strategies ou precedent a une modification de leur legislation en matiere de protection environnementale et de gestion des ressources.

78. Des progres ont ete enregistres dans les pays qui ont lance des politiques nationales d'etablissements humains. Des decrets nationaux en matiere de planification urbaine et regionale ont ete adoptes dans certains cas. Des plans complete de gestion des ressources en eau ont ete elabores dans plusieurs sous- regions afin de garantir la securite des ressources en eau et de maintenir la qualite. Certains gouvernements s'efforcent d'ameliorer leurs systemes d'alimentation en eau par des actions de modernisation.

79. Les pays indiquent que les actions visant a traiter le probleme de la gestion des ressources en eau restent isolees et ont in impact limite. La faiblesse des capacites de gestion, le gaspillage de I'eau et la pollution on ete presentes comme etant les principaux problemes. Les autres problemes sont lies a la faiblesse des capacites techniques, au cout eleve et a la rarete des ressources necessaires pour ameliorer les systemes d'alimentation en eau et faire face a la croissance urbaine rapide. Les tendances indiquent que la rapidite de la croissance demographique continue de creer une pression tres importante sur la demande en eau, en combustible pour la cuisine et en traitement des dechets. De nombreux programmes de gestion des dechets solides ont ete mis en ceuvre avec de nouvelles initiatives concemant les zones de decharge et le tri des dechets tandis que des projets de recydage et de production de compost sont realises pour promouvoir une elimination des dechets solides qui soit acceptable sur le plan environnemental.

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80. On a remarque les progres plus substantiels lorsque les autorites locales et les communautes travaillent ensemble. Dans le domaine de la gestion environnementale, les pays reconnaissent (Importance de la participation d'une plus grande variete d'acteurs a ('analyse de Information et a ('elaboration de strategies de prise de decision et de mise en oeuvre. Les plans de developpement local et les initiatives de Mise en oeuvre d'Action 21 au niveau local offrent I'opportunite de lancer ces processus participatifs et constituent une maniere efficace d'ameliorer les performances en direction du developpement durable et d'un meilleur cadre de vie.

81. Des programmes specifiques de planification et de gestion environnementale visant a ameliorer I'acces des pauvres au logement, aux infrastructures et aux services de base, grace a I'execution de plans participatifs elargis pour Amelioration de I'environnement ont ete lances dans plusieurs pays comme la Tanzanie, le Nigeria, le Senegal et la Zambie. Au Kenya, par exemple, des plans strategiques ayant ete elabore par des municipality a partir d'initiatives communautaires ont directement beneficie aux residents des quartiers defavorises. Les projets de creation de revenus lances par les groupes de femmes sont en general menes dans le domaine de la collecte des dechets solides et la protection des ressources en eau.

82. De plus en plus, les pays lancent des etudes pour identifier et evaluer les differents problemes engendres par I'urbanisation rapide. Les programmes de lutte contre la pollution de I'air et de I'eau et d'amettoration de la gestion des dechets solides ont ete intensifies depuis Habitat II. De plus en plus, les pays demandent les evaluations d'impact environnemental.

83. Plusieurs pays comme le Kenya, I'Ouganda, la Namibie et le Mozambique mettent actuellement en place des plans nationaux visant a reduire la vulnerability face aux catastrophes et a ameliorer les capacites de reponse. Des efforts supplementaires sont consacres a traduire ces plans et ces strategies en dispositions institutionnelles concretes et efficaces ainsi qu'en moyens operationnels. La sensibilisation et les capacites dintervention face aux situations d'urgence sont parmi les domaines qui recoivent actuellement I'attention prioritaire des gouvernements de la region.

84. La reglementation et la limitation des vehicules prives constituent toujours un objectif prioritaire pour la region. Des alternatives realistes pour differentes options de transport, correspondent a des types de deplacements et a des niveaux de revenu tres varies sont les des du developpement durable des transports.

Compte tenu de la croissance exponentielle du volume des emissions de gaz a effet de serre produit par le secteur des transports en Afrique, des mesures supplementaires doivent etre prises pour reduire la demande de transport automobile et lutter contre la pollution avec des melanges de carburant mieux adaptes, des moteurs plus efficients, des modes de deplacement differents et des systemes de transport public plus performants.

85. La legislation reste I'un des principaux instruments permettant d'ameliorer I'environnement urbain.

Toutefois, d'autres instruments doivent egalement etre utilises pour traiter les problemes environnementaux, notamment les dispositifs d'incitation economique, la sensibilisation par les campagnes d'information et les investissements strategiques.

86. Des efforts ont ete consacres a la gestion des ressources environnementales dans le contexte du processus de planification du developpement. En Afrique, plusieurs pays comme la Tanzanie, le Nigeria, le Senegal et la Zambie ont manifesto un interet certain pour I'amelioration de la gestion de I'environnement urbain grace a ('adoption d'approches intersectorielles et integrees axees sur les differents acteurs.

87. Differents changements politiques ont ete operes comme la mise en place de conseils pour la protection de I'environnement, la preparation de lignes directrices en matiere dimpact environnemental et I'elaboration de plans a long terme pour la protection de I'environnement. Des politiques ont egalement ete formulees pour la promotion de I'utilisation de sources d'energie renouvelables et du gaz nature!. On notera egalement I'elaboration de strategies energetiques nationales visant a encourager I'introduction dans les

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