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L’extraterritorialité des langues, littératures et civilisations

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Academic year: 2022

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L’

EXTRATERRITORIALITE DES LANGUES

,

LITTERATURES ET CIVILISATIONS

:

BILANS ET PERSPECTIVES

Colloque international, Paris, Créteil et Marne-la-Vallée, les 18, 19 et 20 octobre 2012 Organisé par l’Institut des Mondes Anglophone, Germanique et Roman

(IMAGER, PRES Université Paris-Est)

Organisation : Didier Lassalle et Dirk Weissmann (IMAGER)

Conférenciers invités : Yoko Tawada (sous réserve), Ottmar Ette, Abdelfattah Kilito

Comité scientifique : Joëlle Aden, CREN/Université du Maine ; Bernard Banoun, EA3556 Reigen/Université Paris-Sorbonne ; Corinne Bigot, CREA/Université Paris-Ouest Nanterre-La Défense ; Papa Samba Diop, LIS/Université Paris-Est Créteil ; Claire Hancock, Lab’Urba/Université Paris-Est Créteil, Institut Universitaire de France ; Cécile Kovácsházy, EHIC/

Université de Limoges ; Florence Olivier, CERC/Université de la Sorbonne Nouvelle-Paris-III ; Jean-Baptiste Velut, IMAGER/Université Paris-Est Marne-la-Vallée ; Maria Graciela Villanueva, IMAGER /Université Paris-Est Créteil

Notion juridique née au XIXe siècle et relevant du droit international public, l’extraterritorialité (ou l’exterritorialité) instaure d’abord le principe selon lequel une personne n’est pas forcément soumise aux lois du territoire sur lequel elle se trouve. Or, comme l’avait montré George Steiner (Extraterritorial, Papers on Literature and the Language Revolution, 1971), la notion peut être élargie et transposée dans le domaine culturel.

Appliquée aux langues, littératures et civilisations, elle avance que, sous l’effet des bouleversements politiques du XXe siècle et de la mondialisation contemporaine, le territoire politique a perdu son ancienne puissance d’unification et de définition en matière culturelle.

En Europe et ailleurs, les mouvements nationalistes du XIXe siècle avaient porté à son paroxysme la territorialité des cultures. Dans le sillage des idées autour du ‘génie’ national et de la philosophie de Herder, l’équation « une nation = une langue = une culture » s’était érigée en modèle. Une certaine conception de l’historiographie et de la philologie a fortement promu cette approche, en lui permettant de devenir dominante, voire hégémonique. Si la territorialité reste aujourd’hui un principe crucial dans le domaine politique, l’idée d’une autochtonie des langues, littératures et civilisations est désormais contestée.

L’histoire montre que les acteurs de la vie intellectuelle et culturelle ont toujours été portés à la traversée et à la transgression des frontières territoriales. D’autre part, les guerres, colonisations, décolonisations et autres transformations politiques, sociales et économiques récentes ont favorisé les reconfigurations du cadre territorial. En particulier, elles ont déclenché des flux migratoires, des phénomènes d’exil et de diaspora qui ont engendré un déplacement massif des manifestations et expressions culturelles, leur ancrage territorial devenant incertain et instable.

Les confrontations culturelles, les formes d’hybridation et/ou de métissage résultant de ces déplacements sont souvent créatrices de dynamisme, d’innovation et de diversification (cf. Edouard Glissant, Poétique de la relation, 1990). Il faut toutefois se garder de donner une image par trop idyllique de cette « déterritorialisation » (Gilles Deleuze), ou du « third space » (Homi K. Bhabha) ainsi créé, car le transfert ou l’exportation hors territoire engendre également des rapports de force et des phénomènes de nivellement. Dans cette perspective, la ‘territorialisation’ peut apparaître comme un moyen de protection et de

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préservation. Ainsi Régis Debray a récemment mis en garde contre l’abandon du concept de frontière qu’il s’agit, selon lui, de réhabiliter (Eloge des frontières, 2010).

Entre une ‘(re)territorialisation’ de type nationaliste et une globalisation uniformisatrice et sans frontières, comment situer l’extraterritorialité des langues, littératures et civilisations ? Quelles sont ses manifestations infra- ou supranationales ? Quels sont les modèles historiques, quelle est la genèse de ce phénomène ? Quels en sont les enjeux pour le monde contemporain ? Une cartographie ou une typologie en est-elle possible par-delà ou à travers la diversité des aires linguistiques et culturelles ?

IMAGER étant un groupe de recherche transdisciplinaire, la problématique sera abordée selon plusieurs axes disciplinaires (littérature, histoire, linguistique, sociologie, etc.), en privilégiant des approches « transaréales ». Les langues-cultures concernées seront notamment l’allemand, l’anglais, l’arabe, l’espagnol, le français et l’italien.

Les contributions pourront s’inscrire dans plusieurs axes thématiques : -­‐ actualité et limites de l’extra-territorialité

-­‐ entre ‘déterritorialisation’ et ‘reterritorialisation’ : quel territoire, quel dépassement ?

-­‐ constructions identitaires et imaginaires de l’extra-territorialité -­‐ flux migratoires et communautés diasporiques

-­‐ littératures de l’exil, de la migration, de la postcolonialité

-­‐ sociétés/communautés plurilingues, langues en contact, langues coloniales et postcoloniales

-­‐ transferts culturels, circulation des textes et des savoirs, traduction -­‐ cosmopolitisme, internationalisme, postnationalisme

-­‐ au-delà de l’extra-territorialité : littératures, langues et cultures sans territoire ? On privilégiera les approches et les réflexions théoriques ancrées dans des problématiques contemporaines, tout en les inscrivant dans la moyenne ou la longue durée.

Les propositions de communication, sous forme d’un résumé d’environ 250 mots, accompagné d’une notice bio-bibliographique, sont à envoyer avant le 1er mars 2012 à Didier Lassalle (didier.lassalle@u-pec.fr) ET Dirk Weissmann (weissmann@u-pec.fr).

Une publication des meilleures contributions est prévue, les propositions envoyées étant elles-mêmes soumises à expertise.

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E

XTRATERRITORIALITY OF LANGUAGES

,

LITERATURES AND CIVILIZATIONS

:

ASSESSMENTS AND PROSPECTS

International symposium, Paris, Créteil and Marne-la-Vallée, October 18th, 19th and 20th, 2012

Organized by the Research Institute on the English, German and Romanic speaking Worlds (IMAGER, PRES Université Paris-Est)

Organization: Didier Lassalle and Dirk Weissmann (IIMAGER)

Keynote speakers: Yoko Tawada (to be confirmed), Ottmar Ette, Abdelfattah Kilito

Scientific committee: Joelle Aden, CREN/University of Maine; Bernard Banoun, EA3556 Reigen/Paris-Sorbonne University; Corinne Bigot, CREA/University of Paris-Ouest- Nanterre-la-Défense; Papa Samba Diop, LIS/University Paris-Est-Créteil; Claire Hancock, Lab' Urba/Université University Paris-Est-Créteil and IUF; Cecile Kovácsházy, EHIC/University of Limoges; Florence Olivier, CERC/University of Sorbonne Nouvelle - Paris 3; Jean-Baptiste Velut, IMAGER/Université Paris-Est-Marne-la-Vallée; Maria Graciela Villanueva, IMAGER/University Paris-Est-Créteil.

As a legal concept that appeared in the 19th century and originated in international law, extraterritoriality (or exterritoriality) initially established the principle according to which a person is not necessarily subject to the laws of the territory on which he or she is located.

However, as George Steiner has shown (Extraterritorial, Papers on Literature and the Language Revolution, 1971), the concept can be enlarged and transposed within the cultural field. Applied to languages, literatures and civilizations, it suggests that, under the effects of the political upheavals of the 20th century and of contemporary globalization, the political territory has lost its old unifying and defining powers in cultural matters.

In Europe and elsewhere, the nationalist movements of the 19th century brought the territoriality of cultures to its climax. In the wake of ideas revolving around the national

‘genius’ and Herder’s philosophy, the equation “a nation = a language = a culture”

became a model. A particular conception of historiography and philology has subsequently strongly promoted this approach, enabling it to become dominant, even hegemonic. If territoriality remains a crucial principle in the political field nowadays, the idea of an autochthony of languages, literatures and civilizations is now disputed.

History shows that actors of intellectual and cultural life have always been tempted to cross and to transgress territorial borders. In addition, wars, colonisations, decolonisations and other recent political, social and economic transformations have encouraged reconfigurations of the territorial framework, triggering off waves of migration and the rise of the phenomena of exile and diaspora. In turn, these phenomena have generated a massive displacement of cultural events and expressions, which has resulted in the weakening and destabilization of their territorial roots.

Cultural confrontations, forms of hybridization and/or métissage resulting from these displacements often create dynamism, innovation and diversification (cf. Edouard Glissant, Poétique de la relation, 1990). However, one must be careful not to present an overly idyllic picture of this “deterritorialisation” (Gilles Deleuze), or of the “third space”

(Homi K. Bhabha), because the transfer or export of cultural norms outside the territory also generates power struggles and levelling phenomena. From this point of view,

`territorialisation' can appear as a means of protection and of preservation. Thus Régis

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Debray has recently warned against the abandonment of the concept of border which, in his opinion, needs rehabilitating (Eloge des frontières, 2010).

Between a `(re)-territorialisation' of nationalist type and a standardizing globalization without borders, how can the extraterritoriality of languages, literatures and civilizations be placed? What are its infra- or supranational expressions? What are the historical models, what is the genesis of this phenomenon? What are the stakes for the contemporary world? Is a cartography or a typology possible beyond or through the diversity of linguistic and cultural areas?

IMAGER being a transdisciplinary research group, the issues will be discussed along various disciplinary axes (literature, history, linguistics, sociology, etc.), by privileging trans-area perspectives. The language-cultures concerned will be German, English, Arabic, Spanish, French and Italian.

Papers may deal with one or more of the following topics:

-­‐ topicality and limits of extraterritoriality

-­‐ between `deterritorialisation' and `reterritorialisation': what territory, what new challenge?

-­‐ identity and imaginary constructions of extraterritoriality -­‐ waves of migration and diaspora communities

-­‐ literatures of exile, migrant and postcolonial literatures

-­‐ multilingual societies and communities, language contact, colonial and postcolonial languages

-­‐ cultural transfers, circulation of texts and knowledge, translation -­‐ cosmopolitanism, internationalism, postnationalism

-­‐ beyond extraterritoriality: literatures, languages and cultures without territory ?

Approaches theoretical reflections which focus on contemporary problems while replacing them in historical perspective will be particularly welcome. Proposals for papers, in the form of a summary of approximately 250 words, should be sent together with a bio-bibliographical note, to Didier Lassalle (didier.lassalle@u-pec.fr) AND Dirk Weissmann (weissmann@u-pec.fr) before March 1st, 2012.

A printed collection of selected papers will be published, each paper proposal being first submitted to independent referees.

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