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Academic year: 2022

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NOTE D'ELEVAGE

1 UN ÉLEVAGE D'Antherina suraka BOIDUVAL (Lepidoptera, Attacidae)

par Pierre-Olivier Albano

A

ntherina suraka est un petit Attacidae (Satur- niidae ) endérnique de Madagascar dont l'introduction dans les élevages remonte à quelques années seulement. Son élevage est simple, et la beauté de l'imago récompense large- ment le temps consacré à pren- dre soin des chenilles. Voici donc une note d'élevage qui donnera à l'amateur les principaux rensei- gnements sur l'espèce.

1 Les plantes nourricières

Elles sont variées et certaine- ment loin d'être toutes connues.

Cependant, celle qui donne sans conteste les meilleurs résultats est le laurier-rose (Nerium olean- der - Apocynaceae) mais les chenilles acceptent aussi sans problème le troëne du japon (Ligustrum sp - Oleaceae), le lilas (Syringa vulgaris - Olea- ceae), le laurier-cerise (Prunus laurocerasus - Rosaceae) et le cerisier (Pnmus cerasus - Rosa- ceae), bien qu'avec ces derniers, les imagos soient souvent plus petits, (voire nains) et les accou- plements plus difficiles à obte- nir. D'autres plantes pourraient également se révéler très utiles, comme les pervenches (Vinca sp - Apocynaceae), le forsythia (Oleacea), ainsi que la plupart des Anacardiaceae (Rhus sp, Pistacia sp, Schinus sp .... ). II est à noter que si les très jeunes chenilles supportent très bien un changement dans la nature de leur nourriture, les chenilles adultes semblent refuser quant à elles toute modification défini- tive de leur menu. Par exemple, lors du passage du troëne du Japon au troëne à feuilles ovales (Ligustrum ovalifolium - Olea- ceae) ou au laurier -cerise, et se laissent mourir après avoir gri-

A la fin de son développement, la chenille d'Antherina suraka élevée en captivité sur troëne atteint près de 7 cm de long. (Cliché B. Méry).

gnoté quelques morceaux de leur nouvelle nourriture, sauf sur le laurier-rose qu'elles acceptent à tous les stades. Mais il reste là aussi encore beaucoup à décou- vrir. Enfin il faut savoir qu'à Madagascar l'élevage est réalisé sur laurier-rose. Cependant des chenilles de cette espèce ont aussi été observées sur les gemes Mae- sa et Strophantus (Apocy- naceae), Schinus (Anacar- diaceae), Eugenia (Myrtaceae), Vitis (Ampelidaceae), de nom- breux arbres fruitiers et même sur le chou!

1 L'élevage des chenilles

Les chenilles se développent en un mois environ (température élevée et humidifications fré- quentes) passant de quelques millimètres à la sortie de l'œuf à 7,5 cm pour une dizaine de

deviennent jaunes "fluorescen- tes" à piques rouges et à dessins noirs autour des stigmates. Quel- ques heures avant de tisser le cocon, apparaissent, reliant les stigmates d'un même segment, des anneaux vert foncé.

1 La nymphose

Les cocons sont très aérés, faits d'une soie solide et grossière d'abord blanche mais qui devient immédiatement marron en pré- sence d'eau. Les cocons ovoïdes sont facilement déformables et mesurent environ 5 cm de long pour 3 cm de large. Les chrysa- lides sont très lisses et le sexe est quasiment impossible à déter- miner à ce stade.

1 L'éclosion des adultes

grammes à la veille de la nym- La majorité des imagos apparaît

phose. un mois après la nymphose. Ils

Au premier stade les verrues sont sont parés de dessins et de cou- oranges à poils noirs sur fond leurs superbes. Lorsqu'on les noir. A partir du deuxième stade, dérange, ils découvrent leurs mais surtout du troisième, le dos ailes postérieures et les font devient jaunâtre pour la plupart bouger régulièrement : deux des individus. Enfin, à la der- "yeux" apparaissent alors, ce qui, nière mue, une coloration carac- dans la nature, effraie les préda- téristique apparaît: les chenilles teurs (mais ravit l'éleveur !).

L'accouplement est facile dans une atmosphère tropicale (80%

à 100 % d'humidité, 27°C) et un espace réduit, entre individus dont l'âge n'excède pas un ou deux jours.

L'imago ne s'alimente pas et ne vit donc que quelques jours.

La femelle peut pondre environ 300 œufs dont le temps d'incu- bation est de 8 à 10 jours (à 21/

22°C).

Les générations semblent se succéder sans interruption et sans relation avec la photopériode ou la température.

1

Maladies observées en élevage

Deux symptômes principaux préviennent l'éleveur que ses chenilles sont malades: l'appari- tion de diarrhées et l'extrême fragilité de peau (chenilles qui se "déchirent" à la moindre manipulation). Dans les deux cas l'issue est fatale, sauf peut-être au dernier stade où une exposi- tion au soleil semble pouvoir endiguer certaines affections cutanées, ce qui reste à vérifier.

Malheureusement, ces affections sont fréquentes, et déciment souvent un élevage entier en quelques jours. De plus, ni dés- infections fréquentes, ni éclai- rage artificiel, ni hygrométrie réglée ne semblent prévenir ces

épidémies. •

Pour en savoir plus

Griveaud P., 1961 - Faune de Madagascar , Fascicule XIV

1 nsectesJépidoptères Euptero- tidae et Attacidae.

Pierre-Olivier ALBANO 83, rue J-Philippe Rameau

34000 Montpellier

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