HAL Id: jpa-00207278
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Submitted on 1 Jan 1972
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Étude de l’effet stark dans les raies de résonance du sodium par une méthode de jet atomique
H.T. Duong, J.-L. Picqué
To cite this version:
H.T. Duong, J.-L. Picqué. Étude de l’effet stark dans les raies de résonance du sodium par une méth-
ode de jet atomique. Journal de Physique, 1972, 33 (5-6), pp.513-520. �10.1051/jphys:01972003305-
6051300�. �jpa-00207278�
ÉTUDE DE L’EFFET STARK DANS LES RAIES DE RÉSONANCE
DU SODIUM PAR UNE MÉTHODE DE JET ATOMIQUE
H. T. DUONG
(*)
et J.-L.PICQUÉ
Laboratoire Aimé
Cotton,
CNRSII, Orsay,
Essonne(Reçu
le 1 S décembre1971)
Résumé. 2014 La méthode de jet atomique précédemment utilisée à Berkeley pour d’autres alca-
lins, est appliquée à l’étude de l’effet Stark dans les raies de résonance du sodium. On en déduit les valeurs des polarisabilités électriques des niveaux 3 2P1/2 et 3 2P3/2 :
03B1(3 2P1/2) = 50,5(5) 10-24 cm3 ;
03B1 (3 2P3/2, MJ = ~ 1/2) = 67(8) 10-24 cm3 ;
03B1 (3 2P3/2, MJ = ~ 3/2) = 37,5(4) 10-24 cm3.
Ces résultats sont comparés à des déterminations théoriques.
Abstract. 2014 The atomic beam method previously used at Berkeley for other alkalis, has been applied to the study of the Stark effect in the resonance lines of sodium. The values of the electric polarizabilities of the 3 2P1/2 and 3 2P3/2 levels are deduced :
03B1(3 2P1/2) = 50,5(5) 10-24 cm3 ;
03B1 (3 2P3/2, MJ = ~ 1/2) = 67(8) 10-24 cm3 ;
03B1 (3 2P3/2, MJ = ~ 3/2) = 37,5(4) 10-24 cm3.
These results are compared with theoretically determined values.
Classification Physics Abstracts
13.20
Introduction. - Les dernières années ont vu un renouveau de l’intérêt
porté
à l’effetStark,
avec ledéveloppement
de nouvelles méthodesthéoriques
etexpérimentales.
En cequi
concernel’expérience,
ilfaut
distinguer
les mesures dedéplacements
différen-tiels à l’intérieur d’un
niveau,
par destechniques
fines : croisement de niveaux
[1],
double-résonanceoptique [2],
résonancemagnétique
surjet
ato-mique [3], [4] ;
les mesures directes de lapolarisabi-
lité de niveaux fondamentaux par des
techniques
dejet atomique :
déviation dans unchamp électrique inhomogène [5], compensation
entre les effets d’ungradient
dechamp électrique
et d’ungradient
dechamp magnétique [6] ; enfin,
les mesures dudépla-
cement de
fréquence
dans les transitionsoptiques,
effectuées par Marrus et al. dans les raies de réso-
nance du césium et du rubidium
[7] puis
du potas- sium[8],
en utilisant le renversement du momentmagnétique
d’unepartie
des atomes d’unjet
consécutifà l’excitation
optique
et au retour au niveau fonda- mental. Nous avonsappliqué
cette dernièretechnique
au
sodium,
afin decompléter
les résultats relatifs auxalcalins.
La diversité des méthodes
expérimentales s’explique
(*) Adresse actuelle : Ames Research Center, N. A. S. A.
f230-1) Moffet Field, Cal. 940 35-U. S. A.
par
l’importance
très variable des effetsmesurés ;
le Tableau 1 chiffre l’ordre de
grandeur
desdéplace-
ments observés
(essentiellement
pour lesalcalins)
dansun même
champ
,électrique
de 100kV/cm.
I.
Expression théorique
de l’effet Stark. - Soit K le momentangulaire générateur
du groupe des rota- tionsR3
dont lesopérations
transforment l’ensemble desdegrés
de liberté dusystème
de l’atome libre enlaissant invariant l’hamiltonien total X. Suivant les interactions
qu’il
est opportun d’inclure dans Je pour l’étude d’un étatdonné,
K pourrareprésenter
lesmoments
angulaires F,
J ou L.Plongé
dans unchamp électrique E,
cesystème perd
lasymétrie sphérique
et
prend
celle d’un cône derévolution,
laissé invariant dans lesopérations
du groupeCoov
dont lesreprésen-
tations irréductibles sont caractérisées par la valeur absolue de M
(projection
de K sur l’axe dequantifi- cation,
que nous supposeronsdirigé
suivantE).
Si on
néglige
l’action sur les électrons des couchescomplètes
et lapolarisation
du noyau, laperturbation
est décrite par l’hamiltonien
où
désigne
le momentdipolaire induit,
r étant le rayon vecteur de l’électron de valence et -e lacharge
deArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01972003305-6051300
514
TABLEAU 1
Ordre de
grandeur
desdéplacements
Stark observés dans unchamp électrique
de 100kV/cm
(*)
L’effet tensoriel deviendraitplus important
que l’effet scalaire dans un niveau2p 1/2-
(**)
L’effet scalaire et l’effet tensoriel sontrespectivement
1 000 et 100 foisplus
faibles dans le niveau fondamental del’hydrogène [10].
l’électron. Cet hamiltonien
impair
neproduit
aucuneffet au
premier ordre,
et son action au second ordreest
équivalente
à celle d’un hamiltonien Stark effectifJes
dont l’étude tensorielle[11]
permet ladécomposi-
tion en un
opérateur
scalaire et unopérateur
derang 2 :
Le
champ électrique produit
undéplacement
de l’éner-gie
duniveau 1 -rKM >
où
a(rKM)
est par définition lapolarisabilité électrique
totale du niveau :
Il résulte d’une
propriété générale
d’unopérateur
ten-soriel irréductible de rang non nul que, dans une
multiplicité :
La
polarisabilité
scalaireCtsc( ’l’ K)
est donc associéeau
déplacement
moyen duniveau,
alors que lapola-
risabilité tensorielle
atens(iK)
est associée audépla-
cement relatif des sous-niveaux
magnétiques ;
elleseule pourra être mesurée dans une
expérience
étu-diant les sous-niveaux d’un même niveau K.
Un
développement
deJesc
etJetens
à l’aide des coef- ficients de Clebsch-Gordan permetd’exprimer
cespolarisabilités
en fonction des éléments de matrice réduits del’opérateur dipolaire électrique p(1) :
atens
disparaît
évidemment dans un niveauK=0 ou 2.
Au moins à l’intérieur du niveau fondamental 3
’Sl/2,
où la structurehyperfine (59,1 mK)
estsupé-
rieure à l’effet Stark aux
champs employés (la
méthodeexpérimentale
utilisantl’étalonnage
dudéplacement
de la
fréquence
des transitionsoptiques
par cette structurehyperfine),
il estlogique a priori d’envisager
l’action du
champ électrique
sur lesénergies
desétats F, MF
> ; mais nous allons montrer que dans le casparticulier
d’un niveau J= -L,
cesénergies
nesubissent pas
(avec
une très bonneapproximation)
de
déplacement relatif,
si bien que nous pourrons traiter un tel niveauglobalement.
Dans le cas leplus général,
où on inclut dans Je tous les termes usuels-
champ central,
interactionspin-orbite,
interactionhyperfine
-, c’est le momentcinétique
total Fqui
s’identifie à K. Dans
l’hypothèse
ducouplage IJ,
l’hamiltonien effectifJes n’agit
que sur lapartie
élec-tronique
des fonctionsd’onde,
et si l’onnéglige
lescorrections de structure
hyperfine
dans les dénomi- nateursd’énergie,
il en découle les relations :FIG. 1. - Schéma simplifié des trajectoires des atomes.
Cela
signifie qu’au
second ordre de laperturbation JCE
+Jehfs (Jehfs désigne
l’hamiltonien de l’interactionhyperfine),
lesdéplacements
moyens de tous lesniveaux yIJF
> issus d’unniveau yIJ
> donné sontidentiques,
et que si J =-1,
ladégénérescence
deleurs
sous-niveaux yIJFM
> n’est paslevée ;
ces deux effetsn’apparaîtraient qu’au
troisième ordre de la théorie desperturbations [12],
et ne sont pas acces- sibles à notreexpérience (1). Aussi,
lespolarisabilités (purement scalaires) a(2S1/2)
eta(2p 1/2)
des niveaux3
2S 1/2
et 32p 1/2
du sodium seront obtenues à l’aide del’éq. (3),
en y substituant J à K.Dans l’étude du niveau 3
2P3/2,
nousnégligerons
par contre l’interaction
hyperfine
dans l’hamiltonienatomique X,
car lesdéplacements expérimentaux
subis par ses sous-niveaux sont 20 à 40 fois
supérieurs
à sa structure
hyperfine (3,7 mK).
Lespolarisabilités
CX(2 P3/2)
résultent alors deséq. (2), (3), (4),
en yremplaçant
K parJ, qui
devient le bon nombre quan-tique.
La non-nullité deat,.,(J)
permet deprévoir
ledédoublement en deux
sous-niveaux,
que nous note-rons
2P3/2, Mj
=± 2
et2 P3/2, MJ
= +-1 3. Puisque
L’effet
négligé, analogue
à l’effet Paschen-Back pourun
champ magnétique,
consisterait en undéplacement
relatif entre deux sous-niveaux de même
Mj
et deM,
différent de l’ordre de la structurehyperfine
du niveau2P3/2,
donc inférieur à lalargeur (environ
10mK)
des raies
d’absorption
utiliséesdans l’expérience.
II.
Principe
de la méthode. - Nous avonsemployé
un
appareil
dejet atomique
conventionnel(Fig. 1),
comportant deux électro-aimants A et B àpôles
de typeRabi, qui produisent
desgradients
dechamp magné- tique
de même sens(géométrie
de« flop-in »).
Larégion
C contient lesplaques
dechamp électrique,
entre
lesquelles
la lumière de résonance illumine le(1) Le rapport de l’effet scalaire hyperfin (plus important que l’effet tensoriel dans un niveau 2S 1/2) à l’effet de structure fine est de l’ordre (105) du rapport de la structure hyperfine du niveau aux différences d’énergie optiques (cf. Tableau 1).
jet.
Leschamps magnétiques
utilisés dans les aimants A et B, compte tenu de la structurehyperfine
du niveaufondamental,
se situent dans le domaine« champ
fort » du
diagramme
de Breit-Rabi. Associées auxfentes
collimatrices,
lesplaques
haute-tensionlégère-
ment tournées
(2) constituent,
en raison de leur faibleséparation
et de leurgrande longueur,
un excellentsélecteur de l’état
magnétique MJ= + 1
ouMJ= - 2,
donc de l’état
hyperfin (respectivement :
F =2,
et essentiellement F =1).
Pour les raisons
déjà exposées,
nous ne tiendronspas compte de la structure
hyperfine
des niveauxexcités ;
pour décrire leprincipe
de laméthode,
consi-dérons à titre
d’exemple
le niveau2p 1/2 :
La
trajectoire MJ = - 2
étantsélectionnée,
on n’observe pas designal
au niveau du détecteur(Fig. 1).
On illumine le
jet
avec la raieDl ;
il seproduit
alorsune coïncidence entre les raies
d’absorption
desatomes
(Fig. 2b)
et le centre des raies d’émission X, Y de lalampe (Fig. 2a),
donc uneabsorption
résonnante.FIG. 2. - Schéma des niveaux d’énergie avec et sans champ électrique. Raie D 1.
Au cours de leur
désexcitation,
la moitié environ desatomes
MJ = - -1
subissent dans larégion
C unrenversement de leur moment
magnétique,
et donnentnaissance à un
signal
deflop-in (trajectoire
enpoin- tillés).
Onapplique
unchamp électrique
enC ;
lesniveaux 281/2 et 2p 1/2
sontdéplacés,
et lesignal
décroît.(2) Une rotation d’angle a = 10-3 rd n’a qu’une importance relative a2 = 10-6 sur l’effet Stark tensoriel, et ne modifie pas
l’interprétation de l’expérience. Notons également que le champ magnétique relativiste transversal H = v/c AE vu par les atomes est trop faible (10-3 G) pour intervenir.
516
Pour la valeur E =
El
duchamp électrique,
la transi-tion Y des atomes subit une diminution de
fréquence
où à
Whfs
est l’écart de structurehyperfine
enchamp
nul du niveau fondamental. Il se
produit
alors unerésonance
Yl -
X(Fig. 2c),
et on observe à nouveauun maximum du
signal.
L’état
’p3/2
se scindant en 2 niveaux sous l’influence duchamp électrique,
on observera 2résonances,
pourFIG. 3. - Schéma des niveaux d’énergie avec et sans champ électrique. Raie D2.
Les valeurs
Ei, E2, E3
étant relevéesexpérimentale-
ment, on déduit des relations du
type éq. (9)
lespola-
risabilités des 3 transitions
correspondantes.
III.
Description
del’expérience.
- Enréalité,
demême que pour le
potassium [8],
chacune des raiesDl (5
896À)
etD2 (5
890Â)
émises par lalampe
comporte 2 composantes non
résolues, séparées
par,à Whf s --
60mK,
mais dont lalargeur (essentiellement
due à l’effet
Doppler
et à la structurehyperfine
duniveau
excité)
est de l’ordre de 80 mK.Aussi,
en l’absence defiltre,
compte tenu de laproximité
des4
résonances,
lesignal apparaît expérimentalement
sansstructure
lorsqu’on balaye
lechamp électrique (Fig. 4a).
L’appareil
dejet atomique
peut ici être considérécomme un
spectromètre
permettant d’étudier leprofil
d’émission d’une source ; au
voisinage
duchamp nul,
le renversement des raies dû à
l’autoabsorption
estvisible.
L’interposition
d’unjet d’absorption
densesur le
trajet
de la lumièreexcitatrice,
enséparant
ledoublet
hyperfin
dans les raiesDl
etD2, découpe
desraies
d’absorption
fines dans le tracépratiquement
continu de la courbe
(4a). Enfin,
l’isolement de cha-cune des raies
Dl
etD2
à l’aide d’un filtre nous apermis
d’améliorer nettement laprécision
ensuppri-
mant
l’empiètement
entre deuxpics
consécutifs(Fig. 4b, c) ;
enparticulier,
nous avons pu ainsi faire mieuxapparaître l’absorption
dans la raieDj.
Lecreux observable en
champ
faible(Fig. 4b) correspond
à la résonance consécutive à une diminution de la
fréquence
de la raieDl égale
à la structurehyperfine
du niveau
’Pl/2 [13] ;
lerapport
des valeursapproxi-
matives de 60
(kV)2
et 600(kV)’
est cohérent aveccelui des structures
hyperfines
des niveaux2pl /2
et2SJ 2 (environ
6 mK et 60mK).
FIG. 4. - Signal observé, en fonction du carré de la tension
appliquée.
Nous limiterons la
description
del’appareillage
auxparties caractéristiques
de l’effet Stark et de l’excitationoptique,
les moinsclassiques
dans uneexpérience
dejet atomique.
Lesystème
desplaques
haute-tension aété réalisé sur le modèle dont on trouvera une
descrip-
tion détaillée dans la référence
[14].
L’une est en acierinoxydable, l’autre,
traversée par lalumière,
en verreporté
à 60°C afin de le rendreconducteur ;
elles sontséparées
par une distance de0,9
mm, et leurlongueur
est de 15 cm. L’ensemble des
plaques
et de leur supporta été conçu pour satisfaire à deux critères : être
capable
de supporter un
champ électrique
trèsélevé,
de l’ordrede 500
kV/cm,
et rendre cechamp
aussihomogène
que
possible (0,5 % environ)
sur la surface d’interaction entre les atomes et lesphotons, approximativement
de1 mm
(hauteur
dujet)
sur 20 mm(longueur
del’image
de la
lampe).
Avant d’être mesurée par un voltmètreélectronique digital,
la tension fournie par ungénéra-
teur
électrostatique
SAMES de 50 kV est divisée dansun rapport 10 000 à l’aide de résistances calibrées
(connues
à10 -4).
La cellule
d’absorption
comporte un creuset où l’onvaporise
lesodium,
un collimateur et uneplaque
refroidie à l’azote
liquide, qui
collectionne les atomes au-dessus de larégion
de passage du faisceau lumineux.Le collimateur est constitué de
plusieurs
canauxjuxta- posés, qui imposent
une collimation1/8
se traduisantpar une
largeur
del’absorption
de l’ordre de 10 mK.Nous avons pu obtenir une
absorption atteignant
30à 50
%
à destempératures respectives
de l’ordre de 2500C et 290 °C pour les raiesD2 (Fig. 4c)
etDl (Fig. 4b),
en accord avec des observations antérieures[15].
La source lumineuse est une
lampe
commercialePhilips
à vapeur desodium,
émettant les raiesDl
etD2
avec une intensité suffisante pour obtenir un rap- portSignal-Fond
allantjusqu’à
10 par illumination directe dujet
bien collimaté. Les filtres deSpectrum Systems
ont une transmission de 30%
et une bandepassante
de 3 à 4A,
sous réserve derespecter
certaines conditionsd’angle
solidequi
conduisent à une dimi- nution sensible du rapportSignal-Fond.
Lesystème optique
utilisé est schématisé sur lafigure (5).
FIG. 5. - Schéma du dispositif optique.
IV. Résultats et
interprétation théorique.
- L’in-certitude sur les différences a -
Ot(’Sl/2)
fourniespar
l’expérience (éq. (9)) provient
essentiellement de l’erreursystématique
résultant del’inhomogénéité
et de la mesure du
champ électrique,
et de ladispersion statistique
sur lespositions
des centres desabsorptions
relevées sur les
enregistrements
du type(4b, c).
Lespolarisabilités
des niveaux de résonance sont obtenuesen utilisant une mesure de la
polarisabilité
du niveaufondamental effectuée par ailleurs
[6].
Elles sontrassemblées dans le Tableau
II,
où leurs valeurs sontcomparées
à des résultats antérieurs deKopfermann
et Paul
[16], qui
ont observé parspectrographie opti- que
ledéplacement
des raiesd’absorption produites
par un
jet atomique
dense traversant lechamp
élec-trique.
Nous citonségalement
une détermination de, la
polarisabilité
tensorielle de l’état2P3/2
par croise-ment de niveaux
[17],
bien que la nôtre soit moinsprécise,
car elle résulte de la différence de deux gran- deurs mesuréesplus grandes ;
eneffet, d’après éq. (7), (8) :
Nous
disposerons
pour l’évaluationthéorique
despolarisabilités
de forces d’oscillateur calculées dansl’approximation
dupotentiel
central. Ennégligeant
les effets relativistes sur les fonctions d’onde radiales et la structure fine dans les
énergies,
nous obtenonsdes relations
analogues
auxéq. (5), (6)
entreoc,.(nSLJ)
etC(sc(nL), C(tens(nSLJ)
etatens(nL).
On en déduit lesexpressions
effectivement utilisées dans notre calcul :Les
éq. (7), (8)
donnent alorsa(3 ’P3/2,
+2)
et
a(3 2P3/2,
±i).
Les états n’ L’couplés
à l’état 3 S et aux états 3 Preprésentent respectivement
lesétats n’ P et n’
S, n’
D. Dans le cas dea(3 2 P3/25
T1-),
les contributions provenant des états n’ S dans
éq. (11)
etéq. (12)
se neutralisent. Les éléments de matrice réduits del’opérateur dipolaire électrique
p (1) = - erc(l) s’expriment
en fonctiond’intégrales
radiales calculables connaissant le
potentiel
central :où
L, désigne
leplus grand
des nombresquantiques
Let L’
(tels
que AL =1)
etr -1 Rnl
lapartie
radiale dela fonction d’onde. Nous avons
employé
deux typesde
potentiel.
L’un est lepotentiel coulombien, parti-
culièrement valable pour les
alcalins, qui
n’ontqu’un
électron externe, et
qui
donne de bons résultats dans le calcul des forcesd’oscillateur,
car la contributionmajeure
auxintégrales provient
desrégions
où r estgrand ;
cesintégrales
ont été tabuléespar Bates et
Damgaard [18].
L’autre est unpotentiel paramétrique [19]
tenant compte de larépartition
en couches des
électrons, optimisé
par minimisation de l’écartquadratique
moyen AE entre les valeursexpérimentales
etthéoriques
desénergies
desniveaux ;
le
potentiel
a été déterminé à l’ordre 1 enajustant
les32 niveaux les
plus
bassupposés
« purs », s’étendantsur 39 000 cm
-1,
et AE = 20 cm -1[20].
Les résultatsnumériques théoriques figurent
dans le Tableau II.518
TABLEAU II
Valeurs
expérimentales
etthéoriques (10-24 CM3
des
polarisabilités
du sodium ekH./(kV/,.)2 -1,68
x10
ex cm3Les sommes infinies ont été
tronquées
àpartir
desétats n’ = 8,
qui
n’influentplus
sur les chiffressigni- ficatifs ;
les seuls niveauxreprésentés
sur lafigure (6)
contribuent au moins pour
97 %
auxpolarisabilités
calculées.
FIG. 6. - Niveaux prépondérants dans le calcul des polari-
sabilités des états 3 S et 3 P du sodium.
Pour une
polarisabilité
l’application
de la relation de fermeture permet demajorer
l’erreur par défautboc(nL)
introduite par les étatsnégligés n",
enpratique
ceux du continuum :où Li est la valeur minimale de
W,,"L" - WnL.
Cesincertitudes,
calculées à l’aide dupotentiel paramétri-
que, n’excèdent
jamais
en valeur relative 1,5%
dechacune des
polarisabilités.
V. Discussion. - La relative
divergence (de
l’ordrede 10
%)
entre les résultats fournis par les deux poten- tiels utilisés montre la sensibilité des forces d’oscilla- teur au choix dupotentiel ;
onpourrait
vraisemblable-ment
rapprocher
à l’ordre 1 les valeurs issues dupotentiel paramétrique
des valeursexpérimentales
enchangeant
le critèred’optimisation
dupotentiel [19].
Nous aurions pu sans difficultés
supplémentaires
faire
apparaître
la structure fine dans les dénomina-teurs
d’énergie ;
mais cet effet(inférieur
à 10/00)
n’aurait rien
changé
aux résultats. Dansl’approxima-
tion utilisée pour le calcul
théorique,
et
d’après éq. (7), (8) :
Mais en réalité :
avec une
approximation qui
ne sous-estimeraita(n 2p 1/2)
que pour1/7
dans le cas du sodium(n
=3).
L’écart des valeurs
expérimentales
àl’éq. (13)
permet doncd’apprécier
l’influence des effets relati-vistes sur les fonctions d’onde
radiales ;
on vérifieque cette influence évolue dans le même sens que la
structure fine dans la série des alcalins
(Tableau III).
Mais il ne suffit pas
d’interpréter
correctement leTABLEAU III
Effets
relativistes sur lesfonctions
d’onde radiales dans la série des alcalinsrapport
des forces d’oscillateur pour améliorer leur évaluation. Citons à titred’exemple
le calcul de lapolarisabilité
de l’état fondamental 6 S du césium(qui
provient
pourplus
de 99%
ducouplage
avec l’état 7P)
à l’aide des forces d’oscillateur de Stone
[21],
obtenuesen introduisant l’hamiltonien
spin-orbite
dansl’équa-
tion de
Schrôdinger.
L’effetqui
en résulte :est de l’ordre de 3
%,
alors que la différence avec lapolarisabilité
deBates-Damgaard,
essentiellement due à la différence depotentiel central,
est de15 % [7].
Lorsque
laprécision
des mesures d’effet Stark dansles transitions
optiques
- enparticulier
dans la sériedes alcalins - sera meilleure
(voir Conclusion),
ildeviendra intéressant pour les
interpréter
de calculer les forcesd’oscillateur,
soit en utilisant unpotentiel paramétrique
obtenu en tenant compte de l’interaction deconfiguration,
soit en traitant l’interaction deconfiguration
dans le formalisme desopérateurs
effectifs
[22].
Conclusion. - La
précision
des mesures d’effetStark par excitation d’un
jet atomique
de haute colli-mation est limitée par la
largeur Doppler
des raiesémises par la source, ou si on diminue cette
largeur
àl’aide d’un
procédé
annexe(absorption,
interféro-mètre),
par lapuissance
lumineusedisponible.
Nosrésultats rendent
possible
l’extension del’expérience
à la mesure de
déplacements isotopiques
dusodium,
mais les
techniques
de mesure dedéplacements
iso-topiques [23]
ou de structureshyperfines
de niveauxexcités
[13]
pardéplacement
des niveauxd’énergie
desatomes à l’aide d’un
champ électrique
sont soumisesaux mêmes limitations.
Cependant,
lesdéveloppements
récents de la
technique
deslasers,
enparticulier
deslasers à colorant
organique, capables
de fournir unesource de
longueur
d’onde variable dans unepartie
du spectrevisible,
ouvrent de nouvellesperspectives.
Ensélectionnant
grâce
à uninterféromètre,
à l’intérieur d’un mode rendu suffisamment stable dulaser,
unebande
spectrale
finesusceptible
d’êtredéplacée
defaçon mesurable,
on pourra la mettre en coïncidenceavec les raies
d’absorption
dujet atomique,
et attein-dre avec une meilleure résolution les effets cités
plus
haut. Nous
préparons
ce typed’expériences
actuelle-ment.
Remerciements. - Nous remercions S.
Roizen, ingénieur
au Laboratoire Aimé Cotton, de son aidetechnique.
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