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dans le détecteur OPERA
Carole Héritier
To cite this version:
LYCEN – T 2004-10
Thèse
présentée devant
l’Université Claude Bernard Lyon-1
pour l’obtention du
DIPLOME de DOCTORAT
(arrêté du 25 avril 2002)
par
Carole HERITIER
Identification et localisation des événements
neutrino dans le détecteur OPERA.
Soutenue le 1
er
juillet 2004
devant la Commission d’Examen
Jury : M.
D. Autiero
Directeur de thèse
M.
P. Binetruy
Mespremiers remer iementsvont àtouslesmembresdugroupeOPERAquim'onta ueillie
pendant estroisannées de thèse:
Un mer i parti ulier à Ja ques Marteau qui m'a hébergée dans son bureau pendant
plus d'un an (il est vrai que je me suis un peu imposée ...); sa bonne humeur a été
un réel soutien pendant la fameuse dernière année de réda tion. J'espère que son(sa)
futur(e) ollègue de bureau ne sera pas ousqué(e) par la vision de divers vêtements
sé hant surleradiateuraprès sonentraînement sportifquotidien ...
Un mer i à Guillaume, premier thésard du groupe OPERA Lyon qui a toujours été
disponible pour répondreaux multiples questions desuns et des autres (le tutorat de
physique desparti ulesen DEAn'était pasune min e aaire...);
Un mer i à Foued, mon premier ollègue de bureau, qui m'a remonté le moral plus
d'unefois ave ses su ulentsgâteaux tunisiens et bonne han e aux thésardsa tuels,
Perrine, Yvan et Louisa.
Je pense également àtous les membres de la ollaboration OPERAave qui j'ai eu la
han e detravailler.
Quede souvenirs : les interminables voyages en 806 jusqu'enItalie, le paysage
magni-queduGranSassoet l'impressionnant laboratoiresouterrain,la onduite folledes
Napolitains,Fras ati, Bologne, Rome ... et les gla es italiennes, la grappa... Je pense
à Muriel et Antoine ave qui j'ai partagé des moments inoubliables, mer i pour leur
amitiépendant estroisannées.
Mesremer iements vont ensuite auxmembres du jury:
Pierre Binetruy et Ja quesChauveau pour avoir a epté defaire partie du jury;
LeslieCamilleri et FrançoisMontanet, rapporteursde ette thèse,pour lesdis ussions
quenousavonseueset leurs remarquessur lemanus rit.
StavrosKatsanevas,dire teurdethèse,quim'apropulséedanslemilieudelare her he
à la n de la maîtrise de S ien es Physiques. Malgré les di ultés engendrées par sa
montéeà la apitale, jeleremer ie trèssin èrement d'avoir ru en mes apa ités.
Etenn,jetiensàremer iertrès haleureusementDarioAutieroquim'aen adrée
pen-dant deuxanseta reprisladire tionde mathèseave for eet onvi tion! Mer i pour
sonsoutien in onditionnel, sa patien e et la onan e qu'il m'a a ordée. Sa
onnais-san e de la physique, le plaisir qu'il a à la transmettre et sa rigueur dans le travail
Je remer ie également toutes les nombreuses personnes de l'institut que j'ai eu plaisir à
-toyer :
mer i à Sylvie, au lan des se rétaires du deuxième, à Corinne et à Pierre (mer i
pour les petitsplats!)
mer iàMme Chossonet M. Meyer,
mer iàNi olas Bererd, pour sapatien e et ses onseils,
ennun grand mer ià Maryvonne et MmeMeyer pour leuraide.
Pour on lure, estroisannéesdethèseauraientétébienplusdi ilessanslesoutiendemon
entourage à quij'adresse mes plussin ères remer iements :
Je ommen epar Stephet Pris ille,deuxamiesquionttoujours suêtreprésentesdans
les moments di iles. Nos par ours respe tifs me font sourire... Je me ontenterai de
direque nousétions destinées ànousren ontrer!
Jepoursuisave labandedejoyeux GaisLurons,i.e.mes ollèguesdepromoMoïse,
Greg,Laurent, Ni o: les mails,lesrendez-vousau QG,leslongues soirées de
débog-gage, lestrès longues soirées de réda tionmais aussilessoirées de dé ompression
sans oublier les lendemains di iles ... bref que de souvenirs! Mer i aussi à Virginie
et Marylène pour leur é oute et leur onseils. Mer i également à Céline, Noël, Éri ,
Guillaume,Stéphaneet Laurent.
Je remer ie très haleureusement Jean-Yves & Françoise pour leur gentillesse et leur
soutien (mer i d'avoir lu e manus rit si attentivement!) sans oublier bien entendu
Sophie&Adrien etCoralie &Jérme.
Mes remer iements vont naturellement à mes parents et ma s÷ur qui ont su, malgré
ladistan e, m'apporter soutien et ré onfort dansles moments di iles, respe tant les
dé isions quej'ai étéamenée àprendre.
Remer iements 1
Résumé 7
Summary 9
Introdu tion 11
1 Neutrinos solaires 13
1.1 L'énigme desneutrinos solaires . . . 14
1.1.1 Le y ledu Soleil . . . 14
1.1.2 Premières observations d'un dé it . . . 15
1.1.3 Conrmation . . . 18
1.2 Une solution : l'os illation desneutrinos . . . 19
1.2.1 L'os illation danslevide . . . 20
1.2.2 L'os illation danslamatière . . . 22
1.2.3 Manifestations dansle asdes solaires . . . 23
1.3 La preuve :l'expérien eSNO . . . 26
1.4 Les dernierstests . . . 33
1.5 La n del'énigme . . . 36
3 Les neutrinos atmosphériques 53
3.1 CHOOZ . . . 55
3.2 Super-Kamiokande . . . 58
3.3 Interprétationdesrésultats . . . 68
3.4 Long Base Line . . . 70
3.4.1 K2K . . . 70 3.4.2 MINOS . . . 71 3.4.3 ICARUS/OPERA . . . 75 4 CNGS/OPERA 79 4.1 Fais eau CNGS . . . 80 4.1.1 Des ription dufais eau CNGS . . . 80
4.1.2 Intera tion desneutrinosdanslamatière. . . 84
4.1.3 Optimisation dunombre de
ν
τ
. . . 864.1.4 Les ara téristiquesdu fais eau . . . 88
4.2 Des ription dudéte teur . . . 89
4.2.1 L'élément de basedu déte teur . . . 90
4.2.2 Les traje tographes . . . 92
4.2.3 Le spe tromètre. . . 95
4.2.4 Extra tion des briques . . . 99
4.3 E a ité de déte tiondu
τ
. . . 1014.4 Bruitde fond . . . 105
4.5 Sensibilité . . . 106
4.5.1 Os illation
ν
µ
ν
τ
. . . 1064.5.2 Os illation
ν
µ
ν
e
. . . 1075 Algorithmes de lo alisation des briquesd'intera tion 111 5.1 Introdu tion . . . 111
5.2 Logique dedé len hement . . . 112
5.3 Simulation . . . 114
5.4 Classi ation desévénements . . . 115
5.4.1 Identi ation dumuon . . . 115
5.4.2 Catégories et sous- atégories . . . 117
5.5 Re onstru tion detra es . . . 122
5.5.1 Re onstru tion standard . . . 122
5.6 Réseau deneurones . . . 126
5.6.1 Prin ipe . . . 126
5.6.2 Entraînement et validation du réseau deneurones . . . 127
5.6.3 Stru ture et variables desréseaux deneurones utilisés . . . 128
5.7 Constru tion d'un vertextridimensionnel. . . 131
5.7.1 Algorithme de Moré-Levenberg-Marquardt. . . 131
5.7.2 Exemple d'appli ation : asde deuxtra es3D. . . 133
5.8 Logique d'analysedesévénementsCourantsChargés . . . 133
5.9 Logique d'analysedesévénementsCourantsNeutres . . . 135
5.10 Ar hite turedu programme . . . 138
6 Carte de probabilité et appli ation 141 6.1 Constru tion de la arte . . . 141
6.2 Stratégie d'extra tion . . . 142
6.3 Résultats . . . 146
6.3.1 Extra tion d'unebrique . . . 146
6.3.2 Stratégie d'extra tion multiple . . . 150
6.4 Rle desChangeable Sheet . . . 152
6.5 Con lusion. . . 153
7 Un test surfais eau : OPERETTE 155 7.1 Propriétés du fais eau . . . 156
7.2 Des ription du déte teur . . . 159
7.3 Choix de l'empla ement dudéte teur . . . 161
7.3.1 Considérations . . . 161
7.3.2 Site d'installation . . . 161
7.4 Simulation . . . 162
7.5 Etude du systèmede dé len hement . . . 166
7.5.1 Obje tif . . . 166 7.5.2 Logiques de dé len hement . . . 168 7.5.3 Résultats . . . 169 7.6 Analyse oine . . . 173 7.7 Con lusion. . . 175 8 Perspe tives 177 8.1 Perspe tivesà ourtet moyen terme . . . 179
8.2.2 Les usinesàneutrinos . . . 187
8.3 Con lusion. . . 190
Con lusion 191
OPERAestuneexpérien edestinéeàdémontrerquelephénomèned'os illationdes
neutri-nosestàl'originedel'anomaliedesneutrinosatmosphériques(transition
ν
µ
→ ν
τ
etre her hede l'angle de mélange
ν
µ
→ ν
e
). Pour prouver l'apparition desν
τ
à 732 km du CERN, undéte teurhybrideesten oursd'installationdanslelaboratoiresouterrainduGran Sasso.La
ible,faitedebriquesde8kg omposéesdefeuillesdeplombetd'émulsionsphotographiques,
permet l'observation dire te de la désintégration du lepton
τ
produit lors des intera tionsν
τ
en ourant hargé(CC). La re onstru tion destra es,lalo alisation desintera tionsneu-trino dans la ible ainsi que l'identi ation du muon sont possibles par des traje tographes
pla és à l'intérieur de la ible (plans de s intillateurs) et dans le spe tromètre qui la suit
(déte teurs RPC).
Cettethèseest entréesurledéveloppement desalgorithmesné essairespour
l'identi a-tion etlalo alisation desintera tions neutrinodansla ible d'OPERA.Ces algorithmessont
basés surune appro he globalede l'utilisationdesdéte teurséle troniques. Une lassi ation
des événements neutrino est mise en pla e à partir de l'identi ation du muon produit lors
des intera tions
ν
µ
CC et des intera tionsν
τ
CC ave désintégration du tau en muon. Elleest optimisée par la re onstru tion de tra es et par la prise en ompte de ritères
topolo-giques et alorimétriques reétant la nature de l'intera tion (quasi-élastique, profondément
inélastique); la logique de lo alisation de la brique d'intera tion est alors adaptée à haque
atégorie. Une arte tridimensionnelle de probabilités de briques est obtenue et donne ainsi
la possibilitéd'élaborer diérentesstratégies d'extra tion debriques.
Dans la ontinuité de e travail, une étude de faisabilité d'un test sur fais eau appelé
OPERETTE a été réalisée. Le projet onsistait à installer un déte teur similaire à elui
d'OPERA sur un fais eau de neutrinos dans la zone Nord du CERN. OPERA aurait ainsi
disposé d'un lot d'événements neutrino avant son démarrage lui permettant de tester les
The OPERAexperiment isdesigned for the appearan e sear h of
ν
µ
→ ν
τ
os illations inthe parameters indi ated by the atmospheri neutrino anomaly. To prove the appearan e of
ν
τ
at 732 km from the CERN, an hybrid dete tor is under onstru tion at the Gran Sassolaboratory.Thetarget, omposedbybri ksmadeofleadplatesandemulsionsheets,allowsthe
dire t observation ofthe
τ
leptonprodu ed inν
τ
harged urrent intera tions. Thetra king,the lo alization of neutrino events in the target and the muon identi ation are allowed by
tra kers lo ated insidethe target (s intillators) and in the spe trometer following the target
(RPC).
Thedevelopment ofalgorithms, basedon ele troni dete tors,isne essaryto identify the
neutrino intera tion and to lo ate the bri ks where the intera tion o ured. A lassi ation
of neutrino events isperformedusing the identi ation of the muon produ ed in
ν
µ
CC andν
τ
CC withτ → µ
de ay. This lassi ation isoptimisedwith tra king informationsandalsowith topologi al and alorimetri parameters whi h des ribe the nature of the intera tion
(quasi-elasti , deepinelasti );thealgorithm ofthe lo alizationofneutrinoevent isperformed
for ea h ategory. A tridimensionnal bri k probability map is built and an be exploited to
implement sophisti atedextra tion bri kstrategies.
To on lude,afeasibilitystudyofa testbeamexperimentOPERETTE ispresented. The
proje t was to install a similar OPERA dete tor in the COMPASS neutrino beam, in the
CERN NorthArea. Itwasagood opportunityto prepare OPERAfor the s anning emulsion
L'existen e du neutrino a été postulée par Pauli en 1930 pour expliquer le spe tre en
énergie ontinu de l'éle tron dans la désintégration
β
. Depuis lors, les physi iens se sonteor és et s'eor ent en orede per erles mystèresde es parti ulesélémentaires, sensiblesà
l'intéra tion faibleetdontladéte tionestdi ile,unneutrino pouvantallègrement traverser
la Terreentière sans interagir.
Lapremièrefamille deneutrinos, leneutrino detypeéle tronique
ν
e
(ou pluspré isémentl'anti-neutrino),aétédé ouverten1956parC.CowanetF.Reines, equivaudraà edernier
leprix Nobeldephysiqueen 1995.Ilfaudraattendre 1962 pourdé ouvrir leneutrinodetype
muonique
ν
µ
puis1975pourleneutrinodetypetauν
τ
.Lenombredeneutrinoslégers1 a tifs,
'est-à-dire interagissant ave la matière, sera dénitivement xé à trois ave la mesure au
CERN de lalargeur dedésintégration duboson
Z
0
en 1989.
Lesneutrinostrouventleurpla edansleModèleStandarddelaphysiquedesparti ulesen
tantqueparti ulesélémentairesdelafamilledesleptons.A haquelepton hargée,
µ
etτ
estasso iéunlepton
ν
e
,ν
µ
etν
τ
,demassenulle,de hargenulleetdemoment magnétiquenul,lesneutrinosd'héli itégau he
ν
L
etlesanti-neutrinosd'héli itédroiteν
R
étantlesseulsétatsobservés. L'une des propriétés fondamentales desneutrinos, à savoir elle de leur masse, est
ependant remiseenquestionpar plusieursobservations expérimentalesdansledomainesdes
neutrinos solaires et desneutrinos atmosphériques. Le phénomène d'os illation, prouvé dans
le asdudé itdesneutrinossolaires(SNO,KamLAND),apparaît omme uneinterprétation
possible del'anomalie atmosphérique maisimpliqueque lesneutrinossoient massifs.Dans le
adrede ettehypothèse,unétatproprede l'intera tionfaible
ν
l
(l=e,µ, τ
) orrespondàunesuperpositiondesétats propres de masses
ν
1
,ν
2
etν
3
de massem1, m2,m3tel que:ν
lL
=
X
i=1,2,3
U
li
ν
iL
où U désigne une matri e de mélangesimilaire àlamatri e de Cabbibo-Kobayashi-Maskawa
danslese teurdesquarks.Ils'agitdelamatri eMNSPpourMaki-Nakagawa-Sakata-Ponte orvo
La générationdelamassedesneutrinosné essitel'introdu tionde termesdemassedeDira ,
deMajoranaoudesdeux.LetermedemassedeDira impliquel'existen edeneutrinos
d'héli- ité droitedansleModèleStandard.Si leneutrinoestdeMajorana,neutrino etanti-neutrino
sontuneseuleet mêmeparti uleetleterme demassedeMajoranaimpliqueuneviolationdu
nombre leptonique dedeuxunités. L'observation deladouble désintégration
β
sans émissionde neutrinos enserait une manifestation.
La diéren e d'é helle demasse desneutrinos omparéeà elledes quarkset desleptons
hargés trouverait une expli ation dansles théories de Grande Uni ation qui postulent des
neutrinos de Majorana de masse très élevée (
M
GUT
= 10
17
GeV). Un des mé anismes
four-nissant une solution élégante auproblème dessipetitesmasses desneutrinos est elui ditde
1
masseinférieure àlamoitiédelamasse du
Z
la balan e ou mé anisme de seesaw qui aboutit à une masse de
ν
L
de Dira inversementproportionnelle à elle des
ν
R
deMajorana :m
D
ν
∼ m
2
L
/M
GU T
où
m
L
estlamassedesquarksouleptons hargés.Lesfaiblesmassesdesneutrinosneseraientnalementqu'unemanifestationdelaGrandeUni ation.Laphysiqueexpérimentaledes
neu-trinos, par l'étude du s héma de masse et des angles de mélange, ouvre ainsi indire tement
une fenêtre sur la physique des très hautes énergies et des théories de Grande Uni ation.
C'estpourquoiledomaine sus ite unvif intérêt delapart de la ommunauté s ientique.
Les premiers hapitres de ette thèse sont onsa rés à une revue expérimentale de la
re- her he d'os illation des neutrinos. Ils permettent de omprendre omment l'hypothèse du
phénomèned'os illation desneutrinoss'est, aul dutemps et desobservations,imposéeaux
physi iens. Laquestion dudé it desneutrinossolairesest aujourd'hui pratiquement résolue
maispourlesneutrinosatmosphériques,bienquel'anomalieobservéesoit onsistenteave une
os illationdesneutrinos, au unpreuvedénitive n'aen oreétédonnée.Plusieursexpérien es
auprès d'a élérateurs sont a tuellement mises en pla e pour démontrer que le phénomène
d'os illation est à l'origine de l'anomalie observée et pour identier quelle os illation
inter-vient : l'os illation
ν
µ
→ ν
e
étant ex luepar la mesuredu uxdeν
e
en a ord ave lespré-di tions et par les mesures d'expérien es surréa teurs (CHOOZ), lare her he est restreinte
auxos illations
ν
µ
→ ν
τ
et/ouν
µ
→ ν
s
oùν
s
désigne unneutrino stérile (n'interagissant pasave lamatière).
L'expérien eOPERA,dont ettethèse faitl'objet, estl'unede esexpérien es.Elle
s'ins- ritdansle adreduprojetCNGS(CernNeutrinoto GranSasso) qui apour but depré iser
lesparamètres d'os illationdansledomainedesneutrinosatmosphériques :étudede la
tran-sition
ν
µ
→ ν
τ
et re her he de l'angle de mélangeν
µ
→ ν
e
. Pour démontrer l'apparition deneutrinos
ν
τ
à 732 km du CERN, un déte teur hybride est en ours d'installation dans lelaboratoiresouterrain duGran Sasso.La ible faite debriques de8 kg, omposéesde feuilles
deplombetd'émulsionsphotographiques,permettral'observationdire tedeladésintégration
dulepton
τ
issu desintera tionsν
τ
Courant Chargé (CC). Le travail de thèse est entré surledéveloppement desalgorithmesdestinés àl'identi ation et lalo alisation desintera tions
neutrinodansla ible d'OPERA( hapitre 5).Ilsaboutissent àlaformationd'une arte
tridi-mensionnelle de probabilités de briques orant la possibilité d'élaborer diérentes stratégies
d'extra tion de briques ( hapitre 6). Dans la ontinuité de e travail, l'étude de faisabilité
d'untestsurfais eau( hapitre7)seraprésentée.Lemanus ritseterminesurlesperspe tives
Neutrinos solaires
I [J.N.Bah all℄ want totell you an illustrative story about neutrino resear h ...One of the
miners ame over toourben h, said :Hello, Dr. Davis.How isit going? Youdon't looktoo
happy. And, Ray replied : Well, I don't know ...I am apturingin my tank many fewer of
those neutrinos than this young man saysI should be apturing. The miner[...℄ nally
said :Never mind, Dr. Davis,it has been a very loudy summer here in South Dakota.
La nouvelle parti ule, initialement appelée neutron par Pauli, sera baptisée neutrino par
Enri o Fermi aumoment deladé ouverte duvéritableneutron par JamesChadwi k. Enri o
Fermi fourniradès 1933une théorieexpliquant ladésintégration
β
enin luant ette nouvelleparti ule. Ce n'est que 25 ansplus tard, en 1956 que Clyde Cowan et Frederi Reines vont
observer leneutrino pour lapremièrefois.
Dès lors, le neutrino va faire l'objet d'une re her he opiniâtre qui va être alimentée par
des observations expérimentales inattendues. Le premier résultat vient de l'expérien e
HO-MESTAKEave l'observationd'unuxdeneutrinossolairesdel'ordredutiersde eluiprédit
par lemodèlestandard solaire(J.Bah all).Cedé it sera onrmépar lasuite ave les
expé-rien es Kamiokande (puis Super-Kamiokande), GALLEX et SAGEqui trouveront un dé it
de l'ordre de 50%. L'hypothèse de l'os illation desneutrinos est alors avan éepour résoudre
e qui est devenu l'énigme des neutrinos solaires, les neutrinos issus de la transformation
de saveur des
ν
e
n'étant pas déte tés par es expérien es (en dessous du seuil de déte tionpar intera tion ourant hargé).Cephénomène d'os illation,postulépar Ponte orvoen 1958,
permet auxneutrinos de hanger de saveur au ours de leur propagation à ondition que la
masse des neutrinos soit non nulle. Les neutrinos solaires se transformeraient ainsi au ours
du longvoyage jusqu'àlaTerre.
Jusqu'à une date ré ente, la possibilité d'avoir des neutrinos massifs fournissait une
expli- ation à la présen ede matière noire dans l'Univers. Lesdernières mesures à grande é helle
de la stru ture de l'Univers (SDSS, [25℄), de l'anisotropie du rayonnement osmique
(satel-lite WMAP) ainsi que elles de la vitessed'éloignement des supernovae lointaines indiquent
aujourd'hui que ette matière noire orrespond à 30% de la masse de l'Univers et que les
neutrinos y ontribuent très faiblement [23℄.
L'anomalie des neutrinos atmosphériques et le dé it de neutrinos observé par l'expérien e
sur fais eauLSND et quiserontdétaillésdansles hapitressuivants, viennent onforter
l'hy-pothèse del'os illation.
Si le phénomène d'os illation est de nos jours admis par l'ensemble de la ommunauté
s ientique, ela n'a pas étésans di ulté. Les observations de HOMESTAKE marquent le
ave les résultats de SNO, onrmés aujourd'hui par KamLAND. Ce hapitre se propose
de retra er es 30 années de re her he : des premiers résultats de HOMESTAKE jusqu'à la
onrmationde l'os illation desneutrinos solairespar SNO.
1.1 L'énigme des neutrinos solaires
1.1.1 Le y le du Soleil
Lespremiers al uls deuxde neutrinos solairessont présentés en 1960par J.N.Bah all
qui s'appuyait sur les hypothèses suivantes : le Soleil est en équilibre hydrostatiqueet
ther-mique,l'énergie estproduite pardesréa tions defusionet letransportd'énergieàl'intérieur
duSoleilsefaitparradiation.Ilproposealorsunmodèleévolutif,reétantl'évolution d'une
étoileaul du temps.Le prin ipe onsiste à:
hoisirdesvaleursinitiales desparamètres de lamodélisation;
laisserévoluerlamodélisationjusqu'autemps présent;
omparerdesvaleursdeparamètres onnus expérimentalement (luminosité duSoleil,la
température,...) ave elles al ulées;
ajuster les valeursdes paramètres initiauxen fon tiondesrésultats.
Lemodèle solairede Bah all (BP),a tualisé auls desannées, onstituele modèlestandard
solaire(SSM).
Deux y lesde réa tions nu léaires sont distingués[4℄ :
le premier y le, appelé y le pp, ontribue pour 98.5% à la luminosité du Soleil et
est illustrésur lagure 1.1. La température très élevée duSoleil permet de dé len her
la ombustion de l'hélium par la réa tion primaire
p + p → e
+
+ ν
e
+ d
qui produitles neutrinos dits primordiaux
ν
pp
. Il s'agit du ux de neutrinos le plus important.D'autres neutrinos d'énergie diérente sont produits, en parti ulier les neutrinos issus
dubéryllium
ν
Be
quidonnentuneraiemonoénergétiquevers0.834MeVetlesneutrinosissusdu bore
ν
B
quiont unspe tre en énergie plusélevé.le deuxième y le appelé CNO débute par les réa tions
p +
15
N →
12
C +
4
He
et
p + p → γ +
16
O
. La ontribution de e y ledans leux de neutrinos est négligeableomparativement à elledu y le pp.
Les ux de neutrinos dépendent fortement de latempérature du Soleil, en parti ulier le
ux de
ν
Be
et deν
B
qui varient respe tivement en∝ T
11
et
∝ T
25
( [6℄). Une faible erreur
sur l'estimation de la température du Soleil peut ainsi avoir des onséquen es importantes
sur les ux. Par ailleurs, la se tion e a e de produ tion du
8
B
par apture d'un proton
p +
7
Be →
8
B + γ
est assez mal onnue du fait de la forte répulsion oulombienne entre leprotonet le
7
Be
. Tout ela onduit àdesin ertitudes importantes( [7℄) :
(
∆φ
φ
)ν
Be
∼ 10% (
∆φ
φ
)ν
B
∼ 20%
En revan he, le ux de
ν
pp
est estimé à partir de la luminosité du Soleil qui est bienmesurée,l'in ertitude estbeau oupplusfaible :
(
∆φ
φ
)
ν
pp
∼ 1%
Le dé it des neutrinos solaires a légitimement entraîné la remise en ause du modèle
ν
Be
prédits par es modèles sont en a ord ave eux du BP98 à3σ
[5℄ et par onséquent,au und'entreeuxne onduitàunmeilleura ordave lesobservationsdudé itdeneutrinos
solaires.Desmesuresd'héliosismologie ontpermisparlasuite devaliderlemodèlede Bah all
et ainsi, à partir de 1998, il apparaît évident que le dé it des neutrinos solaires ne peut
s'expliquer par une physique duSoleil diérente.
Fig. 1.1 A gau he, réa tions nu léaires dansle Soleil. A droite, spe treen énergiedes neutrinos
solaires.Lesseuilsdesensibilitésdesdiérentesexpérien essontindiquésaudessus.
1.1.2 Premières observations d'un dé it
HOMESTAKE Lapremièreexpérien e onsa réeauxneutrinossolairesestuneexpérien e
radio himique.L'expérien eHOMESTAKEdu himisteRayDavisadébutéen1968([8℄,[9℄).
Ledéte teur, omposéde
390 m
3
de
C
2
Cl
4
,estinstallédansl'an iennemined'ordeHomestakedansleSud duDakota.Le prin ipe estsimple: le
Cl
37
, isotopestable ontenu dansle hlore
naturel (24%), est transformé par les neutrinos solaires en
Ar
37
isotope radioa tif selon la
réa tion :
ν
e
+ Cl
37
→ e
−
+ Ar
37
E
seuil
= 0.814MeV
Le seuilenénergie de etteréa tionindique queHOMESTAKEestsensible àtoutelarégion
des neutrinos solaires ex eptée elle du y le pp. Les atomes d'
Ar
37
produits sont ensuite
extraits grâ e à un balayage de la solution de
C
2
Cl
4
par de l'Hélium. L'Ar
37
se désintègre
ave une demi-viede35 jourspar aptureéle tronique
e
−
+ Ar
37
→ ν
e
+ Cl
37
etles signauxde désintégration (émissiond'éle tron Auger) sont déte tésave un ompteurproportionnel.
Selon lesprévisions deDaviset Bah all, les neutrinossolairesdevaient produire troisatomes
d'
Ar
37
R(
37
Cl) = 2.56 ± 0.16 ± 0.16
SNUR
SSM
= 7.6
+1.3
−1.1
SNUR
Données/SSM= 0.33 ± 0.03
1SNU orrespondant à
10
−36
intera tion par atome et par se onde.
Ledé it enneutrinosétait visibledèslespremièresmesureset,fa eà erésultat
surpre-nant,R.Davisentreprenddenombreuxtestssurlefon tionnementdel'expérien enotamment
surl'e a ité d'extra tion de l'Arand'éliminer touteerreur expérimentale.Ce sont les
ré-sultats de HOMESTAKE qui marquent le point de départ de la re her he d'os illation des
neutrinos.
Kamiokande Pendant que Davis poursuit ses mesures, une nouvelle expérien e appelée
Kamiokande entreen fon tionnement (1983). A l'origine,l'expérien eest onsa réeà l'étude
de la désintégration du proton mais, tout en poursuivant ette étude, elle va apporter une
ontribution essentielle à l'étudedesneutrinos solairesà partir de 1986,desneutrinos de
su-pernovae(déte tiondesneutrinosdelaSN1987A)etégalementdesneutrinosatmosphériques.
Ladéte tiondesneutrinosestbaséesurlerayonnement T herenkov dansl'eau et permet des
mesuresentemps réelainsiquel'étudedu spe treenénergie. Lesneutrinosinteragissent par
diusionélastique(ES);lase tione a e des
ν
e
estenviron6foisplusimportante que elledes
ν
µ
etν
τ
dufaitdela ontributionde laréa tion ourant hargépossibleseulement pourles
ν
e
:ν
e
+ e
−
→ ν
e
+ e
−
(E
déte tion∼ 7MeV)
φ
ES
= 0.86φν
e
+ 0.14(φν
µ
+ φν
τ
)
La réa tion ES a l'avantage d'orir une déte tion en temps réel ainsi que de permettre la
re onstru tion de la dire tion du neutrino in ident à partir de elle de l'éle tron diusé ,
informationsina essiblespour lesexpérien esradio himiquestelles queHOMESTAKE.
Ledéte teur(gure1.2), installédanslamine deKamioka auJaponà2670 m sousterre,
étaitun réservoirde 3kt d'eauultra-pure.De nombreux photomultipli ateurs, disposés tout
autour de la uve, permettaient de olle ter la lumière émise suite à l'intera tion des
ν
pardiusionélastiqueave leséle tronsdel'eau.Leseuildedéte tion,supérieur à
∼
7MeV pourdesquestionsdebruit de fond,limite lasensibilitéde Kamiokande aux
ν
B
.Dès1986,l'expérien eestenmesurede onrmerundé itdeneutrinossolaires.Lesrésultats
sont d'autant plus importants qu'il s'agit de la première mise en éviden e de l'existen e des
neutrinossolaires:l'étudeduuxenfon tiondel'angle
θ
sun
dénieentreladire tionduSoleiletladire tionduneutrino re onstruitemontreunpi important pour
cos θ
sun
=1(gure1.3).Kamiokande :
R
Données/SSM
= 0.54 ± 0.07
Danslesannées1990,unnouveau déte teurbeau oupplusimportantde50ktd'eau(22.5
ktde masse du ielle) appelé Super-Kamiokande est onstruit. Le prin ipe de déte tion est
don le même que pour Kamiokande maisave un seuil de déte tion de 5 MeV aujourd'hui
permettantdespremièresétudesdeladépendan eenénergiedudé it(préditeparlasolution
SMAdansle adre d'uneos illation ave eet dematière dansleSoleil
2
).Le projetentreen
Fig. 1.2 S héma du déte teur Super-Kamiokande : ylindre de
41.4m
de haut et39.3m
dedia-mètre ontenant
50kt
d'eau(ave unemasseee tivede22.5kt
).LalumièreT herenkovprovenantdel'éle trondiusélorsdel'intera tiond'unneutrinoestdéte téeàl'aide11200PM.
Fig. 1.3 Distribution angulaire des événements andidats neutrinos solaires dans
Super-Kamiokande. L'angle
θ
sun
est l'angle entre la dire tion du neutrino re onstruiteet la dire tion dufon tionnement en 1996 et les derniersrésultatsobtenus sont[15℄ :
φν
e
= (2.35 ± 0.02(stat) ± 0.08(syst)) × 10
6
cm
−2
.s
−1
φ
SSM
= (5.05
+1.01
−0.81
) × 10
6
cm
−2
.s
−1
R
Données/SSM= 0.465 ± 0.005(stat)
+0.015
−0.016
(syst)
Audébutdesannées90,lesphysi ienssontdon onfrontésauxrésultatsdeHomestakeet
Kamiokande. Au unedesdeuxexpérien esn'est sensible aux
ν
pp
dont le uxestbien onnuontrairement à elui de
ν
B
etν
Be
. Si dé it il y a, le ux le plus important de neutrinossolairesdevraitêtre ae télui aussi.C'est pour onrmerle dé it deneutrinos observé par
HOMESTAKEetKAMIOKANDEquelesexpérien esGALLEX etSAGEvontêtreréalisées.
1.1.3 Conrmation
Leseuilélevédedéte tiondelaréa tionsurle hloreempê haitHOMESTAKEdedéte ter
les
ν
pp
. La possibilitéd'utiliserdu gallium pour ladéte tion deneutrinos seraenvisagée dès1960 (V. Kuzmin) mais la te hnique né essaire ne sera mise au point que 30 ans plus tard
ave lesexpérien esGALLEXetSAGE.Lesneutrinosinteragissentave le
Ga
71
pour donner unisotope degermaniumGe
71
:ν
e
+ Ga
71
→ Ge
71
+ e
−
E
seuil
= 233keV
L'expérien e GALLEX entre en fon tionnement vers 1990 tandis qu'un projet on urrent
SAGE, développé par les Soviétiques et les Améri ains, est également mis en pla e dans le
norddu Cau ase.
Le déte teur de GALLEX est une uve de 4 mètres de diamètre et 8 mètres de haut
qui ontient 30 tonnes de gallium sous la forme de
GaCl
3
. Cette uve est pla ée dans lelaboratoiresouterrainduGranSassosous1400mdero hequilaprotègedesrayons osmiques.
Legermaniumproduitparlesintera tionsneutrino réedu
GeCl
4
quiestextraitdelasolutionde
GaCl
3
par un balayage d'azote. Des ompteurs proportionnels permettent de mesurer lesdésintégrations du
Ge
71
dont lademi-vie estde 11.4jours.
En mars 1992, GALLEX donne ses premiers résultats et mesure un dé it de l'ordre de
50%duuxdeneutrinossolairesparrapportaumodèlestandard.SAGE,aprèsdesrésultats
prélimaires en juin 1990 annonçant un dé it de 2/3, présentera des résultats similaires en
août 1992.A partir de1997, GALLEX (GALLium EXperiment)devient GNOpourGallium
NeutrinoObservatory. LesrésultatsdeGALLEX-GNO (gure1.4)et SAGEsontlessuivants
([11,12℄):
GALLEX
:
77.5 ± 6.2(stat) ± 4.5(syst.) SNU
GNO
:
65.2 ± 6.4(stat) ± 3.0(syst.) SNU
GNO − GALLEX
:
70.8 ± 4.5(stat) ± 3.8(syst.) SNU
SAGE
:
70.8
+6.5
−6.1
SNU
SSM
:
130
+9
−7
SNU
R
Données/SSM
= 0.56 ± 0.05
Les deux expérien es onrment ainsi le dé it des neutrinos solaires. Tout doute étant
Fig. 1.4RésultatsdeGALLEXetGNO.LesrésultatsdeSAGE(1990-2001) onduisentà
70.8
+6.5
−6.1
SNU.Letauxpréditparlemodèlesolairestandardest
130
+9
−7
SNU.L'ensembledesrésultats onduità
R
Donnees/SSM
= 0.56 ± 0.05
.1.2 Une solution : l'os illation des neutrinos
Le tableau i-dessousrésumeles sensibilitésspe trales desdiérentes expérien es :
GALLEX/SAGE
E
déte tion∼ 0.235 MeV ν
pp
, ν
Be
, ν
B
HOMESTAKEE
déte tion∼ 0.817 MeV
ν
Be
, ν
B
SUPER-KAMIOKANDEE
déte tion∼ 5 MeV
ν
B
En posant :x
pp
=
fa teur de suppressiondeν
pp
x
Be
=
fa teur de suppressiondeν
Be
x
B
=
fa teur de suppressiondeν
B
et en prenant les ontributions de haque ux prédites par leSSM, l'ensemble des résultats
onduit à unsystème d'équationsà troisin onnues:
GALLIUM : 69.6x
pp
+ 34.4x
Be
+ 12.4x
B
+ 12.6 = 77.5
HOMESTAKE : 1.2x
Be
+ 5.9x
B
+ 0.6 = 2.56
Super − Kamiokande : x
B
= 0.465
Dans l'hypothèse oùleuxde
ν
B
estdonné par Super-Kamiokande,lessolutions aboutissentà :
x
Be
< 0 x
pp
∼ 1 x
B
= 0.465
Par onséquent,
φ
Be
∼ 0
e qui est in ompatible ave tous les modèles solaires. Leraisonne-ment peut être faitgraphiquement ave lagure1.5. Parailleurs, les neutrinosdu béryllium
et euxdu boredépendent tousles deuxde laréa tion
3
He +
4
He →
7
Be + γ
Fig. 1.5 Comparaisondesdiérents ux deneutrinossolaires obtenusparles expérien essur les
neutrinos solaires (Cl,Ga, Kamiokande, Super-Kamiokande) par rapport aux prévisions du modèle
standarddeBah all BP00.Les tauxsont donnésen SNU(
10
−36
intera tionpar atome ible et par
se onde) pour les expérien es radio himiques; l'unité pour les expérien es T herenkov est le taux
préditparleSSM.LesderniersrésultatsobtenusparSNOprouvantl'os illationdesneutrinossolaires
sontégalementreprésentés:l'expérien eest dé riteennde hapitre.
La ontribution du ux de
ν
Be
est minoritaire pour les expérien es au Gallium (ux deν
pp
dominant) et inexistante pour les expérien es T herenkov(Eν
Be
< E
detection
);HOMES-TAKEestl'expérien eayantlaplusforte ontributionde
ν
pp
dansleuxmesuré.C'estaussiellequi trouve ledé it le plusimportant. En supposant que les troisexpérien es sont
or-re tes,les observations semblent indiquerune dépendan eenénergie dudé it desneutrinos
solaireset lephénomène d'os illationapparaît alors omme la lefde l'énigme.
Deux mé anismes d'os illation vont être proposés pour expliquer ette hypothétique
dé-pendan een énergie dudé it : lepremier, avan é dès1986par Mikheyev,Smirnov, W
olfen-stein, onsiste à ombiner le phénomène d'os illation ave l'eet de lamatière solaire surles
neutrinos(eetMSW)tandisquelese ond orrespondàunesimple os illation danslevide
entre leSoleilet laTerre(solution JUSTSO).
1.2.1 L'os illation dans le vide
Dans l'hypothèse de l'os illation de neutrinos, les neutrinos
ν
e
,ν
µ
,ν
τ
sont unesuper-position des états propres de masse
ν
1
, ν
2
, ν
3
de masses respe tives m1, m2, m3. Les étatsde saveurs et les états propres de masse sont reliés par une matri e unitaire MNSP
(Maki-Nakagawa-Sakata-Ponte orvo) analogue àlamatri e CKM pour les quarks:
U =
c
12
c
13
s
12
c
13
s
13
e
−iδ
13
−s
12
c
23
− c
12
s
23
s
13
e
+iδ
13
c
12
c
23
− s
12
s
23
s
13
e
−iδ
13
s
23
c
13
s
12
c
23
− c
12
s
23
s
13
e
+iδ
13
−c
12
c
23
− s
12
s
23
s
13
e
−iδ
13
c
23
c
13
ave
c
ij
= cos(θ
ij
), s
ij
= sin(θ
ij
)
etδ
laphase dela violationCP.Restri tion au as de deux saveurs Prenons le asde deux saveurs de neutrinos pour
simplier le formalisme. Soient
ν
α
etν
β
2 états de saveurs etν
1
etν
2
les états propres demasse. La matri e demélange aalors laforme suivante :
ν
α
ν
β
=
cos θ
sin θ
− sin θ cos θ
ave
θ
l'angledemélange.Lesétatsquantiquesdemasse|ν
1
>
et|ν
2
>
obéissentàl'équationd'évolution :
i
d
dt
ν
1
ν
2
= H
0
ν
1
ν
2
aveE =
pp
2
+ m
2
lesvaleurspropres de l'hamiltoniende masse
H
0
.Supposonsqu'à l'instant t=0,lefais eaune ontient quedesneutrinos
ν
α
alorsàl'instantt, nousaurons:
|ν
α
(t) >= (cos θe
−iE
1
t
|ν
1
> + sin θe
−iE
2
t
|ν
2
>
La probabilité à l'instant
t 6= 0
d'avoirun neutrino dansl'état|ν
β
>
est:Pν
α →
ν
β
= | < ν
β
|ν
α
(t) > |
2
Pν
α →
ν
β
= sin
2
(2θ) sin
2
1.267∆m
2
(eV
2
)L(km)
E(GeV )
avec E ≃ p +
m
2p
2
pour p >> m
et ∆m
2
= m
2
2
− m
2
1
e quitraduit une os illation d'amplitude égaleà
sin
2
(2θ)
etde longueur d'os illation
λ
km
= 2.48
E(GeV )
∆m
2
(eV
2
)
Le dé itdes
ν
Be
peut s'expliquersiladistan eSoleil-Terre orrespondaupremierminimum'est à dire
Pν
Be →
ν
Be
∼ 0
. Compte tenu de l'énergieEν
Be
= 0.837M eV
et de la distan eL ∼ 10
11
m
, ette solutionaboutit à∆m
2
→ 10
−11
eV
2
. D'autresvaleursde
∆m
2
plus élevées
sont possibles danslamesure où ladistan e Soleil-Terre permet d'atteindre un minimum de
Pν
e →
ν
e
.Néanmoins,un∆m
2
tropgrand(os illationrapide)impliqueraitunfa teurde
sup-pression de1/2 indépendantde l'énergie equiserait ontraireau résultatdeHOMESTAKE
1.2.2 L'os illation dans la matière
Dans le vide, tous les neutrinos ont le même omportement. Ce n'est plus le as dans
lamatière à ause de la densité en éle trons. Ainsi, à l'intera tion par é hange du boson Z
ommune aux trois neutrinos vient s'ajouter l'intera tion par é hange du bosonW pour les
ν
e
. Les termesde potentiel intervenant ont laforme suivante (en eV):intera tion par é hange d'un bosonZ(
ν
µ
,ν
τ
,ν
e
) :V
α
Z
(p) =
√
2
2
G
F
N
p
(1 − 4 sin
2
θ
W
)
V
α
Z
(n) =
√
2
2
G
F
N
n
intera tion par é hange d'un bosonWuniquement pour
ν
e
:V
W
=
√
2G
F
N
e
= 7.63.10
−14
Z
A
ρ
ave
G
F
=
onstante de Fermi,N
p/n
(N
e
) =
densité de nu léon (éle tron),θ
W
=
angle deWeinberg.
Dans le as d'une os illation à deux saveurs
ν
α
→ ν
β
, deux termes de potentielappa-raissent :
V
α
Z
− V
β
Z
= 0
aveα, β = µ, τ, e
V
α
W
− V
β
W
= V
W
siα = e
etβ = µ, τ
Leformalismeestlemême quedanslevideà onditionde onsidérer desétats propresde
masse
|ν
M
i
>
et un anglede mélangeθ
M
danslamatièredéni par :sin
2
(2θ
M
) =
sin
2
(2θ
v
)
sin
2
(2θ
v
) + (
∆m
A
2
− cos 2θ
v
)
2
ave :∆m
2
et
θ
v
les paramètres danslevide.
A = 2EV
W
Comptetenudeladépendan ede
V
W
ave ladensitédematière,unerésonan eseproduit
lorsque:
ρ
res
=
∆m
2
cos(2θ
v
)
1.526 × 10
−13 Z
A
E
Revenonsaux
ν
e
produits au ÷ur duSoleilet onsidérons l'os illationν
e
ν
µ
:ν
e
= cos θ
M
ν
1
+ sin θ
M
ν
2
ν
µ
= − sin θ
M
ν
1
+ cos θ
M
ν
2
pour
ρ >> ρ
res
, θ
M
→ π/2
et lesν
e
deviennent de purétatde masseν
2
.C'est le asaumoment de leur produ tion au ÷ur du Soleil où la densité de matière est très élevée
(
ρ ∼ 100g/cm
3
en supposant que la variation de densité du Soleil du ÷ur vers la surfa e se fasse
susament lentement par rapport à la longueur d'os illation, les neutrinos traversant
une région
ρ ∼ ρ
res
restentdansleur étatν
2
;lorsque
ρ << ρ
res
, e qui est le as à la surfa e du Soleil, lesν
2
deviennent alors unmélange de
ν
e
etν
µ
. La proportion de ha une des saveurs dépend de la valeur del'angle demélange danslevide;
les
ν
µ
etν
e
s'é happant du Soleil peuvent ensuite os iller sur les quelque10
11
km
de
vide qui lesséparent de laTerre (don ave lesparamètres d'os illation danslevide).
1.2.3 Manifestations dans le as des solaires
Les résultats ombinés de GALLEX, SAGE, HOMESTAKE et Super-Kamiokande dans
l'hypothèsedel'eetMSWpermettentdedélimiterdesrégionssurlesparamètresd'os illation
illustrées surlagure1.6( [13℄).
Fig. 1.6Contourssurlesparamètresd'os illationobtenusave lesrésultatsdesexpérien es
radio- himiques(Cl,Ga)et lespe treen énergie(jour+nuit) deSuper-Kamiokande(au une ontraintesur
leux de
8
B
).
LesrégionsLMA(Large MixingAngle),SMA(SmallMixingAngle) et LOW(Low Mixing
Angle) sont obtenuesave l'hypothèse del'os illation pareet MSW.La gure1.7montrela
probabilité de surviedu
ν
e
en fon tionde sonénergie pour estroisrégions:Dans le as de la solution SMA, pour les faibles énergies typiquement elle des
ν
pp
,Pν
e →
ν
e
est pro he de 1 don le ux desν
pp
est in hangé. Elle dé roit ensuiterapi-dementet atteint sonminimum pourdesénergies entre 0.6-2MeV,région danslaquelle
se situent les
ν
Be
(E=0.837MeV) : par onséquent, la plupart desν
Be
sont supprimés.Pourdesénergiessupérieures orrespondant aux
ν
B
, lafon tion roîtprogressivement,ara térisée par l'observationd'une dépendan e en énergie dansleuxde
ν
B
.LaLMAserait ara tériséeparl'observationd'uneetjour-nuitdansleuxdeneutrinos
dû àlarégénération des
ν
e
dans laTerre, eux- i doivent latraverser pour atteindre ledéte teur don pendant lanuit (étudepossible par Super-Kamiokande).
lasolutionLOW serait ara tériséeà lafois parun eetjour-nuit et parune distorsion
desuxà basse énergie.
Fig. 1.7 Probabilité de survie des
ν
e
pour les solutions SMA, LMA et Low. La ligne ontinueorrespondàlaprobabilitédesurviemoyennein luantlarégénérationdesneutrinos
ν
e
danslaTerre;laligneentiret orrespondaujour(pasderegénération)etlaligneenpointillés orrespondàlanuit
(ave regénération).
Une quatrième région (JUST SO) orrespond à l'os illation dans levide entre le Soleil
et la Terre. Elle serait ara térisée par une distorsion globale des spe tres ave des
varia-tions saisonnières.En eet, ladistan e Terre-Soleil variant de 3.3%, du faitde latraje toire
elliptique, la probabilité de survie des
ν
e
devrait varier en fon tion des saisons. Néanmoins,desvariations saisonnières du ux de neutrinos de l'ordre de 6.6% sont attendues suite à la
variation duuxave ladistan e, don indépendamment du phénomène d'os illation.
Les derniersrésultats deSuper-Kamiokande [15℄ Lesdonnéesde Super-Kamiokande
permettentdemesurerladépendan eentempsduuxde
φ
ES
.Lesrésultatssontmontréssurlagure 1.8et orrespondent aux données prises depuis ledébut de Super-Kamiokande
jus-qu'en2002(1496joursdeprisededonnées).Lesvariationsduuxobservéessont onsistantes
ave lamodulation attendue ompte tenu de l'ex entri ité del'orbite de laTerre.
Lagure1.9montre lesrésultatsde l'analyseduspe treen énergie enfon tion del'angle
Fig.1.8Variationentempsduux
φ
ES
normaliséparleuxpréditparleSSM(φ
SSM
= 5.05
+1.01
−0.81
×
10
6
cm
−2
.s
−1
).Les ourbes orrespondentàlamodulationduuxattendueengendréeparl'ex entri ité
del'orbiteterrestre.
Fig. 1.9 En haut, dépendan e du ux deneutrino enfon tion del'angle zénithal (erreurs
statis-tiques).En bas,spe treenénergiedesneutrinossolairesnormalisésparle spe treenénergieprédit.
A
DN
=
0.5(φ
φ
jour
jour
−φnuit
+φnuit)
A
DN
= −0.021 ± 0.020(stat)
+0.013
−0.012
(syst)
Le spe tre en énergie normalisé par le SSMne montre au une dépendan e en énergie, e
quidéfavoriselasolution SMA.
Par onséquent, ex epté un dé it de 46% du ux
φ
ES
par rapport au SSM,Super-Kamiokande n'a mis en éviden e au une des trois observations permettant de on lure à
une os illation : au une variation saisonnière, au un eet jour-nuit ni au une dépendan e
en énergie du ux
ν
B
ne sont visibles dans les données. Les solutions SMA et Just So sontdéfavorisées à 95% du fait de la non-distorsion du spe tre de
ν
B
. Une partie de la régionLMAest également ex lue(
∆m
2
grand) par absen ed'eet jour-nuit.
1.3 La preuve : l'expérien e SNO
Le projet anadien SNO pour Sudbury National Observatory débute en 1990. Il a fallu
prèsde10ansavantqueledéte teurentreenfon tionnement etdonnesespremiersrésultats.
Le prin ipe de déte tion est basé sur le rayonnement T herenkov dans l'eau omme pour le
déte teurKamiokandemais utilisant de l'eau lourde
D
2
O
.Le déte teur(gure 1.10) est une sphère de 12 m de diamètre ontenant 1000 t d'eau lourde
entourée par une se onde sphère ontenant 1700 t d'eau normale. L'ensemble est immergé
dans 5300 t d'eau. La lumière T herenkov produite par les intera tions de neutrino ave
l'eau lourde est olle tée par environ 9600 photomultipli ateurs disposés sur une stru ture
géodésique autour du réservoir d'eau lourde.L'eau entourant le déte teur onstitue un véto
ontre laradioa tivité de la ro he : seuls les événementsdonnant de la lumière au entredu
déte teur(
R ≤ 550cm
) sont onsidérés. Par ailleurs, l'expérien e béné ie d'un véto naturelontreles rayons osmiquesgrâ eauxquelque2000 mde ro he lesurplombant (
∼ 70µ/jour
).Fig.1.10 S hémadudéte teurSNO.
laréa tion dediusion élastique(ES), dans
H
2
0
et dansleD
2
0
:ν
x
+ e
−
→ ν
x
+ e
−
E
déte tion> 5MeV
Comme pour (Super-)Kamiokande, le ux ES est mesuré à partir de la lumière T
he-renkov dueà l'éle trondiuséet
φ
ES
= 0.86ν
e
+ 0.14(ν
µ
+ ν
τ
)
. Lesdeuxexpérien esutilisant le même prin ipe de déte tion, une omparaison des ux
φ
ES
est possible.Lemodèle standard duSoleil prévoit troisévénementspar jour.
La réa tion ourant hargé (CC), dans
D
2
0
,uniquement pour lesν
e
:ν
e
+ d → p + p + e
−
E
seuil
= 1.4MeV
LeSSMprévoit27événementsparjour,lase tione a edelaréa tionétantbeau oup
plus importante que dans le as de la diusion élastique. Contrairement à la réa tion
ES, l'éle tron émis n'a pas la même dire tion que le neutrino in ident. En revan he,
son énergie est très bien orrélée à l'énergie in idente. Cette réa tion permet à SNO
d'étudier d'éventuelles distorsions danslespe tre en énergie (signature de SMA).
laréa tion ourant neutre(NC), sensible à touslesneutrinos a tifs:
ν
x
+ d → ν
x
+ p + n E
seuil
= 2.2MeV
Cettesensibilitépermet unemesureduuxtotal de neutrinos(E>2.2MeV)àpartir de
la déte tion du neutron. Environ 9 événements sont attendus par jour. Cette réa tion
est primordiale ar elle permet à SNO de mesurer le ux total de neutrinos solaires
indépendamment du phénomène d'os illation et indépendamment du modèle solaire.
C'est pourquoi trois te hniques diérentes sont prévues pour la déte tion du neutron
donnant lieu àtroispériodesdeprise de données (
∼
deuxans).Pour résumer,
φ
ES
∼ φν
e
+
1
6
φν
µ
ν
τ
→
Comparaisonave SKφ
CC
= φν
e
→
uxnonos illéφ
NC
= φν
e
+ φν
µ
ν
τ
→
uxtotalEn novembre 1999, date de mise en mar he de SNO, la déte tion des neutrons se fait
alors parl'observation de la apturedu neutrondans ledeutérium(première phase):
n + d → t + γ avec E
γ
∼ 6.3MeV
à travers la mesure de
E
γ
. L'e a ité de déte tion est de 24%. L'énergie desγ
est assezpro he de la oupure à
E ≥ 5.MeV
né essaire pour éliminer le bruit de fond dû à laradio-a tiviténaturelle (photodésintégration du
D
2
0 γ + d → n + p
).Les haînesde désintégrationde l'uranium et du thorium (présents dans les matériaux), donnant lieu à des
γ
de hauteénergie, il est né essaire que la teneur en U et Th soit inférieure à
U < 4.5.10
−14
g/g
D
2
O
etTh < 3.10
−19
g/g
D
2
O
.En2001,SNOdonnelapremière mesuredutauxde CCet ES[17℄.Laséle tion dusignal
se fait à partir de la dire tion (
cos θ
),de ladistan e (R)par rapport au entre du déte teurA partir du spe tre en énergie des événements olle téset en supposant laforme du spe tre
pour lesCC et ES (au unedistorsion duuxde
ν
B
), l'analyse onduit à:φ
CC
SNO
= 1.75 ± 0.07(stat.)
+0.12
−0.11
(syst.) ± 0.05(theor.) × 10
6
cm
2
s
−1
φ
ES
SNO
= 2.39 ± 0.34(stat.)
+0.16
−0.14
(syst.) × 10
6
cm
2
s
−1
Letauxderéa tionsESmesuréparSNOestena ordave eluimesuréparSuper-Kamiokande
àl'époque [14℄:
φ
ES
SK
= 2.32 ± +0.03(stat.)
+0.08
−0.07
(syst.) × 10
6
cm
2
s
−1
La omparaisondeφ
CC
SNO
aveφ
ES
SK
(meilleurepré ision) onduitàunediéren ede0.57 ± 0.17 × 10
6
cm
−2
s
−1
qui orrespondà 3.3
σ
(tandisque la omparaison destaux de SNO onduit à une diéren ede1.6
σ
).La omposante non-éle troniqueest alorsévaluée à:φ
µτ
= 3.69 ± 1.13 × 10
6
cm
2
s
−1
Fig.1.11 Simulationduspe tredeneutrinos obtenupourlestrois réa tions(CC,NC,ES) al ulé
ave leBP98.Lespe tredesNCest montrépourle
D
2
O
et pourleD
2
O
ave sel.LestauxattendusdeUetThdansl'eausontégalementreprésentés.Un éle tronde1MeVdonneenviron9hits.([16℄)
Phase1 : Enavril2002,SNOestenmesurededonnernonseulementles omposantes
éle -troniqueetnon-éle troniqueduuxde
ν
B
maisaussilapremièremesuredire teduuxtotalde
ν
B
[18℄.PourT
e
> 5.MeV, R ≥ 550cm
, lesrésultats sontles suivants (×10
Lesrelations pré édentesreliant les3uxmesurésà
φ
e
etφ
µτ
onduisent à(×10
6
cm
−2
.s
−1
):φ
e
= 1.76
+0.06
−0.05
(stat)
+0.09
−0.09
(syst)
φ
µτ
= 3.41 ± 0.45(stat)
+0.048
−0.45
(syst)
Les résultats sont illustrés surla gure1.12 : les ellipses représentent les ontours de
proba-bilités à 68%,95% et99% pour
φ
e
etφ
µτ
. Le uxφ
µτ
non-nul est enfaveur d'uneos illationà
5.3σ
.Fig. 1.12 Composantes
φ
µτ
en fon tion deφ
e
duux de neutrinossolairesν
B
déduites des uxmesurésparlestroisréa tionsCC,NCet ES(formeduspe trede
ν
Be
préditeparleSSM).Labandediagonale en pointillés représente le ux total de
ν
Be
prédit par le SSM englobant le ux total deν
Be
mesuréparSNOave laréa tionNC.Lestroisellipsesenpointillésreprésententles ontourssurφν
e
etφν
µ
ν
τ
à68%,95%et 99%C.L.([18℄).SNO aégalement her hé un éventuel eet jour-nuit (signature d'unepartie de larégion
LMA) : au une distorsionde spe tren'a étémiseenéviden e.
Phase II : L'année 2002 marque le début de la deuxième phase : 2 tonnes de sel ont été
ajoutéesdansl'eaupouraméliorerl'e a itédedéte tiondesneutrons(85%)ave laréa tion:
n +
35
Cl →
36
Cl +
X
γ
P E
γ
= 8.6MeV
L'addition de selpermet demesurer leuxtotal deneutrinos solairessansau une hypothèse
sur la dépendan een énergie du ux de
ν
e
. Ainsi, les événements NC sont séparés desévé-nementsCC et ES à partir de ritères indépendantsde l'énergie (isotropiede l'événement et
dire tionparrapportauSoleil)etilsutalorsdedéduireladistributiondesNC(gure1.13).
La dernièreétape deSNO onsisteraà utiliserun ompteurproportionnel àtritium.
L'e a- ité de déte tion des neutrons sera de
∼ 45
% maisil s'agira alors d'un omptage dire t desneutrons par laréa tion
n + He
3
→ p + t
Fig.1.13a)Distributiondesévénementsselon
β
14
,traduisantledegréd'isotropiedesévénementspour haqueréa tionES,CCetNC.b)Distributiondesévénementsenfon tiondeleurdire tionpar
rapport au Soleil. ) Distribution en énergie des événements pour
T
ef f
≥ 5.5MeV
etR ≤ 550cm
.Leslignesenpointillésreprésente lasommedetoutesles ontributionset leslignes ontinues
d'une analyse statistique ontrairement auxdeux phases pré édentes. Cettedernièreanalyse
devrait ommen er début 2005.
Lesderniers résultatsde SNOdatent de septembre 2003 [20℄ :
T
e
≥ 5.5MeV
etR ≤ 550cm
φ
SNO
CC
= 1.59
+0.08
−0.07
(stat)
+0.06
−0.08
(syst) × 10
6
cm
−2
s
−1
φ
SNO
ES
= 2.21
+0.31
−0.26
(stat) ± 0.10(syst) × 10
6
cm
−2
s
−1
φ
SNO
NC
= 5.21 ± 0.27(stat) ± 0.38(syst) × 10
6
cm
−2
s
−1
φ
SSM
ν
B
= 5.05
+1.01
−0.81
× 10
6
cm
−2
s
−1
Ils sont ohérents ave l'analyse pré édente et onduisent àun rapport:
φ
SNO
CC
φ
SNO
NC
= 0.306 ± 0.026(stat) ± 0.024(syst)
prouvant ainsil'os illation desneutrinos solaires. Les résultats obtenus en utilisant laforme
du spe tre de neutrinosprédit par leSSM (spe tresCC et ES) sont en a ord ave l'analyse
sans sel.
Le tableausuivant [21℄ résumelestauxmesurés parles diérentesexpérien esnormalisés
parlaprédi tionduSSM(ave erreursexpérimentales).PourlasolutionLMA(gure1.14),la
probabilitédesurviedes
ν
e
pourE>2-3MeVestde∼ 30
% equiest ohérentave lesrésultatsCC
SNO
(ν
B
)etHomestake(ν
B
+ν
Be
);pourlesfaiblesénergies,elleaugmentejusqu'à∼ 60
%( ontrairement àlasolutionLOW)d'oùledé itmoinsimportantobservéparlesexpérien es
au gallium (
ν
pp
). Expérien e neutrinosR
données/SSM
HOMESTAKEν
Be
+ ν
B
0.34 ± 0.03
GALLEX-GNO /SAGEν
pp
(ν
B
+ ν
Be
)
0.55 ± 0.03
SUPER-KAMIOKANDEν
B
0.47 ± 0.02
SNOν
B
CC0.35 ± 0.02
ES0.47 ± 0.05
NC1.01 ± 0.13
L'analyse du spe tre ave sel ombinée à l'analyse jour-nuit de la phase sans sel permet
de mettredes limites surles paramètres d'os illation illustrés sur les gures 1.15et 1.16. Le
meilleur ajustement estobtenu pour [20℄:
∆m
2
= 4.7 ∗ 10
−5
eV
2
tan
2
θ = 0.43
Les résultats de SNO apportent ainsi la preuve de l'os illation des neutrinos solaires
in-dépendamment des modèles. Combinés aux résultats des expérien es radio himiques et de
Super-Kamiokande, lasolutionLMAesttrèsfortementfavorisée,lasolutionLOWmaisaussi
lasolutionSMAquiapparaissait ommelasolutionlaplusprobableaumomentdela
on ep-tion de l'expérien e(
∼ 1990
) sont éliminées.Le meilleur ajustement estobtenu pour [20℄:Cl+Ga+SK(analyse jour-nuit)
SNO(analysejour-nuit+analyse ave sel) :
∆m
2
= 6.5 ∗ 10
−5
eV
2
R(Cl)+R(SK)
R(Ga)
0.235
0.817
5 MeV
10 MeV
Fig.1.14 Probabilitédesurviedes
ν
e
pourlasolutionLMA(enfon tiondeEenMev)Fig. 1.15 Contours obtenus ave SNO
in- luant les analyses sur le spe tre jour-nuit, la
mesure desux CC, ES et NC ave le sel sans
ontraintesurlaformeduspe treen
ν
B
etavele ux hep xé (2003).Le meilleur ajustement
est obtenupour
∆m
2
= 4.7 ∗ 10
−5
eV
2
, tan
2
θ =
0.43
.Fig.1.16Contoursobtenusave lesrésultats
deSNO(jour-nuit+analyseave sel) ombinés
auxexpérien es radio himiques(Cl,Ga) et SK.
Lemeilleurajustementestobtenupour
∆m
2
=
1.4 Les derniers tests
L'expérien eKamLand (Japon) a tuellement en oursdevrait reproduirel'os illation des
neutrinos solaires sur Terre et ontraindre davantage la région des paramètres LMA. Une
autre expérien eBorexino(Gran Sasso) devraitfournirlapremière mesuredire tedu uxde
ν
Be
.KamLAND KamLAND (Kamioka Liquids intillator Anti-NeutrinoDete tor) est une
ex-périen e de disparition destinée à étudier l'os illation des
ν
e
produits par des réa teursnu- léaires. Le déte teur est pla é sur le site de Kamiokande et les
ν
e
provenant des réa teurssitués aux alentours par ourent en moyenne 180 km.Cette distan e ( ompte tenu de
Eν
e
)est susante pour permettre à KamLAND de valider la solution LMA de l'os illation des
neutrinos solaires(dans l'hypothèse de l'invarian e sousCPT).
Ledéte teur(gure1.17)estunballonde13m dediamètre ontenant 1000tde
s intilla-teur liquide. La réa tion
ν
e
+ p → e
+
+ n
permet de déte ter les neutrinos d'énergie
supé-rieure à 1.8MeV. Ladéte tiondu neutronsefaitpar l'observationdes
γ
de2.2MeV produitlors dela aptureduneutronpar unproton
n + p → d + γ
. La oïn iden eentreladéte tiondu
e
+
(annihilation)et ladéte tiondu neutronsuiteàsathermalisationidentie leneutrino.
Fig.1.17 Shémadudéte teurKamLAND.
La onstru tiondudéte teurdémarreen2000etKamLanddonnesespremiersrésultatsen
Dé embre 2002(prisededonnéesdu4Marsau6o tobre2002,[22℄).Lenombred'événements
ν
e
observés(N
obs
) estde 54 ave unbruit de fond (N
bdf
) estimé à1 ± 1
alors quele nombrede:
R =
N
obs
− N
bg
N
MC
R = 0.611 ± 0.085(stat) ± 0.041(syst)
in ompatibleà 99.95% ave une propagation desneutrinossans os illation (gure1.18).
Les solutions SMA, LOW et JUST SO prédisant une faible rédu tion de
ν
e
, seule lasolutionLMA est onsistante ave les résultats.La gure1.19 montreles limites à95% C.L.
surles paramètres d'os illation
∆m
2
, sin
2
2θ
obtenues par KamLAND en 8 mois de prise de
données.L'analysedutauxd'événementspermetd'ex lureunerégionà95%C.L.;l'analysedu
spe tredesévénementsobservéspermetalorsdedélimiterunerégionpermisepourl'os illation
ν
e
→ ν
x
qui ontraintlasolutionLMA.Le meilleurajustement desrésultatsdeKamLand estobtenupour ([22℄) :
∆m
2
= 6.9.10
−5
eV
2
sin
2
2θ = 1 (E
seuil
= 2.6MeV)
Fig.1.18Enhaut,prédi tionduspe trede
ν
e
in luantla ontributiondesν
geo
(neutrinosprovenantdeladésintégrationdanslaTerredeUetTh)etdubruitdefond.Enbas,spe tredes
ν
e
obtenuparKamLand:laligneennoir orrespondauspe tresansos illationtandisquelaligneenbleu orrespond
au spe tre attendu dans l'hypothèse d'une os illation pour les événements d'énergie supérieure à
2.6M eV
.D'autrepart, dansle adreduformalisme à troissaveurs, laprobabilité d'os illationa la
formesuivante :