L ENTHÉRIC
Géométrie des courbes. Sur la recherche des asymptotes des courbes algébriques, et, en particulier, de celles de l’hyperbole
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 17 (1826-1827), p. 79-83
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ASYMPTOTES DES
COURBES.
79dont il
s’agit ;
et pourtant il n’estjamais
venu àl’esprit
deper-
sonne d’en cunclure qne la distance entre deux
parallèles
est in-déterminée ;
et si l’onobjectait
que du moins cette distance estalors indéterminée quant à sa
situation
nous observerions que ce n’est pas la situation mais bien lalongueur
de cette distance que la for-mule dont nous
parlons
est destinée à faire connaître.GÉOMÉTRIE DES COURBES.
Sur la recherche des asymptotes des courbes
algébriques, et ,
enparticulier, de celles de l’hyperbole;
Par M. LENTHÉRIC, docteur ès sciences , professeur
demathématiques
etde physique
aucollége royal
deMontpellier.
IL
y aquelques
années que laplupart
des auteurs de traités degéométrie analytique ,
pour prouver l’existence des asymptotes del’hyperbole
et en fixer laposition, employaient
le raisonnement que voici :soit , disaient-ils ,
’l’équation
de lacourbe ;
on en tire80 A S Y M P T O T E S
or , on peut
toujours prendre
x assezgrand
pour que la fractiona x
devienne moindrequ’une quantité donnée ,
sipetite qu’on
vou-dra la supposer ; le facteur radical tend donc sans cesse
à devenir
l’unité ;
et par suite la courbe tend sans cesse à se confondre avecle
système
des deux droites données parl’équation
Il n’est pas difficile de montrer combien ce raisonnement est fautif.
Concevons,
eueffet ,
que l’ontransporte l’origine
à l’un dessommets,
l’équation
de lacourbe
deviendrad’où on tirera
Or,
onpeut toujours prendre x
assezgrand
pourrendre a x
sipetit qu’on
levoudra ,
et par suite le facteur radical si voisinqu’on
voudra de
l’unité ; donc ,
en raisonnant commeci-dessus ,
on setrouverait conduit à conclure que les
asymptotes
de la courbe ontpour
équation
communede sorte
qu’alors
cesasymptotes
se trouveraient secouper
à l’undes sommets.
On est
aujourd’hui plus rigoureux,
et l’onemploie généralement,
pour la recherche des asymptotes le
développement
en série dela valeur de l’ordonnée en fonction de
l’abscisse.
CPtteméthode ,
outre la
rigueur ,
offre encorel’avantage
des’appliquer
indistincte-8I
DES COURBES.
ment à toutes les
courbes ;
mais il faut convenirqu’elle
est bien peu élémentaire etqu’elle
ne convientguère
enparticulier
à unenseigne-
ment
duquel
estformellement
exclu ledéveloppement
de la formule du binôme dans le cas del’exposant
fractionnaire. Il ne faut pas d’ail- leurss’appuyer
trop sur les séries dans unenseignement
où il estimpossible
de traiter de cequi
les concerne avec tout le déve-loppement
convenable.On peut heureusement
parvenir
auxéquations
des asymptotes del’hyperbole
et même d’ungrand
nombre d’autres courbes al-gébriqne5 ,
à l’aide d’unprincipe
facile àétablir, qui
peut être d’uneutile application
en d’autres rencontres , etqu’on
peut énon-cer comme il suit :
THÉORÉME. Lorsqu’un
radical dedegré quelconque affecte
la somme de deux
quantités,
l’une constante et l’autrevariable ,
on peut
toujours prendre la quantité
variable assezgrande
pourque l’altération
qu’éprouvera
laquantité radicale,
par la suppres- sion du terme constant , tombe au-dessous d’unequantité donnée,
si
petite qu’on
voudra la supposer.Démonstration. Soient z le terme
variable ,
k le terme cons-tant , n le
degré
du radical et a unequantité
donnée sipetite qu’on
voudra. Il faut prouver
qu’on peut’ toujours prendrez
assezgrand
pour satisfaire à
l’inégalité
On tire de
là,
eneffet ,
ou, en élevant les deux membres à la
n.ième puissance,
eteffaçant
z de part et d’autre
82
ASYMPTOTES
DES COURBES.or, cette
inégalité
sera évidemmentsatisfaite,
pourvu que l’on prenne seulement z de manière àavoir
ce
qui
donnevaleur
qui
ne serajamais
infinie tantque 03B4
ne sera pas tout-à- fait nul.Il suit de là que, toutes les fois que la valeur de l’ordonnée d’une courbe en fonction de l’abscisse pourra être mise sous la forme
cette courbe aura une
asymptote , donnée
parl’équation
En
effet ,
endésignant ,
pour une même abscissedonnée,
par yl’ordonnée
de la courbe et paryf
celle de tadroite,
cette der-nière pourra être écrite ainsi
d’où
or , il résulte de notre théorème
qu’on
pourratoujours prendre
laquantité
variable(m’x+g’)n
etconséquemment
l’abscisse x assezgrande
pour rendre le second membre de- cetteéquation ,
et par suitey-y’, plus petit qu’une longueur donnée, quelque petite
qu’on
la suppose ; donc onpeut toujours assigner
une abscisse de la courbe(i)
dontl’ordonnée
ne diffère de l’ordonnée correspon-QUESTIONS PROPOSÉES.
83dante de la droite
(2)
que d’unelongueur
moindrequ’une
lon-gueur
donnée ,
sipetite qu’on
veuille laprendre ; donc,
eneffet ,
la droite
(2)
est asymptote de lacourbe (i).
L’application
de ceci au casparticulier
deslignes
du secondordre est trop facile pour que nous
croyions
nécessaire de nous y arrêter.QUESTIONS PROPOSÉES.
Problème de géométrie descriptive.
CONSTRUIRE rigoureusement
la droitequi
coupe à la foisquatre
droites données dansl’espace ,
noncomprises
deux à deux dansun même
plan ?
Problème de statique.
On veut
construire
une chaîneinextensible ,
d’unpoids
varia-ble, destinée
à êtresuspendue
librement par ses deux extrémités.De chacun de ses
points
doiventpendre
verticalement d’autres chaînes d’unpoids
constant et connu, pourchaque
unité de lon-gueur , mais d’une
longueur variable
tellequ’elles
viennent tou-tes se terminer à une même horizontale donnée.
On suppose en outre que chacune de ces dernières chaînes doit porter à son extrémité inférieure un
poids
constant etdonné,
et ondemande r.0 suivant
quelle
loi doit varier lepoids
de lapremière
chaîne pour
qu’elle présente
dans toute salongueur,
uneégale
ré-sistance à la rupture ; :1.0 suivant
quelle
loi variera sonpoids
en sesdifférens
points;
3.° enfinquelle
est la courburequ’elle
affectera(*) ?
(*) C’est ici, à peu près , le problème des ponts suspendes. Les chaines
verticales sont les barres de fer qui soutiennent le tablier; et les poids
constans placés au bas de ces chaînes représeateat ce que pèsent les divers élémens de ce tablier.