A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
E. C OSSERAT
Sur la cyclide de Dupin
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 1resérie, tome 6, no2 (1892), p. F1-F7
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F.I
SUR
LA CYCLIDE DE DUPIN,
PAR M. E.
COSSERAT,
Astronome-Adjoint à l’Observatoire de Toulouse, Chargé d’un Cours complémentaire à la Faculté des Sciences.
I. - Fornaulcs nelatices à la
cyclide générale
deDupin, rapportée
à ses
liérncà de
courbure.La
cyclide
deDupin
doit êtrecomptée parmi
lesplus remarquables
dessurfaces
particulières ;
nous allons montrer comment onpeut
aisément con-stituer,
àl’égard
de cettesurface,
un Tableau de formulesanalogue
à celuique l’on trouve pour
l’ellipsoïde
au Tome II(p. 379
etsuiv.)
desLcÇons
deM. Darboux.
On sait
( ~ )
que l’on obtient la mêmecyclide générale
deDupin,
soit encherchant
l’enveloppe
de lasphère
où
x’, y’
sont des fonctionsde u,
définies par leséquations
soit en cherchant
l’enveloppe
de lasphère
où
x", z’"
sont des fonctionsde Pt,
définies par leséquations
(i ) D.1RBOU!i, Leçons sur la théorie générale des surfaces, t. II, p. 268.
Cette
proposition
deDupin permet
de trouversimplement
les expres- sions des coordonnéesrectangulaires
d’unpoint
de la surface en fonction desparamètres u1
et v, . Il enrésulte,
eneffet,
que les coordonnées d’unpoint
de la surface satisfont auxquatre équations compatibles
que l’on résout immédiatement en
remarquant
que l’on obtient uneéqua-
tion linéaire en retranchant la
première
et la troisièmeéquation.
Posons
Il vient
La surface est
rapportée
à seslignes
decourbure,
en vertu de lasignifi-
cation
géométrique
desparamètres
u et v; cela résulteraaussi, d’ailleurs,
de ce
qui
va suivre.Remarquons qu’il
serait bien facile de transformer lesexpressions de x,
y, z sans
changer
les courbescoordonnées,
defaçon
à obtenir des fonctions rationnelles des nouveauxparamètres
et à mettre ainsi en évidence larepré-
sentation de la surface sur le
plan.
Appliquons
maintenant les considérationsdéveloppées
par M. Darbouxt.
Il,
p.376
etsuiv.)
au calcul des fonctionsqui
interviennent dans les formules de Codazzi.On trouve, pour définir le carré de l’élément
linéaire,
yles formules
en posant
Calculons les
quantités D, D’,
D" définies par l’identitéIl vient
Si l’on suppose que les axes des x et des y du trièdre
(T)
coïncidentavec les
tangentes
auxlignes
coordonnées( v)
et( u ),
on trouve ensuiteLes formules
(i) et ( 2 )
contiennent tous les éléments nécessairespour
l’étude
complète
de la surface.L’équation
desasymptotiques
serac’est-à-dire
Les rayons de courbure
principaux
auront pour valeursSur
chaque ligne
decourbure,
le rayonprincipal correspondant
resteconstant.
Il. -
Application
dcsformules précédentes.
Nl. 0. Bonnet a
démontré,
commeapplication
des formules de Co- dazzi1 ’ ),
que si une surface est telle que surchaque ligne
de courbure le rayonprincipal correspondant
à cetteligne
soit constant, la surface est unecyclide
deDupin.
Les formulesprécédentes permettent
d’arriver directe-ment à ce résultat.
Remarquons,
avec ~1.Bonnet,
que leslignes (u)
et(v)
étant leslignes
de courbure d’une
surface,
les axes des x etdes y du
trièdre(T)
coïncidantavec les
tangentes
auxlignes
coordonnées et l’élément linéaire étantpris
sous la forme les relations
permettent
de substituerR,
R’à q
et à p, dans leséquations
de Codazzi.On obtient ainsi le
système
(1) O. BONNET, Addition au Mémoire sur la théorie des surfaces applicables sur une surface donnée (Journal de l’École Polytechnique, XLIIe Cahier, p. t2o).
qui
contient toutes les relations existant entre les rayons de courbureprin- cipaux
et l’élément linéaire de la surface.Ceci
posé,
dans le casactuel,
nous pouvons choisir lesparamètres
u et ç,de
façon
que l’on aitPortons ces valeurs dans les deux
premières équations (3),
il vientdonc,
si l’ondésigne
par U une fonction de u et par V une fonction de v,on a
Il reste à voir si l’on
peut
déterminer les fonctions U et V defaçon
quela troisième des
équations (3)
soitvérifiée,
c’est-à-dire defaçon que
l’onait l’identité
Or,
si l’on différentie deux fois parrapport
à u, on trouveEn différentiant deux fois par
rapport
on trouve de mêmeIl en résulte que U2 et V2 ne
peuvent
être que deux trinômes du seconddegré
en u et vSi l’on substitue ces
expressions
dansl’identité,
on trouvedonc,
endésignant
par a,b,
k trois nouvelles constantes, engénéral,
U2et V2 ont les
expressions
suivantesLa surface cherchée est, par
suite, constituée,
ainsiqu’on
le voit immé-diatement,
par l’une des différentes formes de lacyclide
deDupin.
III. -
Surface
moyenne etdéveloppée
moyennede la
cyclide
deDupin.
Considérons la surface moyenne d’une
cyclide
deDupin (D),
c’est-à-dire la surface formée par le lieu du milieu 11e du
segment
limité par lescentres de courbure
principaux
de(D).
C’est une surface duquatrième
ordre
ayant
uneconique
double etquatre points doubles,
ces derniers àl’infini.
Les normales de la
cyclide
deDupin
rencontrent deuxconiques
focalesl’une de
l’autre ;
il en résultequ’il
existe sur(M)
unsystème conjugué
formé de
coniques
dont lesplans
sontrespectivement parallèles
à deuxplans
fixesrectangulaires.
Ce
système conjugué
est la trace sur(M)
desdéveloppables
de la con-gruence
formée par les normales de( D );
la surface(M) correspond
doncpar
orthogonalité
des éléments à une surface minima telle quel’image sphé, rique
de sesasymptotiques
coïncide avecl’image sphérique
deslignes
decourbure de
(D).
La surfaceadjointe
de cette surface minima aura mêmereprésentation sphérique
de seslignes
de courbureque(D)
et sera, par con-séquent,
une surface minimaà lignes
de courbureplanes
de M. 0. Bonnet.Donc : :
La
surface
moyenne de lacyclide
deDupin correspond
par ortho-gonalité
des éléments à lasurface adjointe
d’u, nesurface
minima àlignes de
courbureplanes
de M. O. Bonnet.F.7
Considérons maintenant la
développée
moyenne de lacyclide
deDupin (D),
c’est-à-dire la surfaceenveloppe
duplan
menéperpendiculai-
rement à
chaque
normale de(D)
aupoint qui
est àégale
distance descentres de courbure
principaux
relatifs à la normale considérée. Les nor-males de
(D)
rencontrant deuxcourbes,
il en résultequ’aux lignes
decourbure de la
cyclide
deDupin correspondent
sur sadéveloppée
moyenne des courbes formant unsystème conjugué; d’ailleurs,
cesystème conjugué
est formé des
lignes
decourbure, puisque
lacorrespondance
entre les deuxsurfaces est établie par
plans tangents parallèles ;
on peut donc énoncer le théorèmesuivant,
dû à M. Ribaucour : :La
cyclide
deDupin
ct sadéveloppée
moyenne ont mêmereprésen-
talion
sphérique
de leurslignes
de courbure.Il résulte de ce théorème la
proposition
suivante : :La
développée
moyenne de lacyrlide
deDupin
csc unesurface
donttoutes les