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Tableau 1. Bilan de la chasse du cerf au Québec de 1950 à 1975, à l'exclusion de Pile d'Anticosti.

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Rapport spécial 8

PROBLÉMATIQUE DE LA CHASSE DU CERF AU QUE-BEC Comité Consultatif sur le Cerf

Président: François Potvinl, ing. f.

Robert Jolyl, biologiste Michel Bélanger2, biologiste Jean-Marie Brassard', ing. f.

Stanley Georges2, biologiste Paul Lessard , biologiste

1

Direction de la Recherche Faunique

2

Direction de l'Aménagement et de l'Exploitation de la Faune

Direction Générale de la Faune

Ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche Québec, Canada

Mars 1977

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Dépôt légal: 3e trimestre 1977 Bibliothèque Nationale du Québec

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AVANT-PROPOS

Au cours des 15 dernières années, la récolte de cerfs au Québec a connu une baisse dramatique. Après s'être stabilisée autour de 10 000 prises annuellement de 1957 à 1961, elle a dépassé brusque- ment le cap des 16 000 en 1962, après quoi elle diminua presque sans arrêt jusqu'en 1973 pour atteindre moins de 3 500 cerfs. L'année suivante, la loi du mâle (buck law) fut implantée dans toute la pro- vince (sauf à l'île d'Anticosti) comme mesure temporaire, destinée à être modifiée après quelques années d'application (Moisan 1975).

Un premier groupe de travail fut formé dès 1974 afin d'étudier de nouvelles modalités de chasse. Suite à un lent départ à cause de nombreux changements survenus dans la composition de ce groupe, une nouvelle équipe, le Comité Consultatif sur le Cerf, fut mis sur pied par la Direction Générale de la Faune au début de 1976.

Son programme d'action, élaboré au cours des deux premières réunions du 13 août et des 21 et 22 septembre, comporte six points dont trois devaient être complétés pour le début de 1977. Ces trois points consistent à (1) analyser l'exploitation du cerf par la chasse et le statut de nos populations depuis 1950, (2) passer en revue les mo- dalités de chasse en vigueur dans les provinces et certains états du Nord-Est et (3) déterminer la situation récente de nos populations.

Ce premier rapport du comité passe en revue les trois points précités et constitue en quelque sorte la problématique de la chasse du cerf au Québec. C'est une étape indispensable avant d'entreprendre la réforme comme telle, qui sera l'objet du second rapport.

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TABLE DES MATIÉRES

AVANT-PROPOS SOMMAIRE SOMMANT

III IX XIII Chapitre 1 ANALYSE GLOBALE DU DÉCLIN DU CERF AU QUÉBEC 1

TRAVAUX ANTÉRIEURS 1

MATÉRIEL ET MÉTHODES

Récolte 4

Données de la station de Labelle 4

Données météorologiques 6

RÉSULTATS

Récolte 9

Données de la station de Labelle 22

Données météorologiques 29

DISCUSSION 37

Valeur des analyses 37

Cheminement du déclin au Québec 40

RECOMMANDATIONS 45

RÉFÉRENCES CITÉES 47

APPENDICES 52

Chapitre 2 RÔLE DE LA PRÉDATION DANS LE DÉCLIN DU CERF 73 AU QUÉBEC

BUT 73

MATÉRIEL ET MÉTHODES 73

RÉSULTATS 74

Analyse des données disponibles 74

Citations d'intérêt 82

DISCUSSION 83

CONCLUSION 84

BIBLIOGRAPHIE 84

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Chapitre 3 RÔLE DU BRACONNAGE DANS LE DÉCLIN DU CERF AU QUÉBEC 87

MÉTHODE 87

RÉSULTATS 87

Questionnaire sur le braconnage 87

Statistiques d'infractions 95

DISCUSSION 99

CONCLUSION 100

APPENDICE 101

Chapitre 4 MODALITÉS DE CHASSE DU CERF DANS LES PROVINCES 103 ET CERTAINS ÉTATS DU NORD-EST

MODALITÉS DE CHASSE 103

Nouvelle-Écosse 103

Nouveau-Brunswick 104

Ontario 104

Maine 105

New Hampshire 106

Vermont 106

New Jersey 107

New York 114

RECOMMANDATIONS 119

RÉFÉRENCES CITÉES 12Q

Chapitre 5 ANALYSE DE LA SITUATION DE NOS POPULATIONS 123 DE CERF DEPUIS 1971

MÉTHODE 123

Analyse de la récolte 123

Analyse du nombre de cerfs tués sur la 124 route

Analyse de l'évolution de l'abondance 124 du cerf dans quelques ravages

Analyse de la superficie totale occupée 124 par des ravages de cerf

RÉSULTATS 125

Analyse de la récolte 125

Analyse du nombre de cerfs tués sur 130 la route

Analyse de l'évolution de l'abon- 130 dance du cerf dans quelques ravages

VI

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DISCUSSION ET CONCLUSION 136

RECOMMANDATIONS 140

RÉFÉRENCES CITÉES 140

APPENDICE 143

VII

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SOMMAIRE

Le présent rapport vise au Chapitre 1 à décrire la situation générale du cerf au Québec au cours des 25 dernières années. Cette description s'appuie sur l'analyse de la récolte au Québec ainsi que dans les provinces et états du Nord-Est de 1950 à 1975, sur l'étude de la structure de population des animaux enregistrés à la station de Labelle et sur l'examen de certaines données météorologiques disponi- bles pour chaque hiver depuis 1950. C'est au Québec que les fluctua- tions dans la récolte furent les plus drastiques dans tout le Nord- Est. Au niveau provincial, la récolte record de 1962 représente une augmentation de 100 pour cent de la récolte moyenne pour la période étudiée, alors que dans les provinces et états voisins elle n'est que de 40 à 60 pour cent. La baisse qui suivit fut également la plus prononcée chez nous, atteignant 75 pour cent entre 1962 et 1973. Le nombre de prises n'a pas fluctué de la même façon entre les régions.

Dans Outaouais-Laurentides, le déclin dans la récolte se manifeste dès 1966; dans le Sud du Québec et le Bas-Saint-Laurent, il devient évident surtout à partir de 1969, alors que dans la Gaspésie il apparaît seulement en 1972.

Comme causeinitialedu déclin, l'analyse a révélé des taux de mortalité anormalement élevés dans Outaouais-Laurentides de 1962 à 1966, et il est indéniable que la surexploitation par la chasse a été le facteur prépondérant, pour plusieurs raisons: les baisses les plus fortes se sont produites dans les comtés les plus accessibles aux chasseurs; la rigueur des hivers ne peut être mise en cause car cette période a connu surtout des hivers moyens ou faciles; enfin, la présence de neige au sol durant la chasse coïncide avec les années de récoltes records. Des saisons plus hâtives et plus courtes ont alors été décrétées, ce qui aurait probablement permis à la population de se rétablir si n'étaient survenus des hivers plus rigoureux. En effet, depuis 1970, six hivers sur sept sont plus rigoureux que la moyenne dans Outaouais-Laurentides. Cette situation s'est manifestée récemment dans tout le Nord-Est et est reliée à la tendance générale du climat au refroidissement.

Les autres régions du Québec partagent certains points en commun avec Outaouais-Laurentides. Ainsi, la présence de neige au sol a favorisé partout une récolte record en 1962. Dans le Sud du Québec, la baisse fut la plus forte au Québec et une surexploitation est éga- lement probable. Les deux années d'exploitation record ont été sui- vies d'hivers rigoureux, mais la tendance récente marque un retour à des conditions normales qui devraient entraîner un rétablissement pro- gressif de la population. Dans le Bas-Saint-Laurent, région qui pos- sède les conditions climatiques les plus difficiles, la tendance

est à des hivers plus rigoureux, tout comme dans Outaouais-Laurentides.

La Gaspésie pour sa part offre un portrait tout à fait différent:

dans ce cas, la période d'abondance des années '60 correspond à des hivers faciles et, plus récemment, il y a une tendance à des hivers plus près de la normale, ce qui fait que la récolte est revenue au niveau des années '50.

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De façon globale, on semble assister à une récession graduelle vers le sud de la limite nord de l'aire de répartition du cerf. Les hivers plus rigoureux des années récentes en sont la raison immédiate, mais la détérioration globale des conditions d'habitat du cerf semble en être la cause fondamentale. Notre programme de recherche et d'aménagement

pour les prochaines années doit viser une approche globale au problème.

Il faudra entre autres agir avec prudence pour libéraliser les modalités de chasse, intensifier nos efforts d'aménagement de l'habitat et tra- vailler en priorité dans les secteurs à meilleur potentiel.

Au Chapitre 2, dans le but de jeter plus de lumière sur le rôle de la prédation dans le déclin du cerf, une recherche bibliogra- phique et une analyse de diverses données (loups et coyotes sur le marché des fourrures, loups et coyotes dans le cadre du contrôle des prédateurs, loups et coyotes enregistrés sur la fiche du gros gibier, succès de chasse au Québec, évolution des populations de cerf, chiens enregistrés sur la fiche du gros gibier) nous ont permis de conclure que la prédation n'a pas été le facteur primordial dans l'amorce du déclin du cerf au Québec. En effet, on ne note aucune augmentation drastique des prédateurs au moment de l'amorce du déclin et, de plus, l'on a décelé un déclin dans le Bas-Saint- Laurent et la Gaspésie alors que l'on notait une absence ou presque de prédateurs dans ces régions. Nous constatons un débalancement entre la population de prédateurs et celle de cerf dans les années qui suivirent l'amorce du déclin. Ce débalancement est explicable par une réaction non spon- tanée.-de baisse de la population de prédateurs, et ce malgré le pro- gramme de contrôle d'alors. Aujourd'hui encore, surtout à cause de l'invasion progressive du coyote et de la présence grandissante des chiens domestiques à proximité des ravages (l'enregistrement des captures sur la fiche du gros gibier a diminué dans les zones parti- culièrement fréquentées par les loups), on note un certain débalan- cement entre les prédateurs et le cerf. Il nous apparaît donc normal que la suite logique de ce travail devrait être de se pencher sur l'établissement de modalités de contrôle rationnel (pression excessive des prédateurs sur les proies), de façon à permettre une répercussion pratique des efforts à produire ce travail. Ceci devra cependant être fait en gardant à la mémoire que des plans d'actions semblables seront mis de l'avant dans la mesure du possible pour minimiser l'impact de tous les facteurs susceptibles de mettre en péril nos populations de cerf.

Au Chapitre 3, dans le but de jeter plus de lumière sur le rôle du braconnage dans le déclin du cerf, l'analyse d'un questionnaire sur le braconnage présenté aux chasseurs lors de leur passage à la station de prise de données biologiques de Labelle et l'analyse des statistiques d'infractions concernant le cerf depuis 1955 nous ont permis de conclure que le braconnage n'a pas été le facteur primor- dial dans l'amorce du déclin du cerf au Québec. Le braconnage était déjà à la baisse au moment de l'amorce du déclin. Nous constatons tout de même qu'une extrapolation à l'échelle du Québec à partir du ques- tionnaire sur le braconnage nous révèle qu'au moment de l'amorce du

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déclin, plus de 3 000 cerfs n'étaient pas enregistrés, ce qui repré- sente plus de 25 pour cent de tous les cerfs abattus par la chasse légale. De plus, ces 3 000 cerfs ne sont qu'une partie des cerfs non-enregistrés puisque les chasseurs sans permis et la chasse à des fins commerciales ne sont pas impliqués dans notre compilation.

Cela biaisait donc l'interprétation des données en vue d'établir les saisons de chasse ultérieures.

Heureusement, l'analyse de ce questionnaire nous révèle que le braconnage est à la baisse. En effet le non-enregistrement diminue progressivement de 27,8 pour cent pour la période 1955-59 à 4,7 pour cent pour la période 1970-74. Ceci est d'ailleurs confirmé par l'analyse des statistiques d'infractions qui révèlent que, compte tenu d'un nombre relativement stable d'agents de conservation entre 1964 et 1976, le nombre moyen de causes diminue progressivement de 714 pour 1957-58 à 1959-60 à 158 pour 1970-71 à 1974-75. L'on note d'ailleurs une baisse similaire pour l'orignal, et ce même si cette espèce n'a pas connu de déclin.

Le braconnage a donc joué un rôle suite à l'amorce du déclin puisque, tout comme

pour la

prédation, une population déjà réduite est d'autant plus sensible à tous les, facteurs susceptibles de la réduire davantage. Il nous est cependant permis de croire en un avenir plus facile des cerfs face à cette activité. Comme notre recherche à l'aide d'un questionnaire ne s'adressait qu'à des chas- seurs de Montréal et des Laurentides, nous croyons qu'il serait bon de l'étendre à l'ensemble des chasseurs québécois, de façon à confirmer les conclusions tirées et à déterminer, s'il y a lieu, les secteurs où un contrôle plus intensif s'avérerait nécessaire.

Le Chapitre 4 passe en revue les modalités de chasse en vigueur dans les provinces et certains états du Nord-Est. Ces moda- lités varient beaucoup suivant les endroits. C'est ainsi qu'en Ontario, au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse, au Maine et au New Hampshire, la chasse du cerf de n'importe quel sexe est permise sans restriction du nombre de permis disponibles aux chasseurs. Au Vermont, la loi du mâle est en vigueur depuis plusieurs années durant la saison de chasse régulière. Cependant, les animaux des deux sexes sont permis durant la période de chasse à l'arc. Les états du New Jersey et de New York utilisent des modalités de chasse plus raffinées que les autres, étant donné qu'il y a des quotas fixés par zone sur le nombre de femelles adultes à prélever. Le contrôle du nombre de femelles adultes à prélever se fait par l'intermédiaire d'un nombre prédéterminé de permis disponibles pour les cerfs sans panache.

Le Chapitre 5 examine la situation récente de nos populations de cerf. Après trois années d'instauration de la loi du mâle au

Québec, il nous paraît évident que, dans certaines régions, notamment la Gaspésie, le Bas-Saint-Laurent et certaines zones de chasse dans Ou- taouais-Laurentides, les populations n'ont pas changé et qu'en plus, dans le Bas-Saint-Laurent, elles seraient même encore à la baisse.

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Il est certain que d'autres facteurs de mortalité (rigueur des hivers, préaation, braconnage et élimination progressive de l'habitat d'hiver par les interventions humaines ou l'épidémie de tordeuse) empêchent les populations de se rétablir. Seules la région du Sud du Québec et la zone F-2 dans Outaouais-Laurentides ont des populations en expansion.

Même si l'effet de la loi du mâle n'a pas provoqué une augmentation des populations dans la plupart des régions de la province, il reste quand même que cette restriction de la chasse a sans doute empêché de dé- grader davantage la situation toujours précaire du cerf au Québec.

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SUMMAR,/

In Chapter 1, an analysis of the general status of deer in Québec during the last 25 years is made. This analysis is based on the annual harvests in Québec and the northeastern provinces and states from 1950 to 1975; on a study of the population structure of the deer regis- tered at the Labelle check station; and on available winter meteorological data since 1950. The most drastic harvest fluctuations in the Northeast occurredInQuébec. The record harvest which was taken in this province in 1962 represents an increase of 100 per cent over the mean harvest of the period studied, whereas in neighbouring provinces and states only a 40-60 per cent increase was noted. In the decade that followed, Québec also recorded the most drastic decline in annual harvests, being of 75 per cent between 1962 and 1973. The harvest decline did not coeur simultaneously throughout the province. It first became evident in the Outaouais-Laurentides region in 1966, followed by the Southern Québec and Lower St. Lawrence regions in 1969, and finally became apparent in the Gaspé Peninsula by 1972.

Based on the analysis of the results obtained at Labelle, which revealed abnormally high mortality rates during the period 1962-66, in addition to the facts that the most drastic harvest decreases occurred in the more accessible counties and that the years when snow fall during the hunting season had been recorded coincided with record harvest years, it was concluded that the predominating factor which initiated the decline was over-harvesting. The possibility that the decline could be attributed to high winter mortality was ruled out since meteorological reports showed that regional winter conditions during this period had been no harsher (and in some cases even milder) than the normal.

Earlier and shorter seasons, which were then implemented would have undoubtably favored an increase in the population, had it net been for the effects of severe winters which have occurred in the province in recent years. In effect, since 1970 six out of seven winters have been more severe than the normal in the Outaouais- Laurentides region. This tendancy is also true for the Lover St.

Lawrence region. In the Gaspé Peninsula, after relatively warmer winters in the sixties, conditions have reverted back tc harsher, but nevertheless to the normal, since the seventies. The only exception is in Southern Québec, where winter conditions have remained more or less stable for the last decade. This general tendancy towards a cooler climate in recent years has aise been noted throughout the Northeast, with the resulting effect that it appears that the northern limit of the deer range is receding southern.

While cooler climatic conditions in recent years is seen to be the major factor limiting deer expansion in our province, the general degradation of deer habitat (forest exploitation, spruce budwormepidemics) is also considered an important contributing factor. In order to minimize the effects of harsh winters, it is evident that our immediate research and management programs must aim at preserving and improving deer winter habitat. Priority should be given to sectors which offer the best potential.

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Chapter 2 looks at the effect of predation on the deer decline.

This study is based on a review of available literature as well as an analysis of the following data: the annual abundance of wolf and coyote pelts on the fur market; the number of wolves, coyotes and dogs taken during predator control programs; the annual deer hunting success; and the overall evolution of our deer population. This

study concluded that predation was not a factor which initiated the deer decline. This is evident when considering that deer abundance

decreased abruptly even in areas such as the Lower St. Lawrence and Gaspé Peninsula regions, where natural predators were virtually absent.

In the other regions, predator densities did not increase substan- tially at the onset of the decline. In the years following the decline however, the predator population appears to have been out-of-balance with that of the deer. In spite of an expensive control program, predator populations have net diminished appreciably. While it is true that in areas where wolves are present their number seems to have diminished in recent years, the incidence of coyote and dogs taken in and around deer yards has increased. Implementationofrational predator control methods is recommanded.

Chapter 3 studies the impact of poaching on the deer decline. This study was based on an analysis of a survey conducted at the Labelle check station during the hunting season and on the annual number of infractions related to poaching reported by game wardens since 1955. By extrapolation of the results of the survey te the provincial level, it was estimated that for the period 1955-59 more than one fourth of all deer shot during the hunting season were not registered, and that by the period 1970-74 the incidence of non- registered kills had dropped to 4.7 per cent of the recorded harvest.

It should be kept in mind that these figures are considered conser- vative estimates since neither hunters without permits, nor commer- cial poaching were considered in this survey. The number of poaching infractions also diminished progressively during this period from an annual average of 714 for the years 1957-58 to 1959-60 to 158 for the years 1970-71 to 1974-75. A similar decrease was also noted for moose over this period, even though this species has net declined.

It was concluded that poaching was on the wane well before the beginning of the deer decline, and is not the initiating factor.

However like predation, poaching undoubtably contributed in aggra- vating the situation since any mortality factor becomes increasingly important as a population diminishes. It is recommanded that a province wide survey be undertaken in order to confirm these con- clusions as well as to localise areas where poaching is still extensive, and a more stringent control is needed.

Chapter 4 describes the various hunting regulations applied in the provinces and some states of the Northeast. In Ontario, New Brunswick, Nova Scotia, Maine and New Hampshire, either-sex deer

hunting is allowed with no restriction on the number of permits issued.

The buck iaw has been in force in Vermont many years during regular hunting season but either-sex hunting is permitted during a special

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bow season. New Jersey and New York use more refined techniques based on adult female quotas by zone. To achieve this a predetermined number of permits is issued for antlerless deer.

Chapter 5 looks at the recent status of our deer population.

After three years of a buck-only season, it is evident that in certain regions notably the Gaspé Peninsula, and some hunting zones in the

Outaouais-Laurentides region, no change in the populations have occurred.

Furthermore, it appears that the population in the Lower St. Lawrence region is still decreasing. Other mortality factors (severe winters, predation, deterioration of available habitat) preclude the population from increasing. The southern Québec region and the hunting zone F-2 in Outaouais-Laurentides are the only areas with expanding populations.

Although the buck law did not bring about the expected increase in the populations for most of Québec, it probably had a positive effect in preventing further deterioration of the present precarious deer situation in Québec.

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Chapitre 1

ANALYSE GLOBALE DU DÉCLIN DU CERF AU QUÉBEC*

Ce premier chapitre contient une analyse de la récolte au Québec et dans les provinces et états voisins de 1950 à 1975, une étude de la structure de population des animaux enregistrés à la sta- tion de Labelle et enfin un examen de certaines données- météorologiques disponibles pour chaque hiver depuis 1950. Faute de temps, nous n'a- vons pu aborder comme prévu l'étude des changements d'habitat sur- venus au cours de cette période mais nous entendons le faire ulté- rieurement. Pour sa part, l'analyse de la prédation et du bracon- nage comme causes possibles du déclin fait l'objet des Chapitres 2 et 3.

Je tiens à remercier tous ceux qui ont participé à ce projet: Mireille Lépine, technicienne de la faune, Guy Chouinard et France Vézina, étudiants, ainsi que Gilles Ayotte, technicien de la faune, pour la compilation des résultats; Doris Cooper, sténo- dactylo, pour la dactylographie du manuscrit; Clermont Lizotte, Jacinthe Bouchard et Jean Berthiaume, techniciens en arts graphi- ques, pour le dessin des figures.

TRAVAUX ANTÉRIEURS

La présence du cerf en assez grand nombre dans toute la partie sud du Québec représente un phénomène récent. C'est l'ou- verture des forêts pour la coupe du bois et pour l'agriculture qui a entraîné l'augmentation des populations surtout entre 1800 et 1900 (Duguay 1948, Anon. 1956, Huot 1973:15, 1975).

Plus récemment, en 1948, Duguay dresse le tableau sui- vant de la situation générale du cerf au Québec. En Gaspésie, l'espèce est en expansion depuis 1940. Il en est de même dans le Bas-Saint-Laurent, où l'habitat est considéré favorable. Dans le Sud du Québec, on assiste à des augmentations ou des diminutions selon les endroits. Enfin dans Outaouais-Laurentides, la popula- tion demeure en général stationnaire, sauf dans Pontiac où elle est, en régression.

Les premiers travaux de recherche comme tels semblent avoir débuté vers 1950, de même que les premières compilations concernant la récolte légale (Anon. 1952). En 1956, on mentionne que les plus grandes densités se rencontrent dans les comtés de Labelle, Argenteuil, Rimouski et Témiscouata, que la population s'accroît rapidement en Gaspésie mais que la situation semble pré- caire par contre dans le Sud du Québec (Anon. 1956).

* François Potvin.

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Mainguy (1963a,b, 1964) produit des rapports annuels pour les saisons de chasse de 1961, 1962 et 1963. Il élimine la possibilité d'une diminution du troupeau en 1963 et attribue la baisse de 1962 à 1963 aux prises records de 1962, à la rigueur de l'hiver 1962-63 et aux con- ditions défavorables pendant la saison de 1963. Après avoir analysé les données de la station de Labelle pour 1967, Moisan (1967) suggère de raccourcir la saison et de la retarder pour diminuer l'abattage des faons et des femelles. Il s'interroge à savoir si le nombre élevé de faons par femelle adulte pour cette année s'explique par une producti- vité élevée ou, au contraire, par une plus grande vulnérabilité des faons à cause des conditions climatiques particulières qui ont prévalu durant la saison de chasse. Il émet enfin l'opinion que la situation n'est pas aussi dramatique qu'on a voulu le laisser croire.

 la suite de la saison de 1967, Pimlott (1969) est mis sous contrat par le ministère pour enquêter sur le déclin du cerf dans la région du nord de Montréal (Outaouais-Laurentides). Son étude à court terme, basée surtout sur des interviews et sur quelques visi- tes de ravages, l'amène à formuler une hypothèse fort intéressante sur les causes du déclin dans ce secteur. Selon lui, les hivers ri- goureux de 1958-59 et 1959-60 ont tout d'abord préalablement réduit la population. De 1962 à 1965, il semble par ailleurs qu'on a surex- ploité par la chasse une population déjà réduite, car la baisse dans la récolte a été plus marquée dans les comtés les plus accessibles (Bider et Pimlott 1973). Des saisons longues accompagnées de chutes de neige hâtives ont favorisé une telle surexploitation. En outre, les populations de loups très basses dans ces régions suggèrent la chasse plutôt que la prédation comme facteur primordial influençant la population de cerf. Malgré tout, la prédation a pu avoir comme effet d'accélérer le déclin. Pimlott recommande entre autres l'ins- tauration de la loi du mâle combinée à l'émission de permis de groupe pour contrôler la prise de cerfs sans panache. Il insiste également sur la primordialité, au cours des 20 ou 30 prochaines années, d'aménager l'habitat des ravages d'hiver et mentionne enfin qu'il se peut que, dans une bonne partie de l'aire de répartition du cerf dans les comtés au nord de Montréal, il soit impossible de maintenir une population chassable.

Stephenson (1973) est par la suite mis sous contrat à son tour de 1968 à 1970 pour entreprendre des travaux de recherche et d'aménagement dans la môme région. Il s'occupe de la station de Labelle en 1968 et 1969, survole plusieurs ravages au cours des deux hivers suivants, conduit des inventaires terrestres dans quatre ra- vages importants, mesure les caractéristiques d'enneigement des deux hivers et enfin examine près d'une centaine de carcasses de cerfs. Il constate tout d'abord que la condition physique des ani- maux récoltés semble excellente mais qu'on observe depuis 1959 un débalancement du sexe-ratio des adultes en faveur des femelles.

Cette situation unique dans le cas d'une chasse libre dépend pro- bablement d'une saison trop hâtive, ce qui fait que la majorité des animaux sont tués avant le rut, période durant laquelle les mâles deviennent généralement beaucoup plus vulnérables. Pour y pallier il recommande, tout comme Pimlott (1969), l'implantation du permis

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de groupe. Il explique le déclin sensiblement de la même façon que ce dernier. Pour lui, la population de cerfs a augmenté dans les années '50 à la suite de conditions d'hiver favorables et de-pertes peu élevées par la chasse et la prédation. Tout le Nord-Est a par la suite connu des déclins qui ne peuvent avoir qu'un facteur de mortalité en commun: les hivers rigoureux. La population a alors été soit réduite directement soit ramenée à un point où les autres facteurs de mortalité ont pu entraîner un déclin. Plus récemment, les hivers 1968-69 et 1969-70 ont été modérément rigoureux et, com- binés aux autres facteurs de mortalité, peuvent avoir empêché un accroissement de la population.

Bouchard et Huot (1973) produisent un rapport global ana- lysant les données recueillies aux stations biologiques dans

toute la province de 1969 à 1972. Après avoir souligné la disparité des données entre les régions, ces auteurs suggèrent les mesures qu'il serait utile de conserver pour l'avenir, en plus de celles déjà contenues sur la fiche du gros gibier. Même si le but des sta- tions est de mesurer l'impact de la chasse sur nos populations d'ongulés, ils ne posent aucun verdict sur la situation du cerf de Virginie. A la suite de ce document, des normes sont mises de l'a- vant en 1973 pour le réseau de stations de la province (Bouchard et al. 1973). Elles sont appliquées à chaque année depuis lors mais l'analyse des données récentes n'a pas été réalisée.

Le système de la fiche du gros gibier est mis sur pied en 1971. Des rapports sont produits à chaque année depuis 1972 (Huot et al. 1973, Bouchard et al. 1974, Bouchard et Gauthier 1975, 1976). Ces rapports n'ayant pour but que de présenter les données sans en discuter les implications biologiques, on n'y trouve pas d'analyse de la situation du cerf.

Dans sa monographie, Huot (1973:35) souligne que, de- puis 1968, la période de chasse a été raccourcie et la saison placée plus têt pour permettre aux populations de s'accroître.

Toutefois, les derniers hivers furent assez néfastes et l'augmen- tation se fait plus lentement qu'espéré. Selon lui, la récolte devrait dans le futur revenir à 10 000 et s'y stabiliser. Dans un article plus récent (Huot 1975), il croit cependant que les meil- leures années de chasse du cerf au Québec sont choses du passé dans la plupart des endroits et que les conditions favorables d'habitat créées par l'exploitation forestière et l'agriculture ne pourront être reproduites à grande échelle dans l'avenir. Il mentionne enfin que, parmi tous les facteurs suivants, aucun n'apparaît suffisant à lui seul pour expliquer un déclin aussi vaste: chasses légale et/ou illégale excessives, hivers rigoureux, prédation, vieillissement des forêts et surexploitation des conifères par suite du changement des méthodes de coupe.

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Pour terminer, Crête (1975) révèle que le climat hiver- nal a probablement joué un rôle primordial dans les fluctuations de la récolte. A l'aide d'une analyse de régression multiple, il étudie les variations de la récolte au cours de la période 1963- 73 en fonction du climat hivernal et de la durée de la saison de chasse. Cette dernière variable explique de 31 à 80 pour cent

des variations, selon les régions. Deux explications sont possibles:

soit qu'une réduction dans la saison amène directement une baisse dans la récolte, même si la population est restée stationnaire, soit que des saisons plus courtes furent décrétées à la suite de baisses pressenties dans la population et qui se sont répercutées par des ré- coltes subséquentes plus faibles. Les variables climatiques pour leur part expliquent environ la moitié de la variation résiduelle. Sur la rive sud du Saint-Laurent, les chutes de neige et les précipi- tations de pluie au cours de l'hiver sont en relation avec la ré- colte de la saison suivante alors que, sur la rive nord, ce sont les chutes de neige et la température hivernale qui entrent en jeu.

MATÉRIEL ET MÉTHODES Récolte

Les statistiques concernant la récolte, le nombre de per- mis vendus et le succès de chasse de 1950 à 1975 proviennent de plusieurs sources: rapports annuels du Département de la Chasse et de la Pêche, communiqués de presse, divers tableaux non publiés ainsi que les rapports sur la fiche du gros gibier. Nous avons constaté des disparités entre ces sources au sujet des statistiques de récolte par comté et nous les avons corrigées après vérification avec Clément Gauthier. La compilation de la période de chasse et de sa durée a été effectuée à partir des résumés des règlements publiés à chaque année. Pour l'analyse, nous avons regroupé les comtés en quatre grandes régions (Fig. 1) qui s'apparentent à celles utilisées récemment entre autres par Crête (1975) et Morasse et Choquette (1975), définies à partir d'un regroupement des zones de chasse actuelles (Fig. 2).

Données de la station de Labelle

Située dans le nord-est de Outaouais-Laurentides, la sta- tion de Labelle est opérée depuis 1956. Les structures de population analysées sont celles publiées par Stephenson (1973), complétées avec des données de Huot (comm. pers.) et Lessard (comm. pers.) (Appendice H). Pour la détermination du sexe-ratio en fonction de la période, nous avons toutefois utilisé les informations originales compilées sur cartes (1956-66).

L'analyse des structures de population a d'abord été réalisée en calculant des tables de survie de type dynamique pour le segment femelle uniquement. Malgré les nombreuses appellations, il existe seulement deux types de tables de survie, le type dyna- mique et le type statique (Krebs 1972:159-160, Eberhardt 1971). Les tables de type dynamique (ou cohorte) sont calculées pour une cohorte,

4

(21)

50° 50°

00' 00' N

N

BAS -

SAINT- LAURENT 415o9i.

M72 +10% à -I0% —00' 46°

-30% à -40%

ME. -60% à -70%

-80% à -90%

46° 00' — N

74°00' W 64°00' W

GASPÉSIE

0 120 km 0 120 mi

î

74°00' W 64°00' W

;SUD DU QUÉBEC

Fig. 1. Jtegroupement des comtés par région pour la présentation des statistiques régionales et pourcentage de changement entre la récolte minimum de cerfs (1970 ou 1971) et la récolte moyenne pour la période 1957-61.

(22)

qui par définition désigne un groupe d'animaux nés la même année.

Celles de type statique (ou composite, time specific, current) s'appliquent à toute une population, ce qui comprend les survi- vants de plusieurs cohortes, à un moment spécifique. Tel qu'in- diqué par Caughley (1966), les tables de type statique ne sont va- lides que si les échantillons proviennent d'une distribution d'âge stationnaire, laquelle suppose une population qui ne changè pas en nombre et dont la structure d'âge reste constante dans le temps. Ce type de tables ne peut être utilisé pour les données de la station de Labelle car il s'agit de toute évidence d'une population en diminution.

La nomenclature utilisée de même que les méthodes de calcul pour le taux net de reproduction, la longueur moyenne d'une génération et les taux d'accroissement fini et instantanné proviennent de Krebs (1972).

Nous avons également appliqué à ces données la méthode de calcul de populations minimales, en les regroupant par périodes de quatre ans. Cette méthode est décrite dans Free et al. (1964) et Dickinson et Garland (1973).

Données météorologiques

Nous avons utilisé deux types de données pour évaluer la rigueur des hivers: la chute de neige totale et l'épaisseur de neige au sol (enneigement). Nous avons suivi un protocole sembla- ble à celui de Crête (1975) en sélectionnant des stations situées à proximité de ravages et distribuées en nombre comme suit par région (Fig. 2 et 3):

Chute de neige Enneigement

Outaouais-Laurentides 4 4

Sud du Québec 3 3

Bas-Saint-Laurent

Gaspésie 1 0

La chute de neige a été compilée par hiver en totalisant les données de octobre à mai inclusivement (Ministère de l'Indus- trie et du Commerce 1950-61, Ministère des Richesses Naturelles 1962-76). Certaines données manquantes ont été remplacées par les valeurs moyennes (Service de l'Environnement Atmosphérique non daté).

La compilation du nombre de jours avec présence de neige au sol (ij2,5 cm) pendant la saison de chasse a.été effectuée à partir des relevés quotidiens compilés aux mêmes stations (Service de Météoro- logie comm. pers.).

Puisqu'il existe une bonne relation entre l'enneigement mesuré par le réseau de stations du Service de Météorologie et l'épaisseur de neige dans les ravages de cerf (Potvin en prépa- ration), nous avons également analysé cette variable. Nous avons

(23)

74'00' W 6 4 ° 0 0 W

8 AIE JAMES

C::20

LAC M/STASS/N /

CHIBOUGAMAU e

f?ÉSERVO/ R MA NICOUAGAN

SEPT-ÎLES MATA AMI e

50°

00 - N

BAIE- COMEAU

50°

ÎLE D'ANTICOSTI N

e VAL-D'OR

LAC

SA/NT-JEAN GASPÉ

GASPÉSIE TRINITÉ-DES-MONTS

;

R I VIERE -BLEUE

"B4S -SAINT- LAUREN 46° oa—

N

OUTAOUAIS- LAURENT' E

ck"'"e‘Vellil

LAC KIAMIKA NOTRE-DAME-DU-LAOSN

SAINT-CÔ

HIGH ME

FALLSal 111 HULL

In% / ARMAGH

SUD DU QUÉBEC MÉGANTIC MONTRÉAL

• EAST ANGUS QUÉBEC

46°

Station météorologique N

0 120 km

O 120 mi

74°00'W 64 00' W

Fig. 2. Stations météorologiques utilisées pour la chute de neige totale par hiver.

(24)

50°

001

N SEPT-I LES 50°

00', N CHIBOUGAMAU

e e iLE D'ANTICOSTI

MAT GAMI

74°00' W 64°00' W

74°00'W 64° 00' W

RAIE JAMES

RÉSERVOIR NIAN/COUAGAIV

BAIE- OMEA

GASPE GASPÉSIE IsSAINTE-BLANDINE LAC

SAINT-JEAN

e VAL-D'OR

QUÉBEC e

SUMM T

al Station de relevé nivométrique

0 120 km i==ci

0 120 mi

KIAMIKA 46`

N 46°

00' N AYLWIN

PAUGAN HULL

OUTAOUAIS-LAUREN D ESCOURT

/ BAS- SAINT- LAURE irbAiwumn

COOKSHIRE (SUD DU QUÉBEC

méGANTic MONTRÉAL

LAC M/STASS/NI

Fig. 3. Stations météorologiques utilisées pour l'épaisseur de neige au sol.

(25)

d'abord examiné l'enneigement à chaque station pour le relevé effec- tué chaque année autour du 15 mars (i 10 jours), car c'est géné- ralement la période critique pour le cerf au Québec. Severinghaus (1947, 1972) considère par ailleurs que des conditions critiques sont atteintes quand l'enneigement dépasse 50 cm durant plus de 50 jours. Les relevés nivométriques sont effectués à des dates fixes au cours de l'hiver: mi-janvier, mi-février, mi-mars, début avril et mi-avril. Si l'on assume que les changements se font de façon gra- duelle (comme une droite) entre ces dates, on peut évaluer le nombre de jours avec plus de 50 cm de neige au sol pour la période du 15 janvier au 15 avril. 'A l'aide d'un programme en langage APL, nous avons réalisé cette compilation pour chaque station et pour toutes les années où la série de données était complète ou presque, en substituant au besoin les valeurs moyennes aux données manquantes.

Nous n'avons pas tenu compte des années bisextiles. Les données d'en- neigement de 1950 à 1969 proviennent de Perrier et al. (1969) et celles subséquentes ont été obtenues du Service de Météorologie (comm. pers.).

Les valeurs moyennes ont été publiées par Soucy (1971) et la description de la méthode de relevé apparaît dans Perrier et Villeneuve (1966).

D'autres données météorologiques auraient pu être analysées, comme la température minimum ou maximum, le nombre de degrés-jour par hiver et les précipitations de pluie. Nous avons laissé de côté tout ce qui regarde la température parce que les dépenses énergé- tiques additionnelles causées par une température plus basse sont beaucoup moins importantes en proportion de celles occasionnées par un enneigement prohibitif (Mattfeld 1973, Holter et al. 1975, Moen 1976). Quant aux précipitations de pluie, leurs effets peuvent être positifs ou négatifs, dépendant de l'épaisseur de la croûte qu'elles engendrent, ce qui rend leur interprétation à toute fin pratique im- possible.

RÉSULTATS Récolte

Ensemble du Québec

Le Tableau 1 dresse le bilan de la chasse sportive de 1950 à 1975 pour l'ensemble du Québec, à l'exclusion de l'île d'Anticosti. Jusqu'en 1955, année à partir de laquelle des données plus précises deviennent disponibles, la compilation des coupons de transport indique une récolte annuelle d'environ 5 000 cerfs.

Celle-ci augmente par la suite pour se stabiliser autour de 10 000 de 1957 à 1961. Soudainement en 1962, le nombre de prises dépasse 16 000, la plus haute valeur jamais atteinte. On assiste ensuite à une baisse presque ininterrompue jusqu'en 1973 alors que la récol- te se situe en deça de 3 500. L'imposition de la loi du mâle en 1974 et en 1975 a pour effet de la réduire aux environs de 1 200

(26)

b

Tableau 1. Bilan de la chasse du cerf au Québec de 1950 à 1975, à l'exclusion de Pile d'Anticosti.

Année Cerfs Permis vendus Succès Période de chasse a

Nb. de jours

abattus (%) de chasseb

Résidents Non résidents

1950 - - 1 186 15 sept.

.

- 30 nov. 16 - 61

1951 4 500-5 500 64 799 972 7,6 15 sept.- - 30 nov.

1952 4 500-5 500 72 246 1 172 6,5 15 sept. - 30 nov.

1953 4 500-5 500 72 098 997 6,8 15 sept. - 30 nov. 30 - 61 1954 4 500-5 500 72 886 472 6,8 15 sept. - 30 nov. 30 - 61 1955 5 864 67 083 1 060 8,6 25 sept. - 30 nov. 30 - 61 1956 6 716 72 876 1 134 9,1 25 sept. - 30 nov. 30 - 61 1957 9 871 85 793 1 139 11,4 28 sept. - 1 déc. 23 - 58 1958 10 126 93 489 1 179 10,7 27 sept. - 23 nov. 23 - 58 1959 9 558 94 109 1 253 10,0 3 oct. - 22 nov. 23 - 51 1960 10 619 100 986 1 410 10,4 8 oct. - 20 nov. 30 - 44 1961 9 212 100 738 1 359 9,0 14 oct. - 19 nov. 30 - 37

1962 16 185 115 943 2 158 13,7 13 oct. - 25 nov. 30 - 44 1963 11 409 119 676 2 476 9,3 12 oct. - 24 nov. 30 - 44

1964 13 738 123 858 2 616 10,9 10 oct. - 30 nov. 38 - 52 1965 12 542 123 301 2 279 9,9 9 oct. - 28 nov. 30 - 44

1966 8 481 122 120 2 286 6,8 15 oct. - 27 nov. 23 - 44

1967 6 876 111 009 2 062 6,1 14 oct. - 12 nov. 23 - 30

1968 6 234 88 994 1 391 6,9 19 oct. - 11 nov. 11 - 24

1969 4 689 84 390 1 386 5,5 25 oct. - 16 nov. 11 - 23

1970 5 524 89 227 1 311 6,1 24 oct. - 15 nov. 5 - 23

1971 4 535 71 989 1 153 6,2 30 oct. - 14 nov. 5 - 16

1972 4 321 65 511 1 261 6,5 28 oct. - 12 nov. 5 - 16

1973 3 491 67 096 1 469 5,1 27 oct. - 11 nov. 5 - 16

1974 c 1 141 56 637 1 097 2,0 26 oct. - 10 nov. 5 - 16

1975c 1 258 59 951 480 2,1 25 oct. - 9 nov. 5 - 16

a

Dates extrêmes pour toutes les zones.

Zone(s) de chasse avec la plus courte et la plus longue saison permise.

Loi du male.

10

(27)

cerfs. Globalement, ces résultats montrent l'existence d'un problème très sérieux puisque la récolte représente en général la tendance de la population pour une région donnée (Severinghaus 1972).

Pour pouvoir comparer notre récolte avec celles des pro- vinces et états voisins, il faut tenir compte des superficies res- pectives et calculer un nombre de prises par unité de surface.

Morasse et Choquette (1975) ont récemment évalué à 78 340 km2 l'ha- bitat potentiel dans toutes les zones actuellement ouvertes à la chasse au Québec. En utilisant cette valeur, la comparaison donne les résultats suivants:

Québec

Récolte/100 km2 Année(s) Source 13

20

1957-61 1962

4;5 1973

1,5a 1974-75

Nouveau-Brunswick 8 1975 Boer (1975)

Maine 48 1975 Banasiak et

Kienzler (1976)

New Hampshire 35 1974 White (1976)

Vermont 50a 1975 Garland

(comm. pers.)

New York 1974 Severinghaus

(centre des Adirondacks) (1976)

Michigan 1975 Hawn (1976)

(Upper Peninsula)

Minnesota 29 1975 Rutske

(comm. pers.) aMa les adultes seulement.

Dans sa période stable (1957-61), la récolte au Québec était déjà très inférieure à la récolte actuelle des états voisins, même ceux qui appliquent la loi du mâle en totalité ou en partie. Les deux régions que nous avons retenues pour New York et le Michigan, le cen- tre des Adirondacks et la Upper Peninsula, sont des habitats consi- dérés comme pauvres et assez comparables au Québec quant aux condi- tions climatiques. Le nombre de mâles adultes récoltés en 1974 et en 1975 dans la province ne représente qu'environ cinq pour cent de ce qui se prélève actuellement dans ces deux régions.

(28)

Durant cette même période, le nombre de permis a lui aussi subi des variations importantes. Il augmente de façon régulière de 1951 à 1964, passant de 66 000 à 126 000, pour ensuite suivre la même tendance que la récolte en diminuant de plus de la moitié.

Plusieurs chasseurs de cerf ont vraisemblablement opté pour la chasse à l'orignal qui offre des chances de succès plus grandes, si l'on en juge d'après l'augmentation sensible du nombre de per- mis pour cette seconde espèce (Bouchard et Gauthier 1976).

Le succès de chasse pour sa part demeure remarquablement stable de 1955 à 1965, autour de 9 à 11 pour cent, sauf en 1962 où il atteint près de 14 pour cent . Il diminue rapidement par la suite entre cinq et sept pour cent jusqu'en 1973 et atteint seule- ment deux pour cent avec la loi du mâle. Nous pouvons comparer ce succès avec celui des provinces et états voisins:

Québec

Succès de chasse Année(s) Source (%)

9-11 1955-65 (sauf 1962)

14 1962

5-7 1966-73

1974-75

Nouveau-Brunswick 1975 Boer (1975)

Nouvelle-Écosse 34 1975 Patton (1976)

Ontario 15 1975 Johnston

(comm. pers.)

Maine 22 1975 Banasiak et

Kienzler (1976)

New Hampshire 1975 White (1976)

Vermont 1975 Garland (comm.

pers.)

New York 16a 1971 Eabry (1973)

Michigan 16a 1975 Hawn (1976)

Wisconsin 13a 1975 Earl (comm.

pers.)

Minnesota 21 1975 Rutske (comm.

pers.) Loi du mâle.

12

(29)

Jusqu'en 1965, le taux de succès au Québec se comparait avec le taux actuel au Nouveau-Brunswick, au New Hampshire et au Vermont, mais demeurait inférieur à celui des autres états et provinces.

Le très faible succès de chasse depuis 1966, et surtout depuis la mise en place de la loi du mâle, est unique dans le Nord-Est.

Dans l'ensemble de la province, l'emplacement de la pério- de de chasse et sa durée ont également varié de façon importante au cours des années. L'ouverture dans les zones les plus hâtives se faisait à la mi-septembre jusqu'en 1954 pour être ensuite reportée à la fin de septembre ou au début d'octobre de 1955 à 1960, à la mi-octobre de 1961 à 1968 et finalement à la fin d'octobre de 1969 à 1975. La fermeture a subi beaucoup moins de modifications: dans les zones les plus tardives, la saison se terminait en général à la fin de novembre jusqu'en 1966 et autour de la deuxième semaine de novembre par la suite. Conséquemment, la durée de la saison atteignait jusqu'à deux mois de 1950 à 1958, pour être par la suite graduellement réduite à deux semaines au maximum à partir de 1971.

La durée des saisons récentes se compare à celles observées ailleurs dans le Nord-Est mais la période est placée un peu plus têt en général.

Période de chasse Nb. de jours Nouveau-Brunswick (1975) 20 oct.-15 nov. 27 Nouvelle-Écosse (1975) 1 nov.-30 nov. 30 Ontario (zone 15) (1974) 4-16 nov. 13

Maine (nord) (1975) 3-29 nov. 27

New Hampshire (1975) 1-19 nov. 19

Vermont (1975) 15-30 nov. 16

New York (nord) (1975) 25 oct.-2 déc. 39

Michigan (1975) 9-14 déc. 6

Minnesota (nord) (1976) 1-14 nov. 14

Provinces et états du Nord-Est

La récolte des provinces et états du Ndrd-Est a subi des diminutions importantes à un moment ou l'autre au cours des 15 dernières années (Fig. 4, Appendice A). Au Nouveau-Brunswick, la saison de 1960 a connu la plus forte récolte mais elle fut sui- vie d'une baisse continue par la suite, qui atteignait près de 50

(30)

VERMONT OUÉBEC

MICHIGAN ( Upper Peninsulo ) NOUVELLE-ÉCOSSE

Récolte au Québec et dans les provinces et états voisins de 1950 à 1975.

14

(31)

pour cent à la fin des années '60. Boer (comm. pers.) indique com- me facteurs probables une suite d'hivers rigoureux et la surexploi- tation. La Nouvelle-Écosse, dont le climat est davantage maritime, a vécu une situation différente: après un déclin de 50 pour cent au début des années '60, la récolte demeura cependant stable jusqu'à aujourd'hui. Une baisse s'est manifestée en Ontario à la fin des années'50, qui serait imputable aux hivers rigoureux de 1958-59 et 1959-60 (Anon. 1962). Le nombre de prises a ensuite augmenté jusqu'en 1967 pour après diminuer sans arrêt sensiblement comme au Québec, de sorte que la récolte de 1975 ne représente plus que 35 pour cent de celle de 1967. L'ensemble de facteurs res- ponsables du déclin récent comprendrait les hivers très rigoureux, une détérioration de l'habitat, la mortalité naturelle et la chasse (Johnston comm. pers.).

Les quatre états américains limitrophes au Québec (Maine, New Hampshire, Vermont et région des Adirondacks dans New York) don- nent un portrait presque identique, soit une baisse légère au début des années '60, sauf au Vermont, suivie d'une récolte maximum entre 1966 et 1968 puis d'un déclin de 50 à 60 pour cent et enfin d'une remontée à partir de 1973 ou 1974. Pour le Maine, Banasiak (comm.

pers.) souligne que ce sont les populations du centre et du sud qui se sont rétablies, mais que celles du nord demeurent en bas de leur niveau des années '50. Il indique comme causes probables les hivers rigoureux de 1960-61, 1962-63, 1968-69 et 1970-71, de même que les coupes à blanc sur de grandes superficies. Selon lui, les pratiques de coupes forestières et le climat dans le nord fa- vorisent actuellement l'orignal, qui est en expansion marquée.

Il considère enfin que ce sont les facteurs de l'environnement qui contrôlent les populations de ce secteur. Au New Hampshire, l'hiver 1968-69 fut également très rigoureux (White 1971). Au Vermont, des pertes importantes ont été enregistrées au cours des hivers 1967-68 et 1968-69 (Anon. 1969). Dans les Adirondacks enfin, ces deux derniers hivers furent rigoureux, tout comme celui de 1969-70 (Severinghaus comm. pers.).

Dans les états des Grands-Lacs, une baisse de l'ordre de 30 à 70 pour cent s'est produite un peu plus tôt, à la suite des récoltes maximales entre 1964 et 1967, et on assiste également à une remontée ou à une stabilisation dans les dernières années. La rigueur des hivers serait responsable des fluctuations dans le nord du Michigan (Upper Peninsula) (Ryel comm. pers.). Au Wisconsin également, les hivers rigoureux auraient entraîné le déclin dans la partie nord au milieu des années '60, déclin qui est masqué au niveau de l'ensemble de l'état par des augmentations importantes dans les régions agricoles plus au sud (Earl comm. pers.). Il en est de même au Minnesota où, à la suite de cinq hivers rigoureux sur sept de 1965 à 1971, la chasse fut prohibée complètement en 1971 (Gunvalson 1971:9).

(32)

On peut résumer de la façon suivante les principaux changements survenus dans la récolte des provinces et états du Nord-Est depuis 1950:

Moyenne Maximum Minimum (depuis 1960) (depuis 1963) Québec (1951-73) 7 826 16 185 (1962) 3 491 (1973) Nouveau-Brunswick 22 064 31 000 (1960) 16 937 (1969)

(1950-69)

Nouvelle-Écosse 26 449 29 129 (1960) 12 547 (1963) (1950-75)

Ontario (1952-75) 27 577 40 622 (1967) 14 031 (1975) Maine (1950-75) 35 102 41 080 (1968) 18 868 (1971) New Hampshire 8 967 14 186 (1967) 5 462 (1973)

(1950-75)

Vermont (1950-75) 10 724 17 384 (1966) 7 758 (1971) New York (Adirondacks) 8 776 12 041 (1967) 4 298 (1971)

(1950-75)

Michigan (Upper Peninsula) 18 585 23 570 (1964) 7 520 (1972) (1950-75)

Wisconsin (1952-75) 53 917 80 812 (1967) 58 334 (1971) Minnesota (1950-75) 84 631 127 000 (1965) 50 000 (1970)

Il est très révélateur de constater tout d'abord que les variations les plus drastiques sont survenues au Québec. Dans la plupart des en- droits, la récolte maximum depuis 1960 représente une augmentation de 40 à 60 pour cent de la moyenne des 25 dernières années. Au Québec par contre, le nombre de prises enregistrées en 1962 montre une augmentation de plus de 100 pour cent. La baisse qui s'ensui- vit fut également beaucoup plus prononcée chez nous: par rapport à la récolte maximum, elle dépasse 75 pour cent, alors qu'elle se situe en général autour de 30 à 50 pour cent ailleurs.

Régions du Québec

Il est nécessaire de procéder à une analyse régionale pour mieux cerner le cheminement du déclin. Le nombre de prises par comté est disponible de 1955 à 1971 (Appendice B) et par zone de chasse depuis 1972. La Fig. 5 dresse le bilan de la chasse sportive par

16

(33)

2 500

60 40 20 10 000

7 500

5 000

OUTAOUAIS- LAURENTIDES 6

=I Récolte

j Nombre de jours de chasse g Nombre de jours de chasse

avec neige au sol

SUD DU QUÉBEC

0 J

60 40 20 4.000

3 000

2 000

1 000

60 40 20 2 400

1 800

1200

600

GASPÉSIE 1200

900

600

300

60 40 20

'70

5 1955

BAS- SAINT- LAURENT

NOMBRE DE JOURS DE CHASSE

Fig. 5. Bilan de la chasse du cerf au Québec par région de 1955 à 1975.

(34)

région depuis 1955 et l'Appendice C présente les résultats détaillés.

Nous ne possédons malheureusement aucune idée de l'effort de chasse par région puisque le seul indice en ce sens, le nombre de chasseurs, s'applique à l'ensemble de la province.

Le nombre de prises n'a pas fluctué de la même façon entre les régions. Dans Outaouais-Laurentides, la tendance est sensible- ment la même que celle discutée précédemment pour l'ensemble de la province, soit un période stable de 1957 à 1961, une récolte record en 1962 suivie de deux récoltes élevées et enfin une baisse pres- que continue par la suite. Dans le Sud du Québec, le nombre de prises a fluctué de la même façon de 1957 à 1962, mais la récolte record survint en 1965. La loi du mâle, qui était appliquée dans une grande partie de la région, fut en effet temporairement supprimée en 1965, ce qui explique l'augmentation soudaine de la récolte. Une baisse s'est amorcée par la suite et devient évidente surtout en 1969.

Enfin, dans le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie, la tendance reflète également celle de l'ensemble de la province, sauf que le déclin se fait sentir plus tard, à partir de 1969 dans le premier cas et de 1972 seulement dans le second. Le tableau suivant résume la situa- tion:

Moyenne Moyenne Maximum Minimum

(1955-73) (1957-61) (1973)

Outaouais-Laurentides 4 809 5 886 9 665 (1962) 2 028 Sud du Québec 1 725 2 118 3 539 (1965) 562 Bas-Saint-Laurent 1 111 1 208 2 118 (1962) 529

Gaspésie 624 443 1 234 (1962) 351

Il est assez surprenant de constater que, pour les quatre régions, la récolte maximum représente le double de la récolte moyenne pour la période 1955-73. Par rapport à la moyenne, la baisse n'a cependant pas eu la même ampleur partout, si l'on en juge d'après la récolte minimum de 1973. Elle est plus marquée dans le Sud du Québec (67 pour cent) et moins en Gaspésie (43 pour cent). De plus, si on la calcule à partir de la moyenne de 1957-61, la baisse dans cette der- nière région n'est que de 21 pour cent. On remarque par ailleurs que près de 60 pour cent de la récolte provinciale provient unique- ment de Outaouais-Laurentides.

Le tableau suivant compare le mombre de prises/100 km2 d'habitat potentiel (Morasse et Choquette 1975) entre les régions pour diverses périodes:

18

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1957-61 1962 1973 1974-75

Outaouais-Laurentides 21 35 7 2

Sud du Québec 17 28 4 2

Bas-Saint-Laurent 8 14 4 1

Gaspésie 2 5 1,5 1

Outaouais-Laurentides et le Sud du Québec sont évidemment nos deux meilleures régions. Le nombre de prises par unité de surface jus- qu'en 1962 se compare assez bien aux récoltes récentes du New Hampshire et du Minnesota mais reste inférieur à celui des autres états voisins. %A la suite du déclin et avec l'imposition de la loi du mâle, le nombre de mâles adultes/100 km2 ne représente par contre que 5 à 10 pour cent de ce qui se prélève dans des endroits comparables, soit les Adirondacks, dans New York, et la Upper Peninsula, au Michigan. Dans le Bas-Saint-Laurent, le nombre de prises/100 km2 ne représente qu'environ la moitié de la récolte des deux régions précédentes. La Gaspésie pour sa part produit une récolte beaucoup moindre mais l'habitat calculé comme potentiel est probablement surestimé et la pression de chasse y est beaucoup plus faible.

Il y a peu de différences entres les régions quant à l'emplacement de la période de chasse et sa durée. Outaouais- Laurentides, le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie ont connu des saisons sensiblement identiques, alors que le Sud du Québec avait des saisons plus courtes de 1953 à 1960.

L'examen de la Fig. 5 révèle d'autre part que les va- riations de la récolte ne peuvent être imputées simplement à des changements dans la durée de la saison. Dans toute la province, les nombres de prises records entre 1962 et 1965 sont survenus malgré des saisons généralement plus courtes que précédemment.

Dans Outaouais-Laurentides, le déclin qui s'ensuivit s'est amorcé avant que les saisons soient réduites drastiquement en 1968.

En outre, dans les quatre régions, les baisses ont continué jusqu'en 1973, bien que la durée de la saison soit demeurée presque inchangée. Des saisons plus courtes semblent donc avoir été décidées a posteriori, après une baisse pressentie dans la population, et ne peuvent donc expliquer à elles seules la dimi- nution de la récolte.

Les conditions météorologiques durant la chasse ont beaucoup varié. Des saisons longues et tardives sont plus suscep- tibles d'entraîner la présence de neige au sol, ce qui augmente énormément les chances du chasseur. Dans la région de Pohénéga- mook, Potvin et Huot (1975a) ont démontré que la présence de neige au sol faisait augmenter de plus du double les probabilités de voir

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un anima], car les premières chutes de neige concentrent les cerfs plus près de leurs ravages et éveillent davantage l'intérêt du chasseur. Il ressort clairement de la Fig. 5 que le nombre de prises record de 1962 co!ncide avec la présence de neige au sol durant environ une semaine pendant la chasse. La répétition de telles conditions de 1963 à 1966, selon l'endroit est aussi asso- ciée aux récoltes élevées qui ont précédé le déclin.

L'analyse de la récolte par comté de 1955 à 1971 révèle d'autres tendances intéressantes (Fig. 1). Dans Outaouais-Laurentides, on peut réunir les comtés en trois groupes d'après l'importance de la baisse:

Moyenne Minimum Changement

(1957-61) (%)

Deux-Montagnes, 449 64 (1970) -86 L'Assomption,

Terrebonne

Argenteuil, Joliette, 4 573 1 655 (1971) -64 Labelle, Montcalm,

Papineau

Gatineau, Pontiac 864 894 (1971)

Le premier groupe comprend les comtés les plus proches de Montréal, donc les plus accessibles. Comme l'ont suggéré Bider et Pimlott (1973), la baisse plus prononcée dans ce secteur laisse fortement suggérer une surexploitation par la chasse. Le second groupe a connu une baisse intermédiaire. Quant au dernier, le plus à l'ouest et le moins accessible, on constate avec étonnement que la récolte de 1971 montre une augmentation par rapport à la moyenne de 1957-61.

Deux comtés situés au nord-ouest, à l'extérieur de la région, Témiscamingue et Rouyn-Noranda, ont pour leur part produit une ré- colte qui a atteint plus de 200 cerfs à la fin des années '50, mais ont connu par la suite des baisses vertigineuses. Enfin, les comtés situés à l'est de la région ont vu leurs meilleures récoltes entre 1962 et 1966, pour ensuite connaître un sort identique.

L'analyse par comté dans le Sud du Québec est plus dif- ficile à cause du grand nombre de comtés et de l'application de la loi du mâle par endroits en certaines années. On peut néanmoins faire les regroupements suivants:

20

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Moyenne Minimum Changement (1957-61) (1971) (%)

Brame, Missisquoi, 170 112 -34

Shefford

Beauce, Bellechasse, 1 255 394 -69 Compton, Dorchester,

Frontenac, Sherbrooke, Stanstead

Arthabaska, Bagot, 692 104 -85

Drummond, Huntington, Lévis, Lotbinière, Mégantic, Nicolet, Richmond, Wolfe, Yamaska

Le premier groupe de trois comtés a toujours connu la loi du mâle, sauf en 1965, et accuse la baisse la plus faible. Le second com- prend les comtés situés dans les Appalaches et limitrophes aux États-Unis; il a connu une baisse comparable à la majorité des comtés de Outaouais-Laurentides. Le déclin de la récolte le plus marqué apparaît dans le dernier groupe,où la topographie est moins accidentée et l'agriculture plus développée. La baisse y serait encore plus prononcée si on tenait compte dans les calculs du fait que certains de ces comtés appliquaient la loi du mâle au cours de la période 1957-61.

La situation dans le Bas-Saint-Laurent peut se résumer ainsi:

Moyenne Minimum Changement

(1957-61) (%)

Kamouraska, Montmagny, du-Loup

L'Islet, Rivière-

303 317 (1971)

Rimouski 662 123 (1970) -81

Témiscouata 243 150 (1971) -38

Dans les quatre comtés les plus à l'ouest, la récolte de 1971 marque une légère augmentation, alors qu'elle a baissé de façon modérée dans le Témiscouata et de façon drastique dans Rimouski.

Dans la région de la Gaspésie, la récolte a triplé dans Bonaventure et dans Gaspé-Nord, mais diminué légèrement dans les autres comtés:

(38)

Moyenne Minimum Changement (1957-61)

Bonaventure, Gaspé- 187 461 (1971) +147 Nord

Gaspé-Sud, Matane, 256 230 (1970)

-10

Matapédia

Données de la station de Labelle Étude des cohortes

L'examen des données de la station de Labelle va nous permettre de préciser les changements survenus dans Outaouais- Laurentides. Pour appliquer les tables de survie de type cohorte, il a d'abord fallu estimer les changements relatifs dans la popu- lation totale sur pied avant la chasse à chaque année de 1958 à 1973. Nous avons réalisé quatre essais différents (Fig. 6):

1) Aucun changement dans la population (population sta- tionnaire);

2) Changements annuels directement proportionnels aux changements dans la récolte provinciale (une récolte qui double indique une population deux fois plus grande);

3) Changements annuels directement proportionnels au succès de chasse provincial (une récolte identique avec un nombre de chasseurs deux fois moins élevé indique une population deux fois plus grande);

4) Changements annuels directement proportionnels au succès de chasse provincial et inversement propor- tionnels àla longueur de la saison dans la région (une récolte identique avec un même succès de chasse

mais une saison deux fois plus courte indique une po- pulation deux fois plus grande).

Les essais 2 et 3 donnent des résultats très voisins et sont probablement plus près de la réalité. Nous avons dû nous baser sur des données au plan provincial car le nombre de chasseurs n'est pas disponible régionalement. Néanmoins, le déclin dans la récolte pour toute la province réflète assez bien celui dans Outaouais- Laurentides, d'autant plus que près de 60 pour cent de la récolte provient de cette région. Le quatrième essai pour sa part arrive à des conclusions irréalistes: la population aurait doublé à partir de 1968. Il est évident que la relation n'est pas directe entre la longueur de la saison et les changements dans la récolte. Par

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