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Québec 1977 à 1983 ^

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(1)

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TECHNIQUES DE MARQUAGE

^ ET DE REPÉRAGE

DES FAONS ORIGNAUX DANS LES RÉSERVES

PUNIQUES DES UURENTIDES

ET DE MASTIGOUCHE,

1977 à 1983

par

Hélène Jolicoeur et

Aidée Beaumont

Mars 1986

Québec

ana a

(2)

Techniques de marquage

et de repérage des faons orignaux

dans les réserves fauniques des Laurentides et de Mastigouche, 1977 à 1983.

par

Hélène Jolicoeur

et

Aidée Beaumont

Mars 1986

(3)

Dépôt légal

Bibliothèque nationale du Québec 1e r trimestre 1986

ISBN: 2-550-16038-X

(4)

page TABLE DES MATIERES III LISTE DES FIGURES V LISTE DES TABLEAUX VII REMERCIEMENTS IX 1. INTRODUCTION 1 2. AIRES D'ÉTUDE 2 3. PÉRIODES DE MARQUAGE 2 4. MATÉRIEL 6 4.1 Émetteurs-radios 6 4.2 Colliers 6 4.2.1 Le modèle AVM 6 4.2.2 Les modèles maison 7 4.3 Matériel de réception 13 5. MÉTHODES 16 5.1 Marquage à 1'eau 16 5.2 Marquage combiné 16 6. RÉSULTATS ET DISCUSSION 18 6.1 Marquage 18 6.1.1 Lieux de marquage 18 6.1.2 Périodes de marquage 21 6.1.3 Heures de marquage, conditions météorologiques 22 6.2 Matériel 24 6.2.1 Émetteurs-radios et matériel de réception 24 6.2.2 Colliers émetteurs 26 6.2.3 Seringues projectiles 28 6.2.4 Dosage de chlorure de succinylcholine (Anectine) 29 6.3 Méthodes de marquage 30 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 34

(5)

LISTE DES FIGURES

page Figure 1: Localisation des faons marqués dans le secteur 3

Kiskissink de la réserve faunique des Laurentides. Les limites ouest et nord-ouest du secteur ont été modifiées après 1'étude.

Figure 2: Localisation des faons marqués dans la réserve faunique 4 de Mastigouche.

Figure 3: Collier extensible fabriqué par la firme AVM. 9 Figure 4: Collier de modèle A utilisé pour le marquage des faons à 10

la réserve des Laurentides en 1977 et 1978.

Figure 5: Collier de modèle B utilisé pour le marquage des faons à 11 la réserve des Laurentides en 1979.

Figure 6: Collier de modèle C utilisé pour le marquage des faons 12 à la réserve de Mastigouche en 1981 et 1982.

Figure 7: Installation (trois façons) de l'antenne yagi sur l'hé- 14 licoptère. Modèle de Tadapteur conçu pour fixer l'an-

tenne sur l'hélicoptère.

Figure 8: Installation d'une antenne yagi sur le Cesna 206. 15 Figure 9: Facilité d'observation des orignaux selon l'heure du 23

jour.

(6)

LISTE DES TABLEAUX

page Tableau 1: Caractéristiques des périodes de marquage. 5 Tableau 2: Rendement des opérations de marquage des faons orignaux 19

dans les réserves fauniques des Laurentides et de Mastigouche entre 1977 et 1982.

Tableau 3: Durée de vie approximative des trois modèles de collier 27 utilisés lors de l'étude de la survie des faons orphe-

lins (1977-1978).

Tableau 4: Dosage de succinylcholine utilisé lors du marquage des 31 faons à la réserve de Mastigouche en 1981 (d'après

Beaumont et Crête 1982).

(7)

IX

REMERCIEMENTS

Nous tenons à remercier sincèrement toutes les personnes qui nous ont ai dés à réaliser ce projet. Notre reconnaissance s'adresse donc à Pascal Grenier, concepteur du projet original et aux principaux artisans de la phase

"marquage", c'est-à-dire: Alain Vallières, technicien de la faune, Jean

Robitaille, biologiste occasionnel au M.L.C.P. et tous les pilotes d'hélicop

tère avec lesquels nous avons travaillé. Ces pilotes, qui nous ont impres

sionnés par leur adresse aux commandes de leur appareil et leur professionna

lisme en général, sont les suivants : Martin Boucher de la compagnie Hélix-

Max, Zotique Lemieux, Bill Bainbridge, Richard Bernard, Bernard Gagnon, Fabien

Lemieux, pilotes au Service Aérien du Ministère des Transports, Brian Jenner

et Martin Faucher de la compagnie Trans-Québec Hélicoptères. Nous remercions

Jean Ménard et Michel Gervais, pilotes a la compagnie Bel-Air Air Service et à

nouveau les pilotes du Service Aérien, pour l'aide qu'ils nous ont apportée au

cours des opérations de repérage. Nous tenons à souligner l'accueil et la

collaboration exceptionnelle du personnel du Service des Parcs et du Plein Air

et du Service de la Conservation de la Faune en poste aux réserves fauniques

des Laurentides et de Mastigouche. Nous aimerions aussi remercier messieurs

Didier Le Henaff, technicien, et Robert Parent, biologiste, tous deux du

M.L.C.P., qui nous ont fait profiter de leur expertise respective lors de

l'élaboration du rapport. Finalement, nous adressons notre reconnaissance à

Marie-Hélène Roy, technicienne, pour la revision finale du texte.

(8)

1. INTRODUCTION

Le marquage des animaux constitue l'étape essentielle de tout projet de recherche portant sur l'étude des déplacements ou de la dynamique des populations. C'est aussi l'étape la plus délicate car elle nécessite non seulement la capture et l'immobilisation d'un animal mais aussi la mise en place, pour une longue durée, d'une marque quelconque permettant son iden- tification et son suivi. Antérieurement à notre étude, seulement quelques opérations de marquage d'orignaux adultes (Alces alces) avaient été entre- prises au Québec (Desmeules et Brassard 1964; Roussel et Pichette 1974;

Joyal £t ^1« 1978). Même si elle a été limitée, l'expérience, qu'on a pu tirer des travaux de nos précurseurs, s'est avérée tout de même utile.

Elle nous a permis de nous orienter immédiatement vers de bons territoires et vers la meilleure méthode de marquage.

Les techniques et le matériel décrits dans ce rapport ont été dévelop- pés pour les besoins d'un projet de recherche visant l'étude de la survie hivernale des faons orignaux orphelins et accompagnés de leur mère (Grenier 1978; Jolicoeur 1981; Jolicoeur £t ^1_. 1986). Par rapport aux autres pro- jets de marquage d'orignaux, cette étude posait un nouveau défi soit celui de capturer uniquement des faons et de leur poser un émetteur dont le col- lier serait extensible et de durabilité limitée afin de ne pas compromettre leur croissance et leur survie. Après plusieurs tentatives fructueuses et moins fructueuses, nous avons finalement réussi à surmonter nos difficultés techniques et a atteindre nos buts.

L'avènement de la télémëtrie a donné beaucoup d'essor aux études sur la faune et, par conséquent, il serait surprenant qu'on y renonce dans l'avenir. Toutefois, comme il s'agit d'une technique onéreuse, les projets qui l'utilisent doivent être préparés avec beaucoup de minutie. C'est dans cet esprit, et pour faire suite au travail amorcé par Grenier (1979), que nous avons jugé bon de consigner dans un rapport la description et l'éva- luation des techniques et du matériel utilisés lors de notre projet. Nous

(9)

- 2 -

souhaitons vivement que l'éventail de nos infortunes et réussites puisse profiter à d'autres personnes et permette une application plus facile et moins coûteuse de la télëmétrie à l'avenir.

2. AIRES D'ETUDE

Le marquage des faons orignaux s'est effectué à l'intérieur de deux réserves fauniques: de 1977 à 1979, dans la partie nord-ouest de la réserve des Laurentides, appelée secteur Kiskissink (figure 1) et en 1981 et 1982, dans la réserve de Mastigouche (figure 2 ) . En premier lieu, nous avons choisi le secteur de Kiskissink, pour réaliser notre étude, en raison du succès de marquage obtenu précédemment par Roussel (1973). Toutefois, sui- te à des discussions portant sur la non-représentativité du climat de Kis- kissink par rapport à l'ensemble de l'aire de répartition de l'orignal au Québec, nous avons décidé de poursuivre l'étude à la réserve de Mastigou- che. Une bonne partie du territoire de Kiskissink est inaccessible par voie terrestre ou par voie d'eau, limitant par le fait même les activités de chasse et de pêche à leur plus simple expression. Par contre, la majeu- re partie de la réserve de Mastigouche est accessible et fréquentée par les chasseurs et les pêcheurs.

3. PÉRIODES DE MARQUAGE

Le projet sur la survie des faons a comporté 9 périodes de marquage qui se distinguent soit par le mois, l'année, le lieu ou le type de marquage.

Le détail de ces périodes apparait au tableau 1.

(10)

SECTEUR KISKISSINK

— SECTEUR KISKISSINK

• PARTIE CHASSÉE

• LIEU DE MARQUAGE

Figure 1 : Localisation des faons marqués dans le secteur Kiskissink de la réserve faunique des Laurentides. Les limites ouest et nord- ouest du secteur ont été modifiées après l'étude.

(11)

RESERVE MASTIGOUCHE

2-M-4. 82-M 8I-M-I0*

82-M-2* 8I-M-6

Figure 2: Localisation des faons marqués dans la réserve faunique de Mastigouche.

(12)

TABLEAU 1 : Caractéristiques des périodes de marquage

NO. PÉRIODE

1 2 3

4

5 6 7 8

ANNÉE

1977 1978 1979 1979 1981 1981 1981 1981

DATE

(NBRE DE JOURS)

29 octobre au 1er novembre (4) 12 août, 26 au 30 août (13) 1er au 8 septembre

13 juin, 19-20 juin (3) 6 au 9 août (4)

24 au 28 août (5) 22 au 25 septembre (4)

28 au 30 oct., 2 au 4 nov. (6) 10-11 nov., 23-24 nov. (4)

TYPE DE MARQUAGE

à 1'eau à l'eau à 1'eau à 1'eau à l'eau à 1'eau drogue + à 1'eau drogue + à l'eau

TYPE D'APPAREIL

Bell 206 Bell 206 Bell 206 Bell 206 Bell 206 Bell 206 Hughes 300c

Bell 206 1982 1 au 20 novembre (20) drogue + Hugues 300c

à l'eau

(13)

- 6 -

4. MATERIEL

4.1 Émetteurs - radios

Au cours de notre étude, 48 colliers émetteurs ont été placés sur des faons orignaux. De ce nombre, 94% (n=45) étaient des modèles de type SB2 construits par la firme AVM (Champain, Illinois) alors que les autres (n=3) provenaient de la compagnie Telonics (Mesa, Arizona).Ces derniers ont tous été utilisés, en 1982, à la réserve de Mastigouche.

À partir de la période de marquage No3, les émetteurs ont été équipés d'un dispositif causant l'accélération du rythme des pulsations électroniques après 4-6 heures d'immobilité totale (option mortalité).

4.2 Colliers

4.2.1 Le modèle AVM

A la fin des années soixante-dix, la compagnie AVM offrait, sur le marché, un modèle de collier extensible. Ce modèle était constitué d'un élastique riveté de chaque côté de l'émetteur et contenu à l'inté- rieur de deux boyaux de plastique, de forme aplatie et de diamètres différents, qui s'emboitaient l'un dans l'autre (figure 3 ) . Ce modèle de collier, mis à l'essai sur les caribous (Rangifer tarandus) des Grands Jardins, s'est avéré tout à fait déficient. En effet, lorsque l'animal accrochait son collier dans une branche et retirait au maxi- mum pour se libérer, les 2 boyaux sortaient l'un de l'autre et ne reve- naient pas en place. Ce genre d'incident se produisait surtout en hi- ver au moment où les boyaux étaient raidis et déformés par le froid.

Le collier restait alors grand ouvert et tombait dès que les caribous

perdaient leurs bois. Par contre, le système des 2 boyaux qui s'emboi-

tent assurait une protection idéale pour l'élastique. Les rares col-

liers qui se sont bien comportés et qui ont été récupérés après

(14)

plusieurs années d'usage, possédaient encore des élastiques en excel- lent état. Ce modèle est à déconseiller à moins qu'il ne soit amélioré de façon à ce que les deux boyaux ne puissent plus sortir l'un de l'au- tre. Il est aussi à éviter si on cherche un modèle de durabilitë limi- tée.

4.2.2 Les modèles maison

Les colliers que nous avons utilisés sur les faons orignaux étaient tous de fabrication domestique. L'idée qui sous-tendait la conception de nos colliers extensibles de durabilitë limitée était que l'élastique, principale constituante du collier, s'éventerait progres- sivement au contact des intempéries et de la chaleur humide émanant du corps de l'animal. Le collier deviendrait alors plus lâche et finirait par être arraché ou perdu. En plus de l'élasticité et de la durabilitë limitée, nous avons recherché d'autres caractéristiques telles que 1°

la protection de l'antenne, 2° la visibilité du haut des airs et 3° la facilité d'installation. Les colliers ont été confectionnés de façon à ce que le tour de cou, mesuré à l'intérieur, fasse approximativement 72,5 cm au repos, c'est-à-dire, sans étirer les élastiques. Trois modèles de colliers ont été mis à l'épreuve:

Modèle A: Conçu en premier, ce modèle a été utilisé à la réserve des Laurentides au cours des périodes de marquage 1 et 2. Il était consti- tué d'une double épaisseur de bande élastique de 4 cm de large et glis- sée dans une gaine protectrice fabriquée de 2 épaisseurs d'herculite jaune cousues ensemble avec du fil de nylon (fil invisible) (figure 4 ) . Un rivet placé au centre du collier empêchait la gaine de glisser trop librement sur l'élastique. Les deux extrémités de l'élastique étaient, par la suite, rivetëes directement à l'émetteur.

(15)

- 8 -

Modèle B: Ce modèle a été utilisé lors des périodes de marquage 3 et 4. Il avait été conçu principalement pour marquer de très jeunes faons au mois de juin. Le modèle B était constitué d'une seule bande élasti- que, sans gaine d'herculite. Un fanion d'herculite avait été placé au milieu de la bande élastique avec un rivet (figure 5 ) . Tout comme pour le modèle A, l'élastique était fixé directement à l'émetteur par deux rivets de chaque coté.

Modèle C : Le modèle C a été conçu pour palier aux faiblesses des mo-

dèles A et B. Il a été utilisé lors des périodes de marquage 5, 6, 7,

8 et 9 à la réserve de Mastigouche. Sur ce modèle, les épaisseurs

d'élastique ne sont pas rivetées directement à l'émetteur mais plutôt à

deux bouts de courroies de sécurité pour automobile, longs de 5 cm

(figure 6 ) . La longueur des élastiques se trouvait, par conséquent,

réduite d'environ 12 à 15%. Quant à l'antenne, elle était insérée à la

fois entre les deux épaisseurs de courroie de sécurité d'automobile et

de bande élastique. Pour la gaine, l'herculite a été remplacé par un

bout de boyau en P.V.C. de 7,5 cm de large et de 35 cm de long (Good-

year, Toronto). Ce type de boyau est utilisé normalement pour les pom-

pes industrielles.

(16)

Antenne

(cachée)

Elastique

(simple épaisseur)

Figure 3 : Collier extensible fabriqué par la firme AVM.

(17)

- 10 -

Coutures parallèles à l'élastique

Antenne

Gaine d'herculite

Elastique

(double épaisseur)

Rivets

Emetteur

Figure 4 : Collier de modèle A utilisé pour le marquage des faons à la réser- ve des Laurentides en 1977 et 1978.

(18)

Fanion d'herculite

Elastique

(simple épaisseur)

Emetteur

Figure 5 : Collier de modèle B utilisé pour le marquage des faons à la réser-

ve des Laurentides en 1979.

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- 12 -

PARTIE EXTERIEURE DU COLLIER

Emetteur

Gaine en boyau de PV.C

Courroie de

sécurité automobile

(double épaisseur)

Elastique

(double épaisseur)

Courroie de sécurité automobile

(double épaisseur)

Emetteur

Antenne

(cachée)

PARTIE INTERIEURE DU COLLIER Figure 6 : Collier de modèle C utilisé pour le marquage des faons à la réser-

ve de Mastigouche en 1981 et 1982.

(20)

4.3 Matériel de réception

• ?

Le matériel de réception se composait d'un récepteur-radio de mar-

que AVM (Champain, Illinois) modèle LA12 comprenant 48 canaux. Une

seule antenne de type yagi à quatre éléments de modèle H-147-4 a été

utilisée pour recevoir les signaux provenant de nos colliers émet-

teurs. Pour les repérages en Bell 206, l'antenne était fixée à la pat-

te de l'appareil, du côté du passager, à l'aide d'un adapteur spéciale-

ment conçu par le Service Aérien (figure 7 ) . La position de l'antenne

était alors parallèle au sol et dirigée vers l'avant (figure 7 ) . Lors-

que l'appareil était sur flotteurs, l'antenne était alors installée au

bout du flotteur gauche ou encore entre le flotteur et la carlingue de

1'appareil (figure 7 ) . Lors des repérages en avion, l'antenne était

disposée perpendiculairement au sol et fixée au hauban droit à l'aide

de la partie inférieure de l'adapteur et de collets à plomberie (figure

8 ) .

(21)

- 14 -

ADAPTEUR

Vis

à a illettes ultra- résistantes

COLLETS t ADAPTEUR

Figure 7: Installation ( t r o i s façons) de 1'antenne yagi sur l'hélicoptère.

Modèle de l'adapteur conçu pour f i x e r l'antenne sur l'hélicoptère.

(22)

HAUBAN

ANTENNE

FIL

(PASSÉ PAR LA PORTIÈRE)

Collets

à plomberie Adapteur

inférieure)

Hauban

Figure 8: Installation d'une antenne yagi sur le Cèsna 206.

(23)

- 16 -

5. METHODES

5.1 Marquage à 1'eau

La technique utilisée a été celle décrite par Simkin (1963). Elle consistait, en gros, à survoler, à bord d'un hélicoptère, le réseau de lacs du territoire à l'étude afin de repérer des orignaux à l'eau.

Lorsqu'un animal ou un groupe était aperçu, l'hélicoptère amorçait une descente vers les orignaux de façon à les forcer à fuir vers le lac plutôt que vers la foret en bordure. Le nombre d'orignaux, leur sexe et leur catégorie d'âge était alors notés. Dès qu'un faon était iden- tifié, l'hélicoptère poussait le groupe vers le large puis se concen- trait sur le faon. Au moment propice, l'appareil se posait sur l'eau et suivait le faon de façon à ce que le bout du flotteur gauche soit juste derrière l'animal qui nageait. Un opérateur sortait alors de l'arrière de l'appareil et s'approchait de l'animal en rampant sur le flotteur. Avec la moitié de la poitrine dépassant le bout du flotteur et en ayant les pieds bien calés sous l'armature du flotteur, l'opéra- teur était en position pour saisir le faon par la peau du cou, le rame- ner vers lui et lui passer le collier autour du cou. L'animal était ensuite relâché sans aucune autre manipulation. Le marquage à l'eau peut se faire avec une seule personne à bord, outre le pilote; le navi- gateur-opérateur s'assied alors en avant.

5.2 Marquage combiné

Le marquage combiné est une technique qui allie le marquage à l'eau et le marquage précédé d'une immobilisation de l'animal au moyen d'un produit chimique anesthésiant ou paralysant. Il s'effectue aussi avec un hélicoptère sur flotteurs. Il se distingue principalement du marquage à l'eau par le fait qu'il se pratique après la chute des feuilles et que le territoire survolé comporte, en plus des chaînes de lacs, des bûches récents. Lorsqu'un faon était aperçu, à l'eau, au cours d'une patrouille, il était marqué conformément à la technique

(24)

décrite précédemment. Par contre, s'il était vu sur terre dans une ouverture d'au moins 200 m, le pilote déposait l'opérateur dans cette ouverture, reprenait de l'altitude et s'empressait de rabattre le faon vers le tireur embusqué (Beaumont et Crête 1982). Ce type de marquage doit cependant se faire à 2 opérateurs pour des raisons de sécurité.

L'agent immobilisant utilisé lors de notre étude a été le chlorure de succinylcholine à un dosage initial correspondant à 0,055 mg/kg (R.

Parent, comm. pers.). Nous avons opté pour ce produit parce que son achat et son utilisation n'étaient pas régis par la loi fédérale sur les stupéfiants (1960-61) et la loi fédérale sur les aliments et'"-dro- gues (1952-53). Les seringues ont été propulsées au moyen d'une cara- bine "Extra long range projector" de calibre 32 spécial, fabriquée par"

la compagnie Palmer Chemical and Equipment Inc. (Douglasville, Georgia,

USA). Deux types de projectiles d'inoculation furent employés: les

Pneu-Dart (Pneu-Dart Inc., Williamsport, Pensylvania, USA) et les

seringues projectiles de modèle Cap-chur d'une capacité de 3 ce munies

d'une aiguille de 1,8 cm a barbillon. Pour tenter de palier à la perte

éventuelle de seringues, nous avons, dans quelques cas, utilisé des

seringues Cap-chur munies d'un émetteur Telonics.

(25)

- 18 -

6. RESULTATS ET DISCUSSION 6.1 Marquage

De 1977 à 1982, nous avons consacré 179 heures de vol échelonnées sur 43 jours, à la recherche d'orignaux (tableau 2 ) . Environ 52% de ces heures de vol ont été effectuées dans la réserve des Laurentides.

Au niveau des méthodes de marquage, la répartition des heures d'aéronef a été la suivante: 65% des heures de vol utilisées pour le marquage à l'eau et 35% pour le marquage combiné (eau et terre). En tout, 618 orignaux ont été observés dont 21% étaient des faons (tableau 2 ) . La fréquence d'observation des orignaux a été de 3,5 orignaux et de 0,7 faon par heure de vol (tableau 2 ) . Au cours des opérations de marqua- ge, 43 faons ont été munis d'un collier émetteur ce qui représente un rendement de 0,24 faon marqué à l'heure (tableau 2 ) .

Le marquage des faons nécessite, même dans les meilleures condi- tions (juin-juillet), un effort supplémentaire dû à leur proportion moindre dans la population. En comparant nos résultats de la période 3 (juin 1979) avec ceux de Roussel et Pichette (1974) et de Simkin (1963), pour le mois de juillet, on constate qu'il faut déployer res- pectivement 1,4 et 6,7 fois plus d'effort pour marquer un faon ori- gnal qu'un adulte.

6.1.1 Lieux de marquage

La comparaison des statistiques de marquage indique que la fré- quence d'observation des orignaux et le nombre de faons marqués ont été, respectivement, deux et trois fois plus élevés dans la réserve des Laurentides que dans celle de Mastigouche. Même si les dates et les méthodes de marquage varient d'un territoire à l'autre, ce qui rend les comparaisons dangereuses, il n'en demeure pas moins que les orignaux ont été plus faciles à observer aux abords des plans d'eau dans la réserve des Laurentides que dans la réserve de Mastigouche.

(26)

LIEU NO. DATE DE LA NBRE HEURES NBRE ORIGNAUX NBRE ORIGNAUX NBRE FAONS NBRE FAONS PÉRIODE PÉRIODE DE VOL VUS VUS/ VUS(MARQUÉS) VUS(MARQUÉS)/

HEURE DE VOL HEURE DE VOL Laurentides

Mastigouche

TOTAL

Laurentides Mastigouche GRAND TOTAL

1 2 3 4 5 6 7 8 9

oct.-nov. 1977 août-sept. 1978 juin 1979

août 1979 août 1981 sept. 1981 oct.-nov. 1981 nov. 1981 nov. 1982

14,2 49,6 14,5 15,6 22,0 17,5 28,5 17,5 ND(1)

93,9 85,5 179,4

49 186 86 104 16 29 59 89 ND

425 193 618

3,6 3,8 5,9 6,7 0,7 1,7 2,1 5,1 ND

4,5 2,3 3,5

11(1) 35(14) 24(10) 15(8)

3(2) 7(2) 12(3) 22(3)

ND

85(33) 44(10) 129(43)

0,8(0,1) 0,7(0,3) 1,7(0,7) 1,0(0,5) 0,14(0,1) 0,4(0,1) 0,4(0,1) 1,3(0,2)

ND

0,9(0,35) 0,5(0,12) 0,7(0,24) (1) Les données du marquage de 1982 ont été perdues.

(27)

- 20 -

En effet, pour les deux seules périodes de marquage où la compa- raison inter-réserve est possible (périodes 2 et 5 ) , on constate que le nombre d'orignaux vus dans la réserve des Laurentides a été 5 fois plus grand que dans la réserve de Mastigouche. Cette facilité d'observation des orignaux à la réserve des Laurentides pourrait s'expliquer de trois façons: 1° par une densité plus élevée 2° par le comportement moins craintif des orignaux en milieu ouvert et 3° par la quantité de la végétation aquatique.

En ce qui concerne la première hypothèse, rien ne laisse supposer que les densités d'orignaux dans la réserve des Laurentides aient été le double de celles observées dans la réserve de Mastigouche. Le seul inventaire aérien que nous ayons pour cette partie de la réserve fauni- que des Laurentides indique que la densité y est supérieure à 0,3 ori- gnal/km2 (Brassard et_ aj_. 1974) alors qu'un inventaire récent donnait pour la réserve de Mastigouche une densité d'orignaux de l'ordre de 0,44 orignal/km2 (J. Millette, connu, pers.). Évaluée à partir de l'effort de chasse (moyenne 1976-1982) (Crête 1980), la densité de l'orignal serait de 0,27 orignal/km2 dans la partie chassée du secteur Kiskissink et de 0,22 orignal/km2 dans la réserve de Mastigouche.

Sur le plan comportemental, il est plausible de croire que la fré- quentation plus intensive de la réserve de Mastigouche par les chas- seurs et les pêcheurs ait modifié de façon substantielle le patron des activités des orignaux aux abords des lacs. Cette hypothèse suggére- rait que les orignaux de Mastigouche sont davantage nocturnes que ceux du secteur Kiskissink, ce qui expliquerait le faible taux d'observation d'orignaux dans la réserve de Mastigouche.

Finalement, on peut aussi supposer que la végétation aquatique est moins abondante dans les lacs de la réserve de Mastigouche que dans ceux de la réserve des Laurentides, expliquant ainsi la réduction de la fréquentation des plans d'eau de cette réserve par les orignaux.

(28)

De toutes ces hypothèses, nous croyons que la deuxième est la plus plausible pour les raisons suivantes: 1° II n'y a aucune raison pour que la densité d'orignaux à la réserve des Laurentides soit le double de celle de la réserve de Mastigouche. Au contraire, on note que les conditions d'habitat et de climat sont, en général, plus favorables aux orignaux de la réserve de Mastigouche. Pour ce qui est de la prédation et de la récolte de chasse par km2, rien ne laisse supposer l'existence d'une différence importante entre les deux territoires (Laurentides = 0,04 orignal récolté/km2, Mastigouche = 0,05 orignal/km2). 2° En dis- tinguant, pour le secteur Kiskissink, la fréquence d'observation des orignaux selon que le territoire couvert était accessible ou non pour les chasseurs et les pêcheurs, nous avons constaté que le nombre d'ori- gnaux vus variait de 9,2 orignaux/h dans la partie inaccessible à 5,4 orignaux/h dans la partie accessible. Cette diminution de 40% de la visibilité des orignaux résidant dans la partie accessible de la réser- ve des Laurentides est comparable à la différence de 49% d'orignaux vus entre les deux réserves. 3° En survolant la réserve de Portneuf en 1978, nous avions déjà remarqué que la fréquence d'observation des ori- gnaux y était 11 fois inférieure (0,4 orignal/h contre 4,5 ori- gnaux/h). Cette réserve abrite pourtant une densité d'orignaux de 0,28 orignal/km2 (J.P. Thomassin, comm. pers.). 4° On a aucun indice nous permettant de soupçonner que les lacs de la réserve de Mastigouche ont un potentiel a végétation aquatique inférieur à celui des lacs de Kis- kissink.

6.1.2 Périodes de marquage

Les meilleures périodes pour marquer des faons S l'eau ont été les périodes 3 et 4. En effet, entre la mi-juin et la mi-août, les ori- gnaux s'alimentent surtout de végétation aquatique et affluent, par conséquent, aux abords des lacs (Bouchard 1967; Cobus 1972).

(29)

- 22 -

II n'est donc pas étonnant que le succès de marquage ait été maxi- mal au cours de ces périodes. Cependant, si nous avions l'opportunité de marquer à nouveau des faons à l'eau, nous concentrerions plutôt nos activités au mois de juillet parce qu'à cette époque, non seulement l'affluence des orignaux est plus élevée mais aussi le temps passé à l'eau pour s'alimenter est plus long qu'au mois de juin et d'août (Cobus 1972; Fraser et al_. 1982; Tankersley et Gasaway 1983).

En dehors de la période estivale, le marquage à l'eau est encore possible, comme nous l'avons démontré dans la réserve des Laurentides.

L'expérience vécue dans la réserve de Mastigouche lors de la période 5 nous a cependant convaincus qu'il était plus sage, dans ces conditions, d'opter pour un mode de marquage combiné. À ce moment-là, le mois de novembre semble être la période idéale parce que 1° les orignaux sont très visibles, 2° la température fraîche est favorable à l'utilisation des immobilisants, 3° le territoire est vide de tout pêcheur et chas- seur, 4° les orignaux sont souvent vus en groupe et finalement, 5° les orignaux fréquentent encore les plans d'eau.

6.1.3 Heures de marquage, conditions météorologiques

Les heures les plus propices pour voir des orignaux ont été de 17 h à 21 h (figure 9 ) . En effet, la fréquence moyenne d'observation des orignaux a été de 6,0 orignaux par heure de vol pendant cette période alors qu'elle a été de 3,3 orignaux/h durant le reste de la journée. Contrairement à nos attentes et aux résultats obtenus par Simkin (1963), les envolées matinales ont remporté peu de succès. Il est vrai qu'à l'époque où nous avons accompli la majorité de nos opéra- tions de marquage à l'eau, les écarts de température entre la nuit et le jour provoquaient la formation d'un brouillard matinal qui se main- tenait au-dessus des lacs jusqu'à 9 h et qui empêchait les observateurs d'apercevoir des orignaux.

(30)

K UJ O LU OC LU I

9 - 8 - 7 - 6 - X 5

CD 4 -

S

Oo z

UJ

o

s

cem 3 -

2 - I -

(II) (14)

(41)

1

(6) 1771

(24)

( 6 )

(32)

( 4 )

(24)

(19) ( I I )

1

(40) 771

(14)

I

( 4 )

6^00 7:00 8=00 9-00 1000 00 12^00 13^00 14=00 15=00 HEURE

16 = 0 0 17=00 18=00 19=00 20=00 21-00 22 = 00I I

r o

Figure 9: F a c i l i t é d'observation des orignaux selon l ' h e u r e du j o u r .

(31)

- 24 -

Du coté des conditions d'ensoleillement, le nombre d'orignaux vus par heure de vol s'est avéré aussi bon par temps ensoleillé (5,0 orignaux) que par temps couvert (4,4 orignaux).

6.2 Matériel

6.2.1 Émetteurs-radios et matériel de réception

Tous les émetteurs-radios utilisés lors de l'étude ont fonctionné normalement, permettant le suivi des faons au moins jusqu'à la fin de leur premier hiver. L'utilisation de l'option mortalité s'est avérée très utile, voire indispensable, pour signaler les cas de mortalité ou de bris de collier et pour éviter de déranger inutilement les faons qui n'étaient pas visibles en hiver. La tonalité des signaux émis par les émetteurs AVM (TSIC...TSIC) était plus aiguë, donc plus fatigante, que celle produite par les émetteurs Telonics (TCHUC...TCHUC). Lorsque les deux types d'émetteurs étaient utilisés concurremment (hiver 1982-83), on éprouvait parfois de la difficulté à bien localiser les orignaux porteurs d'émetteurs Telonics parce qu'on cherchait à obtenir une intensité sonore comparable aux émetteurs AVM. Ce genre de problème peut être facilement surmonté en précisant, sur les feuilles de locali- sation, la marque de l'émetteur à côté du numéro de l'animal et de sa fréquence radio.

Bien que satisfaisant, le matériel de réception qui a servi durant l'étude aurait pu être amélioré. L'utilisation d'une unité programma- ble à balayage automatique, c'est-à-dire un dispositif qui ne recherche que les fréquences-radios préalablement mises en mémoire, ferait gagner énormément de temps pendant les opérations de repérage et minimiserait le brouillage des fréquences-radios par les radios-taxis ou les radio- amateurs. En effet, le récepteur que nous avons utilisé avait une tolérance de discrimination de 25 MHz par canal. Toutes les fréquen-

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ces des radios-taxis et des radios-amateurs passant à ± 12,5 MHz de nos émetteurs interféraient donc sur la réception. Ce problème peut être évité en se procurant un récepteur-radio de marque Telonics qui est muni de cristaux plutôt que d'un condensateur variable, comme c'est le cas pour le récepteur AVM (D. Le Henaff, comm. pers.). Le récepteur Telonics est donc très sélectif pour une fréquence donnée. Ensuite, il est recommandé de survoler, avant de procéder à l'achat des émetteurs- radios, le secteur d'étude retenu et de synthoniser toutes les fréquen- ces couvertes par le récepteur-radio. Dès qu'un radio-taxi ou un radio-amateur entre en ondes, il suffit de noter la fréquence et de s'abstenir de commander celle-ci lors de l'achat des émetteurs. Le brouillage des ondes par les radios-taxis ou radios-amateurs est un problème fort ennuyeux, qui survient même au-dessus de vastes territoi- res non-habités ou non-fréquentés en hiver comme ceux de la réserve des Laurentides ou de Mastigouche. Dans de tels moments, lerepérage d'un émetteur est une tache très pénible, voire impossible.

Du coté des antennes et de l'adapteur, nous avons été en général satisfaits de notre installation. La position de l'antenne par rapport à la carlingue de l'appareil amplifie la réception du signal-radio mais, par contre, cause une diminution de la capacité directionnelle de l'antenne. L'utilisation d'une perche pour éloigner l'antenne de la masse de l'aéronef contribuerait à améliorer la qualité de la réception en autant qu'elle soit assez longue pour bien dégager l'antenne. Des problèmes de sécurité aérienne peuvent être anticipés avec ce genre d'installation (D. Le Henaff, comm. pers.).

En ce qui concerne les aéronefs, l'hélicoptère et le Cessna 206 se sont révélés des outils de travail adéquats. Bien que moins malléable que l'hélicoptère, le Cessna 206 permet la localisation très précise des faons tout en provoquant moins de frayeur chez ces derniers. Fina- lement, avec une seule antenne yagi, les localisations précises s'effectuaient en moyenne 20 minutes après avoir capté le signal pour

(33)

- 26 -

la première fois. L'utilisation d'une deuxième antenne sur le Cessna 206, au cours de l'été 1982, a augmenté légèrement la capacité de réception de notre système de repérage surtout lorsque le faon se déplaçait beaucoup d'une fois à l'autre.

6.2.2 Colliers émetteurs

À l'exception du modèle B, les colliers que nous avons mis à l'essai ont, de façon générale, accompli leur mission, c'est-à-dire de rester autour du cou du faon jusqu'à la fin de son premier hiver (tableau 3 ) . Les modèles A et B ont résisté en moyenne 330 jours ± 26 et peut-être plus longtemps étant donné que, dans la plupart des cas, le radio avait cessé d'émettre avant la récupération du collier. Mal- gré leur performance très satisfaisante, aucun de ces deux modèles ne peut être considéré comme parfait du point de vue de l'ensemble des caractéristiques recherchées. Les points faibles et les points forts de ces deux prototypes peuvent se résumer ainsi:

Modèle A : Ce modèle n'assure pas une protection suffisante à l'anten- ne. En effet, lorsque le collier se trouve soumis à une forte exten- sion, il arrive que l'antenne sorte totalement de sa gaine d'hercu- lite. En dépit de sa flexibilité, l'antenne non protégée reste très vulnérable à sa base. L'avantage de ce modèle est que l'élastique devient de plus en plus exposé aux intempéries au fur et à mesure que l'animal grossit. Ce collier se détériore donc plus rapidement que le modèle C. Le point de rupture se fait habituellement à l'endroit où l'élastique est riveté à l'émetteur. L'herculite jaune utilisé dans la fabrication de ce modèle n'est pas très résistant; par contre, sa visi- bilité du haut des airs est excellente.

Modèle C : Deux reproches mineurs peuvent être formulés à 1'encontre de ce modèle: 1° la couleur du boyau utilisé (bleu royal) comme gaine pro- tectrice n'était pas assez voyante lors des repérages aériens et 2° le

(34)

TABLEAU 3 : Durée de vie approximative des trois modèles de colliers utilisés lors de l'étude de la survie des faons orphelins (1977-1983)

PÉRIODE DE MARQUAGE

MODÈLE DE COLLIER

NBRE DE COLLIERS

POSES

NBRE DE COLLIERS PERDUS AVANT LA FIN DE L'HIVER

DURÉE DE VIE APPROXIMATIVE DU COLLIER SUR

L'ORIGNAL (JOURS) 730

2 3 4 5 a 8 9

A B B C C

14 10

7

8

7

0 10 5 0 1

330 ± 40 98 +• 16 124 ± 15 +326 ± 35 +279 ± 42

(35)

- 28 -

collier était trop solide. En effet, l'utilisation des courroies de sécurité de chaque côté de l'élastique réduit au minimum l'exposition de ce dernier aux intempéries. Les trois ou quatre colliers que nous avons réussi à récupérer après un an et demi étaient tous en parfait état et loin d'être sur le point de tomber. Heureusement, les orignaux ainsi marqués ne portaient aucune blessure ou marque d'inconfort. Ce modèle est idéal pour suivre des adultes sur de nombreuses années.

Pour rencontrer l'objectif de durabilité limitée que nous recherchions, il aurait suffi de modifier ce modèle de façon à ne mettre la courroie de sécurité que du côté de l'antenne, ou bien supprimer complètement la courroie de sécurité pour ne mettre qu'une double épaisseur de bande élastique cousue où rivetée ensemble de façon à empêcher l'antenne de sortir.

6.2.3 Seringues projectiles

Les premiers essais d'immobilisation au chlorure de succinylcholi- ne en poudre ont été réalisés avec des fléchettes Pneu-Dart prédosées contenant des concentrations inférieures à 10 mg. Comme nous l'avons appris par la suite, ces dosages étaient trop faibles pour immobiliser un faon. Deux injections successives ont donc été nécessaires dans bien des cas pour venir à bout d'un faon. Les fléchettes Pneu-Dart à concentrations plus élevées n'étant plus disponibles, en raison de l'arrêt de la vente de ce produit en sol canadien, nous avons dû recou- rir aux seringues projectiles Cap-chur et à la succinylcholine liquide (Anectine). Par ailleurs, nous avons réalisé que les fléchettes Pneu- Dart avaient l'inconvénient de rebondir après avoir frappe l'animal.

Nous ne pouvions donc pas savoir si la dose d'Anectine avait bel et bien été injectée. Cette incertitude nous obligeait souvent à attendre 20 minutes, c'est-à-dire le temps normal qu'un orignal prend pour mëta- boliser 1'Anectine, avant de procéder à une nouvelle injection. Quel- ques faons, ainsi injectés, ont été perdus de vue pendant ce laps de temps.

(36)

Les quelques émetteurs Telonics que nous avons fixés à nos serin- gues Cap-chur en 1982 ont été peu utiles. D'une part, ils modifient énormément la trajectoire de la seringue à cause du poids accru et, d'autre part, ils nous ont fait perdre un temps précieux lorsque venait le temps de récupérer les seringues qui avaient manqué leur cible.

L'emploi de ces dards peut être cependant d'une grande utilité pour marquer des animaux en milieu fermé et avec des drogues plus dangereu- ses que l'Anectine.

Finalement, ce sont les seringues Cap-chur conventionnelles qui ont le mieux convenu à nos besoins. Cependant, il arrive qu'au moment de l'impact l'aiguille de la fléchette casse et reste emprisonnée dans la chair de l'animal. Un chasseur a ainsi retrouvé une aiguille dans un de nos faons un an après le marquage. Il est donc prudent de véri- fier les points d'impact des seringues (surtout lorsqu'elles rebondis- sent et qu'elles ne sont pas retrouvées) afin de bien s'assurer qu'elles ne restent pas dans la chair de l'animal. La réforme de toute aiguille ou corps de seringue montrant des signes de déformation, si légers soient-ils, devrait permettre de réduire le risque de tels incidents.

6.2.4 Dosage du chlorure de succinyicholine (Anectine)

D'après le tableau 4, nous constatons que pour les faons âgés d'environ 6 mois et pesant présumêment 180 kg, la dose effective d'Anectine se situe entre 12 et 14 mg (0,066-0,077 mg/kg). Au-delà de cette dose, la récupération de l'animal semble être compromise. Ainsi le faon 81-M-5 qui avait reçu 18 mg à l'intérieur de 20 minutes a dû être réanimé. Par contre, les problèmes du faon 81-M-7, que nous avons abattu, semble plus liés à sa chute lors de l'immobilisation qu'au dosage lui-même. Les concentrations utilisées au début (8 à 10 mg) se sont avérées insuffisantes; en effet, les faons, tout comme n'importe lequel animal en croissance, possèdent un métabolisme plus rapide et

(37)

- 30 -

nécessitent un dosage supérieur pour être complètement immobilisés (R.

Patenaude, comm. pers.). Le dosage de base utilisé au début (0,055 mg/kg) convient surtout pour des animaux adultes.

La procédure utilisée lors de l'injection de l'Anectine n'a pas été conforme aux directives émises pour l'utilisation de ce produit. En effet, il est normalement recommandé d'attendre au moins 30 minutes entre deux injections puis d'élever progressivement le dosage de l'in- jection suivante jusqu'à ce qu'on atteigne la dose effective (R.

Parent, comm. pers.). En attendant 20 minutes entre deux injections et en réinjectant un dosage quelconque, comme nous l'avons fait, nous courrions le risque que la deuxième dose s'additionne à la première et qu'elle surdose l'animal. Il faut cependant comprendre qu'il n'est pas toujours facile de garder le contact visuel avec les orignaux pendant près d'une heure et qu'il faut parfois choisir entre le risque de per- dre l'animal d'une surdose ou, tout simplement, de le perdre de vue.

Tant que le chlorure de succinylcholine restera l'agent restrictif principalement utilisé dans les opérations de marquage, il y aura tou- jours de tels choix à faire.

6.3 Méthodes de marquage

Des deux méthodes de marquage utilisées lors de l'étude, c'est le marquage à l'eau qui s'est avéré le plus efficace. En effet, 57% des 58 tentatives de marquage à l'eau ont été fructueuses alors que pour le marquage combiné, le taux de réussite a été, à l'automne 1981, de 29%

(8 essais fructueux sur 28 tentatives). Si on compare le marquage à l'eau (réserves des Laurentides et de Mastigouche) et le marquage avec immobilisant, le nombre d'essais fructueux passe de 49% (32/65 essais) en marquant à l'eau à 17% (4/24 tentatives) en utilisant un agent res- trictif (données de 1981 seulement). Lors du marquage à l'eau, les échecs ont été surtout attribuables à la disparition des orignaux sous

(38)

TABLEAU 4 : Dosage de succinylcholine utilisé lors du marquage des faons à la réserve de Mastigouche en 1981 (d'après Beaumont et Crête 1982)

FAONS NO.

81-M-5

81-M-6

81-M-7 81-M-lO Non-marqué Non-marqué Non-marqué

DATE DE MARQUAGE

81-10-29

81-10-29

81-10-30 81-11-11 81-11-03 81-11-11 81-11-24

SEXE

M

M

M F M F F

DOSE (mg)

(1)7 mg (2)9 mg (3)9 mg (1)9 mg (2)6 mg (3)6 mg (1)7 mg (2)6 mg (1)8 mg (2)8 mg (1)10 mg (1)8 mg (1)10 mg

TEMPS ENTRE DEUX INJECTIONS

(MIN.) 24 10 40 21 21.

37

TEMPS D'INDUCTION

(MIN.)

1

5 1 7

Aucune réaction Aucune réaction Aucune réaction

(39)

- 32 -

le couvert et à des plans d'eau trop petits pour manoeuvrer. En ce qui concerne le marquage avec immobilisant, les échecs ont été surtout dus à la perte de contact visuel avec l'animal, avant ou après l'injection, ou encore à une mauvaise position de l'animal par rapport au tireur.

Le marquage à l'eau, lorsque praticable, possède un avantage sur le marquage combiné ou terrestre; en effet, cette façon de marquer ré- duit au minimum le temps de séparation du faon de sa mère puisque la mère est poussée à l'eau avec le faon, et limite les dégâts causés par le stress ou la contention (ex. fracture, myopathie). Aucun faon mar- qué à l'eau n'a été séparé définitivement de sa mère tandis que nous avons observé un cas de séparation avec le marquage avec immobilisant.

De plus, l'utilisation d'un produit comme l'Anectine comporte plusieurs dangers de surdose. Nous avons perdu, de cette façon, 1 faon en 1981 et nous avons dû donner la respiration artificielle à plusieurs repri- ses à des faons qui montraient des signes de dépression respiratoire.

L'Anectine a été utilisé dans ce projet parce que nous n'avions pas l'autorisation d'utiliser un autre type d'agent restrictif. Il est clair que si nous avions eu cette autorisation, notre choix d'agent restrictif se serait porté vers un produit plus efficace et plus sécu- ritaire pour 1'animal.

Du point de vue de la sécurité aérienne, les deux méthodes compor- tent autant de risques l'une par rapport à l'autre. De l'avis de plusieurs pilotes, l'utilisation du Hughes 500 conviendrait mieux pour les besoins du marquage à l'eau. Des pales supplémentaires et plus courtes permettent à ce type d'hélicoptère de manoeuvrer plus facilement sur des plans d'eau restreints ou à l'intérieur de petites ouvertures bordées de grands arbres. Pour le marquage à l'eau, il est préférable d'opérer à une seule personne de façon à alléger le plus possible l'appareil. Cependant, a cause du danger que représente l'utilisation des immobilisants et des normes de sécurité régissant leur emploi, deux opérateurs dûment qualifiés seront nécessaires pour

(40)

procéder au marquage combiné ou avec des immobilisants uniquement.

Par conséquent, seuls les appareils à plusieurs places comme le Bell

206 et le Hughes 500 devront être employés dès que l'utilisation d'un

agent restrictif sera envisagée.

(41)

- 34 -

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Numériseur Kodak 1260/1280 Adobe Acrobat 6.0

Le 13 décembre 2004

Micromatt Canada Ltée

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