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La Méditerranée au XII° siécle

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La Méditerranée au XII° siécle

Au 12 me siècle, le bassin méditerranéen est le cadre de violents affrontements entre les trois grands ensembles politiques de l’époque médiévale, l’Occident chrétien, l’Orient byzantin et le monde islamique. Au delà des conflits apparaissent cependant des espaces de contacts entre les civilisations, qui contribueront à l’essor de l’Occident chrétien.

I. Les trois aires de civilisation autour de la Méditerranée 1. L'Empire byzantin est l'héritier de Rome

a) la continuité avec Rome

En 476, l'empire romain d'Occident disparaît ; il reste cependant celui d'Orient, avec pour capitale Constantinople, ville fondée par l'empereur Constantin à la limite de l'Europe et de l'Asie. L'empereur prend le nom de basileus, il devient un roi oriental dont le nom est exprimé en grec. C'est un souverain chrétien qui se veut représentant de Dieu sur la Terre et gouverne seul (autocratie). Comme dans l'empire romain, la terre est la source de la richesse, et les propriétaires terriens forment la caste aristocratique. les paysans sont pressurés d'impôts, les villes sont moins importantes que dans l'empire romain, à l'exception de Constantinople, une des plus grandes villes du monde de cette époque. Comme dans l'empire romain, le commerce maritime est important et la méditerranée en est l'artère centrale : Constantinople est un pont entre l'Orient et l'Occident. L'empire byzantin possède encore en Occident une ville

importante, par laquelle se fait la redistribution des produits d'Orient vers l'Europe, Venise.

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Comme à Rome, la grande occupation des masses urbaine est d'assister aux jeux du cirque à l'hippodrome de Constantinople (courses de chars). Les factions jouent un rôle politique, un peu comme des clubs de supporteurs de football qui soutiendraient des candidats différents aux fonctions de l'Etat.

b) les caractères originaux de la civilisation byzantine : la mise en place de l'orthodoxie La religion revêt un caractère important et les querelles sont nombreuses, en particulier sur la nature du Christ (humain ou divin) et sur le pouvoir des icônes. Le patriarche de

Constantinople n'a pas de rôle politique ou religieux important, à la différence du pape, car ces fonctions sont assurées par l'empereur, alors qu'en Occident, l'effacement puis la

disparition du pouvoir impérial a permis au pape d'acquérir un important pouvoir temporel et spirituel, que les rois et empereurs ne sont pas encore en mesure de lui disputer au début du XII ème siècle.

C'est pourquoi les Chrétiens d'Orient se refusent à obéir à l'évêque de Rome, ce qui va progressivement éloigner les deux parties de la Chrétienté, jusqu’à la rupture (schisme) de 1054 : on aura alors deux religions chrétiennes, la catholique et l'orthodoxe. les différences ne sont pas très perceptibles : les prêtres orthodoxes (popes) peuvent se marier, la communion se fait sous les deux espèces, on adore les icônes, le culte se fait en langue nationale et le pape n'est pas reconnu comme chef. La haine est très profonde entre catholiques et orthodoxes à la veille des croisades.

c) un empire menacé

L'Empire byzantin a connu une période faste sous Justinien (527-565), puis a été menacé par les différents peuples Slaves, en particulier les Bulgares, côté européen, et par les invasions Arabes en Asie Mineure. L'empire a regagné du terrain aux IX è et X è siècle avant de se trouver de nouveau menacé au X I me, par les Normands en Occident, qui s'emparent de la Sicile et de l'Italie du Sud et par les Turcs en Orient, qui progressent vers l'Asie Mineure.

1071 est une année noire : les Byzantins perdent la Sicile et sont battus à Manzikert par les Turcs. C'est dans ce contexte qu'il faut situer l'appel d'Alexis Comnème aux Occidentaux.

d) une civilisation brillante

Que reste-t-il de l'empire byzantin ?

- l'art religieux, en particulier le décor de mosaïques, continuité de l'art romain, et les icônes, création propre des byzantins.

exemple : Sainte Sophie

- Constantinople est considérée comme la plus belle ville du monde par les Occidentaux : palais, églises ornées de mosaïques, hippodrome

- la religion et l'écriture grecque vont continuer l'influence byzantine après la chute de l'empire, dans le monde slave : les Slaves ont été évangélisés par Cyrille et Méthode, deux évêques, qui ont adapté l'alphabet grec pour les slaves : ce sera l'alphabet cyrillique, utilisé aujourd'hui en Russie, Ukraine, Bulgarie et Serbie. C'est par la Russie que l'influence byzantine perdurera : son souverain reprendra le nom de César (=tsar) lorsque les Turcs anéantiront l'empire byzantin en 1453.

2 L'Islam est un monde en expansion a) la religion musulmane et la création d'un vaste empire arabe

Rappel : ce qu'est l'Islam

Mohammed ou Mahomet (570-632) est un marchand d'Arabie auquel l'ange Gabriel a révélé la volonté de Dieu (Allah) ; il devient prophète et dicte le Coran. Il prêche une nouvelle religion, l'Islam. Il doit s'enfuir de La Mecque et fuir à Médine en 622 : c'est l'Hégire, début du calendrier musulman.

Les principes de l'islam sont organisés autour des 5 piliers de la foi : aumône

5 prières par jour

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un pèlerinage à la Mecque une fois dans sa vie le ramadan

la profession de foi (chahada)

De la lecture du Coran découlent un certain nombre de règles de vie interdits alimentaires : le porc et l'alcool

loi islamique (chariah) : polygamie, répudiation facile, position inférieure de la femme dans l'héritage, pas de droit de garde des enfants en cas de séparation, blasphème et apostasie punis de mort, adultère puni de lapidation, vol puni d'une main coupée, port du voile obligatoire.

L'islam doit être imposé aux autres peuples, à l'exception des "peuples du Livre", juifs et chrétiens, qui peuvent garder leur religion, mais ont une position inférieure dans la société (dhimmis), qui se marque par un impôt spécial (c'est plus libéral que le sort des non-chrétiens en Europe au Moyen-Age). La guerre sainte est le moyen d'imposer l'islam, et pour le

combattant, le moyen d'aller au paradis.

Aujourd'hui, les intégristes ou fondamentalistes souhaitent une application intégrale de ces règles élaborées il y a 1400 ans, alors qu'une grande partie des musulmans préfère une adaptation de celles-ci.

Les descendants de Mohammed, les califes, lancent la guerre sainte et conquièrent en quelques décennies un vaste empire.

Pourquoi ?

Les pays conquis sont faibles

Les cavaliers arabes sont excellents et sont animés de la foi de la djihad

les non-musulmans gardant leur religion, ils ne résistent pas : les paysans de l'empire byzantin n'ont rien à perdre

Les Arabes utilisent des auxiliaires locaux : par exemple, l'Espagne est conquise par Tariq avec 300 Arabes et 12000 Berbères.

b) diversité des peuples et morcellement politique

L'empire arabe s'étend de l'Espagne aux confins de l'Inde, il est trop vaste et se morcelle, d'autant plus que les Arabes ne sont qu'un peuple parmi d'autres, et que les descendants de Mohammed ne tardent pas à se battre entre eux.

Au XII me siècle, il ne reste plus rien de l'unité du monde musulman.

- au Maghreb et en Andalus (Espagne) règnent les Almoravides

- en Egypte règnent les califes Fatimides (calife = descendant du Prophète)

- en Asie Mineure, le califat Abbasside continue d'exister avec Bagdad comme capitale, mais ils sont dominés par les Turcs, envahisseurs venus d'Asie centrale, qui l'emportent peu à peu sur les Arabes et les Byzantins : à l'époque des Croisades, les Turcs Seljoukides dominent tout l'Orient et viennent de battre les Byzantins à Mantzikert, s'ouvrant la route de l'Anatolie.

c) unité de la civilisation musulmane

la civilisation musulmane est en avance sur celle de l'Europe à cette époque, car les

musulmans ont traduit en arabe les livres grecs et latins, conservant toutes les connaissances de l'Antiquité, alors que l'Occident les oubliait ; ils ont aussi subit l'influence de la civilisation indienne.

Ainsi, les Arabes sont de bons mathématiciens : ils ont emprunté les chiffres et le zéro aux Indiens et ont inventé l'algèbre

Ce sont de bons astronomes, qui ont gardé les connaissances des grecs dans ce domaine, alors que la Chrétienté occidentale régressait ( croyance à la terre plate, par exemple)

Ils ont de bonnes connaissances médicales, reprises des Grecs et des Romains, pendant que l'Europe ne croît plus qu'aux sorciers et à la magie

Ils ont repris les inventions chinoises comme la boussole, le papier, la poudre à canon.

Ils ont de bonnes connaissances en navigation, en particulier dans l'Océan Indien, où les

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boutres (utilisés jusqu'au XX siècle) savent se servir des vents de mousson ; ils ont de bonnes connaissances en cartographie.

Pourquoi cette avance ?

Le monde arabe est un monde de marchands, qui ont des liens avec toutes les civilisations de l'époque, du fait de leur position centrale et du fait que les Arabes sont à l'origine des

nomades. Ils connaissent donc bien les routes caravanières, en particulier la route de la soie, vers les richesses de la Chine, et sont les meilleurs intermédiaires entre l'Orient et l'Occident, où la demande de produits de luxe augmente à partir du XI siècle.

Ce commerce alimente une vie urbaine très intense. La civilisation musulmane est une civilisation urbaine, du fait de l'exiguïté des campagnes (déserts) et de l'importance du commerce.

Les villes sont très peuplées, bâties autour de la mosquée et du marché (souq), entourées de remparts.

Les artistes décorent les palais et les mosquées. Ils réutilisent les mosaïques byzantines, reprennent à Ste Sophie la coupole, mais ne peuvent reproduire la figure humaine, ce qui les oblige à n'utiliser que des décors floraux ou géométriques, ainsi que la calligraphie.

3. Le retard de l'Occident chrétien

a) les invasions ont entraîné le morcellement politique (féodalité)

A partir du III è siècle, les peuples des steppes et des forêts, venus de l'Asie centrale, puis du nord de l'Europe, déferlent sur l'empire romain, amenant sa chute en 476.

A sa place se fondent des "royaumes barbares" comme celui des Francs avec Clovis ou celui des Wisigoths en Espagne, mais cela n'a rien à voir avec un Etat, et les faibles n'ont aucune protection. Un roi barbare, le Franc Charlemagne, tente de rétablir l'empire romain d'Occident en 800, mais sa tentative ne survit pas à son fils, Louis le Pieux, dont les terres sont partagées entre ses trois fils ( la partie occidentale, la Francie occidentale, deviendra la France). Un autre roi barbare, le germain Otto (Othon) fonde en 936 le saint empire Romain Germanique, qui durera jusqu'en 1806, mais ce n'est qu'une construction abstraite.

En fait, les Etats sont trop faibles pour se défendre contre les invasions et le pouvoir éclate en petites principautés menées par un guerrier, qui s'attache un groupe de fidèles

et les remercie en leur donnant des terres, source unique de richesse. Les récipiendaires jurent fidélité à leur bienfaiteur, lui promettent leur aide en cas d'attaque, en échange de leur fief, c'est à dire leur moyen d'existence. Le seigneur, pour vivre, doit faire cultiver sa terre par des paysans ; il leur offre sa protection contre l'insécurité en échange de leur travail : il sera leur seigneur, ils seront ses tenanciers (libres). Les anciens esclaves seront installés sur des terres, mais n'auront pas le même statut, ils resteront sous la dépendance du seigneur, ne pourront quitter la terre ou se marier sans sa permission, ce sont les serfs.

b) le recul de la civilisation : une civilisation rurale, des échanges limités

L'insécurité, les invasions, entraînent l'arrêt des échanges commerciaux et la disparition des villes : l'économie n'est plus que rurale ; par conséquent, l'enseignement n'est plus nécessaire, sauf pour le clergé, qui doit savoir lire et un peu de théologie, mais la science antique ne lui est d'aucune utilité, elle disparaît par conséquent. La difficulté des déplacements les rend chers, ce qui limite le commerce aux produits les plus précieux, que seule une très petite minorité de riches peut se procurer.

c) l'émergence d'une civilisation originale reposant sur le christianisme

L'Occident médiéval est le domaine du christianisme, qui imprègne tous les actes de la vie

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quotidienne. La société est conçue comme une société trifonctionnelle :

- ceux qui prient sont au sommet, car ils sont les garants du Salut de l'ensemble de la

communauté et ont une fonction de répartition des richesses : on leur fait des donations avec lesquelles ils entretiennent des hospices et font la charité aux pauvres.

- ceux qui combattent ont pour fonction de défendre la société, avec au sommet de la pyramide le roi ; ils défendent aussi la religion contre les infidèles, surtout à partir du XI è siècle, d'où le concept de "guerre juste".

- ceux qui travaillent entretiennent les deux autres catégories ; ils sont les plus nombreux et sont essentiellement des paysans, qui doivent livrer une partie de leur récolte à leur

propriétaire, le seigneur, qui en échange, leur doit protection.

Ainsi, dans la société médiévale, l'Eglise occupe la première place. Les monastères

s'enrichissent des donations des fidèles et deviennent trop riches, d'où la réforme de l'Eglise au XI° s, avec interdiction du concubinage des prêtres, de la vente des charges ecclésiastiques et des sacrements. Le désir d'un plus grande pauvreté entraînera la naissance de nouveaux ordres monastiques, qui deviendront vite riches et susciteront alors d'autres créations : après l'ordre de Cluny viendra celui de Cîteaux, puis au XIII è siècle les Ordres Mendiants comme les franciscains.

Parallèlement, le pape tente de s'imposer face aux souverains, en particulier l'Empereur germanique, héritier des empereurs romains. Le grand conflit qui domine cette époque est celui du pape et de l'empereur : en Italie, cela dégénère en guerre entre les cités favorables au pape (les guelfes) et les cités favorables à l'empereur (les gibelins). Florence est favorable au pape, c'est pourquoi elle exilera Dante, favorable aux Gibelins.

La Papauté lutte contre l'Empire, elle veut soumettre les Byzantins, elle veut aussi écraser les hérétiques : c'est ainsi qu'elle va mener une croisade contre les Cathares ou Albigeois, dirigée par les chevaliers du nord de la France, qui vont écraser dans le sang l'hérésie et conquérir ainsi le Midi languedocien ; pour extirper l'hérésie, le pape crée un ordre religieux, les Dominicains, qui vont établir des tribunaux d'Inquisition.

La puissance de l'Eglise est symbolisée par les cathédrales, qui sont bâties dans toutes les grands villes avec les donations des fidèles ; principaux chantiers des villes pendant plusieurs siècles, elles sont un des moteurs de l'économie urbaine. Leurs clochers sont le signe visible de leur prééminence sur le pouvoir civil.

II Les contacts entre les trois mondes

1. A partir du XII è siècle, l'essor de l'occident dans tous les domaines se traduit par les croisades

a) l'essor économique amène le renouveau du commerce et la renaissance urbaine A partir du XI è siècle, l'Occident change. Les invasions disparaissent, les envahisseurs se fixent, que ce soient les Vikings en Normandie (911) ou les Hongrois en Hongrie (996).

Cela permet un grand essor démographique, qui est peut-être dû aussi à un réchauffement du climat (attesté par la possibilité qu'ont eu les Vikings de coloniser le Groenland, appelé "terre verte"). Cet essor entraîne la nécessité de défricher les forêts pour avoir des terres cultivables : ce mouvement est connu sous le nom de "grands défrichements". Pour trouver de la main d’œuvre, on promet aux serfs la liberté dans des terres franches ou des "franques villes". On défriche les forêts le long des routes, formant des "villages-rue". Ce sont les seigneurs, mais surtout les abbayes qui mènent les défrichements, en particulier l'abbaye de Cluny, qui introduit des techniques nouvelles, comme l'utilisation plus grande du fer, rendue possible par le renouveau du commerce, ou la diffusion de l'invention du moulin à eau, innovation

technique décisive du XI siècle. L'agriculture parvient à dégager des surplus, ce qui alimente le commerce à moyen rayon d'action. La rente féodale s'accroît et les riches vont davantage

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consommer des produits coûteux, ce qui va développer le commercer à grand rayon d'action.

L'essor des campagnes va amener le développement des marchés sur les grands nœuds de communication, en particulier fluviaux. On tiendra marché hebdomadaire à côté d'une abbaye, près d'un château, ou au bord d'un fleuve où arrivent des péniches. Ces marchés donneront naissance à des noyaux urbains, puis à des villes, qui se dégageront très vite de l'emprise féodale en votant des chartes de franchise, souvent accordées sans difficultés par les

seigneurs, parfois arrachées de haute lutte (la "révolution communale"). Les habitants de ces villes recevront le nom de bourgeois, qui correspond à un nouveau statut juridique.

L'essor urbain n'est pas identique partout, il touche surtout le nord-est de la France, mais aussi l'Italie, où les villes n'ont pas disparu. Dans les 6 villes de plus de 50000 habitants, seule Paris ne se trouve pas en Italie. Les villes italiennes ont gardé des liens avec le monde

byzantin et servent d'intermédiaires entre Orient et Occident. Elles n'ont souvent d'autre choix que le commerce pour vivre, d'où leur essor. Ainsi, Venise, isolée sur ses îlots de la lagune des invasions de la terre ferme, se tourne vers Constantinople et devient le principal port d'Italie, grâce à ses relations avec son hinterland allemand, via les passes du Brenner et la route du sel. Amalfi, coincée entre mer et montagne, se tourne vite vers le commerce avec les musulmans de Sicile.

b) la première croisade est la traduction militaire de l'essor de l'Occident chrétien

Dans cette région intervient au milieu du XI siècle un nouvel élément. Le pape consolide son pouvoir face aux rois et à l'empereur germanique grâce à l'aide de l'ordre de Cluny, puis s'appuie sur les Normands contre les Byzantins, qui viennent de se séparer de Rome en 1054.

Ils s'emparent du sud de l'Italie, pris sur les Byzantins, en 1071, puis de la Sicile musulmane, conquise par Robert Guiscard, qui fonde le royaume normand de Sicile. C'est la première traduction militaire de l'essor de l'Occident, et elle contient déjà les croisades : rôle du pape, des villes italiennes, des Normands.

L'Occident chrétien a face à lui en Méditerranée un empire byzantin affaibli, qui perd du terrain face aux Turcs et un monde islamique morcelé. C'est dans ce contexte que se déroule la première croisade, qui aboutit à la prise de Jérusalem en 1099. Les Croisés établissent les états latins d’Orient, mais ont beaucoup de difficultés à les défendre contre les Musulmans, malgré l’envoi de plusieurs croisades. Face à la «guerre sainte» des Croisés, les Musulmans répondent une autre guerre sainte, le djihad. Cela aboutit à la prise de Jérusalem par Salah ed Din en 1187. Les Croisés parviendront à se maintenir en Orient jusqu’à la prise de St Jean d’Acre en 1291. Pour défendre les territoires chrétiens d'Orient, l'Eglise fonde des ordres de moines soldats, les Templiers, les Hospitaliers et les Chevaliers Teutoniques. Après la chute des états latins d'Orient, les ordres militaires continuent leur action dans d'autres espaces d'affrontement : les Hospitaliers s'installent à Chypre et à Rhodes, les Chevaliers Teutoniques luttent contre les «païens» sur les rives de la Baltique, où ils bâtissent la forteresse de

Marienburg et participent à la poussée allemande vers l'Est, aux dépends de la Pologne et de la Lituanie. Les Templiers se chargent des transferts de fonds entre la Terre Sainte et

l'Occident et deviennent peu à peu les banquiers de l'Occident, excitant la convoitise, jusqu'à ce que Philippe le Bel ne supprime l'Ordre et confisque ses biens.

2. Les affrontements entre les trois mondes méditerranéens ont pour conséquence l'essor de l'Occident et du monde islamique et le déclin définitif du monde byzantin

a) l'essor commercial de l'Occident en Orient par l'intermédiaire des villes italiennes La création des états latins va entraîner l'essor des villes italiennes, en particulier Pise, Gênes et Venise, qui ravitaillent ces états, y transportent des pèlerins, des croisés, des commerçants.

b) les croisades n'ont pas ralenti l'essor du monde musulman, ni son avance scientifique et technologique

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Le monde musulman reste bien vivant ; ce ne sont pas les croisades qui le feront décliner, car elles sont marginales dans l'espace musulman, c'est l'invasion mongole du 13 siècle.

c) la quatrième croisade marque le début de la fin de l'empire byzantin

L'empire byzantin est la principale victime de l'avidité des croisés et des marchands vénitiens.

d) les croisades ne se limitent pas au XI è siècle

l'esprit de croisade se maintient en Occident jusqu'au XV siècle et est à l'origine de l'essor de l'Occident au delà de l'Europe (la reconquista se transforme au XV -XVI S en conquista sur les côtes de l'Afrique, puis en Amérique

3. Les contacts culturels sont limités mais souvent fructueux ( Tolède, Sicile, Venise ) a) les apports culturels arabes à l'Occident

Les apports culturels arabes sont notables : traductions d'ouvrages arabes de médecine (à Salerne et au Mont Cassin), développement des universités en Occident, où l'on redécouvre la pensée grecque par l'intermédiaire d'Averroès ou d'Avicenne, progrès de la navigation.

L’influence artistique est plus limitée

b) des lieux de contact occident-monde arabe et byzantin, Venise, la Sicile, Tolède

Certains lieux de contact entre les civilisations du monde méditerranéen au 12 me siècle sont le cadre d’influences réciproques. .

c) la curiosité des Occidentaux pour l'Orient

Marco Polo, les voyageurs du XIII è siècle dans l'empire mongol : les Européens voient déjà plus loin que la Méditerranée

Conclusion: Islam et Christianisme, des siècles de contacts et d'affrontements Après la période des Croisades, les affrontements entre le monde chrétien et le monde islamique se poursuivent.

Les Turcs combattent d'abord les Byzantins et détruisent leur empire, puis progressent à travers les Balkans, où ils avaient déjà pris pied au 14 ème siècle, en battant les Serbes à la bataille de KOSOVO en 1389. Les troupes de Soliman le Magnifique iront jusqu'aux portes de Vienne au 16 è siècle et les Turcs reviendront au siècle suivant, après quoi l'empire turc ne sera plus une menace pour l'Europe chrétienne.

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Références

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