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Spondylolyses lombaires étagées : à propos de 2 cas

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Academic year: 2022

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Revue Marocaine de Rhumatologie

Spondylolyses lombaires étagées : à propos de 2 cas

Staged lumbar spondylolysis : report of two cases

Noukhoum Koné

1,2

, Outouma Soumaré

2

, Ahmed-Salem Kleib

2

, Sidi Salem-Memou

2

, Daouda Sissoko

3

, Aderehime Haidara

3

1 Service de Neurochirurgie, Centre Hospitalier de Kiffa, BP: 4509, Kiffa - Mauritanie.

2 Service de Neurochirurgie, Hôpital des Spécialités, BP: 5252, Nouakchott- Mauritanie.

3 Service de Neurochirurgie, Centre Hospitalier Universitaire de Bouaké, 01 B.P. 1174, Bouaké - Côte d’Ivoire.

Résumé

Les spondylolyses lombaires étagées sont inhabituelles, elles représentent 1,2 % à 5,6 % des spondylolyses lombaires. Le traitement adéquat n’est pas consensuel selon les données de la littérature. Nous rapportons 2 cas de spondylolyses lombaires étagées bilatérales diagnostiquées dans le cadre d’une lombalgie isolée améliorée par le traitement conservateur.

Mots clés :

Lombalgie; Spondylolyse lombaire étagée.

Abstract

Staged lumbar spondylolysis is unusual, accounting for1,2 % to 5.6 % of the lumbar spondylolysis. The treatment is not consensual according to the data of the literature. We report 2 cases of bilateral staged lumbar spondylolysis diagnosed in isolated low back pain enhanced by conservative treatment.

Key words :

Back pain; Staged lumbar spondylolysis.

Disponible en ligne sur www.smr.ma

Rev Mar Rhum 2018; 44: 65-7

CAS CLINIQUE

Correspondance à adresser à : Dr. K. Noukhoum Email : colo10fr@hotmail.com

DOI: 10.24398/A.271.2018

L’incidence des spondylolyses lombaires dans la population adulte est d’environ 6 % [1] et concernent dans plus de 90% des cas la vertèbre L5 [2].

Les spondylolyses lombaires étagées (SLE) sont inhabituelles, elles représentent 1,2 % à 5,6 % des spondylolyses lombaires et il s’agit dans plus de 60 % des cas d’une atteinte de 2 niveaux, L4 et L5 [3,4]. Nous rapportons 2 cas de SLE bilatérales et nous discuterons à travers une revue de la littérature des aspects cliniques et radiologiques ainsi que des indications thérapeutiques.

CAS CLINIQUES

Cas clinique 1

Une patiente de 30 ans sans antécédents médicaux particuliers présentait depuis 6 mois des lombalgies sans notion de radiculalgie aux membres inférieurs, déclenchées par la station assise prolongée et la marche.

L’examen neurologique hormis le syndrome rachidien lombaire était normal. Le scanner du rachis lombaire montrait une triple spondylolyse bilatérale L2,L3,L4 associée à un spondylolisthésis L3-L4 (figures 1).

L’évolution clinique avait été marquée par une disparition de la symptomatologie par le traitement médical à base d’antalgique, d’anti-inflammatoire et de ceinture de stabilisation lombaire.

Cas cliniques 2

Une femme de 50 ans, sans antécédents pathologiques particuliers consultait dans notre service pour des lombalgies isolées consécutives à des efforts de lever et la marche avec réduction progressive du périmètre de marche, évoluant depuis 3 mois . L’examen neurologique relevait un syndrome rachidien sans déficit sensitivo-moteur.

La tomodensitométrie (TDM) objectivait une lyse isthmique bilatérale étagée L2,L3 associée à un spondylolisthésis L3-L4 (figures 2).Un traitement médical par antalgique de

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palier 2, anti-inflammatoire, myorelaxant et kinésithérapie avait jugulé la symptomatologie.

DISCUSSION

Les lyses isthmiques lombaires étagées sont rares, leur fréquence varie de 1,2 % à 5,6 % [3,4]. Différentes théories ont été avancées par Taillard [5]: congénitale, traumatique, trophostatique et dysplasique.

La théorie congénitale soutenue par Lambi [6], il s’agirait d’un défaut de fusion des noyaux d’ossification de l’arc postérieur. En fait on ne retrouve jamais de lyse chez le nouveau-né ou chez le fœtus et l’isthme ne s’ossifie pas à partir d’un noyau d’ossification comme une épiphyse,

mais à partir du périoste comme une diaphyse.

La théorie traumatique défendue par Serre [7], elle identifie la solution de continuité isthmique à une fracture. Mais une fracture isthmique survient lors d’un traumatisme violent de la colonne et son diagnostic est immédiat et non retardé.

Il semblerait que le traumatisme soit responsable d’un syndrome douloureux sur une lyse existante, du glissement d’une vertèbre présentant une lyse ou de l’augmentation du glissement d’un spondylolisthésis existant.

La théorie trophostatique Avancée par Meyer, Burgdorff et Holitz [6], elle repose sur les conséquences de l’hyperlordose lombaire. Celle-ci agirait de manière directe et indirecte :

- directe comme le prétend Nathan [6] par une surcharge mécanique de l’isthme pris dans le cisaillement des apophyses articulaires, comme dans les mors d’une tenaille. - indirecte, les apophyses articulaires comprimant les vaisseaux nutritifs de l’arc postérieur et provoquant ainsi une nécrose osseuse.

La théorie dysplasique

Taillard [5] suppose une malformation survenue lors de la croissance. Ceci est argumenté par le fait que l’apparition de la lyse isthmique ne se fait jamais chez le nouveau- né et rarement chez l’adulte. De plus, il existe souvent d’autres malformations associées (spina bifida, asymétries vertébrales ...) et des déformations des pièces osseuses existantes (inclinaison verticale du plateau sacré).

Bien qu’étant rares, quelques auteurs ont rapporté des cas de SEL [8-11]. Concernant les cas rapportés par Mandour [10] et Wu [11] la présentation clinique était dominée par des lombalgies sans symptomatologies radiculaires. L’étude de Pascal Niggemann et al. relève une prédominance des symptômes radiculaires [12], cependant dans une bonne partie des cas les patients restent asymptomatiques. L’examen radiologique de première intention reste la radiographie standard avec comme signe pathognomonique dans la vue de 3/4, l’isthme qui est cisaillé par les articulaires sus et sous jacentes ( cou du petit chien) [13]. La scintigraphie osseuse est indiquée en cas de forte suspicion clinique non confirmée par la radiologie conventionnelle. L’hyperfixation isthmique reflète l’hyperactivité ostéoblastique réparatrice. Elle permet de suspecter un état pré-fissuraire (pré-lyse), ou de lyse récente [14]. La TDM reste le gold standard en terme de sensibilité de détection par rapport à l’IRM avec respectivement 82 % et 36 % dans l’étude de Kent et al. [14]. L’IRM trouve peu d’indications avant le stade des complications. Au stade pré-fissuraire, la Figure 1 : Coupes sagittales paramedianes droite (A) et gauche

(B) d'une TDM lombo-sacrée montrant une lyse isthmique étagée L2, L3,L4 bilatérale associée à un spondylolisthésis L4-L5.

Figure 2 : Coupes sagittales paramedianes droite (A) et gauche (B) d'une TDM lombo-sacrée montrant une lyse isthmique étagée L2, L3 bilatérale associée à un spondylolisthésis L3- L4.

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La deformation de sperngel : à propos de 3 cas.

surcharge mécanique provoque un œdème et/ou une hémorragie locale de l’isthme, visible sous la forme d’un signal hypo-intense en pondération T1[14 ,15] . Ces anomalies de signal se normalisent en général 6 mois après l’apparition de la fissure [15]. Le traitement des SEL n’est pas consensuel selon les données de la littérature. Le traitement conservateur avec un suivi régulier est indiqué pour les SEL sans symptômes neurologiques et avec ou sans glissement < 25% [3,11]. Les 2 cas rapportés par Ravichandran [3] ont été améliorés de façon satisfaisante par le traitement médical. Wu et al. [11] ont décrit un cas de lombalgie isolée évoluant dans le cadre d’une SEL bilatérale améliorée par traitement conservateur avec un suivi clinique et radiographique de presque 30 ans. Dans les cas d’échec des traitements médicaux et orthopédiques la chirurgie est recommandée par certains auteurs [8 ,9].

CONCLUSION

De rares cas de SEL ont été décrits et leur traitement n’est pas consensuel selon les données de la littérature.

En se référant à certains cas prédecrits et à nos résultats cliniques, nous pensons que le traitement conservateur doit être proposé en première intention avec un suivi clinique et radiologique régulier.

DECLARATION DE LIENS D’INTÉRÊTS

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts en relation avec cet article.

RÉfÉRENCES

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Lubicky JP. The natural history of spondylolysis and spondylolisthesis. J Bone Joint Surg Am 1984; 66:699- 707.

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