A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
T HIERRY B RIÈRE G EORGES D UVAUT P AUL R OUGEE
Application des méthodes variationnelles à la cristallisation d’un métal par passage dans une gaine de refroidissement
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 5
esérie, tome 2, n
o3-4 (1980), p. 219-247
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APPLICATION DES METHODES VARIATIONNELLES A LA CRISTALLISATION D’UN METAL PAR PASSAGE DANS
UNE GAINE DE REFROIDISSEMENT
Thierry Brière(*)
Georges
Duvaut(1)
et PaulRougee (2)
Annales Faculté des Sciences Toulouse Vol
I I,1980, P 219 à 247
(*) Thierry
Brière est mort accidentellement en montagne en mai 1978 en laissant entièrement terminé le travailprésenté
ici etqui
est unprolongement
de sa thèse de troisièmecycle.
En vue desa
publication
nous avonssimplement
dûrédiger
uneintroduction,
purementdescriptive
du conte-nu, et reconstituer la
bibliographie qui manquait.
Nous avonségalement
effectuéquelques
retou-ches de rédaction
portant
exclusivement sur la forme et non sur lefond,
enparticulier
pour ren- dreplus
concises les démonstrationsqui
étaientrédigées
avec une abondance de détails inhabituelle dans un article de revuescientifique.
(1)
Université P. et M.Curie,
Laboratoire deMécanique Théorique,
4place Jussieu
75995 Paris.(2)
Université Paris-NordCSP,
A venueJ.B. Clément,
93430 Villetaneuse.Résumé : La cristallisation d’un métal fondu circulant dans une
gaine
de refroidissementcylindri-
que, sous diverses
conditions,
est étudiée en supposant l’existence d’un front de cristallisation constituant une frontière libre inconnue. Deschangements
de fonction inconnue dutype
BAIOCCHI sont utilisés. Des résultats d’existence de solutions faibles sontdémontrés,
pour leproblème
d’évolution et pour leproblème stationnaire,
ainsi que certainespropriétés
de ces solu-tions.
Summary : Crystallisation
of a moltel metalcrossing through
acooling
downgirdle,
under variouscircumstances,
is studiedsupposing
existence of acrystallization
front which constitute anunknown free frontier. Some unknown fonction
changes
of BAIOCCHI model are used. Some existence of weak solutions results areproved,
for the evolutionproblem
and thestationary
pro-blem,
as well as someproperties
of these solutions.220
1. - INTRODUCTION
En
1971,
C. BAIOCCHI I introduit à propos d’unproblème
de filtration à travers unedigue
poreuse unchangement
de fonction inconnuequi
luipermet d’appliquer
la théorie desinéquations
variationnelles à ceproblème comportant
un front dechangement
dephase
inconnu[1 ] .
Cette méthode fut ensuite étendue à d’autresproblèmes
de STEFAN à deuxphases
par différents auteurs( [2], [3], [4],...).
Dans
[5] ,
nous nous sommesinspirés
de ces travaux pour traiter unproblème
decristallisation d’un métal fondu s’écoulant dans une
gaine
de refroidissement. Deux situationsphysiques
différentes y furentenvisagées,
conduisant à des conditions aux limites différentes.Pour la
première,
on traita leproblème stationnaire, correspondant
au cas où le front de cris- tallisation est immobile parrapport
à lagaine,
et pour la seconde leproblème
d’évolution.Dans le
présent article,
nous reprenons lapremière
de ces situations et nous étudions successivement leproblème d’évolution,
leproblème
stationnaire et la convergence dupremier
vers le second.
Les
paragraphes
2 et 3présentent
la situationphysique envisagée
et sa modélisation.En ce
qui
concerne le transfert de chaleur au niveau de lagaine
deux cas sont en fait étudiés : l’un pourlequel
ce transfert estrégi
par la loi de Newton avec un coefficient a,l’autre,
considé-ré comme le cas limite du
précédent correspondant
à ainfini,
pourlequel
latempérature
dumétal au contact de la
gaine
estimposée égale
à celle de l’eau de refroidissement.Les
paragraphes 4, 5,
6 sont consacrés à la mise enéquation
duproblème d’évolution,
au
changement
de fonction inconnue et aux formulations variationnelles dans les deux cas afini et a infini
(relations (24)
et(25)).
Le
paragraphe
7 établit d’abord l’existence et l’unicité de la solutionua
dupremier
de ces
problèmes
sur l’intervalle de temps[0,T].
Nous y comparons ensuite le solutions relatives à deux valeurs différentes de a. Nous établissons enfin un résultat de convergencelorsque
a tendvers
l’infini,
deu«
vers la solution u~ du secondproblème.
Le
paragraphe
8reprend
les mêmesquestions
pour lesproblèmes
stationnaires : chan-gement
devariable,
formulationvariationnelle,
existence et unicité des solutionswa
et w~ . Nousétablissons en outre
quelques propriétés
de cessolutions,
et enparticulier
la convergence dewa
vers w 00 .
Enfin,
leparagraphe
9 établit la convergence deua
versw
et de u ~ vers w~lorsque
T tend vers l’infini.
2. - - PRESENTATION DU PROBLEME
PHYSIQUE
Le
système
de cristallisation que nous considérons est constitué(fig.1 )
d’un conduitcylindrique A,
de sectionquelconque,
muni d’unegaine
derefroidissement,
et d’uneplate-forme
mobile B. Aux instants
précédant
lephénomène étudié,
B est en contact avec lapartie
inférieu-re de
A,
et obstrue le conduitcylindrique (fig. 2).
Alors le métal occupe l’intérieur de A où on le fait cristallisergrâce
à un courant d’eau continuqui
traverse lagaine. Lorsqu’un
noyau suffisant de métal s’estsolidifié,
laplate-forme
B descend à vitesse constante entraînant lelingot
de métalsolide
qui
se constitue(fig. 3).
Onajoute
du métal fondu au fur et à mesure dans le conduit pour y maintenir le niveau constant.On se propose d’étudier l’évolution de la distribution de
température
et de laposition
du front de
cristallisation, pendant
un intervalle fini detemps [O,T]
et leurs limitesrespectives lorsque
T tend vers l’infini.3. - MODELISATION
Le métal fondu que l’on
ajoute dans A,
pour maintenir le niveauconstant,
et celuiqui
constitue laphase liquide
à l’intérieur duconduit,
ont unetempérature supérieure à,
maisvoisine de la
température
de fusion-cristallisationTo.
Ainsi on peut supposer que touteparti-
cule de métal se trouvant au niveau
supérieur
de A est à l’étatliquide,
à latempérature To,
etque la
température
de laphase liquide
du métal à l’intérieur de A est uniforme etégale
àTo.
Sur
r l’
frontière entre A et lagaine,
on définit le refroidissement par la loi de Newton : :8T
-
- = a (T - )
oùT1
est latempérature supposée
constante de l’eau à son entrée dans lagaine
derefroidissement, T1 T
et où T et -- sontrespectivement
latempérature
du métalet le flux de chaleur au travers du conduit
cylindrique
aupoint
considéré. Le coefficient de Newton apositif dépend
essentiellement de la conductivitéthermique
du matériauqui
constituela
paroi
A.Le métal occupant (’intérieur de A à (’instant initial est en
place depuis
assezlong- temps
pour que l’on considère lesparticules
au contact de B à latempérature Ti,
à cet instant.Enfin la
température
de touteparticule,
descendant dansA,
tendraprogressivement
vers
T1.
. Aussi on suppose que les dimensions du conduit(hauteur
Hgrande
parrapport
à lasection)
et la vitesse V de laplate-forme
sont telles que touteparticule
de métal en sortant de Asoit à la
température Ti.
.Remarque.
Aucunehypothèse
n’est faite sur le mouvement de laphase liquide
du métal dans le conduit. Ungrain
de métal dèsqu’il
estsolidifié,
faitpartie
dulingot qui
se constitueet,
entraînépar la
plate-forme,
sedéplace
à la vitesse de celle-ci. Enconséquence
le mouvement de laphase
solide est connu : il
s’agit
d’un mouvement de translationrectiligne
s’effectuant à vitesse cons-tante. _
4. - MISE EN
EQUATION
DU PROBLEMEL’espace
euclidien & lié ausystème
de cristallisation A estrapporté
à unrepère
or-thonormé R =
(0, y~, fi, y3),
avec 0 dans la sectionsupérieure
de A ety~ dirigé
selon l’axe de A et orienté dans le sens dudéplacement
deB,
dont la vitesse est V =V00FF3 (fig. 3).
Toutpoint
y de& est identifié à ses coordonnées
y2, y3)
dans R. Touteparticule
de métalatteignant
labase inférieure de A
(yo = H)
est à latempérature Ti.
Nous pouvons donc limiter notre étude à l’ouvert borné S~ de & dont la frontière est la réunion der 0’ r1
etr2,
oùr 0
etr2
sont lessections
supérieure
et inférieure du conduit.On
désigne par t (t)
la surface front de cristallisation à l’instant t, inconnue apriori
pour t E
]0,T] .
L’évolution estsupposée
telle que touteparticule
de métalqui
s’est solidifiée nerepasse pas à l’état
liquide.
Soity3
=,y2) l’équation
de L(0)
dans R. Siy3
>[respt : Y3
lepoint
y de il est unpoint
de laphase
solide à l’instant initial(respt :
de la
phase liquide).
Il en résulteque t (t)
pourra être cherché dans lapartie
W(t) _ ~
Y~ Y~Y2) ~
de Q.Soit 0’ le
point
lié à laplate-forme
B défini par 00’ =Vty;.
Le trièdre orthonormé R’=(0’,yl,Y2,y3)
est lié à B. Toutpoint
x lié à B est identifié à ses coordonnées(xi ,x ,x )
dansR’. On écrit sous la forme t =
1(x) l’équation
de L(t)
dans R’. Pour toutpoint
x coïncidant à t avec unpoint
y dew(t),
t >I(x) [respt :
tI(x),
t =I(x)]
entraîne que laparticule qui
se trouveen x à t est à l’état solide
(respt :
à l’étatliquide,
en cours dechangement
dephase).
Soit L
l’application
à valeurs dansIR+
définie par :Alors t =
L(y,t)
est uneéquation
de f(t)
dans R et on vérifie aisément les : PROPRIETES.b’ t E ]o,T[ ,
d’où résulte en dérivant par
rapport
à T en T = t :où
V(y,t)
est la vitesse parrapport
à R def(t)
en y à t, et où V L est legradient
de L parrapport
à y.Remarquer
que si t >L(y,t), L(y,t)
est l’instant où laparticule qui
se trouve en y à t cristal- lise.Le
problème
alors consiste à chercher le front de cristallisation t(t)
àchaque instant,
ainsi que le
champ
detempérature T(y,t) T
défini sur S~ x]O,T[ , égal
àT
surro
et àTi
sur
r2, égal
à l’instant initial à une fonction connueTi
définie sur S~ et à valeurs dans[To,T~ ] ,
et vérifiant à
chaque
instant t E]0,T[ :
- dans le domaine où le métal est fondu ou bien
change
dephase,
défini par y Eoj(t)
et t
L(y,t) : T(y,t)
=To
- dans le domaine où le métal est
cristallisé,
défini pary ~ cj(t)
ou(y
Ew(t),
t >
L(y,t)) : l’équation
de la chaleur. On écritcelle-ci,
avec la conductivitéthermique
et la chaleurspécifique normalisées,
dans lerepère
R’puis
on effectue le passage aurepère
R :- sur le front de
cristallisation t (t),
le bilanthermique
suivant. Notantn(y,t) et q(y,t)
la normale unité à
f(t) dirigée
vers le métal fondu et le flux de chaleur aupoint
y de£(t), q(y,t) . n(y,t)
est la chaleur nécessaire à la cristallisation du volume de métalpuisque V(y,t) - V3
est la vitesse de L(t)
par rapport au métal solidifié en y à t. Si donc k est la chaleur !atente decristallisation
du métal(k 0),
compte tenu de ce quen(y,t)
estparallèle
à
D(t - L(y,t)) on a :
- -
ce
qui compte
tenu de(3),
de(1 ) et
de ce que q estégal
à -VT
s’écrit encore :Posons
Ona:
(f)
Achaque
instant t, larégion n2(t)
commeE(t)
est connue ; par contre121 (t)
et comme f
(t)
sont des inconnues.Le
problème
consiste à chercher unchamp 8(y,t), (y,t)
E Q x[O,T] ,
satisfaisant pour tout t E]O,T[ :
où
F(t) -
f(t) = {
y, y EE(t), (t) ~ ,
ainsi que la condition initiale5. - CHANGEMENT DE FONCTION INCONNUE
Par un raisonnement
analogue
à celui que nous ferons dans leparagraphe (8-5),
nouspouvons montrer que, sous des
hypothèses
icivérifiées,
si une fonction est solution d’uneinéqua-
tion variationnelle alors elle est de classe
C
1 sur Q. Or legradient
de la fonction 0 est discontinu à la traversée donc nous ne pouvonsespérer
que 0 soit solution d’uneinéquation
varia-tionnelle. Alors suivant une idée de C. Baiôcchi
[1 ] ,
nouschangeons
de fonction inconnue de ma-nière à augmenter la
régularité
de la fonction à étudier. On définit la nouvelle fonction inconnueu
sur S~
x[o,T] ,
par :Remarques.
(i)
Pour tout tE]O,T[ , u(y,t)
est nul sur ~ L(t)
et vautsur
f21 (t)
etf22(t)
U f(t) respectivement.
(ii)
Si la fonctionu(y,t)
est connue, on obtient0(y,t)
par la relation :(!n) u(y,t)
estl’intégrale
de la«température
0» de laparticule qui
se trouve en y à tdepuis
soit l’instant initial(yo -
soit l’instant où elle a cristallisé,y~) Vt), jusqu’à
l’instant t considéré.Propriétés
que vérifie la nouvelle fonction inconnue.’
Si la fonction
C(y,t)
vérifie((4) ".(11))
alors la fonctionu(y,t)
satisfait pour toutte]OJ[:
ainsi que la condition initiale
Remarques.
(i)
La fonction u et songradient
sont continus à la traversée de t,(t).
.(ii)
Surr2,
la condition de type Dirichlet pour la fonction 8correspond
à une rela-tion entre la dérivée normale de u et sa dérivée par
rapport
autemps.
6. - FORMULATION VARIATIONNELLE
On
suppose 0
suffisammentrégulière
pour queu(t)
=u(.,t)
soit dansH~ (S2)
pour tout t E[O,T] .
On pose :On définit sur 12 x
[o,T] ,
la fonction g par :La fonction g est
parfaitement
déterminée par les données duproblème
et elle est nulle surE(t).
Avec
l’hypothèse ci-dessus,
«u satisfait(13),...,(21 )»
estéquivalent
à «u satisfait(22), (14), (23), (15), (19), (20), (21 )»,
avec :En prenant une fonction
quelconque
v deW,
onmultiplie l’équation (23)
parv(y) - u(y,t),
onintègre
surr2+(t),
ensuite on utilise formellementl’intégration
parparties,
on obtient(la
référenceà y est
supprimée) :
Nous avons
montré,
dans[5]
p.1.13,
quel’appartenance
de u àH (S~)
d’unepart,
et lesproprié-
tés
(19), (20)
et(15)
d’autre part,impliquent
quer1
etr2
sont inclus dans à un ensemble de mesure nulleprès
pour la mesure der,
alors :En utilisant
(18), (19), (20)
et(14)
on obtientl’équation
variationnelle surQ+(t) :
Posant
03A9+(t) = 03A9 - 03A9o(t), remarquant
que sur g estégale
à - K et que u estnulle,
et en n’utilisant que des fonctions test v dans
,
on déduit finalement de(22), (23), (14), (15), (19), (20), (21 )
que u satisfait lapropriété
variationnelle : :Où on a
posé :
( , )E produit
scalaire del’espace
de Hilbert EVariante
Supposons
que le refroidissement surr 1
soit tel que nouspuissions
le modéliser par«T=T 1
surr 1».
Les autres conditions étantinchangées,
nous sommes conduits pour u défini par(12)
à la formulation variationnelle suivante :où l’on a défini :
Remarques.
(i)
La condition(20) implique
que la dérivée de la fonction inconnueapparaît
defaçon
nonclassique
dansl’inéquation
variationnelle.(ii)
La définition du convexe4Î(t)
vient de la substitution de la condition«u(y,t)
= inf(t, y3 y
V)»
à la condition «-~u ~n
ôn(y,t)
=a(u(y,t) -
inf(t, y3 y
V))»
sur la frontière03931
etnous conduit à un
système
variationnel où le convexedépend
dutemps.
7. - THEOREMES D’EXISTENCE ET UNICITE. PROPRIETE
TH EO R E M E 1 . Sous les
hypothèses: «0 i ~
L2(03A9)», « - OE 60~
L2(03A9)»
et«Io
estlipschitzienne»,
ôy~
pour tout a, strictement
positif donné,
il existe unu03B1 unique
solution de(24),
dans la classe .’où Y est le
complété
de X =S
v, v EC ~ (S2),
v = 0 surro ) j
pour lo normeDémonstration. Nous vérifions que le
problème
variationnel(24)
satisfait leshypothèses
du théo-rème sur les
inéquations paraboliques
monotones énoncé dans[6] ,
cequi
établira le résultat.Les
hypothèses
sur W etY,
ainsi que~
convexe ferméet u(0)
= 0 sont immédiates. On re-marquera, pour la
suite,
que d’unepart (
,)
2+- ( , )
2)
est le
produit
scalaire-
~
L V L(r~) Î
sur Y et que d’autre
part IV.
I 2 3 est une norme sur W.[L (&2)]
Les autres
hypothèses
à vérifier sont :. f E où W’ est le dual de W. Ceci
résulte,
en utilisantCauchy-Schwartz
de ce que l’on a pour v dans
L (0,T;W) :
où
~3
est une constanteindépendante
de v.. f’ E
L2(O,T;W’).
On a demême,
pour v dansL2(O,T;W)
et enremarquant
que est nul sur~(t) :
à condition toutefois de vérifier que mes
Z(t)
est borné etqu’il
existe une constante y > 0 telle que :-
Or,
dans la translation de vecteur V ty3, Z (t)
est l’intersection de la translatée de t(0)
et de Q.On a
donc, puisque Io
estlipschitzienne :
où c est la constante de
Lipschitz,
ainsi que, en notantro t
laprojection
surrode paral-
lèlement à
~
av
L’existence de 7 résultera alors de ce que en
intégrant
2 v - sur l’ouvertay3
qui
est lapartie
de S2comprise
entreZ(t)
et lapartie Et(0)
de f(0)
antécédent deE(t)
dansla
translation,
on obtient pour tout v dansH~ (S2),
en utilisant enparticulier
la relation 2ab ~a2
+b2 :
1puisque 03B8i
estégale
à 1 surr2.
Doncf(0) appartient
à Y’ identifié à Y.. a forme bilinéaire continue coercive sur W.
La démonstration de la bilinéarité et de la continuité de a sur W est immédiate. La coercivité résulte de ce que pour tout v dans W
qui
entraîneNous avons vérifié toutes les
propriétés exigées
pourappliquer
le théorèmeévoqué
en début dedémonstration.
THEOREME 2. Soient
ua
etu«
les solutions duproblème (24)
associéesrespectivement
aux1 2
coefficients de Newton
a1
eta2.
On a :Remarque.
Cettepropriété implique
queplus
a estgrand plus
la zone cristallisée estétendue,
c’est-à-direplus
le front de cristallisation est «haut» dans lagaine
de refroidissement.Y3 (ï)
Montrons d’abord!nf(t,’’"’).
Y3
Nous notons la fonction inf
(t,2014) qui,
pour tout t G[0,T] , appartient
à W.
Posons,
en utilisant la notationx~
=sup(x,o) :
~’
Pour tout t de
[o,T] ,
wappartient
à W et nous avons :Nous pouvons donc
prendre v(t)
=ua(t)
±w(t)
comme fonction test dans(24)
et il vient encomparant
lesinégalités
obtenues :Nous retranchons dans les deux membres de
l’égalité l’expression :
Nous posons pour tout t E
]0,T[ :
Nous remarquons :
et où nous avons défini sens de
L (0, T ; L2(r 2 )).
Nous
obtenons,
pour t presque partout dans[0,T] :
:Après
avoir constaté que le second membre de cette relation estnégatif,
onintègre
de 0 à t, et sachant quew(0)
est nulle surS~,
on obtient :qui
établit lepoint (i).
(ii)
Montrons ensuite :c~i
! >a2
Z > 0 ~u« > 1 ua . 2
On pose
w(t) = (u2(t) - u1 (t))+ ;
dansl’inégalité
relative àu1, (respectivement u2),
on choisitv(t)
=Ui(t)
+w(t), (respectivement v(t)
=u2(t) - w(t))
comme fonction test. Onajoute
et ilvient :
Le second membre de cette relation est à nouveau
négatif :
enparticulier, l’intégrale
surr 1
neporte
en fait que sur l’ensemble despoints
der 1
oùu2(t~ > u~ (t),
c’est-à-dire oùdonc est
négative.
La démonstration se termine alors comme pour le
point (i).
THEOREME 3. Sous les
hypothèses
du théorème1, lorsque
a tend versl’infini, %
tend versu ~ dans
L ~ (0, T ; Y)
faible étoile et dansL2 (o, T ; W) faible,
et tend versu~
dansL °° (0, T ; Y) faible,
où u~ estl’unique
solution duproblème (25).
Démonstration. La démonstration
s’inspire
de celle faite par G. Duvaut dans[9] .
La démarche étant pour l’essentiel lamême,
nous nel’exposerons
pas(les
fonctions test utilisées pour les esti- mations sont lafonction 03C6, puis
la fonction constanteégale
à1 ).
8. - ETUDE DU PROBLEME STATIONNAIRE
8.1. Modélisation. Mise en
équation
Désormais,
dans lephénomène
de cristallisationconsidéré,
nous voulons étudier la distribution destempératures
et laposition
du front de cristallisation à l’état stationnaire. L’é- tude se fait à des instants suffisammentéloignés
de l’instant initial pour que, laplateforme
Bdescendant
toujours
à la vitesse Vy3,
lechamp
destempératures,
à l’intérieur dusystème
decristallisation,
soitindépendant
du temps dans lerepère
R.La surface de
cristallisation,
que l’ondésigne par t,
est fixe dans Q : soity3
sonéquation exprimée
dans R et inconnue apriori.
Leproblème
consiste à chercherun
champ
detempérature T(y), y E Q,
satisfaisant :. sur le domaine où le métal est fondu
(ilo =~
y, yy~ ou
bienchange
dephase (f ) : T(y)
=T
. sur le domaine où le métal est solide
(S2+=~y, Y E il, y3
>I(y~,y2) ~ ),
par dé-duction du cas d’évolution :
. sur ;t : le bilan
thermique
puisque -
k V3
est la vitesse de L parrapport
aumétal,
et avecq(y) = -~ T(y)
vecteur flux- -~ -.
de chaleur en y et
n(y)
vecteur unité normalCompte
tenu de ce quen(y)
estparallèle
à,
~
(y3 - ((y~,y2)),
ce bilanthermique
s’écrit encore:T(Y) " To
_On pose :
9(y) _
, et on est amené à chercher unchamp e(y),
y Eil,
satisfaisant :8.2.
Changement
de fonction inconnueDes considérations de
régularité identiques
à cellesdéveloppées
dans le cas d’évolutionnous amènent à introduire la nouvelle fonction inconnue u,
remplaçant 0,
définie par :La fonction u est nulle sur et
égale
àau o est
égal
à V-,
cequi permet
le calcul de 0quand
u est connue.Si la fonction
0(y)
vérifie((26),..., (32)),
alors la fonctionu(y)
satisfait à :Remarques..
La fonction u et songradient
sont continus à la traversée. Sur
T2,
la condition de type Dirichlet pour la fonction 0correspond
à une condi-tion de
type
Newmann pour la fonction u.8.3. Formulation variationnelle
On
suppose 0
suffisammentrégulière
pour que u soit dansH~ (S~).
Lapropriété
«u E
H~ (S~)
et satisfait((34),..., (40))»
est alorséquivalente
à «u Efifet
satisfait((35),(36),
(37),(39),(40))»,
d’où on déduit que u satisfait lapropriété
variationnelle :Pour le détail de la mise sous forme
variationnelle,
on pourra sereporter
à( [5]
p.
1.13). Indiquons simplement
ici que dans unpremier
temps nous obtenonsl’équation
varia-tionnelle :
et que dans un deuxième
temps,
nous réduisons l’ensemble des fonctions tests de W à~
et éten- dons lesintégrales
deS~+,
domaineinconnu,
à S~.Variante
Si nous modélisons le refroidissement sur
r~
par la condition «T =Tl
surr~ o,
lesautres conditions étant
inchangées,
alors on obtient :8.4. Existence et Unicité
Les formulations variationnelles
(41 )
et(42)
vérifient leshypothèses
du lemme deLax
Milgram.
Parconséquent
la solutionw
duproblème (41 )
existe et estunique.
Il en est demême de la solution w~ du
problème (42).
8.5. Etude de la
régularité
de la solution duproblème
variationnelUne étude de
régularité
permet d’étudier lespropriétés
que vérifient et w~(cf
8.6)
etd’interpréter
les solutions desproblèmes
variationnels(41 )
et(42). (Pour
une idée del’interprétation
sereporter
à[5] p. 1.22).
Pour des
problèmes
detype Dirichlet,
où les données sur le bord sont trèsrégulières (par exemple :
ladigue
poreuse[1 ] ),
onpeut,
enappliquant
les théorèmes derégularité
de Brézis-Stampacchia [7] ,
démontrer que la solution u del’inéquation
variationnelleappartient
àpour p > 1.
D’après
le théorème desinjections
deSobolev,
est inclus dansC1 (il),
pourp assez
grand,
donc uappartient
àC1 (Q). Mais,
dans notreproblème,
nous ne pouvons obtenir ce résultat : les conditions sur le bord sont du type Dirichlet-Neumann. Ainsi les théorèmesd’analyse
fonctionnelle ne nous
permettent
pas d’obtenir derégularité
assez forte de la solution del’inéqua-
tion
variationnelle,
auxvoisinages
despoints limitrophes
des frontières Dirichlet et Neumann(points
limites entrer
etr l’ ri
etr2).
Alors nous montrons des résultats locaux derégularité.
THEOREME 4. Pour tout
point
yappartenant
àS~,
il existe un ouvert ce, y E ce, w C S~ tel quela solution
w«
duproblème (4l)
vérifie ;Démonstration. Soit G la
solution,
dont on saitqu’elle
existe et estunique
dansH~ ~S~),
dusystème :
Posant
w
+ G dans(41)
et utilisant la formulation variationnelle dont G estsolution,
onobtient que
w est
solution de :Utilisant comme fonction test w =
(1 -20142014 )
+20142014v,
avec v T? GD(03A9),M~ ~
R et0 ï?
M , qu!
est b!en dans1,
!tv!ent
~~ Vï?e~(~0 T?:â(w~(~-w))
Soit y un
point
deS~,
e sa distance à aS~ = r(e
>0),
et a et w les boules ouvertes de centre ye e
de rayon - et -.
D’après
les théorèmes derégularité
à l’intérieur des solutions deséquations elliptiques,
on aPar
ailleurs, a
étant inclus dansS~,
l’ensemble des restrictions à a des fonctions de W estH~ ~Q).
Appliquant (43)
avec r~ E C ’;(S~),
il vient :Un théorème de H. Brézis
( [8] ,
théorème 1.1 p.4)
permet alors de déduire de(44)
et(45)
quew,
donc aussiw~,
compte tenu de(44),
est dans Vp, 1
p + ce .THEOREME 5. . La solution
w03B1 du problème (41) appartient
àC1 (03A9).
Démonstration. Le théorème résulte de ce que, avec les notations du théorème
précédent
et enutilisant le théorème des
injections
deSobolev,
W2’p(W)
CC1 (w)
pour p assezgrand.
THEOREME 6. . La solution
w~ du problème (42) appartient
àC1 (03A9).
Démonstration. La démarche est la même que pour
w«,
en utilisant la fonction G solution de :8.6.
Quelques propriétés
des solutions desproblèmes
variationnels(41 )
et(42)
THEOREME 7.
Lorsque
a tend versl’infini,
la solutionw03B1
duproblème (41)
converge vers la solution w~ duproblème (42)
au sens deH (S~)
faible et au sens deL2(S~)
fort.Y3
Démonstration. Prenons comme fonction test dans
(41 ) )
la fonction 03A6 définiepar 03A6 (y) =
- .V Remarquant
queil vient :
d’où résulte que le second membre est
positif
et que l’on aoù c et â constante de coercivité de
â,
sont des constantespositives indépendantes
de a.On en déduit dans un
premier temps :
d’où résulte
qu’une
sous-suite de la suitew~ ,
encore notéew~ ,
converge dansH ~ ~S~)
faible vers un élément w deH~ ~S~).
Et dans un secondtemps :
~ d’où
résulte, l’application
v ~v 1 L2
(03931) étant
semt-continue inférieurement sur faible :et donc que w est
égale à ~
surr~ .
On montre
aussi ,
que w = 0 surro
en utilisant la semi-continuité inférieure de v -~v .2 ~, ( ,
~L’ouvert S~ étant
borné, l’injection
deH~ (S~)
dansL2(S~)
est compacte : converge donc vers w dansfort,
et de 0 sur 03A9 résulte w > 0. On a donc w~ .
~
Si par ailleurs nous écrivons
(41 )
avec une fonction test v dans (~ C~~,
il vientUtilisant la semi-continuité inférieure de
â(u,u)
surH1 (S~) faible,
on déduit par passage à la limite dans la relationci-dessus,
que w limite de dansH1 (S~)
faible est solution de(42),
donc estégal à w 00 .
THEOREME 8. Soient
w«
etw«
les solutions duproblème (41)
associées aux coefficients de1 2
Newton
03B11
eta2,
avec03B11
>03B12
> 0. On a alors :ce
qui
entraine par ailleurs : :Démonstration. La
première inégalité
vient de ce que l’on a surS~,
TT1,
donc 8 ~1,
cequi
compte tenu de la nullité de 8 sur
r
entraîne uy3 ,
.Les autres
inégalités, qui expriment
queplus
a estgrand plus
le front de cristallisation est haut dans lagaine,
se démontrent pour l’essentiel comme dans le cas d’évolution(paragraphe 7).
Re-marquer que les résultats de
régularité
duparagraphe
8.5 permettent d’écrire laquadruple inégalité
en
chaque point
de S~.THEOREME 9. . On a la relation: : .
où la fonction
~
de S~ à valeurs dans(R+
est définie par ;Remarque.
N’oublions pas que la chaleurspécifique
et la conductivitéthermique
sont considérées constantes et normalisées etqu’elles jouent
un rôleimplicite
dans les relations entre V et--=.
.(K+1 )H
Ce théorème
permet
de localiser laposition
du front de cristallisation. I se trouve dans l’ensemble1
et en
particulier lorsque
V - il coihcide avecr :
le métalajouté
cristallise instantané-ment sur 0393o.
Démonstration.
(i)
Cas où V 1 (K+1)HIl I est loisible de
prendre w
+(~/ - w~)~
comme fonction test dans(41),
onobtient :
Remarquant
quel’intégrale
surr~
1 estnégative (théorème 8)
et que :avec
03A94
= y, yy3
> H -1} on obtient
en retranchant membre à membre les deux relationsprécédentes :
Le membre de droite de cette relation est
positif puisque
dans5~4, y~
est inférieur à H. On en déduit que(~r-w a )+
est nul au sens deH~ (S~).
Mais~r
etw~
étant de classeC~
surS~,
il en résultew« > ~r partout
sur S~.On
procède
comme pour(i).
On a cette foiset on obtient
1
Le membre de droite est à nouveau
positif puisque
--H(K+1 )
et 1 sontpositifs,
ce
qui
permet de terminer la démonstration comme dans lepremier
cas.9. - CONVERGENCE DE LA SOLUTION DU PROBLEME D’EVOLUTION VERS LA SOLUTION DU PROBLEME STATIONNAIRE
Bien que l’étude du cas d’évolution et celle du cas stationnaire aient été menées indé-
pendamment,
lesinéquations
variationnelles obtenues fontespérer
des résultats de convergence.THEOREME 9.
Lorsque
letemps
tend versl’infini,
la solutionu03B1
duproblème (24)
convergevers
wa solution
duproblème (41~
au sens de fort et deL2(r 2 ) fort.
Démonstration. Prenons pour fonction test dans le
problème (24)
et dans leproblème (41 )
etajoutons
membre à membre. Posantz(t)
=w~ ,
nousobtenons,
en supposant queH
t > -, ce
qui
entraîne03A92(t) = 03A93(t) = 03C6
:Mais a est une forme bilinéaire coercive sur W et
l’application
trace de W surL2(r )
estcontinue ;
donc il existe À strictement
positif
tel que :il vient :
On
multiplie
pare~t
strictementpositif,
on aboutit à :On
intègre
de 0 à t, et on divise paroù C est une constante
positive.
Il en résulte que : converge vers
w
dans fort etL2(r )
fortquand
t tend vers l’infini.THEOREME 10.
Lorsque
le temps tend versl’infini,
la solution u~ duproblème (25)
convergevers w~ solution du
problème (42)
au sens deL2(03A9)
fort et deL2(r 2 fort.
Démonstration. C’est pour l’essentiel la même que la
précédente.
figure
1figure
2figure
3figure
4247
REFERENCES
[1]
C. BAIOCCHI. «Su unproblema
di frontiera libera connesso aquestioni
di idraulica».Ann. di Mat. Pure e app.
(IV)
XC II,
pp 107-127(1972).
[2]
G. DUVAUT. «Fusion d’un bloc deglace
à0°
C». Note au CRAS276,
sérieA,
pp 1461-1464
(1973).
[3]
G. DUVAUT. «Problèmes à frontière libre en théorie des milieux continus». Publica- tion duCongrès
deMécanique
de Toulouse(1975).
[4] J.
AGU I RRE PUENTE et M. FREMOND.«Propagation
dugel
dans les milieux po-reux».
Symposium
onApplications
of Methods of Functionnalanalysis
to Problemsof