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Rapport. Plate de Florenville: Dossier de demande d'enregistrement en qualité d'Indication géographique protégée (IGP) (Règlement (UE) n° 1151/2012)

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University of Namur

Rapport. Plate de Florenville

Parmentier, Isabelle; Aucuit, Natacha; Sindic, Marianne; Tielemans, Magali; Cheval,

Jean-Marc

Publication date: 2014 Document Version le PDF de l'éditeur Link to publication

Citation for pulished version (HARVARD):

Parmentier, I, Aucuit, N, Sindic, M, Tielemans, M & Cheval, J-M 2014, Rapport. Plate de Florenville: Dossier de demande d'enregistrement en qualité d'Indication géographique protégée (IGP) (Règlement (UE) n° 1151/2012). Direction générale opérationnelle de l'Agriculture, des Ressources naturelles et de l'Environnement - SPW et Association pour l'Usage et la Défense de la Plate de Florenville IGP et la Promotion de son Appellation (UDPF) a.s.b.l.

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Version 6 - mai 2014

PLATE DE FLORENVILLE

DOSSIER DE DEMANDE D’ENREGISTREMENT

en qualité d’

INDICATION GEOGRAPHIQUE PROTEGEE (IGP)

(3)

Version 6 - mai 2014

PLATE DE FLORENVILLE

DOSSIER DE DEMANDE D’ENREGISTREMENT

en qualité d’

INDICATION GEOGRAPHIQUE PROTEGEE (IGP)

(Règlement (UE) n° 1151/2012)

Première partie

Groupement demandeur et cahier des charges

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Table des matières

TABLE DES MATIERES ... 2

0. INTRODUCTION ... 3

0.1. OBJET DU DOSSIER ... 3

0.2. MOTIVATIONS ... 3

1. GROUPEMENT DEMANDEUR ... 4

2. CAHIER DES CHARGES (ART. 7 DU REGLEMENT (UE) N° 115 1/2012) ... 4

2.1. NOM DU PRODUIT ... 4

2.2. DESCRIPTION DU PRODUIT ... 4

2.2.1. Généralités ... 4

2.2.2. Caractéristiques variétales ... 4

2.2.3. Caractéristiques physiques (aspect) ... 4

2.2.4. Caractéristiques organoleptiques ... 5

2.3. DELIMITATION DE L’AIRE GEOGRAPHIQUE ... 6

2.4. PREUVE DE L’ORIGINE ET TRAÇABILITE DU PRODUIT ... 7

2.5. METHODE D’OBTENTION DU PRODUIT ... 8

2.5.1. Culture ... 8

2.5.2. Conservation ... 10

2.5.3. Transport ... 10

2.5.4. Préparation / emballage ... 10

2.5.5. Exigences au niveau de la qualité des lots ... 10

2.6. LIEN AVEC L’ORIGINE GEOGRAPHIQUE ... 11

2.6.1. Spécificités de l’aire géographique ... 11

2.6.2. Spécificités et notoriété de la Plate de Florenville au cours de l’Histoire ... 13

2.6.3. Lien causal ... 18

2.7. STRUCTURE DE CONTROLE ... 19

2.8. REGLES SPECIFIQUES D’ETIQUETAGE... 20

2.9. EXIGENCES COMMUNAUTAIRES, NATIONALES OU REGIONALES ... 20

2.9.1. Exigences communautaires ... 20

2.9.2. Exigences régionales ... 21

ANNEXES

Annexe 1 : Cahier des charges technique

Annexe 2 : Carte de l’aire géographique de production et carte annexe (spécificités de la zone) Annexe 3 : Bibliographie - Documents relatifs à l’histoire et à la notoriété de la Plate de Florenville Annexe 4 : Notoriété des producteurs et statuts de l’Association pour l’Usage et la Défense de la

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0. Introduction

0.1. Objet du dossier

L’objet du présent dossier est la demande de l’enregistrement en qualité d’Indication géographique protégée (IGP), au sens du règlement (UE) n° 1151/2012, de la dénomination « Plate de Florenville », s’appliquant à une pomme de terre à l’état frais (type de produit : classe 1.6 - Fruits, légumes et céréales en l’état ou transformés).

Rem. : cette première partie du dossier ne reprend que les deux premiers éléments (points a) et b)) requis par l’article 8 §1er du Règlement (UE) n° 1151/2012 pour une demande d’enregistrement : l’identification du groupement demandeur et le cahier des charges visé à l’article 7 dudit règlement. Le document unique (point c) de l’article 8 §1er), complétant le dossier, est présenté dans la seconde partie.

0.2. Motivations

Le présent dossier de demande de reconnaissance de la dénomination « Plate de Florenville » en qualité d’IGP est l’aboutissement d’une démarche de longue date. Cette abnégation dont les producteurs ont fait preuve a été guidée aussi bien par la nécessité que par l’envie de faire reconnaître leur travail, leur produit, leur terroir.

La nécessité, tout d’abord. La Plate de Florenville est un produit d’une grande qualité qui réclame un gros investissement humain, et reste désarmé sur le plan concurrentiel. Des attaques déloyales et des utilisations galvaudées de l’appellation venant aussi bien de la distribution (vente de produits de type « Pomme de terre de Florenville » ou « Bec de Florenville ») que de producteurs d’autres régions (pommes de terre de Hesbaye « Plattes de Florenville ») s’ajoutent à ces difficultés. La situation actuelle de valorisation du produit a amené en quinze ans une diminution de plus de 60 % de la surface de production et une division par trois du nombre de producteurs. L’obtention d’une IGP permettrait de valoriser le produit à sa juste valeur et de le faire mieux connaître. De plus, les producteurs souhaitent faire reconnaître la qualité de leur travail par le cahier des charges contenu dans ce dossier.

Cette demande de reconnaissance est soutenue par les pouvoirs publics locaux. Ils reconnaissent à la Plate de Florenville non seulement ses qualités gustatives, mais également son poids historique et culturel.

L’obtention d’une IGP pour la pomme de terre Plate de Florenville a de multiples enjeux : éviter la disparition à moyen terme d’un produit agricole, d’un pan du patrimoine d’une région et offrir des perspectives de re-développement.

Différents acteurs se sont donc rassemblés au sein de l’association pour l’Usage et la Défense de la Plate de Florenville IGP et la Promotion de son Appellation » (UDPF) a.s.b.l. pour à la fois veiller au bon usage de l’appellation et assurer la qualité du produit.

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1. Groupement demandeur

Association pour l’Usage et la Défense de la Plate de Florenville IGP et la Promotion de son Appellation (UDPF) a.s.b.l. (association sans but lucratif).

Siège social : Administration communale de Florenville

Rue du Château, 5 B - 6820 FLORENVILLE +32 (061) 31.14.85 +32 (0475) 39.00.40

Courriel : emondvictor@skynet.be

Statuts : publiés aux annexes du Moniteur belge le 29 septembre 2011. Composition : 6 producteurs.

2. Cahier des charges

(art. 7 du Règlement (UE) n° 1151/2012)

2.1. Nom du produit

Plate de Florenville.

Classification : classe 1.6. : Fruits, légumes et céréales en l’état ou transformés.

2.2. Description du produit

2.2.1. Généralités

La Plate de Florenville est une pomme de terre de la variété Rosa, commercialisée à l’état frais, éventuellement comme « primeur ».

2.2.2. Caractéristiques variétales

Du point de vue de ses caractéristiques variétales, on retiendra que la Rosa est une variété à maturité mi-tardive à tardive classée dans les variétés « potagères », que son repos végétatif est très long, qu’elle présente un rendement assez bon à bon (90 % de la variété Bintje), que la proportion de tubercules de gros calibre est assez faible. La plante présente une taille assez haute, un port dressé de type rameux, la floraison (blanche) est abondante, la fructification moyennement fréquente. Elle est sensible aux mildious de la feuille et du tubercule, n’est pas attaquée par la galle verruqueuse, est peu sensible à la galle commune. Du point de vue des défauts internes du tubercule, la Rosa est peu sensible aux taches de rouille et au cœur creux. Elle est peu sensible aux bleus de chocs.

2.2.3. Caractéristiques physiques (aspect)

Le tubercule présente une forme allongée, régulière, légèrement aplatie (claviforme, réniforme). La peau est rose, les yeux superficiels, la chair est jaune.

Le cahier des charges technique « Plate de Florenville » - ci-après dénommé « cahier des charges technique » et disponible en annexe 1 du présent dossier - nous indique que sa

(7)

teneur en matière sèche est inférieure à 20 % et que le calibre des tubercules est compris entre 25 et 45 mm (art. 19).1

2.2.4. Caractéristiques organoleptiques

La Plate de Florenville est une pomme de terre de consommation à chair ferme présentant une très bonne aptitude à la conservation. Elle affiche une haute qualité culinaire qui perdure après la récolte. Sa texture se caractérise par une consistance ferme, une absence de farinosité, un grain très fin. Sa siccité (teneur en matière sèche) est assez faible (pomme de terre assez humide, sensation en bouche modérément aqueuse). Sa tenue à la cuisson est très bonne : la pomme de terre reste entière, ne se délite pas, garde bien sa forme, même après une longue cuisson. Son noircissement après cuisson est nul à très léger. Elle présente une saveur intense et délicate, parfois relevée par un goût de noisette.

Les qualités culinaires de la Plate de Florenville sont traduites objectivement dans le cahier des charges technique par les critères et valeurs suivants 2 :

- consistance de la chair : maximum 4 ; - comportement à la cuisson : maximum 3 ;

- humidité : minimum 3 - maximum 6 ; - noircissement après cuisson : index maximum 30 (art. 20).

Ces caractéristiques placent la Plate de Florenville dans le groupe culinaire (type d’utilisation) A 3 : elle est idéale pour la préparation de salades, de pommes ragoût, de pommes poissons, pour la cuisson à la vapeur, en robe des champs ou au four.

1

Dans la suite du document, les passages en italique sont cités intégralement du cahier des charges technique « Plate de Florenville » ; les articles dont ces passages sont tirés sont mentionnés entre parenthèses.

2 Cotations selon le cahier des charges « Terra Nostra » - Agence wallonne pour la Promotion d’une Agriculture de Qualité (APAQ-w) :

- consistance de la chair : 0 = ferme ; 3 = assez ferme ; 6 = assez tendre ; 9 = tendre ;

- comportement à la cuisson : 0 = reste entière ; 3 = éclate légèrement ; 6 = éclate fort ; 9 = se défait complètement ; - humidité : 0 = humide ; 3 = assez humide ; 6 = assez sèche ; 9 = sèche ;

- noircissement après cuisson : index < 20 = bon (faible noircissement) ; 20 < index < 30 = moyen ; index > 30. 3

Types d’utilisation selon le cahier des charges « Terra Nostra » - Agence wallonne pour la Promotion d’une Agriculture de Qualité (APAQ-w) :

A : consistance de la chair, comportement à la cuisson et humidité = 0 : pomme de terre idéale pour les préparations de

salades, pour la cuisson à la vapeur ou en robe des champs ;

B : consistance de la chair, comportement à la cuisson et humidité = 3 : pomme de terre à toutes fins, convenant pour de

nombreux types de préparations différentes (cuisson vapeur, robe des champs, pomme de terre rissolée, …) ;

C : consistance de la chair, comportement à la cuisson et humidité = 6 : pomme de terre possédant un taux de matière

(8)

Il est à noter qu’en fonction de conditions météorologiques particulières (périodes sèches prolongées), la teneur en matière sèche de la Plate de Florenville, cultivée sur des sols sablonneux à drainage naturel favorable à excessif (type de sol préconisé pour la culture de la Plate de Florenville au point 2.3.), peut être trop importante, ce qui conduit à une pomme de terre anormalement farineuse. Un déclassement du groupe culinaire A vers le groupe B est alors envisageable, sous conditions (art. 21).

2.3. Délimitation de l’aire géographique

La délimitation de l’aire géographique liée à la dénomination « Plate de Florenville » a été réalisée par la combinaison de deux critères portant sur les « anciennes communes » 4 gaumaises :

1) proximité de Florenville ;

2) couverture de la surface agricole utile (SAU

, base : Carte d’Occupation du Sol de

Wallonie (COSW)

) de la commune de minimum 7,5 % par des sols (voir carte en annexe 2 du présent dossier) de type :

- sableux ou limono-sableux à drainage naturel excessif ou légèrement excessif ou ; - sablo-limoneux à drainage naturel,

ces types du sol étant considérés comme les plus propices à la culture de la Plate de

Florenville.

Le seuil de 7,5 % a été retenu pour pouvoir parvenir à une couverture homogène et significative du territoire cultivable de la zone par les deux sols possédant les caractéristiques nécessaires à la production de la Plate, tout en obtenant une aire - répartie autour de la commune de Florenville - sans discontinuité. Cette zone, étalée d’est en ouest en s’élargissant vers le sud-est, coïncide étroitement avec les deux bancs pédologiques spécifiques cités ci-dessus.

Ces critères ont conduit à définir l’aire de l’appellation Plate de Florenville à travers les anciennes communes suivantes (voir carte en annexe 2 du présent dossier) :

- Commune 5 de Chiny : anciennes communes d’Izel, Jamoigne ;

- Commune d’Etalle : anciennes communes de Buzenol, Chantemelle, Etalle, Sainte-Marie, Vance ;

- Commune de Florenville : anciennes communes de Chassepierre, Florenville, Fontenoille, Muno, Villers-devant-Orval ;

- Commune de Virton : anciennes communes de Gérouville, Meix-devant-Virton, Robelmont, Sommethone, Villers-la-Loue ;

- Commune de Rouvroy : ancienne commune de Dampicourt ;

- Commune de Saint-Léger : anciennes communes de Châtillon, Saint-Léger ;

- Commune de Tintigny : anciennes communes de Bellefontaine, Saint-Vincent, Tintigny ; - Commune de Virton : anciennes communes de Ethe, Virton (art. 3).

D : consistance de la chair, comportement à la cuisson et humidité = 9 : pomme de terre féculière possédant un taux de

matière sèche élevé.

4

« Ancienne commune » : commune avant fusion 5

(9)

A l’intérieur de cette zone, la Plate de Florenville est uniquement cultivée sur les sols présentant les profils pédologiques cités ci-dessus.

La conservation s’effectue sur le territoire de la Gaume.

Les opérations de préparation / emballage sont réalisées sur l’ensemble du territoire de l’Union européenne (art. 3).

2.4. Preuve de l’origine et traçabilité du produit

L’origine géographique de la Plate de Florenville est garantie par un système de traçabilité établi depuis la parcelle de culture jusqu’aux points de vente de la pomme de terre à l’état frais.

La base de la traçabilité est le lot ; on entend par « lot » l’ensemble des tubercules emblavés

sur une même parcelle avec le même précédent cultural et un amendement organique homogène (art. 1er).

A la récolte, l’intégrité de chaque lot est préservée (art. 9).

A partir de la récolte, le producteur et, le cas échéant, le transporteur et le préparateur / emballeur, veillent à préserver l’intégrité et l’identification de chaque lot. Chaque opérateur veille à l’accompagnement papier des données de chaque lot (art. 10).

La traçabilité est vérifiée par un (ou plusieurs) organisme(s) de contrôle indépendant(s) (l’(les)« organisme(s) certificateur(s) ») qui certifie(nt) la conformité du produit aux exigences du cahier des charges). Cet (ces) organisme(s) assure(nt), sans rupture, tout au long de la

filière, les contrôles prévus depuis la production jusqu’à la distribution. Il(s) applique(nt) le

plan minimum de contrôle figurant à l’annexe 1 du présent cahier des charges ; il(s)

détermine(nt) les types de documents assurant la traçabilité des produits et la fiabilité du système (art. 22).

En l’occurrence, le plan minimum de contrôle annexé au cahier des charges, traduit de manière opérationnelle à l’aide de documents spécifiques, prévoit, pour la vérification de la zone de culture et l’identification des lots, une inspection de terrain par agriculteur et par campagne de production, et pour le contrôle de la traçabilité, deux inspections administratives et de terrain par campagne et par agriculteur et une inspection du même type par préparateur / emballeur et par campagne.

Les producteurs doivent être en mesure de présenter tous les documents requis, nécessaires et indispensables pour établir la traçabilité de la Plate de Florenville, depuis l’entrée des plants de pomme de terre (identification des fournisseurs, quantité et origine des lots) jusqu’aux points de vente (identification des destinataires, quantité et destination des produits fournis). Les lots sous appellation IGP sont identifiés et tracés lors du transfert physique de chacun d’eux. D’autre part, le système de traçabilité permet d’établir la corrélation entre les lots entrants et les lots sortants.

Pour ce qui est de l’étape de préparation / emballage, tout préparateur / emballeur s’identifie

auprès de l’organisme certificateur attitré au producteur concerné avant d’entamer toute première opération pour ce client producteur.

Tout producteur signale à son organisme certificateur tout préparateur / emballeur en lien avec sa production et dont il a connaissance. Une convention plaçant, pour la vérification du bon respect du présent cahier des charges, le préparateur / emballeur sous le contrôle de l’organisme certificateur est établie entre ce dernier et le préparateur / emballeur (art. 13).

En ce qui concerne l’étiquetage, en relation avec la traçabilité, l’étiquetage apposé sur

(10)

(…) ainsi qu’un numéro de lot et la référence du producteur s’il n’est pas lui-même préparateur / emballeur.

Lorsque vendue en vrac directement au consommateur, la Plate de Florenville est clairement identifiée au moyen des indications imposées ci-dessus pour l’étiquetage.

Tout étiquetage et mode d’identification fait l’objet d’une approbation préalable de l’organisme certificateur attitré à la production concernée (art. 16).

2.5. Méthode d’obtention du produit

L’objectif premier des producteurs de Plate de Florenville est de valoriser une pomme de terre de qualité produite traditionnellement dans des conditions pédoclimatiques bien précises, propres à la Gaume, qui permettent de tirer le meilleur parti possible d’une variété elle aussi traditionnellement cultivée dans la région, la variété Rosa.

La production comprend trois grandes étapes : la culture de la pomme de terre, sa conservation et sa préparation en vue de la vente. Ces trois termes sont définis à l’article 1er du cahier des charges technique.

2.5.1. Culture

La culture de la Plate de Florenville dépendant notamment des conditions climatiques et des variations inhérentes aux parcelles, il est difficile de déterminer des critères précis quant au mode de culture.

Néanmoins, afin d’aider et d’orienter au mieux les producteurs, l’Association pour l’Usage et la Défense de la Plate de Florenville IGP et la Promotion de son Appellation (UDPF) a.s.b.l., proposera, en qualité de groupement de producteurs, son expertise en matière de culture de la Plate de Florenville, de l’emblavement à la récolte.

Pour chaque étape de la culture décrite ci-après, les conseils disponibles auprès de l’UDPF sont repris dans un encadré.

2.5.1.1. Plants

La culture de la Plate de Florenville se réalise au départ de plants de la variété « Rosa » munis de leur certificat officiel (art. 4).

La variété Rosa (synonymes : Rosa des Ardennes, Rose de France, Hollandse Rose, Bec,

Becque, Cornichon rose, Rognon rose) est une vieille variété française dont l’origine

génétique est inconnue, ainsi que son obtenteur (elle relève du domaine public).

La Rosa n’est plus multipliée en Belgique. L’approvisionnement en plants pour la culture de la Plate de Florenville se fait essentiellement à partir de la Bretagne.

2.5.1.2. Implantation de la culture

La culture est implantée sur une parcelle dont le sol correspond à un des deux profils pédologiques précisés à l’article 3 du présent cahier des charges.

La parcelle choisie s’intègre dans une rotation culturale étalée au minimum sur quatre années. Le précédent cultural direct ne peut être une culture de maïs, de betteraves, de ray-grass ou une prairie permanente.

La culture est implantée lorsque l’ensemble des conditions sont rencontrées pour une réussite optimale de la culture de la Plate de Florenville (art. 5).

La plantation constitue une étape clé de l’itinéraire technique. Elle conditionne pour une bonne part le comportement des plantes en végétation mais aussi les conditions de récolte

(11)

de la parcelle. Il est essentiel de bien positionner le cycle de végétation et favoriser une levée rapide, pour notamment limiter les contaminations par le rhizoctone brun et la compétition avec les plantes adventices.

L’UDPF fournit, en fonction des conditions climatiques et des variations inhérentes aux parcelles, des conseils sur :

- le meilleur moment probable de l’emblavement ;

- la préparation du sol, la profondeur de plantation, sa densité et le buttage (art. 5).

2.5.1.3. Fumure

La fumure est de maximum 90 U/ha d’azote et de maximum 180 U/ha de potasse. En aucun cas la fumure ne peut être apportée sous forme de chlorures.

Une éventuelle fumure organique peut être appliquée moyennant certaines précautions ; le cas échéant elle est apportée :

- l’hiver précédant la plantation ; - en quantité modérée ;

- en conditions aérobies ; - compostée (art. 6).

La fertilisation azotée de la culture sera raisonnée et se basera sur la méthode du bilan consistant à calculer la différence entre les besoins de la plante et les fournitures potentielles d’azote du sol, disponible dès lors pour la plante. Pour ce faire, le producteur pourra s’aider, du module de calcul interactif permettant de déterminer les apports en azote nécessaires à la culture mis à disposition en ligne par Nitrawal.

L’UDPF fournit, en fonction des conditions climatiques et des variations inhérentes aux parcelles, des conseils relatifs à la dose d’utilisation des divers fertilisants (art. 6).

2.5.1.4. Suivi de la culture

La Plate de Florenville étant sensible aux mildious de la feuille et du tubercule, le contrôle de cette maladie constitue un point d’attention particulier dans le suivi phytosanitaire de la culture.

Les produits phytosanitaires utilisés se retrouvent dans la liste des produits phytosanitaires agréés en culture de pomme de terre pour l’année en cours. Cette liste est disponible auprès de l’a.s.b.l. Filière wallonne de la pomme de terre (FIWAP) et de l’UDPF.

L’UDPF fournit, en fonction des conditions climatiques et des variations inhérentes aux parcelles, des conseils relatifs aux opérations à mener tout au long de la période culturale (art. 7).

2.5.1.5. Défanage

Le défanage permettra de répondre aux objectifs suivants :

- produire des tubercules de calibre et de teneur en matière sèche adaptés aux débouchés de la Plate de Florenville ;

- favoriser la formation de l’épiderme et réduire la sensibilité des tubercules aux endommagements mécaniques ;

- limiter les risques de contamination par le mildiou en fin de végétation.

Le défanage de la culture est effectué lorsque les tubercules présentent un calibre moyen compris entre 25 et 45 mm de diamètre (art. 8).

(12)

2.5.1.6. Récolte

La récolte a lieu après dessiccation complète des fanes, au minimum 2 semaines après défanage, suivant l’induration de la peau des tubercules. Le plus grand soin est apporté lors des transferts des tubercules (brise-chutes, matelas).

Le rendement à l’hectare maximum admis à la certification est limité à vingt-cinq tonnes. L’intégrité de chaque lot est préservée (art. 9).

2.5.2. Conservation

Le stockage se fait directement en pallox sans stockage intermédiaire. La conservation se fait en locaux propres, isolés, aérés par ventilation naturelle ou artificielle. La température de conservation est comprise entre 4 et 10 °C. Elle es t relevée dans la masse au minimum une fois par semaine. Un enregistrement est tenu à la disposition de l’organisme certificateur. 6 °C et 95 % d’humidité relative sont les valeurs à r echercher pour une conservation optimale (art. 11).

2.5.3. Transport

Le transport des tubercules chez le préparateur / emballeur respecte les règles suivantes :

- les pommes de terre sont transportées en pallox de l’unité de stockage à l’unité de

préparation ;

- si la température extérieure est inférieure à 3 °C, le transport se fait dans des remorques

isolées ;

- le chargement et le déchargement se font en douceur ;

- l’ensemble de moyens de transport utilisés par le producteur sont munis de «

casse-chute » ;

- les bennes des camions des préparateurs sont munies de tapis. La hauteur maximale de

chute autorisée est de 40 cm (art. 12).

2.5.4. Préparation / emballage

Les règles suivantes s’appliquent aussi bien chez le producteur - préparateur / emballeur que chez le préparateur / emballeur :

- les locaux sont propres, sains et aérés ;

- l’installation permet en tout temps la préparation et l’emballage des pommes de terre à

une température supérieure à 10 °C ;

- les tubercules sont maintenus parfaitement secs jusqu’à l’expédition ;

- les moyens de transfert sont munis de brise-chutes et les hauteurs maximales de chute

sont fixées à 40 cm (art. 13).

2.5.5. Exigences au niveau de la qualité des lots

Sous réserves des tolérances admises, les tubercules sont :

- d’aspect normal ;

- entiers, c’est-à-dire exempts de toute ablation ou atteinte ayant pour effet d’en altérer

(13)

- sains : sont exclus les produits atteints de pourriture ou d’altération telles qu’elles les

rendraient impropres à la consommation ;

- pratiquement propres ; - à peau bien formée ; - fermes ;

- pratiquement non germés : les germes ne doivent pas mesurer plus de 3 mm de long ; - exempts de défauts externes ou internes portant préjudice à l’aspect général du produit, à

sa qualité, à sa conservation et à sa présentation dans l’emballage tels que : taches brunes dues à la chaleur ;

crevasse (y compris crevasse de croissance), fissures, coupures, morsures, meurtrissures ou rugosités de la peau dépassant 5 mm de profondeur ;

coloration verte (une légère coloration vert pâle ne recouvrant pas plus d’un huitième de la superficie et que l’on peut faire disparaître en pelant normalement la pomme de terre ne constitue pas un défaut) ;

déformations graves ;

taches sous épidermiques grises, bleues ou noires dépassant 5 mm de profondeur ; taches de rouille, cœur creux, noircissement et autres défauts internes ;

gale commune profonde et gale poudreuse d'une profondeur de 2 mm ou plus ;

gale commune superficielle : les taches de gale commune ne doivent pas couvrir au total plus d'un quart de la surface du tubercule ;

dommages dus au gel ;

- exempts d'humidité extérieure anormale, c'est-à-dire suffisamment "ressuyées" après un

lavage éventuel ;

- exempts d'odeur et / ou de saveurs étrangères.

Le développement et l'état des pommes de terre de conservation sont tels qu'ils leur permettent :

- de supporter un transport et une manutention ;

- d'arriver dans des conditions satisfaisantes au lieu de destination.

Chaque colis ou lot est exempt de déchets (terre adhérente ou non adhérente, germes non adhérents, corps étrangers) (art. 14).

2.6. Lien avec l’origine géographique

2.6.1. Spécificités de l’aire géographique

(voir annexe 2 : Carte de l’aire géographique de production et carte annexe (spécificités de la zone) et annexe 3 : Bibliographie - Documents relatifs à l’histoire et à la notoriété de la

Plate de Florenville)

L’aire géographique liée à la dénomination « Plate de Florenville » (voir point 2.3.) correspond à une zone située dans le sud de la Belgique (Lorraine belge, aussi appelée, d’un point de vue géologique et agricole, « Région jurassique », seule région datant de l’Ère secondaire en Belgique). La zone de production de la Plate de Florenville se trouve plus particulièrement dans une partie de la Région jurassique, en Gaume (appellation

(14)

historico-géographique), sur deux bancs pédologiques spécifiques (sols sablo-limoneux ou limono-sableux) qui s’étirent autour de Florenville, d’est en ouest, et vers le sud-est de cette localité. Elle regroupe les communes de Chiny, Étalle, Florenville, Meix-devant-Virton, Tintigny, Saint-Léger et Virton. Cet espace est tout particulièrement délimité, au nord, par la forêt et le massif ardennais (celui-ci ayant un impact direct sur le climat et sur les cultures dans l’aire déterminée). Les régions de la Lorraine française et de la Champagne-Ardenne (au sud et à l’ouest), ainsi que le pays d’Arlon (à l’est), en déterminent les confins.

Compte tenu de ces caractéristiques, la région présente des spécificités en matière climatique 6. En effet, la Gaume est connue pour son microclimat. Sa continentalité et son orientation favorable (relief de cuestas avec des terres à l’adret) en sont les causes principales. Protégée des vents froids du nord par le massif de l’Ardenne qui est de plus haute altitude (hauts plateaux dépassant généralement les 500 m et culminant à 694 m tandis que le plateau lorrain ne va pas au-delà des 465 m d’altitude), la Gaume jouit d’un climat plus doux et plus sec. Elle bénéficie d’une durée moyenne d’insolation annuelle supérieure aux autres régions de Belgique et d’une quantité de précipitations annuelles inférieures (le massif ardennais faisant obstacle aux masses nuageuses). La composition du sous-sol - calcaire - est un facteur favorable supplémentaire car il garde bien la chaleur. Cette situation climatique privilégiée - qui vaut parfois à la Gaume d’être appelée la « petite Provence » et qui la différencie des régions qui lui sont juste limitrophes, et notamment du climat rude de l’Ardenne, - était déjà observée autrefois, comme en témoignent les relevés de la fin du 19e siècle, par exemple :

Figure 1

Températures saisonnières moyennes dans la région de Virton (Gaume), à Arlon (Pays d’Arlon) et à Bastogne (Ardenne), pour les années 1891-1897 (en °C)

Source : BELGIQUE. MINISTERE DE L’AGRICULTURE. SERVICE DES AGRONOMES DE L’ETAT, Monographie

agricole de la région jurassique, Bruxelles, 1901, p. 3.

Hiver Printemps Été Automne Région de Virton (Gaume) 0,3 8,5 16,6 9,2 Arlon (Pays d’Arlon) - 0,9 8,2 16,4 8,5 Bastogne (Ardenne) - 1,4 6,8 14,8 7,6

Ces conditions climatiques et pédologiques ancestrales ont contribué à l’orientation économique et agricole de la Lorraine belge, et plus spécifiquement, de la Gaume. La région s’est orientée très tôt vers l’agriculture (plutôt que vers l’élevage qui, lui, caractérise d’autres régions luxembourgeoises) 7. Les observations faites par Louis Verhulst, dans son mémoire relatif à la Lorraine belge publié par l’Académie royale de Belgique en 1920, en attestent 8.

Ce développement agricole se fera notamment autour de la culture de la pomme de terre.

6

VANDIEPENBEECK M., MATGEN, J.-C., En Gaume, on dirait le Sud, posté le 08 août 2011, sur http://www.lalibre.be/societe/planete/article/677715/en-gaume-on-dirait-le-sud.html, consulté le 12 août 2011.

7 VERHULST L., La Lorraine Belge, Bruxelles, 1920, p. 71 (Académie royale de Belgique. Classe des lettres et des sciences morales et politiques, Mémoires, Collection in-8, Série 2, t. XI) ; BARTHÉLEMY P., ANSELME M., WATELET-CHERTON A. (e. a.), La Lorraine Belge, Liège, 1983, p. 12 (Architecture rurale de Wallonie).

8

(15)

En relation avec cette dernière, il est important de noter que l’utilisation des terres sablonneuses a toujours été préférée par les cultivateurs, notamment des alentours de Florenville : les bancs sablonneux ont toujours été considérés, au contraire des terres marneuses ou argileuses, trop lourdes, comme « contribuant à la qualité de la pomme » 9. Le chemin de fer eut vraisemblablement un rôle important dans la renommée de ces pommes de terre. En effet, en 1880, l’ancienne commune de Florenville fut dotée d’une gare, située sur la ligne 165 reliant Virton à Bertrix 10. A plus grande échelle, cette ligne permettait - et permet toujours - de rejoindre Arlon, Namur et Bruxelles (point central du réseau ferroviaire en Belgique). De plus, à partir des années 1900, les chemins de fer vicinaux construisirent deux lignes d’autorails (523 et 558), aujourd’hui disparues, qui désenclavèrent cette zone 11. La ligne 523 faisait la liaison entre Villers-devant-Orval et Etalle, en passant par Marbehan. La ligne 558 reliait Marbehan à Sainte-Cécile, en passant par Florenville

.

Le qualificatif « de Florenville » proviendrait de l’étiquette apposée sur les wagons en départ de la gare de Florenville, qui drainait la production de Plates des alentours via le réseau vicinal. La Plate aurait donc pris le nom de la gare d’où elle était expédiée.

2.6.2. Spécificités et notoriété de la Plate de Florenville au cours de l’Histoire

(voir annexe 3 : Bibliographie - Documents relatifs à l’histoire et à la notoriété de la Plate de

Florenville et annexe 4 : Notoriété des producteurs et statuts de l’a.s.b.l. UDPF)

Spécificités

Pour rappel et comme défini au point 2.2 du présent dossier et à l’article 3 du cahier des charges technique, la Plate de Florenville est une pomme de terre de la variété Rosa à la forme oblongue, à peau rose et à chair jaune et ferme (même après la cuisson) (caractéristiques du catalogue français et européen des pommes de terre) 12. Elle présente une très bonne aptitude à la conservation et affiche une haute qualité culinaire. Même après une longue cuisson, la pomme de terre reste entière, ne se délite pas et garde bien sa forme. Cette qualité lui permet d’être classée dans le groupe culinaire A (voir point 2.2.4.). Elle est donc idéale pour la préparation de salades ainsi que pour la cuisson à la vapeur ou en robe des champs. Cette haute qualité culinaire est traduite objectivement dans le cahier des charges technique Plate de Florenville.

De l’avis des amateurs, c’est une très bonne pomme de terre, au goût délicat. Sa saveur est intense et d’une grande finesse. Un goût de noisette est parfois ressenti. L’intensité de sa saveur est en relation étroite avec la petite taille des tubercules. En effet, les composés aromatiques y sont plus concentrés que dans des tubercules de grandes tailles.

Elle est classée dans les variétés gastronomiques et est utilisée par des chefs patentés au même titre que la célèbre Corne de (ou Cwène di) Gatte (pour s’en convaincre, voir point « Réputation » ci-dessous).

9

GOBIN M., Pomme de notre terre… Histoire, vie quotidienne et folklore autour de la pomme de terre, dans le Beau Canton,

au temps jadis, Florenville, 2004, p. 33.

10

VAN DER HERTEN B., VAN MEERTEN M., VERBEURGT G. (dir.), Le temps du train. 175 ans de chemins de fer en

Belgique. 75e anniversaire de la SNCB, Leuven, Presses Universitaires de Louvain, 2001, pp. 42, 67 et 116-117.

11 DAVIES W.J.K., 100 years of the belgian vicinal (1885-1985), London, Light Rail Transit Association, 1985, pp. 128-134. 12

GOKELAERE T., GRACIEN P., dir., « Rosa » dans Le plant de pommes de terre [Site de la fédération nationale des

producteurs de plants de pommes de terre et du groupement national interprofessionnel des semences et plants],

(16)

Historique

Une tradition de la culture de la pomme de terre en Gaume

La pomme de terre va s’imposer comme un trait caractéristique de l’agriculture du sud de la Belgique, où elle va avoir, dès le 18e siècle, « une importance particulière », permettant de pallier les pénuries de grains 13. En province de Luxembourg, le caractère fondamental de cette plante, entrée dans l’assolement triennal, peut être attesté notamment par des mémoires datant respectivement de 1754 et 1768 soulignant la « grande quantité de pommes de terre qu’on y recueille » et la « ressource inexprimable pour la province » que constitue cette culture 14, ainsi que par des données statistiques de 1825 15.

De nombreux documents postérieurs, du 19e siècle et du début du 20e siècle, soulignent l’importance de la production de ces tubercules. L’hebdomadaire agricole « Le

Luxembourgeois. Journal de la Société provinciale d’agriculture » livre les comptes rendus

de plusieurs comices agricoles de Florenville, Virton, Arlon, etc. Rassemblant les cultivateurs et propriétaires ruraux, ces associations, nées au 18e siècle mais se répandant au 19e siècle, contribuent à améliorer la productivité de l’agriculture régionale. Les membres se cotisent pour acheter du matériel agricole, faire venir des engrais et des semences - notamment de pommes de terre - en grande quantité, etc.16

En Gaume, une partie non négligeable des terres sera consacrée à sa culture. La production de pommes de terre s’y est rapidement implantée, en particulier aux alentours de Florenville et Saint-Léger 17. Emile Tandel, auteur de la célèbre somme historique luxembourgeoise en sept volumes, rapporte, dans ses « Annales » relatives à Florenville, que « parmi les « empouilles » emblavures des champs, on cite les topinambours et en 1763 les crombires ; l’une et l’autre expression désignent les pommes de terre dont la culture était dès lors introduite à Florenville »18. En 1775, le Receveur des domaines perçoit une taxe (le droit de

terrage) sur la culture des « pommes de terre dudit Virton »19.

La pomme de terre jouera un rôle crucial durant les guerres, en particulier durant la Seconde Guerre mondiale, où elle constituera une ressource alimentaire importante.

La Plate de Florenville

Plusieurs variétés de pommes de terre vont être cultivées en Gaume. L’une d’elles, la « Rosa », s’y implantera avec beaucoup de succès. La tradition rapporte que « La Plate

serait arrivée en Gaume d’Espagne au XIXe siècle, par l’intermédiaire d’immigrés venus repeupler la région » 20. Sa production était faible, c’est pourquoi, vers 1918-1920, un marchand de pommes de terre décida d’exporter les tubercules en Bretagne afin de les

13

VANDENBROEKE C., Agriculture et alimentation, Gand-Louvain, 1975, p. 238 et p. 260 (Centre belge d’histoire rurale, n° 49).

14

ARCHIVES GENERALES DU ROYAUME, Conseil des Finances, n° 5288, Mémoire de 1768. 15

KOPS J., Tableau de l’agriculture dans les Pays-Bas, La Haye, 1825, p. 41 [inclut la Belgique]. 16

GOBIN M., Pomme de notre terre…, p. 39 ; TANDEL E., Les communes Luxembourgeoises, t. I, Bruxelles, 1979, p. 290. 17

LADRIER F., Note sur l’introduction de la culture du topinambour à Saint-Léger, dans Mémorial Alfred Bertrang, Arlon, 1964, p. 121-125 [Selon C. VANDENBROEKE, Agriculture…, p. 245, il s’agit bien de pommes de terre et non de topinambours]. 18

TANDEL E., Les communes luxembourgeoises, t. III : L’arrondissement de Virton, Bruxelles, [1889] 1980, p. 985. 19

ROGER P., Notices historiques sur Virton, [Virton], 1932, p. 455. 20

(17)

régénérer 21. L’opération donna de bons résultats et, en 1935, on l’inscrivit officiellement au catalogue français sous le nom de Rosa 22. Dès lors, cette variété va être connue sous

différentes appellations : Rognon rose, Hollande rose, Cornichon rose, Bec ou Becque,

Roode Muizen…23.

L. Saubelens signale, en 1940, que la Rosa porte le nom de Plate de Florenville en Province du Luxembourg 24. La pomme de terre est également répertoriée sous cette appellation aux Pays-Bas, en 1960 : « Gaumaise is een meer stevige aardappel van het type van het veel gevraagde oude Franse ras Rosa, ook wel Bec of Plate de Florenville genoemd. Het is één van de 35.000 uit Rosa verkregen zaailingen » [Gaumaise est un type plus robuste de la veille variété française très demandée « Rosa », aussi appelée Bec ou Plate de Florenville. C’est un des 35.000 plants issus de la variété Rosa] 25.

Ces pommes de terre gaumaises étaient exportées en train vers les villes belges de Namur, Bruxelles, Gand, etc. Le qualificatif « de Florenville » proviendrait de l’étiquette apposée sur les wagons en départ de la gare de Florenville. La Plate, qui était cultivée dans les villages aux alentours de Florenville, aurait donc « pris le nom de la gare d’où elle était expédiée… »26. Le chemin de fer eut vraisemblablement un rôle important dans la renommée de ces pommes de terre.

La mention de plants de pommes de terre appelés « Plates » apparaît dans les sources historiques belges dès le milieu du 19e siècle :

- en 1860, le baron de Croeser de Berges publie une étude sur l’histoire de la pomme de terre en Belgique. Il recense 128 variétés de pommes de terre dont la Plate, décrite comme étant de bonne qualité, assez productive et exempte de maladie 27 ;

- l’Almanach agricole belge de 1899 cite les Plates 28.

Quant à la « Plate de Florenville », on peut noter que depuis un siècle au moins, l’appellation existe, comme en témoignent les mentions ci-dessous :

21

Avant les années 1920, on ne sélectionnait pas les plants de pomme de terre. On semait tout calibre, ce qui amenait des dégénérescences dans les tubercules. Par la suite, on commença à choisir des plants d’élite qui résistaient mieux aux maladies (MINISTERE DE L’AGRICULTURE, Rapport sur la situation de l’Agriculture en Belgique durant l’année 1926, n°46, Bruxelles, 1927, p. 5 ; GIELE J., La sélection des pommes de terre, dans Le Paysan, Louvain, 17 septembre 1922, p. 1 ; HOYOIS G., L’Ardenne et l’Ardennais, t. 1, Bruxelles-Paris, 1949, p. 260).

22

GOBIN M., Pomme de notre terre…, p. 35 ; VAN GELDEREN C., Trésors gourmands de Wallonie. À la découverte des

produits d’exception du terroir wallon, Tournai, 1999, p. 87.

23

GOBIN M., Pomme de notre terre…, p. 35-36 ; DESNOUES L., Toute la pomme de terre, Paris, 1978, p. 96 ; DIEHL R., La

pomme de terre. Caractères et description des variétés, Paris, 1938, p. 109 ; PATISSIER J., Pommes de terre sélectionnées,

Paris, s.d., p. 167; BRICOUT D., La pomme de terre dans Encyclopédie agricole belge, t. I, Bruxelles, 1930, p. 516 ; BELGIQUE. MINISTERE DE L’AGRICULTURE. SERVICE DES AGRONOMES DE L’ETAT, Monographie agricole de la

région jurassique, Bruxelles, 1901, p. 47 ; RIGOT N. M., Physiologie du plant et productivité dans CENTRE DE

RECHERCHES AGRONOMIQUE DE L’ÉTAT, Colloque d’information scientifique : la pomme de terre, Namur le 16 février

1969, Gembloux, 1969, p. 38.

24

SAUBELENS L., Notions sur les méthodes nouvelles d’amélioration de la pomme de terre, sa culture. Sol-Engrais-Les

meilleures variétés-Choix et préparation des plants-Conservation-Maladies, Nivelles, 1940, p. 26-27.

25

NETHERLANDS. MINISTERIE VAN LANDBOUW, VISSERIJ EN VOEDSELVOORZIENING, CENTRUM VOOR LANDBOUWPUBLIKATIES EN LANDBOUWDOCUMENTATIE (NETHERLANDS), Landbouwdocumentatie, volume 16, 1960, p. 1117.

26

GOBIN M., Pomme de notre terre…, p. 23. 27

DE CROESER DE BERGES E., Etudes sur l’histoire et la culture de la pomme de terre, Bruges, 1860, p. 90. 28

(18)

- en 1901, la Monographie agricole de la région jurassique définit la Plate ou Bec comme une variété locale et surtout comme « la plus réputée [des] pomme[s] de terre de

table »29 ;

- en 1909, le Journal de la société agricole de la province du Luxembourg note que la Plate est commercialisée à Florenville30 ;

- en 1930, l’Encyclopédie agricole belge stipule que la Plate de Florenville est « cultivée en Gaume » et « fort demandée par le marché de Liège »31 ;

- en 1938, Albert Henry cite la Plate de Florenville dans son ouvrage sur La culture et le

commerce de la pomme de terre en Belgique 32;

- en 1942, E. Sépulchre répertorie, dans son tableau de synthèse des variétés de pommes de terre cultivées en Belgique, la Florenville. Il la présente comme une pomme de terre à bon rendement, à peau rose, à la forme allongée et réniforme 33 ;

- durant la seconde moitié du 20e siècle, de nombreuses sources témoignent de la Plate de

Florenville, notamment la presse 34 ;

- en 2006, la « plate de Florenville » ou « corne de Florenville » fait l’objet d’une entrée dans le Dictionnaire des belgicismes de Georges Lebouc 35 ;

Réputation

(voir annexe 3 : Bibliographie - Documents relatifs à l’histoire et à la notoriété de la Plate de

Florenville et annexe 4 : Notoriété des producteurs et statuts de l’a.s.b.l. UDPF)

La Plate de Florenville peut se prévaloir d’une excellente renommée locale, nationale et internationale :

- elle a la réputation, en Belgique ou en France, d’être une « variété ancienne »36 ;

- elle est reconnue comme étant une pomme de terre de peu de productivité, mais de qualité : cette qualité se perçoit à travers les Bulletins des foires et marchés paraissant chaque semaine dans « Le Luxembourgeois. Journal de la Société provincial

d’agriculture ». En 1910, la Plate de Florenville est vendue au prix de 14 francs les 100 kg

29 BELGIQUE. MINISTERE DE L’AGRICULTURE. SERVICE DES AGRONOMES DE L’ETAT, Monographie agricole de la

région jurassique, Bruxelles, 1901, p. 47.

30

Le Luxembourgeois : Journal de la Société agricole de la Province de Luxembourg, 13 novembre 1909, p. 617.

31

BRICOUT D., La pomme de terre dans Encyclopédie agricole…, p. 516-518. 32

HENRY A., La culture et le commerce de la pomme de terre en Belgique, s.l., 1938, p. 20.

33 SÉPULCHRE E., Les différents modes de cultures de la pomme de terre. L’angoissant problème des pommes de terre

résolu. Manger le tubercule et n’en planter que les yeux. Par mon procédé 3 kg de tubercule (yeux) rapporte 300 kg de pommes de terre, Liège, 1942, p. 17.

34

BODEUX J.-L., La pomme de terre a la frite. Dans le sillon d’un producteur, à Chassepierre, posté le 19 juillet 1993, sur http://archives.lesoir.be/la-pomme-de-terre-a-la-frite-ii-dans-le-sillon-d-un-pro_t-19960719-Z0CD8X.html, consulté le 8 août 2011 ; BODEUX J.-L., THIRY B., La pomme de terre de Florenville a la pêche, posté le 17 octobre 1993, sur http://archives.lesoir.be/la-pomme-de-terre-de-florenville-a-la-peche-le-pain-aux_t-19971017-Z0ECMU.html, consulté le 8 août 2011.

35

LEBOUC G., Corne dans Dictionnaire des belgicismes, Bruxelles, 2006, p. 220. 36

Voir GROUPEMENT NATIONAL INTERPROFESSIONNEL DES SEMENCES ET PLANTS, Catalogue des variétés, sur http://jardihaie.free.fr/potager/pdt/variete/catalogue.htm, consulté le 1er juillet 2011 ; [ASSOCIATION] DU MOULIN CHAUFFOUR, Petit tour d’horizon des pommes de terre cultivées en France avant les années 1950, rubrique « Plate de

Florenville : voir Rosa », sur http://moulin.chauffour.free.fr/pomme_de_terre/anciennes_varietes_pomme_de_terre.htm,

(19)

alors que la Magnum Bonum ne coûte que 8,50 francs les 100 kg 37. De manière générale, le prix de vente de la Plate est toujours deux fois supérieur à celui de la

Magnum Bonum par exemple 38. Encore actuellement, elle se révèle plus chère en magasin (1,99 € / kg 39) qu’une autre variété de pomme de terre à chair ferme, par exemple la Charlotte (1,20 € / kg 40) ;

- elle est à la base de spécialités culinaires et est au menu de restaurants qui la présentent comme un mets fin et typique. En effet, elle possède de grandes qualités culinaires et est appréciée par les consommateurs, depuis plusieurs décennies 41. Elle est utilisée dans plusieurs recettes de la Province du Luxembourg pour lesquelles sa fermeté représente une qualité essentielle :

la Plate de Florenville entre dans la composition de la « touffaye », qui est une sorte de potée à l’étouffée (« ‘al touffaye ») et se compose des traditionnelles Plates de

Florenville, de lardons et de viande de porc, d’oignons et d’épices (thym et laurier,

etc.) 42. La « touffaye » est une spécialité qui est bien présente dans le patrimoine culturel et folklorique de la région de Florenville-Virton, comme en témoignent des peintures 43, des chansons 44, des contes et légendes 45 ;

les Plates de Florenville sont également recommandées pour la réalisation des « roustiquettes gaumaises » à base de pommes de terre et de cretons de lard 46 ; la Plate de Florenville entre également dans la composition de la « floriflette »,

proposée par la Confrérie des Sossons d’Orvaulx 47 ;

la Plate de Florenville est à l’affiche de restaurants - au-delà de l’espace délimité pour la production - qui la présentent comme un mets fin et typique, comme par exemple : - la « Gratinée de Florenville » de la Ferme des Sanglochons (Verlaine-Neufchâteau

en province de Luxembourg) 48 ;

37 Le Luxembourgeois. Journal de la Société agricole de la Province de Luxembourg, 19 novembre 1910, p. 661. 38

BELGIQUE. MINISTERE DE L’AGRICULTURE. SERVICE DES AGRONOMES DE L’ETAT, Colloque d’information

scientifique : les problèmes posés par la culture de la pomme de terre, Gembloux le 17 janvier 1967, Gembloux, 1967, p. 47.

La commercialisation de la Plate à un prix plus élevé que d’autres variétés est également soulignée par SAUBELENS L.,

Notions sur les méthodes nouvelles d’amélioration de la pomme de terre, sa culture. Sol-Engrais-Les meilleures variétés-Choix et préparation des plants-Conservation-Maladies, Nivelles, 1940, p. 26-27.

39

« 1 kg PDT Plate de Florenville », Delhaize, sur http://www.restopolitan.lu/en/restaurant/luxembourg-40314/bottega-ristorante-mietti-301523.html, consulté le 3 décembre 2013.

40

« Pomme de terre chaire ferme emballées. Charlotte », Delhaize, sur http://shop.delhaize.be/Frais/Legumes/Pommes-de-terre/Pommes-de-terre-7C-Ferme-7C-Charlotte/p/F1986053100380600000, consulté le 3 décembre 2013.

41 MELARD V., Variétés…, p. 109 ; NYS L., Phytotechnie et qualité culinaire de la pomme de terre dans CENTRE DE RECHERCHES AGRONOMIQUE DE L’ÉTAT, Colloque d’information scientifique : les problèmes posés par la culture de la

pomme de terre à Gembloux le 17 janvier 1967, Gembloux, 1967, p. 16-17.

42

VAN GELDEREN C., Trésors gourmands de Wallonie. À la découverte des produits d’exception du terroir wallon, Tournai, 1999, p. 88 ; GOBIN M., Pomme de notre terre…, p. 65.

43

Par exemple : L'Etuvée ou la "Touffaye". Toile d'André Gillet de Ethe. 44

ROGER P., Notices historiques sur Virton, [Virton], 1932, p. 641 et 643. 45

KIESEL F., Légendes d’Ardenne et de Lorraine, Gembloux, 1974, p. 102 ; LEMPEREUR F., Du doudou au remoudou : arts

et traditions populaires de Wallonie, Bruxelles, 1999, p. 35.

46 ANSELOT N.-C., Cuisine en Ardenne, Famenne et Gaume. Défense et illustration d’un bien-manger régional, Bruxelles, 1980, p. 54.

47

Recette de la « Floriflette », Confrérie des Sossons d’Orvaulx, sur http://www.sossonsdorvaulx.be/cms/index.php/mnu-orval/mnu-recettes, consulté le 17 décembre 2013.

(20)

- le « Moelleux de plates de Florenville au crabe, aux crevettes grises et au Royal Belgian caviar, beurre blanc d'huîtres à la ciboulette » du restaurant gastronomique

Comme Chez Soi (Bruxelles) 49 ;

- le « parfait de foie gras aux pruneaux et plates de Florenville » du restaurant La

Gourmandière (Carignan) 50 ;

- en dehors de la Belgique [2013] : les restaurants Le Médiéval (Sedan, France) et le Bottega Ristorante Mi & Ti (Luxembourg-ville) 51 ;

-

- elle est à l’origine de la « Fête de la pomme de terre », organisée par la « Maison du

Tourisme du Pays de la Semois entre Ardenne et Gaume », qui se déroule annuellement

à Florenville depuis 1994 et dont la presse se fait l’écho chaque année 52. Durant deux jours en octobre, Florenville célèbre ses Plates : diverses activités sont proposées comme un marché de découverte et de dégustation ou des jeux permettant de remporter des sacs de pommes de terre. De plus, pour promouvoir ce patrimoine gourmand, un guide du « Tourisme en Beau Canton de Gaume » a été publié en 2002 par la « Maison du

Tourisme de Chiny, Florenville et Herbeumont ». La Plate de Florenville y est présente,

parmi d’autres produits de bouche ;

- elle est défendue par un Comité de la Plate : six cultivateurs de la zone géographique délimitée (petites et moyennes entreprises et artisans) se sont rassemblés au sein de l’association pour l’« Usage et Défense de la Plate de Florenville IGP et la promotion de

son appellation a.s.b.l. » (UDPF).

2.6.3. Lien causal

Le lien de la Plate de Florenville avec son origine géographique est double :

1) un lien naturel, pédoclimatique, à travers les sols et le climat de la Gaume et plus particulièrement les sols sableux que l’on y rencontre, favorables à l’obtention d’une

Plate de très haute qualité culinaire.

Les conditions climatiques et pédologiques de la Gaume ainsi que les types de sols cités au point 2.6.1. sont particulièrement favorables à la culture de la Plate de

Florenville. En effet, la Plate de Florenville a besoin d’une terre bien drainée (pour éviter

les asphyxies racinaires) et qui se réchauffe vite afin de favoriser une bonne levée. En outre, le climat décrit au point 2.6.1. permet un bon apport hydrique et un risque moindre de gelées tardives auquel les pommes de terre sont fort sensibles. Ce rapport hydrique adéquat permet d’obtenir des Plates ayant un taux de matière sèche inférieur à 20%. Un climat plus sec favoriserait des pommes de terre farineuses et, à l’opposé,

48 « Grattinée de Florenville » à la Ferme des sanglochons (Verlaine), sur http://www.sanglochon.be/client/03_tarif_resto.html, consulté le 17 décembre 2013.

49

« Moelleux de plates de Florenville au crabe, aux crevettes grises et au Royal Belgian caviar, beurre blanc d'huîtres à la ciboulette » au Comme Chez Soi (Bruxelles), sur https://www.commechezsoi.be/Portals/6/menus/carte.fr.pdf, consulté le 17 décembre 2013.

50

Recette de « parfait de foie gras aux pruneaux et plates de Florenville » à La Gourmandière. Restaurant gastronomique à

Carignan, Ardennes, sur http://www.la-gourmandiere.com/, consulté le 3 juillet 2011 ; Au menu du Vauban, restaurant des

Facultés de Namur, mai 2011. 51

« Poulpe et pommes de terre… ‘Plates de Florenville’ » au Restaurant Bottega MI & TI (Luxembourgville), sur

http://www.restopolitan.lu/en/restaurant/luxembourg-40314/bottega-ristorante-mietti-301523.html, consulté le 20 décembre 2013.

52

Voir l’article d’Eric BURGRAFF, La Plate de Florenville reconnue, posté le 28 septembre 1993, sur http://archives.lesoir.be/la-plate-de-florenville-reconnue_t-19930928-Z0797P.html, consulté le 1er juillet 2011.

(21)

un climat plus froid et humide ne permettrait pas une bonne tubérisation. De plus, étant une variété à croissance lente, la Plate de Florenville doit être plantée le plus tôt possible. Le réchauffement rapide des sols utilisés pour sa culture est donc un avantage important. Il est cependant à noter que dans ces sols drainants, le rendement offert par la Plate de Florenville est bien inférieur au rendement nominal de la variété « Rosa » (90 % de la variété de référence « Bintje ») : en fonction des conditions météorologiques, il varie de 12 à 25 tonnes à l’hectare, rendement maximum admis pour pouvoir bénéficier de la dénomination « Plate de Florenville ». En effet, ce rendement bas est déterminant pour la qualité gustative de la Plate de Florenville : plus les tubercules sont petits, plus la concentration en molécules aromatiques y est importante, et plus la pomme de terre est goûteuse.

La combinaison des facteurs pédoclimatiques et du savoir-faire des producteurs permet donc à la variété « Rosa » d’offrir toutes ses qualités ;

2) un lien historique et économique, par une tradition ancestrale de production de la pomme de terre :

- la culture de la pomme de terre a joué à partir des années 1740 un rôle majeur dans la subsistance des populations luxembourgeoises les préservant de disettes ; - la pomme de terre a joué en Gaume un rôle économique important jusque vers le milieu du 20e siècle pour des agriculteurs peu orientés vers l’élevage ; le développement du chemin de fer, en particulier, a permis la commercialisation massive des pommes de terre gaumaises vers les villes wallonnes et françaises proches, leur assurant leur notoriété.

Il en résulte une reconnaissance de la Plate de Florenville étayée par les faits suivants : - une qualité associée typiquement à certains sols de la Gaume ;

- un savoir-faire et une réputation des producteurs gaumais, établis à partir du début du 18e siècle ;

- une notoriété du produit indubitablement liée à la zone géographique « Gaume » dans l’inconscient collectif.

La notoriété de la Plate de Florenville est donc étroitement liée à son berceau d’origine.

2.7. Structure de contrôle

Le contrôle du respect du cahier des charges avant la mise sur le marché de la Plate de

Florenville IGP est assuré par un (ou plusieurs) organisme(s) de contrôle agissant en tant

qu’organisme(s) de certification du produit, conformément à l’article 37 §1er, 1er alinéa, b), du règlement (UE) n° 1151/2012.

Un seul organisme certificateur a brigué la responsabilité du contrôle de la bonne application du cahier des charges : la s.p.r.l. PROMAG. Cet organisme a été retenu par l’UDPF.

Coordonnées : S.P.R.L. PROMAG

Parc d’activités économiques d’Aye Rue André Féher, 1

B - 6900 - MARCHE- EN - FAMENNE Tél. : +32 (0)84 46 03 46

Fax : +32 (0)84 46 03 47 Courriel : info@promag.be

(22)

Les statuts de cette société ont été publiés au Moniteur Belge le 22 décembre 2005.

L’agrément de cet organisme certificateur a été accordé conformément aux dispositions en matière de certification et de contrôle prévues :

- à l’article 37 du règlement (UE) n° 1151/2012 ;

- à la section 3 de l’arrêté du Gouvernement wallon du 25 septembre 2003 portant application du décret du 7 septembre 1989 concernant l'appellation d'origine locale et l'appellation d'origine wallonne ainsi que la mise en application en Région wallonne des règlements (CEE) n° 2081/92 et n° 2082/92 ;

- par la norme NBN EN ISO/IEC 17020 spécifiant les exigences générales relatives aux organismes procédant aux inspections et la norme EN ISO/IEC 17065 spécifiant les exigences générales relatives aux organismes procédant à la certification de produits. L’accréditation selon ces normes est réalisée par l’organisme belge d’accréditation BELAC - Service public fédéral Economie, P.M.E., Classes moyennes et Energie). L’autorité compétente chargée de la supervision du travail de l’(des) organisme(s) certificateur(s) (ainsi que de la mise en application en Région wallonne du règlement (UE) n° 1151/2012) se situe au niveau régional : il s’agit de la Direction de la Qualité de la Direction générale opérationnelle de l’Agriculture et de l’Environnement du Service public de Wallonie.

2.8. Règles spécifiques d’étiquetage

L’étiquetage apposé sur l’emballage de la Plate de Florenville comporte, outre les mentions légales (le numéro d’agréation du préparateur / emballeur, la mention « pomme de terre de conservation », le nom de la variété (Rosa), le pays d’origine (Belgique), le poids net), la dénomination enregistrée, le logo européen de l’Indication géographique protégée (IGP) (dans le même champ de vision que la dénomination), une référence à l’organisme certificateur - mentionné à l’article 13 du présent cahier des charges - attitré au producteur, ainsi qu’un numéro de lot et la référence du producteur s’il n’est pas lui-même préparateur / emballeur.

La mention « primeur » peut être accolée à la dénomination Plate de Florenville pour autant que le produit réponde aux conditions énoncées à l’article 15 du présent cahier des charges. Tout étiquetage et mode d’identification fait l’objet d’une approbation préalable de l’organisme certificateur attitré à la production concernée.

2.9. Exigences communautaires, nationales ou régionales

Aucune exigence particulière à respecter en vertu de dispositions communautaires, fédérales ou régionales n’est à mentionner dans le cas de la Plate de Florenville IGP. La réglementation la plus spécifique qui s’applique est celle relative aux indications géographiques. Elle est rappelée ci-dessous.

2.9.1. Exigences communautaires

Règlement (UE) n° 1151/2012 du Parlement européen e t du Conseil du 21 novembre 2012 relatif aux systèmes de qualité applicables aux produits agricoles et aux denrées alimentaires.

En ce qui concerne les contrôles officiels prévus à l’article 36 du même règlement, les autorités nationales suivantes sont compétentes :

(23)

- contrôles avant (et après) mise sur le marché du produit - réglementation relative à la sécurité alimentaire : Agence fédérale pour la Sécurité de la Chaîne alimentaire (AFSCA) du Service public fédéral Santé publique, Sécurité alimentaire et Environnement ;

- contrôles avant (et après) mise sur le marché du produit - réglementation relative à l’étiquetage des denrées alimentaires : AFSCA ;

- contrôles après mise sur le marché du produit - réglementation relative à l’étiquetage en général, aux pratiques commerciales, à la protection du consommateur : Direction générale Contrôles et Médiation du Service public fédéral Economie, P.M.E., Classes moyennes et Energie.

2.9.2. Exigences régionales

Décret du 7 septembre 1989 concernant l'appellation d'origine locale et l'appellation d'origine wallonne ainsi que la mise en application en Région wallonne des règlements (CE) n° 2081/92 et n° 2082/92 ;

Arrêté du Gouvernement wallon du 25 septembre 2003 portant application du décret du 7 septembre 1989 concernant l'appellation d'origine locale et l'appellation d'origine wallonne ainsi que la mise en application en Région wallonne des règlements (CE) n° 2081/92 et n° 2082/92.

(24)

PLATE DE FLORENVILLE

DOSSIER DE DEMANDE D’ENREGISTREMENT

en qualité d’

INDICATION GEOGRAPHIQUE PROTEGEE (IGP)

(Règlement (UE) n° 1151/2012)

Première partie

Groupement demandeur et cahier des charges

(article 8 §1er, a) et b) du Règlement (UE) n° 1151 /2012)

ANNEXES

Annexe 1 :

Cahier des charges technique

Annexe 2 :

Carte de l’aire géographique de production et cartes annexes

(spécificités de la zone)

Annexe 3 :

Bibliographie - Documents relatifs à l’histoire et à la notoriété de la

Plate de Florenville IGP

Annexe 4 :

Notoriété des producteurs et statuts de l’Association pour l’Usage et la

Défense de la Plate de Florenville IGP et la Promotion de son

Appellation (UDPF) a.s.b.l.

(25)

PLATE DE FLORENVILLE

DOSSIER DE DEMANDE

D’ENREGISTREMENT

en

qualité d’

INDICATION GEOGRAPHIQUE PROTEGEE (IGP)

(Règlement (UE) n° 1151/2012)

Première partie

Groupement demandeur et cahier des charges

(article 8 §1er, a) et b) du Règlement (UE) n° 1151 /2012)

ANNEXE 1

(26)

Version 5 - Mai 2014

Plate de Florenville

Indication géographique protégée (IGP)

CAHIER DES CHARGES TECHNIQUE

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