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Analyse sémantique et pragmatique des interjections dans la bande dessinée Cas de la BD «Tintin et les cigares du pharaon »

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Academic year: 2021

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(1)

République Algérienne Démocratique et Populaire Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Rech

Université Mohamed

Faculté des Lettres et des Langues Département de

Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme de MASTER Option :

Analyse sémantique et pragmatique des interjections dans

Cas de la BD «

Membre s de jury

- Président : SISSAOUIA Abdelaziz BENZAOUIA Sabrina - Rapporteur : BOUKROUH Elnouaman

- Examinateur : KOURAS Siham

Année universitaire

République Algérienne Démocratique et Populaire Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche

Université Mohamed Seddik Ben Yahia. Jijel

Faculté des Lettres et des Langues Département de lettres et de langue française

é en vue de l’obtention du diplôme de MASTER Option : Science du Langage

Analyse sémantique et pragmatique des interjections dans la bande dessinée

Cas de la BD « Tintin et les cigares du pharaon »

Membre s de jury Présenté par

: SISSAOUIA Abdelaziz BENZAOUIA Sabrina : BOUKROUH Elnouaman

: KOURAS Siham

Année universitaire : 2018/2019

République Algérienne Démocratique et Populaire

erche Scientifique

é en vue de l’obtention du diplôme de MASTER

Analyse sémantique et pragmatique des interjections dans

»

Présenté par :

(2)

Je tiens d’abord à remercier dieu tout puissant qui m’a donné la force et la patience d’accomplir

ce modeste travail.

J’exprime ma gratitude à mon encadreur Monsieur SISSAOUI Abdelaziz pour sa disponibilité, ses

conseils, ses remarques, ainsi que pour son encouragement.

J’adresse aussi mes vifs remerciements aux membres du jury qui ont bien voulu accepter

d’expertiser ce modeste mémoire de master.

Mes reconnaissances vont, de même, à mes enseignants à l'Université de TASSOUST.

Je tiens à remercier aussi toutes les personnes qui ont contribué à la réalisation de ce mémoire et

à leur tête mon époux Mohamed.

Je n’oublie certainement pas de remercier ma mère, mes frères et sœurs, mes neveux et toute ma

famille et ma belle famille.

(3)

Ce mémoire n'aurait jamais pu voir le jour sans l’encouragement des membres de ma famille que je tiens à remercier et à qui je dédie ce modeste travail, tout d'abord aux personnes les plus chères de

ma vie :

Mon époux, aucun mot ne saurait t'exprimer mon profond attachement et ma reconnaissance pour l’amour, la tendresse et la gentillesse dont tu m'as toujours entouré. Cher MOHA j'aimerais bien que

tu trouves dans ce travail l'expression de mes sentiments de reconnaissance les plus sincères car grâce à ton aide et à ta patience avec moi que ce travail a pu voir le jour...

Ma mère, la lumière qui m'a toujours éclairée le chemin. A celle qui a tout fait pour ma réussite, pour sa douceur, sa tendresse, ses sacrifices et ses prières, elle est tous que j’ai de plus cher au monde…

Mon beau père, à qui je dois tout le respect et l'amour, pour son soutient, son encouragement et surtout sa confiance en moi, merci papa.

Je dédie ce modeste travail à l’esprit de mon père, décédé le 13-08-2000. A mes sœurs et frères : Sofiane et sa femme Salima, Sara, Sonia, Hocine, et Yasmine

Les lumières qui éclairent la famille, mes neveux : Badis, Ahmed, et DOUDI. A SOUHA

A toute ma belle famille sans exception et mes amies : Aya, Hadjer, Amel, Houda et Aicha. A tous ceux qui m'aiment et ceux que j'aime.

(4)

Remerciements Dédicace

Introduction générale ………9

Chapitre I L’art de la bande dessinée Introduction ………13

I. Langage oral et langage écrit ………..13

1.1 L’opposition entre français parlé et français écrit……….13

1.2 La langue parlée dans la bande dessinée………...……14

II. La bande dessinée ………..15

1. Définition………16

2. Aspect historique de la bande dessinée……….……..17

3. La BD : vocabulaire et caractéristiques ………..19

3.1 Petit glossaire de la BD……….19

3.2 Structure de la page……….………..20

3.3 Comment lire une BD………21

3.4 Caractéristique de la BD………..………..22

Conclusion ………..………23

Chapitre II Les interjections et les onomatopées Introduction ……….………..….….25

I. L’interjection……….25

1. Définition, identification et estimation ………...………….25

II. L’onomatopée………..……….27

1. Définition ……….27

III. Les interjections : caractéristiques formelles………29

1. L’interjection onomatopéique …..……….……….29

L’emprunt ………31

2. L’interjection non-onomatopéique………...…….31

IV. La relation entre l’interjection et le point d’exclamation………....32

V. L’aspect graphique/visuel des interjections………..………34

(5)

Méthodologie du travail et analyse quantitative

Introduction ………..37

1. Présentation et constitution du corpus…………...………37

2. Bibliographie d’Hergé ……….………38

3. L’approche adoptée ….………....………38

4. Analyse quantitative ………39

a. Les catégoris des interjections……….……….39

b. Les critères du signifié interjectionnel ……….………41

1. niveau graphique ………..42

2. niveau morphologique………...………43

3. niveau sémantique ………43

c. Les différents emplois des interjections ..……….46

Conclusion….………48

Chapitre IV Analyse sémantique et pragmatique Introduction….………..………50

I. l’interjection ah et oh dans le discours……...………50

1.1 Interjection pour marquer la joie ou la douleur………..………….50

1.2. « Ah » et « Oh » pour marquer l’étonnement ………52

1.2.1Autres interjections pour marquer l’étonnement ….………53

1.3 « ah » et « oh » démarcateur de l’introduction d’un nouveau discours..…55

1.4 « oh » interjections pour exprimer un cri…..………..…56

1.4.1 Des différentes interjections pour exprimer des cris………….……58

1.4.1.1 Cri de douleur…..………..58

1.4.1.2 Cri d’animaux ………...…59

1.4.1.3 Cri d’appel……….61

II Des verbes utilisés comme interjection ………...….62

1. Pour exprimer une motivation ….………..…62

1.1 Au début de l’énoncé ….………62

1.1.1 Forme verbale simple………..…………62

1.1.2 Forme verbale composée ………63

1.2 A la fin de l’énoncé………64

(6)

2. la forme complexe…….……….………66

2.1 La juxtaposition de plusieurs unités d’origine arabe………66

Conclusion ….………68

Conclusion générale ……….……….70 Liste des figures et des tableaux

Liste des tableaux

Liste des références bibliographiques Annexes

(7)

Introduction

générale

(8)

9

Introduction

Parmi toutes les pratiques linguistiques qui fournissent une représentation de la langue, nous estimons que la bande dessinée constitue un exemple particulièrement intéressant.

D’abord, elle nous fournit une représentation de la langue parlée spontanée présentée dans la plupart du temps dans les bulles. L’auteur de la bande dessinée utilise ces mots-sons pour recréer une ambiance sonore dans son album de l’expressivité et l’effet comique à l’histoire, et il contribue à développer considérablement le lexique des onomatopées.

Ensuite, la langue sélectionne pour cette représentation certains traits pertinents à l’écrit.

Cependant, la langue est un outil important de communication entre les humains dans la vie quotidienne. Grace à son existence, nous pouvons transmettre nos idées, nos pensées et nos sentiments à l’oral ou à l’écrit.

Parmi les catégories lexicales traditionnelles connues dans la tradition grammaticale française et dans les écrits linguistiques modernes, nous trouvons des grandes classes de mot : les mots variables et les mots invariables.

Cette deuxième classe regroupe tous les mots qui s’écrivent généralement de la même manière et dont la forme ne dépend pas d'un autre mot. Cette catégorie présente des caractéristiques particulières et soulève plusieurs problèmes pour le lexicographe. Nous proposons d'étudier, dans cette communication, le traitement de l'une de ces particules qui est l’interjection.

Le présent travail concerne une étude sémantique et pragmatique des interjections dans la bande dessinée « Les cigares du pharaon ».

Les interjections cette forme curieuse de la combinaison des « mots » et du « chant » construit depuis très longtemps un objet de recherche pour les philosophes, linguistes et lexicographes. En ce sens, notre problématique que nous allons traiter est donc la suivant :

(9)

10

Comment le code iconique, c'est-à-dire, l’aspect graphique et les différents codes de lettrages des onomatopées et des interjections, permet de donner différents sens à une même interjection ?

L’interjection est principalement un ton, un cri arraché par la passion, qui sert à répondre presque à tous les mouvements de l’âme ; elle peint la joie ou la douleur, la crainte ou l’admiration, l’ironie, l’amour…, elle est généralement suivie du point d’exclamation dans l’écriture et porte un accent d’intensité dans le discours.

Au cours de ce travail de recherche nous voulons montrer que l’interjection n’est pas un simple mot vide de sens, mais une unité qui peut avoir plus d'un sens en fonction de son emploi dans différents contextes et différentes situations du discours.

En traitant ce phénomène, nous nous intéressons aux questions suivantes: - Est-ce que les interjections sont universelles ?

- Est-ce que l’interjection est dépourvue de sémantisme?

Tout au long de notre travail nous essayerons de confirmer ou d'infirmer les hypothèses suivantes :

 Les onomatopées et interjections seraient des unités linguistiques

hétérogènes qui peuvent être , qui sont théoriquement reconnues dans toutes les langues.

 L’interjection serait un mot invariable qui permet d’exprimer une émotion (joie, peur, surprise…) l’interjection donc n’est pas vide sens.

L’objectif de notre travail de recherche, est d’analyser les sens de ces interjections en langues française et de les classifier selon les critères graphique, morphologique et sémantique.

Notre corpus sera donc la BD « Tintin est les cigares du pharaon », écrite par Hergé et publiée dans les années 30. Cette histoire nous fait passer de plusieurs pays, l'Egypte, l’Arabie Saoudite et les Inde. C’est une histoire riche par sa diversité culturelle et linguistique, et qui nous a permis de trouver diverses interjections de diverses langues.

Concernant la méthodologie, nous avons opté pour deux analyses : une quantitative et l’autre qualitative.

(10)

11

Notre travail de recherche comporte quatre chapitres: deux chapitres théoriques et deux chapitres pratiques.

Le premier sera consacré à la présentation de la bande dessinée, avec en premier lieu, une définition de la BD, suivie d’un aperçu historique. En second lieu, l’accent sera mis sur les caractéristiques et les fonctions de la BD. Passant d’abord par une comparaison entre la langue orale et la langue écrite.

Le deuxième chapitre, sera réservé à des notions fondamentales telles que l’interjections, l’onomatopées …, et les caractéristiques des interjections.

Le troisième est un chapitre empirique dans lequel nous aborderons dans un premier temps, la méthodologie adoptée (la description du corpus et les outils d’analyse) avant d’entamer, l'analyse quantitative des données recueillies.

Le quatrième chapitre est conservé à l’analyse sémantique et pragmatique des interjections collectées.

Ce dernier chapitre sera la phase susceptible de fournir des éléments de réponses à notre problématique.

Notre mémoire prend fin avec une conclusion générale qui présente le bilan de notre travail.

(11)

Chapitre I

(12)

13

Introduction

Dans ce premier chapitre, nous essayons de définir le concept de la bande dessinée et son histoire, la connaissance exhaustive du code et des techniques d’expression de la BD est nécessaire pour pouvoir conserver la fidélité à la BD d’Hergé. Nous évoquerons globalement les différences entre le français écrit et le français parlé. Nous traiterons d’abord l’opposition entre français parlé et français écrit et ensuite nous verrons comment les circonstances de l’énonciation se différencient à l’écrit et au parlé.

I.

Langue oral et langue écrit

1.1 L’opposition entre français parlé et français écrit

Sans tenir compte de la phonologie, il existe indiscutablement des aspects linguistiques qui témoignent du décalage entre l’oral et l’écrit. La langue orale tient une place absolument prédominante dans la bande dessinée. Par oral, nous entendons un discours en interaction exprimé et transmis de vive voix; formulé par le moyen de la parole. A l'opposé, l'écrit quand à lui est exprimé à travers des graphies, il est consigné dans le temps et l'espace.

En effet, C’est l’aspect oral qui définit avant tout le langage comme le dit Le bon usage « l’antériorité ne veut pas dire supériorité » certaines langues, n’ont pas d’expression écrite ; pour les langues qui connaissent les deux formes, l’oral précède l’écrit, que l’on envisage l’histoire de ces langues ou l’apprentissage de la langue maternelle par un individu. Mais antériorité ne veut pas dire supériorité.

Bien que l’écrit soit traditionnellement considéré comme seul emploi légitime de la langue au détriment des expressions orales réputées souvent

erronées et confinées en catégorie marginale de la langue, la langue parlée ne se traduit pas comme simple opposition à la langue écrite.1

La différence entre langue parlée et langue écrite se définit par la complexité linguistique : « "Mettez ça là" par exemple, est un message qui dans l’oral est complet,

1

LUDO Melis, Le français parlé et le français écrit, une opposition à géométrie variable , Romaneske 25/3, 2000, pp. 56-66

(13)

14

mais qui est dans l’écrit dépourvu de pertinence s’il n’est pas accompagné d’un contexte, s’il n’est pas précédé (ou suivi) d’une ou de plusieurs phrases, montrant à qui l’on s’adresse, quels sont l’objet et le lieu dont il est question »2.

Bidaud et Megherbi caractérisent les différences entre l’ecrit et l’orale au niveau du mot, de la phrase et du discours. Des différences syntaxiques entre l'expression orale et

écrite aussi les opposent :

- À l’oral, l’ordre des mots est plus ou moins libre, c'est-à-dire, on n’est pas obligé de respecter l’ordre des mots (sujet + verbe + objet), mais obéir la logique qui transmet l’importance subjective que le locuteur donne à l’acte d’énonciation de ses idées, tel que les dislocations du type « mon chien, il est blanc et noir »3. Cette règle syntaxique n’est cruciale que dans le produit écrit.

- À l’oral, la négation se manifeste en un seul mot en supprimant le « ne », Ivan Fonagy dans son livre « Situation et signification » dans l’exemple suivant : un énoncé lié de caractère familier t’occupe pas ! n’admet pas la variante *Ne t’en occupe pas !4 En somme, il faut se rendre compte que la différence entre l’oral et l’écrit est surtout dans le choix des moyens langagiers qui sont utilisés à tous les niveaux du langage. Aujourd'hui, la question de la priorité de l'oral ou de l'écrit ne se pose plus vraiment. C'est en fonction des besoins langagiers et linguistiques des que l'accent sera mis sur l'un ou sur l'autre. Oral et écrit sont a la fois des abstractions et des catégories difficiles a isolés, Il existe des formes « hybrides » que C. Kerbrat-Orecchioni a inventorié :

comme, par exemple, un oral secondairement scripturalisé (des interviews téléphoniques destinées à la presse), un écrit oralisé (lors d’un cours, l’enseignant oralise ses notes, les étudiants transforment en notes le message oral), un enchevêtrement de l’oral et de l’écrit dans ces situations « oralo-graphiques » (constantes en contexte didactique, et fréquentes en contexte de travail), dans lesquelles la communication exploite simultanément les deux types de matériaux.5

2

GREVISSE Maurice, Le Bon Usage, Paris 16ème édition, 2016, p.12.

3

https://www.cairn.info/revue-lettre-de-l-enfance-et-de-ladolescence-2005-3-page-19.htm (consulté le 29 décembre 2018).

4

IVAN Fonagy , Situation et signification. Amsterdam : Benjamins, 1982. p.39.

5

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15

1.2 la langue parlée dans la bande dessinée

Parmi toutes les pratiques linguistiques qui fournissent une représentation de la langue, la bande dessinée constitue un exemple particulièrement intéressant. La BD témoigne un cas bien particulier de l’usage de langue et se situe sur le domaine du français-parlé-écrit qui approche le code oral. De Wulf, Morgane français-parlé-écrit :

Si la bande dessinée se construit à partir de deux dimensions, le texte et l’image, elle crée virtuellement un troisième axe, celui du son. En combinant les codes verbaux et iconographiques, elle est capable de donner à son récit un contexte sonore, notamment au travers d’onomatopées et de phylactères.6

Le texte de la bande dessinée est un art séquentiel, qui se distingue donc des autres genres de l’écrit par la succession de dessins juxtaposés, destinés à traduire un message ou une émotion… cette expression graphique, qui traduit la production orale composée de gestes et de mimiques, transmet les sentiments et le message d’une façon où l'écriture ne parvient pas toujours à exprimer.

SINAGRA Decorvet dans sa thèse de doctorat intitulée« La traduction de la bande dessinée », décrit le langage de la bande dessinée comme « un langage qui se veut à l’image de la langue orale »7. Cette oralité est transmise dans la bande dessinée : des éléments sonores représentés par le binaire des outils graphiques, des onomatopées et des interjections, qui reflètent entre autres les constructions et les éléments essentiels du discours oral.

le langage écrit à pour but d’imiter certains aspects du discours oral à l’aide de ces marqueurs d’oralité , mais tout en respectant les regles grammaticales , et gardant la clarté du discours écrit. Ces marqueurs d’oralité ont pour fonction de créer une « illusion d’oralité » qui « [donne] au lecteur l’illusion d’entendre le texte »8

II. La bande dessinée

6

DE WULF Morgane. Étude du son dans la bande dessinée - Mise en texte et mise en scène dans Seuls et

Imbattable. Faculté de philosophie, arts et lettres, Université catholique de Louvain, 2018.p.9.

7

: SINAGRA DECORVET Nathalie. La traduction de la bande dessinée : enjeux théoriques et

proposition méthodologie. Université de Genève. Thèse, 2014. P.83

8

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16

1. Définition

Le dictionnaire LE ROBERT de poche définit la bande dessinée comme étant une : «Suite de dessins qui racontent une histoire, et aux quels sont intégrées les paroles et les pensées des personnages »9

Le dictionnaire du littéraire propose la définition suivante :

La bande dessinée (en abrégé, BD), est une forme de récit fonctionnant à partir d’une suite d’images fixes (à la différence du cinéma) organisées en séquences à la différence de la fresque). Elle est en outre caractérisée par l’association de l’image et du texte (de l’iconique et du linguistique) dans une relation de complémentarité10.

Antoine Roux cerne la notion de la BD à travers six critères : «- La BD est d’abord une chose imprimée et diffusée;

-C’est un récit essentiellement distractif; -C’est un enchaînement d’images; -C’est un récit rythmé;

-La BD inclut un texte dans ses images ;

-La BD à bulles est historiquement un phénomène américain destiné en priorité aux adultes »11.

La bande dessinée, appelée encore par l’acronyme BD, ou « bédé », est un art littéraire de la narration figurative, appelé aussi le neuvième art. C’est une histoire racontée à travers les images et dessins appelés les vignettes, accompagnées généralement d’un texte, organisé dans des phylactères d’une part, et d’autre part accompagnés des onomatopées et des idéogrammes. Les auteurs de l’Encyclopédie de la bande dessinée internationale la définissent comme suit:

9

MORVAN, Danièle, GERARDIN, Françoise and all, LE ROBERT de poche, Paris, LE ROBERT, 2004, p. 63.

10

ARON Paul, SAINT-JACQUES Denis, VIALA Alain, Le dictionnaire du littéraire, Paris, PUF, 2002, p.p. 45-46.

11

(16)

17

La bande dessinée est un art narratif et visuel permettant, par une succession de dessins, accompagnés en général d´un texte, de relater une action dont le déroulement temporel s´effectue par bonds d´une image à une autre sans que s´interrompe la continuité du récit. 12

Will Eisner (1985), dans son livre « La bande dessinée, art séquentiel » ; recourt à l’expression « art séquentiel », c’est à dire, dans son esprit, des images qui s’enchaînent, Will définit le neuvième art ainsi : « L’art séquentiel allie mots et images dans le but de raconter une histoire ou de dramatiser une idée. Il est à la fois un moyen d’expression créatif, une discipline distincte, un art et une forme littéraire ».13

Le théoricien de la bande dessinée Scott McCloud a définit la BD comme suite : « Images picturales et autres, volontairement juxtaposées en séquences, destinées à transmettre des informations et/ou à provoquer une réaction esthétique chez le lecteur»14. McCloud par cette définition ajoute l’apport fondamentale du lecteur dans les nuances significatives de la bande dessinée définit par Eisner.

A partir de ces définitions, la bande dessinée en tant que genre littéraire et art narratif dont son moyen d’expression est d’ordre graphique, qui est combinée la plupart du temps avec des textes insérés dans des bulles, ces bulles ou phylactères reflètent les réflexions, les sentiments et les pensées des personnages.

2. Aspect historique de la bande dessinée

L'histoire de la bande dessinée montre que les créations ont connu différents supports de diffusion qui imposaient des formats particuliers. D’autres ont fait remonter les origines de la bande dessinée à Lascaux, aux fresques égyptiennes ou à la tapisserie de Bayeux, L’art rupestre, apparu entre 35 000 et 10 000 avant J.-C15, présente les premiers exemples de bande dessinée.

12

MOLITERNI Claude, MELLOT Philippe, TURPIN Laurent, DENNI Michel,

MICHEL-SZELECHOWSKA Nathalie, Encyclopédie de la bande dessinée internationale, Paris : Omnibus, 2004. p. 13.

13

WILL Eisner, La bande dessinée, art séquentiel, Etats-Unis : Delcourt, Contrebande, 1985, p.135.

14

BENOIT Mouchart, La bande dessinée, Paris, Cavalier bleu, 2004, P. 5.

15

ISABEL Bourdial, science est vie aux sources de la bande dessinée, SCIENCE & VIE, N 1049, Fevrier 2005, pp.135-152.

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18

Certains considèrent que la Bande Dessinée est née avec le suisse RODOLPHE Töpfer16, qui eut l'idée en 1827 de dessiner des aventures en inscrivant une légende sous ses dessins, pour but d’amuser ses élèves et ses proches qu'il s'est mis à raconter des histoires en images. Les six histoires principales dessinées par Töpffer sont : "Histoire de Mr Jabot" 1831, "Histoire de Mr Vieux Bois" 1827, "Histoire de Mr Crépin"1837, "Histoire de Mr Pencil"1923, "Le Docteur Faustus"1943 et "L'histoire de Mr Cryptogame"1846.

Après Töpffer, la BD a continué d’exister en Europe, surtout avec une série très populaire "Max und Moritz, dessinée par Wilhelm Bush.

Aux Etats-Unis, à la fin du 19ème siècle, était une période formidable pour les livres et les jouets d’enfants, où se développent les funnies : des dessins en deux ou trois cases disposées horizontalement, accompagnées des textes, de moins en moins descriptifs, sous les images. La première bande dessinée mondiale est « Yellow Kid »17 de Outcault publié dans le World (New York) de Pulitzer, qui se retrouve à diffuser une séries avec les mêmes personnages. le comic strip a connu un âge d’or aux Etats-Unis.

Quelques années plus tard au Japon, en 1902, le premier manga est publié. Ce phénomène de publication des récits complets imagés en une, deux ou trois planches de la narration graphique, va alors se propager en Europe. En France par exemple apparaît « Bécassine » dans une revue destinée aux fillettes (La Semaine de Suzette des éditions Gautier-Languereau) 18

En 1925, La série Zig et Puce d'Alain Saint-Ogan est la première BD à n'utiliser que les bulles pour faire exprimer les personnages.

Georges Remi dit Hergé auteur et scénariste belge qui a créé la BD Tintin en 1929, et influencé la bande dessinée européenne au niveau graphique et narratif :

"Hergé a apporté à la bande dessinée plus qu'il n'est possible d'imaginer. Du matériau pauvre et grossier dont il disposait en 1929, il a tiré un moyen d'expression parfaitement accompli. Son graphisme

16https://fr.wikipedia.org/wiki/Rodolphe_T%C3%B6pffer

(consulté le 30 décembre 2018).

17

https://fr.wikipedia.org/wiki/The_Yellow_Kid (consulter le 22 Mars 2019).

18

GILLES Ratier, Les grands auteurs de la bande dessinée européenne, deuxième chapitre. Avant

(18)

19

était maladroit, il est devenu exemplaire. Sa technique narrative était rudimentaire, elle est devenue un modèle d'efficacité, d'une justesse miraculeuse. Avec lui, s'invente le roman en image." 19

Hergé est le premier qui a développé un style d’art qui s’appelle « ligne claire ». Il s’agit, en systématisant le contour des objets, des personnages et des décors d’un trait à l’encre de même épaisseur et d’arriver à la plus grande clarté possible la simplicité des couleurs et l’absence d’ombres. D’après wikipidia :

« La ligne claire (Klare lijn en néerlandais) est un langage graphique issu de l’école belge de bandes dessinées réunie autour d’Hergé, c’est-à-dire le « style Tintin » associé aux dessinateurs du journal du même nom. »20 3. LA BD : VOCABULAIRE ET CARACTERISTIQUES

3.1. Petit glossaire de la BD

Les amateurs de la bande dessinée s’entendent sur un certain nombre de mots pour décrire la composition et les différents éléments de la bande dessinée, parmi ces mots :  Ballon : Autrement dit les phylactères ou les bulles : sont des textes écrits intégrés

aux vignettes, et qui pour but de transcrire les dialogues des personnages.

 case ou vignette : espace souvent rectangulaire généralement entouré d'un trait noir, où est dessiné un moment de l'action.

 Planche : La page entière de bandes dessinées.

 Plan : Une feuille de papier utilisée pour dessiner tout ou partie d'une page de bande dessinée est une planche originale21.

 Scénario : Déroulement écrit des événements de l’histoire racontée. Et qu’à partir de celui-ci que les scénaristes établissent le découpage à l'intention du dessinateur.  Le strip : est un mot d’origine anglais qui signifie la bande, c’est une suite de cases,

disposées sur une ligne.

 Les récitatifs sont des panneaux généralement situés au bord des vignettes et servant aux commentaires, notamment pour donner des indications de temps et de

19https://jjblain.pagesperso-orange.fr/new_site/acc/accueil.htm , consulté le 02 mars 2019. 20https://fr.wikipedia.org/wiki/Ligne_claire , consulté le 22 février 2019. 21https://fr.wikipedia.org/wiki/Planche_(bande_dessin%C3%A9e) , consulté le 16 décembre 2018.

(19)

20

lieu ou pour fournir des informations permettant une meilleure compréhension de l’action.22

• Une série est l’ensemble d’albums reliés la plupart du temps d’un personnage. 3.2 Structure de la page

La Bande dessinée est une suite de dessins qui composent une narration et/ou transmet des informations. Chaque page constituée de ces dessins est appelée planche. Chaque image, dite « vignette » ou « case », est insérée dans un cadre (carré, rectangulaire ou circulaire).

Une vignette peut comporter ou non du texte. Lorsqu'il s'agit de texte narratif, il est placé dans un cartouche en haut ou en bas de vignette. Lorsqu'il s'agit des paroles ou des pensées exprimées par un personnage, celles-ci sont placées dans un phylactère ou dans une bulle, ces bulles peuvent être des bulles de paroles qui sont souvent rondes parfois rectangulaires, ou des bulles de pensées, elles ont souvent une forme de nuage . La « queue » de la bulle désigne le personnage qui parle23.

Comme il existe des phylactères qui ne sont pas reliés à un personnage présenté dans l’image mais à un bord du cadre de la vignette. On parle donc de bulle off. 24

Figure (1) : les bulles25

Les bruits et les sons sont aussi représentés graphiquement grâce aux «onomatopées », tels que « wouah» qui évoque l’aboie du chien .Ces mots-sons26 créent une sorte d’ambiance sonore dans la BD.

22

http://www.lereveil.info/article-37007967.html (consulté le 2 mars2019)

23

Ibid.

24

DOUSSET, Claire, Approche de la bande dessinée grâce aux onomatopées de l’étude à la production, Bourgogne, IUFM de Bourgogne, 2004, p. 9.

(20)

21

On trouve également, dans les bulles ou à l’extérieur, des symboles visant à concrétiser la pensée des personnages, par exemple: les cœurs pour montrer que quelqu’un est amoureux, les étoiles pour montrer que l’on s’est fait mal ,les têtes de mort, spirales et autres bombes signifiant des injures… etc.

Il existe également d’autres codes qui permettent la traduction des sentiments et des émotions de tel ou tel personnage. Prenons l’exemple des couleurs, « un teint verdâtre peut signifier la terreur »27 et « une rougeur sur le visage peut signifier la honte, la colère, la timidité »28

3.3 Comment lire une BD

Premièrement, les paroles des personnages se trouvent soit en dessous de l’image, soit au fond de l’image, en générale dans une forme blanche aux contours irréguliers appelée « bulle »29 ou « ballon »30 ou « phylactère »31. Ces images sont organisées en planches, et à l’intérieur de la planche, plusieurs vignettes autrement dit cases sont reliées entre elles grâce à la suture que Peeters définit comme « un dispositif particulier de la bande dessinée dans lequel « le texte vise à établir un pont entre deux images séparées »32,la lecture des cases est de gauche à droite puis de haut en bas.

26

DOUSSET, Claire, op. cit., p. 4.

27

MAKSEM Samia, La bande dessinée comme support didactique pour la consolidation de la

compréhension écrite. Université Elhadj Lakhdar, Batna, 2008, p.44.

28 Ibid. 29 https://www.youscribe.com/page/ebook/bulles-bd 30 ibid 31 ibid 32

(21)

22

Figure (02) : structure d’une planche 33

3.4. Caractéristique de la BD

La BD est un récit en image qui se caractérise par un ensemble de traits qui la distingue des autres modes d’expression. Pascal Robert est Professeur des Universités à l’ENSSIB indique que la bande dessinée apparaît comme un discours visuel d’adresse populaire et une nouvelle forme d’intelligence :

‘’C’est le propre des estampes […] que de réduire toute proposition en image vive ; que de transformer tout raisonnement en spectacle animé,

33

Les aventures de Tintin_ Les Cigares du pharaon, Planche n=° 10.

Le cadre Les Personnages L’onomatopée Le cartouche La bulle La vignette

Commencer à lire avec la case en haut à gauche

Terminer à lire avec la case en bas à droite

(22)

23

distinct, lumineux ; que de réunir tous les éléments d’une éloquence simple, grossière même, mais appropriée merveilleusement à la nature et aux besoins des esprits bruts et sans culture.’’34

P. Robert a définit la bande dessinée comme un appareil d’« images scénarisées »35, qui se caractérise par la succession de cases de même hauteur placées horizontalement à côté les unes des autres sur la largeur de la feuille.36

Ce que diffère la BD des autres genres est que les sentiments, les pensées des personnages, les lieux et les actions des personnages sont traduits par les dessins. La bande dessinée est le seul art qui se présente comme un récit formé d’une série d’images accompagnées de textes brefs, et le seul art à mettre en œuvre un mariage forcé entre le dessin et le texte.37

Conclusion

Au terme de ce chapitre nous pouvons donc définir la bande dessinée comme étant un nouvel art doté d'un ensemble de moyens d'expressions artistique complet et varié, qui se caractérise par sa nature mixte entre le texte et l’image, l’une de ses caractéristiques est l’interjection et l’onomatopée ; ces mots-sons sont utilisés davantage dans la bande dessinée pour communiquer les sensations des personnage, et donner de la sonorité a l’histoire racontée.

34

PASCAL Robert, La Bande dessinée, une intelligence subversive, Lyon : Presses de l’ENSSIB, coll. « Papiers », 2018, p.10.

35

Ibid, p.69.

36

https://jjblain.pagesperso-orange.fr/new_site/acc/accueil.htm (consulté le 02 mars 2019).

37

FATMI Saâd-Edine, Analyser la bande dessinée : de la sémiologie à la stripologie, Université de Mascara, Synergies Algérie n° 14 – 2011. P.95.

(23)

Chapitre II

Les interjections

et

(24)

25

Introduction

Les interjections et les onomatopées sont des outils linguistiques qui aident à rendre les bandes dessinées plus vivantes, et qui permettent aux lecteurs de mieux imaginer le déroulement des événements. Elles se trouvent partout dans les différentes bandes dessinées.

Dans ce second chapitre, il nous semble très important de définir quelques notions théoriques axiales pour notre travail de recherche afin de permettre aux lecteurs de découvrir l’environnement conceptuel de ce sujet.

Nous allons donc, essayer de définir des termes tels que : interjection, onomatopée dans les différent dictionnaires. Nous citerons, aussi, les caractéristiques des interjections, L’aspect graphique/visuel des interjections, la relation entre L’interjection et l’exclamation et d’autres points qui nous semblent intéressent.

I.

L’interjection

1. Définition, identification et estimation

Il faut indiquer d’abord le problème de définition et d’identification de l’interjection. La distinction entre cette sous-catégorie lexicale (ou grammaticale) et les autres catégories et sous-catégories reste parfois douteuse. Cela peut s’expliquer par le fait que quelques interjections sont à l’origine des verbes, des noms ou des adverbes, qui sont utilisés par le sujet parlant pour exprimer une réaction affective vive, « c’est le cas de certains syntagmes nominaux (Ciel ! Mon œil !), de certains adjectifs (Joli !), d’expressions verbales (Tiens ! Tu vois !) »1

Certains linguistes considèrent les interjections comme des « cris » ou des « bruits » utilisées pour montrer l’émotion et le sentiment du locuteur. Volochinov (1929) dit :

Lorsqu’on exprime ses sentiments, on donne souvent à un mot qui est venu à l’esprit par hasard une intonation expressive et profonde. Or, souvent, il s’agit d’une interjection ou d’une locution vides de sens. Tout le monde ou presque a ses interjections et locutions favorites ; il arrive qu’on utilise de façon courante un mot très chargé sémantiquement pour résoudre de façon purement

1

DUBOIS Jean Pieree et al, Dictionnaire de linguistique & sciences du langage, Paris, Larousse, 2007, p. 253

(25)

26

intonative des situations ou des crises de la vie quotidienne, qu’elles soient mineures ou graves. On trouve, servant de soupapes de sécurité intonatives, des expressions telles que « C’est ça, c’est ça », « Oui, oui », « Voilà, voilà », « Eh bien, eh bien », etc.2

Pou Maurice Grevisse (1969), l’interjection est une expression spontanée, naturelle, il affirme dans son livre « Le Bon Usage » que l’interjection est : « une sorte de cri que l’on jette dans le discours pour exprimer un mouvement de l’âme, un état de pensée, un ordre, un avertissement, un appel »3

Définition de l’interjection d’après Le Petit Robert

Mot invariable pouvant être employé isolément pour traduire une attitude affective du sujet parlant.4

Définition de l’interjection d’après Vico

Les interjections, ces mots qui échappent dans le premier mouvement des passions violentes, et qui dans toutes les langues sont monosyllabiques. L’interjection soulage la passion de celui à qui elle échappe; et elle échappe lors même qu’on est seul. 5

Définition de l’interjection d’après Court de Gébelin

L’interjection exprime les sensations intérieures, dont nous sommes affectées à la vue d’un objet.6

Définition de l’interjection d’après Martine Riegel

L’interjection est une classe grammaticale particulière et problématique. La liste des termes reconnus comme interjections varie selon les grammaires ; leur nature et leurs rôles syntaxiques et sémantiques sont diversifiés. […] Les interjections sont généralement des formes courtes, figées et invariables […]. Certaines interjections ont une liberté relative de position […]. Les interjections sont des

2

BAKHTINE-VOLOCHINOV, Le marxisme et la philosophie du langage, Paris, Minuit, 1977,p. 149.

3

GREVISSE Maurice, Le bon usage ,Gembloux : Duculot, 9ème édition, 1969,p.282.

4

Le Petit Robert : Dictionnaire de la langue française, Paris, LE ROBERT, 1997.

5

REY Alain, La lexicologie. Lectures, Paris, Klincksieck, 1970, p.49.

6

(26)

27

expressions déictiques […]. La classe des interjections est donc hétérogène […]. La distinction entre cette catégorie de mots et une structure de phrase, notamment exclamative, n’est pas nettement tranchée7

Définition de l’interjection d’après Baylon et Fabre

(...) une interjection, c’est-à-dire un mot invariable, isolé, exprimant une réaction affective vive.8

Ces fragments définitoires exposés ci-dessus reflètent des opinions se maintenant par la tradition, proposant quelques repères, à savoir:

a. la nature linguistique des interjections b. son statut grammatical qui est mot invariable

c. l’argumentation de ce que l’on fait avec elle en l’utilisant.

L’interjection est un mot invariable utilisé pour exprimer un sentiment de l’âme, l’interjection est d’origine latine (interjectio, intercalation /racine jacere, lancer, jeter/, XIII e s.) – signifie « acte d’intercaler ».9 Wilmet, dans sa Grammaire critique du français, parle de l’interjection comme « mot jeté entre deux », du latin "inter" (=entre) et "iacere" (jeter).10

II.

L’onomatopée

1.

Définition

Certains théoriciens considèrent les onomatopées comme les seules vraies interjections, consistent en des imitations de bruits ou de cris. Dont la limite entre l’interjection et l’onomatopée reste floue, certains considèrent l’onomatopée comme l’interjection. À ce propos, KLEIBER Georges dit :

7

RIEGEL Martin, PELLAT Jean-Christophe, RIOUL René, La Grammaire méthodique : Quadrige. Paris, 2011, P. 922.

8

BAYLON Christian, FABRE Paul, Grammaire systématique de la langue française, Paris, Fernand Nathan, 1978, p. 190.

9

DAUZAT Albert, Dictionnaire étymologique de la langue française. Paris, Larousse, 1938.

10

(27)

28

« Il est donc légitime de dire que la définition de l’interjection comme onomatopée serait réductrice. Ce terme ne correspond qu’en partie à l’interjection, parce que toute onomatopée n’est pas interjection et toute interjection n’est pas onomatopée11 »

À titre d’exemple, les mots suivants sont des interjections, et qui ne sont pas des onomatopées, car ils n’imitent pas un bruit en particulier :

 « Hélas! (interjection de plainte exprimant la douleur, le regret)

 Coucou! (cri des enfants qui jouent à cache-cache, de quelqu’un qui annonce son arrivée inattendue)

 Tchin-tchin! (mot que prononcent les gens qui trinquent; viendrait de « tsing tsing », qui

signifie « salut » en pidjin, un dialecte chinois)

 Zut! (exclamation exprimant le dépit, la colère; interjection provenant probablement d’une onomatopée) »12

La définition donnée aux onomatopées par wikipedia est la suivante :

« L'onomatopée (mot féminin issu du grec ancien ὀνοματοποιία / onomatopoiía (« création de mots »)) est une catégorie d'interjections émises pour simuler un bruit particulier associé à un être, un animal ou un objet, par l'imitation des sons que ceux-ci produisent. Certaines onomatopées sont improvisées de manière spontanée, d'autres sont conventionnelles. »13

La définition de l’onomatopée dans le dictionnaire des onomatopées partage la même idée: Une onomatopée est « un mot imitant ou prétendant imiter, par le langage articulé, un bruit (humain, animal, de la nature, d’un produit manufacturé, etc.) »14

Selon Picoche les onomatopées sont des mots dont le son imite celui des objets qu’ils représentent ou qui reproduisent les sons de la nature, dit Picoche :

11

KLEIBER Georges, Sémiotique de l'interjection. In: Langages, op cit.

12

http://www.btb.termiumplus.gc.ca/clefsfpsrch?lang=eng&srchtxt=possible&cur=89&nmbr=110&lettr=i ndx_catlog_p&page=9jMj5mxP0MYs.htm consulté le: 25 mars 2019

13

https://fr.wikipedia.org/wiki/Onomatop%C3%A9e, consulté le 27 mars 2019

14

(28)

29

«mots qui, avec les sons du langage, imitent de façon conventionnelle, propre à chaque langue, les bruits de la vie courante et les cris d’animaux »15

Dans le Dictionnaire de linguistique et des sciences du langage (1994), l’onomatopée est « une unité lexicale créée par imitation d’un bruit naturel : tic-tac, visant à reproduire le son du réveil ; cocorico, imitant le chant du coq […]. »16

La bande dessinée fait un usage fréquent d’interjection et d'onomatopées pour illustrer les actions sonores non parlées, Une onomatopée est donc une création de mots, souvent présentées en interjections, émise pour imiter un bruit.

III. Les interjections : Caractéristiques formelles

Depuis très longtemps des grammairiens et linguistes ont livré plusieurs essais classificatoires pour les interjections.

Pour Halté, il existe deux types d’interjection « les interjections primaires (d’origine onomatopéique) qui regroupent les cris (Ah !, Oh !, Eh !)17, et les interjections secondaires dites aussi dérivées (d’origine non onomatopéique), qui sont fondées sur des mots appartenant à d’autres classes grammaticales et devenus interjections comme (Mon Dieu !, Chic !, Voyons !)18. Barbéris adopte la même classification mais par d’autres appellations : les interjections onomatopéiques et interjections non onomatopéiques.

1. L’interjection onomatopéique

Sémantiquement, l’interjection peut prendre la forme d'une onomatopée, comme elle peut être aussi un mot emprunté d’une langue a une autre, Jeanne-Marie dans son article « Onomatopée, interjection : un défi pour la grammaire », donne le nom : des interjections onomatopéiques a cette classe d’interjection. Les interjections onomatopéiques sont tous les interjections qui imitent un bruit naturel soit :

15

PICOCHEJacqueline, ROLAND Jean Claud, Dictionnaire du français usuel, Bruxelles, De Boeck-Duculot, 2002, p. 856.

16

DUBOIS Jean, GIACOMO Matée, GUESPIN Loui, MARCELLESI Christiane, Dictionnaire de

linguistique, Paris, Larousse, 1989, p. 334.

17

https://journals.openedition.org/communicationorganisation/7280 , consulté le : 11 avril 2019

(29)

30

 Humain tels: Aïe ! Ouille ! Atchoum ! Berk ! Blablabla !...19 Soit non humain :

 soit animale tels : cocorico, coin-coin, coucou, cui-cui, …20  soit naturelle tels : Badaboum ! Bang ! Boum ! Clac !....21

 soit produit par des objets tels : Clic-clac ! Couac ! Flonflon ! …22

La même sous-classe se retrouve chez Swiatkowska : «parmi les interjections, on peut donc trouver un groupe à caractéristiques propres aux onomatopées:. Cette sous-classe imite deux types de bruits naturels: d'origine humaine (Ah!, Ouf! Aie!, Hihi!) el d'origine non humaine (miaou, meuh!, coin coin! cocorico! - cris ou chants d'animaux, tagada, tic tac, ploum bruits produits par des objets ou des événements) ».23

L’interjection onomatopéique, Kleiber la nomme "interjections primaires émotives", se manifeste selon lui dans l’association avec un sentiment ou une émotion bien spécifique et qui ne se réduit pas à un simple bruit ou cri (comme c’est le cas avec les onomatopées).

Pour Josette Rey-Debove, l’onomatopée est un « fait pénétrer dans les langues tous les bruits du monde »24 . L’onomatopée, dans ce cas ne sert pas à exprimer les émotions du locuteur ou de l’émetteur, car elle est qu’une adaptation verbale de bruit, caractérisée par une dimension oralisée rattachée à la parole plus qu'à la langue comme le montre Kleiber : « une adaptation conventionnelle de ce cri pour l’intégrer dans le langage ».25

Les onomatopées ne sont pas les mêmes dans toutes les langues, notamment à cause de leur valeur phonologique : l'émission d'une onomatopée est déterminée par la configuration du système phonétique et de son utilisation en fonction des régions, elle

19

https://fr.wikipedia.org/wiki/Interjection , consulté le 22 mars2019

20 Ibid. 21 Ibid. 22 Ibid. 23

SWIATKOWSKA, M., Entre dire et faire. De l’ïnterjection. Cracovie. Wydawnictwo Uniwersytetu Jagiellonskiego, 2000, p.43.

24

REY-DEBOVE, La linguistique du signe. Une approche sémiotique du langage, Paris : Armand Collin, 1998, P.29

25

KLEIBER Georges, Sémiotique de l'interjection. In: Langages, 40e année, n°161. 2006. L'interjection : jeux et enjeux. P.14.

(30)

31

repose sur ce que R. Lafont appelle l’ « anamorphose » : « Un système de transfert formel, d’une substance sonore ou inorganisée (un bruit naturel) ou autrement organisée (l’émission animale) à l’organisation phonologique humaine »26. C’est pourquoi les études linguistiques ont toutefois renouvelé leur intérêt pour l'étude des onomatopées, à titre d’exemple sur la variété des onomatopées, le cri du chien change selon le système phonétique de chaque région :

En Indonésie, un chien aboie en faisant “guk guk”, en catalan, il fait “bup bup”, tandis qu’en Albanie, ce sera “ham ham”. Un chien japonais, en revanche, fera “wanwan” et en Angleterre, les chiens aboient en faisant “bow-wow” ou “woof”.27

Autrement dit, le mot qui signifie l’aboiement du chien n’est pas constitué des mêmes lettres dans les différentes langues (Catalan, en japonais ou en Angleterre).

Les interjections dictales n’apportent aucune indication sur le modus, leur rôle est redondant par rapport au texte et elles constituent une superstructure à valeur expressive.

2. Interjection non-onomatopéique

L’interjection modale ou autrement dit interjection non-onomatopéique est selon Jeanne-Marie BARBERIS un : « mots ou expressions figés empruntant leurs formulations aux autres classes de mots : noms (pardon !, flûte !, sans blague !), verbes (allez !, vive... !, tu parles !), adjectifs (hardi !), adverbes (là ! comment !eh bien !) »28, c'est-à-dire, tous les mots et les expressions qui empruntent leurs formulations à d’autres classes de mots.

Dans les interjections modales, le lexème présente un changement sémantique qui est la marque de leur lexicalisation pour devenir un indice de subjectivité ou de l’émotion du locuteur, à titre d’exemple l’interjection : l’interjection Diable ! est marquée par un déplacement sémantique et pragmatique. elle ne désignent plus à proprement parler « le diable»29

26

ROBERT Lafont, Contes libertins e faulas amorosas, Trabucaire, 2000, p.80. 27

https://www.esl.ch/fr/pause-cafe/sons-d-animaux.htm, consulté le 26mars 2019

28

BARBERIS Jeanne-Marie. Onomatopée, interjection : un défi pour la grammaire. In: L'Information Grammaticale, N. 53, 1992. P.53.

(31)

32

Ajoute Barberis dans son livre, les interjections non onomatopéiques : « sont donc des marques de subjectivité » et leur orientation est soit « locutoire (centrée sur les affects du locuteur : Oh !, Hélas !, Ciel !), soit interlocutoire (centrée sur l’interlocuteur : hein ?, n’est-ce pas?, ouste !)»30. C’est-à-dire que ses interjections ne visent pas à signifier ce qui arrive, mais à signer le fait que quelque chose est en train de se produire.

M. Swiatkowska utilise la notion de interjection modale pour parler des interjections onomatopéiques : « distinguant les interjections modales, n’apportant aucune information sur le monde extérieur, mais sur les réactions du sujet, les interjections modo-dictales, d’origine onomatopéïque exprimées dans un modus choisi, comme brrþ!... »31, Swiatkowska, parle de l’existence d’une troisièmes sous classe d’interjections qui est l’interjections modo-dictale. Cette sous classe est d’origine onomatopéïque réunit des onomatopées courtes d’origine humaine (pfff !, ha ha !, bla bla !) et de courtes interjections émotives (Ah !, Oh !)32.

IV. La relation entre l’interjection et le point d’exclamation

« Le point d’exclamation ! » réunit les phrases exclamatives et les interjections : ouf ! là ! hélas ! … Thomas et Osipov dans leur livre Grammaire du bosniaque écrivent :

Les interjections sont des mots invariables, pouvant former une phrase à elles seules et correspondant à une intonation exclamative. »33 Louis de Grenade a ce propos ajoute que chaque cri est nécessairement inclut une exclamation : « Il n’est pas toujours nécessaire que l’exclamation commence par l’interjection ô ! en quelque manière que la passion, le désir, l’affection du cœur éclate en paroles, c’est une exclamation (...) 34

Il est bien claire que le statut sémiotique de l’interjection est différent de celui de l’exclamation, mais il est nécessaire de marquer que ces deux termes sont complémentaire, dont l’exclamation emprunt à l’interjection son point d’exclamation et

30

Ibid,. p. 52.

31

CLAUDE Buridant,A., L'INTERJECTION : JEUX ET ENJEUX, 2006, p.6.

32

Ibid,

33

THOMAS Paul-Louis, VLADIMIR Osipov, Grammaire du bosniaque-croatemonténégrin-serbe, Paris, Institut d’Etudes Slaves, 2012, p. 624.

34

LOUIS DE GRENADE Binet, Rhétorique ecclésiastique ou Traité de l’éloquence des prédicateurs, Lyon, F. Guyot, 1829, p. 354-355.

(32)

33

l’interjection est donc la transcription formelle de la réaction à un stimulus, par exemple quand quelqu’un fait peur à un autre, l’autre réagit en faisant waouh ! Waouh ! de la peur et de la surpris, II ne la dit pas, comme avec une phrase exclamative : on m’a fait peur, il manifeste la peur et la surprise à travers une interjection. ! DE CORNILIER suppose que :

(…) une énonciation de hélas! N’indique pas simplement que le locuteur ressent du regret: on ne peut pas la juger vraie ou fausse ou la prendre pour prémisse d'un raisonnement comme une assertion j’ai du regret; mais plutôt elle se présente comme provoquée par quelque chose comme de la tristesse ou du regret, supposé, pour cette raison, ressenti au moment même où on l'énonce; ou plus exactement, on suppose que la personne se présente comme en ressentant35

De même dans la définition de l'exclamation donnée par De COMULIER: L’énonciation peut être dite exclamative si elle se présente, non simplement (voire non nécessairement) comme visant à communiquer comme dans le non-natural meaning (Grice), mais plutôt ou en même temps (selon les cas), comme provoquée par quelque chose, qui peut être (partie de) cela même au sujet de quoi éventuellement elle fait référence36

V.

L’aspect graphique/visuel des interjections

Dans la bande dessinée on trouve des interjections et des onomatopées présentées en des lettres, comme on trouve d’autres éléments tels que les couleurs ou les signes de ponctuation, ses effets graphiques sont venus s'ajouter afin de préciser la façon dont s'expriment les personnages : intonations, façons de parler, états des sentiments … cependant :

… les auteurs de bande dessinée, comme d’ailleurs les écrivains, tendent à rendre leur récit plausible, vraisemblable, même si c’est dans un monde fondamentalement différent du nôtre. Ils usent, dès lors, d’effets de réel pour

35

DE COMULIER Benoit, Tigres et autres problèmes de sémantique, ch. 9: Sur le mode exclamatif de signification, Nantes, C. A. L. D., Université de Nantes, M. S. H. Ange Guépin, 2001, p. 111.

36

(33)

34

offrir à leur univers diégétique une certaine profondeur, assez d’épaisseur pour que le lecteur puisse l’imaginer à travers ses capacités de perception. De la mise en perspective à l’emploi de couleurs, la variation de traits ou encore la forme des cases, tout vise à créer plus précisément une certaine vision de la société diégétique.37

Cependant, « Dans la bande dessinée, le visuel traduit le sonore »38, l’auteur de la bande dessinée souhaite à faire passer des sentiments (la joie, la colère, la tristesse…), des émotions… tout à l'aide du dessin (effet graphique) et des onomatopées, ces codes sont soumis au lettrage des interjections onomatopéiques.

TILLEUIL Jean-Louis et d’autres dans leur ouvrage ‘’Lectures de la bande dessinée’’, disent : « Il y a un volume sonore des bulles qui est exprimé par le graphisme : les personnages s’entendent, tournent la tête, ouvrent grand la bouche quand ils sont en colère et qu’ils hurlent. »39 , TILLEUIL pour compléter cette idée ajoute : « Ainsi, si les lettres grossissent, le son augmente ; si la bulle est fleurie, les propos sont gentils (ou mielleux tout au moins) ; si des notes sont alignées, il s’agit de musique… et là aussi l’illusion fonctionne ! »40 Ces codes, que se soit des onomatopées ou des faits graphiques, sont englobés généralement dans des bulles différentes (nous avons parlés des formes des bulles dans le premier chapitre), ou en dehors des bulles c'est-à-dire ils se trouvent libres dans la vignette. BARON-CARVAIS a construit un petit dictionnaire de symboles et graffitis utilisés dans la BD :

« -Symbole qui exprime la perplexité ou la surprise: Oh!...

-Symboles d’agressivité : tête de mort, image traversée par un éclair, paquet

de dynamite, arme à feu, croix gammée, bombe prête à exploser, bouteille de poison… -Symboles de bonheur : cloches, fleurs, notes de musique…

-symboles de malheur : barreaux de prison…

-Symboles sentimentaux : coeur entier ou brisé (selon le contexte).



DE WULF Morgane, op cit.

38

BELCHE Thérèse, MARLE Pierre, TILLEUIL Jean-Louis, VANBRABAND Catherine, Lectures de la

bande dessinée, Louvain-la-Neuve, Academia, 1991, p. 32.

39

DELESSE Catherine, Les dialogues de BD : une traduction de l’oral ?, in Oralité et traduction, Études réunies par Michel Ballard, Artois Presse Université, 2000, p322.

40

BELCHE Thérèse, MARLET Pierre, TILLEUIL Jean-Louis, VANBRABAND Catherine, Lectures de la bande dessinée, op. cit., p. 35.

(34)

35

-Symboles de sommeil: scie coupant une bûche »41

Conclusion :

Au terme de ce chapitre intitulé « les interjections et les onomatopées », nous avons défini les différents concepts fondamentaux de notre recherche. Nous avons aussi étudié les caractéristiques formelles des interjections, que nous avons les classée en deux types : interjections onomatopéiques, et interjections non-onomatopéiques.

41

BARON-CARVAIS, La bande dessinée, Paris : PUF, 4ème édition, collection "Que sais-je? ", 1994, pp. 65-67.

(35)

Chapitre III

Méthodologie du travail

Et

(36)

37

Introduction

Dans cette deuxième partie, nous nous intéressons au côté pratique de ce travail de recherche, en exposant les principaux paramètres de la démarche méthodologique utilisée pour la collecte et le traitement des données.

Dans le présent chapitre, nous commençons d’abord par la présentation de notre corpus ainsi notre méthode de recherche, et puis nous avons attaqué à une analyse quantitative des interjections collectées.

1. Présentation et constitution du corpus

Avant de choisir ce corpus, nous avons fait un ensemble de choix avec une attention particulière afin d’avoir un corpus pertinent pour la recherche, répondant à la problématique. et représentant pour une analyse scientifique.

Tout d’abord, ce qui nous a poussé à choisir la BD de Tintin comme un terrain pour réaliser l’enquête, est un article écrit par Christophe Levent, le 09 janvier 2019, publié sur le site internet (leparisien.fr) , et qui a montré que pendant 90 ans, Tintin demeure un champion hors catégorie dans l’univers de la bande dessinée. Avec 250 millions d’exemplaires vendus dans le monde, jusqu’à nos jours, les aventures de tintin continuent de s’écouler chaque année près de 4 millions d’exemplaires sur la planète1. Cela montre que la BD les aventures de tintin à un public, donc elle peut nous servira d’un corpus vif et intéressent..

Ensuite, nous avons choisi les cigares du pharaon parce que l’histoire de cette aventure nous fait voyager à un rythme plus haletant que toutes les autres aventures de Tintin. Hergé dans cet album nous fait passer de La Méditerranée, puis l'Egypte et de la péninsule arabique à l'Inde. C’est une histoire riche par sa diversité culturelle et linguistique, nous y trouvons diverses interjections de diverses langues.

Concernant les cigares de Pharaon, le récit commence lorsque Tintin est à bord d'un navire pour faire une longue croisière vers la Chine à Shanghai.

1

(37)

38

Mais suite à la rencontre d'un savant égyptologue le jeune reporter « Tintin » va être confronté à une bande de trafiquants de stupéfiants et poursuivi par deux policiers qui ne sont autres que les Dupondt.

Tintin aura également l'occasion de découvrir de mystérieux cigares tout au long du récit.

Une série de mésaventures va entraîner le jeune reporter en direction de l'Inde en passant par l'Arabie.

Tintin aura l'occasion de retrouver le savant égyptologue mais celui-ci a perdu la raison. Notre ami qui sera accueilli par un sympathique maharadjah devra combattre contre un fakir, ses complices et un mystérieux chef qui ne sera identifié que plus tard dans Le Lotus Bleu.

Tintin est un personnage de fiction créé par le dessinateur belge Hergé, dans la série de bandes dessinées Les Aventures de Tintin, dont il est le personnage principal. Il apparaît pour la première fois en 1929. Tintin est un jeune reporter, toujours accompagné dans ses voyages par son chien Milou.

2. Biographie d’HERGÉ

Georges Remi dit HERGÉ né le 22 mai 1907 en Belgique à Etterbeek à coté de Bruxelles et mort le 03 mars 1983 à Woluwe-Saint-Lambert. pendant la première guerre mondiale il était dans l'école communale d’Ixelles, il y était un excellent élève presque toujours premier de la classe Ayant lu les B.D américaines Bringin up father, Katzenjammer kids et Krazy Cat, Hergé décide de lancer une véritable bande dessinée où dessins et paroles des personnages sont liés. Tintin apparaît donc pour la première fois le 10 janvier 1929 dans Le Petit Vingtième. Pendant la publication des Cigares du Pharaon, Hergé est mis en relation avec un jeune étudiant chinois : Tchang Tchong-Jen. Ce dernier lui fit découvrir les réalités de la Chine. Hergé se documente et prend encore plus au sérieux son travail. Pour comprendre le succès de Tintin, beaucoup d'explications peuvent être avancées, mais le mystère reste tout de même entier. Alors que Hergé nous a quitté depuis plusieurs années, Tintin reste aujourd'hui plus vivant que jamais.

(38)

39

Lors de l’étude documentaire nous avons pu dégager les éléments les plus essentiels et les plus pertinents pour cette recherche scientifique. Mais ce type d’étude reste toujours loin du terrain. Ce qui nous a invités à se rapprocher le plus possible des détails afin d’éclairer les ambigüités, à l’aide de la BD « Tintin et les cigares du pharaon ».

Ce corpus nous aidera à atteindre l’objectif de la recherche c'est-à-dire à répondre d’abord à la question générale de la recherche et qui concerne l’analyse sémantique des interjections dans la bande dessinée.

Après la collecte de notre corpus, nous avons commencé par le repérage des interjections employées dans la BD les aventures de tintin et puis à l’aide d’une grille d’analyse combinée que nous avons proposés en nous basons sur notre documentation et qui regroupe ces interjections, nous avons pu les classer selon les différents caractéristiques à savoir l’interjection onomatopéique, l’interjection non-onomatopéique, les signes graphiques. Pour une étude à la fois qualitative et quantitative.

De la manière statistique la plus simple, l’étude quantitative cédera le passage aux chiffres et développera l’observation primaire, ce qui rend l’analyse plus pertinente. Dans la présente recherche, nous pouvons à l’aide de l’analyse quantitative connaitre le degré de présence de chaque interjection et surtout le type, les différents critères et les fonctions les plus fréquents des interjections.

Enfin, cette étude nous a fourni les réponses les plus favorables aux questions posées au début de la recherche, et auxquelles nous allons y revenir par la suite. Afin de faciliter la tâche de la consultation des données collectées du corpus étudié, nous les avons d’abord résumés dans des tableaux. Pour, enfin, les analyser et dégager des réponses favorables pour nos questions du départ.

4. Analyse quantitative

(39)

40

Catégorie

Nombre d’occurrence

Interjection

83

Onomatopée

259

Locution interjective

63

Tableau 1 : les différentes catégories d’interjection

Commentaire

Notre corpus comporte 405 occurrences, dont 171 sont des interjections, 259 des onomatopées et 111 sont des locutions interjectives ; c'est-à-dire des interjections composées. Ce premier tableau représente la richesse de notre corpus en interjections et ces différentes catégories.

Notons que certains correspondants ne sont ni interjections ni onomatopées ni locutions interjectives, nous les avons écartés de notre analyse.

C’est correspondants sont des effets graphiques qui sont présent presque dans toutes les vignettes de notre BD « Les cigares du pharaon ». Par exemple dans la première case de la page 31, le petit nuage blanc représente le tire de la balle sortie de l’arme et son effet sur le sol, dont ce tire des balles est représenté dans certaines cases par l’onomatopée « PAN » (exemple vignette 6 page 42).

(40)

41

vignette 06 Page 42

b. Les critères du signifié interjectionnel

Le tableau (2) récapitule les différents critères observés dans les différentes interjections collectées dans la BD « Tintin et les cigares du pharaon ». Le signe « + » note une réalisation forte, « ++ » une réalisation très forte, comparativement à d’autres critères sur le même point, le signe « - » une absence remarquable.

Critère

Pst de comparaison

Existence du

critère

graphique

brièveté

++

+ mots

+

Variantes graphiques +

majuscules

+

Point d’exclamation

+

(41)

42

morphologique

invariabilité

++

Variabilité de

nombre

-

Variabilité de genre

-

Affixation et

suffixation

-

sémantique

Richesse sémantique ++

Sens unique

+

intentionnalité

+

Tableau 2 : critères et propriétés du signifié interjectionnel

Commentaire

Ce tableau représente les différentes propriétés des interjections collectées dans notre corpus « les cigares du pharaon », ces interjections regroupent certains critères au niveau graphique, morphologique et syntaxique.

1. niveau graphique

Par ce tableau nous constatons qu’une même interjection peut avoir des variantes graphiques (« ah » et « ha ») ou être orthographiée en lettres majuscules pour mettre en relief l’intensité de l’émotion (TACATACATAC).

Nous avons collecté dans ce corpus 225 occurrences d’interjections qui se caractérisent par une forme brève. Elles se composent le plus souvent d’une seule syllabe (« O » par exemple), ou combinent deux syllabes (allons). Les interjections peuvent être composées de plus d’un mot pour former une locution interjectives comme : (MON DIEU !).

Quant à l’intonation, elle joue un rôle décisif comme trait interne caractérisant les interjections, nous avons collecté 98 interjections accompagnées d’un point exclamative ; ces formes interjectives intonées à l’oral sont le plus souvent ponctuées à

Figure

Tableau 1 : les différentes catégories d’interjection
Tableau 2 : critères et propriétés du signifié interjectionnel
Tableau 3 : les différentes natures et formes des interjections
Tableau 4 : les différents emplois des interjections

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