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(1)

RAPPORT SUR L'ÉTAT DE LA POPULATION DE LYNX ROUX AU QUÉBEC

(Lynx rufus)

Présenté au

Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche

Direction de la gestion des espèces et des habitats 150, boul. St-Cyrille Est

Québec (Québec) G1R 4Y1

par

YVES GARANT Sherbrooke (Québec)

1991

(2)

TABLE DES MAT1ERES

Page

1. MISE EN SITUATION 1

2. TAXONOMIE ET RÉPARTITION DU LYNX ROUX 3

2.1 Classification de l'espèce 3

2.2 Répartition au Québec 4

2.3 Répartition au Canada 5

2.4 Répartition nord-américaine 9

3. PROTECTION DU LYNX ROUX 11

4. BIOLOGIE DU LYNX ROUX 12

4.1 Caractéristiques physiques 12

4.2 Habitat 13

4.3 Reproduction 15

4.4 Dynamique des populations 16

5. FACTEURS LIMITANTS 18

5.1 Facteurs naturels 18

5.1.1 Sévérité de l'hiver 18

5.1.2 Compétition interspécifique 19

5.1,3 Disponibilité de la nourriture 20 5.2 Facteurs reliés aux activités humaines 21

5.2.1 Piégeage et chasse 21

5.2.2 Détérioration de l'habitat du Lynx roux 22

6. IMPORTANCE DE L'ESPECE 24

6.1 Aspect économique 24

6.2 Aspect écologique 25

7. ÉVALUATION DU STATUT 27

7.1 Statut du Lynx roux au Québec 27

7.2 Statut du Lynx roux au Canada 27

8. RECOMMANDATIONS 28

9. BIBLIOGRAPHIE 30

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LISTE DES TABLEAUX

page

Tableau 1 Poids moyen (kg) de Lynx roux provenant

de diverses régions nord-américaines 13 Tableau 2 Taux de survie de Lynx roux adultes 16 Tableau 3 Importance relative des principaux facteurs

de mortalités chez le LYnx roux 22

ii

(4)

LISTE DES FIGURES

page

Figure 1 Évolution de la récolte et de la valeur indexée du prix

des fourrures de Lynx roux de 1968 à 1989 2

Figure 2 Répartition du Lynx roux au Québec 6

Figure 3 Répartition nord-américaine du Lynx roux 7 Figure 4 Évolution du revenu total pour les préleveurs provenant

de la vente des fourrures de Lynx roux de 1968 à 1989 25

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1. MISE EN SITUATION

La situation du Lynx roux (Lynx rufus Schreber) au Québec occupe une place prépondérante auprès du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, gestionnaire de la faune au Québec. La vulnérabilité de cette espèce au piégeage et l'intérêt que lui portent les préleveurs font en sorte que le Lynx roux constitue l'une des espèces prioritaires à étudier (Groupe de priorité 2, Lafond 1990).

Il y a 15 à 20 ans, le Lynx roux n'était pas protégé dans la majorité des juridictions nord-américaines et, dans plusieurs états, on offrait même une prime pour sa capture car on l'accusait d'être un prédateur sur les animaux domestiques. La convention sur le commerce des espèces menacées (CITES), dont plusieurs de félidés, négociée en 1973 par des représentants de 80 pays et mise en application en juillet 1975, a rapidement changé la situation du Lynx roux.

L'accroissement de l'attention sur cette espèce suite à CITES est attribuable à trois raisons principales: 1) une augmentation substantielle de la demande pour les fourrures de félidés; 2) la réglementation découlant de l'insciption du Lynx roux à l'annexe 2 de CITES et 3) un changement de perception face au rôle des prédateurs dans les écosystèmes. Au milieu des années 1970, le Lynx roux changeait donc de statut; de prédateur il devenait un animal à fourrure.

En dépit des nombreuses recherches réalisées sur l'écologie du lynx suite à CITES, la majorité des états et des provinces du nord-est américain affichent une diminution de la récolte depuis le début des années 1980. Le Québec ne fait pas exception à cette tendance puisque la récolte provinciale moyenne est passée de 243 lynx en 1980-81 à seulement 54 en 1989-90 (Gosselin 1991) (figure 1). Même si la pression de piégeage semble avoir récemment diminué sur cette espèce (Garant 1990), l'ampleur de la baisse de la récolte indique une chute des effectifs de Lynx roux au Québec.

1

(6)

2

-3- RÉCOLTE -D- PRIX INDEXÉ

400 350 300 250 200 150 100 50 0

68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 SAISON

Figure 1 Évolution de la récolte et de la valeur indexée du prix des

fourrures de Lynx roux de 1968 à 1989. (adapté de Gosselin 1991)

L'objectif principal de la présente étude est d'évaluer l'état de la population de Lynx roux au Québec et au Canada afin de déterminer un statut spécifique pour le Québec et pour le Canada.

L'état des populations de Lynx roux a été déterminé à l'aide d'un rapport préliminaire de Noiseux et al (en préparation) sur la situation de l'espèce au Québec, d'un récent sondage téléphonique auprès des préleveurs de Lynx roux (Garant 1990), d'une importante revue de la littérature et des nombreuses informations récoltées auprès des divers gestionnaires d'animaux à fourrure à travers le Canada et les États-Unis.

(7)

2. TAXONOMIE ET RÉPARTITION DU LYNX ROUX 2.1 Classification de l'espèce

Le Lynx roux représente l'une des 37 espèces de la famille des Felidae.

La classification des espèces de cette famille, particulièrement celles des genres Felis et Lynx est loin d'être claire car, dans la littérature scientifique, le Lynx roux porte aussi souvent le nom scientifique Lynx rufus que celui de Felis rufus.

Historiquement, Simpson (1945) (ln Anderson 1987) avait classifié tous les lynx sous le genre Felis; une approche taxonomique utilisée également par Van Gelder (1977) (In Quinn et Parker 1987) car ce dernier ne considère pas que les genres Felis et Lynx sont distincts. Anderson (1987) souligne qu'en 1975, Jones et al. (1975) ont opté pour le genre Felis au lieu de Lynx lors de la révision de la liste des mammifères de l'Amérique du nord ("Revised Checklist of North American Mammals"). Par la suite, des périodiques reconnus comme le "Journal of Mammalogy" et le "Journal of Wildlife Management" adoptaient également cette taxonomie dans leur nomenclature.

Hemmer (1978) utilise l'appellation Lynx à titre de sous-genre seulement alors que Ewer (1973) et Leyhausen (1979) reconnaissent le genre Lynx comme un groupe distinct. Nowak et Paradiso (1983) favorise l'utilisation du genre Felis car, selon eux, il existe une prépondérance d'information qui va dans ce sens. Ces auteurs affirment toutefois que la notoriété américaine classifie distinctement le genre Lynx .

Les recherches taxonomiques récentes de Werdelin (1981) et de Tumlison et McDaniel (1984) suggèrent que le genre Lynx est un taxon valide malgré l'absence de consensus sur ce sujet polémique. Tumlison et McDaniel (1984) argumentent que la similitude morphologique entre le baculum du Lynx roux et celui du Lynx du Canada justifie l'appellation générique Lynx pour le Lynx roux.

Les principales différences morphologiques des individus du genre Lynx avec ceux du genre Felis sont la présence d'une courte queue, d'oreilles touffues, de pattes relativement longues par rapport à la taille du corps, ainsi

(8)

4 qu'une plus petite tête. On remarque également l'absence des 2e pré-molaires à la mâchoire supérieure chez le genre Lynx pour un total de 28 dents comparativement à 30 dente chez le genre Folie (Anderson 1987, Werdelin 1981).

À cause de son crâne, le Lynx roux est reconnu comme la plus petite des quatre espèces de lynx (Werdelin 1981). Werdelin (1981) reconnait onze sous- espèces chez le Lynx roux réparties sur l'Amériques du nord et l'Amérique centrale. Ces espèces sont Lynx rufus floridanus,

L. r.

pallescens,

L.

r. baileyi, L. r. californicus, L. r. rufus, L. r. gigas, L. r. texensis, L. r. escuinapae, L. r.

peninsularis, L. r. fasciatus et L. r. superiorensis. Hall (1981) reconnait même une douzième sous-espèce, L. r. oaxacensis, qui occuperait uniquement la partie centrale du Mexique.

Cependant, comme il n'y a pratiquement aucune barrière géographique importante entre les populations de Lynx roux, Werdelin (1981) ainsi que Anderson (1987) conclut qu'une révision majeure s'impose pour mieux discriminer ces sous-espèces.

2.2 Répartition au Québec

Au Québec, on retrouve la sous-espèce de grande taille L. r. gigas , qui occupe la partie sud du Québec, de l'Outaouais jusqu'à la Gaspésie. Selon les spécialistes du Musée canadien de la Nature à Ottawa, aucun individu de la sous-espèce L. r. rufus aurait été identifié au Québec (C.G. Van Zyll de Jong, comm. pers. 1990)

Les données de récolte provinciale indiquent que la population actuelle est surtout présente dans les régions de la Beauce, des Cantons de l'est ainsi que dans le Bas St-Laurent, au sud de Rimouski. Les meilleurs rendements en Beauce sont obtenus dans les régions d'Armstrong et de St-Zacharie alors que dans les Cantons de l'est, c'est dans les environs de East-Hereford, Stan Hope et Chartierville que les densités de Lynx roux semblent être les plus élevés.

Une caractéristique commune à ces localités est qu'elles sont toutes situées à proximité de la frontière américaine. Plusieurs répondants à un sondage

(9)

5 téléphonique au printemps de 1990 croient d'ailleurs que les lynx qu'ils capturent sont des disperseurs des États-Unis (Garant 1990).

Une baisse de la récolte ailleurs au Québec nous porte à croire que la population serait en forte baisse à l'ouest de Montréal, sur la rive nord du fleuve St-Laurent et en Gaspésie. Le sondage sur l'exploitation de cette espèce au Québec a confirmer la présence résiduelle du Lynx roux en Gaspésie et au Lac St-Jean mais à probablement une très faible densité (figure

2

2.3 Répartition au Canada

Le Lynx roux occupe toute la partie sud du Canada, de la Colombie- Britannique à la Nouvelle-Écosse. Seules les provinces de Terre-Neuve et de Ille du Prince Édouard n'ont pas de population endémique de Lynx roux.

Cette dernière province a toutefois tenté d'introduire le Lynx roux sur son territoire il y a une dizaine d'année. Bien que l'expérience n'ait pas connu de véritable succès, quelques individus ont survécu puisque des pistes sont observées à l'occasion (R. Dibblee, comm. pers. 1990).

Banfield (1974) a décrit cinq sous-espèces de Lynx roux au Canada: Lynx rufus fasciatus confiné au sud-ouest de la Colombie-Britannique; I_ r.

pallescens, une race de grande taille qui occupe l'est de la Colombie- Britannique, l'Alberta et la majeure partie de la Saskatchewan;

L.

r.

superiorensis , une troisième sous-espèce que l'on retrouve de la limite ouest de l'Ontario jusqu'à l'est du lac Supérieur et possiblement dans le sud de l'Ontario (Nagorsen et Peterson 1977) (figure 3). Le sud de cette province est occupé par

L. r.

rufus, que l'on retrouve également dans le nord-est des États- Unis. La cinquième sous-espèce, L, r. gigas, se trouve au Québec et dans la région des Maritimes (figure 3).

La Nouvelle-Écosse est la province où le Lynx roux est le plus abondant. La récolte annuelle moyenne des 10 dernières années a été près de 10 fois supérieure à celle du Québec. Les gestionnaire de cette provinces estiment que la population dépassait 9 000 Lynx roux à la fin des années 1970 (B.

Sabean, comm. pers. 1990).

(10)

Figure 2 Répartition du Lynx roux au Québec •

6

(11)

52°

00' N

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72°00'W 64.00'W

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(12)

Figure 3 Répartition nord-américaine du Lynx roux

(13)

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(14)

e

Cette population a par la suite connu un déclin ce qui a amené les responsables à instaurer une nouvelle réglementation pour réduire la récolte de Lynx roux (ex. raccourcissement de la saison, imposition d'un quota). Ces mesures ont aidé la population à se stabiliser et, selon de récentes analyses, elle afficherait maintenant une légère croissance.

Au Nouveau-Brunswick, la saison de piégeage a été fermée en 1988 suite à une baisse importante de la récolte annuelle. Plus de 70% des lynx prélevés dans cette province au cours de la dernière saison (1987-88) provenaient des comtés situés au sud. Les cinq zones adjacentes au Québec ne comptaient que pour 19,8% de la récolte annuelle.

En Ontario, au Manitoba, en Saskatchewan et en Alberta, le Lynx roux est confiné à l'extrême sud de ces provinces et les densités de population sont relativement faibles. En raison de sa rareté, l'espèce n'est pas très recherchée par les trappeurs.

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2.4 Répartition nord-américaine

Historiquement, le Lynx roux occupait l'ensemble des États-Unis jusqu'au centre du Mexique. L'accroissement de la population humaine et la perte de nombreux habitats, attribuable au développement intensif de l'agriculture, constituent deux facteurs qui ont largement contribuer à réduire l'abondance du Lynx roux. Dans certaines régions du centre des États-Unis, ces facteurs ont décimé des populations locales de lynx (Anderson 1987, Koehler 1987).

Actuellement, dans le nord-est américain, le Lynx roux est considéré commun dans les états du Maine, Massachusetts, New-Hampshire, New-York et du Vermont. L'espèce est rare au Connecticut, Maryland, New-Jersey et Pennsylvanie alors qu'elle est absente du Delaware et du Rhode-Island (Distefano 1989).

Le Lynx roux est plus abondant dans les états du sud-est où la plupart des populations sont stables ou croissantes (Hon 1989). La croissance des populations de Lynx roux est particulièrement vive au Missouri, au Kansas et en Oklahoma (Hamilton et Kulowiec 1989).

Le sud-ouest américain (Arizona, Californie, Nouveau-Mexique, Utah et Texas) contribuent pour une proportion très importante de la récolte mondiale de Lynx roux. Les populations de ces états sont généralement abondantes et elles sont bien suivies par les différents responsables (Phelphs 1989).

Stiver (1989) rapporte que la situation du Lynx roux dans les six états du nord-est des États-Unis (Washington, Orégon, Idaho, Montana, Névada et Wyoming) est fort convenable et que, pour ces raisons, l'espèce n'est plus une

priorité pour les chercheurs.

La grande région au sud et à l'ouest des grands lacs a connu une récolte maximale en 1945 de plus de 7 000 lynx pour ensuite décliner constamment jusqu'à une récolte de quelques centaines d'animaux seulement entre 1960 et 1970 (Berg 1989). Depuis une dizaine d'années, le niveau de récolte se maintient autour de 1 000 Lynx roux/an.

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10 Les populations respectives de chacun de ces états (Dakota-Nord, Dakota- Sud, Michigan, Minnesota et Wisconsin) sont considérées stables ou en légère croissance en dépit de leur faible abondance (Berg 1989).

Le Lynx roux occupe toujours le Mexique mais selon Koehler (1987), la sous- espèce L. r. escuinapae y serait fortement menacée dans la partie centrale de ce pays.

(17)

11

3. PROTECTION DU LYNX ROUX

Au Québec comme partout ailleurs au Canada, le Lynx roux est classifié comme un animal à fourrure. De par ce statut, le Lynx roux est protégé par la réglementation sur la chasse et le piégeage des animaux à fourrures dans chacune des juridictions. Habituellement, seul un permis est nécessaire pour prélever cette espèce.

Le Manitoba diffère des autres provinces car le Lynx roux y est totalement protégé; aucun prélèvement par le piégeage ou la chasse n'est permis.

La protection du Lynx roux au Québec est relativement récente puisqu'elle ne date que de 1973. Avant cette période, aucune restriction n'existait sur la récolte de Lynx roux car l'espèce n'était pas considérée comme un animal à fourrure.

À partir de l'automne 1973, la chasse au Lynx roux était limitée à la rive sud du St-Laurent, de la Montérégie à l'ouest jusqu'à Rimouski et la vallée de la Matapédia à l'est alors que le piégeage de l'espèce était permis à la grandeur du Québec.

En 1977, le piégeage du Lynx roux était permis du 1er novembre au 15 mars sur la rive nord du St-Laurent alors que sur la rive sud, où l'espèce était plus abondante, le piégeage était permis en tout temps. Ce n'est qu'à l'automne de 1978 que l'on instaura une saison sur la rive sud du St-Laurent. La dernière saison de piégeage se déroulait entre le 18 octobre au 1er mars; la durée variant selon la région. Actuellement, il n'y a aucune limite de captures de Lynx roux au Québec.

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12 4. BIOLOGIE DU LYNX ROUX

4.1 Caractéristiques physiques

L'apparence physique et la taille du Lynx roux s'apparente à celle du Lynx du Canada; ces deux espèces partageant un ancêtre commun (Glass et Martin 1978). Cependant, les pattes du Lynx roux sont plus courtes et on ne retrouve pas les larges coussinets du Lynx du Canada qui lui permettent de mieux se déplacer sur la neige (Parker et al. 1983). Le Lynx roux est mieux adapté aux latitudes plus au sud où la neige n'est pas aussi contraignante (Koehler 1987).

Le pelage de la région dorsale est généralement de couleur brun fauve et tachetée de noir alors que la région ventrale est plutôt blanchâtre (Banfield 1974); il existe cependant de fortes variations régionales de la coloration. La fourrure estivale a souvent une coloration roussâtre alors que celle de l'hiver est plus pâle et de teinte grisâtre (Peterson et Downing 1952, Banfield 1974). Le ventre et l'abdomen arborent une coloration blanche alors que l'intérieur des pattes peut être tacheté de points bruns. Le corps du Lynx roux se termine par une courte queue. L'extrémité de la queue est pourvue d'une large bande noire sur la face dorsale alors que la partie proximale arbore plusieurs raies foncées. Les oreilles du Lynx roux sont noires avec une tache blanche au centre et elles se terminent par une petite touffe de poils noirs, qui n'est toutefois pas aussi évidente que celle du Lynx du Canada (Rolley 1987). Le pelage tacheté du Lynx roux s'avère une camouflage efficace dans les sous- bois sombres qu'il fréquente pour chasser.

Il existe un dimorphisme sexuel évident chez le Lynx roux; les mâles, adultes et sub-adultes, sont significativement plus lourds que les femelles (Banfield 1974, Litvaitis et al. 1986b, Rolley 1987). Le poids moyen d'un Lynx roux mâle est de l'ordre de 12,8 kg comparativement à 6,8 kg chez les femelles (Rolley 1987). Le poids et les mensurations physiques varient toutefois selon la provenance géographique, l'âge, la saison ainsi que la condition corporelle de l'animal (Rolley 1987).

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13 L'analyse d'une soixantaine de carcasses de Lynx roux indique que le poids moyen des lynx au Québec serait légèrement inférieur aux valeurs présentées par Rolley (1987), soit de 9 kg chez les mâles adultes et d'un peu plus de 6 kg chez les femelles adultes (tableau 1).

Tableau 1 Poids moyen (kg) de Lynx roux provenant de diverses régions nord-américaines

GROUPE D'AGE ENDROIT POIDS MOYEN n n RÉFÉRENCE

M F M F

adulte Maine 12,3 7,2 46 63 Litvaitis et al. 1986b

sub-adulte Maine 8,9 7,3 22 18 Litvaitis et al. 1986b

juvénile Maine 5,1 4,8 28 37 Litvaitis et al. 1986b

adulte Minnesota 13,0 9,2 44 37 Berg (1979)

juvénile Québec 3,9 3,2 14 12 adapté de Fortin (1986)

adulte Québec 9,0 6,1 16 17 adapté de Fortin (1986)

adulte Tenessee 10,2 7,0 2 3 Kitchings et Story 1984

adulte Vermont 8,8 6,6 101 n.d. Foote (1945)

adulte non spécifié 9,6 6,8 n.d. n.d. Banfield (1974)

n.d.: non disponibles

4.2 Habitat

Le Lynx roux occupe une grande diversité d'habitats en Amérique du nord:

le milieu désertique aride, la forêt boréale, la forêt feuillue, la forêt tropicale humide et la forêt coniférienne de la côte du Pacifique. Le Lynx roux est souvent associé aux milieux rocheux entremêlés de denses pochettes de conifères (Anderson 1987). Une préférence pour les peuplements de résineux a été observée chez des Lynx roux au Minnesota, et ce, durant toute l'année (Berg 1979).

(20)

14 Les Lynx roux de l'ouest du Maine recherchent également les forêts dominées par les essences conifériennes alors que ceux qui occupent l'est de l'état préfèrent plutôt les forêts de feuillus (Litvaitis et al. 1986a). Cette différence marquée de préférence d'habitat s'explique par les caractéristiques de la strate arbustive de chaque région. Dans l'est du Maine, les peuplements de feuillus offrent une strate arbustive très dense où l'on retrouve le lièvre tandis que dans l'ouest, ce sont surtout dans les peuplements de résineux que le lièvre est le plus abondant (Litvaitis et al. 1985). La préférence d'habitat du Lynx roux est donc influencée par la densité de la strate arbustive et l'abondance du lièvre. McCord (1974) a également observé que le Lynx roux sélectionne en hiver, les habitats qui offrent les plus fortes concentrations de proies.

À notre latitude, on retrouve le Lynx roux dans les habitats conifériens où il peut retrouver une abondance de nourriture dont le Cerf de Virginie (Odocoileus virginianus) et le Lièvre d'Amérique (Lepus americanus). Au Québec, près de 60% des captures sont faites dans des forêts de résineux (Garant 1990). Ces peuplements répondent aux besoins énergétiques des lynx (McCord 1974) en leur fournissant d'une part, un couvert protecteur lors de conditions climatiques rigoureuses et, d'autre part, une abondance de nourriture. De plus, les habitats denses permettent au Lynx roux de chasser à l'affût et de surprendre ses proies (Knowles 1985).

La préférence d'habitat est aussi fonction du sexe de l'animal. Les femelles utilisent plus souvent les peuplements de pins et de sapins que les mâles alors que ces derniers semblent manifester une préférence pour les forêts d'épinettes et de thuyas (Fuller et al. 1985a).

Les affleurement rocheux naturels sont utilisés par le Lynx roux en tant que repaires et parfois comme sites de mise bas (McCord 1974, Bailey 1979). Au New-Jersey, où l'espèce est en danger, des études ont indiqué que les quelques rares Lynx roux encore présents dans cet état étaient étroitement liés aux affleurements et aux plate-formes rocheuses (Patricia McConnell, New- Jersey Division of Fish, Game and Wildlife, comm. pers.).

(21)

15 4.3 Reproduction

La période d'accouplement chez le Lynx roux a lieu entre les mois de décembre et d'avril, avec un pic d'activité au cours de février et mars (Anderson 1987) . On a longtemps pensé que l'ovulation chez le Lynx roux était induite par la copulation, comme c'est le cas chez plusieurs félidés. Bien qu'il n'y ait encore aucun signe clinique pour supporter cette affirmation (Mehrer 1975

in

Anderson 1987), l'ovulation des femelles serait possiblement spontanée (Crowe 1975b, Fritte et Sealander 1978). Une femelle non fécondée pourrait même avoir jusqu'à trois cycles d'oestrus annuellement; chaque cycle durant approximativement 44 jours (Crowe 1975b). La femelle serait réceptive durant 5 à 10 jours. Cependant, bien que les femelles puissent être polyestruelles, elles n'ont généralement qu'une seule portée par année. Après accouplement, la période de gestation durera de 50 à 70 jours (McCord et Cardoza 1982, Anderson 1987, Koehler 1987) et la femelle donnera naissance à trois chatons en moyenne (de 1 à 5 par portée). La taille de la portée est relativement constante à travers l'aire de répartition du Lynx roux alors que la proportion de femelles gestantes augmente avec l'âge de l'animal.

Les femelles sont sexuellement matures en moyenne à 1,5 an alors que les mâles ne le sont qu'à 2 ans. En effet, les résultats obtenus par Parker et Smith (1983) n'ont montré aucun signe de gestation chez les juvéniles (n=80 femelles) alors que 26,0% des femelles de 1,5 an étaient gestantes; 55,0% chez les 2,5 ans et 73,0% chez celles âgées de 3,5 ans ou plus.

Cependant, seules les femelles qui ont un territoire bien établi se reproduisent (Litvaitis et al. 1987). L'atteinte de la maturité sexuelle dépendrait également de l'abondance des proies.

(22)

16 4.4 Dynamique des populations

La dynamique des populations de Lynx roux est avant tout influencée par la pression de piégeage (Fritte et Sealander 1978, Parker et Smith 1983);

les populations fortement piégées présentent des pyramides d'âge avec une forte proportion de jeunes lynx. Par contre, Knick (1990) rapporte une situation où la dynamique est plutôt dépendante de la disponibilité de la nourriture car l'exploitation d'une population de lynx de l'Idaho n'a pas entraîné de changements notables du recrutement ni du taux de survie.

Le prélèvement continu d'une population de faible densité peut occasionner le déclin de cette dernière, et même l'éliminer localement (Rolley 1985). Des signes de surexploitation sont habituellement perceptibles lorsque le niveau de la récolte dépasse 20%.

Le taux de survie des adultes de populations exploitées est nettement inférieur à celui de populations inexploitées. La survie des adultes varie de 53 à 67% lorsque le braconnage est négligeable mais ce taux peut baisser à seulement 19% lorsque le braconnage est important (Fuller et al. 1985) (tableau 2).

Tableau 2 Taux de survie des Lynx roux adultes.

ENDROIT TAUX DE SURVIE

MALE

TAUX DE SURVIE FEMELLE

TAUX DE SURVIE COMBINE

AUTEURS

Idaho - - 0,67 Knick (1990)

Idaho - - 0,49 Knick (1990)

Minnesota 0,08 0,35 0,19 Fuller et al. (1985)

Minnesota 0,57 0,73 0,61 Fuller et al. (1985)

Nouvelle-Écosse 0,58 0,63 - Parker et Smith (1983)*

Wyoming - - 0,67 Crowe (1975b)

Oklahoma - - 63-66 Rolley (1986)

*> 5 ms

(23)

La densité d'une population affecte la productivité des femelles. À forte densité, seulement la moitié des femelles mettent bas comparativement à 100% lorsque la densité est faible (Lembeck et Gould 1979). Les juvéniles commencent à se disperser dès le premier mois de janvier après leur naissance; certains resteront toutefois avec leur mère jusqu'au mois de juin avant d'être autonome (Knick 1990). Les disperseurs occupent souvent des territoires vacants ou demeurent dans leur aire d'élevage, souvent à la suite de la mort de la mère. Le rapport de sexes à la naissance est normalement 1:1, cependant, plusieurs populations exploitées montrent une prépondérance de mâles dans la récolte (Parker et Smith 1983, Fuller et al.

1985). Les mâles possèdent un domaine vital généralement plus grand que les femelles et ils se déplacent sur de plus grandes distances ce qui, selon certains auteurs, contribuent à augmenter leur vulnérabilité au piégeage.

De façon générale, la répartition du Lynx roux en Amérique du nord n'a pas changé significativement selon Koehler (1987). L'abondance du lynx a toutefois fortement varié depuis que l'homme blanc a conquis l'Amérique.

La population de Lynx roux au Québec a probablement connu son pic d'abondance entre 1950 et 1970. A cette époque, des chasseurs avec chiens courants pouvaient abattre jusqu'à trois Lynx roux par jour dans la région des Cantons de l'est (Anonyme 1974). Depuis, le récolte a constamment diminué à l'exception d'un pic en 1978, au moment où la valeur des fourrures était à son maximum historique.

Une baisse de la récolte a été observée ailleurs dans le nord-est américain, soit au New Hampshire, au Maine et au Vermont, trois états frontaliers avec le Québec. Afin de contrer cette baisse, les biologiste du NH ont fermé la saison de chasse et de piégeage en 1989-90. D'une récolte de 100 lynx/an dans les années 1960, elle n'était plus que d'une vingtaine de lynx par année avant la fermeture (E. Orff, comm. pers. 1991).

L'état du Maine a réduit considérablement la récolte en raccourcissant la durée de la saison de piégeage et de chasse en 1987. Au Vermont. aucune modification à la réglementation a été apportée depuis 1986.

17

(24)

18 5. FACTEURS LIMITANTS

5.1 Facteurs naturels 5.1.1 Sévérité de l'hiver

La neige constitue un facteur limitant la distribution nordique du Lynx roux (Parker et el . 2983, Rolley 1987) car elle affecte considérablement sa mobilité.

Cette contrainte est attribuable aux pattes plus courtes et aux coussinets plus petits du Lynx roux, par rapport au Lynx du Canada. Marston (1942) et McCord (1974) ont observé que les déplacements du Lynx roux étaient difficiles lorsque l'épaisseur de la neige dépassait 15 cm. Lorsque la colonne de neige au sol est trop épaisse, le Lynx roux sélectionne habituellement les habitats les moins enneigés et il se déplace sur les troncs d'arbres couchés au sol, dans les pistes d'autres animaux et même sur les routes et les sentiers de motoneiges (McCord 1974).

Conséquemment, la sévérité de l'hiver constitue un facteur qui influence l'accumulation de réserves adipeuses chez le Lynx roux (Litvaitis et al. 1986b).

Lors d'hivers rigoureux, la proportion de jeunes et de femelles en mauvaise condition corporelle est supérieure à celle des adultes et des mâles (Litvaitis et al. 1986). Même si les réserves adipeuses sont similaires chez les deux sexes au début de l'hiver, les réserves de gras diminuent beaucoup plus rapidement chez les femelles au cours de l'hiver (Litvaitis et al. 1986b)

Dans la partie nord de son aire de répartition, la rigueur de l'hiver affecte directement la survie du Lynx roux. Major (1983) rapporte deux mortalités par inanition de lynx adultes, un mâle et une femelle, lors d'un hiver caractérisé par d'abondantes chutes de neige et de très basses températures. Deux mortalités printanières par inanition ont également été rapportées par Knick (1990) dans l'Idaho suite à des conditions hivernales difficiles et à une faible quantité de proies disponibles. Hamilton (1982) a évalué à 8% le taux de mortalité par inanition durant l'hiver dans le Missouri.

(25)

5.1.2 Compétition interspécifique

La possible compétition entre le Lynx roux et le Coyote est un sujet fortement controversé dans la littérature scientifique. Anderson (1987) indique que certains auteurs, dont Nunley (1978), ont observé une forte croissance des populations de Lynx roux à la suite du contrôle des populations de coyotes dans l'ouest des États-Unis. Par contre, d'autres auteurs ne croient pas que la compétition entre ces espèces est importante, du moins dans leur secteur d'étude, puisqu'il y a très peu de recouvrement des diètes (Fritts et Sealander 1978).

Litvaitis (1981) a montré que les Lynx roux dans l'ouest américain étaient beaucoup plus sélectifs dans le choix de leurs proies que le Coyote et que le faible recouvrement des diètes entre ces espèces était principalement lié à une ségrégation d'habitats. La relation interspécifique Coyote-Lynx roux n'est toutefois pas aussi claire dans l'Idaho (Bailey 1979). En effet, même si des analyses fécales ne révèlent pas de compétition importante, les Lynx roux semblent éviter les secteurs fortement utilisés par le Coyote (Bailey 1979).

Witmer et deCalesta (1986) ont observé une très forte similarité des diètes du Coyote et du Lynx roux. Malgré des indices de similarité de 93% à 99%, ces auteurs concluent qu'au moment de leur étude, il n'y avait pas de compétition entre ces deux espèces car les proies étaient très abondantes.

D'autres travaux sur l'alimentation du Lynx roux au Nouveau-Brunswick et dans le nord du Michigan montrent plutôt une similitude entre la diète du Lynx roux, du Coyote et du Renard roux (Ozoga et Harger 1966, Lapierre 1985).

Deux études récentes ont été effectuées dans le Maine sur le chevauchement de la niche du Lynx roux avec celle d'espèces sympatriques.

La première, celle de Major et Sherburne (1987) portait sur les relations entre le Lynx roux, le Coyote et le Renard roux alors que la seconde (Litvaitis et Harrison 1989) portait exclusivement sur les relations interspécifiques Lynx roux-Coyote. Les conclusions de ces deux études sont contradictoires. Après avoir étudié le régime alimentaire, la sélection d'habitat et le recouvrement spatial entre le Coyote, le Renard roux et le Lynx roux, Major et Sherburne 19

(26)

20 (1987)concluent que, malgré un certain recouvrement des domaines vitaux et des diètes entre le Coyote et le Lynx roux, Il n'y avait aucune évidence d'interférence compétitive entre ces deux espèces dans la partie ouest du M aine.

Même si le repérage simultané de huit paires sympatrides Lynx roux-Coyote au Maine n'a montré aucune attirance ou répulsion entre voisins hétérospécifiques, les conclusions de Litvaitis et Harrison (1989) soutiennent plutôt l'idée que les coyotes de l'est du Maine ont réduit la capacité de support pour le Lynx roux en diminuant la disponibilité des proies. Par conséquent, il existerait une compétition d'exploitation de l'habitat entre ces espèces. Cette idée est de plus appuyée par une corrélation négative entre la récolte de Lynx roux et celle du Coyote dans l'est du Maine pour la période comprise entre 1977 et 1986. Une telle corrélation a également été rapportée par Nunley (1978) au Nouveau-Mexique. Au New-Jersey, la possible compétition entre le Lynx roux et le Coyote est une des six raisons qui ont amené l'état à classifier le Lynx roux comme une espèce en danger.

La compétition avec le Pékan (Martes pennanti) pourrait, dans certaines régions, limiter la population de Lynx roux (Mautz 1984, E. Boggess comm.

pers. 1990).

Une interférence compétitive entre le Lynx roux et le Lynx du Canada est également possible dans les régions où les aires de répartition se superposent.

Ces espèces pourraient donc représenter, l'une envers l'autre, un facteur naturel limitant (Dussauit 1990, W. Rung comm. pers.).

5.1.3 Disponibilité de la nourriture

La survie du Lynx roux durant l'hiver dépend de la disponibilité des proies (Fox 1982). La survie des jeunes est directement affectée lors de déclins temporaires de la disponibilité des proies (Rolley 1985). Les femelles sont également sensibles aux variations de disponibilité de proies car, à cause de leur plus petite taille, leur diète est plus restreinte que celle des mâles (Litvaitis et al. 1996b)i.e. qu'elles s'alimentent sur un moins grand nombre d'espèces.

(27)

21

Même si généralement la nourriture ne semble pas le facteur limitant le plus important pour le Lynx roux, la rareté des proies à une échelle locale pourrait être très limitante chez certaines populations, particulièrement lorsque les populations de lagomorphes sont en bas de cycle. Une faible densité de lièvres entraine un faible taux de reproduction et diminue le taux de survie des juvéniles (Sabean, comm. pers. 1990).

5.2 Facteurs reliés aux activités humaines 5.2.1 Piégeage et chasse

Il n'y a aucun doute dans la littérature que la récolte sportive représente la plus importante cause de mortalité chez le Lynx roux. Le pourcentage de mortalité attribuable au piégeage et à la chasse fluctue selon la valeur moyenne des peaux de Lynx roux (Fuller et al. 1985b).

La vulnérabilité au piégeage dépend de l'âge et du sexe de l'animal. Au cours de leur premier hiver, les jeunes lynx sont moins vulnérables au piégeage car ils sont habituellement moins mobiles que les adultes et peuvent être laissés à la tanière pendant que la femelle chasse. La vulnérabilité augmente par la suite chez le groupe d'âge de 1 et 2 ans parce d'une part, ces individus sont souvent à la recherche d'un territoire mais aussi parce qu'ils sont des prédateurs moins efficaces que les lynx de 3 ans ou plus (Bailey 1979). Au Minnesota, plus de mâles (juvéniles et adultes) sont récoltés ce qui semble indiquer une plus grande vulnérabilité de ce groupe au piégeage (Fuller et al.

1985). Le rapport des sexes de lynx récoltés en 1985-86 et 1986-87 dans la région de l'Estrie n'est pas différent de 1:1 (Noiseux et al. en prép.).

Contrairement à Fuller et al. (1985), on remarque même un peu plus de femelles dans la récolte de 1986-87. Les mâles sont capturés en début de saison alors que les femelles le sont après la mi-décembre (Noiseux et al. en prép.).

La récolte par le piégeage et la chasse compte pour 30% à 66% des mortalités de Lynx roux (tableau 2). Si on ajoute le braconnage et les accidents routiers, deux facteurs relativement importants dans certains états, on constate que les activités humaines sont responsables de la très forte majorité des mortalités de lynx.

(28)

22 Tableau 2 Importance relative des principaux facteurs de mortalité

chez le Lynx roux FACTEURS DE

IIORTALITE

ÉTAT % MORTALITÉS RÉFÉRENCES

Piégeage et Chasse Idaho 35,0 Bailey 1974

Maine 66,7 Litvaitis et al (1987) Minnesota 30,0 Fuller et al. (1985b) Minnesota 40,0 Fuller et al. (1985b)

Accidents routiers Maine 19,0 Litvaitis et al.(1987)

Braconnage Minnesota 41,0 Fuller et al. (1985b)

Électrocution Idaho 30,0 Bailey (1974)

Inanition Maine 4,8 Litvaitis et al. (1987)

Causes naturelles Idaho 3,0 Crowe (1975b)

Minnesota 3,0 Bailey (1974)

Minnesota 9,0 Fuller et al. (1985b)

Minnesota 17,6 Berg (1979)

5.2.2 Détérioration de l'habitat du Lynx roux

L'accroissement des populations humaines a eu un effet direct sur la qualité et la disponibilité des habitats pour le Lynx roux, particulièrement dans la portion nord de l'aire de son aire répartition. Le déclin de la population de Lynx roux du Minnesota est largement attribuable à la destruction d'habitats propices pour l'espèce, comme les cédrières qui sont très utilisées en hiver par le lynx (E. Boggess, comm. pers. 1990). Au New Hampshire, les biologistes de la faune ont suggéré que la détérioration de l'habitat et la compétition interspécifique étaient les facteurs responsables du déclin du Lynx roux dans leur état (Mautz 1984).

(29)

23 Le Lynx roux peut vivre à proximité des humains s'il retrouve de bons habitats pouvant offrir une abondance de proies et un couvert forestier. U évite toutefois les zones agricoles où l'habitat a été fortement détruit et où les proies ont été éliminées (Koehler 1987).

La perte d'habitats causée par des projets de construction domiciliaire est l'une des raisons du déclin et de l'extirpation du Lynx roux de certains comtés du New-Jersey. C'est suite à la destruction d'habitats de fort potentiel pour le Lynx roux que cet état lui a décrété le statut d'espèce menacée à l'été 1989 (P.

McConell, comm. pers.).

(30)

24 6. IMPORTANCE DE L'ESPECE

6.1 Aspect économique

Avant les années 1970, les fourrures de Lynx roux avaient peu de valeur économique et la plupart des lynx prélevés était le résultat du contrôle des prédateurs. La valeur moyenne d'une fourrure de Lynx roux avant 1950 équivalait à moins de 7,00$ et elle ne valait que 10,60$ en 1970-71 (Rolley 1987).

L'augmentation de la demande pour les fourrures de Lynx roux qui a suivi la mise en place de la convention CITES a entraîné une hausse substantielle de la valeur commerciale de cette espèce dans la plupart des juridictions nord- américaines. La valeur moyenne d'une fourrure atteignait 142,00$ (dollars américains) en 1982-83 pour un apport économique total de 11,6 millions (Rolley 1987).

Au Québec, un scénario similaire se dessinait: le prix moyen pour les fourrures passait de 52,25$ pour la période 1968-72 à 120,36$ (1973-77) et 207,00$ (1978-82). La valeur la plus élevée a été enregistrée au cours de la saison 1978-79 avec un prix moyen de 331,00$.

Pour l'ensemble des préleveurs, les revenus tirés de l'utilisation du Lynx roux sont minimes comparativement à ce que représentent les revenus issus de la récolte des autres espèces d'animaux à fourrure. Le revenu le plus élevé pour les préleveurs du Québec provient de la récolte de 1978 où 231 Lynx roux ont été capturés, à une valeur moyenne de 331$, pour des revenus bruts d'environ 90 000$ (figure 4). Cependant, de façon générale, les revenus bruts provenant de la vente des fourrures de Lynx roux sont plutôt de l'ordre de 150)0$ à 2) 00)$ amue I I een t

(31)

90 000,00$

80 000,00$

70 000,00$

60 000,00$

50 000,00$

40 000,00$

30 000,00$

20 000,00$

10 000,00$

0,00$

25

REVENU TOTAL ($)

68 69 7071 72 73 74 7576 77 78 7980 81 82 83 8485 86 87 88 89 Saisons

Figure 4 Évolution du revenu total pour les trappeurs provenant de la vente des fourrures de Lynx roux de 1968 à 1989

La récolte actuelle est en dessous de ce qu'elle était il y a une vingtaine d'année, autant en termes de prises annuelles que du revenu total pour les préleveurs. La rareté de l'espèce et une valeur courante de l'ordre de 40,00$, font en sorte que la récolte de Lynx roux ne représente plus un revenu d'appoint intéressant pour les trappeurs. Le sondage réalisé au printemps 1990 indiquent d'ailleurs une récente baisse de l'intérêt pour cette espèce.

6.2 Aspect écologique

Le Lynx roux, comme tous les félidés, compte parmi les prédateurs mammaliens les plus évolués. Ce groupe présente plusieurs adaptations morphologiques qui augmentent l'efficacité de la prédation: des griffes rétractiles, une vision binoculaire, des pupilles qui se dilatent pour chasser la nuit, des canines très acérées. Les félidés ont également développé des adaptations comportementales pour détecter, poursuivre et capturer leurs proies.

(32)

26 Par ces caractéristiques, on retrouve le Lynx roux tout en haut de la pyramide écologique. Tout comme la majorité des prédateurs de ce niveau, le Lynx roux est présent en très faible densité, particulièrement à la limite nord de son aire de répartition. De plus, comme le Lynx roux est relativement facile à piéger, cette espèce est très vulnérable à une exploitation excessive, à la détérioration de ses habitats et à la disponibilité de la nourriture (Rolley 1985, Koehler 1987).

Koehler (1987) suggère que le Lynx roux pourrait agir en tant qu'indicateur de la qualité de habitats et de l'abondance des proies à cause de sa sensibilité reconnue aux perturbations environnementales. Le Lynx roux est souvent comparé au Coyote car les deux prédateurs s'alimentent d'espèces communes et qu'ils occupent parfois des habitats similaires. Le Lynx roux est cependant beaucoup plus spécialisé que le Coyote dans ses choix alimentaires et d'habitats. À cause de sces exigences plus strictes, le Lynx roux a été éliminé de certaines portions de son aire de répartition historique alors que le Coyote a pu tirer avantage des modifications environnementales à cause de ses habitudes plus généralistes.

(33)

7. ÉVALUATION DU STATUT

7.1 Statut du Lynx roux au Québec

Selon les informations disponibles à ce jour sur la situation du Lynx roux, sous-espèce L. r. gigas, dans la portion nord-est de son aire de répartition, on ne peut attribuer le statut d'espèce menacée au Lynx roux du Québec.

Cependant, en raison de sa vulnérabilité à la surexploitation, de ses effectifs réduits et de son confinement aux Cantons de l'est et à la Beauce, il est recommandé de considérer le Lynx roux comme une espèce vulnérable.

Une espèce vulnérable se définit comme suit, selon le "Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada", définition adaptée pour le Québec par les responsables du Ministère:

Toute espèce de faune ou de flore, particulièrement exposée à devenir menacée, parce que ses effectifs sont réduits ou en déclin, parce qu'elle se trouve aux confins de son aire de répartition ou dans des régions très restreintes ou pour toutes autres raisons.

Si l'on analyse la situation du Lynx roux au Québec en fonction des toutes récentes catégories proposées par Mace et Lande (1991)1, on doit également lui attribuer le statut d'espèce vulnérable.

7.2 Statut du Lynx roux au Canada

La situation du Lynx roux à l'échelle canadienne se présente différemment et elle varie selon la région. La Nouvelle-Écosse possède une population de Lynx roux relativement abondante et les mesures réglementaires mises en place récemment devraient permettre à l'espèce d'accroître ses effectifs.

1 Selon ces auteurs, une espèce doit être considérée comme vulnérable lorsqu'il y a 10% de probabilité qu'elle soit exterminée au cours des 100 prochaines années si les conditions actuelles persistent.

27

(34)

28 La fermeture du piégeage au Nouveau-Brunswick depuis deux ans devrait favoriser l'expansion du Lynx roux vers le nord de cette province. Dans les quatre provinces à l'ouest du Québec, les populations sont stables d'après les responsables régionaux, en dépit d'une faible abondance.

Malgré une baisse de la récolte l'an dernier, la population de Lynx roux se porte bien en Colombie-Britannique et l'espèce est commune dans le sud-ouest de la province.

Pour ces raisons, nous ne recommandons aucun statut particulier pour le Lynx roux à l'échelle canadienne. Une attention constante et vigilante devrait toutefois être apportée à l'espèce, particulièrement dans les provinces où elle est extrêmement confinée.

(35)

8. RECOMMANDATIONS

La situation actuelle nécessite l'adoption de mesures réglementaires conservatrices dans le but de freiner la baisse des effectifs de Lynx roux au Québec.

La chute des rendements au Québec ne peut être occasionnée que par une diminution de l'intérêt pour cette espèce. Les résultats du sondage réalisé auprès des préleveurs au printemps 1990 (Garant 1990) et les informations obtenues par l'entremise des carnets des trappeurs coïncident:

75% des personnes interrogées à l'échelle provinciale estiment que le Lynx roux est rare ou même très rare dans leur région alors que cette proportion atteint 92% selon les carnets des trappeurs des Cantons de l'est, la région où il se capture le plus de Lynx roux (Gosselin 1991).

Par conséquent, il est recommandé d'abolir le prélèvement du Lynx roux par le piégeage et par la chasse avec ou sans chiens.

De plus, des recherches sur la dynamique de la population de Lynx roux au Québec devront être entreprises afin d'évaluer l'abondance de l'espèce et de déterminer les milieux ou les régions qui agissent en tant que réservoirs au Québec, de manière à les protéger adéquatement et ainsi assurer la perennité de cette ressource faunique.

Il est également recommandé de collecter toutes les carcasses de Lynx roux pris accidentellement par les trappeurs afin d'évaluer les paramètres relatifs à la population (sexe, âge, condition corporelle, etc).

Des modifications majeures devront être apportées au système

"Fourrures" afin d'améliorer la fiabilité des informations relatives aux captures de Lynx roux dans le futur. Plusieurs failles de ce système ont déjà été soulevées lors de travaux antérieurs. Afin de combler ces lacunes, l'enregistrement obligatoire des captures de Lynx roux et la pose d'une étiquette sont des mesures à envisager. Actuellement, le Québec est une des rares juridictions nord-américaines qui n'enregistrent pas les captures de Lynx roux.

29

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Références

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