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Parcours dans un itinéraire méthodologique de diagnostic de territoire : exploration par un navigateur

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Academic year: 2022

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(1)Parcours dans un itinéraire méthodologique de diagnostic de territoire : exploration par un navigateur Lardon Sylvie *, Mainguenaud Michel ** * UMR METAFORT INRA-ENGREF POP’TER Domaine Universitaire des Cézeaux BP 90 054 63170 Aubière. lardon@engref.fr ** Institut National des Sciences Appliquées – Rouen Avenue de l’Université BP 08 76801 Saint-Etienne du Rouvray michel.mainguenaud@insa-rouen.fr RÉSUMÉ .. Dans cet article, nous présentons une méthodologie de consultation pour une expérience de diagnostic de territoire. Nous utilisons un modèle formel à base de graphes pour représenter l’itinéraire méthodologique suivi. Il rend compte de la séquence des représentations spatiales produites et se construit en plusieurs étapes. L’objectif est de naviguer dans un ensemble de documents multimedia et d’élaborer son propre parcours. L’application visée est de permettre à des élèves en formation d’acquérir une méthodologie de raisonnement afin de mener un diagnostic de territoire. MOTS-CLÉS :. territoire, méthodologie, documents multimédia, raisonnement spatial, graphes.. ABSTRACT.. We present a methodology in order to define a diagnostic of a territory. The formal model relies on graphs. A graph represents the methodological aspect of the reasonning. The order defines the sequence of consulted documents or producted documents. Several steps are necessary to build a diagnostic. The goal is to browse into a set of multimedia documents in order to construct his own path through the different documents. This target application is mainly dedicated to students and aims at providing them a methodology to perform a diagnostic of a territory. KEY-WORDS:. X. territory, methodology, multimedia documents, spatial reasoning, graphs.

(2) 2. 1. Introduction Les politiques publiques territoriales nécessitent de plus en plus souvent la mise en œuvre de diagnostics de territoire, pour comprendre les dynamiques en cours dans les territoires et les enjeux auxquels les acteurs doivent répondre. Ces études s’appuient sur différentes sources d’informations, documentaires et cartographiques, collectées au cours du diagnostic. Leur mise à disposition repose sur l’utilisation des outils support de la gestion de l’information géographique [Roche et Bédard, 1997]. La méthodologie combine différentes informations, issues de données existantes ou d’enquêtes auprès des acteurs et produit une succession de représentations spatiales qui rendent compte du raisonnement suivi. Plus que les seules conclusions finales du diagnostic, il importe de garder trace de ce raisonnement, pour le restituer aux acteurs concernés. Ce raisonnement peut aussi faire l’objet d’un apprentissage par les personnes qui auront à le mettre en œuvre dans différentes situations. Il s'agit de permettre l'appropriation d'un itinéraire méthodologique de diagnostic de territoire dans un cadre de formation. Nous proposons une modélisation servant de cahier des charges pour la réalisation d’un outil informatique permettant de stocker les différentes représentations spatiales utilisées et produites lors d’un diagnostic de territoire et de les mettre à disposition des utilisateurs afin qu’ils s’approprient la méthodologie. Un itinéraire méthodologique expérimenté en formation sert de référence pour la construction de parcours dans l’ensemble des représentations. L'utilisateur produit son propre parcours à l'aide d'un outil de navigation dans une banque de documents multimedia. La formalisation du processus permet d'envisager une utilisation de l'outil pour différents types d'application mettant en oeuvre le suivi d'une méthodologie décomposée en plusieurs étapes et dans laquelle la progression n'est pas obligatoirement linéaire. Il correspond à l’utilisation de documents multimédia dans un contexte multi-utilisateurs [Gunther et Buchmann, 1999]. Le formalisme de graphe est bien adapté pour ce type de modélisation. Dans la partie 2, l’itinéraire méthodologique d’une application sur la région Auvergne est présenté. La partie 3 définit les concepts de base de la modélisation du processus à l’aide de graphes. En conclusion, nous dressons le cahier des charges et les perspectives d'utilisation de cet outil de navigation..

(3) 3. 2. L’itinéraire méthodologique de diagnostic de territoire La méthode de diagnostic de territoire proposée1 repose sur une approche spatiale des structures et dynamiques des territoires pour élaborer des scénarii d'évolution [Piveteau et Lardon, 2002]. Elle utilise les chorèmes2 (modèles graphiques) pour identifier les principes organisateurs de l’espace, en faire une synthèse graphique et définir les enjeux du territoire. Elle combine différentes représentations spatiales, tant pour le recueil des informations que pour la restitution du diagnostic, à partir de données issues de documents cartographiques et statistiques existants et d'informations recueillies auprès d'acteurs de terrain. Les différentes étapes de traitement des informations constituent l'itinéraire méthodologique [Lardon et al., 2002]. Il est restitué sous la forme de la séquence des représentations spatiales élaborées et de la succession des étapes à passer, par la filiation des représentations spatiales qui rendent compte de la construction du raisonnement, des points-clés et des chemins alternatifs possibles. 2.1.. Les étapes de l’itinéraire méthodologique. Nous présentons l’itinéraire méthodologique du diagnostic de territoire réalisé en 2002 pour répondre à la question de la prise en compte des enjeux de développement rural dans la constitution des pays3 en Auvergne. Nous avons fait le point des dynamiques agricoles, forestières et touristiques de la région, à partir de documents existants et d’enquêtes auprès d’une quinzaine d’acteurs régionaux (institutionnels ou professionnels). Ces acteurs ont également fourni leur vision des pays en création dans la région Auvergne. Nous avons confronté dynamiques rurales et logiques de pays en imaginant quelques scénarii d’évolution que nous avons mis en débat lors de la restitution finale. L’itinéraire méthodologique a permis de mettre en évidence les synergies possibles mais aussi les antagonismes à gérer dans l’articulation des dynamiques et des projets. L’itinéraire méthodologique se déroule en plusieurs étapes, elles-mêmes constituées de plusieurs séquences, au sein desquelles plusieurs documents sont produits. La figure 1 présente l’itinéraire méthodologique du diagnostic de territoire Auvergne, par la filiation des étapes et séquences.. 1. Elle est issue d’expériences de formation réalisées depuis 2000 dans la cadre de la voie d'approfondissement et du mastère spécialisé « Développement local et aménagement des territoires » de l’ENGREF Clermont-Ferrand. 2 « Les chorèmes sont des structures élémentaires de l’espace qui se représentent par des modèles graphiques … Toute configuration spatiale relève de la combinaison éventuellement très complexe de mécanismes simples » [Brunet, 1986]. 3 Les pays sont des territoires de projets institués par la Loi d’orientation d’aménagement et de développement durable des territoires en 1995, puis 1999 (dite Loi Voynet)..

(4) 4. Figure 1 - Itinéraire méthodologique Etape 1 Séquence 1 : Présentation des chorèmes. Point d’entrée. Séquence 2 : Dessins d’élèves. Etape 2 Séquence 3 : Etudes des structures. Séquence 4 : Synthèse des structures. Séquence 5 : Etudes des dynamiques. Etape 3 Séquence 6 : Fond de carte Séquence 7 : Dessins des dynamiques. Séquence 8: Dessins d’acteurs. Etape 4 Séquence 9 : Synthèse des dynamiques. Séquence 10 : Synthèse des Pays. Etape 5 Séquence 12 : Scénarios des dynamiques. Séquence 13 : Scénarios des Pays. Séquence 14 : Synthèse des Scénarios. Séquence 11 : Scénarios de Pays.

(5) 5. La première étape n’est pas spécifique à l’application, elle correspond à un apport théorique sur la méthode des chorèmes, appliquée à l’analyse des territoires ruraux et à sa mise en pratique avec les élèves en formation, par un premier dessin de territoire. La seconde étape consiste en l’analyse des structures et des dynamiques de la région Auvergne, à partir de documents cartographiques et statistiques existants. Un ensemble de documents graphiques sont produits, rendant compte des maillages territoriaux et des axes de communication, de la hiérarchie des villes et bourgs ruraux et de la différenciation de l’occupation du sol, du fait des caractéristiques du milieu physique et des mises en valeur de l’espace. De même, une carte de synthèse est réalisée pour chacune des dynamiques, agricole, forestière et touristique. Les élèves acquièrent ainsi une certaine connaissance de la région Auvergne et sont à même d’aborder les enjeux avec les acteurs du territoire. La troisième étape est l’enquête aux acteurs, à la fois sur les dynamiques de la région et sur les projets de pays. Les acteurs sont également invités à dessiner ces dynamiques et projets sur un fond de carte élaboré par les élèves, à partir des limites régionales, avec indication de quelques villes pour faciliter le repérage. Dans la quatrième étape, il s’agit de faire la synthèse des différentes informations, éventuellement contradictoires, entre les données statistiques et les dires des acteurs, issues des deux étapes précédentes. Pour faire émerger les formes fortes des dynamiques et des projets de la région, c’est à la fois un travail d’épuration pour ne retenir que les éléments principaux, et un travail d’intégration pour tenir compte des interactions. Lors de la cinquième étape, les chorèmes servent de grille de lecture pour rendre compte des logiques sous-jacentes aux dynamiques observées. L’énoncé sous forme de scénarii d’évolution caricaturaux permet de mettre en évidence les enjeux et de réfléchir aux stratégies à développer pour y répondre. Ainsi, si les pays élaborent leurs propres projets, ils ne peuvent le faire indépendamment des grandes dynamiques qui traversent le territoire et doivent se coordonner à l’échelle régionale. 2.2.. La filiation des représentations spatiales de l’itinéraire méthodologique. Les documents utilisés lors de cet itinéraire méthodologique sont de trois types, les documents bruts, produits et corrigés. La figure 2 présente un exemple des trois types de documents.. Les « documents bruts » sont les données exogènes (par exemple : cartes IGN). Les documents « produits » sont ceux réalisés par les élèves et les acteurs (dessins) lors de l’application. Un type de document dérivé d’un document produit, le document dénommé « corrigé », est introduit pour faciliter la lecture. Il n’apporte aucune information supplémentaire. Il correspond à un document produit mis en forme et respectant mieux les principes de sémiologie graphique..

(6) Figure 2. Types de documents. Document(s) Brut(s). Document produit. X. Document corrigé.

(7) Les représentations spatiales produites lors de l'élaboration du diagnostic de territoire sont liées par des relations de filiation. La production d'une représentation à une séquence donnée dérive des représentations précédentes et des nouvelles connaissances acquises. La filiation des représentations spatiales rend donc compte du processus de raisonnement lui-même. La production de document(s) peut se caractériser par : 1) Le document produit est la modification d’un document existant : le document produit s’appuie sur une seule instance de document en amont. C’est par exemple en séquence 3 l’élaboration de la carte des hiérarchies urbaines à partir de la carte de l’INSEE des territoires vécus. 2) Le document produit est la synthèse de plusieurs documents faisant intervenir des notions présentes dans tous ces documents : le document produit s’appuie sur plusieurs instances de documents en amont. C’est par exemple en séquence 10 la synthèse des dessins d’acteurs réalisés en séquence 8. 3) Plusieurs documents peuvent être produits à un moment donné à partir d’une ou plusieurs sources. La granularité temporelle de la création n’est pas un élément important, ces documents produits sont considérés comme ayant été produits au même moment. C’est par exemple les cartes de synthèse des dynamiques agricoles, forestières et touristiques en séquence 9 à partir des cartes élaborées en séquences 5 (données statistiques) et 7 (dires d’acteurs). Les quatorze séquences rendent compte de la filiation des représentations spatiales produites lors de la session et assurent la traçabilité du raisonnement. Certaines séquences sont facultatives (par exemple la séquence 2 des dessins d'élèves).. Certaines séquences sont importantes pour la mise en œuvre de la méthode (par exemple la séquence 6 de constitution du fond de carte pour les enquêtes auprès des acteurs), d'autres sont cruciales pour la validation des informations (par exemple la séquence 9 de confrontation des différentes données). Les séquences sont regroupées en étapes qui constituent des ensembles logiques dans la construction du raisonnement. Il est à remarquer que dans la méthodologie, les liens entre séquences peuvent former des circuits, retour au point de départ (e.g., séquence 9 vers séquence 10 et séquence 10 vers séquence 9). Les étapes ne présentent pas cette caractéristique. Les séquences présentant un circuit font donc obligatoirement partie de la même étape.. X.

(8) 8. 2.3.. Le parcours dans l’itinéraire méthodologique. L'itinéraire méthodologique définit les filiations possibles et les points de passage obligés. Un parcours pédagogique est alors constitué par la succession de certaines représentations spatiales, utiles pour comprendre un phénomène relatif au territoire. Il correspond à un choix parmi les filiations possibles. La démarche peut être adaptée à des situations variées, en modulant l'itinéraire méthodologique pour tenir compte des spécificités du territoire, de l'objectif du diagnostic et des acteurs concernés. Cependant, les principes de base restent les mêmes : • une structure en étapes et en séquences, mais qui peut être modulée, • une filiation des représentations spatiales, mais en nombre et de nature différentes, • des objectifs à atteindre à chaque étape et séquence mais qui peuvent être différents. Il est donc possible de construire un outil informatique générique permettant de mettre à disposition des utilisateurs les différents documents produits lors d'un diagnostic de territoire et de les aider à naviguer dans ces informations, pour reconstruire eux-mêmes le raisonnement. Une première réalisation de serveur dédié au diagnostic de territoire [Mahé, 2003] a permis de spécifier les principales fonctionnalités de l’outil : • stocker l'ensemble des documents utilisés et garder trace des filiations entre représentations spatiales d'une part et entre séquences et étapes d'autre part, • être accessible à différents utilisateurs, pour naviguer entre les représentations et enchaîner librement les étapes et séquences, • comparer les chemins parcourus et évaluer les acquis aux étapes importantes pour la compréhension du territoire. Nous présentons ci-après le modèle conceptuel du navigateur développé pour tester les acquis relatifs à la compréhension d’un territoire analysé en situation de formation.. 3. Modélisation conceptuelle du navigateur Le navigateur doit permettre de consulter l’itinéraire de référence et de produire son propre parcours dans l’ensemble des documents multimedia [Crestani et al. 1998, Chang et al. 1997]. Les problèmes posés par ce type de manipulation sont tout d’abord spécifiés. Le graphe est ensuite proposé comme support formel permettant de modéliser les éléments manipulés et leurs interactions dans le diagnostic de territoire. Le navigateur se présente donc comme un outil de manipulation de graphes formalisant la notion de parcours..

(9) 9. 3.1.. La notion de navigateur. Evaluer les acquis relatifs à la compréhension d'un territoire analysé est un enjeu en situation de formation. Du point de vue informatique, il apparaît donc deux types d’utilisation : Une première utilisation est la consultation d’un itinéraire. La consultation peut être effectuée par la fin (i.e., remonter des conclusions vers les différentes phases du raisonnement ayant conduit à ces conclusions). Réciproquement, à partir d’une situation donnée, le raisonnement peut être suivi dans le sens de la filiation (i.e., la génération des documents). Cette utilisation permet d’effectuer une restitution de l’analyse à des personnes n’ayant pas participé au travail. Elle dispose donc éventuellement d’un pouvoir d’illustration à vocation pédagogique. Il est important de noter que, dans ce cas, nous opérons en monde fermé. Il n’y a pas de production de nouveaux documents mais la visualisation dans un ensemble de documents. Les opérations de manipulation sont faites a posteriori. Un deuxième type d’utilisation est la production du raisonnement (i.e., établissement des liens de filiation). Cette fois le raisonnement ne peut pas partir de la fin, mais doit partir de points d’entrée particuliers. Dans ce cas, l’utilisateur est confronté à un problème classique de désorientation dans un grand volume de données (e.g., recherche sur le Web d’information pertinente). Il peut alors être plus ou moins guidé (ou contraint) lors de sa recherche, par l'accès à un sous-ensemble de documents, ou par la vérification des acquis avant de passer à une autre étape. Dans ce cadre, nous opérons aussi en monde fermé dans le sens où il n’y a pas de création de document mais seulement l’établissement dynamique de liens entre les documents stockés dans la base de données. Les documents manipulés (bruts, produits ou corrigés) sont un sous-ensemble de documents multimédia (texte, carte, schéma, image fixe). Dans un premier temps, ces documents seront considérés comme atomiques : la structuration du document, si elle existe, n’est pas un élément pris en compte dans l’automatisation des tâches de traitement de la méthodologie. Indépendamment de son support, une sémantique est associée au document. Les représentations spatiales portent sur les structures et les dynamiques de la région ainsi que sur les découpages des pays existants ou en projet. La création de documents intervient dans le cadre de la construction de l’itinéraire méthodologique de référence qui permet d’introduire des documents dans la base de données. Ces documents seront alors assortis de leur classification à l’aide d’une fiche signalétique (i.e., ensemble d’informations alphanumériques permettant d’attribuer une sémantique selon un format pré-établi). La méthodologie s’appuie sur deux composantes : la séquence et l’étape. Une séquence est une série d’actions concourrant à une même finalité (e.g., études des dynamiques, synthèse des structures). Une étape regroupe un ensemble logique de séquences pouvant présenter des caractéristiques proches (e.g., synthèse, consultation d'acteurs, élaboration de scénarios). Suivant les deux types d’utilisation possible (consultation ou production), la philosophie de construction reste identique. L’itinéraire représente un cheminement au sein des deux composantes (étapes et.

(10) 10. séquences) de la méthodologie. Il permet donc de définir des parcours qui sont la succession effective des représentations spatiales consultées. Le système doit en rendre compte. Le modèle mental de l’utilisateur d’un tel système est proche de la notion de navigation hypertexte dans des documents multimédia telle que nous la connaissons dans le monde internet avec les navigateurs. Les opérations conventionnelles de parcours sont l’accès au précédent, l’accès au suivant, la recherche sur critère ou sur structure... Dans notre contexte, ces opérations peuvent se décliner au niveau du parcours en lui-même (i.e., passage d’un document à un autre quelque soit la catégorie des documents) ou au niveau de la classification des documents (i.e., structure, dynamique, pays). La notion de recherche hypertexte a fait l’objet de nombreux travaux dans la littérature. L’aspect interface et son corollaire ergonomique n’est pas considéré ici. Notre problématique est la transmission d’une méthodologie et donc la nature sémantique des parcours. La méthodologie utilisée pour effectuer le parcours n’est pas dans un premier temps utile. L’objet de notre étude est la représentation des parcours (qui peut l’être par le modèle formel de graphe [Berge, 1983]). 3.2.. La notion de graphe. Un graphe est constitué de nœuds – qui vont modéliser les éléments manipulés et d’arcs – qui vont modéliser leurs interactions -. Il permet de représenter l’itinéraire méthodologique d’une part et chaque instanciation de parcours dans l’itinéraire méthodologique d’autre part. La notion de graphe est couramment utilisée dans la définition d'éléments reliés entre eux par des relations pertinentes pour une étude. Nous définissons : un ensemble N de noeuds, un ensemble E d'arcs, construit à partir du produit cartésien : N x N. Une fonction d'incidence Ψ, définie par Ψ : E -> N x N permettant de traiter plusieurs arcs entre deux noeuds (i.e., un multigraphe). Une fonction d'étiquetage, ν, du noeud permet d'associer des informations factuelles à un noeud (e.g., l’identification et des informations alphanumériques telles la zone concernée par l’étude ou la source du document). Une fonction d'étiquetage, ε, analogue à la fonction définie pour les nœuds, permet d'associer des informations factuelles à un arc (e.g., l’importance de cet arc dans le processus de diagnostic). Un graphe est représenté par G (N, E, Ψ , ν, ε). Le graphe est orienté. Cette orientation permet d'introduire une notion d'ordonnancement (parcours d'un arc après un autre) dans le processus méthodologique. Un circuit est une séquence d'arcs. Cette séquence débute à un noeud et finit à ce même noeud. La méthodologie de travail s'appuie sur un ensemble de séquences qui sont regroupées au sein d'étapes. Une étape est formalisée par un graphe. Les noeuds du graphe représentent les différentes séquences. Les arcs du graphe modélisent la succession de séquences dans le processus de réflexion devant permettre la réalisation d'une étape. Le raisonnement peut entraîner la définition d'un circuit entre les différentes séquences d'une étape. La succession d'étapes dans la méthodologie est aussi formalisée par un graphe. Les.

(11) 11. noeuds modélisent les diverses étapes et les arcs marquent les passages d'une étape à une autre (pas forcément de manière linéaire dans le cadre de l'étude). La méthodologie se trouve donc être formalisée par un multigraphe présentant plusieurs niveaux d'abstraction (graphes multi-niveaux). Un exemple de formalisation de la méthodologie par un (sous-)graphe est présentée à partir des deux premières étapes de l’itinéraire méthodologique dans la figure 3. Au niveau des étapes, nous pouvons constater qu’il existe un lien (i.e., arc), entre l’étape 1 et l’étape 2. Au niveau des séquences, nous pouvons constater que ce lien se matérialise par deux arcs.. Séquence 2. Séquence 1 équence1. Etape. 1. Séquence 4. Séquence 3. Etape 2 Séquence 5. Figure 3. Graphe modélisant l’itinéraire méthodologique Ainsi, l’itinéraire méthodologique est un graphe dont les nœuds, au niveau d’abstraction méthodologique, sont des séquences. L’utilisateur passe dans la méthodologie d’une séquence à une autre. Le changement de séquence peut entraîner un changement d’étape. Une étape peut alors être vue comme la représentation d’un hypergraphe. La double structure de graphe permet d’utiliser le même formalisme de modélisation pour représenter les liens entre les étapes et les liens entre les séquences. Les opérations de manipulation en sont ainsi simplifiées. De plus, cette structure de graphe permet de proposer une interface concrète proche du modèle mental de l’utilisateur (Gould et Mc Granaghan 1990, Cruz et al. 1987) . Il y a ici une faible différence conceptuelle entre le modèle mental de l’utilisateur et le modèle formel de représentation de la méthodologie de diagnostic de territoire. A la différence des applications de gestion d’itinéraires classiques, la notion d’étiquetage du graphe ne joue qu’un rôle relativement secondaire en termes de volume de données. Ces applications (calcul de chemins avec réservations des moyens de transport, d’hôtels, véhicules ponctuels, billets pour les visites, …) se basent sur des données associées aux nœuds et arcs très importantes pour la sémantique de l’application et en volume. Dans notre contexte, la sémantique associée aux nœuds est surtout portée par les documents associés aux nœuds et non pas par les données modélisées par les fonctions ν et ε. Ces documents sont considérés comme atomiques, nous ne cherchons pas à utiliser leurs structures et leurs contenus pour enrichir les fonctions d’étiquetage..

(12) 12. 3.3.. La notion de parcours. Les vecteurs d'information manipulés sont des documents multimédia. Le monde du multimédia est très vaste. Dans le cadre de cette étude nous traitons les documents textuels, les cartes et les images fixes. Chacun d'eux est pris comme un élément atomique. Les opérations définies sont l'insertion, la suppression et la visualisation. Ces documents disposent d'une fiche signalétique, gérée par la fonction d'étiquetage (i.e., ν). Les documents peuvent être utilisés à plusieurs reprises au cours du même diagnostic de territoire. Ils jouent un rôle différent en fonction de leur pertinence à un moment donné du processus. Il apparaît donc une double notion d'identification : le document en tant que tel et le document dans le cadre du parcours. Formellement, un même document physique peut donc être le support d'un ou plusieurs nœuds du graphe. Les documents sont les mêmes mais les nœuds du graphes sont alors différents (i.e., la sémantique associée au nœud sera différente). Le développement de la méthodologie passe par la constitution de parcours : l'acquisition d'un parcours type (dit mode professeur) et l'acquisition d'un parcours à évaluer (dit mode élève). Les opérations en mode professeur ont pour objectif d'établir des liens de référence entre les différents documents à disposition dans la base de données (i.e., la construction d'un graphe de référence), pour rendre compte du raisonnement suivi. Les opérations en mode élève ont pour objectif de rechercher dans une base de données ayant un volume important, les documents pertinents. Il convient donc de distinguer deux éléments importants : la consultation d'un document pertinent pour l'étude et sa consultation au « bon moment » dans le suivi de la méthodologie. Les opérations de base de manipulation au niveau de l'interface sont : la définition du document suivant et du document précédent à l'image de la navigation hypertexte conventionnelle. Ce choix permet de construire le graphe de navigation une fois les différents liens établis entre les documents. Elles correspondent à la recherche du prédécesseur (Γ-) ou du successeur (Γ+) dans un graphe. Suivant le niveau de perception, le graphe présenté figure 3 peut alors être vu comme : - Au niveau des étapes : un graphe reliant l’étape 1 à l’étape 2 i.e., il faut effectuer l’ étape 1 avant d’effectuer l’étape 2. Une inversion entre l’ordre des étapes traduirait une erreur méthodologique lors d’un parcours élève (il ne peut pas y avoir de circuit entre les étapes). Le graphe restreint au niveau des étapes se traduit par uniquement l’arc entre l’étape 1 et l’étape 2. - Au niveau des séquences, il apparaît deux arcs partant de l’étape 1 vers l’étape 2 (d’où la modélisation par multi-graphes). Il existe plusieurs possibilités de passer d’une étape à une autre (enchaîner les 3 séquences ou passer directement de la séquence 1 à la séquence 3). Lors du passage du niveau d’abstraction séquence au niveau d’abstraction étape, les deux arcs sont « fusionnés » en un seul arc entre deux étapes. A l’intérieur d’une étape, le graphe entre séquences modélise la succession des séquences à.

(13) 13. franchir sachant qu’il n’y a pas qu’une solution possible mais différentes façons d’aborder le problème au sein même d’une étape (d’ou la modélisation par graphe au sein d’une étape). - Au niveau des documents, le parcours définit une suite temporelle de consultation dans laquelle un même document physique peut être visualisé plusieurs fois. Il constitue alors plusieurs nœuds logiques. Il n’y a pas de circuit dans ce graphe des consultations suite à la linéarité des visualisations. La comparaison du parcours professeur et du parcours élève correspond donc à une comparaison de graphes. Le bilan réalisé à partir du test de la première maquette sur le diagnostic Auvergne met en évidence les potentialités mais aussi les limites de l’outil conçu. • Il facilite la compréhension de la structuration des données grâce au référencement continu au graphe des étapes et séquences. L’itinéraire méthodologique est ainsi bien maîtrisé. Certains élèves reconstituent les étapes dans un autre ordre, en commençant par exemple par la perception des acteurs, pour remonter ensuite aux données plus « objectives ». Dans tous les cas, la logique du raisonnement est acquise. • Il met en évidence les préférences des élèves pour une thématique ou pour une forme d’organisation. Certains consultent principalement les représentations spatiales de dynamiques, touristique par exemple, alors que d’autres s’attachent à la construction des « fonds de modèles » à partir de l’analyse des structures. Certains reviennent régulièrement aux documents d’accompagnement (par exemple présentation des modèles), alors que d’autres vont droit aux résultats finaux. • Par contre, la navigation reste difficile, malgré la structuration en types de représentations spatiales et la présentation visuelle des liens de filiation. Régulièrement, les élèves reviennent à une entrée par l’étape, certains mêmes à chaque pas, alors qu’une navigation pouvait porter sur une centaine de documents visualisés. Le test du navigateur (deuxième version i.e., plus complète en terme d’architecture mais moins opérationnelle) n’a porté que sur la saisie des documents dans la base de données et sur la définition du parcours professeur. Les fonctionnalités de saisie des étapes, séquences et filiations sont opérationnelles, la visualisation du graphe de référence est effective. Par contre, ne sont pas encore testés la constitution des parcours élèves et a fortiori les comparaisons de parcours. Cette comparaison passera par la constitution d’indicateurs, regroupés au sein d'un vecteur de similitude. Les indicateurs proposés sont au nombre de quatre. Le taux de pertinence document rend compte de l’importance variable accordée aux documents en fonction de leur adéquation à l'étude en cours. Le taux de pertinence méthodologique permet donc de mesurer l'adéquation des consultations de documents dans le parcours élève vis à vis du parcours de référence, au « bon moment » dans l’itinéraire méthodologique. Un indicateur quantitatif compare le nombre de nœuds utilisés dans la définition du graphe en mode professeur et en mode élève. Un indicateur qualitatif a pour objectif d'évaluer la pertinence de la.

(14) 14. consultation d'un document à une étape donnée. Il détermine si un lien a été établi « au bon moment ». Cet indicateur est un complément du taux de pertinence document. Formellement, la fonction d'étiquetage d'un arc est utilisée entre deux documents. Elle permet d'établir le niveau de d'adéquation de la consultation d'un document suivant à partir d'un document donné. L’absence de cet arc à forte valuation (opérateur de différence entre deux sous-graphes issus d’un nœud) permet de déterminer une lacune méthodologique dans la démarche de l’élève.. 4. Conclusion Nous avons donc formalisé un premier outil d'exploration de représentations spatiales pour le diagnostic de territoire. Il manque assurément une intégration dans un processus plus global d’application informatique afin d’offrir une informatisation de la chaîne de l’acquisition de l’information à sa restitution finale. Cette intégration permettra alors aux différents acteurs de se focaliser sur leurs interactions et la problématique à traiter. Elle pose néanmoins un certain nombre de problèmes loin d’être aujourd’hui tous résolus comme des perceptions différentes, des modélisations différentes, ... entre les divers acteurs. On constate ici encore que la construction d’outils interactifs repose elle-même sur la conception interactive des outils. En effet, c’est dans le constant aller-retour entre l’expérimentation du diagnostic et sa saisie informatique, entre la spécification des fonctionnalités informatiques et l’explicitation des connaissances produites, entre les objectifs des thématiciens et ceux des informaticiens que se joue la qualité des outils produits et de leur usage. Cela renouvelle la façon de travailler entre les disciplines de recherche et avec les praticiens. Les outils interactifs ne sont pas suffisants pour contribuer à des démarches participatives. Ce sont les interactions dans la construction des outils qui contribuent à la production de dispositifs favorisant la participation [Brassac et Grégori, 2003]. On comprend ici tout l’intérêt de la médiation par la formation, qui à la fois permet de tester en vraie grandeur des méthodologies et à la fois renvoie sans ménagement des analyses critiques permettant d’améliorer et l’outil et le dispositif. L’usage raisonné des représentations spatiales passe par la conception des procédures de production d’objets intermédiaires [Vinck, 1999] facilitant les interactions. Cela ouvre des perspectives pour la conception collaborative d'objets géographiques4.. 5. Bibliographie Berge C, 1983. Graphes, Gauthier-Villars, Paris.. 4. Voir Lardon et al. "Conception collaborative d'objets géographiques. Application aux jeux de territoire" dans ce numéro..

(15) 15 Brassac C., Grégori N., 2003. Une étude clinique de la conception collaborative : la conception d'un artefact. Le Travail Humain, tome 66, 2, pp. 101- 127. Brunet R., 1986. La carte-modèle et les chorèmes. Mappemonde 86/4 : 3-6 Chang S.F., Smith R.J., Beigi M., Benitez A., 1997. Visual information retrieval from large distributed online repositories, Communications of ACM, 40(12) pp 63-67, Decembre 1997 Crestani F., Lalmas M., Van Rijsbergen C.J., Campbell I, 1998.Is this document relevant?… probably, a survey of probalistic models in information retrieval. ACM Computing Surveys, 30(4):528-552, Decembre 1998 Cruz IF, Mendelzon AO, Wood PT, 1987. A Graphical Query Language Supporting Recursion, ACM SIGMOD (Special Interest Group on Management Of Data) Conference, San-Franscico, USA, Mai, pp. 323-330. Gould MD, Mc Granaghan M, 1990. Metaphor in Geographic Information Systems, 4th Int. Symposium on Spatial Data Handling, Zurich, Suisse, Juillet, pp. 433-442 Gunther O, Buchmann A., 1999, Research Issues in Spatial Databases, SIGMOD Record, Vol 19, N°4, pp 61-68 Lardon S., Brau F., Maurel P., Piveteau V., 2002. Elaborer un itinéraire méthodologique pour interagir autour des représentations spatiales. Le cas d'une formation au diagnostic de territoire. Journées de la recherche CASSINI (Brest, 19-20 Septembre 2002). Mahé C., 2003. Serveur web dynamique du diagnostic de territoire de la région Auvergne. Mémoire de stage du Mastère SILAT, Montpellier, 30p. Piveteau V., Lardon S., 2002. Chorèmes et diagnostics de territoire : une expérience de formation. Mappemonde 68 (2002/4), pp 1-6. Roche S., Bédard Y., 1997. L’appropriation sociale des technologies de l’information géographique : Quelles leçons pour la mise en oeuvre des SIG, Revue Internationale de Géomatique, 7 (3-4), pp 297-316 Vinck D. (dir.), 1999. Ingénieurs au quotidien. Ethnographie de l'activité de conception et d'innovation, Grenoble, PUG, 1999, 232 p.

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Références

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