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SOUS-DÉCLARATION DES ACCIDENTS D’EXPOSITION AU SANG : UNE SITUATION PRÉOCCUPANTE CHEZ LES ÉTUDIANTS EN SOINS INFIRMIERS

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SOUS-DÉCLARATION DES ACCIDENTS D’EXPOSITION AU SANG : UNE SITUATION PRÉOCCUPANTE CHEZ LES ÉTUDIANTS EN SOINS

INFIRMIERS Christine Noé

Association de Recherche en Soins Infirmiers | « Recherche en soins infirmiers » 2015/4 N° 123 | pages 49 à 65

ISSN 0297-2964

Article disponible en ligne à l'adresse :

--- https://www.cairn.info/revue-recherche-en-soins-infirmiers-2015-4-page-49.htm ---

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VARIATION

Accidental blood exposure incidents require immediate medical evaluation, permitting early treatment, if needed, for a possible infection and enable identification of the work accident in case of HIV infectivity status.

A study wax conducted with nursing students in two different years of study in order to formalize the rate of underreporting of blood exposure incidents and to determine the reasons. The results highlight that, over a period of three years of training, 52 % of blood exposure incidents have not been declared as occupational accidents. The reasons for nursing students underreporting of blood exposure incidents are related on the one hand to the negative perceptions and feelings that students have (personal fault 55 % and awkwardness 82 %) and to the fear of negatives consequences (31 %) on the evaluation of their internship in particular and on their nursing training in general. On the other hand, students tend to conform to other caregivers who themselves underestimate the risk of blood exposure incidents (22 %). The identification of these elements will help to initiate a discussion and to prepare direct actions in order to encourage reporting of blood exposure incidents by nursing students and their colleagues during internships.

Key words : occupationnal hazard, reporting, ocupationnal accident, prevention.

A B S T R A C T R É S U M É

L’accident d’exposition au sang (AES) nécessite une prise en charge médicale urgente, un enregistrement par le service de santé au travail et une déclaration obligatoire pour la reconnaissance de l’accident de travail en cas de séroconversion. Une étude a été menée auprès de deux promotions d’étudiants en soins infirmiers afin de formaliser le taux de sous-déclaration des AES et d’en déterminer les motifs. Les résultats mettent en évidence que 52 % des AES sur une période de trois ans de formation n’ont pas été déclarés en accident du travail. Les raisons de non-déclaration sont liées d’une part, à la perception négative que des étudiants ont de l’AES (faute 55 %, maladresse 82 %) et de la peur de conséquences (31 %) sur leur bilan de stage et leur formation. D’autre part, les étudiants se conforment à certains soignants qui sous-estiment eux-mêmes le risque d’un AES (22 %). L’identification de ces éléments va permettre d’initier une réflexion et d’ordonner des actions pour inciter les étudiants et les partenaires de stage à déclarer les AES en accident du travail.

Mots clés : risque infectieux, exposition professionnelle, déclaration, accident du travail, prévention.

Christine NOÉ

Infirmière, M.Sc, Directrice des Soins, Instituts de Formation en Soins Infirmiers et Cadres de Santé, Centre Hospitalier Perrens, Bordeaux, France

Sous-déclaration des accidents d’exposition au sang : une situation préoccupante chez les étudiants en soins infirmiers

Underreporting of blood exposure incidents : a worrying situation among nursing students

Pour citer l’article :

Noé C. Sous-déclaration des accidents d’exposition au sang: une situation préoccupante chez les étudiants en soins infirmiers. Rech Soins Infirm. 2015 Dec;(123):49-65.

Adresses de correspondance :

Christine NOÉ : cnoe@ch-perrens.fr - cpnoe@orange.fr

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InTRodUCTIon

La formation conduisant au diplôme d’État d’Infirmier est déclinée dans le référentiel de formation de 2009 (1). Le temps de stage est particulièrement valorisé. C’est « le lieu privilégié de l’acquisition des compétences, c’est-à-dire celui où l’étudiant se transforme progressivement en professionnel » (2) mais c’est aussi un lieu à haut risque.

L’ACCIdenT d’expoSITIon AU SAng, Une MenACe RÉeLLe

L’étudiant encouragé à réaliser des actes de soins (injections, prélèvements sanguins, pansements…) en plus de l’apprentissage des soins d’hygiène et de confort, est exposé, au même titre que les professionnels aux accidents d’exposition au sang (AES). Le Groupe d’Étude sur le Risque d’Exposition des Soignants aux agents infectieux (GERES) définit « un accident exposant au sang (AES) comme tout contact avec du sang ou un liquide biologique contenant du sang et comportant soit une effraction cutanée (piqûre ou coupure) soit une projection sur une muqueuse (œil, bouche) ou sur une peau lésée » (3).

La menace est réelle compte tenu du risque de transmission d’agents pathogènes portés par un patient. Le risque de séroconversion lié à la transmission des virus de l’immunodéficience humaine (VIH) et des hépatites B (VHB) et C (VHC) est particulièrement redouté, même s’il peut paraître faible (0,30 % pour le VIH, 0,50 % pour le VHC) (4). Il existe une vaccination obligatoire contre le VHB pour les personnels de santé et les étudiants infirmiers qui devrait annuler le risque de contracter une hépatite B (5, 6, 7, 8). Or, dans la littérature, il est démontré que des professionnels ne connaissent pas leur statut immunitaire (9, 10) ou ne répondent pas à la vaccination.

En l’absence de défenses immunitaires, la probabilité d’être contaminé peut s’élever de 2 à 40 % (4). Si la majorité des étudiants infirmiers est correctement vaccinée quand ils intègrent l’institut, d’autres en cours de vaccination sont admis en stage sous couvert de l’accord du service de santé au travail. Le suivi vaccinal des étudiants fait l’objet d’une étroite collaboration entre l’Institut de Formation en Soins Infirmiers (IFSI) et ce service. L’obligation de rappeler à certains étudiants de réaliser les rappels et/ou l’obligation de justifier d’un statut vaccinal démontre que cette protection n’est pas intégrée comme telle mais plutôt comme une contrainte.

LA pRÉvenTIon deS AeS, Une pRIoRITÉ nATIonALe

La prévention des AES repose sur des principes fondamentaux spécifiés dans la circulaire DGS/DH n° 98/249 du 20 avril 1998 (11) : la vaccination du personnel exposé, l’utilisation rationnelle de matériel adapté, l’application des précautions

générales d’hygiène, la mise en place d’un dispositif de prise en charge des AES, l’interprétation des données de la surveillance, l’information et la formation du personnel et l’évaluation des actions entreprises.

Le plan stratégique national 2009-2013 de prévention des infections associées aux soins réaffirme leur importance et en particulier celle d’observance des précautions « standard » : ne pas re-capuchonner une aiguille, port de gants/liquides biologiques, utiliser un collecteur à objets piquants, tranchants et coupants (OPCT)… Depuis 2002, la surveillance des AES est reconnue comme un moyen efficace de prévention.

SURexpoSITIon deS pRofeSSIonneLS InfIRMIeRS

La revue de littérature est foisonnante en résultats d’enquêtes concernant le recensement des déclarations d’AES pour chaque corps de métier exposé. Mais toutes les études sont unanimes : le risque d’AES et de séroconversion professionnelle est maximal pour les infirmiers.

En 2009, pour 14 472 AES déclarés, les médecins sont concernés à 4 %, les aides-soignants à 10 % alors que la proportion concernant les infirmiers s’élève à 43 % et celle des étudiants en soins infirmiers à 9, 5 % (12).

LA pRISe en ChARge deS AeS, Une URgenCe MÉdICALe

L’AES est assimilé à « une urgence médicale, depuis qu’il est prouvé que l’administration d’un traitement antirétroviral dans les heures qui suivent l’exposition réduit de 80 % le risque de contamination par le VIH » (13). Cette prise en charge médicale des AES inclut des temps successifs : le temps des premiers soins, immédiatement suivi par une évaluation médicale du risque, le temps d’un enregistrement par le service de santé au travail et de la déclaration administrative obligatoire (couverture sociale). La déclaration doit être réalisée dans les 48 heures par l’établissement. Les étudiants infirmiers sont soumis à cette réglementation (14).

pRoBLÉMATISATIon eT hypoThèSe ThÉoRIqUe

Dans l’Institut que je dirige, la gestion des AES mobilise toute l’équipe pédagogique et administrative.

La traçabilité des AES subis par les étudiants est assurée par un formateur depuis 2004. La dernière étude sur l’année scolaire 2011/2012 démontre que les AES percutanés sont majoritaires au même titre que pour les infirmiers : 14 AES sur 18 sont liés à des piqûres et principalement avec des aiguilles à insuline.

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Sous-déclaration des accidents d’exposition au sang : une situation préoccupante chez les étudiants en soins infirmiers

Nous avons constaté une amélioration du respect des précautions standard. Nous n’avons plus depuis quelques années d’AES liés au re-capuchonnage d’aiguille, ni à la réalisation d’injections intraveineuses ou d’intramusculaires.

Mais le port des gants n’est pas systématiquement renseigné dans les déclarations alors qu’il l’était l’an passé.

Ce suivi a permis au regard des résultats de prioriser des contenus de formation spécifiques liés à cette problématique. Ils ont été déclinés dans les différentes unités d’enseignement du référentiel de formation infirmière, l’accent étant mis sur l’enseignement des

« précautions standard » et la préparation du temps de stage. Systématiquement, avant le premier stage, tous les documents auxquels l’étudiant doit se référer en cas d’AES lui sont remis par son formateur référent.

L’étudiant doit les insérer dans son portfolio. Ce dernier doit pouvoir être consulté par toutes les personnes amenées à encadrer l’étudiant chaque jour de stage. Ainsi en cas d’AES, si besoin, l’étudiant et son maître de stage peuvent se référer à tout moment à la procédure en vigueur.

Au même titre qu’un professionnel, l’étudiant doit bénéficier d’une prise en charge médicale urgente. Néanmoins, c’est l’IFSI qui assure la déclaration administrative auprès de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) quand l’AES s’est produit au sein du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de rattachement. Pour les stages réalisés hors CHU, les établissements d’accueil doivent adresser eux-mêmes la déclaration à la Caisse Primaire concernée et en fournir une copie à l’IFSI. Mais dans la majorité des cas, ces mêmes établissements refusent de déclarer les AES des étudiants, nous contraignant à le faire afin que les étudiants puissent bénéficier d’une garantie de leurs droits.

Ce qui interpelle, dans notre suivi, c’est le pourcentage hétérogène de déclarations d’AES d’une année sur l’autre.

Ainsi, sur l’année scolaire 2010/2011, 2,61 % d’étudiants ont déclaré un AES contre 4,5 % en 2011/2012. D’autre part, aucun étudiant de première année n’a déclaré d’AES sur l’année 2010/2011 contrairement aux autres années.

Pourquoi cet écart d’une année sur l’autre ? Tous les AES sont-ils déclarés ? S’agit-il de sous-déclarations ? Et dans ce cas pourquoi ces AES ne sont-ils pas déclarés ?

Les auteurs ayant enquêté sur les AES font tous référence à des sous-déclarations (10, 13). Si le GERES estime que le nombre d’AES a été réduit de 18 % en France entre 2004 et 2009, il précise que « cette extrapolation a ses limites et doit être interprétée avec prudence » (12). Les motifs de non- déclaration sont bien identifiés par les travaux du GERES et corroborés par certaines études (10, 15) : certains agents disent avoir été dissuadés de faire la déclaration, d’autres évoquent des circonstances culpabilisantes, le manque de temps et/ou la complexité de la déclaration.

qU’en eST-IL poUR LeS ÉTUdIAnTS en SoInS InfIRMIeRS ?

Nous constatons que la revue de littérature évoquant des études épidémiologiques sur les professionnels de santé et les étudiants des disciplines médicales sont nombreuses ; néanmoins elles concernent peu les étudiants en soins infirmiers.

Sur l’Institut, des éléments indiquent que la déclaration des AES ne serait pas systématique. Lors d’une intervention pédagogique sur le rapport au risque, un étudiant dit ne pas avoir déclaré un AES sur le conseil de son tuteur de stage. Il rapporte les propos d’une infirmière l’encadrant en maison de retraite : « la patiente est âgée, tu ne risques rien », faisant référence à l’absence de risque de transmission du VIH par une personne qui n’aurait plus de sexualité. « La perception du risque apparaît comme le résultat d’une appréhension et d’un jugement subjectifs des situations auxquelles sont confrontés les professionnels de santé » (16).

La revue de littérature précise que les soignants les plus sensibilisés aux AES sont les infirmiers ; néanmoins la tendance pour certains reste la banalisation du risque. Que devient alors l’accompagnement de l’étudiant placé sous sa responsabilité et victime d’AES ? L’étudiant en situation d’apprentissage a-t-il suffisamment d’autonomie pour se positionner face à un agent qui minimise lui-même le risque ? Le contexte (le respect ou non des précautions standard, la présence du soignant lors de l’AES, le poids de l’appréciation de stage …).

Influence-t-il la déclaration de l’étudiant ? Quel est l’état des connaissances de l’étudiant sur la conduite à tenir face à un AES et sur les AES en général ? Est-il capable d’identifier un AES ? Quel est son ressenti quand il est confronté à un AES ?

Toutes ces questions nous amènent à centrer notre étude sur l’hypothèse suivante : des étudiants ne déclarent pas des AES parce qu’ils en minimisent le risque et l’assimilent à une faute.

MATÉRIeL eT MÉThode z population étudiée

L’étude a été menée auprès d’étudiants en soins infirmiers de l’IFSI Pellegrin, Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Bordeaux. Elle est représentative de deux années de formation pour la promotion 2011/2014 et de trois années pour la promotion 2010/2013. L’objectif principal étant de formaliser le taux de sous-déclaration des AES dans ces promotions et d’en connaître les motifs.

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z outil d’enquête

L’investigation a été initiée à partir d’un questionnaire auto- administré. Ce questionnaire (annexe I) individuel et anonyme a été élaboré sur la base de celui proposé par Druet-Cabanac en 2003 (15).

Le questionnaire comporte 13 questions, dont 11 fermées, afin de faciliter le dépouillement et l’analyse statistique. Certaines, à choix multiples, font l’objet de consignes précises. Le questionnaire s’achève par quelques lignes réservées à un commentaire libre sur le sujet.

Afin d’évaluer la pertinence et la compréhension du questionnaire, l’outil initial a été testé auprès de cinq étudiants qui ont été exclus de l’enquête. Deux questions fermées ont évolué vers des questions semi-ouvertes (questions 3 et 5). Le questionnaire est réalisable en 20 minutes maximum, il n’est pas ressenti comme trop long. Les étudiants n’ayant pas subi d’AES sont invités à passer de la question 1 à la question 10.

Le questionnaire validé est constitué de trois parties : - La première partie est centrée sur le profil de l’étudiant (sexe,

âge, promotion).

- La deuxième partie concerne les étudiants ayant subi des AES, que ceux-ci aient été ou non déclarés afin de pouvoir comparer les réponses : nombre, situation dans le temps, type de services de soins, ressenti. Un intérêt particulier est porté aux étudiants n’ayant pas déclaré leur AES : motifs, conduite tenue face à l’AES.

- La troisième partie s’adresse à tous les étudiants et s’intéresse à l’état de leurs connaissances sur le sujet : reconnaissance d’un AES, procédure à suivre en cas d’AES (documents de référence et délai de déclaration) et responsabilité en cas d’AES donnant lieu à une contamination.

z Mode de passation

Le questionnaire a été diffusé par support papier en avril pour les étudiants de troisième année et en mai pour ceux de deuxième année. L’objectif étant d’interroger les étudiants des deux promotions après qu’ils aient réalisé un maximum de stages sur l’année de formation en cours.

La diffusion du questionnaire a fait l’objet d’une réflexion préalable avec des formateurs de l’équipe pédagogique. Un questionnaire élaboré par la directrice risquant d’être assimilé de prime abord à un contrôle, nous avons fait le choix de ne pas me faire intervenir directement.

Une communication de quelques minutes en amphithéâtre par un formateur de la promotion concernée a eu lieu avant la distribution du questionnaire. Les objectifs étant de susciter l’intérêt et d’inscrire les étudiants dans une dynamique qui peut entrer en résonnance avec leur propre travail de recherche. L’anonymat a été garanti ainsi qu’un

retour des résultats au cours du dernier trimestre 2013 pour ceux qui le souhaiteraient. Le questionnaire ayant été distribué, les étudiants pouvaient répondre sur un temps dédié, remettre directement le questionnaire dans une enveloppe prévue à cet effet ou dans une boîte aux lettres dans un délai d’une semaine.

z exploitation des résultats

Le traitement des résultats a été effectué à partir du logiciel Sphinx©. Ce logiciel permet d’une part, un tri à plat des résultats et d’autre part, l’analyse par tri croisé de certaines variables. Il a permis le traitement de données de 240 questionnaires sur 277 distribués. Quatre questionnaires n’ont pas pu être exploités. L’espace pour le commentaire libre a été peu renseigné sauf par les étudiants victimes d’AES.

z Limites de l’enquête

En termes de méthode, mon intention de départ était de m’appuyer sur une étude qui croiserait des données quantitatives à travers le questionnaire et des données qualitatives à l’aide d’entretiens.

Je me suis limitée au questionnaire à cause du temps imparti à l’étude mais aussi pour des raisons d’honnêteté et d’objectivité. En effet, n’ayant pas annoncé aux étudiants que j’étais l’étudiante concernée par l’étude, je ne pouvais plus les solliciter. D’autre part, je pense qu’interroger moi-même des étudiants dont j’ai la responsabilité constitue d’emblée un biais à l’objectivité, même sur des entretiens basés sur le volontariat. Les questions semi-ouvertes et le commentaire libre ont permis d’apporter quelques éclairages sur le vécu et les représentations de l’étudiant qui n’auraient sans doute pas été exprimés lors d’un entretien.

RÉSULTATS

Sur 277 questionnaires1 remis, 240 ont été rendus, dont 236 exploitables (soit 85 %).

z profil des étudiants en soins infirmiers

Les réponses des étudiants se répartissent ainsi : 82 % pour la promotion 2010/2013 et 88 % pour la promotion 2011/2014.

Le profil des étudiants (sexe, classe d’âge) est statistiquement comparable à celui des promotions sollicitées. Des tris croisés entre les données n’ont pas démontré de tendances spécifiques liées à la classe d’âge et au sexe.

1 Les effectifs étant de 135 étudiants pour la promotion 2010/2013 et 142 pour la promotion 2011/2014.

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Sous-déclaration des accidents d’exposition au sang : une situation préoccupante chez les étudiants en soins infirmiers

z Antécédents d’AeS

Entre 2010 et 2013, 43 étudiants (soit 18 %) ont été victimes d’un ou plusieurs AES déclarés ou pas.

Les 43 étudiants totalisent 50 AES. 26 non pas été déclarés.

Ce qui porte à 52 % le pourcentage d’AES non déclarés.

92 % des étudiants ayant déclarés leur(s) AES l’ont déclaré dans les 48 heures réglementaires.

2 étudiants cumulent 1 AES déclaré et 1 AES non déclaré.

z Contexte lié aux AeS non déclarés (22 étudiants concernés)

22 étudiants cumulent 26 AES non déclarés. Trois étudiants en totalisent sept. Les AES non déclarés ont respectivement été subis à 42 % lors de la première année de formation et 46 % au cours de la seconde année.

Des étudiants de la promotion 2010/2013 ont subi des AES non déclarés au cours de leur première année de formation (2010/11).

Profi l des étudiants

Étudiant IDE 2ème année Étudiant IDE 3ème année

Féminin

Masculin 14,41 %

85,59 %

70,76 % 29,24%

47,03 % 52,97 %

18/25 ans Plus de 25 ans

125 111

202 34

167 69

Nombre d’AES subis déclarés et non déclarés

Nombre % cit.

AES déclarés 24 48 %

AES non déclarés 26 52 %

Total 50 100 %

Nombre d’étudiants victimes d’AES

193 82%

43 18%

Oui

20 étudiants Non déclaration

d’AES

21 étudiants Déclaration d’AES

20 19

1 AES non déclaré

2 AES non déclarés

3 AES non déclarés 15

10 5 0

2 1

Nombre d’AES non déclarés à l’IFSI par l’étudiant

Année de votre formation concernée par un ou plusieurs AES déclaré(s)

1ère année 2ème année 3ème année 12

46 %

3

12 % 11

42 % Non

0 % 20 % 40 % 60 % 80 % 100 %

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Les services les plus touchés par les AES non déclarés sont les lieux de vie (42 % dont 27 % en EHPAD2 et 15 % en exercice infirmier libéral), ceux de médecine (27 %) et de chirurgie (15 %).

Ces derniers se répartissent sur le CHU (27 %), sur des CH (15 %) et des établissements privés (15 %).

Les trois « autres » AES non déclarés sont liés à l’utilisation de lancettes pour une glycémie digitale. Un étudiant cumule deux AES non déclarés liés à une piqûre suite à

2 Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes ou maison de retraite.

des prélèvements intraveineux.

z Les motifs de non-déclaration des AeS

Les étudiants pouvaient associer trois réponses au maximum.

Parmi les motifs de non-déclaration, les peurs des conséquences sur le bilan de stage et la formation totalisent 28 % des réponses. Par ailleurs 23 % des étudiants ont coché l’item : « d’après un professionnel le patient n’était pas à risque » et l’ont justifié par des commentaires. Parmi les raisons évoquées nous retrouvons : « on m’a dit que ce n’était pas grave » six fois, « ce n’était pas grave » trois fois, « patiente non porteuse d’infection virale » une fois, « peu de risque de transmission » une fois. Les « autres » motifs évoqués sont :

« stage éloigné » une fois, « le lieu de stage l’a fait » une fois,

« le professionnel ne voulait pas que je déclare » une fois, « je n’étais pas sûr que ce soit un AES » une fois. Par contre, l’item

« j’en ai trop souvent » n’a pas été coché.

Commentaire libre : « J’ai fait confiance au professionnel. »,

« AES à 19h10 fin de vacation à 19h30, ma référente de stage m’a donc dit on n’a pas le temps et puis cette patiente est saine donc tu n’as rien à craindre ! Étant donné que c’était mon premier stage je n’ai pas osé m’imposer par peur. »,

« C’était un bébé de six mois donc apparemment pas de risque selon les professionnels. », « Je suis venue à l’IFSI à la fin des 48 heures et vu l’accueil que l’on m’a fait en me disant de me dépêcher, vite vite à faire tous les papiers bah… non merci. », « Survenue de l’AES vers 17h30 après Comparaison nombre AES déclaré et AES non déclaré par promotion

Promotion 2010/2013 Promotion 2011/2014

Nb déclaré % cit. Nb non

déclaré % cit. Nb déclaré % cit. Nb non

déclaré % cit.

1ère année 0 0 % 7 50 % 3 27 % 5 42 %

2ème année 8 80 % 4 29 % 8 73 % 7 58 %

3ème année 2 20 % 3 21 % / / / /

Total 10 100 % 14 100 % 11 100 % 12 100 %

Typologie des AES non déclarés % Nbre Piqûre suite à une SC à insuline 12 45

Projection 5 19

Piqûre suite à une IV 4 15

Autres 3 11

Non réponses 2 7

Piqûre suite à une SC anticoagulant 1 3

Piqûre suite à une IM 0 0

Coupure 0 0

Total 26 100 %

Discipline du lieu de stage lors de l’AES non déclaré

Lieu de Vie 11

42 % 27 %7

15 %4 8 %2

4 %1 4 %1

0 2 4 6 8 10 12

Médecine Chirurgie Non réponses SSR Urgence / Réa

12 10 8 6 4 2

0 Je ne savais pas comment faire 2 %1

5 %2 7 %3

9 %4 4

9 % 12 %5

14 %6 19 %8

23 %10

Les démanches semblent trop compliquées

N’ayant pas respecté les précautions standards, je n’ai pas osé le dire

Le manque de temps

Peur des conséquences sur mon bilan de stage

Honte de la

déclarer Autres Peur des conséquences

sur ma formation

D’après un professionnel

le patient n’était pas à

risque

Motifs de non-déclaration des AES

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Sous-déclaration des accidents d’exposition au sang : une situation préoccupante chez les étudiants en soins infirmiers

9H30 de présence dans la structure. », « La prise en charge des AES surtout pour les étudiants n’est pas évidente car même les services ne savent pas vraiment ce qu’il faut faire, si on doit aller à l’IFSI… ».

z précautions mises en œuvre lors d’AeS non déclarés

Sur les dix étudiants n’ayant pas respecté les précautions standard, un seul a omis de signaler l’AES à son tuteur de stage.

Commentaire libre en lien : « Il n’y avait pas de gants à ma taille (S) dans la structure. ».

Les étudiants qui n’ont pas signalé leur AES à leur tuteur ont cité les motifs de non-déclaration : « peur des conséquences sur ma formation » sept fois, « peur pour mon bilan de stage » deux fois et « ce n’était pas grave » quatre fois.

Suite à l’AES, 18 % d’étudiants (4) n’ont pas réalisé les premiers soins. Parmi eux, 2 l’avaient signalé à leur tuteur. Sur 68 % des étudiants ayant signalé l’AES à leur tuteur de stage, 41 % n’ont pas bénéficié de recherche concernant le statut sérologique du patient source et 82 % n’ont pas consulté le service de santé au travail.

55 % des étudiants ont vérifié, à titre personnel leur sérologie VIH et à 45 % leur sérologie VHB et VHC.

Le commentaire libre en lien : « Personnellement j’ai ressenti une certaine culpabilité/honte d’avoir eu cet AES et j’ai surtout été très en colère contre moi de n’avoir pas osé m’imposer auprès de ma référente de stage pour le déclarer car au final j’ai fait moi-même les démarches auprès de mon médecin traitant afin de vérifier si je n’avais pas été contaminée. Malgré le discours de ma référente, j’ai éprouvé le besoin de me rassurer avec un bilan sérologique à trois et six mois après l’accident. »

z État des connaissances (partie s’adressant à tous les étudiants questionnés)

Les étudiants reconnaissent de 91 à 95 % une situation d’AES sauf pour un item, 53 % de bonne réponse pour une « égratignure jugée comme très superficielle (ça n’a pas saigné) ». L’examen précis des réponses des étudiants ayant omis de déclarer leur(s) AES ne démontre pas de lien statistique entre les connaissances et le fait de ne pas déclarer un AES.

Oui Non Non réponse 10

38 %

1

4 % 15

58 % Respect des précautions standards

Oui Non 7

32 %

Signalement de l’AES au tuteur de stage

15 68 %

Consultation au service de santé au travail

Nb % cit.

Oui 4 18 %

Non 18 82 %

Non réponses 0 0 %

Total 22 100 %

Recherche sur le statut sérologique du patient source

Nb % cit.

Oui 12 55 %

Non 9 41 %

Non réponses 1 4 %

100 % 100 % 100 %

Vérification des sérologies VIH, VHB et VHC à titre personnel

VHB VHC VIH

Nb % cit. Nb % cit. Nb % cit.

Oui 10 45 % 10 45 % 12 55 %

Non 12 55 % 12 55 % 10 45 %

Non réponses 0 0 % 0 0 % 0 0 %

Total 22 100 % 22 100 % 22 100 %

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Les étudiants (sauf cinq) n’ayant pas déclaré leurs AES avaient connaissance de la nécessité de déclarer l’AES dans les 48 heures. A part six étudiants, chaque jour de stage, ils apportent leur portfolio dans lequel se trouve la conduite à tenir en cas d’AES.

Commentaire libre en lien : « Le jour de mon AES, je n’avais pas mon portfolio sur le lieu de stage. Mais depuis cet accident, je l’emmène toujours. Donc mon AES a changé mon comportement. »

z vécu et ressenti de l’étudiant face à un AeS déclaré ou non déclaré

Si l’AES est vécu majoritairement comme un accident (86 % et 78 %) et une maladresse (82 % et 74 %), la notion de faute est soulignée à 55 % par les étudiants n’ayant pas déclaré leur AES.

Connaissez-vous les répercussions possibles d’une non- déclaration d’AES entraînant une contamination, sur les

modalités de la prise en charge de votre affection ?

Nb % cit.

Oui 161 68 %

Non 75 32 %

Total 236 100 %

Connaissez-vous les répercussions possibles d’une non-déclaration d’AES entraînant une contamination,

sur votre activité ?

Nb % cit.

Oui 175 74 %

Non 61 26 %

Total 236 100 %

Connaissez-vous les répercussions possibles d’une non-déclaration d’AES entraînant une contamination

d’un patient, en terme de responsabilité ?

Nb % cit.

Oui 126 53 %

Non 110 47 %

Total 236 100 %

Saviez-vous que la déclaration d’AES auprès de l’IFSI doit avoir lieu dans les 48 heures après l’AES ?

Nb % cit.

Oui 193 82 %

Non 42 18 %

Non réponses 1 0 %

Total 236 100 %

La procédure à suivre en cas d’AES se trouve-t-elle dans votre portfolio ?

Nb % cit.

Oui 189 81 %

Non 36 15 %

Je pense 3 1 %

Je ne sais pas 7 3 %

Non réponses 1 0 %

Total 236 100 %

Apportez-vous le portfolio chaque jour de stage ?

Nb % cit.

Oui 135 57 %

Non 29 12 %

Pas toujours 69 30 %

Non réponses 3 1 %

Total 236 100 %

0%

27 % 57 %

14 % 9 %

55 % 30 % 23 % 4 %

74 % 82 % 78 %

86 %

20% 40% 60% 80% 100%

Comme une Maladresse

Ressenti des étudiants victimes d’AES

Comme un Accident Comme un Risque inévitable Comme une Faute Comme une Injustice

Comme une Malchance

Ressenti de l’étudiant victime d’AES déclaré

Ressenti de l’étudiant victime d’AES non déclaré

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Sous-déclaration des accidents d’exposition au sang : une situation préoccupante chez les étudiants en soins infirmiers

dISCUSSIon

z Surexposition des étudiants infirmiers aux AeS

Cette étude montre que sur 236 étudiants en soins infirmiers (deux promotions représentatives), 18 % (43 étudiants) ont des antécédents d’AES.

C’est lors de la deuxième année de formation que les étudiants cumulent le plus d’AES à hauteur de 64 % contre 36 % en première année. Le risque d’AES est très lié au type de geste pratiqué. En première année, les étudiants sont moins confrontés aux AES les plus courants (piqûres) parce qu’ils sont peu affectés dans des services « techniques ». Et si ce n’est pas le cas, le modèle de formation qui prévaut le plus souvent est celui de l’apprentissage des soins d’hygiène avant les soins dits techniques, contrairement aux préconisations du programme de formation.

En troisième année, le taux de 12 % n’intègre que la promotion 2010/2013, aussi le résultat n’est-il pas représentatif. En effet, l’acquisition progressive d’une certaine technicité associée au respect des précautions standards, la multiplication des expériences de stage ne permettent pas de présager d’une diminution éventuelle du nombre d’AES en fonction de l’année d’étude. Nous constatons d’autre part que la survenue d’accident atteint plus souvent les professionnels les moins expérimentés (17) avec « un lien statistique entre la « jeunesse » de fonction (< à 2 ans) et le risque de survenue d’un AES d’une part et l’existence d’antécédent d’AES » (18). Les étudiants en soins infirmiers sont donc une population particulièrement exposée. Le risque persiste dans leur prise de fonction d’où l’importance de la déclaration des AES dès la formation initiale, elle « permet en effet de recenser les accidents, d’identifier leurs circonstances de survenue et, par conséquent, de définir les actions destinées à les prévenir » (19).

z Sous-déclaration des AeS confirmée, préoccupante

Les 18 % d’étudiants victimes d’AES en totalisent 50. 52 % (25) de ces AES non pas été déclarés en accident du travail sur l’Institut. Nous pourrions nous attendre à ce que les infirmiers qui sont les plus sensibilisés au problème des AES (18) les déclarent le plus. Or une enquête réalisée en 2007 (20) démontre que sur une année d’exercice, 58 % des infirmières n’ont pas déclaré l’AES subi. D’autres auteurs (10, 21) ont le même avis. Ils précisent que plus on subit d’AES, moins on les déclare : trois étudiants cumulent sept AES non déclarés dont l’un déclare trois AES à lui seul.

Au même titre que pour les professionnels, l’hypothèse d’une sous-déclaration des AES chez les étudiants en soins infirmiers est confirmée.

Néanmoins, les deux étudiants n’ayant pas déclaré un AES en première année de formation (EHPAD. IDE libéral) ont fait les démarches nécessaires en deuxième et troisième année pour un second AES ayant eu lieu sur le CHU. Si des services de médecine (27 %) et de chirurgie (15 %) sur le CHU, en CH et en établissements privés sont concernés par des sous-déclarations d’AES par les étudiants, les services les plus impliqués dans la non-déclaration sont les lieux de vie (42 %) dont 27 % en EHPAD et 15 % en exercice infirmier libéral. C’est le CHU qui déclare le plus d’AES (71 %) contre 0 % pour les établissements privés. A la décharge de ces derniers, l’offre de stage dans les établissements privés est peu importante comparée à celle du CHU.

Les AES non déclarés sont liés à des injections sous-cutanées (48 %), à des projections (19 %) et à des injections ou prélèvements intraveineux (15 %). Il n’y a pas de distinction sur la typologie des AES entre les étudiants qui ont déclaré leur AES et les autres. Les étudiants s’inscrivent dans les statistiques nationales : « les accidents percutanés représentent plus des

¾ des AES » (17). Les expositions muco-cutanées (projections dans les yeux ou la bouche) semblent banalisées avec une non- déclaration à hauteur de 82, 9 % (20). Sur la période étudiée, l’IFSI a répertorié une seule déclaration de ce type contre cinq non déclarées. Ce point mérite d’être retenu.

z non-déclaration en accident du travail d’AeS à haut risque

38 % des étudiants qui n’ont pas déclaré leur AES n’ont pas respecté les précautions standard. 18 % d’étudiants n’ont pas réalisé les premiers soins dont deux qui pourtant l’avaient signalé à leur tuteur de stage. Sur 68 % des étudiants ayant signalé l’AES à leur tuteur de stage, 41 % n’ont pas bénéficié de recherche concernant le statut sérologique du patient source et 82 % n’ont pas consulté le service de santé au travail dont deux étudiants victimes d’un AES lié à une injection intraveineuse, l’un n’ayant pas respecté les précautions standard. Pourtant

« ce type d’AES par piqûre avec des aiguilles creuses majore le risque de transmission virale (VIH, VHC et VHB) … en particulier si l’étudiant ne porte pas de gants. En effet, le latex du gant obstrue la lumière de l’aiguille, diminuant ainsi la quantité de sang inoculée lors de l’AES et donc sa charge virale potentielle.

z Motifs de non-déclaration des AeS

L’ensemble des étudiants (soit 236) ont été questionnés sur la reconnaissance d’une situation d’AES, la procédure pratique à suivre et les répercussions possibles en cas d’AES. Dans 91 à 95 % des cas proposés, les étudiants reconnaissent une situation d’AES ; l’item « égratignure jugée comme très superficielle (ça n’a pas saigné) » ne rencontre que 53 % de bonnes réponses. L’examen précis des réponses des étudiants ayant omis de déclarer leur(s) AES ne démontre pas de lien statistique entre les connaissances et le fait de ne pas déclarer un AES. D’une part, il est connu qu’il n’y a

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pas de lien direct entre les connaissances, les attitudes et le comportement face au risque infectieux (22). D’autre part, cette évaluation a ses limites, les éléments n’ayant pas été interrogés de manière approfondie. Toutefois pour les questions se rapportant aux répercussions possibles d’une non-déclaration d’AES entraînant une contamination, il apparaît un besoin de renforcer les connaissances.

Les commentaires faisant référence à l’éloignement du stage, ce qui est une réalité notamment pour des EHPAD (jusqu’à 98 kilomètres de l’institut), aux horaires de stage contraignants, peuvent expliquer « le manque de temps » évoqué dans 16 % des cas. Cet argument est mis en avant dans des travaux (21).

Assimilation de l’AES à une maladresse, à une faute

L’hypothèse que les étudiants ne déclarent pas leur AES parce qu’ils l’assimilent à une faute à 55 % est vérifiée pour la majorité. Il importe de préciser qu’il est vécu aussi comme une honte par 11 %. Ainsi, sept étudiants n’ont pas signalé l’AES à leur tuteur de stage. La faute renvoie à une connaissance que l’on est supposé avoir et à un devoir. Une supervision déstabilisante, la difficulté de se positionner en tant que stagiaire, la crainte de perdre la face ou l’impératif de vouloir démontrer une habileté particulière est une source majeure de stress pour l’étudiant qui pourrait l’inciter à cacher des faits. Ainsi, il arrive que « la recherche des lieux de stage pose parfois problème : nombre de stages insuffisants, personnels surchargés et peu formés à l’encadrement, inquiétude quant à la responsabilité touchant à l’évaluation des stagiaires… » (23). Le tutorat est une activité qui s’ajoute à la charge de travail (22). Elle nécessite le développement de compétences pédagogiques et relationnelles… savoir se remettre en question, sécuriser l’étudiant et l’encourager lors de moments de doutes. J. Houssaye (24) explique que « le langage moralisateur des élèves face à l’échec et au regard de leur situations : « nous ne sommes pas capables… on n’a pas voulu, c’est de notre faute. » renvoie à toute une éducation centrée sur « la personne » et son développement

… Ne pas « réussir » engendre une culpabilité que l’étudiant s’attribue ».

Banalisation du risque, une stratégie défensive

Des étudiants banalisent le risque de l’AES : « c’est un accident », « ce n’était pas grave », « la patiente est non porteuse d’infection virale », « il y a peu de risque de transmission ». Pour D. Le Breton (25), la banalisation du risque se situe dans un caractère souvent inconscient : « Pour l’individu, la perception du risque relève d’un imaginaire, non pas d’un aveuglement ou d’une prétendue irrationalité, mais d’une représentation personnelle ». Toutefois, cette perception n’est heureusement pas majoritaire, 55 % des étudiants ont tout de même vérifié, à titre personnel leur sérologie VIH et à 45 % leur sérologie VHB et VHC.

Banalisation du risque des AES par les soignants

22 % des étudiants invoquent la banalisation du risque de

l’AES par les professionnels : « d’après un professionnel, le patient n’était pas à risque », « on m’a dit que ce n’était pas grave », « J’ai fait confiance au professionnel », « AES à 19h10 fin de vacation à 19h30, ma référente de stage m’a donc dit on n’a pas le temps et puis cette patiente est saine donc tu n’as rien à craindre ! Étant donné que c’était mon premier stage je n’ai pas osé m’imposer par peur », « C’était un bébé de six mois donc apparemment pas de risque selon les professionnels ».

Le professionnel qui encadre l’étudiant intervient à partir de ses propres références et représentations. S’il existe une prise de conscience de la nécessité de déclarer les AES, ceci n’est pourtant pas le reflet de toutes les pratiques. Des auteurs (15, 20) ont mis en évidence que les soignants qui ne déclarent pas leur AES tendent à le banaliser et à déresponsabiliser la victime. Le sentiment d’absence de gravité, le bas niveau de risque compte tenu du faible taux de séroconversion VIH est recensé (21). Ces soignants, au même titre que les étudiants qui ont privilégié le contrôle de leur statut VIH, occultent le risque de transmission possible d’agents inconnus à ce jour et ceux du VHC. 65 séroconversions professionnelles VHC sont dénombrées chez le personnel de santé au 31 décembre 2009 (26) et les professionnels les plus touchés sont les infirmiers.

Pour Amiel (16), « La perception du risque apparaît comme le résultat d’une appréhension et d’un jugement subjectifs des situations auxquelles sont confrontés les professionnels de santé ». Les étudiants qui rencontrent ces infirmiers « se heurtent à une idéologie défensive du métier, de sujets confrontés à un danger réel et qui le dénient. » (15). En stage, l’avis et le regard du tuteur de stage sont particulièrement importants pour les étudiants : « Le tuteur est assimilé à un modèle auquel l’étudiant se compare et se conforme. » (27).

Peur des conséquences sur la formation

31 % des étudiants n’ayant pas déclaré leur(s) AES déclarent avoir à 22 % « peur des conséquences sur leur formation » et 9 %

« peur des conséquences sur leur bilan de stage. Difficile pour l’étudiant de mobiliser des ressources pertinentes (cognitives, affectives et contextuelles) (28) s’il vit l’AES comme une faute :

« Les étudiants rapportent des répercussions importantes de l’erreur commise sur la suite du stage : limitation des actes permis, contrôle accru des connaissances... voire retombées sur l’appréciation de stage. Ils mentionnent la « pression » qu’ils ont ressentie après s’être trompés… » (29) ou, s’il doit apprendre à jongler entre les pratiques réelles de certains soignants et celles préconisées. « Le fait que le stage soit évalué prive l’étudiant de sa liberté de parole. Il a l’impression de chercher à adopter le comportement qui « plaira » (30). L’étudiant est pris dans un double lien : son tuteur de stage tout comme son formateur référent de suivi pédagogique cumule des fonctions. Il forme et évalue… Le solliciter c’est prendre le risque d’être évalué voire sanctionné. Le commentaire de cette étudiante illustre bien la problématique : « Personnellement, j’ai ressenti une certaine culpabilité et honte d’avoir eu cet AES et j’ai surtout été très en colère contre moi de n’avoir pas osé m’imposer auprès de ma référente de stage pour le déclarer car au final j’ai fait moi-

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Sous-déclaration des accidents d’exposition au sang : une situation préoccupante chez les étudiants en soins infirmiers

même les démarches auprès de mon médecin traitant afin de vérifier si je n’avais pas été contaminée. Malgré le discours de ma référente, j’ai éprouvé le besoin de me rassurer avec un bilan sérologique à trois et six mois après l’accident. ».

Ces soignants qui n’incitent pas les étudiants à déclarer leur AES, oublient qu’ils engagent leur responsabilité professionnelle dans l’encadrement des stagiaires. Selon le Code de la santé publique (31), ils sont tenus de respecter et faire respecter les bonnes pratiques et d’autre part, d’appliquer l’organisation définie pour répondre aux accidents du travail.

ConCLUSIon

Cette étude montre que des étudiants en soins infirmiers ne déclarent pas des AES en accident du travail. L’hypothèse d’une sous-déclaration est vérifiée.

La situation est d’autant plus préoccupante que ces étudiants constituent un groupe surexposé aux AES dans la mesure où leur formation les emmène à se confronter à l’apprentissage de gestes techniques en stage. D’autre part, le non respect systématique des précautions standard dans certains cas majore le risque de contamination.

Les raisons qui contribuent à la sous-déclaration des AES relèvent d’une multiplicité de facteurs.

Parmi ceux-ci, nous pouvons relever ceux propres aux représentations internes de l’étudiant. Sa perception de l’AES se fondant majoritairement sur un mode autocritique (faute, maladresse), l’étudiant banalise le risque et parfois cache les faits. Des éléments d’origines extrinsèques, sont aussi à prendre en considération. Lorsqu’en stage, l’encadrement est lui-même dans le déni du risque réel de l’AES, il est parfois difficile, pour l’étudiant d’appliquer les précautions standard et de faire les démarches de déclarations.

D’autre part, une attention particulière doit être requise pour ce qui concerne les facteurs psychologiques qui relèvent de la peur des conséquences et en particulier, la peur de la sanction.

L’identification de ces éléments va permettre d’initier une réflexion sur le sujet dans un objectif d’amélioration.

L’intérêt d’une déclaration systématique est d’autant plus important que le risque d’AES est maximum pour les étudiants infirmiers, qu’un étudiant ayant des antécédents d’AES a la probabilité d’en réitérer et qu’il est clairement établi que ce risque persiste dans les deux premières années qui suivent la prise de fonction. Une telle démarche, entreprise lors de la formation initiale, pourrait ainsi s’inscrire dans la durée et de manière avantageuse tout au long de l’exercice professionnel.

ConfLITS d’InTÉRêTS

L’auteure ne déclare aucun conflit d’intérêts.

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Sous-déclaration des accidents d’exposition au sang : une situation préoccupante chez les étudiants en soins infirmiers

ANNExE : Questionnaire

ENQUÊTE SUR LES ACCIDENTS EXPOSANT AU SANG (AES)

Vous êtes : Étudiant IDE en 2ème année Étudiant IDE en 3ème année Sexe : M F Age : 18/25 ans Plus de 25 ans

1- Avez-vous déjà été victime d’un ou de plusieurs accident(s) exposant au sang ? Oui Non Si non, vous pouvez passer à la question 10.

2- Avez-vous déjà déclaré officiellement3 un ou plusieurs AES à l’IFSI4 ? Oui Non Si non, passez à la question 4.

Si oui, pouvez-vous en préciser le nombre, les situer dans le temps et le lieu (type de structure et service).

Votre réponse page suivante selon l’exemple ci-dessous

Exemple : 2 AES en 1ère année, l’un en CH en Médecine et le second en Ehpad, 0 les autres années ANNÉE DE

FORMATION 1ère année 2ème année 3ème année

Nombre d’AES

(cochez) 0 1 2 3 ou + 0 1 2 3 ou + 0 1 2 3 ou +

Établissements (cochez) :

CH5 Précisez la

discipline* Médecine

CHU6 Précisez la

discipline*

Ets Privé santé7 Précisez la

discipline*

IDE Libéral

EHPAD 8

Autres Précisez la

discipline*

* Disciplines : - Médecine - Santé Mentale - Urgences/Réa - Chirurgie - SSR - Lieu de vie

3 C’est-à-dire en accident du travail

4 IFSI : Institut de Formation en Soins Infirmiers

5 CH : Centre Hospitalier

6 CHU : Centre Hospitalier Universitaire

7 Clinique, Fondation, Maison de santé, …

8 ou Maison de retraite

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(15)

Votre réponse :

3 - La déclaration officielle auprès de l’IFSI doit se faire dans les 48 heures qui suivent l’AES.

Avez-vous systématiquement respecté ce délai ? Oui Non Si non, pourquoi ? Cochez 3 réponses au maximum :

IFSI trop éloigné du lieu de stage

A cause de l’incompatibilité de mes horaires de stage et des heures d’ouvertures de l’IFSI Je ne voulais pas déclarer l’AES mais j’ai changé d’avis

Je ne voulais pas déclarer l’AES mais on m’a conseillé de le faire. Qui ? (précisez) J’avais oublié le délai maxi pour déclarer l’AES

J’avais oublié cette formalité mais on me l’a rappelée. Qui ? (précisez) Le respect des 48 heures a peu d’importance

Autre… Précisez :……….

* Disciplines : - Médecine - Santé Mentale - Urgences/Réa - Chirurgie - SSR - Lieu de vie ANNÉE DE

FORMATION 1ère année 2ème année 3ème année

Nombre d’AES

(cochez) 0 1 2 3 ou + 0 1 2 3 ou + 0 1 2 3 ou +

Établissements (cochez) :

CH3 Précisez la

discipline*

CHU4 Précisez la

discipline*

Ets Privé santé5

IDE Libéral EHPAD6 Autres Précisez la

discipline*

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Sous-déclaration des accidents d’exposition au sang : une situation préoccupante chez les étudiants en soins infirmiers

4 - Avez-vous été victime d’AES que vous n’avez pas déclaré(s) en accident du travail à l’IFSI ? Oui Non Si non, vous pouvez passer à la question 9

Si oui, pouvez-vous en préciser le nombre, les situer dans le temps et le lieu (type de structure et service)

5 - Quel type d’AES n’avez-vous pas déclaré ? Précisez leur nombre.

*Autres précisez :

6 - Aviez-vous respecté les précautions standards (port des gants, conteneur, …) ? Oui Non Ne sait plus ANNÉE DE

FORMATION 1ère année 2ème année 3ème année

Nombre d’AES

(cochez) 0 1 2 3 ou + 0 1 2 3 ou + 0 1 2 3 ou +

Établissements (cochez) :

CH3 Précisez la

discipline*

CHU4 Précisez la

discipline*

Ets Privé santé5

IDE Libéral EHPAD6 Autres Précisez la

discipline*

* Disciplines : - Médecine - Santé Mentale - Urgences/Réa - Chirurgie - SSR - Lieu de vie

AES Nombre (entourez)

Coupure 1 2 3 4 5 ou +

Projection 1 2 3 4 5 ou +

Piqûre suite à une SC pour insuline 1 2 3 4 5 ou + Piqûre suite à une SC pour

anticoagulant 1 2 3 4 5 ou +

Piqûre suite à une IM 1 2 3 4 5 ou + Piqûre suite à une IV 1 2 3 4 5 ou +

Autres * 1 2 3 4 5 ou +

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7 - Si vous avez été victime d’AES que vous n’avez pas officiellement déclaré à l’IFSI, pouvez-vous citer les raisons de non- déclaration(s) ? Cochez 3 réponses au maximum

Le manque de temps Honte de le déclarer J’en ai trop souvent

Je ne savais pas comment faire

Je n’avais pas respecté les précautions standards (port de gants, conteneur à proximité…), aussi je n’ai pas osé le dire D’après un professionnel, le patient n’était pas à risque

Je trouve que les démarches sont trop compliquées J’ai eu peur des conséquences sur mon bilan de stage J’ai eu peur des conséquences sur ma formation Autres. Précisez

7bis - Vos commentaires sur les raisons de non-déclaration :

8 - Si vous avez été victime d’un AES sans le déclarer officiellement à l’IFSI, qu’avez-vous fait ?

- Réalisation des premiers soins Oui Non

- Signalement systématique de l’AES subi(s) à votre tuteur9 Oui Non - Recherche du statut sérologique du patient source Oui Non - Consultation auprès de la médecine du travail de l’établissement Oui Non - Vérification à titre personnel de vos sérologies : VIH Oui Non

VHB Oui Non

VHC Oui Non

9 - Si vous avez été victime d’un AES déclaré ou non, vous le ressentez comme :

Oui Non

Une malchance Une injustice Une faute

Un risque inévitable

Un accident tout simplement Une maladresse

9 Tuteur, professionnel de proximité ou cadre de santé

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Sous-déclaration des accidents d’exposition au sang : une situation préoccupante chez les étudiants en soins infirmiers

Pour tous (victime d’AES ou non)

10 - Connaissez-vous les répercussions possibles d’une non-déclaration en accident du travail d’un AES entraînant ultérieurement une contamination (VIH, VHC ou autre) :

- sur les modalités de la prise en charge de votre affection (en Accident du travail ou Maladie professionnelle) Oui Non

- sur votre activité (prévention du risque de contamination des patients) Oui Non

- en terme de responsabilité (en cas de contamination de patients) Oui Non

11 - La déclaration de l’AES à l’IFSI doit avoir lieu dans les 48 heures. Le saviez-vous avant la réalisation de ce questionnaire ? Oui Non

12 - La procédure à suivre en cas d’AES se trouve-telle dans votre portfolio ? Je ne sais pas Oui Non Je pense

13 - Apportez-vous votre portfolio, chaque jour de stage ? Pas toujours Oui Non

Commentaires libres sur le sujet :

Merci d’avoir répondu à toutes les questions

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