OSCILLATEUR LINÉAIRE 1) Définition.
Un oscillateur linéaire est un point matériel astreint à se déplacer sur une droite fixe dans (R) galiléen et soumis à une force attractive vers un point fixe O, d'intensité proportionnelle à la distance entre O et le point matériel.
f = −kOM, k0, f= −k x. f
à t=0: OM=x0i ; dOM
dt =v0i .
L'oscillateur n'est pas amorti si f est la seule force appliquée.
Il est amorti s'il est soumis à une force de frottement f ', par exemple un frottement fluide f '= −hv , h0 est le coefficient de frottement: f '=−hx.˙
Moment cinétique en O: LO= OM∧mv= 0 ; dLO
dt = MOf MO f ' = 0 .
Énergie: on peut considérer la force f comme une force intérieure au système (O,M) dérivant alors d'une énergie potentielle Ep telle quef =grad Ep ; f = −k x= −d Ep
dx ⇒ Ep=1
2k x2constante.
En choisissant Ep=0 quand x=0 : Ep=1 2k x2.
Entre les abscisses x1et x2, l 'énergie potentielle varie de∆Ep=1
2x22−x12 = −Wf. Energie mécanique totale : E=EcEp ; E= 1
2mx˙21 2k x2. ∆E=Wf ' = −
∫
tt12hv⋅vdt= −∫
tt12h v2dt0.L'énergie totale diminue constamment, sauf si l'oscillateur n'est pas amorti (h = 0).
2) Oscillateur non amorti : régime libre. f =ma ⇒ −k x=mx ou¨ x¨ ω0
2x=0 d 'où x=A cosω0tϕ et x˙ =−Aω0sinω0tϕ.
x0=Acosϕ
v0= −Aω0sinϕ
]
⇒ A=
x02ωv0202 ; tanϕ= −ωv00x0.E=1
2k x21
2mx˙2= 1
2k A2cos2ω0tϕ1
2m A2ω02sin2ω0tϕ = 1
2k A2=1
2m A2ω02. 3) Oscillateur amorti: régime libre.
ff '=ma ; x¨ = −k m−h
mx ; on pose : k˙
m=ω02 et h
m =2λ=ω0
Q . D 'où x2¨ λx˙ ω0
2x=0 ou x¨ ω0
Q x˙ ω0 2x=0.
Equation caractéristique : r22λrω0
2=0 ; ∆'=λ2−ω0 2. a .∆'0, λω0: amortissement élevé , régime apériodique.
Les deux racines sont réelles négatives: r1= −λω ; r2−λ−ω avec ω=
∆'=
λ2−ω02.x= A eωtB e−ωte−λt avec x0 =x0=AB et x˙0 =v0= −λωA−λωB= −λx0ωA−B.
AB=x0 A−B= v0λx0
ω
]
⇒ A=12
x0v0ωλx0
; B= 12
x0−v0ωλx0
.x=e−λt
x0eωte2 −ωtv0ωλx0eωt−e−ωt
2
=e−λt
x0chωtv0λω x0shωt
.b .∆'=0, λ=ω0: régime critique.
Une racine double réelle négative: r=−λ= −ω0 ; x= A tBe−λt. O M
x' x
c .∆'0, λω0: amortissement faible, régime pseudo−périodique.
Les deux racines sont complexes conjuguées: r1=−λjω ; r2−λ−jω avec ω=
ω0 2−λ2. x= AejωtBe−jωte−λt avec A= 12
x0v0λjωx0
; B=12
x0−v0λjωx0
.x=e−λt
x0ejωte2j−jωtv0ωλx0ejωt−e−jωt
2j
=e−λt
x0cosωtv0ωλx0sinωt
.Pseudo−période : T=2π
ω = 2π
ω02−λ2= T0
1−
ωλ202
2 T0.Décrément logarithmiqueδ: xtT
xt =e−λt=e−δ ; δ=λT= 2π λ
ω0 2−λ2. d . Exemple: x0=0 et v00.Régime apériodique : A= v0
2ω =−B ; x= v0
2ω
er1t−er2t
. x˙ =A
r1er1t−r2er2t
; x˙ =0 ⇒ t= r 11−r2ln
rr12
=tm.x¨ =A
r12er1t−r22er2t
; x¨ =0 ⇒ t= r 11−r2ln
rr12
2=2tm.x=A
r13er1t−r23er2t
; x=0 ⇒ t =r 11−r2ln
rr12
3=3tm.Régime critique :
A=v0 ; B=0 ; x=v0t e−λt.
x˙ =v01−λte−λt ; x˙ =0 ⇒ t= 1 λ. x¨ = −λv02−λte−λt ; x¨ =0 ⇒ t= 2
λ. x=λ2v03−λte−λt ; x=0 ⇒ t= 3
λ. Régime pseudo−périodique :
A= v0
2 jω= −B. v0
ω e−λt x=A
e−λjωt−e−λjωt
= v0ω e−λtsinωt.
x=0 : sinωt=0 t=nT 2. x= ±v0
ωe−λt sinωt= ±1 t=T 4nT
2 . v= ˙x=v0
ω e−λtωcosωt−λsinωt v0ω0
ω e−λt v=v0e−λt
cosωt−ωλsinωt
v=v0ω0
ω e−λtcosωtϕ avec tanϕ= λ ω.
tm
0 t
v0
xm x(t)
v(t)
1 λ
0 t
v0 v0
v0 e2 λe
tm t
0 x
T
0 T t
v v0
tm
4) Oscillateur amorti : régime sinusoïdal forcé.
L'oscillateur est soumis à une force excitatrice f ''= f0cosωt ⇒ f = f 'f ''=ma . D' où x2λxω02x=f0
mcosωt dont la solution s 'écrit xt =x1tx2t.
x1t est la solution générale de l'équation sans second membre et correspond au régime libre déjà étudié.
Pour λ t≫1, e−λt≈0 donc x1t ≈0.
x2t est une solution particulière de l'équation complète de la forme a cosωtϕ.
Pour λ t≫1 et en régime sinusoïdal permanent, la réponse x(t) a même pulsation que la force excitatrice (oscillations forcées).
Pour déterminer a et ϕ on peut utiliser les grandeurs complexes associées à x et f '':
f ''=f0ejωt et xt =a ejωtϕ=X ejωt ; a=∣X∣ et ϕ=argX.
L'équation différentielle devient: −ω2X2 jλ ωXω02X= f0
m d' où X=f0 m
1
ω02−ω22 jλ ω. a=∣X∣= f0
m
1
ω02−ω224λ2ω2 ; ϕ=argω02−ω2−2jλω.
a . Etude de l ' amplitude de la réponse. a0 = f0
mω02=f0
k ; aω0 = f0
2λmω0 =Qa0 ; a ∞ =0.
da
dω= −f0
m2ω ω2−ω022λ2
[
ω02−ω2
24λ2ω2]
32.
Cette dérivée s'annule pour ω=0 et pour la pulsation Qf0 k
de résonance d ' amplitudeωr telle queωr2=ω02−2λ2. λ ω0
2ωr n 'existe que si ω022λ2 soit λ ω0
2 ou Q1
2.f0
k λ= ω0
2Amplitude à la résonance=ar=f0 m
1
ω04−ωr4= a0ω02
ω04−ωr4. λ ω0
2Si λ augmente ,ωr et ar diminuent et si λ0,ωr ω0 et artend∞ (rupture de la liaison élastique entre les points M et O).
Bande passante: elle est définie par les deux pulsations ω1 et ω2 telles que ar=a
2 .Ces deux pulsations n'existent que si ar
2a0soit λ1
2ω0
2−
2=0,383ω0.Dans ce cas, ω1et ω2sont solutions de ω4−2ωr2ω22ω4r−ω04=0 ⇒
[
ωω1222==ωωr2r2−
ωω0404−ω−ωr4r4On remarque que ωr est la moyenne quadratique deω1et ω2 : ωr2=1 2
ω12ω22
.Si la résonance est très aigüe, λ≪ω0,ωr4=ω04
1−2ωλ022
2≈ω04
1−4ωλ022
.ω04−ωr4≈4λ2ω02 ; ω12≈ω02−2λ2−2λ ω0≈ω02−2λ ω0 ⇒ ω1≈ω0−λ et de mêmeω2≈ω0λ. ∆ ω=ω2−ω1≈2λ. L'acuité de la résonance est caractérisée par ω0
∆ ω≈ ω 2λ =Q.
ω ar
0 a
ωr ω 0
b . Etude de la phase de la réponse. ϕ=argX =argω02−ω2−2 jλ ω. ϕ0 =0 ; ϕω0 =−π
2 ; ϕ∞ = −π.
dϕ
dω= −2λ ω2ω02
ω2−ω02
24λ2ω2.
ddϕω
0= −2λ
ω02 = − 1
Qω0 ;
ddωϕ
ω0= −λ1 = −2Q ω0 . Remarques :•si la courbe a un point d'inflexion, l'abscisse de ce point n'est pas ω0, niωrsi elle existemais ωitelle que ωi=ω0
2
1−
ωλ22
2−1.•s'il y a résonance : tanϕr= −ωr
λ; si la résonance est aigüe ωr≈ω0 et λ≪ω0: tanϕr −∞;ϕr π 2. Dans ce cas :ω1≈ω0−λ; tanϕ1=−
1−2λω0
≈ −1 ⇒ ϕ1≈ −π4 et de même pourω2,ϕ2≈ −3π4 . c .Etude de la vitesse.
v= ˙x=−aωsinωtϕ. amplitude de la vitesse: aω= f0
m
ω
ω2−ω0224λ2ω2. ω0 : aω0
ω ∞ : aω 0 ω=ω0 : aω= f0
2λm= f0 h . daω
dω = f0 m
ω04−ω4
[
ω2−ω0224λ2ω2
]
3 2
;
ddaωω
0= f0 mω0
2= f0 k .
L'amplitude de la vitesse est toujours maximale pour ω=ω0 et on remarque que la dérivée à l'origine est indépendante de λ toutes les courbes ont même tangente à l'origine.
Bande passante pour la vitesse : aω= 1
2f0
2λm ⇒ 2
2λ ω=
ω2−ω02
24λ2ω2.D' où
ω2−ω022λ ω
ω2−ω02−2λ ω
=0 ⇒[
ωω12= −=λλ
λλ22ωω0202 ; ∆ ω=ω2−ω1=2λ ; ω0
∆ ω=Q.
ω0est la moyenne géométrique de ω1et ω2:ω0=
ω1ω2. 5) Notion d ' impédance mécanique.A la vitesse v= ˙x est associé le complexe v= ˙x= jωx d' où V=jω X= f0 m
jω ω02−ω22jλ ω.
On remarque l'analogie avec l'impédance électrique d'un circuit RLC série avec les correspondances R ↔ h , L ↔m , C↔ 1
k, que l'on peut retrouver à partir des équations différentielles régissant les deux systèmes:
q¨ R Lq˙ 1
LCq= e
L et x¨ h mx˙k
mx=f '' m. On a aussi les correspondances q ↔x , i ↔ v , e ↔f ''.
π 0 ϕ
ωo
ω
2 -π
λ faible λ élevé
ω aω
f0 h
f0 mω0 0
λ faible λ élevé
ω0
6) Étude de l ' énergie.
a . Oscillateur libre non amorti.
L'énergie mécanique totale est constante: E=1
2mx˙21
2k x2= 1
2k A2 avec k=mω0 2. Energie cinétique moyenne: Ec= 1
T
∫
0TEcdt= 1T
∫
0T 12mA2ω02sin2ω0tϕdt= 1
4mA2ω02= 1 2E.
Energie potentielle moyenne: Ep= 1
T
∫
0TEpdt= 1T
∫
0T12kA2cos2ω0tϕdt= 14kA2= 1 2E.
En moyenne, il y a équipartition de l'énergie totale entre les deux formes d'énergie.
Pour une molécule diatomique vibrant le long de son axe, on doit attribuer 1
2kBT à chaque forme 2 degrés de liberté, soit kBT pour l 'énergie de vibration kB=constante de Boltzmann.
b . Oscillateur libre amorti.
L 'énergie initiale E0disparaît puisque x0 et v0 quand t ∞. ∆E= −E0=Wf ' = −
∫
0∞hv2dt0.Cette énergie est dissipée sous forme de chaleur reçue par le milieu extérieur.
c .Oscillateur forcé en régime permanent. E=1
2mx˙21
2k x2 avec k=mω0
2, x=a cosωtϕ et x˙ =−aωsinωtϕ. L'énergie totale est périodique, de période T
2, de valeur moyenne E= 1
4ma2ω2ω02.
Toute l'énergie fournie par la force excitatrice f '' au cours d'une période T sert à compenser l'énergie perdue par frottement :
∫
0Tf ''⋅v dt∫
0Tf '⋅v dt=0.−
∫
0Tf0cosωt aωsinωtϕdt−∫
0Tha2ω2sin2ωtϕdt=0.−f0
∫
0T12[
sinϕsin2ωtϕ]
dt=haω∫
0Tsin2ωtϕdt ⇒ sinϕ= −h af ω0
.