OXYDO−RÉDUCTION 1) Couple rédox. Réaction rédox.
a . Couple rédox.
Réducteur: atome, molécule ou ion pouvant donner des électrons Na ! Na+e−
Oxydant: ' ' '' '' ' ' accepter '' Cl22e− ! 2Cl−
Na est un réducteur ; Na+est un oxydant ; couple rédox Na+/Na.
Cl−est un réducteur ; Cl2 est un oxydant ; couple rédox Cl2/Cl−. La ''demi-réaction électronique'' est généralement notée: oxn e− ! red.
b . Réaction rédox.
Réaction d'échange d'électrons entre deux couples rédox.
On équilibre une réaction rédox en égalant le nombre des électrons cédés par un couple et le nombre des électrons acceptés par l'autre couple:
ox1n1e− ! red1 red2 ! ox2n2e−
n2ox1n1red2 ! n2red1n1ox2
∣
échange de n××nn21 1n2électrons c .Intervention du solvant.Les molécules d'eau ou les ions qui en proviennent peuvent participer à la réaction rédox.
Dans ce cas on équilibre d'abord chaque demi-réaction électronique en appliquant les règles habituelles (conservation du nombre d'atomes de chaque élément et conservation de la charge électrique totale) puis on applique la règle précédente.
Exemple : oxydation des ions Fe2+ par les ions MnO4− en solution aqueuse acide:
couple MnO4−/Mn2+: MnO4−8 H+5e− ! Mn2+4 H2O couple Fe3+/Fe2+: Fe2+ ! Fe3+e−
réaction rédox : MnO4−8 H+5 Fe2+ ! Mn2+4 H2O5 Fe3+
Ecrire la demi-équation électronique du couple Cr2O72−/Cr3+, en milieu acide puis en milieu basique.milieu acide : milieu basique :
2) Nombre d ' oxydationn.od 'un élément. a . Ions simples.
Le n.o d'un ion simple est égal à la charge de cet ion exprimée en unités élémentaires.
Na+: n.o= I Cl−: n.o= −I Cr3+: n.o= III.
b . Molécules et ions complexes.
Pour une molécule, la somme des n.o des éléments constituant la molécule est égale à 0.
Pour un ion complexe, cette somme est égale à la charge de l'ion.
Pour déterminer le n.o des éléments, on attribue le doublet (ou les doublets) de chaque liaison à l'élément le plus électronégatif: le n.o est alors égal à la charge de l'ion fictif ainsi créé.
Exemples :
∣
H−Cl xClxH ⇒ H+...Cl− n.o de H=I n.o de Cl=−I H2O ou OH− ou H3O+ xOxH ⇒ n.o de H=I n.o de O= −IISi les deux atomes liés sont identiques, on n'attribue pas le doublet de liaison.
Dans les molécules O2,O3, N2, H2,Cl2 ... le n.o des éléments est égal à 0.
Dans l'eau oxygénée, H−O−O−H , le n.o de O est égal à -I.
L'oxygène étant l'élément le plus électronégatif après le fluor xO=3,5 et xF=4, son n.o est toujours égal à - II sauf quand il est lié à F (dans OF2, le n.o de O est égal à +II) ou quand il est lié à un autre oxygène dans les peroxydes (voir H2O2 ci-dessus).
L'hydrogène xH=2,1 est le plus souvent lié à un élément plus électronégatif que lui (C, N, O ...) et son n.o est alors égal à +I, sauf dans les hydrures métalliques LiH,CaH2... où il est lié à un métal alcalin ou alcalino- terreux et son n.o est alors égal à -I.
•Calculer le n.o de Mn dans l'ion permanganate MnO4−: •Calculer le n.o de Cr dans l'ion dichromate Cr2O72−: c .Utilisation.Oxyder un élément c'est augmenter son n.o, le réduire c'est diminuer son n.o.
Dans une réaction rédox, la somme algébrique des variations des n.o est toujours nulle ou bien la somme des augmentations des n.o des éléments qui s'oxydent est égale à la somme des diminutions des n.o des éléments qui sont réduits.
Exemples:•Oxydation de Fe2+ par MnO4−en milieu acide : MnO4−Fe2+H+ ! Mn2+Fe3+H2O •Action de HNO3dilué sur Cu : CuNO3− H+ ! Cu2+NOH2O
3) Pile électrochimique.
a . Exemple : réduction directe de Cu2+par Zn.
ZnCuaq2+ Znaq2+Cu
[
∆rH0=H0Znaq2+−H0Cuaq2+ = −153,4−65,7= −219,1 kJ.∆rG0= µ0Znaq2+ −µ0Cuaq2+ = −147,1−65,6=−212,7 kJ.
b . Pile Daniell.
• A vide R infinie: fém de la pile E=ECu−EZn≈1,1 V. Cu est le pôle + de la pile.
• En fonctionnement : (Cu et Zn reliés par R): on observe le passage d'un courant allant de Cu vers Zn à travers la résistance R.
L'électrode de zinc disparaît progressivement et [Zn2+] augmente dans la solution.
L'électrode de cuivre grossit progressivement et [Cu2+] diminue dans la solution.
R
E
u
- + i solution de
Cu2++SO42- solution de
Zn2++SO42-
R e -
Zn Cu
cloison poreuse i
Zn en poudre solution de
Cu2++SO42-
solution de Zn2++SO42-
Zn recouvert de Cu (rouge) après agitation
la solution s'échauffe: ∆rH < 0
Sur l 'électrode de cuivre: Cu2+2e− Cu Cu2+est réduit (le n.o de Cu diminue de +II à 0).
Sur l 'électrode de zinc: Zn Zn2+2 e− Zn est oxydé (le n.o de Zn augmente de 0 à +II).
Pour une transformation élémentaire quasistatique, pendant laquelle circule une charge électrique dq, la pile reçoit l'énergie électrique u i dt=−E dq (convention récepteur) et son enthalpie libre varie de:
dG=dH−dT S =δWδQP dVV dP−T dS−S dT avec δW= −P dV−E dq et δQ=T dS.
Si la transformation est isotherme et isobare, il reste dG=−E dq.
Pour une transformation finie pendant laquelle la pile fournit la charge q, ∆rG= −E q.
Pour une mole de Zn consommée q=2N e=2F d 'où E=−∆rG
2F = 212 700
2×96 456≈1,1 V.
c .Généralisation.
Pour la pile formée de deux demi-piles ox1/red1 et ox2/red2: ox1n1e− ! red1
red2 ! ox2n2e−
n2ox1n1red2 ! n2red1n1ox2
∣
échange de n××nn21 1n2électrons on aura ∆rG= −n1n2FE d 'où E= − ∆rGn1n2F . d . Relation de NERNST.
∆rG=Σn 'jµ 'j−Σniµi=n2µred 1n1µox 2−n2µox 1n1µred 2 ∆rG=n2µred 1−µox 1−n1µred 2−µox 2.
E=− ∆rG
n1n2F =µox 1−µred 1
n1F −µox 2−µred 2
n2F =E1−E2 avec Ei=µoxi−µred i
niF =potentiel de l'électrode i.
Or µi=µi0RTlnai d 'où Ei= µox i0 −µred i0
niF RT
niF lnaoxi
ared i
; Ei=Ei0 RT
niF ln aox i ared i
. Ei0=µox i0 −µred i0
niF est le potentiel standard de l'électrode i.
D'où la fém de la pile: Ei0=E10−E20 RT
n1n2F ln
aared 1ox 1
n2
aared 2ox 2
n1.Le terme E0=E10−E20 est la fém standard de la pile: E0= − ∆rG0 n1n2F. e .Exemples de calcul de potentiel d ' électrode.
• Potentiel de Zns | Zn2+10−2 M ; EZn0 =−0,76 V.
• Potentiel de Cus | Cu2+10−1 M ; ECu0 = 0,34 V.
• Potentiel de Pt | Fe2+10−1M, Fe3+0,05 M ; EFe0 = 0,771 V.
• Potentiel de Pt | MnO4−0,1 M, H3O+ pH=4, Mn2+0,01M ; EMn0 =1,510 V.
• Potentiel de Pt | Cl20,5 bar | Cl−0,1 M ; ECl0 = 1,36 V.
Remarque :
L 'électrodePt | H21 bar | H3O+1 mol L−1soit pH=0 est l'électrode standard à hydrogène (ESH) et sert de référence pour les mesures de potentiels standard d'électrodes.
Son potentiel est EESH=EESH0 R T
2F ln[H3O+] PH
2
d 'après l 'équilibre 2 H3O+2e− ! H2g 2 H2O.
Si [H3O+] =1 mol L−1 et PH
2=1 bar , EESH=E0ESH=0 à 25°C par convention.
Le potentiel standard d'un couple rédox s'obtient alors simplement en mesurant la fém standard E0 de la pile formée avec le couple et l'ESH: E0=Ecouple0 −EESH0 =Ecouple0 à 25°C.
f . Variation de la fém d'une pile en fonction de la température. La fém standard à la température T étant égale à ET0=− ∆rGT0
n1n2F , sa variation en fonction de T se déduit de celle de ∆rG0 donnée par la relation de GIBBS-HELMHOLTZ:
∂
∆∂rTTGT0 P
= −∆rH0
T2 ⇒
∂
∂ETTT0 P
= 1 n1n2F
∆rH0
T2 d 'où ET0 T −ET
0
0
T0 = 1
n1n2F
∫
TT0 ∆rHτ0
τ2 dτ. Dans le cas simple où ∆rH0 est constant entre T0et T , on sait que ∆rG0 est une fonction affine de T (approximation d'ELLINGHAM),∆rG0=∆rH0−T∆rS0, on obtient directement ET0= − ∆rH0−T∆rS0
n1n2F . 4) Prévision de réactions rédox.
a . Comparaison entre deux couples rédox.
Lorsqu'on met en présence les deux couples rédox ox1/red1 et ox2/red2, le système évolue vers un état d'équilibre: n2ox1n1red2 !
1
2 n2red1n1ox2.
L'évolution spontanée isotherme et isobare est possible thermodynamiquement dans le sens de la réaction 1 si l'affinité chimique de cette réaction est positive.
A1=−∆rG1=n1n2FE1−E2 0 ⇒ E1−E20 ou E1E2.
Donc l'oxydant du couple ayant le potentiel le plus élevé (oxydant le plus fort) peut oxyder le réducteur du couple ayant le potentiel le plus faible (réducteur le plus fort).
Connaissant les potentiels standard, on peut prévoir les réactions possibles dans les conditions standard.
Pouvoir oxydant croissant
Li Na Al Zn Fe H2 Cu Ag H2O Cl - Mn2+ F - Li+ Na+ Al3+ Zn2+ Fe2+ H3O+ Cu2+ Ag+ O2 Cl2 MnO4- F2
-3,04 -2,71 -1,66 -0,76 -0,44 0 0,34 0,80 1,23 1,36 1,51 2,87 E0
Exemples
b . Constante d ' équilibre.
Comme toute constante d'équilibre, celle d'un équilibre rédox est définie par ∆rG0= −RT ln K.
D'après la relation de NERNST, on a donc RTln K=n1n2FE10−E20. Remarque :
L'équilibre thermodynamique du système implique l'équilibre électrique entre les deux couples rédox, c'est-à- dire que le système doit être équipotentiel quand l'équilibre est atteint: E1=E2.
E10 RT
n1F ln [ox1]e
[red1]e=E20 RT
n2Fln [ox2]e
[red2]e ⇒ E10−E20= RT
n1n2F
n1ln[red[ox22]]ee −n2ln [ox1]e[red1]e
=n1RTn2F ln K.
Calculer la constante d'équilibre entre les couples Br2ℓ/Br− et Cr2O72−/Cr3+en milieu acide.EBr0 =1,09 V ; ECr0 =1,33V.
c .Rôle du solvant.
De même que pour les couples acido-basiques, l'eau intervient par deux couples rédox:
•l 'eau est un réducteur en milieu acide: 1
2O2g 2 H+2e− ! H2O en milieu basique : 1
2O2g H2O2e− ! 2OH−
E0=1,23 V.
L'élément oxygène de l'eau est oxydé en passant du n.o = -II au n.o = 0.
•l 'eau est un oxydant
en milieu acide: H3O+e− ! 1
2H2g H2O en milieu basique : H2O e− ! 1
2H2g OH−
E0=0 V par convention à 25°C. L'élément hydrogène de l'eau est réduit en passant du n.o = +I au n.o = 0.
Les réducteurs énergiques ne peuvent donc pas exister en présence d'eau qu'ils réduisent avec dégagement de dihydrogène.
Exemples :
De même les oxydants énergiques ne peuvent exister en présence d'eau qu'ils oxydent avec dégagement de dioxygène.
Exemples :