G ERGONNE
Optique. De la vision, à travers les verres plans, d’une épaisseur constante
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 14 (1823-1824), p. 1-12
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I
OPTIQUE.
De la vision , à
traversles
verresplans , d’une épaisseur
constante ;
Par M. G E R G O N N E.
ANNALES
DE MATHÉMATIQUES
PURES ET APPLIQUÉES.
ON
saitqu’en général
l’effet commun des lentilles convexes , commedes miroirs concaves , est
d’amplifier
lesimages
desobjets,
et que l’effet commun des lentilles concaves , comme des miroirs convexes ,est au contraire de les faire
paraître plus petits ;
or , comme ilest d’ailleurs connu que les miroirs
plans
nechangent
absolumentrien à
l’aspect
desobjets,
c’est sans doute pour celaqu’on
en auraconclu ,
sans yregarder
de tropprès,
que les lentillesqui
ne sontn i
concaves
ni convexes ,c’est2013a-dire ,
les verresplans ,
à facesparallèles ,
ne devaient rien ychanger
nonplus ,
etqu’il
en devait, être de même des verres
sphériques
d’uneépaisseur
constante, du moinslorsque
l’0153il estplacé
au centre commun des deux surfacesqui
les terminent..Tom.
XIV,
n.°I,
I.erjuillet
I823.2 EFFET
DES LENTILLES
Mais M. JEANMILE , professeur
dephysique
àl’université de Varsovie,
dans une lettre en date du 20juin I82I, insérée
dansle Journal de
physique,
de chimie etd’histoire naturelle (
novembreI822),
vient de battre en ruine lapremière
de ces deux suppo- sition s. Il aprouvé
eneffet ,
par des considérationsgéométriques
de la
plus grande simplicité
que ,lorsqu’on regarde
unobjet
àtravers un verre
sphérique
d’uneépaisseur
constante , c’est-à-dire à facesconcentriques,
I.° si la concavité est tournée versl’objet, l’angle
visuel esttoujours amplifié ; 2.° si ,
aucontraire
, c’est laconvexité
qui
est tournée versl’objet, l’angle
visuel estamplifié
demeure le même ou est
diminué ,
suivant que le centre de courbure est en arrière del’0153il,
à l’oeil même ou devant lui.Or comme ,
lorsqu’on interpose
un verreplan
entre l’0153il et unobjet
il esttoujours permis
de considérer ce verre comme un verresphérique
d’uneépaisseur
constante et d’un rayoninfini ;
et commealors on
peut toujours
supposer que c’est saconcavité qui
est tournéevers
l’objet,
etqu’en
admettant même que ce fut saconvexité ,
lecentre de courbure ’se trouverait alors en arrière de
l’oeil il
s’ensuitque
l’interposition
d’un verreplan,
àfaces parallèles,
entre l’0153ilet un
objet , anzplifie toujours l’angle
visuel souslequel l’objet s’ofirait
à l’0153il nu , et cela d’autantplus
que, le verre cstplus épais
etque
sasubstancejouit
d’unpouvoir réfringent plus énergique ; proposition qu’au surplus
M. J. Mile démontre d’abord directement.Quelque évidente
que soit la démonstration de M.Mile ,
il nese croit pas pour cela
dispensé d’appuyer
son assertion d’uneexpé-
rience facile et
décisive ,
fort propre à convaincre lesphysiciens y
malheureusement encore en assez
grand nombre 3 aujourd’hui même ,
qui
n’entendent rien engéométrie. Prenez, dit-il,
un tube defer-blanc,
assez gros et
long ,
aux deux extrémitésduquel
vousmastiquerez
bien exactement et
perpendiculairement
à son axe deuxdisques
deverre
plan.;
et, montez ce tube sur unpied ,
comme vous leferiez
d’untélescope grégorien ,
de telle sorte que son axe soithorizontale
Placez
ce tube demanière que
son axe soitperpendiculaire à
unemuraille
blanche etéclairée ,
surlaquelle
vous tracerez deux traits noirsverticaux ,
assezrapproches
les uns des autres et de manièreque le
prolongement
de l’axe du tube aille rencontrer la muraille à distanceégale
de l’une et de l’autre. Si alors vousregardez
lesdeux
parallèles
à travers letube ,
vous les verrez à peuprès
commeà l’0153il nu , à raison de la
petite épaisseur
des deuxverres qui
leterminent. Mais
si ,
auparavant , vousremplissez
le tubejusqu à
sa
moitié, c’est-à-dire , jusqu’à
la hauteur de son axe , au moyend’un orifice
ménagé à
sapartie supérieure ,
d’unliquide
bientransparent ,
d’eau oud’alcohol ,
parexemple
et que vous com-pariez
alors la distance entre lesportions
deparallèles
vues dansl’air
à la distance entre leursprolongemens
vus dans leliquide
cette dernière
paraîtra beaucoup plus grande
que l’autre.Jusqu’ici
tout estparfaitement
exact ;mais ,
de ce quel’interpo-
sition d’un verre
plan
à facesparallèles
entre l’0153il et unobjet
lefait voir sous un
plus grand angle 3
M. J. Mileparaît
en inférerqu’elle
le fait voirplus
gros, et c’estprécisément
le contraire. Il arrive seulementqu’en
le faisant voirplus petit elle
lerapproche
en même
temps
del’0153il ;
que cerapprochement
faitplus
que com- penser la diminution desdimensions ;
de sortequ’en
dernière analisel’angle optique
est réellementamplifié.
L’erreur de M. J. Mile en ceci vient de ce que, à
l’exemple
de la
plupart
desphysiciens qui
ne considèrent lesphénomènes d’optique
que d’une manière vague , ilprend l’angle
visuel pour la mesure de lagrandeur apparente,
sans aucunégard
au lieuréel de
l’image ,
cequi
ne saurait être toléré que pour desobjets placés
assez loin pour que l’oeil cesse depouvoir
estimerl’intervalle
qui
l’ensépare. D’après
cette manièred’envisager
leschoses,
M. J. Mile doit penser aussi que la vision à travers un verresphérique
d’uneépaisseur
constante , tellement situé que l’0153ilse trouve au centre commun de ses deux
surfaces ,
doits’opérer
comme à l’0153il nu , et c’est encore là une erreur, comme nous le
ferons voir
plus
loin.4 EFFET DES LENTILLES
On ne saurait
trop répéter que
c’est dans laconsidération des
caustiques ,
et non autre part ,qu’il
faut chercher- la solution duproblème de
la vision par l’intermédiaire des rayons réfractés et ré-fléchis ,
et que cette considérationpeut
seule donner la mesurepré-
cise de toutes les circonstances du
phénomène.
En
particulier ,
le cas del’interposition
d’un verreplan
à facesparallèles
entre l’0153il etl’objet
adéjà
été traité et discuté dans leV,e
volume duprésent reclleil (pag. 294) ;
et voici les résultats quenous avons
obteenus,
en cetendroit ,
d’une analiserigoureuse.
1.0 Les rayons de lumière émanés d’un même
point ,
et situésdans un même
plan, perpendiculaire
aux deux faces d’un verreplan,
d’une
épaisseur
constante ,après
avoir traversé ce verre , deviennenttous normaux à une même
ellipse,
dont legrand
axe est perpen-diculaire
aux deux faces du verre, et dont la situation et les di- mensions sont tout-à-faitindépendantes
de la distance de ce verreau
point
fixe d’où l’on suppose que ces rayons sont émanés.2.0 Ce même
point
est un desfoyers de l’ellipse,
dont le centreest du même côté de ce
foyer
que le verre, et dont l’excentricitéest
précisément égale
à sonépaisseur.
3.° En outre , si l’on suppose que le rapport du sinus d’incidence dans l’air au sinus de réfraction dans le verre soit celui de p
à q,
et
qu’on fasse , pour abréger,
2me et 2ne seront les deux axes de cette
ellipse.
4.0
Tous les rayons , à leur sortie du verre , sont donctangens
à ladéveloppée
de cetteellipse , développée qui
estconséquemment
lacaustique
àlaquelle
donne naissance lepoint
dont ils’agit ;
de sorteque,
pour un oeil situé de l’autre côté du verre , le lieu del’image
de ce
point
sera lepoint
de contact de cettecaustique 3
avec latangente qu’on
lui mènerade
ce même 0153il.5.° Mais
il est essentiel de remarquer quesi, par le
centreCommun de
l’ellipse
et de sadéveloppée ,
onconçoit
unplan
pa-rallèle à la surface du verre , la moitié de la
développée
située ducôté de ce
plan opposé
au verre sera seule utile à laquestion ,
etdevra
seuleconséquemment
êtreréputée
lacaustique
dont ils’agit.
6.° De ces
principes résulte ,
enparticulier,
cetteconséquence digne
de remarque que , si l’on fait marcherle
verre ,parallèle-
ment à
lui-même ,
entre l’oeil et unobjet , l’image
de cetobjet
n’en
éprouvera
aucunchangement
de forme ou de situation.Ces choses ainsi
entendues,
soitP’P" ( fig, i )
unedroite,
etsoit 0 un oeil situé en l’un des
points
de laperpendiculaire
surson milieu P.
Supposons qu’on interpose
entre l’un et l’autre unverre
plan
à facesparallèles, perpendiculaire
auplan
de lafigure
et
parallèle
à la droiteP’P" ,
et examinons sousquel aspect
sepré-
sentera cette
droite,
vue à travers un tel verre.Des extrémités
P’,
P" de la droiteP’P",
élevons-lui du côté de l’0153il desperpendiculaires plCI , P"C",
d’unelongueur égale
àl’épais-
seur du verre ;
prolongeons
cesperpendiculaires
du côtéopposé
enS’ et S" de manière
qu’on
aitC’S’=C"S"=me, e
étantl’épaisseur
du verre et m le
rapport
du sinus d’incidence dans l’air au sinus de réfraction dans le verre. Soient construites deuxdemi-ellipses
dont les centres soient en CI et
C",
lesfoyers
en P’ et P" et lessommets en S’ et S". Soient construites aussi les
développées
de cesdemi-ellipses,
dont lespoints
de rebroussement soient K/ etK".
tellement situés que K/S’ et KIISII sont
égales
audemi-paramètre;
ces
développées
serontles caustiques
relatives auxpoints
pl et P".Si
donc du point
0 on leur mène destangentes , leurs points
decontact Il et 1’1 seront ceux où l’0153il croira voir les
points
pl et P".On voit donc que la droite P’P"
qui,
avantl’interposition
duverre , était vue sous
l’angle P’OP",
sera vue , par l’effet de cetteinterposition,
sousl’angle
I’OI"évidemment plus grand
que celui-là,
comme l’a trouvé M. J.Mile ; mais
on voit en mêmetemps
6
EFFET DESLENTILLES
que cette-droite
paraîtra plus petite
etplus rapprochée
de l’oeilquelle
ne l’est
réellement ,
commenous
l’avions annoncé., 011 voit en outre que son
image
ne serapoint
uneligne droite;
car
si ,
pour lepoint
milieuP ,
on fait la même construction que pour les extrémités pl etP",
lepoint
I de contact de latangente
menée à la nouvelle
caustique
par lepoint
0 se confondra avec sonpoint
derebroussement ; l’image
1 dupoint
P sera doncplus
rap-prochée
de cepoint
que lesimages
Il et III despoints
P’ et P"ne le seront de
ceux-ci ;
d’où l’on voit quel’image
I’II" dela
droite P’PP" sera un peu concave vers l’oeil. Il est aisé de voir que sa courbure aura pourasymptote
la droiteC’CC", qui
contientles centres des diverses
caustiques.
Pour opposer
expérience
àexpérience ,
nous dirons que , si l’on fait avancer ou reculer la lunette de M. J. Mile dans le sens deson axe, sans que l’oeil
change
desituation , l’aspect
desportions de parallèles qui
sont vues à travers leliquide
n’enéprouvera
au-cun
changement.
Si ensuite lespectateur ,
ayant ramené l’instrumentprès
delui , promène
son 0153il lelong
du diamètre horizontal de l’oculaire de cetteespèce
delunette ,
en fixant à la fois son atten-tion sur les
portions
deparallèles
vues dans l’air et leursportions
vues dans le
liquide ,
il s’assurera bientôt del’existence
d’une pa-.rallaxe ,
du genre de cellequ’on
remarquelorsqu’on regarde ,
atravers un
cristal
de chaux carbonatéposé
sur dupapier ,
les deuximages
d’un traitqu’on
y atracé ; -
et il sera dès-lorsimpossible
de douter que les
images
des deuxparallèles,
vues à travers leliquide ,
ne soient en avant de cesparallèles
elles-méines.On voit donc que les verres à faces
planes partagent
avec les lentilles convexes lapropriété d’augmenter l’angle optique
souslequel
les
objets
nousapparaissent ;
d’où résultent ces diversesconséquences,
1.0
qu’à
courbureégale.
des deuxsurfaces ,
une lentille convexeamplifie
d’autantplus
cetangle qu’elle est plus épaisse;
2.. que ,. pour
qu’une
lentillen’ampfifie
aucunementl’angle
souslequel
lesobjets
nousapparaissent? if
est nécessairequ’elle
soit un peu con-PARALLÈLES.
cave,
et doutantplus qu’elle
seraplus épaisse ;
3.° queconséquem-
ment à’ courbure et
épaisseur égales
les lentilles convexesdoivent plus amplifier l’angle
souslequel
nous voyons lesobjets
que les lentilles concaves ne doivent le réduire.,Si l’on
conçoit
que lespoints
pl et P" serapprochent peu à
peu dupoint P , de
manière à diminuer deplus
enplus
lalongueur
de la droite
P’P";
oubien ,
si l’onconçoit
que lepoint
0s’éloigne
peu à peu y en demeuraut
toujours
sur la droitePC ;
ou enfin sil’on
imagine
que ces deux circonstances aient lieu à lafois ;
il estclair que
l’angle
I’OI" diminuera sans cesse ; que parconséquent
les
points
Il et I" marcherontrespectivement
vers KI etK",
desorte que 01/ et 01// tendront à se
prolonger
suivant K’P’ etK"P",
etque
l’image
I’II" de la droite P’PP" tendra sans cesse à se redresser età se confondre avec la droite
K"IK", qui
lui estégale
etparallèle.
Ainsi , lorsqu’un objet
est vu sous un fortpetit angle,
cequi
peut également provenir
de sapetitesse
réelle ou de sonéloigne-
ment de l’0153il ou de ces deux causes à la
fois ;-l’interposition
d’unverre
plan
à facesparallèles
entre l’0153il et un telobjet , quelle qu’en puisse
être d’ailleursl’épaisseur ,
n’a d’autre effet apparent que derapprocher l’image
de cetobjet dei l’0153il ,
d’unequantité
moindrepourtant que
l’épaisseur
du verre , sans le déformer et sans altérersensiblement
l’angle
souslequel
il est vu.Il n’est pas même
nécessaire,
pourcela ,
que le verreinterposé
soit
perpendiculaire
à la direction des rayonsvisuels ;
car, soit la droitePP’ (fig. 2)
vue à l’0153il nu , par unespectateur
infinimentéloigné,
suivant lesparallèles PQ, P’Q’ ;
si ayantinterposé, paral-
lèlement à
PP/ ,
entre celle droite et le spectateur , un verreplan
à faces
parallèles ,
on trace lescaustiques qui répondent
auxpoints
P et
P’;
en leur menant destangentes
IL etI’L’, parallèles à-PQ
et
P’Q’ ,
leurspoints
de contact 1 et Il seront lesimages
despoints
P et
P’ ;
de sorte que , par l’effet del’interposition
du verre, la droitePP’ semblera être devenue
III, qui
lui estégale
etparallèle ;
ilarrivera donc seulement ici que la
droite ,
enparaissant
s’être8 EFFET DES LENTILLES
avancée , parallèlement à elle-même, paraîtra
en mêmetemps
avoirglissé
dans le sens de salongueur
etdu
côté duspectateur.
Si l’on considère maintenant que le diamètre du soleil et celui de la
lune ,
vus dela- terre,
soutendent dans le ciel des arcs degrands
cerclesqui
ne s’écartentjamais guère
d’undemi-degré ,
etque
le
plus
voisin de ces deux astres estéloigné
de de nousplus
de 80000lieues ,
on sera fondé à conclure de cequi précède
quel’interpo-
sition d’un verre
plan
bientransparent
à facesparallèles,
d’unedixaine de lieues
d’épaisseur ,
entre ces astres et nous , ne chan-gerait
sensiblement rien à leuraspect ; puisqu’elle
neproduirait
d’autre effet que de les
rapprocher
de notre oeil d’unequantité
moin-dre
que dixlieues , c’est-à-dire ,
d’unequantité qu’on
peutnégliger
vis-à-vis l’excessive
distance
où nous sommes de ces astres.Le but
principal
de M. J.Mile,
dans la lettre àlaquelle
cecise
rattache ,
est de prouverqu’il
y aquelque
chose deplus qu’une simple
illusion dans l’extrêmegrandeur
que nous attribuons au soleilet à la
lune ,
àl’époque
de leur lever et de leurcoucher ,
et demettre à
profit
la remarque , très-curieused’ailleurs , qu’il
a faitesur l’effet des verres
plans
ousphériques à
surfacesparallèles,
pourtenter
d’expliquer
commentl’interposition
del’atmosphère
entre nouset ces astres
peut
occasioner un accroissement réel dansl’angle
souslequel
nous les voyons,lorsqu’ils
sont fortprès
de l’horizon.Mais d’abord la discussion dans
laquelle
nous venons d’entrer ci-dessusparaît
ruinercomplètement
toutes les inductionsqu’on
voudraittirer des remarques de M. J. Mile. En second
lieu ,
M. J. Mileignore-t-il
que l’effet del’interposition
del’atmosphère
surl’aspect
du ciel est
aujourd’hui
counu à laprécision
dessecondes ;
que ceteffet est
journellement employé
sur tous lespoints
del’Europe
parles astronomes comme correction des
observations ,
etqu’à
moinsde s’inscrire en faux contre les élément du
système solaire ,
tousdéduits d’observations ainsi
corrigées ,
il faut admettreque
les astressont vus à l’horizon sous un
angle plus petit
que celui souslequel
ils
nousapparaissent lorsqu’ils se trouvent plus
voisins duzénith ;
car
9
car c’est là une
conséquence rigoureuse
des théories admises partous les astronomes ; théories que
probablement
ils ne sont pasdisposés
à abandonner.
Il faut donc continuer à ne
voir ,
dans lephénomène
que M. J.Mile a tenté
d’expliquer
d’une manièrenouvelle 3
que cequ’on
y avu
jusqu’ici ; c’est-à-dire
, une pure illusionqui
a sa source dans la combinaison deplusieurs
de cesjugemens
d’habitudequi
nous sontsi
fréquens
et contrelesquels
il nous est si difficile de nous défendre.Venons
présentement
à l’effet des verressphériques
à faces corlcen-triques.
Soit 0l’0153il (fig. 3),
et soit P’P" une droite dont P soit lemilieu ;
et supposons que le verre soitplacé
entre l’0153il et cettedroite,
de manière que le centre commun de ses deux courbures soit en 0. Il est certain que, parl’interposition
de ce verre , aucundes rayons émanés des divers
points
de cette droite ne seradétourné
de sa direction pour
parvenir
àl’ceil ;
mais lesimages
de ces dif-férens
points
seront toutesrapprochées
du spectateur , d’une mêmequantité
moindre quel’épaisseur
du verre , comme elles le seraient par l’effet del’interposition
d’un verreplan
à facesparallèles ,
per-pendiculaire
à la direction de ces mêmes rayons. Lespoints P,
P’ ,
P" seront donc vus en1 , I’, I",
surOP , OP/, OP",
detelle sorte
qu’on
auraPI=P’I’=P"I" ;
la droite P’P" sera doncvue sous
le
mêmeangle
I’OI"=P’OP"qu’à
l’oeil nu ; mais ellesera vue en
I’II" , plus rapprochée
de l’0153il duspectateur ,
sous lafigure
d’une courbe convexe versl’0153il , laquelle
sera évidemmentune
conchoïde ,
ayant lepoint
0 pourpôle
et la droite P/PPIIpour
asymptote.
-On doit remarquer , au
surplus , qu’ici,
comme dans lepremier
cas , si la droite P’P" était fort distante du
point
0 outrès-petite,
son
image
lui serait sensiblementégale
etparallèle,
etconséquem-
ment
rectiligne ,
mais seulementplus rapprochée
duspectateur ;
etencore le
rapprochement
serait-ilinsensible ,
si la distance de l’0153ilà la droite était
incomparablement plus grande
quel’épaisseur
duverre.
Tom. XIV. 2
I0
EFFET DES LENTILLES
L’appareil
de M. J. Mile semblepouvoir
êtreemployd
avecquelque avantage,
à la détermination dupouvoir réfringent
desdi-
vers
liquides. Qu’avec
le diamant on trace sur sonobjectif
une suitede cordes verticales
également espacées ;
les distances entre ces ver-ticales
paraîtront amplifiées
dans lapartie
inférieure de cetobjectif,
par
reflet
del’interposition
duliquide ;
et enplaçant
l’oeil contrel’oculaire ,
on pourrajuger
du nombre rondd’espaces
entre les verti-cales
supérieures
nécessaires pourcorrespondre
à un nombre rondd’espaces
entre les verticales inférieures.Supposons qu’il
en failleun
noznbre p
despremiers
pourrépondre
à un nombre q des der- niers : il n’en faudra pasdavantage
pour déterminer le nombre m ,qui exprime
lerapport
du sinus d’incidence dans l’air au sinus de réfraction dans leliquide ,
ainsiqu’on
va le voir.Soient 1 la
longueur
connue de la lunette et a la distance réelle de lune des verticales à cellequi
passe par le centre del’objectif
a sera la
tangente
tabulaire del’angle
souslequel
cette distance seraaperçue par un
oeil placé
au centre de l’oculaire.Or,
comme noussupposons 1 très-grand
parrapport à a,
etconséquemment
cetangle très-petit,
nouspourrons prendre a l
pourl’angle
lui-même.Prenons pour le
plan
de lacaustique
leplan
de la surface su-périeure
duliquide , c’est-à-dire,
leplan
horizontal conduit par l’axe de la lunette. Prenons cet axe pour axe des y , et le diamètre ho- rizontal de l’oculaire pour axedes x ;
de manière quel’origine
soita la fois le centre de cet oculaire et le lieu de l’0153il.
L’image
dupoint
parlequel
notreverticale plonge
dans leliquide
sera doncle
point
de contact de lacaustique
avec latangente
menée à cettecourbe par
l’origine. Désignons par x’, y’
les coordonnées de cepoint
de contact ; pour les mêmes raisons queci-dessus,
nous pour-rons
considérer y’ x’
commeexprimant sensiblement l’angle
sous le-PARALLELES. II
quel
la distance a est aperçue à travers leliquide
etconséquemment
nous devrons avoir
d’où
première équation
duproblème.
Présentement ,
comme ici l’oeil est sur Fune des facesparallèles
même du milieu
réfringent
etl’objet
surl’autre, l’équation
de lacaustique
sera,d’après
ce que nous avons ditci-dessus ,
et , comme le
point (x’, y’)
est sur cettecourbe ,
on aura ,pour
la seconde
équation
duproblème ,
En
différentiant l’équation
de lacaustique ,
on en tirece
qui
donne pourl’équation
de satangente
par lepoint (x’, y’)
mais,
cettetangente
devant en outre passer parl’origine ,
il faut(*)
Voyez
Annales, tom.V ,
pag.288,
ou tom,XI)
pag. 235.I2 EFFET
DESLENTILLES
AFACES PARALLELES.
que
sonéquation
soit satisfaite en y mettant zéro pour x etpour y;
ce
qui donne ,
pour latroisième équation
duproblème
ou
en mettant dans celle-ci
pour y’
sa. valeurdonnée par l’équati9n (I)
elle donne
on trouve
ensuite, par l’équation (I).
Substituant
donc ces valeurs dansl’équation (2),
elle deviendraet, comme on a