41èmes Journées Scientifiques du GFHN Observatoire de Haute-Provence Janvier 2017
Comportement hydrique des sols forestiers ayant été tassés douze ans auparavant
MARTIN M. (1)(2)*, CACOT E. (1), PEUCH D. (1), RUY S. (2), VUILLERMOZ M. (1), POUSSE N. (3)
(1) Institut Technologique FCBA, CHAMPS-SUR-MARNE, FRANCE,
manon.martin@fcba.fr, emmanuel.cacot@fcba.fr, david.peuch@fcba.fr, morgan.vuillermoz@fcba.fr
(2) UMR EMMAH (INRA, UAPV), AVIGNON, FRANCE, manon.martin@inra.fr, stephane.ruy@inra.fr
(3) Département Recherche et Développement (ONF), NANCY, FRANCE, noemie.pousse@onf.fr
Un regain de la productivité de la filière forêt-bois lié au développement des énergies renouvelables est observé. Néanmoins, cela implique une augmentation des risques de dégradation des sols par tassement lors de la circulation des engins forestiers dans de mauvaises conditions météorologiques. Le cloisonnement des parcelles est un élément de gestion des chantiers qui tend à se développer. Il concentre les passages sur quelques zones, mais le comportement hydrique et, par conséquent, la praticabilité à long terme de ces sols fortement circulés a très peu été étudiée. L’objectif de cette étude est d’évaluer le comportement hydrique d’un sol forestier ayant été circulé pour la dernière fois en 2003 suivant différentes intensités de passage.
Les paramètres hydrodynamiques (courbe de rétention en eau et conductivité hydraulique) sont choisis comme indicateurs puisqu’ils traduisent l’état de perturbation des propriétés physiques et hydriques du sol. L’étude est menée dans une parcelle de taillis de châtaigner du Limousin (87) ayant un sol de texture SAL (sable argilo-limoneux) considérée comme sensible au tassement. Cinq tests d’infiltration sont effectués sur des zones 0, 1 et plus de 5 passages à trois profondeurs différentes (0cm, 15cm et 30cm). En parallèle, un prélèvement de sol est réalisé avant et après le test afin de déterminer la teneur en eau initiale, la densité apparente et la texture du sol. La modélisation de la courbe de rétention en eau et de la conductivité hydraulique est effectuée selon la méthode BEST (Lassabatère et al., 2006, doi:10.2136/sssaj2005.0026).
En surface, aucune différence de la conductivité hydraulique à saturation n’est observée (T0 : 0.18 ; T1 : 0.11 ; T>5 : 0.14 mm/s). A partir de 15 cm de profondeur, la densité apparente augmente entre les traitements T1 et T>5 (T0 : 1.34 ; T1 : 1.33 ; T>5 :1.58 m3/m3) et la conductivité hydraulique à saturation diminue (T0 : 0.01 ; T1 : 0.006 ; T>5 : 0.002 mm/s) avec le nombre de passage. Les propriétés physiques du sol en surface ne diffèrent pas significativement entre traitements, ce qui peut être lié à un faible impact initial dans les couches de surface plus organiques que les couches minérales et/ou à un début de régénération de la structure du sol. En profondeur les conséquences du tassement (augmentation de da et baisse de Ksat) sont toujours visibles. Douze ans après le dernier passage de l’engin, les propriétés physiques et hydriques du sol sont toujours affectées. Une meilleure compréhension des phénomènes de ressuyage des sols forestiers tassés permettrait d’établir un outil d’aide à la décision dans l’organisation des chantiers afin de prévenir le tassement des sols lorsque les conditions météorologiques sont peu favorables.
Mots clés : sols forestiers, tassement, propriétés hydriques
MILIEUX POREUX ET TRANSFERTS HYDRIQUES - NOVEMBRE 2001 - BULLETIN DU G.F.H.N. - N°47
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