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Analyse des réponses architecturales caractéristiques d'un contexte local

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Academic year: 2021

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HAL Id: hal-01219558

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01219558

Submitted on 13 Jan 2016

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Analyse des réponses architecturales caractéristiques d’un contexte local

Gonzalo Rodriguez, Frédéric Bos, Pierre Morlier, Amadou Ndiaye, Jorge Ferrada

To cite this version:

Gonzalo Rodriguez, Frédéric Bos, Pierre Morlier, Amadou Ndiaye, Jorge Ferrada. Analyse des

réponses architecturales caractéristiques d’un contexte local. 9. Colloque Sciences et Industrie du

Bois, Nov 2008, Bordeaux, France. �hal-01219558�

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IXème Colloque Sciences et Industrie du Bois – 20 & 21 novembre 2008

Analyse des réponses architecturales caractéristiques d’un contexte local

Gonzalo RODRIGUEZ, Frédéric BOS, Pierre MORLIER, Amadou NDIAYE, Jorge FERRADA*, US2B

Adresse: IUT UNIVERSITE BORDEAUX1, Département Génie Civil 15, rue Naudet – CS 10207 33175 GRADIGNAN CEDEX

gonzalorg@gmail.com / gonzalo.rodriguez@etu.u-bordeaux1.fr

* Escuela de Arquitectura y Diseño PUCV, Matta 12 VIÑA DEL MAR

RÉSUMÉ. Dans ce document nous présentons une analyse sur l'architecture locale destinée à identifier des principes d'identité d'une région. Nous cherchons à établir des relations de cause à effet entre des conditions environnementales et culturelles d'une part, et d'autre part, l'orientation, la forme et l'utilisation de matériaux dans le cadre d'une architecture vernaculaire. Cette analyse est développée en trois phases exploratoires : l'observation architectonique, la caractérisation d'éléments architectoniques locaux et l'identification des variables environnementales locales. Nous ajouterons à ce travail une phase de modélisation qualitative, selon un raisonnement d'expert, des incidences des variables environnementales locales sur les éléments architectoniques locaux identifiés.

ABSTRACT. In this document we present an analysis on local architecture intended to identify identity principles of an area. We seek to establish causal relations between environmental and cultural conditions on the one hand, and of other, the orientation, the form and the use of materials within the framework of a vernacular architecture. This analysis is developed in three exploratory phases: the architectonic observation, the characterization of the local architectonic elements and the identification of the local environmental variables. We will add with this work a phase of qualitative modelling, according to human expert reasoning, the incidence of the local environmental variables on the identified local architectonic elements.

MOTS-CLÉS: régionalisme critique, architecture culturelle, architecture local, identité local, architecture vernaculaire, éléments architectoniques, habiter, lieu, territoire, observation architectonique, des signaux, perception, noétique, l’airial landais, ruka mapuche, modélisation qualitative.

KEYWORDS: critical regionalism, cultural architecture, local architecture, local identity, vernacular architecture, architectonic elements, to live, place, territory, architectonic observation, signs, perception, noetic, the airial landais, ruka mapuche, qualitative modeling.

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1. Introduction

L’objectif de cette recherche est d’analyser la façon dont l’architecture locale s'adapte aux conditions particulières d'un territoire donné. Cette analyse considère l’ensemble des circonstances naturelles et culturelles qui peuvent déterminer l’architecture locale.

On cherche à identifier, à travers des signaux, les raisons qui ont motivé la conception tant au niveau de l’orientation que de la morphologie d’une architecture.

Le choix des matériaux et des systèmes constructifs est défini par rapport à des variables environnementales dont l’ensoleillement, le vent, la présence d’eau et les caractéristiques du sol. En même temps il est aussi important d’observer et de constater des modes de vie, des croyances, des activités et besoins nécessaires au moment de la conception architecturale. Le point de départ de l’analyse est la conviction qu’il est possible de « lire » quelque chose dans l’architecture d’un lieu déterminé. Il existe une vaste information, qui selon le cas, est plus ou moins voilée.

On entend par « lire », le sens de faire tant une observation sur l’orientation des habitats mais également sur sa morphologie et de l’utilisation raisonnée des propriétés techniques des matériaux locaux utilisés. De plus, on peut « lire » des adaptations formelles qui expriment des connaissances sensibles de lieux tels que : la direction du vent dominant, la trajectoire du soleil, les caractéristiques de la pluie, la morphologie de la surface de la terre, et la composition de cette terre, en tant que support. Il est aussi possible de « lire » des savoir-faire adaptés aux contraintes naturelles du lieu, dont des réponses formelles concernant l’enveloppe de l’habitat, et la manière dont celui-ci s’appuie sur le sol.

La discussion théorique de cette recherche s’appuie sur des concepts tels que : Civilisation universelle v/s culture local de Paul Ricoeur (1) ; le Régionalisme Critique de Alexander Tzonis et Liane Lefaivre aussi que de Kenneth Frampton (2) ; des conceptions historiques de la vie privée et du travail selon Philippe Ariès (3);

des conceptions de Lieu et d’Habiter d’après Martin Heidegger (4) et (5) ; l’espace sacré selon Mircea Eliade (6) ; la présence ou pas d’art selon Godofredo Iommi (7), et des notions sur l’observation architectonique d’après des auteurs tels que Alberto Cruz (8) et Fabio Cruz (9). Une discussion de cet ordre ainsi qu’une approche des caractéristiques propres d’un lieu particulier, nous permet d'affirmer certains principes identitaires essentiels d’une région. Alors si ces principes locaux s’intègrent dans de nouvelles et parfois, inédites expressions architectoniques, ils pourraient permettre à une région déterminée de s’y reconnaître.

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2. Méthode d’analyse

Cette méthode considère quatre phases d’approche à la problématique donnée. Une première phase est l’observation architectonique, issue de l’élaboration des croquis et d’un texte d’appui cherchant l’acquisition d’un événement spatial déterminé. Une deuxième phase est l’identification et l’analyse des éléments architectoniques défini par l’enveloppe, son orientation et sa relation au sol. Une troisième phase est l’identification des variables du lieu: l’ensoleillement, le vent, la pluie et les caractéristiques du sol. Finalement, la quatrième phase est la modélisation qualitative de ces variables. Cette modélisation cherche à établir des relations de cause à effet, dont la cause est issue des variables environnementales, et l’effet des adaptations de l'architecture.

2.1. L’observation architectonique (figure 1)

L’observation architectonique est une activité qui correspond à l’élaboration d’un croquis et à l’écriture d’un texte. A cette activité répond un état de contemplation,

«L’observation est rendue possible grâce a la condition poétique de l’homme, et parce qu’en elle l’homme peut vivre avec liberté dans la veille de faire monde»

(Exposicion escuela 1972, Biblioteque Con§tel e(ad) UCV). Mais si elle ne répond pas a des règles de logique universelles est objective, car on dessine ce que l’on voit, et on écrit quelque chose simultanément par rapport à ce qu’on a devant les yeux. « Cette activité de l’esprit (et du corps) nous confronte une ou plusieurs fois à une vision inédite de la réalité » (9).

Figure 1, ruka Mapuche, on arrive en tournant depuis l’ouest, croquis G. Rodríguez

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2.2. Identification et analyse des éléments architectoniques (figure 2)

Dans cette phase on cherche à caractériser l’enveloppe de l’habitat et son rapport au sol pour répondre à la question : quelle forme peut prendre l’architecture soumise à la lumière, à l’air, à l’eau, et à la terre ? Par conséquent à cette phase correspond la description de l’enveloppe du bâti : pente de toiture, orientation du faîtage, débord de toiture, épaisseur des murs, hauteur des murs, taille des percements (baies), épaisseur des percements (embrasure), distance au sol, et type de matériaux.

Nous sommes persuadés que dans plusieurs cas d’architecture vernaculaire la décision de bâtir avec certains éléments architectoniques répond à des savoir-faire qui dénotent une précieuse connaissance du lieu.

Figure 2, Airial landais, pente toiture caractéristique, croquis G. Rodríguez

2.3. Identification des variables du lieu

L’objectif de cette phase est d’isoler différentes variables de l’environnement capables d’influer sur la morphologie de l’architecture. D’après Faguet G. et Rodríguez G (10), ces variables extraites des exemples d’architecture vernaculaire, tels que l’airial landais ou bien la Ruka Mapuche pourraient être universalisées.

Cependant pour arriver à cette universalisation des variables de lieu il faut les rendre mesurables et les rendre applicables dans des régions différentes. Nous avons décidé d’associer les variables en jeu aux quatre éléments que sont le feu, l’air, l’eau et la terre. Ainsi les variables associées au feu sont : la luminosité, le rayonnement, ainsi que l’orientation du soleil par rapport au Nord. Les variables associées à l’air sont : l’orientation, la vitesse et la fréquence du vent, ainsi que les moyennes des hautes et basses températures. Les variables associées à l’eau sont : la force et la fréquence de

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la pluie ainsi que l’humidité relative. Finalement, les variables associées à la terre sont : la pente, le type, la perméabilité et la raideur du sol.

2.4. Modélisation qualitative des variables (figure 3)

Cette phase correspond, d’après Ndiaye A. (11) à une représentation du raisonnement d'expert. Nous proposons une modélisation qualitative des incidences des variables environnementales locales sur les éléments architectoniques locaux identifiés. Cette modélisation cherche à établir des relations de cause à effet, dont la cause est issue des variables environnementales, et l’effet des adaptations de l'architecture.

Pour établir les ordres de grandeur des variables, nous avons besoin d’une échelle adaptée aux caractéristiques propres à chacune d’entre elles. De plus il est nécessaire que l’échelle soit conçue par rapport aux appréciations expertes des variables. Nous utilisons une échelle à sept niveaux (vvl, vl, l, m, h, vh, vvh) (12), celon la codification suivante : l pour low, m pour medium, h pour high et v pour very. Cette représentation permet la mise en relations qualitatives des variables environnementales aux éléments architectoniques (fig. 3). Les relations seront par la suite exprimées sous forme de fonctions définies dans une algèbre qualitative (11) permettant de calculer chaque élément architectonique en fonction des variables environnementales qui le déterminent. La fonction qualitative correspondante à l'exemple de la figure 3 serait avec y la taille des percement, x la luminosité et ! l'opérateur de multiplication qualitative définie dans (11).

Figure 3, modélisation qualitative

3. Conclusion

Cette recherche correspond à une thèse en cours. Cependant la possibilité d’ouvrir un chemin à l’innovation en architecture et surtout aider l’architecture a s’affarchir du formalisme régionaliste, en la rendant cohérente avec son époque, son environnement naturel et culturel reste comme un grand défi à relever.

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Remerciements

Je remercie la coopération franco chilienne qui permet le financement de cette thèse à travers l’ambassade de France au Chili, CONICYT Chile et le CROUS France. A INNOVAPIN 2010, au programme Doctorado en Arquitectura y Estudios Urbanos de la Pontificia Universidad Católica de Chile. Tout spécialement a mes directeurs de thèse : Frédéric BOS, Pierre MORLIER et Jorge FERRADA pour leurs appuies et leurs précieux conseils. Aux chercheurs de l’US2B dont notamment Amadou NDIAYE. Finalement à Catalina, ma femme, et mes fils Clemente y Tomas pour leurs compagnies, leurs conseils et leur patience inconditionnelle.

12. Bibliographie

(1) Ricoeur P., Histoire et Vérité, Seuil, 1955, 1964, 1967.

(2) Frampton K., L’Architecture moderne, Paris, Thames & Hudson, 2006 (3) Ariès P., Histoire de la vie privée, Seuil, 1987, 1999

(4) Heidegger M., Chemins qui ne mènent nulle part, Gallimard, 1962.

(5) Heidegger M., essais et conférences, Gallimard, 1958.

(6) Eliade M., Lo sagrado y lo profano, Barcelona, Paidos, 1998.

(7) Iommi G;, "Por Qué, Como y Cuando Existe Arte?", Revista Universitaria , n° 13, 1986, p. 8-13, Santiago 1986.

(8) Cruz A., Estudio acerca de la observacion en la Arquitectura, UCV, Valparaiso.

(9) Cruz F., La Observación Arquitectónica y del Diseño, e.(ad) Escuela de arquitectura y Diseño, 1998 - 2007

(10) Faguet G, et Rodriguez G.,De quelle manière habiter aujourd’hui dans les Landes de Gascogne ?, Mémoire de master II : Sciences et technologies, Mécanique et ingénieries, parcours « Concevoir et Réaliser avec le bois », ENSAyP Bordeaux, Septembre 2006.

(11) Ndiaye A., "Qualitative modelling of a multi-step process: The case of French breadmaking." Expert Systems with Applications In Press, Corrected Proof (doi:10.1016/j.eswa.2007.11.006).

(12) Guerrin, F. (1991). "Qualitative reasoning about an ecological process : interpretation in Hydroecology." Ecological Modelling 59: 165-201.

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