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Sur une modification des surfaces métalliques sous l'influence de la lumière

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HAL Id: jpa-00240558

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Submitted on 1 Jan 1901

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Sur une modification des surfaces métalliques sous l’influence de la lumière

H. Buisson

To cite this version:

H. Buisson. Sur une modification des surfaces métalliques sous l’influence de la lumière. J. Phys.

Theor. Appl., 1901, 10 (1), pp.597-607. �10.1051/jphystap:0190100100059701�. �jpa-00240558�

(2)

597 distinctes de vibrations, tendant chacune vers la série harmonique impaire. L’une correspond aux vibrations propres du secondaire,

l’autre à des vibrations forcées dont les périodes dépendent essentiel-

lement des périodes propres du primaires. Ici encore le secondaire joue le rôle de résonateur par rapport au primaire.

Ce primaire ne diffère pas essentiellement d’un excitateur de

Hertz ; il est donc probabl’e qu’un excitateur de Hertz, de longueur

assez grande par rapport à sa capacité, émet une infinité de vibra-

tions de périodes différentes formant ure série quasi-harmonique.

Des expériences directes, effectuées dans le laboratoire du profes-

seur Drude, à Giessen, et encore inédites, paraissent confirmer cette supposition.

SUR UNE MODIFICATION DES SURFACES MÉTALLIQUES

SOUS L’INFLUENCE DE LA LUMIÈRE ;

Par M. II. BUISSON.

Quand on éclaire une lame métallique par les rayons ultra-violets pour étudier la déperdition de l’électricité négative, on constate faci-

lement que la vitesse de cette déperdition diminue peu à peu, et que, si l’expérience se prolonge, la surface devient presque insensible.

Il y a une altération de cette surface, et elle peut être mise en

évidence par l’étude des variations de quelques propriétés superfi-

cielles. ..

VITESSE DE DÉPERDITION DE L ÉLECTRICITÉ NÉGATIVE.

La première de ces propriétés que j’ai étudiée est précisément la

faculté de perdre l’électricité négative. Dans ce cas, le rôle de la lumière est double : certaines radiations libèrent les charges élec- triques, ce sont celles dont les longueurs d’onde sont les plus petites;

mais en même temps ces rayons et aussi les autres modifient la’

surface et font que la déperdition subit des variations. Malgré

cette complexité apparente, on peut obtenir des résultats très nets.

Ces variations sont plus considérables, lorsqu’on emploie, comme

radiations actives, celles qui sont contenues dans la lumière solaire

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:0190100100059701

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598

et qu’unies fait tomber sur les métaux qui y sont sensibles, le zinc,

l’aluminium et, surtout, le zinc amalgamé (1).

En effet ces radiations constituent l’extrême ultra-violet solaire;

leur action est peu intense et ne se manifeste que sur quelques métaux.

On est en quelque sorte à la limite du phénomène; un faible chan-

gement d’état de la surface produira donc une variation de la déper-

dition beaucoup plus grande. Au contraire, en prenant une source de lumière riche en rayons ultra-violets, dont l’action est presque la même sur des surfaces très différentes, on aurait beaucoup moins de

netteté dans l’étude de l’altération du métal.

De plus, la lumière solaire a sur les autres sources contenant des radiations actives, l’avantage d’être beaucoup plus constante, surtout

au point de vue de ces radiations.

Enfin le zinc amalgamé, par suite de la facilité avec laquelle on peut le nettoyer (il suffit de le frotter avec un linge om un tampon de papier), permet d’obtenir une surface parfaitement neuve, toujours identique à elle-même, comme le montrent les expériences faites en

même temps sur plusieurs lames.

La lame en expérience est fixée à un support articulé qui repose

sur une base isolante placée près d’une fenêtre et qui est lié à un électroscope à feuilles d’or. On charge l’ensen1ble négativement ;

les feuilles divergent, puis se rapprochent sous l’action de la déper-

dition. Un observe l’une d’elles avec une lunette et on mesure le temps qu’elle met à passer d’une division â une autre.

En prenant l’inverse de ce temps, on a la vitesse de déperdition, à

l’instant considéré, pour une certaine chute de potentiel qui reste toujours la même.

Supposons qu’on nettoie la surface en pleine 1111111ére et que l’on compte les temps à partir de ce 1110I11etlt. On constate que la vitesse de déperdition diminne régulièrement, et, dans la plupart des cas, en

raison inverse du temps écoulé depuis le décapage.

La rapidité de cette diminution est très variable, suivant l’intensité des radiations qui produisent la décharge; en hiver, elle est assez grande pour qu’après quelques minutes on ne puisse plus rien

observer ; au contraire, en été, les mesures se poursuivent réguliè-

rement pendant plus d’une heure.

(I) ELSTEH et H. GEITEL. H’led. Annalen, t. ~~1»’III, p. ’9’7 : 1889;

-

Bn B:BL Y,

~’. R., t. CXVL p. 741: 1893.

(4)

599

Cependant l’allure du phénomène est toujours la même. Il y a une

vitesse de déperdition extrêmement grande au moment méme où la

surface du métal est créée à l’état neuf; mais une altération se pro- duit aussitôt qui diminue cette vitesse.

Tout d’abord celte altération n’est pas due, C0111n1C il est facile

de s’en assurer, au départ même de l’électricité négative de la sur-

face ; deux lames, dont l’une reste constamment électrisée depuis sa

mise à la lumière et l’autre reste neutre, donnent ensuite la même vitesse.

Ce n’est pas non plus une oxydation sous la seule influence de l’air.

En effet, à z’ol sczc~~cf~, cette ~~zo~l~~’-r,ccctzon ne se lyroduit pas.

Une lame est nettoyée, puis mise à l’obscurité. Après un certain temps, on la retire et on l’expose à la lumiére : elle se comporte alors

comme une lame neuve, c’est-à-dire que la vitesse se met à décroître à partir du moment l’on a éclairé la lame, comlne pour une sur- face qu’on aurait nettoyée en pleine lumière.

Bien plus, la lame qui a subi un passage à l’obscurité est plus

sensible qu’une neuve, c’est-à-dire qu’après un éclairement de même durée sa déperdition est plus considérable ; elle peut être jusqu’à

huit fois plus grande.

C’est après quelques heures de séjour à l’obscurité que cet accroissement de sensibilité est le plus marqué ; il s’atténue ensuite,

et une lame très vieille n’est plus du tout sensible. Il est vraisem- blable que d’autres causes viennent agir, humidité, vapeurs et gaz existant toujours dans l’air, qui modifient profondément la surface.

Il y a encore un fait plus intéressant. Celle ~~z ocl i~’cation produite par la lu~nièe~e n’est pas ~e~~ynanenGe. Elle disparaît après un séjour suffi-

sant à l’obscurité, et la lame se comporte ensuite comme si elle n’avait jamais été éclairée.

Ainsi l’action de la lumière n’est que momentanée ; elle disparait

peu à peu quand l’éclairement cesse, et la surface du métal revient à l’état dans lequel elle était antérieurement.

Le zinc et l’aluminium donnent des résultats semblables, mais

moins nets, ce qui peut tenir à la difficulté d’obtenir une surface

parfaitement neuve avec ces métaux.

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600

DIFFÉRENCE APPARENTE DE POTENTIEL.

Methode de 1nesure.

-

Une propriété superficielle qui dépend beaucoup de l’état de la surface d’un métal est la différence apparente de potentiel qu’il présente avec un autre métal. aussi j’ai constaté

une action bien nette de la lumière.

Pour mesurer la différence de potentiel, j’ai employé le dispositif aujourd’hui classique (~ ), qui consiste à former un condensateur avec

les deux lames métalliques. L’une d’elles est fixe et liée, d’une part,

à un électromètre, d’autre part au sol (conduite de gaz), par l’inter- médiaire d’un pont qu’on peut couper. L’autre est mobile et peut

étre portée à tel potentiel que l’on veut par une dérivation faite sur

le circuit d’une pile. Pour une valeur convenable de ce potentiel,

on annule le champ électrostatique entre les lames du condensateur, et, quand on soulevé la lame mobile après avoir isolé l’autre du sol,

l’état électrique de cette dernière ne varie pas, et l’aiguille de l’élec-

tromètre reste fixe. Cette valeur du potentiel de la lame mobile est

égale et de signe contraire à la différence cherchée.

Comme pile, j’ai pris un accumulateur fermé sur un circuit d’assez

grande résistance; j’en mesurais la force électromotrice à l’aide d’un voltmétre Carpentier; j’avais ainsi une précision bien suffisante;

car, en définitive, je ne mesurais que les variations d’une différence de potentiel et non celle-ci en valeur absolue.

L’appareil, très simple quand on opère à l’air libre, comprend un

support isolant portant la lame fixe. L’autre est vissée à l’extrémité d’un levier horizontal, qui, en tournant autour d’un axe également horizontal, permet de l’écarter un peu de la première.

Le tout est protégé par une boite de carton, revêtue intérieurement de feuilles d’étain, pour éviter tonte influence gênante.

Pour faire une mesure, on retire la lame qu’on veut éclairer, puis

on la remet dans l’appareil après qu’elle a subi l’action de la lumière.

Quand on veut opérer en présence d’nn gaz autre que l’air, il faut,

dans le méme espace fermé, faire opérer à la lame mobile le n2ou-

(1) H. PELLAT, C. R., t. XC, p. 990; 1880 ; - et J. de Ph~s., lie série, t. IX,

p. 15 ; 1880 ; - Annales de Chirnie et de Physique, 5e série, t. XXIV, p. 5 ; .1881;

-

Lord hELVmT, Brislish ~Issoc. Swansea uleeting, 1880;

-

~l~cctu~°e, 1. XXIII, p.

~67; 1881;

-

Phit. Alag., 5e série, t. YLVI, p. 82; 1808.

(6)

601 vement de faible amplitude nécessaire à la mesure de la différence de potentiel, et un autre, plus considérable, pour pouvoir l’éclairer

seule. J’ai réalisé cette double condition en reliant cette lame à un axe horizontal qui porte une pièce de fer doux ; celle-ci suit les mouvements d’un aimant extérieur à la boîte qui renferme l’en- semble.

On peut ainsi commander la position de la pièce intérieure sans

lien matériel.

La marche d’une expérience est la suivante : La lame sur laquelle j’opère est d’abord nettoyée, puis placée dans l’appareil,

elle reste à l’obscurité. Je mesure la différence de potentiel, qui

varie lentement, soit par suite du nettoyage, soit parce que l’expé-

rience précédente n’est pas complètement achevée. Quand elle ne

varie presque plus, je retire le métal à étudier et l’expose pendant

le temps voulu à la lumière, dans des conditions déterminées.

L’éclairement terminé, je replace la lame dans l’appareil et je fais rapidement plusieurs mesures, car la différence varie alors beau- coup ; je les continue jusqu’à ce que cette variation soit très ralentie.

Les valeurs trouvées sont représentées en fonction du temps par

une courbe, dont l’ordonnée à l’origine donne la différence apparente de potentiel à la fin de l’éclairement.

L’autre lame, qui est toujours ancienne, pour ne pas avoir à craindre des changements brusques, est restée dans l’appareil, n’a

pas été éclairée et n’a donc subi aucune altération.

Toutes les variations observées se reportent uniquement sur la

lame qui a été éclairée.

Le métal à étudier, après avoir été dressé à la lilne, est nettoyé

au papier émeri, puis essuyé avec soin pour enlever les poussières métalliques. Quelquefois, après ce traitement, la surface a été lavée

à l’alcool. D’autres lames, préparées par électrolyse, ont été sim- plement lavées à l’eau et à l’alcool. Une lame de plomb a été brunie

en la frottant fortement avec un bâton de verre ayant une extrémité arrondie.

La lumière a toujours été la lumière solaire ou celle de l’arc élec-

trique. Les autres sources ne sont pas assez intenses pour donner

une variation bien définie.

Résultats.

--

En général, le métal éclairé devient plus négatif,

c’est-à-dire que, dans la série de Volta, il se rapproche de l’or et

s’éloigne du zinc. C’est ce qui se produit avec l’aluminium, le zinc,

(7)

602

le zinc amalgamé, le cuivre, le laiton, le plomb, l’étain, l’antimoine,

le bismuth, le magnésium ; avec le nickel, la variation est faible ;

elle est insensible avec le fer, l’argent, l’or. Enfin le platine se com- porte en sens inverse des autres n1étaux; il devient plus positif sous

l’action de la lumière,.

La variation de la différence de potentiel s’élève jusqu’à 0B10 et

même 0‘, 2~..

Dans tous les cas, cette 1noclification n’est ~~cc~° 1J2J’~~2Ct~2°92te j elle dis~ccr~~t flrarlitelleîne,,zt à l’obscurité, et le r~2ceuZ rerient peu à peic ri son état proinzitlf, la cZi,f~É~j~enee de potentiel reprenant la valeur’

antérieure it Z~~~clazr°e~~ze~2t.

La vitesse de ce retour à l’état primitif varie naturellen1ent suivant les différents métaux. Elle est grande avec l’aluminium, l’étain, le bismuth, le magnésium ; faible avec le zinc et le platine.

J’ai rencontré un échantillon de métal qui iii’a donné des résultats

assez constants pour que je puisse l’employer à une étude plus com- plète du phénomène. C’était un miroir d’héliostat, en métal des miroirs, bien plan et bien poli.

Dans plusieurs expériences successives, cette lame est éclairée

par la lumière du soleil ou par celle des nuages, pendant des durées qui varient de dix à cinquante-quatre minutes. A la fin de l’éclaire- ment, elle présente, avec une lame de comparaison, une différence

de potentiel très sensiblement la mème, voisine de

-

Ov,330; alors qu’après un long séjour à l’obscurité la différence vaut

-

t)°,~?00.

Ainsi, quand le ~i2cet(~l, est éclairé, il y ci une ~2o2G2~eZre zaZe2cj’ de la

cli~-~’cereyzee de potentiel, ae~2siLlemer2t ’indépendante de la durr/e d’ceeZcci- rement, si celle-ci est s~c~o~Leur~e ci quelques rninutes, la variation

étant négative.

Il est facile d’étudier la période de début. On reconnaît que la variation n’est pas instantanée, mais qu’elle s’établit avec une

vitesse d’abord considérable, qui se ralentit ensuite, la valeur limite

étant atteinte assez vite.

Ainsi la différence de potentiel après séjour à l’obscurité vaut :

(8)

603

I~2 fLzce~zee cle la loî2yifeui- d’onde de.s radiations.

-

Un point parti-

culièrenlent intéressant est l’action des différentes radiations.

Ne pouvant avoir avec un prisme ou un réseau un faisceau homor

gène assez intense pour éclairer suffisamment une surface de

~0 à 50 centimètres carrés au moins, j’ai employé des verres colo-

rés, placés sur le trajet de la lumière solaire.

On constate, tout d’abord, que les rayons rouges et les rayons

jaunes n’ont qu’une action très faible et, par suite un peu douteuse.

Les rayons verts et bleus donnent une variation égale à environ la

moitié de la variation complète. Enfin les rayons ultra-violets du spectre solaire semblent n’avoir qu’une action faible, car l’interposi-

tion d’nne lame de verre incolore, qui les absorbe, ne diminue que peu la variation totale.

En éclairant ce même miroir avec l’arc électrique, on obtient une variation nulle; n2ais, en interposant une lame de verre entre l’arc et

le miroir, la variation est alors notable et de même sens qu’avec la

lumière du soleil. Or le verre a absorbé les rayons de très petite longueur d’onde ; c’est donc que ceux-ci agissent en sens inverse

des autres, et que, s’ils sont ensemble, il y a neutralisation.

Avec le zinc, cet effet est encore plus net. Toutes les fois que le soleil agit, la variation est négative. Elle l’est encore, mais plus fai- blement, si les rayons venant de l’arc électrique traversent une lame de verre, tandis qu’elle est positive si aucun milieu n’est interposé.

A travers 1111c lame de quartz, les rayons de l’arc (sans métal) sont affaiblis, mais agissent toujours dans le sens positif. En introduisant du zinc ou de l’aluminium dans l’arc, la richesse de la lumièré en

rayons très réfrangibles est telle que l’absorption qu’ils subissent à

travers une lame de quartz ou de fluorine est insuffisante pour dimi-

nuer leur action, qui reste positive et très considérable (0~~,~~U~, mal- gré une faible durée d’éclairement (de une à deux minutes). Cette

action est d’ailleurs la mème, que les rayons proviennent de l’alu-

1~T11I11L1I11 ou du Z111c ; il n’y a donc pas d’action particulière exercée sur

un métal par les radiations qu’il émet.

En résumé, pour le zinc comme pour le métal des miroirs, toutes les radiations n’agissent pas de la mème manière. Les rayons peu réfran-

gibles (rouges, jaunes) ont une action très faible; elle croît pour les rayons verts, bleus, violets; passe par un maximum., puis décroît.

Il y a une certaine radiation ~~t ~cZ~~e au-delà de laquelle l’action repa-

rait, mais en sens inverse, la variation étant positive.

(9)

604

En d’autres termes, pour ces deux métaux, il y a une longueur.’

d’onde d’inversion, qui sépare le spectre en deux parties, dont les

actions sont de sens contraire.

Il est assez difficile de déterminer avec précision cette longueur

d’onde. Il semble néanmoins que, pour le zinc, elle se trouve un peu avant la fin du spectre solaire (0~,~95) et pour le métal des miroirs

un peu au delà.

Enfin ce phénomène remarquable de l’inversion n’est pas général.

Certains métaux, cuivre, aluminium, magnésium, ne le présentent

pas, au moins dans les limites où j’ai opéré.

Influence du l1Úlieu.

-

J’ai remplacé l’air par l’oxygène, l’anhy-

dride carbonique, l’hydrogène. Avec ce dernier, je me suis efforcé .

d’enlever toute trace d’oxygène libre. Enfin j’ai fait varier la pres- sion et l’ai dimiiiuée j tis qu’à 1 centimètre de mercure.

Ces conditions ne changent rien au phénomène. La substitution d’un milieu. à un autre fait varier la différence de potentiel des deux lames; puis, sur la nouvelle valeur, l’éclairement produit toujours la

méme variation.

En résumé, la différence apparente de potentiel entre deux métaux

est modifiée lorsque l’un d’eux seul est éclairé.

Sauf le platine, le métal éclairé par la lumière solaire devient plus négatif. La variation est indépendante de la nature du gaz et de la

pression. Elle varie peu avec l’intensité de la lumière, si celle-ci est

considérable; l’incidence n’a é-alemeiit pas d effet.

Cette variation n’est pas instantanée. Elle croît d’abord très vite

avec la durée d’éclairement, puis tend vers une valeur limite. Cette valeur limite dépend de la longueur d’onde de la lumière employée.

Pour certains métaux, toutes les radiations n’agissent pas dans le même sens; les plus réfrangibles produisent une variation positive,

et les autres une variation négative. Il y a inversion.

Cet état du métal éclairé subsiste tant que l’éclairement dure ; mais il n’est pas permanent. A près retour à l’obscurité, le métal revient à

son état antérieur avec une rapidité variable, mais plus faible que pour la transformation inverse.

Il y a deux états définis, l’un à l’obscurité, l’autre à la lumière

(d’une composition donnée), stables l’un et l’autre dans leurs condi-

tions respectives. Quand ces conditions varient, l’état du métal se

déplace vers celui qui correspond aux conditions nouvelles.

(10)

605

PROPHIETES CHIMIQUES ET OPTIQUES.

ANALOGIES AVEC D’AUTRES ACTIONS DE LA LL~IIE1:E.

10 Une lame de zinc fraîchement amalgamée est exposée au soleil

derrière un écran percé de trous, ou mieux est appliquée contre une plaque photographique entièrement noire, dont on a enlevé la géla-

tine par endroits, afin qu’une action possible de l’air soit la même

partout.

Après quelques minutes d’exposition, on retire la lame. Il n’y a

alors aucune différence d’aspect d’un point à l’autre de la surFace ;

tous paraissent également brillants. Mais, en l’exposant à la vapeur d’iode, on développe l’image latente, et le dessin de l’écran apparaît.

Il est facile de voir, à la différence d’éclat, que ce sont les parties in-

solées qui ont été les moins attaquées.

,

Il y a donc une différence pour l’aptitude à la combinaison avec l’iode entre les points qui ont été éclairés et ceux qui ne l’ont pas

été (’).

~° J’ai voulu voir si la modification de la surface métallique, mise

en évidence et étudiée par plusieurs méthodes, pourrait aussi l’être par l’étude des propriétés optiques.

Je n’ai constaté aucune variation de la différence de phase intro-

duite par la réflexion métallique entre les deux composantes d’un rayon lumineux polarisé, lorsque la lame passait de l’obscurité à l’éclairement très grand produit par un faisceau de lumière solaire intense.

Cette méthode est donc impropre à manifester la modification causée par la lumière.

Ce résultat négatif est à rapprocher de celui qui a été observé

par à. Lippmann (2), au sujet des lames métalliques qui subissent la polarisation voltaïque, bien qu’il y ait alors une variation très consi- dérable des propriétés électriques de la surface.

On sait que les propriétés optiques dépendent d’une profondeur

assez grande du métal, tandis qu’il est vraisemblable que les pro-

priétés électriques n’intéressent qu’une couche beaucoup plus mince.

(1) Dans un travail récent, M..T. WATERMOUSE (Proceedna~s of l7ie Royal .~’ociety u f London, vol. LXYI, p. 4~3t~ ; t~()0; a étudié une action semblable sur des laire

d’argent et de quelques autres métaux.

(2) J. cle lhyg., 2e série, t. X, p. ?0? ; 1881.

(11)

606

La modification produite par la lumière Pst donc entièrement super- ficielle et n’affecte pas assez les couches profondes pour qu’elle puisse

se manifester par un changement appréciable de l’état de polarisa-

tion du rayon lumineux réfléchi.

3° Il y a un parallélisme remarquable entre les deux manifestations que j’ai surtout étudiées, la sensibilité au point de vue de la déperdi-

tion et la différence apparente de potentiel, toutes deux ayant une valeur déterminée à l’obscurité et une autre à la lumière.

D’autres phénomènes produits par les rayons lumineux présentent

aussi une allnre semblable.

Une solution alcoolique d’azotate d’urane reste limpide à l’obscu-

rité. A la lumière, elle se réduite et dépose du protoxyde. Remise à

’obscurité, elle s’oxyde et revient à son état primitif.

Une dissolution de pourpre rétinien, rouge à l’obscurité, se déco-

lore à la lumière et se recolore si on la replace à l’obscurité.

Une plaque photographique, impressionnée, garde assez long-

temps cette impression, mais non indéfiniment. Si on la maintient à

l’obscurité, l’image latente disparaît peu à peu, et, après un temps

~ assez long, variable suivant la nature de la couche sensible, la plaque

ne peut plus être développée. Elle a repris ses propriétés antérieures,

et l’on peut s’en servir comme d’une plaque neuve (’ ).

La sensibilité à la combustion d’une dissolution d’acide oxalique,

sous l’action des rayons solaires, s’accroit par une exposition préa-

lable à la lumière, et cet accroissement disparaît ensuite après un séjour de plusieurs jours à l’obscurité (~).

L’inversion remarquable, que j’ai constatée dans deux cas bien

’déterminés (zi nc et métal des miroirs), se rencontre aussi dans d’autres actions de la lumière.

Depuis longtemps, J. Herschell et Claudet (3) ont montré que les rayons jaunes et rouges détruisent l’action des rayons plus réfran- gibles sur la plaque daguerrienne, qu’ils ramènent lentement à l’état

primitif.

-

Les radiations violettes oxydent le gaïac blanc et lui font prendre

une coloration bleue. Cette coloration disparaît, et le gaïac oxydé

se réduit si on l’expose aux rayons rouges et jaunes, lesquels n’agissent pas sur le gaïac blanc.

{ 1) ~1. h OEL, C. R., t. XCII, p. nos; 1881.

(2) DocL~L~, Annales de Z’lnslitul Pasteu¡’, t. X, p. 129; 1896.

{3) C~AL~E~, Anntcles de Chimie et de Physique, 3e série, t. XXII, p. 332; 1848.

(12)

607

Enfin les radiations très peu réfrangibles provoquent le départ

de l’énergie qui a été accumulée par les rayons violets et ultra-vio- lets dans la phosphorescence, c’est-à-dire qu’ils détruisent l’action de ces rayons (1).

Le phénomène que j’ai étudié rentre donc bien dans l’ordre des

phénomènes produits par la lumière.

Conclusions.

-

EI1 définitive, la surfaces d’un métal éclairé est dans

un état différent de celui qui existe à l’obscurité, et variable suivant la nature de la lumière.

L’indépendance de l’effet produit par l’éclairement vis-à-vis du gaz qui entoure le métal écarte l’idée d’une action du milieu, de

même que le retour à l’état primitif exclut l’hypothèse d’un composé

définitif formé sous l’influence de la lumière.

Il est vraisemblable que tout se passe dans la couche de gaz, que toute surface métallique condense énergiquement, et qui subsiste malgré le changement du gaz ambiant et l’emploi d’un vide poussé

très loin.

A l’obscurité, il y a un certain équilibre entre le métal, le gaz condensé à sa surface (probablement l’oxygène, puisque les lames

ont toujours été préparées dans l’air) et peut-être aussi quelques composés oxygénés du métal. Mais l’existence de ce composé ne s’impose pas, et 1’on conçoit parfaitement que les propriétés superfi-

cielles dépendent de l’équilibre qui existe entre le métal et le gaz seuls. Sous l’action de la lumière, cet équilibre se déplace dans un

certain sens, et les propriétés de la surface du métal sont modifiées.

Pour quelques métaux, certaines variations déplacent l’équilibre en

sens contraire des autres, ce qui se manifeste par l’inversion observée.

,

CONSTRUCTION GÉOMÉTRIQUE DES DEUX IMAGES D’UN POINT LUMINEUX PRODUIT PAR RÉFRACTION OBLIQUE SUR UNE SURFACE SPHÉRIQUE ;

Par M. A. CORNU.

.

La construction des foyers conjugués d’un faisceau réfracté émanant d’un point est peu connue : les traités classiques la passent, en général,

sous silence, et cependant elle est fort utile pour 1 étude géométrique,

(1) SEEBECK, E. BECQUEREL, C. R., t. XIV, p. 901; 1842.

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