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Effets de l'irradiation par des protons sur les propriétés du silicium

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HAL Id: jpa-00205510

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00205510

Submitted on 1 Jan 1963

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Effets de l’irradiation par des protons sur les propriétés du silicium

A. Authier, P. Lallemand, J.C. Pfister

To cite this version:

A. Authier, P. Lallemand, J.C. Pfister. Effets de l’irradiation par des protons sur les propriétés du

silicium. Journal de Physique, 1963, 24 (7), pp.467-470. �10.1051/jphys:01963002407046700�. �jpa-

00205510�

(2)

EFFETS DE L’IRRADIATION PAR DES PROTONS SUR LES PROPRIÉTÉS DU SILICIUM

Par A. AUTHIER,

Laboratoire de Minéralogie-Cristallographie, Sorbonne,

et P. LALLEMAND, J. C. PFISTER,

Laboratoire de Physique, École Normale Supérieure.

Résumé.

2014

Des études précédentes [1], [2] ont été faites sur l’accélération de la diffusion dans le silicium sous l’action de l’irradiation par des protons à haute température, mise en évidence par le mouvement d’une jonction n-p. La méthode de Lang a été utilisée pour observer les défauts créés. La perturbation du réseau peut s’étendre à toute l’épaisseur du cristal. Elle disparaît si on

enlève la région ont été créés les défauts, située à 10 03BC. de la surface, profondeur de pénétration

des protons.

Abstract,

2014

Previous studies [1], [2] have been made of the diffusion enhancement in high temperature proton irradiated silicon crystals, revealed by the displacement of an n-p junction.

Lang’s method has been made use of to study the defects created by irradiation. The whole thick-

ness of the crystal may be perturbed. The perturbation disappears after etching away of the region

where the defects have been created, 10 03BC from the surface (depth of penetration of the protons).

PHYSIQUE 24, 1964,

1. Introduction.

-

Des études précédents [1]

ont montré que l’irradiation à température élevée

par des protons d’énergie voisine de 1 Mev a une influence sur le coefficient de diffusion des impu- retés, dans le silicium. Pour l’observer, on crée une jonction n-p à une distance de la surface légère-

ment supérieure à la profondeur de pénétration des protons. Le déplacement de la jonction sous l’action

de l’irradiation permet de mettre en évidence

l’accélération de la diffusion d’impuretés électri- quement actives (P, B, Ga, ...) Ce résultat s’inter-

prète assez bien en considérant un mécanisme de diffusion substitutionnelle par l’intermédiaire de lacunes: On a rendu compte [2] de la variation de la diffusion avec la température et du rôle des

dislocations comme pièges à lacunes.

L’importance des défauts créés pendant l’irra-

diation est très grande. En effet, la densité locale des défauts peut être considérable. On peut mon-

trer [3] qu’un proton de 1 MeV est à l’origine en

moyenne de 37 déplacements le long de son par- cours, égal à 15 (1.. Sur ces 37 déplacements, 15 sont répartis sur les douze premiers microns de son par-

cours (chocs par interaction coulombienne) et 22

sont concentrés dans les trois derniers microns

(chocs de sphères dures). La densité de défauts atteint dans cette région la sursaturation et il est

possible qu’ils précipitent en amas ou forment des

boucles de dislocations. Sous cette nouvelle forme,

les défauts pourraient jouer un rôle dans l’accrois- sement de la diffusion. Il est connu en effet que les coefficients de diffusion des impuretés dans le sili- cium sont sensibles à la présence de dislocations [4].

Deux méthodes ont été utilisées pour mettre en

évidence les défauts. L’une, l’observation en

lumière infrarouge d’échantillons marqués au cuivre, n’a pas été sensible aux défauts créés par l’irradiation. L’autre, au contraire, a été très sen-

sible : c’est l’observation à l’aide des rayons X par la méthode de Lang [5], [6] qui e.st non destruc-

tive et est un excellent « révélateur » de faibles désorientations du réseau.

2. Méthode de Lang.

-

Un faisceau de rayons X issu d’un foyer F aussi ponctuel que possible frappe un cristal réglé dans les conditions de

Bragg pour le montage par transmission (fig. 1).

Une faible partie du faisceau subit des phénomènes

d’interférence à l’intérieur du cristal et donne deux -faisceaux émergents Rh et Ro dans lesquels

on peut observer des franges d’interférences [7], [8]. La réflexion n’a lieu que pour un domaine

angulaire très étroit (quelques secondes d’arc).

La partie la plus importante du faisceau direct, D, qui n’a pas subi de phénomènes d’interférences,

traverse le cristal en subissant simplement l’absorp-

tion photoélectrique normale qui est faible dans

notre cas.

Si, dans une certaine région du cristal, les plans

réticulaires sont légèrement désorientés, les phéno-

mènes d’interférence subis par les rayons X sont modifiés ou même supprimés, la propagation des

rayons X est altérée et, dans la trace des faisceaux Rh et Ro, on voit une image, appelée image dyna- mique [9], [10].

En revanche, lorsque la région perturbée se

trouve sur le trajet du faisceau direct, les plans

désorientés pourront réfléchir une partie de ce fais-

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01963002407046700

(3)

468

ceau direct, si la désorientation n’est pas supé-

rieure à la divergence du faisceau (l’ dans notre cas). Les régions qui réfléchissent le plus sont celles

où le gradient des désorientations est le plus fort.

On obtient ainsi dans le faisceau réfléchi Rh une

image i dont la distance h’ au bord du faisceau

permet de calculer la distance h du défaut à la face du cristal (fig. 1). Pour cette raison, on dit

FIG. 1.

-

Schéma du montage.

F : source de rayons X ; f1: fente limitant la divergence

du faisceau ; C : cristal ; p : plans réticulaires ; d : région désorientée ; h : distance du défaut à la face de sortie ;

D : faisceau direct ; Ro : faisceau émergent dans la direc-

tion transmise ; Rh : faisceau émergent dans la direction réfléchie ; r : faisceau réfléchi par le défaut d ; P : plaque photographique ; i : image du défaut sur la plaque pho- tographique ; h’ : distance de l’image au bord du fais-

ceau

-

lorsque ’plaque et cristal sont immobiles, on appelle section la trace du faisceau

-

f2 : fente arrêtant les faisceaux D et Ro ; T : direction de la translation

-

lorsque plaque et cristal subissent un mouvement de translation simultanée, on appelle topographie l’image

obtenue sur la plaque.

"

que la trace du faisceau réfléchi sur la plaque photo- graphique, représente une section du cristal. Pour obtenir la’ carte, ou topographie, des régions per- turbées dans tout le cristal, on fait une translation simultanée du cristal et de’la plaque photographique.

Ce que la méthode permet de voir, ce ne sont pas les défauts eux-mêmes, mais les désorientations du réseau provoquée par ces défauts. Étant donnée

une ligne de dislocation, par exemple, la zône qui

est à l’origine due l’image a un diamètre de 2 y à 4 y

environ et est celle où les désorientations sont de l’ordre de + 30" d’arc. Ceci donne la limitation

théorique du pouvoir de résolution ; il faut lui

ajouter un pouvoir de résolution instrumental de 3 à 5 y suivant les conditions.

3. Résultats.

-

Nous avons pu ainsi observer de très fortes désorientations induites dans le cris- tal par les défauts créés sous l’irradiation avec des protons. La figure 2 montre la topographie obtenue

avec un cristal de silicium dont la surface avait été

irradiée le long de bandes de largeur 1 mm environ

et régulièrement espacées. Elles ont reçu une dose

de environ 2 X 1018 protons de 700 KeV par cm2 à une température de 8000. La profondeur de pénétration des protons est 10 y environ. Les zones

irradiées réfléchissent fortement les rayons X, et

l’on peut voir sur une section [11] que la région perturbée s’étend à toute l’épaisseur du cristal

(400 (1.).

,

Il est possible de montrer que les contraintes observées sont essentiellement élastiques : si on enlève, par attaque chimique, les défauts créés, les

contraintes élastiques disparaissent, le cristal

redevient parfait. En observant les topographies prises après plusieurs attaques chimiques succes- sives, nous avons vérifié que la région où ont été

créés les défauts est bien située dans une couche

FIG. 2a.

-

Topographie d’un cristal de silicium irradié avec

des protons (dose : 2 x 1018/cm2 ; 700 keV ; 800 OC).

I : régions irradiées, réfléchisssant fortement les rayons X ; les fines franges f de chaque côté des bandes irradiées sont des franges d’épaisseur correspondant à

une plus faible intensité du faisceau de protons sur les

bords et à une plus faible épaisseur de cristal perturbé ; épaisseur maximum perturbée : 400 y (égale à l’épaisseur

du cristal).

a : figures en forme d’anneau situées à une profondeur de 15 à 17 y.

FIG. 2b.

-

Coupe du cristal faisant apparaître le biseau ; 1 : début du biseau ; 2 : intersection du plan

contenant les défauts avec le biseau ; (en trait plein) ;

3 : intersection du plan contenant les anneaux avec le

biseau (en traits pointillés).

(4)

mince à une distance de la surface comprise entre

5 et 10 fl. Un biseau avait été taillé, après irradia- tion, le long d’un bord du cristal, perpendiculaire-

ment aux bandes irradiées. L’extrémité de chaque

zone irradiée était ainsi supprimée et l’on peut

constater sur la figure 2 que le cristal est bien redevenu parfait été enlevée la zône à forte concentration de défauts. 1

Les défauts eux-mêmes sont en trop forte densité pour que l’on puisse résoudre les effets dus à chacun d’eux individuellement. Ce ne sont vraisemblable- ment pas des dislocations formant un réseau à mailles serrées mais de petites boucles ou de petits

amas de défauts ponctuels (centres accepteurs ?)

dont les dimensions sont inférieures au pouvoir de

résolution (5 à 10 u).

On peut remarquer- sur la figure 2 des petits

anneaux de diamètre 20 à 30 fl et dont nous

n’avons pu déterminer la nature exacte. Ils sont situés à une profondeur 3 à 5 y plus grande que la

couche à forte concentration de défauts. Ils sont

peut-être liés à l’existence de centres donneurs qui

semblent se trouver au même endroit.

L’importance des contraintes élastiques obser-

vées dépend des conditions d’irradiation. Dans.le

cas d’un autre échantillon irradié à plus faible dose, 0,6 X 1018 protons de 750 keV par cm2, et à plus

haute température (9000), les contraintes ne

s’étendent que jusqu’à une profondeur de 100 fl

(1) On peut rapprocher ces effets de ceux observés par

Renninger [12] : contraintes élastiques induites par une

.

rayure d’une face d’une lamelle cristalline de silicium

jusqu’à l’autre face, distante de 1 mm, et disparaissent après un polissage chimique enlevant la rayure.

FIG. 3.

-

Topographie d’un cristal de silicium irradié par les protons (dose : 0,6 X J1018 cm2 ; 750 keV ; 900 °C).

Épaisseur maximum perturbée : : 100 y (épaisseur du

cristal : 400 p. ; 1 : région irradiée ; D : dislocations créées au bord du cristal par l’irradiation.

a) plan réflecteur (111) ;

b) plan réflecteur (111) ; remarquer les- franges iden- tiques à celles de la figure 3a ;

c) plan réflecteur (220) ; remarquer le contraste uni-

forme de la région irradiée.

(5)

70

environ [3]. D’autre part, les régions irradiées se présentent sur les topographies soit comme des

séries de franges (en prenant comme plans réflec-

teurs 111)

-

figures 3a et b

-

soit comme des

zones à contraste uniforme (plan réflecteur 110)

-

figure 3c.

Nous avons observé, d’autre part [11], en com- parant des topographies du même cristal avant et

après irradiation, que les dislocations préexis-

tantes ne sont pas modifiées par l’irradiation.

4. Conclusion.

-

Les défauts créés par l’irra- dilation avec des protons d’un cristal de silicium sont concentrés à une densité très élevée dans une couche mince à faible distance de la surface. La

méthode de Lang nous a permis de mettre en évi-

dence les fortes contraintes qu’ils mdursent jusqu’à

une profondeur de 100 à 400 u dans le réseau cris- tallin. Ces contraintes sont élastiques et dispa-

raissent si les défauts sont éliminés. La méthode ne

permet pas de résoudre les défauts eux-mêmes qui,

s’ils se regroupent, forment des boucles ou des amas

de dimensions inférieures à quelques microns. Des

études complémentaires aux rayons X sont en

cours afin d’analyser de façon quantitative les

contraintes et préciser la nature des défauts.

Ce travail a été subventionné en partie par « Air- force Cambridge Research Laboratories, OAR »,

par l’intermédiaire de son bureau européen Aero-

space Research United States Air Force ».

BIBLIOGRAPHIE

[1] BARUCH (P.) et PFISTER (J. C.), Discussion of the Fara-

day Society, 1961, 31, 78.

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Kyoto (à paraître J. Phys. Soc. Jap.).

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Appl.1963, 24, 132 A.

[7] KATO (N.) et LANG (A. R.), Acta Cryst., 12, 1959, 787.

[8] KATO (N.), Acta Cryst., 1961, 14, 526.

[9] AUTHIER (A.), Bull. Soc. Franc. Miner., 1961, 84,115.

[10] AUTHIER (A.) et LANG (A. R.), Acta Cryst., 1963,

sous presse.

[11] AUTHIER (A.) et LALLEMAND (P.), C. R. Acad. Sc., 1962, 255, 967.

[12] RENNINGER-(M.), Physics. Let., 1962,1, 106, 109.

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