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Thérapie comportementale cognitive des troubles émotionnels liés à l’anxiété de séparation

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Academic year: 2022

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QUESTIONS ` A L’AUTEUR

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(2)

ARTICLE ORIGINAL

Thérapie comportementale cognitive des troubles émotionnels liés à l’anxiété de séparation

2

3

Cognitive behavioral therapy for children suffering from separation anxiety

4

5

Judith Blatter-Meunier

a,∗

, Silvia Schneider

b

6

aUniversitätBasel,ZentrumfürKinder-undJugendpsychotherapie,Missionsstrasse62,C4055Basel,Suisse

7

bRuhr-UniversitätBochum,KlinischeKinder-undJugendpsychologie,Universitätsstraße150,44780Bochum,Allemagne

8

Rec¸ule25mai2011;rec¸usouslaformerévisée24juin2011;acceptéle28juin2011

9

MOTSCLÉS Anxiétéde séparation; Enfants;

Thérapiecognitivo- comportementale; Familial

Résumé Letroubleliéàl’anxiétédeséparationestl’undestroublesmentauxlesplusfré- quents chez les enfants. Le manuel de thérapie «programme familial contre l’anxiete de separation» (PFAS) estleseulmanueldethérapie cognitivo-comportementaleexistantdes- tinéauxenfantssouffrantd’anxiétédeséparation.Lapremièrepartiesecomposedequatre séanceshebdomadairesavecl’enfantetdequatreséanceshebdomadaires aveclesparents.

Enfantsetparentsapprennentàcomprendrecequ’estl’anxiété,apprennentàreconnaîtreet recadrerleurspenséesirrationnellesdansdessituationsdeséparation,développentdesstra- tégiesdegestiondelapeuretsontpréparésàdessituationsdeconfrontationdelapeur.La deuxièmepartiedutraitementcomportehuitséancesfamilialeshebdomadaires,suiviesd’une brèveséancefinaleaveclesparents.Durantlesséancesfamiliales,dessituationsd’exposition invivosontplanifiéesetmisesenpratique.Lapartiedesséancesfamilialesréservéeexclu- sivementauxparentsviseàrecadrerleurspenséesirrationnellesconcernantlaséparation,à développerdesstratégiesparentalesetàmettreenpratiquelecomportementparentaldans dessituationsdeconfrontation.Les deuxétudesdémontrentl’efficacitéduPFAScomparéà unelisted’attenteetcomparéàuntraitementgénéralbienétablibasésurl’enfant.

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

©2011Publi´eparElsevierMassonSASpourl’Associationfrançaisedethérapiecomportementale etcognitive.

16 17

KEYWORDS Separationanxiety;

Children;

Summary SeparationAnxietyDisorderisoneofthemostfrequentmentaldisordersinchil- dren.The separation anxietyfamilytreatment program (SAFT)is theonlyknown cognitive behavioraltherapyprogramforchildrenwithseparationanxietyandtheirfamilies.Thefirst partconsistsoffourweeklysessionswiththechildandfourweeklysessionswiththeparents.

Childrenandparentsreceivepsychoeducationaboutanxiety,learntorecognizeandreframe

18 19 20 21 22

Auteurcorrespondant.

Adressee-mail:judith.blatter@unibas.ch(J.Blatter-Meunier).

1155-1704/$seefrontmatter©2011Publi´eparElsevierMassonSASpourl’Associationfrançaisedethérapiecomportementaleetcognitive.

doi:10.1016/j.jtcc.2011.07.011

(3)

ARTICLE IN PRESS

2 J.Blatter-Meunier,S.Schneider

Cognitivebehavioral therapy;

Familybased

irrationalbeliefsaboutseparationsituations,expandtheirrepertoireofcopingstrategies,and areintroducedtotherationale for exposure.The secondpartofthe treatmentconsistsof eightweeklyfamilysessionsfollowedbyashortparent-onlysession.Duringthefamilysessions, invivoexposureisplannedandputintoplace.Theparent-onlyportionsofthefamilysessions involvereframingparentalirrationalbeliefsaboutseparation,developingparentingstrategies, andpracticingparentalbehaviorduringexposure.Existingstudiesshowthatdisorder-specific family-basedtherapyshowsefficacyincomparisontowaitlistcontrolsinyoungchildrenwith separationanxietydisorderandincomparisontoawell-establishedgeneralchild-basedtreat- mentforanxietydisorders.

10 11 12 13 14 15 16 17 18

©2011PublishedbyElsevierMassonSASonbehalfofAssociationfrançaisedethérapiecom- portementaleetcognitive.

19 20

Contextethéoriqueconcernantletrouble

1

Introduction

2

On entend par anxiété de séparation l’angoisse que res-

3

sent l’enfant d’être séparé de sa figure d’attachement.

4

Lesangoisses de séparation dès le jeune âge font partie

5

dudéveloppement normal dujeune enfant et sont appe-

6

lées«anxiétédeséparationdéveloppementale».Chez les

7

enfantsplusâgés,ellesrévèlenttoutefoisuncomportement

8

inadaptéetperturbant.C’est pourcela quel’on parledu

9

«troubleanxiétédeséparation».

10

Le présent article traite de la symptômatologie, de

11

l’étiologie, de l’épidémiologie et du traitement psy-

12

chologique du trouble anxiété de séparation selon les

13

connaissances scientifiques actuelles. Il est nécessaire

14

d’évoquer le fait qu’il n’existe actuellement que très

15

peu de travaux de recherches qui se consacrent exclusi-

16

vement au thème de l’anxiété de séparation. Beaucoup

17

d’études étiologiques conduites jusqu’ici ne différen-

18

cient pas les divers troubles anxieux chez l’enfant ou

19

l’adolescent.Àpartquelquescascliniques[1,2],iln’existe

20

jusqu’ici que très peu d’études contrôlées randomisées

21

qui se consacrent au traitement de l’anxiété de sépa-

22

ration. Par conséquent, il n’est souvent pas possible de

23

s’exprimersurlestroublesliésspécifiquementàl’anxiétéde

24

séparation.

25

Caractéristiquesdutrouble

26

L’anxiété deséparation se caractériseprincipalement par

27

une peur excessive d’être séparé de ses parents. Typi-

28

quement l’enfant craint qu’un événement atroce vienne

29

subitementleséparerdeceuxquiluisontchers:peur,par

30

exemple,quesesparentsmeurentdessuitesd’unaccident

31

ouque lui-mêmese perdeouse fasse enlever.Les symp-

32

tômesphysiologiques(mauxdetêtes,crampes d’estomac,

33

sensations d’évanouissement ou vomissements) sont fré-

34

quents[3].

35

Les troubles liés à l’angoisse de séparation (CIM-10:

36

F93,0,DSM-IV:309.21)sontévoquéspourlapremièrefois

37

dans leDSM 1980etla CIM 1974.Les critères dediagnos-

38

ticdesdeuxsystèmesdeclassificationpourcetroublesont

39

presqueidentiques.

40

Prévalencedutroubleetévolutiondessymptômes 41

selonl’âge 42

LegroupedetravailréuniautourdeKessleretal.[4]indi- 43

quaitdansunvastesondagerétrospectifconduitauprèsde 44

la population américaineune prévalence àviedu trouble 45

anxiété deséparation de5,2%. Lesestimations depréva- 46

lencemoyennesmentionnéesdansleDSMIV-TRsontde4% 47

[5]. 48

Lespremiers symptômes du trouble lié à l’anxiété de 49

séparation chez l’enfant et l’adolescent surviennent au 50

plus tôt vers l’âge de huitans contrairement aux autres 51

troublesanxieux.Biensouvent,l’anxiétédeséparationfait 52

son apparition avant l’âge de la puberté. Keller et al. 53

[6] ont rétrospectivement questionné des enfants souf- 54

frantd’anxiétédeséparationoud’hyperanxiété.Chez46% 55

des enfants, on constate un trouble sur une durée d’au 56

moinshuitans.Environuntiersdesenfantsfaisaient état 57

de plusieurs épisodes d’angoisse clinique. La répartition 58

filles—garc¸onschezlesenfantsconcernésparl’anxiétéde 59

séparation varie selon l’âge.Chez l’enfant, le nombrede 60

fillesetgarc¸onsestpratiquementsemblable[7].Àpartirde 61

l’adolescence,soitenviron12ans,oncompte quatrefilles 62

pourungarc¸on. 63

Ilest fréquent de constater que le trouble anxiété de 64

séparation fasse souvent son apparitionen parallèle avec 65

d’autrestroublespsychiques.Environ1/3desenfantssouf- 66

frantdel’angoissedeséparationressententégalementdes 67

troublesdépressifset1/5desenfantssouffrentenplusd’un 68

troubledel’attention/d’hyperactivitéoud’untroubleliéà 69

untroubleoppositionnelavecprovocation.Environ10%sont 70

concernésparl’énurésie[8]. 71

Caractéristiquesfamiliales 72

De nombreuses études indiquent que les enfants avec 73

troubles anxieux ont ressenti au sein de leur famille un 74

manqued’acceptanceetd’autonomie,degoûtducontactet 75

desoutienetontvécudansdesrapportsplusconflictuelset 76

emmêlésquelesenfantssanstroublesanxieux[9].Foxetal. 77

[10]ontanalysélesrelationsqu’entretiennentlesenfants 78

angoissésparlaséparationavecleursfrèresetsœurs.Les 79

proposrapportésparécritparlesenfantseux-mêmesetles 80

observationsdecomportementeffectuéesontmontréque 81

lesinteractionsd’enfantscliniquementanxieux avecleurs 82

(4)

frèresetsœurssontcaractériséesparplus deconflits,un

83

contrôle mutuel plus prononcé et un manque de chaleur

84

émotionnelleparrapportauxenfantsneprésentantpasde

85

troublespsychiques.Desétudesétiologiquesmontrentque

86

lescomportementsetcognitionsdesparentsjouentunrôle

87

importantdansledéveloppementetlemaintiendel’anxiété

88

deséparationetquelesproprespathologiesparentalesont

89

unliendirectavecl‘anxiétédel’enfant[11].

90

Modèlesd’étiologie

91

Entretemps, il existequelques études quiont analysé les

92

facteursderisquedel’apparitiondesmaladies anxieuses,

93

comme par exemple le style d’attachement ou le mode

94

d’éducation.Pourplusd’informationsdétaillées,serepor-

95

ter à Bögels et Brechman-Toussaint [9] ou Tonge [1].

96

Toutefois,iln’existepasencored’approcheétiologiquedu

97

trouble de l’anxiété de séparation. C’est la raison pour

98

laquellenousallonsévoquerci-dessousdeuxmodèlesétiolo-

99

giquesquineprésententqu’uncaractèregénéral:lemodèle

100

intégréInhibition-Attachment[12]etlemodèlecognitifde

101

KendaletRonan[13].

102

LemodèleintégréBehavioral

103

Inhibition-AttachmentdeManassisetBradley

104

Le modèle intégré Behavioral Inhibition-Attachment

105

s’intéresse aux facteurs liés à l’apparition des troubles

106

anxieux.Ilétablitunlienentreleshypothèsesduconcept

107

de l’inhibition comportementale et celles du concept

108

d’attachement.Kaganetal.[14]entendentparinhibition

109

comportementale (Behavioral Inhibition) une carac-

110

téristique de tempérament qui se caractérise par un

111

comportement de renfermement et de timidité dans des

112

situationsnouvellesounonfamilières. Derécentstravaux

113

derecherchemontrentquecetraitdecaractèreseretrouve

114

souvent chez les enfants dont les parents souffrent d’un

115

troubleanxieux[15,16].Deplus,lesenfantsquiprésentent

116

une inhibition comportementale stable souffrent plus

117

souventd’untroubleanxieux.

118

Le modèle de Manassis et Bradley [17] suppose

119

qu’à la fois l’inhibition comportementale, facteur pré-

120

disposé, et un mode d’attachement incertain sont à

121

l’originedel’apparitiondetroublesanxieux. Lanaturede

122

l’attachementpeutrenforcerouréduireuneprédisposition

123

existanteà une angoisse maladive. Lessuppositions éma-

124

nantdecemodèleontpuêtrevérifiéesempiriquementdans

125

divers travaux de recherche [18,19]. Les études au sujet

126

del’interactionentreinhibitioncomportementaleetmode

127

d’attachementdoiventencoreêtreintensifiées[20].

128

LemodèlecognitifdeKendalletRonan

129

LemodèlecognitifdeKendalletRonan[13]seconcentresur

130

les raisonsdu maintien des troubles anxieux. Les auteurs

131

supposent dans leurdémarche que les enfants etadoles-

132

centssouffrantdetroublesanxieuxprésententdesdéficits

133

etdistorsionscognitives.Lesdéficitscognitifssetraduisent

134

parlemanquedecapacitéscognitivesadaptéesouleurutili-

135

sationinsuffisante.Onentendpardistorsionscognitivesdes

136

processusd’analysesd’informationsunivoquesouerronés.Il 137

enrésultedescomportementsdysfonctionnelsoumaladap- 138

tés.Lasignificationdesaspectscognitifsenvued’expliquer 139

lestroublesanxieuxapuêtrevérifiéeempiriquementdans 140

diverstravauxderecherche[20]. 141

De plus, Kendall et Ronan partent du principe que le 142

fait desuractiver des réseaux d’informations ancrés dans 143

lamémoireentraîneunefocalisationchroniqueetinappro- 144

priéesurdesinformationsmenac¸antes. 145

Ilenrésultequelesenfantsavecdestroublesanxieux: 146

• interprètentledangerdemanièreplusforte; 147

• sous-estiment leur capacitéà gérer oufaire faceà des 148

situations; 149

• sous-estimentleurspossibilitésdecontrôledudanger; 150

• rapportentplusdepenséesfocaliséessurunecatastrophe 151

possible; 152

• ontplussouventtendanceàseparleràeux-mêmesd’une 153

manièrenégative. 154

Lemaintiendutroublerésulte,d’unepart,ducompor- 155

tement d’évitement et, d’autre part, du renforcement 156

du comportement anxieux par l’entourage. Pour plus 157

d’informationsdétailléessurlemaintiendutrouble,lelec- 158

teurestrenvoyéàMowrer[21]. 159

Diagnostic 160

La phase de diagnostic en cas d’indication de troubles 161

d’anxiétéde séparationvise àétablir undiagnostic diffé- 162

rentielapprofondiselonleDSM-IVoulaCIM-10.Pourcela, 163

ilestrecommandédecombinerplusieursméthodes.Ilfaut 164

dansunpremiertempsdistinguerlediagnosticprimairedu 165

diagnosticsecondaire.L’analysequiensuitdoitadditionnel- 166

lementseconcentrersurlesconditionsdudéclenchement 167

etdumaintienducomportementproblématique. 168

Laphasedediagnosticcomporteidéalementlesaspects 169

suivants: 170

• un premier entretien collectif avec les parents et 171

l’enfant; 172

• undiagnosticdifférentiel:àl’aided’uneinterviewstruc- 173

turée, une pour les parents et une pour l’enfant (par 174

exemple,Kinder-DIPS[22]); 175

• undiagnosticdifférentielmédicaldansle butd’exclure 176

toutecauseorganique; 177

• l’emploi de questionnaires et éventuellement d’un 178

«journalducomportement». 179

Endébutdephasedediagnostic,certainsjeunesenfants 180

souffrant d’anxiété de séparation peuvent tout particu- 181

lièrement rencontrer des difficultés lorsque les examens 182

diagnostiquessefontsanslesparents.Ilpeutêtreconseillé 183

dansdetelscasdeconduirelesexamensdiagnostiquesen 184

présencedesparents,puisderéduireletempsdeprésence 185

desparentspetitàpetit. 186

(5)

ARTICLE IN PRESS

4 J.Blatter-Meunier,S.Schneider

Traitement—le programmefamilialcontre

187

l’anxiétédeséparation(PFAS;allemand:

188

TrennungsAngstprogrammFürFamilien

189

[TAFF])

190

Le programmePFASest le seul programmethérapeutique

191

comportementaldutraitementde l’anxiétédeséparation

192

vérifiéempiriquement.Ilcontient,d’unepart,desinterven-

193

tions de thérapies cognitivo-comportementales classiques

194

vérifiéesempiriquement,commeparexemple lapsychoé-

195

ducationoulaconfrontationet,d’autrepart,deséléments

196

spécifiquesau trouble,commeparexemple le traitement

197

despensées dysfonctionnellesdes parents dans dessitua-

198

tionsdeséparationoul’introductionduconceptd’anxiété

199

deséparationcommephasetypiquedudéveloppement. Il

200

a été mis au point à l’université de Bâle dans le cadre

201

d’unprojetderecherche sur l’anxiétédeséparation sou-

202

tenuparle Fondsnationalsuisseets’adresseauxenfants

203

âgésdecinqà13ansetleursparents.LeprogrammePFAS

204

comprend 16séances. Quatre séances sont prévues avec

205

l’enfantseul,quatreséancesaveclesparentsseulsethuit

206

séances se déroulent en présence à la fois de l’enfant

207

etdes parents. Le contenudes quatre premières séances

208

avecl’enfantetaveclesparentsesttrèssemblable.Elles

209

ont toutefois été développées séparément pour assurer

210

la compréhension du contenu des séances par tous les

211

membres de la famille, quel que soit leur âge. Pour ce

212

faire,lematériel dethérapieaétémisau pointdefac¸on

213

àcequ’ilpuisseêtreutilisépardesenfantsnesachantpas

214

lire.

215

Séancesavecl’enfant(4séances)

216

Psychoéducation

217 Q2

Il s’agit d’abord d’expliquer à l’enfant la différence

218

entre l’anxiété «normale» et l’anxiété pathologique.

219

Ensemble, le thérapeuteet l’enfant recherchent lestrois

220

dimensions qui composent la peur: dimension cognitive,

221

corporelle, comportementale. C’est sur cette base que

222

l’enfantpourraidentifieretnommersespropressymptômes

223

d’anxiété,ses craintes etdésignerdesstratégies pour les

224

surmonter.

225

Stratégiescontrelapeur

226

C’est dans le cadre d’une restructuration cognitive que

227

l’enfantdoitpouvoiridentifieretmodifierlespenséesdys-

228

fonctionnellesquifontcroîtresapeurdanslessituationsde

229

séparation.Lebutestdedévelopperourenforcerdespen-

230

séespositivesetréalistespermettantdegérerl’anxiété.Ces

231

instructionsquidoiventl’aideràmaîtriserlessituationsqui

232

déclenchentlapeurpeuvent,parexemple,êtrenotéessur

233

descartesafindepouvoirlesintégrerdansdes exercices.

234

Quelques exemplesd’instructions: «Je suiscourageux!»,

235

«Jepeuxréussir!».D’autresinstrumentsdetravailcomme,

236

parexemple,despersonnagesquidonnentducourage(Fifi

237

Brindacier)oudesobjets(ex.:unepierrequidonneducou-

238

rageàl’enfant) peuventêtreégalementutiles. Lebutde

239

toutes ces stratégies étant de convaincre l’enfant de ses

240

proprescapacitésàgérerlapeur.

241

Lerationneldelaconfrontation 242

Lapréparationultimepourlaconfrontationinvivoconsisteà 243

élaborerlerationneldelaconfrontationàl’aidedecourbes 244

illustrantletracédelapeur. 245

Premièreétape:explorerlesexpériencesindividuelles 246

del’habituationdel’enfant 247

Lathérapeutedemandeàl’enfantdeciterquelquesexpé- 248

riencespendantlesquellessapeuradisparuaprèsquelques 249

temps. Bien souvent,les enfants citent commeexemples 250

apprendreàfaireduvéloouduski.On insistealorssurle 251

faitque«c’estenforgeantqu’ondevientforgeron». 252

Deuxièmeétape:transférerlesexpériencesvécuesdans 253

d’autressituations/savoirreconnaîtreles 254

comportementsd’évitementquirenforcentlapeur 255

Àceniveau,ils’agitd’analysersilesexpériencesévoquées 256

auparavantpeuventêtre transféréessur lapeur ressentie 257

dans des situations de séparation. Il s’agit de démontrer 258

à l’enfant à l’aided’exemples provenantdes nombreuses 259

expériencesvécuesquelapeurdevientplusfortequandon 260

évitedessituationsangoissantes.Lebutestdemontrerque 261

l’onpeuts’exerceràsurmonterlapeur. 262

Troisièmeétape:regarderlapeurdroitdanslesyeux 263

pourlavaincredéfinitivement 264

Lapréparationàlaconfrontationamontréquefinalement 265

iln’estpossibledevaincrelapeurquesionl’intègredans 266

desexercicesréguliers.C’estlaseulemanièrepourl’enfant 267

devoirqu’iln’arriveriendegravemêmedansdessituations 268

angoissantes. 269

Séancesaveclesparents(4séances) 270

Séparationcommeétapedudéveloppement 271

Dansunpremiertemps,lesparentsdoiventsefamiliariser 272

avecle trouble, à savoir l’anxiétéde séparation. Devenir 273

indépendantreprésenteuneétapeimportantepourlebon 274

développementd’unenfant.Onconstatesouventdanscette 275

étaped’acquisitiondel’indépendancechezlesenfantssouf- 276

frantdetroublesanxieuxunretardqu’ilssonttoutefoisen 277

mesuredegérergrâceàl’interventiond’unprofessionnel. 278

Pouvoirsurmontersesanxiétésdeséparationpeutêtreune 279

étapeimportantedansledéveloppementdel’enfantquilui 280

permetdemieuxgrandiretaccroîtresaconfianceenlui. 281

Penséesdysfonctionnellesdesparents 282

Danscettephasedethérapie,ils’agitdeseconcentrersur 283

lespenséesdysfonctionnellesdesparentsdansdessituations 284

deséparation.Lespropressuppositionsoucraintespeuvent 285

empêcherlesparentsd’aiderl’enfantàseconfronteravec 286

sapeur.Quelquesexemplesdetellespensées:«C’estdema 287

fautesimonenfantestanxieux»,«Monenfantseratrauma- 288

tiséparsaforteanxiétéetensouffrirapourtoujours». 289

Lespenséesdysfonctionnellessont d’abord identifiées, 290

puis systématiquement vérifiées sur leur part de réalité 291

avantd’êtremodifiées.Oncherchealorsàélaborerd’autres 292

pensées plus réalistes (ex.: «affronter des situations de 293

peurpermettraàmonenfantd’avoirplusconfianceenlui»). 294

(6)

Préparationdirecteàlaconfrontation

295

Commelorsdesséancesavecl’enfant,lathérapeuteutilise

296

les courbesdu tracé dela peur pour expliquerle ration-

297

neldelaconfrontationauxparents.Ilsdoiventpendantles

298

exercicesappréhenderlasymptômatiqued’anxiétédeleur

299

enfantaveccompréhensionetsensibilité.Àl’aidedejeux

300

de rôles, les parents mettent en situation les précieuses

301

stratégiesdiscutéesauparavantensemblepoursoutenirleur

302

enfant. Les parents ont comme instructions concrètes de

303

renforcerlescomportementscourageux.

304

Séancesenfamille(8séances)

305

Hiérarchiedel’anxiété

306

Avecle soutien dela thérapeute,parents et enfant choi-

307

sissentensembledessituationsd’anxiétépourlesexercices

308

d’exposition.Puisondéfinitunordrehiérarchiquedessitua-

309

tionschoisiesselonl’intensitédelapeur.Laconfrontation

310

aveclapeuretl’endurancedelapeurseronthonoréesd’une

311

agréable récompenseindividuelle à l’enfant,parexemple

312

unedemi-heureheuredefootballavecsonpère.

313

Exercicesd’exposition

314

Lesexercicesdeconfrontationdoiventpermettrenonseule-

315

mentàl’enfantmaisaussiauxparentsdefaireeux-mêmes

316

l’expériencequelessituationsdedéclenchementdelapeur

317

n’ontpasdeconséquencesdésagréables.Lespremiersexer-

318

cicesdoiventenparticulierêtresoigneusementplanifiéset

319

mis en placepuisqu’ils sont déterminants pour le dérou-

320

lementfutur delathérapie.Un exercicedeconfrontation

321

malpréparéouexécutépourraitavoircommeconséquence

322

qu’une famille, même motivée, décide d’interrompre la

323

thérapie de confrontation. Le fait que ce soit le/la thé-

324

rapeute qui exécute les premiers exercices garantit que

325

l’enfant n’hésitepastrop longtempsavant d’allerdans la

326

situationet d’allerà l’encontrede lapeur. Commeil est

327

importantquelesexercicessoientrépétésleplusvitepos-

328

sible, l’enfant doit avoir la possibilité après sa première

329

séancedeconfrontationderépéterchaquejouretplusieurs

330

foisàlasuitesesexercices.Ilestdoncnécessairedepré-

331

voirquotidiennementsuffisammentdetempspourréaliser

332

lesexercices.

333

Coachingdesparents

334

Durant les séances familiales, une partie du travail avec

335

les parents est consacrée à des jeux de rôlequi visent à

336

leurmontrercommentilspeuventsoutenirleurenfantdans

337

des situations de peur et animer son autonomie. Avec la

338

thérapeute,lesparents analysentdesmessages implicites

339

(ex.:desparentsquiprotègentleurenfanttropluidonnent

340

l’impressionqu’ilsn’ontpasconfiancedanslefaitqu’ilpeut

341

fairefacetoutseulauxsituationsdifficiles)ouducompor-

342

tementparentalpeupositif(ex:desparentsquiréagissent

343

avecpaniqueaulieudecalmerl’enfantlorsqu’iladesréac-

344

tionsd’anxiétéfortes).Onélaboredoncensemble,avecles

345

parents,denouveauxcomportementsqu’ilspourrontrepro-

346

duiregrâceàdesexercicesdansleurviequotidienne.

347

Prophylaxiedesrechutes

348

Àlafindelathérapie,enfantetparentsracontentcequ’ils

349

ontapprispendantlathérapieetquelprincipalmessageils

350

enontretenu.Pouréviterd’éventuellesrechutes,onmet- 351

traenplaceunscénarioworstcase(lepire)pours’assurer 352

quelesconnaissancesacquiseslorsdelathérapiepeuvent 353

êtreappliquéesdansunetellesituation.Lesrechutessont 354

particulièrementfréquentessuiteàdesvacancesscolaires, 355

des maladies oudes évènementsaccablants. Il fautalors 356

les considérer comme un test qui permet d’appliquer de 357

nouveaulesconnaissancesacquiseslorsdelathérapie. 358

Vérificationempirique 359

L’efficacitéduprogrammePFASaétévérifiéedansuneétude 360

de thérapie. Dans cette étude les effets à court terme 361

duprogramme ont pu être prouvéssur un échantillon de 362

43enfants âgés entre cinq et sept ans et leurs familles 363

[23].Lesrésultatsontmontréqu’aprèsletraitementPFAS, 364

76,19%desenfantsissusdugroupedetraitementnerem- 365

plissaientpluslescritèresduDSM-IVd’anxiétédeséparation 366

contre13,64% desenfantsquiétaientsur listed’attente. 367

Lorsdes comparaisons pré- post des conditions detraite- 368

ment, les tailles d’effet des interactions étaient grandes 369

(d=0,98—1,41). 370

Ces résultats rejoignent ceux d’autres études qui 371

confirment que les enfants souffrant de troubles anxieux 372

profitent d’un traitement TTC. De plus, ils prouvent 373

l’efficacitéduprogrammeTAFFpourlesjeunesenfantspour 374

lesquelsiln’existaitjusqu’icipeudemanuelsvalidés. 375

Déclarationd’intérêts 376

Lesauteurs n’ont pas transmis de déclarationde conflits 377

d’intérêts. Q3 378

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