• Aucun résultat trouvé

La recomposition socio-spatiale des espaces ruraux et littoraux au ...

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "La recomposition socio-spatiale des espaces ruraux et littoraux au ..."

Copied!
4
0
0

Texte intégral

(1)

La recomposition socio-spatiale des espaces ruraux et littoraux au prisme du processus de gentrification : attractivité territoriale, logement, pressions anthropiques et résistances

The socio-spatial recomposition of rural and coastal spaces through the prism of the gentrification process

Résumé

Ce séminaire est organisé par les étudiant.e.s du master 2 DYSATER (Dynamiques sociales et aménagement des territoires) et DYSOTE (Dynamiques sociales et territoires) de l'Université Rennes 2 avec l’accompagnement de Anne-Cécile Hoyez (chargée de recherche CNRS affectée à l’UMR ESO). Nous y poursuivrons les réflexions menées dans le cadre du cours « Ruralité et urbanité », animé par Yvon Le Caro (maître de conférences en géographie et aménagement des espaces ruraux à l'Université Rennes 2). Ce séminaire fait suite aux recherches réalisées dans le cadre de cet enseignement et s’articulera autour du thème de la gentrification littorale dans les espaces ruraux. Cette recomposition spatiale complexe met en lumière de nouvelles dynamiques sociales dans les espaces ruraux, longtemps considérés comme peu attractifs avec des spécificités propres aux communes littorales. Nous traiterons de ce phénomène en Europe et uniquement dans les pays démocratiques dans lequel l’accès au foncier est encadré par la loi. Ce séminaire permettra d’appréhender un ensemble d’enjeux liés à cette transformation spatiale et démographique, accélérée depuis 2020 par la crise sanitaire. Parmi ces enjeux, seront abordés l’accès au foncier, l’attractivité économique territoriale, les processus de résistances liés à l’identité et au patrimoine et les problématiques environnementales accentuées par l’installation de nouvelles populations.

Présentation de la thématique du séminaire

Selon un rapport de l’ObSoCo datant d’octobre 20211, alors que les trois quarts de la population vit en ville, 56 % d’entre eux affirment vouloir « vivre ailleurs ». Depuis le premier confinement en mars 2020, la géographie du marché immobilier se transforme et on assiste à de nombreux départs d’urbains vers les campagnes et les villes moyennes avec par exemple un pic inédit de déménagement en septembre 2020 (+126 % par rapport à la pré-pandémie). Mais contrairement à ce que dépeignent certains médias, l’exode urbain n’est pas un phénomène nouveau et les grandes villes ont en réalité commencé leur déclin démographique bien avant la crise sanitaire, résultant notamment du départ volontaire de

1« Qualité de vie et transition écologique des territoires », rapport ObSoCo, Octobre 2021

(2)

certaines populations. Selon l'INSEE2, chaque année 100 000 Français quittent les métropoles pour des villes plus petites ou des zones rurales. Ces dernières attirent notamment des retraités mais aussi une part croissante de population active qui souhaite quitter les villes afin d’accéder à un meilleur cadre de vie tout en continuant d’exercer leur activité professionnelle, et en bénéficiant si possible d’un accès équivalent aux services et aux équipements publics.

La proximité du littoral représente un attrait supplémentaire.

Appréhender le processus de gentrification suppose une approche interdisciplinaire au prisme de la géographie sociale, de l’économie et de la sociologie. Ce sujet revêt inévitablement une dimension sociale et politique, impliquant une multitude d’acteurs du territoire à différents niveaux : habitants, associations, entreprises, collectivités, élus locaux…

Au cours des processus d’exode urbain, l’accès au foncier est facilité pour les néo-ruraux appartenant à la classe moyenne et supérieure, mais ces accessions à la propriété dans les espaces ruraux s’avèrent des phénomènes bien plus complexes. Qu’elles concernent des résidences principales ou secondaires, elles s’accompagnent d’une revalorisation symbolique, économique et sociale de certaines zones, en particulier les plus proches du littoral (Blondyet al., 2016 ; Buhot, 2009). Cependant, elles entraînent alors par la même occasion une exclusion relative des populations les moins dotées économiquement vers les territoires infralittoraux et au-delà. Celles-ci sont contraintes par la tension du marché de l’immobilier à travers la hausse des prix et de la raréfaction des biens disponibles. Ce processus nourrit des logiques d’entre-soi et d’exclusion (Tommasi, 2018), inhérentes au phénomène de gentrification et aux modes différenciés d’occupation de l’espace qui l’accompagnent.

D’autre part, en contrechamp de ces vagues de gentrification, les “gentrifiés” mettent en place des mécanismes de résistance. Ceux-ci sont multiples et complexes car ils impliquent une diversité de profils et de discours autant du côté des “gentrifiés” que des

“gentrifieurs”. Ils sont encore relativement peu étudiés dans le champ des sciences sociales, mais sont pourtant le miroir d’une réalité concrète où l’organisation d’un espace se trouve modifiée. Analysée comme une véritable renaissance rurale par certains chercheurs ainsi que par une partie des élus locaux, l’arrivée de néo-ruraux serait synonyme d’impacts socio-culturels significatifs et de l’apparition de nouvelles ressources profitables au territoire.

Dans ce type de discours, en dépit des menaces et des tensions liées à la préservation de l’identité et du patrimoine des communes, la volonté de développement devient un argument central des discours des élus locaux. Cette volonté se traduit par des politiques publiques liées à la recomposition spatiale, rendue possible par des investissements publics et privés. Le marché de l’emploi se transforme également au prisme de l’arrivée d’une main d'œuvre diplômée et qualifiée qui souhaite travailler et évoluer dans le secteur tertiaire mais aussi de l’évolution des modes de consommation. Une approche socio-historique de la composition des zones rurales permet de saisir les individualités et l’histoire collective qui forgent l’attachement au patrimoine symbolique et culturel. De cet attachement découle un jeu d’oppositions latentes entre néo-ruraux et ruraux, où la volonté de préserver une identité et une qualité de vie particulière se réalise au travers de contestations avant tout symboliques et distinctives face à des processus d’appropriation (Tommasi, 2018).

2« En 2014, un quart de la population qui déménage change de département » Insee Première, n°1654, juin 2017

(3)

En parallèle de la gentrification, un autre processus menace spécifiquement les espaces ruraux littoraux. Aussi nommée “litturbanisation” par le géographe Gérard-François Dumont dès 1996, c’est la résultante de la combinaison entre pression démographique et pression de l’urbanisation qui pose question. Artificialisation des sols, étalement urbain et transformation des milieux de vie sont autant de facteurs anthropiques aux larges répercussions sur la biodiversité et l’environnement, faisant apparaître des antagonismes entre intérêts patrimoniaux et intérêts financiers (Goze, 2012). En parallèle, les territoires littoraux sont largement sujets à des risques liés au changement climatique global comme la submersion marine et l’érosion cotière, menaçant les populations qui s’y trouvent. Pour y pallier, la loi Littoral datant de 1986 participe, dans une certaine mesure, aux projets de recomposition et de relocalisation spatiale. Par ailleurs, le libre accès relatif au littoral et aux espaces naturels dans leur ensemble met en lumière des modes d’usages et d’appropriation différents entre ruraux et néo-ruraux. Le valeur symbolique donnée à la nature et à la protection de cette dernière varie largement en fonction des sensibilités et des représentations individuelles. De ce fait, il est nécessaire d’interroger l’application des politiques d’aménagement territorial et de préservation de l’environnement mises en œuvre à différentes échelles pour pallier ces risques en tenant compte de l’articulation entre la gentrification et les enjeux écologiques.

Comment participer ?

Cet appel s’adresse à tou.te.s les chercheur.se.s et jeunes chercheur.se.s, quels que soient leurs domaines de recherche ainsi qu'à tout intervenant social concerné par ces questions dans leurs pratiques. Les communications devront contenir une description, d’une à deux pages, articulée avec des travaux en lien avec la thématique générale du séminaire.

Les communications sont à déposer avant le 10 décembre 2021 à l’adresse suivante : seminairemasterrennes2@gmail.com

Informations pratiques

Le séminaire se déroulera le lundi 10 janvier 2022 sur la journée complète, en présentiel à l’Université Rennes 2. Les présentations orales dureront environ 30 minutes et seront suivies d’un débat de 10 à 15 minutes avec l'auditoire.

Mots-clés

gentrification - attractivité territoriale - littoral - environnement - résistances - logement - rural - exode urbain

(4)

Bibliographie

Blondy, Caroline, Luc Vacher, and Didier Vye. « Les Résidents Secondaires, Des Acteurs Essentiels Des Systèmes Touristiques Littoraux Français ?»,Territoire En Mouvement Revue de géographie et aménagement, 2016.

Buhot, Clothilde. « Embourgeoisement et effet littoral. Recompositions socio-spatiales à La Rochelle et à l’Île de Ré », Special Issue : Occupying, Organising and Ordering Urban Space, 2009.

Dumont, Gérard-François. « Les spécificités démographiques des régions et l’aménagement du territoire », Paris, Éditions des Journaux officiels, 1996.

Goze, Maurice. « Dynamiques territoriales et risques : un quart de siècle après la loi Littoral

», Revue Juridique de l'Environnement, 2012. « Les 25 ans de la Loi Littoral », pp. 23-31.

Tommasi, Greta. « La gentrification rurale, un regard critique sur les évolutions des campagnes françaises », Géoconfluences, Avril 2018.

Catégories

Géographie (Catégorie principale) Sociologie (Catégorie principale)

Sociétés > Sociologie

Sociétés > Géographie > Géographie rurale

Sociétés > Géographie > Espace, société et territoire

Sociétés > Géographie sociale

Sociétés > Sociologie de l’environnement

Sociétés > Sociologie des mouvements sociaux

Sociétés > Sociologie rurale

Sociétés > Sociologie du littoral

Sociétés > Sociologie des rapports sociaux

Références

Documents relatifs

Dans un monde où les citadins sont devenus majoritaires, les liens entre les mondes rural et urbain sont de plus en plus étroits. Les campagnes constituent toujours une

Afin d’identifier les territoires éloignés des pôles urbains et des pôles offrant des commerces et services de la gamme intermédiaire, toutes les communes périurbaines ou rurales

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant

Vous prendrez soin de reporter vos sources (articles de presse, bulletin municipal, sites internet…), vous pouvez ajouter des documents en annexe?. Carte

La démarche adoptée positionne le changement climatique à l’intersection des sciences de la nature et des sciences sociales et tente de situer la problématique de

Chevalier (2000) identifie quatre types de motivations à la création d’entreprise à la campagne avec la « création par nécessité » (nécessité de créer son

Lorsque le contexte fonctionnel est nouveau (quadrant en bas à droite de la typologie), le réseautage peut être affectif (activation du réseau social préexistant) ou

Outre cela, d’autres terres disponibles sont concernées par les procédures de réinsertion sociale de démobilisés, souvent plus expéditives que celles des