• Aucun résultat trouvé

Infections des voies respiratoires chez l’enfant : où en sommes-nous en 2016 ?

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Infections des voies respiratoires chez l’enfant : où en sommes-nous en 2016 ?"

Copied!
2
0
0

Texte intégral

(1)

Éditorial

www.revmed.ch

17 février 2016

331

Infections des voies

respiratoires chez l’enfant : où en sommes-nous en 2016 ?

Prs CONSTANCE BARAZZONE-ARGIROFFO,

ANDREA SUPERTI-FURGA, KlARA POSFAY-BARBE et Dr SANDRA ASNER

Le pédiatre est largement confronté aux patho­

logies d’origine infectieuse qui constituent une forte proportion de ses consultations car le système immunitaire du jeune enfant n’a pas fini sa maturation et l’exposition répétée aux micro­organismes permet de le développer.

Ces maladies infectieuses, pour ne nommer que les plus fréquentes, sont les infections respiratoires hautes et basses, les gastroenté­

rites et les infections urinaires.

D’autres sont plus rares heureu­

sement, mais peuvent être grevées d’une certaine morbidité, comme les pyélonéphrites, les arthrites, les ostéomyélites ou encore les méningites. Les maladies infec­

tieuses ORL (otorhinolaryngologiques) et des voies respiratoires sont le pain quotidien du pédiatre, surtout pendant la période hivernale, que ce soit chez les patients ambulatoires au cabinet ou chez les enfants qui doivent être hospitalisés en raison d’un décours clinique compliqué. Il n’y a pas si longtemps, l’ex­

pression de « morveux » était presque syno­

nyme de jeune enfant ! Selon les données de l’Office fédéral de la santé publi que (OFSP;

données 2012), les praticiens de premier re­

cours comptabilisent plus de 5000 consulta­

tions pour des pneumonies communautaires aiguës pédiatriques et plus de 23 000 consul­

tations pour des otites moyennes aiguës chez l’enfant.

Ce nombre élevé de consultations pour des infections ORL et respiratoires suggère que les pédiatres et médecins de premier recours largement exposés à ces situations devraient bien connaître les stratégies de prise en charge.

Toutefois, l’épidémiologie est toujours en cours de changement, à cause, entre autres, de l’évo­

lution des germes pathogènes que ce soit en termes de vaccinations ou de traitements an­

tibiotiques. En effet, en dépit de la fréquence de ces maladies, leur prise en charge reste un

sujet de débat. C’est pourquoi une mise à jour et une standardisation des recommandations nationales et internationales nous semblaient utiles et nous avons donc choisi ce sujet pour la RMS 2016 consacrée à la pédiatrie.

Ce numéro traite tout d’abord de l’angine à streptocoque du groupe A, des otites moyen­

nes aiguës (OMA) et des pneumonies com­

munau taires. Les auteurs revoient avec objectivité la difficulté que repré sentent l’éta blissement de certaines définitions et critères diag nostiques, mais aussi l’inter­

prétation des résultats d’études plus controversées. Verolet et coll. revoient l’évidence soutenant l’utilité de traiter les angines streptococciques en Suisse, puisque la plupart des recommanda­

tions actuelles se basent sur une épidémiologie ancienne.

De même, l’épidémiologie de la pneumonie aiguë a été largement modifiée par l’instaura­

tion de la vaccination contre l’Haemophilus influenzae de type b et les pneumocoques ayant conduit à une révision des recommandations des prises en charge des pneumonies commu­

nautaires chez l’enfant, présentée par Wagner et coll.

Les vaccins, comme vous le verrez dans les articles, ont aussi évolué, permettant mainte­

nant de protéger plus efficacement contre le pneumocoque, bactérie responsable de pneu­

monies et d’otites. Blanchard et Crisinel re­

voient l’impact de la vaccination par le vaccin pneumococcique conjugué multivalent sur les infections ORL et les pneumonies commu­

nautaires en pédiatrie. En effet, si ce vaccin a principalement été développé pour diminuer le nombre d’infections invasives à pneumo­

coques chez le jeune enfant, le bénéfice indi­

rect, après la mise sur le marché, a été éton­

Articles publiés sous la direction des professeurs

CONSTANCE BARAZZONE- ARGIROFFO Médecin-chef Unité de pneumologie pédiatrique Service des spécialités pédiatriques Département de l’enfant et de l’adolescent HUG, Genève

ANDREA SUPERTI-FURGA Médecin-chef Département médico-chirurgical de pédiatrie CHUV, Lausanne

l’éPIDémIOlOGIE EST TOUjOURS

EN COURS DE ChANGEmENT

03_04_39058.indd 331 15.02.16 11:55

(2)

REVUE MÉDICALE SUISSE

WWW.REVMED.CH 17 février 2016

332

namment rapide avec un effet de protection contre les infections ORL chez le patient vac­

ciné, mais aussi avec un effet de groupe sur des patients, même adultes, non vaccinés. Malgré ces efforts constants d’amélioration des vac­

cins, la protection n’est pas totale et les com­

plications aiguës de l’OMA, notamment la mastoïdite, présentent toujours une morbidité élevée, telle que soulevée par Richard et coll.

Outre une antibiothérapie ciblée, une mas­

toïdite ou un abcès intracrânien nécessitent souvent un débridement ou un drainage chi­

rurgical.

Il reste cependant un grand nombre d’infec­

tions respiratoires pour lesquelles il n’existe pas encore de vaccination efficace : par exem­

ple, il n’y a pas encore de vaccin contre le virus respiratoire syncytial (VRS), agent de la bron­

chiolite, infection respiratoire extrêmement répandue dans la première année de vie, le plus souvent bénigne, mais pouvant évoluer en un tableau clinique grave.

L’impact du diagnostic moléculaire permettant une détection accrue des virus respiratoires (sensibilité jusqu’à cinq fois supérieure com­

parée aux méthodes dites traditionnelles) et la détection de nouveaux virus tels que nou­

veaux coronavirus (CoV) est repris par Asner.

Ces méthodes ont décelé une variété de virus auparavant insoupçonnés et ont

aussi montré que les rhinovirus, connus depuis longtemps et sou­

vent considérés comme bénins, peuvent être plus « méchants » que l’on pensait. Au cabinet, le diag­

nostic moléculaire peut être utile pour diminuer la prescription su­

perflue d’antibiotiques. Actuelle­

ment, son utilisation systé matique reste limitée en raison de son coût élevé et doit donc être éva­

luée au cas par cas. Toutefois, c’est un domaine où l’on peut s’attendre à des évolu­

tions spectaculaires dans un avenir proche.

Cette revue porte sur des pathologies pédia­

triques courantes et est essentiellement tour­

née vers le diagnostic et la prise en charge des infections respiratoires au cabinet. Elle de­

vrait permettre de remettre à jour les con­

naissances et d’orienter le praticien vers des références de qualité.

lES RhINOvIRUS, SOUvENT CONSIDéRéS COmmE BéNINS,

PEUvENT êTRE PlUS

« méChANTS » qUE l’ON

PENSAIT

03_04_39058.indd 332 15.02.16 11:55

Références

Documents relatifs

Celle-ci a été décrite entre le quatrième et le vingt et unième jour de la maladie, c’est pourquoi des algorithmes de reprise de l’en- traînement physique conseillent un repos

L’entrée du virus dans la cellule se fait par un mécanisme actif dépendant de la température, en transmettant un signal à travers la membrane cytoplasmique et

Établir sur des éléments cliniques le diagnostic d'une bronchiolite aiguë chez le nourrisson.. Expliquer et planifier la prise en charge à domicile d'une

Un usage abusif ou inapproprié des antibiotiques (p. le non-respect de la posologie ou de la durée du traitement) pourrait augmenter la résistance des bactéries à ces mêmes

Parmi les 4 025 sujets couverts par le régime public d’assurance médicaments qui avaient consulté pour un des diagnostics à l’étude, 2 134 (53,0 %) ont reçu au moins une

La vaccination conjointe réduit le taux de mortalité chez tous les patients décès. dès

La fréquence des infections respiratoires basses varie de manière significative selon le statut en Vit.D dans notre population de jeunes enfants en milieu urbain Les

Les plus courants sont : Streptococcus pneumoniae, Haemophilus influenzae type b (Hib), le virus respiratoire syncitial (VRS), Pneumocystis jiroveci cause majeure