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Submitted on 1 Jan 1884
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de la fonction de Carnot
G. Lippmann
To cite this version:
G. Lippmann. Sur l’expression analytique de la température absolue et de la fonction de Carnot. J.
Phys. Theor. Appl., 1884, 3 (1), pp.277-283. �10.1051/jphystap:018840030027700�. �jpa-00238241�
SUR L’EXPRESSION ANALYTIQUE DE LA TEMPÉRATURE ABSOLUE
ET DE LA FONCTION DE CARNOT;
PAR M. G. LIPPMANN.
Nous avons, dans un travail
précédent (1), indiqué
une défini-tion
physique
destempératures
absolues; nous nous proposons,aujourd’hui,
de traduire cette définition en forintilesanalytiques.
Mais,
auparavant,rappelons
cette définitionphysique
des tem-pératures
absolues. Nous avons dit quechaque
intervalle de tent-pérature
étaitreprésenté
dans lesystème
absolu par le rapport de deuxnombres,
non par leur différence. C’est ainsiqu’en
acous-tique chaque
Intervalle musical est mesuré par un rapport. Les deux termes de ce rapport sont desquantités
dechaleur,
à savoirles
quantités
de chaleur misesen jeu
par une machinethermique
réversible
qui
fonctionne entre lestempératures
dont on veutavoir l’in tervalle.
Supposons,
pour fixer lesidées, qu’une
ma-chine
thermique,
fonctionnant entre deuxtempératures particu- lières,
prenne à lachalidière q
calories et restitue anréfrigérant q’ calories,
et que l’on se trouve avoirDans ce cas, l’intervalle de
température
danslequel
la machinea fonctionné a pour mesure le
rapport 5 Quelle
que soit la naturede la machine
thermique
réversibleemployée
ou le choix de lasubstance que
l’on y
faittravailler,
ce rapport devientinvariable ;
dans ce même intervalie de
température,
toutes les machinesthermiques
réversiblesprésenteront
lerapport égal à 4 5.
C’estpour cette raison que l’on peut dire que le
rapports
fournit unemesure absolue de l’intervalle de
température considéré,
absolueen ce sens
qu’elle
n’est pas relative à une substance thermomé-trique particulière.
Si ]’on considère de la même manière une série d’autres inter- valles de
température,
ils pourront être mesurés par une série de(1) Voir Journal de Physique) t. III, 3e série, p. 53.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:018840030027700
nombres
analogues
aux nombres 4 et 5 dont nous venons de par-ler ;
l’ensemble de ces nombres forme l’échelle destempératures
absolues. Leurs rapports entre eux sont seuls
déterminés ;
leursvaleurs sont d’ailleurs arbitraires. Ce sont des nombres propor-
tionnels,
comme ceuxqui
marquent les notes de la gamme, ouencore comme les
équivalents chimiques.
En d’autres termes, ilest indifférent de les
multiplier
tous par un même facteur numé-rique.
Dans la formule où l’onemploie
lestempératures absolues,
il n’entre d’ailleurs
jamais
que le rapport de cestempératures.
Si l’on
désigne,
d’une manièregénérale,
parT, T/,
T’/ les nombresproportionnels
que nous prenons pour mesures destempératures,
on a, par
définition,
Or,
en ne considérant que deux d’entre eux,cette
équation
est donc la traduction de notre définition. Il nous reste à la transformer de manière à en tirerl’expression
de T. ,Nous nous proposons
d’exprimer
T en fonction des indica- tions x d’un thermomètrequelconque
àgraduation
arbitraire.Nous supposerons que l’on ait
étudié,
au moyen de ce thermo- mètrearbitraire,
lespropriétés thermiques
d’un corpsquelconque,
c’est-à-dire que l’on connaisse les valeurs de la chaleur
spéci- fique
P de ce corps dans un certainintervalle ;
soit ,y une variablequi,
avec x, détermine àchaque
instant l’état du corpsconsidéré;
y est la
pression,
levolume,
etc., de ce corps ; nous supposerons que l’on connaisse les valeurs du coefficient différentielL9;
cedy coefficient différentiel mesure la
quantité
de chaleurdégagée quand
on fait varier levolume,
lapression,
etc., d’unequantité égale
à l’unité. En d’autres termes, si l’on pose ,(2) dg = P dx dy,
nous supposerons que les coefficients P et
Q
soient connus dansun certain intervalle en fonction de x et
de y.
Cela
posé,
on peut écrirel’équation (i)
sous la formeainsi que l’a montré M.
Clausius ;
ilsuffit,
à ceteiet,
de suppo-ser que le corps considéré parcourt un
cycle
réversiblefermé,
de
décomposer
convenablement cecycle
en une infinité decycles
élémentaires et
d’appliquer
à chacun d’euxl’équation (i).
Il ré-sulte de
l’équation (2)
quel’intégrale f dq t représente une fonc-
tion de x
et de y,
et quel’ex p ression 7
est une différentielleexacte.
D’après l’équation (2),
on ail faut donc que le second membre de
l’équation (4)
soit unedifférentielle exacte ou que la condition
d’intégrabilité
soit satisfaite. En
développant
cetteéquation,
il vientC’est ici que l’on peut, faire une remarque
qui
permet de ré- soudrel’équation précédente
par rapport àT;
T est une fonctionde la
température
seule : c’est une fonction de x et non de y.Donc
dt dy
= oidentiquement;
parsuite, l’équation
se réduit et onpeut l’écrire
Le
premier
membre del’équation (6)
est une fonction de xseul;
il en est donc de même du second membre. Lepremier
membre est la dérivée
logarithmidue
de T par rapport à x. On adonc,
enintégrant
et endésignant
par e la base deslogarithmes népériens
rr 0
est une constante arbitraire introduite parl’intégration,
c’est lavaleur de T
qui correspond
à xo. Si x et xo sont deux indications du thermomètre àgraduation arbitraire, l’équation (7)
donne sansambiguïté
la valeurT
de l’intervalle xo - x en valeur absolue.La vari able x est [’indication d’un thermomètre arbitrairement
choisi,
et arbitrairementbradoé.
Néanmoinsl’équation (7)
fournitla valeur de la
température absolue,
valeurqui
nedépend
pas des conditions arbitraires dont nous venons deparler.
Cela résulte dela
signification physique
deT,
et mêmesimplement
de la formedu second
Jnen1bre, qui
est uneintégrale.
Pour montrer
qu’il
en estainsi,
posons x =~(~’), 03A8
étant unefonction continue absolument
quelconque,
et introdlilsoils X’ à laplace
de x dansl’équation (7);
nous allons montrer quela fonction
y s’élimine d’elle-même. On a en eflét dx -
03A8’ dx’ ;
on a en outreet, comme P et P’ sont définis par la condition que l’on ait
pour dx
= y’ dx’,
il s’ensuit queP =p’i ,.
On a donc identi- quementLa
fonction y qui
détermine la loi arbitraire de lagraduation
du thermomètre
disparaît
donc d’elle-même dansl’expression
de rh.
2.
L’expression
de T fournie parl’équation (7)
estgénérale :
elle permet de construire l’échelle des
telnpératures
absolues à l’aidedes indications d’un thermomètre
quelconque. Lorsqu’onl’applique
à des cas
particuliers,
elle sesimphue fréquemment.
Comme
premier exemple d’applicat,ion,
supposons que l’onpossède
un thermomètre a acide sulfureuxliquide,
comlne celuide M. Pictet. Dans ce thermomètre la
température
est arbitraire-ment mcsuré’e par la tension
maximal
quepossède
l’acide sulfureuxà cette
température.
_D’autre part, si l’on
désigne
par y le volume de l’unité depoids
d’un corps
quelconque,
on a P = c, la chaleurspécifique
du corpset Q =
1 sa chaleur latente de dilatat-ion. Le numérateur sous lesigne f
dansl’équation (7)
est doncégal
à dl -de
Cbinôme,
signe dans equation (7) est donc égal a dix ôv Ce binòme, d’autre part, est
égal
àI E, dX’
en vertu duprincipe
deetllllva ence,
E étant
l’équivalen
tmécanique
de la calorie.L’équation (8)
devien tdonc,
avec ce choix devariables,
Si l’on
pose i
= u, u est l’accroissement de volumequi
ab-sorbe une
calorie;
cettequantité
est facile à connaître, dès que l’on connaît la chaleur latente devaporisation
de l’acide sulfureux.On voit donc comment on peut transformer l’indication arbi- traire p du thermomètre à acide sulfureux en mesure absolue. Il suffit de portera en
abscisses,
ic en ordonnées : l’aire de la courbe ainsi construite mesure latempérature
absolue.Comme deuxième
exemple d’application
de la formule(7),
onpeut
prendre
le cas des gazparfaits.
En substituant à P etQ
leursvaleurs
qui,
dans ce cas,s’expriment analytiquement,
on trouveformules bien connues
depuis
M. Clausius.3. On ne doit pas définir la
température
absolue par la dilata- tion d’un gazparfait.
Les gazparfaits
sont des corpsfictifs; mais, quand
bien même certains gazpourraient
être considérés commeparfaits,
ce ne seraient encore que des substancesparticulières
arbitrairement
choisies,
tandis que leprivilège
essentiel des tem-pératures
dites absolue, celuiauquel
elles doivent leur nom, c’est de n’être pas relatives au choix d’une substance thermomé-trique particulière.
On ne doit pas non
plus
définir latempérature
absolue commel’inverse de la fonction de Carnot.
En effet,
qu’est-ce
que la fonction de Carnot? Une machinethermique
réversible fonctionne entre deuxtempératures
infini-ment voisines t et
t’;
elleprend
et restitue desquantités
de cha-leur
égales à q et q’, et produit
par suite un travailégal à E (q - q’).
Le rendement en travail par calorie
dépensée
est doncégal
àE (q - q’
q dans l’intervalle t - t’ ; et cerendement, rapporté
àun intervalle
égal
à l’unité estégal
àE (q - q’) t t’,
ouplutôt
à la limite de ce
quotient,
c’est-à-dire àTelle est
l’expression
de la fonction de Carnot. Cette fonctiona une valeur
indépendante
de la nature de la machine ou du corpsqui
a servi à ladéterminer ;
c’est uneconséquence
duprincipe
deCarnot.
On a continué d’en faire la remarque, et avec
raison;
mais onn’a pas le droit
d’ajouter
que la fonction de Carnot nedépend
que de latempérature.
Cette fonctiondépend
en effet de l’échelle detempérature employée pour
la déterminer. Le numérateurdq dq
devient tdq d0 quand
on passe de l’échelle t à l’échelle 0.Ce passage
implique
doncl’emploi
du coefficientdt d0, lequel
estquelconque.
Ainsi,
pour fixer lesidées,
la fonction deCarnot,
déterminéeà l’aide du thermomètre à mercure, a une même valeur pour tous les corps à la
température
de laglace fondante;
déterminée à l’aide du thermomètre à air à latempérature
de laglace fondante,
elle aune nouvelle
valeur,
la méme encore pour tous les corps, mais différente de laprécédente.
Cela tient à ce que dans lepremier
cas elle
exprime
le ren demen t d’une machinethermi que
dansl’intervalle o°-1 ° C. du thermomètre à mercure ; dans le second cas, il
s’agit
de l’intervalle o’ -1° C. du thermomètre àair;
or cesdeux intervalles de même nom sont
inégaux.
En résumé, la fonc-tion de Carnot n’a de valeur déterminée que si l’on
spécifie
àquelle
échelle elle se rapporte.Fréquemment,
pour ne pas diretoujours,
la fonction de Carnotest
implicitement rapportée
à l’échelle absolue. Dans ce cas, latempérature
ou T estproportionnelle
à q, comme nous l’avons montré, par suitedq dt
est une constante, et la fonction de Carnotse réduit
à I q ,
parconséquent à T .
Il est bien vraiqu’alors
elle estl’inverse de la
température
absolue T. Mais alors on ne saurait s’en servir pour définir T; car c’est faire une sorte de cercle vi- cieux que de définir la fonction de Carnot en fonction de la tem-pérature absolue,
et de définir latempérature
absolue comme l’in-verse de la fonction de Carnot.
SUR L’ÉQUIVALENT ÉLECTROCHIMIQUE DE L’ARGENT;
PAR M. MASCART.
Dans un Mémoire
précédent (Journal
dePhisique,2e série,
t.
I,
p.i og), j’ai publié
le résultatd’expériences
faites avec unélectrodynamonlètre-balance
pour déterminer lepoids d’argent déposé
ou dissouspendant
une seconde par l’unité de courant.Le calcul
approchée
a donné(p. 1 16)
En évaluant les termes de
correction, j’avais
conclu que cepoids
devait être
multiplié
par1 ,oo96,
c’est-à-direporté
à 1 Img, 24.M. F. Kohlrausch avait obtenu un nombre
plus
élevé,II , 36,
etlord
Rayleigh (1 )
un nombremoindre,
I I , 19.Depuis
cetteépoque,
MM. F. et W. Kohlrausch
(2),
par de nouvellesexpériences,
onttrouvé
11,183
et lordRayleigh (3)
a donné lui-même la valeurtrès voisine i i , i 8. En
présence
de cet accord entre desexpérimen-
tateurs
habiles, j’ai
cru nécessaire de vérifier d’abord si les cor-rections que
j’avais
faites sont exactes;je
dois reconnaitre queje
m’étais
trompé.
Le facteuro,gg8 t 6 ( p. I I 8)
doit être manifeste-(1) Cambridge Proceedings, 26 novembre 1883.
(2) Sitzungsberichte der Ijh)/s.-med. Gesellscliaft zu Würzburg, 1884.
(3) y mars 1881.