J
OURNAL DE
T
HÉORIE DES
N
OMBRES DE
B
ORDEAUX
V
INCENT
C
ANTERINI
A
NNE
S
IEGEL
Automate des préfixes-suffixes associé à une
substitution primitive
Journal de Théorie des Nombres de Bordeaux, tome
13, n
o2 (2001),
p. 353-369
<http://www.numdam.org/item?id=JTNB_2001__13_2_353_0>
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Automate
des
préfixes-suffixes
associé à
unesubstitution
primitive
par VINCENT CANTERINI et ANNE SIEGEL
RÉSUMÉ. On
explicite
uneconjugaison
en mesure entre ledéca-lage
sur lesystème dynamique
associé à une substitutionprimi-tive et une transformation
adique
sur le support d’un sous-shift detype
fini,
à savoir l’ensemble des chemins d’un automate dit despréfixes-suffixes.
En caractérisant lespréimages
par laconjugai-son des chemins
périodiques
del’automate,
on montre que cetteconjugaison
estinjective
sauf sur un ensembledénombrable,
surlequel
elle est finie-à-un. On en déduit l’existence d’une suite departitions du
système qui
estgénératrice
en mesure et uneappli-cation aux fractals de
Rauzy
est donnée.ABSTRACT. We prove that a
dynamical
system 03A9arising
from aprimitive substitution is
measurably conjugate
to an adic trans-formation on a subshift of finite type defined as the set ofpaths
on agraph.
Theconjugation
map is one-to-one except on the orbitof
periodic points
of03A9,
on which it is finite-to-one. We deduce asequence of
partitions
of 03A9 which is isgenerating
in measure. Anapplication
toRauzy
fractals isgiven.
0. Introduction
Soit une substitution sur un
alphabet
fini. On obtient unsystème
dy-namique
symbolique
en considérantl’opérateur
dedécalage
S sur l’ensembleQ des mots dont le
langage
est inclus dans l’ensemble des facteurs des itérés de c~ sur les lettres del’alphabet.
Notreobjectif
est de décrire de manièreplus explicite
cesystème dynamique lorsqu’il
est minimal et de mettre enévidence la
dynamique
de la numération associée à cette substitution. De nombreux auteurs se sont intéressés à cesquestions
(E.
Coven etM. Keane
[2],
J. Martin[14],
M.Dekking
[3]
entreautres).
En1882,
G.Rauzy
a introduit un automate despréfixes.
Cette notion lui aper-mis en
particulier
de décrireprécisément
ladynamique
dusystème
associéà la substitution
12,
u(2) =
13,
u(3) =
1 et d’en déduire quece
système
estconjugué
en mesure à une rotation sur un tore(voir
[18]).
Dans
[19],
l’auteur annonce que l’automate despréfixes
permet
de décrirede manière semblable toute la classe des substitutions
primitives
detype
Pisot. Les travaux de B. Mossé[15]
sur la reconnaissabilité des substitutionsimpliquent
que cette affirmation est incorrecte en toutegénéralité.
Notrebut est de mettre en
place
un véritable outil pour décrire lessystèmes
sub-stitutifs
minimaux,
en nousinspirant
de la méthodeproposée
par G.Rauzy.
Plus
précisément,
si tous les éléments dusystème
unilatéral(S2, S)
ad-mettent une
décomposition unique
sous la forme w =su(v),
où s est le suffixe del’image
u(b)
d’une lettre b telle que bv E0,
alorsl’application
w e v
apparaît
commel’opération
inverse de la substitution. Une telleopération
se trouve aussi dans les travaux de J. Martin[14]
et bien d’autres mais elle estgénéralement
définie de manièreincomplète.
Dans cetarticle,
la notion
précédente
estremplacée
par celle de désnbstitutionqui
permet
de décrire ladynamique
dudécalage
sur SZ.On considère non pas, comme le font la
plupart
desauteurs,
lesystème
symbolique
unilatéral associé à unesubstitution,
mais lesystème
bilatéral,
où les suites sont indexées par Z. La
projection
canonique
dusystème
bilatéral sur lesystème
unilatéral est alorsinjective
sauf sur un ensemblefini de
points
où les fibres sont finies.Les résultats de
[15]
impliquent
que tout mot dusystème
bilatéral estl’image
par ~, éventuellement décalée unpetit
nombre defois,
d’ununique
autre mot de n. Autrement
dit,
tout mot w de npeut-être
découpé
de manièreunique
sous la forme suivante :1.. , 1 1
le mot v = ... ... V-l.VOVl ... Vn ...
appartenant
à S2. Onappelle
dé-substitution
l’application 8
qui
à w associe le mot v. A cette désubstitutionest naturellement associée la
partition
de 11 suivant ledécoupage
desous la forme w_k ... W-1
1 WO wl
... Wl, c’est-à-dire selon les ensemblessuivants où
[a]
désigne
l’ensemble des mots dusystème
dont la lettre d’indice 0 est a, etIpl
lalongueur
du mot fini p :.. 1 .
On
appelle développement
enpréfixes-suffixes l’application
rqui
à unpoint w
de Si associe satrajectoire
suivant lapartition
ci-dessus sous l’actionde la désubstitution 0. Nous montrons au théorème 5.2 et au corollaire 5.2
que r est une bonne
représentation
de S2 :Théorème.
L’application
r est continuesurjective
de S2 dansl’espace
d’unsous-shift
detype
fini
Ddéfini
comme l’ensemble des chemins d’unl’orbite des
points
de S2périodiques
pour la substitution a, où lesfibres
sontfinies.
Enparticulier, la
partition
Í2 sous laforme
U
est markovi-ennepour la
désubstitution 0.Le sous-shift de
type
fini Dpeut-être
vu comme uncompact
markovienstationnaire au sens d’A. Vershik
[21].
La substitutionpermet
de définir unordre naturel sur les
triplets
(p,
a,s)
telsqu’il
existe une lettre b vérifiantpas
= cr(6).
Apartir
de cetordre,
on obtient une transformationadique
T sur
D,
dont on montrequ’elle
est une bonnedescription
dudécalage
S sur Í2. Plusprécisément,
le théorème 5.1 et laproposition
5.1s’expriment
comme suit :
Proposition. L’application
rconjugue
ledécalage
S’ sur Í2 avec unetrans-formation adique
sur lesous-shift
detype
fini
D. Acontrario,
ladésubsti-est
conjuguée
par r à unsimple décalage
sur D.Nous retrouvons ainsi de manière constructive et
explicite
le fait que toutsystème
substitutif minimal estconjugué
en mesure à une transformationadique
sur uncompact
de Markov[12, 5].
Le fait que r soit un
isomorphisme
permet
d’interpréter dynamiquement
et de
généraliser
les résultats de[4]
sur les échelles de numération associées aupoint
fixe d’une substitution. Enconséquence :
Corollaire. Pour tout soit E
N,
a ELes Pk
forment
une suite departitions
génératrice
en mesure.L’automate des
préfixes-suffixes
permettant
de définir le sous-shift detype
fini D est la forme laplus complète
des automates du mêmetype
qui apparaissent
dans la littérature.Ainsi,
la donnée de cet automate estéquivalente
à celle dugraphe dirigé
défini par C. Holton et L. Zamboni dans[8]
pour étudier la dimension de Hausdorff dereprésentations
géométriques
unidimensionnelles de substitutions. Ces deux auteurs étudientindépen-damment et
rapidement
dans[9]
despropriétés
dugraphe dirigé qui
re-coupent
unepartie
des résultatsprécédents.
Cet automate est par construction une extension de l’automate des
préfi-xes et de l’ automate dessuffixes
définis par G.Rauzy
dans[18,
19]
pourreprésenter
dessystèmes
substitutifs detype
Pisot par deséchanges
demorceaux dans
l’espace
euclidien. Les sous-shifts déterminés par ces deuxderniers automates ne sont que
sofiques,
cequi
empêche
l’obtention de résultats surl’injectivité
desreprésentations.
L’automate despréfixes-suffixe,
parcontre,
détermine un sous-shift detype
fini. Ceci est lepoint-clé utilisé dans
[1]
pour étudierl’injectivité
dereprésentations
géométriques
desystèmes substitutifs,
cesreprésentations
étant définies via le sous-shiftL’automate des
préfixes-suffixes
se retrouve sous forme codée dans lestravaux en théorie des nombres
développés
àpartir
de l’automate deG.
Rauzy :
tout d’abord ceux de J.-M. Dumont et A. Thomas[4],
surdes échelles de numérations associées à certaines substitutions
définies ;
ensuite leursdéveloppement
par V. Sirvent[20]
pour exhiber certainespro-priétés
du fractal deRauzy.
Citons enfin la définition par T. Kamae dans[10]
de pavages colorés àpartir
d’une substitutionpondérée,
l’agencement
despavés
étant défini par desrègles
proches
des transitions de l’automate despréfixes,
mais nonexplicitées.
Pour
finir,
dans le domaine de la théorie deslangages,
l’automate despréfixes-suffixes
seprojette
d’unepart
sur l’automate défini par A. Maes[13]
dans ses travaux sur la décidabilité de théoriesarithmétiques,
et d’autrepart
sur l’automate défini par P. Narbel[16]
pour étudier la frontière d’unlangage
àpartir
de ladescription
sous forme d’arbre de l’ensemble deschemins de son automate.
Remerciements. Nous tenons à remercier V. Berthé et P. Arnoux pour leurs
suggestions
tout aulong
de la rédaction de cet article. Nousremer-cions
également
lesrapporteurs
pour nous avoirindiqué
la référence[10]
etpour leurs remarques
judicieuses
sur le manuscrit.1.
Système dynamique
substitutifSoit ,~4. un
alphabet fini,
,~4* l’ensemble des mots finis sur ,A.. On note,~1.+
=.4* B
où -désigne
le mot vide de ,~l*. Lalongueur
d’un motfini u est notée
lui.
Onappelle
motinfini
bil atéral tout élément w de On écrit un tel mot en lepointant
entre et wo, parexemple
w =... W-2W-l.WOW1 .... On note l’ensemble des mots infini unilatéraux
indexés par les entiers strictement
négatifs,
et l’ensemble des mots infinis unilatéraux indexés par les entierspositifs
ou nul. Les ensembles pourM =
Z, N,
-N* sont munis duproduit
destopologies
discrètes sur A.On
appelle
13= ~ n.v ; u
E ~4* U E ,,4* U l’ensemble detous les mots
pointés
pouvant
être construits àpartir
de .~. Cet ensemble contientA+
ets’injecte
canoniquement
dans où s est unsymbole
supplémentaire,
encomplétant
tout élémentqui
n’est pas indexé parZ par le
symbole
s.On dit
qu’une
suite wn d’éléments de B converge vers w E Z3 si lesimages
des wn parl’injection
canonique convergent
dans versl’image
de w. On remarquequ’une
telle définition est cohérente avec la convergencedans
AM,
pour M =Z, N,
-N*.(lorsque u
estvide,
lecylindre
estsimplement
notéw~ ) .
Ils sont ouverts etfermés et forment une base de la
topologie
deUne substitutzon est ici un
morphisme a
pour la concaténation dumo-noïde libre
r4*, qui
envoie ,4 sur,A.+
et telqu’il
existe une lettre a de r4.vérifiant
limn,,,.
1
= -f-oo. La substitution a seprolonge
de manièrenaturelle à l’ensemble des mots infinis
AZ
par :Un mot infini u de
4z
pourlequel
il existe un entier k non nul vérifiant01 k (U) = u
estappelé
unpoint
périodique
de u(point
fixe
si =u).
Onnote
Oper
l’ensemble despoints
périodiques
de la substitution.Ainsi,
Oper
est l’ensemble des mots w de la forme w =
adn(b).adn(a),
où aet b sont deux lettres et d un entier tels que
ad(a)
commence par a,od(b)
finit par
b,
et baapparaît
dansl’image
par~d
d’une lettre.On note ,5’ le
décalage
surqui
à tout mot w = associe le motSw =
(wi+,)iEz.
Onappelle
point
S-périodique
tout mot w deA7’
telqu’il
existe h > 1 avec w. Une substitution a est dite
S-périodique
s’il existe unpoint périodique
de uqui
soitégalement S-périodique.
Le
langage
f-(w)
d’un mot infini w est l’ensemble de tous les mots finisqui
apparaissent
dans w. Lesystème dynamique symbolique engendré
par unmot infini bilatéral u est le
couple
(0(’11,),8),
où{w
E CNotons que l’ensemble est
l’adhérence,
dans de l’orbite deu sous l’action de
,S ;
il estcompact
pour latopologie
induite par celle de47’
et la restriction de S’ à encore notée
S,
est unhoméomorphisme.
Onremarque que est fini si et seulement si u est un
point
S-périodique.
Une substitution or est dite
primitive
s’il existe un entier naturel 1~ telque
uk (a)
contient une occurrence de b pour toutcouple
(a, b)
E,A.2.
Si a~est
primitive,
Qper
est fini et non vide. Soit u unpoint périodique
de ~,alors ne
dépend
pas de u : on le noteQ,
et(0, S)
estappelé
lesystème
dynamique symbolique engendré
par ~. Demême,
£(u)
nedépend
pas deu, on le note aussi
f-(Ç2).
Si la substitution estprimitive,
lesystème
(Q, S)
est m2nimal : il nepossède
pas de fermé non trivial invariant par S’. Cesystème
estun2quement
ergodique :
il existe uneunique
mesurede
probabilité
S-invariante surQ,
la mesure d’uncylindre
[u.v]
étant lafréquence d’apparition
du mot uv dansn’importe
quel
élément de Q. Onrenvoie le lecteur à
[17]
pourplus
dedéveloppements
sur cesujet.
Dans la
suite,
nous ne considèrerons que des substitutionsprimitives
et2. Désubstitution et
développement
enpréfixes-suffixes
Soit or une substitution
primitive
nonS-périodique
surl’alphabet
,~l =~ l, 2, ... , d}
et soit(!1,
S)
lesystème symbolique engendré
par ~. Parcom-pacité,
tout mot de Q sedécompose
sous la forme w = aveck où v E SZ et vo est la lettre d’indice 0 de v. L’unicité de
cette
décomposition
est assurée par un résultat de[15],
où l’auteur prouveque toute substitution
primitive
nonS-périodique
vérifie unepropriété
dereeonnazssabilité
bilatérale,
que nous utiliserons sous la forme suivante :w rv w , v
-Si on note p =
W-k ...
W-1 le
préfixe
dea(vo)
delongueur
k et s le suffixewl ... wl, la connaissance du
couple
(v, k)
estéquivalente
à celle de v et de la factorisation deo-(vo)
sous la forme pwos. Introduisons l’ensemble de cesdécoupages :
Définition 2.1. Soit
(11, S)
lesystème
d ynamique symbolique engendré
parune substitution a,
primitive
nonS-périodique.
Onappelle
désubstitutionl’application
8 : SZ -~ ndéfinie
parOn
note ’Y :
S2 --~ Pl’application
suivante :L’existence et la continuité de ces
applications
découlent directement de[15].
Cecijustifie
le choix de travailler sur unsystème dynamique
bilatèreplutôt qu’avec
des mots unilatéraux. Enfait,
suivant[15],
pour certaines substitutions - parexemple
Q(1)
= 1112 etQ(2)
= 12 - ladécomposition
sous la forme w =Sk(a(v))
n’est pasunique
pour tous les mots unilatérauxdu
système dynamique,
et il estimpossible
de définir ununique
désubstituédans ce cas.
Les ensembles
~y-1 (p, a, s)
pour(P, a, s)
E P définissent unepartition
finie de S2. Nous allons nous intéresser aux itinéraires des
points
de S2 danscette
partition
sous l’action de la désubstitution B.Définition 2.2. On note r : S2 ~
P~
l’application
continuedéfinie
parOn
appelle
développement
enpréfixes-suffixes
de w la suiter(w).
Deux
problèmes
seposent :
identifierlr(Ç2)
et déterminer si r estin-jective.
Nous montrerons quer(52)
est entièrement décrit par lapropriété
suivante.Remarque
2.1. Si w Ena pourdéveloppement
r(w) =
(pi, ai,
alors
Relativement à
l’injectivité
der,
notons la remarque suivante.Remarque
2.2. Soit w E 11 etr(w) =
sondéveloppement.
Si les
préfixes
pi et lessuffixes
si ne sont pas tous vides àpartir
d’un certainrang, alors w est la limite de la suite des mots
finis
suivants :Si les
préfixes
ou les suffixes sont vides àpartir
d’un certain rang, lesmots finis ci-dessus ne
convergent
pas vers un mot bi-infini. Les éléments de nqui
sont dans ce cas seront identifiés aux sections 4 et 5. On notedans la remarque suivante
qu’il
en existe :Remarque
2.3. Lesdéveloppements
(pi,
ai, despoints
de npériodi-ques pour or sont tels que pi = e
pour tout entier i. Les
développements
desantécédents par le
décalage
S de cespoints
sont tels que si = epour tout
entier i .
3. Automate des
préfixes-suffixes
Les
propriétés
desr(w),
où w EQ, exprimées
à la remarque 2.1 amènent à définir l’automate suivant.Définition 3.1. L’automate des
préfixes-suffixes
Au
associé à la substitu-tion o, estdéfini
comme suit :. A est l’ensemble des états. Tous les états sont initiaux.
. P est l’ensemble des
étiquettes.
. Il existe une
flèche
entre les états a et bétiquetée
par e =
(p,
a,
s)
siu(b)
=pas.
La matrice
d’adjacence
dugraphe dirigé
sous-jacent
àAu
est la matrice de u, dont le coefficient(i, j )
est le nombre d’occurrences de la lettre i dans Si or estprimitive,
l’automateAu
est fortement connexe. Lafigure
1donne un
exemple
d’un tel automate.Définition 3.2. Un élément
(ei)i>o
de~~
est dit admissible s’ils’agit
d’un motinfini
reconnu par l’automate despréfixes-suffixes.
On note D l’ensemble des éléments de7~~
qui
sont admissibles.Un chemin est
étiqueté
par les ei =(pi, ai, si)
si et seulement sipiaisi pour tout i
positif.
On en déduit que D est le sous-shift detype
finide
P~
pourlequel
les mots interdits sont toutes lespaires
d’étiquettes
qui
FIGURE 1. automate des
préfixes-suffixes
pour : 1 ~21,2~13,3~1
Proposition
3.1. L’ensemble D muni dudécalage
dePN
est unsous-shift
detype
fini
associé à la matriceMv
=définie
parOn
peut
maintenantrépondre partiellement
à laquestion
surl’image
der et de son
injectivité.
Proposition
3.2. On ar(!1)
C D. Deplus,
r estinjective
surr-1(D B
D~),
etD B
D,
Cr(f2),
avecDe
= ED
i(3 io
Eio, pi
=c)
ou(B1 i
~io,
si =
c)}.
Preuve. Le fait d’avoir
r(S2)
C D est uneconséquence
directe de laremar-que 2.1.
L’injectivité
de r surr-1(V B
D,)
provient
de la formule(2).
Sie = ai, la suite des mots
Q2(si)
con-verge vers un mot infini zu de
47.
Celui-ci a tous ses facteurs dansG(S2)
et
appartient
ainsi à S2. La définition de rimplique
r(w)
= e et donc 0Les
problèmes posés
lasurjectivité
etl’injectivité
de r se ramènent doncà l’étude
précise
der-1Dé.
Parapplication
dudécalage
(voir
section5),
ceci revient à étudier les mots de S2 dont lesdéveloppements
ont tous leurspréfixes
ou tous leurs suffixes vides.4.
Développement
despoints périodiques
Le but de cette section est de montrer que les inclusions
r(Ç2per)
CDmin
Si
(é,
ai,si)i
E les ai forment une suitepériodique, puisque
l’auto-mate défini sur par a - b si commence par a est codéterministe. Ceci
implique qu’il
y a auplus
d éléments dans Demême, Dmaz
contient auplus
d éléments. On en déduit aussi :Lemme 4.1. Soit w E Q. Le
développement
r(w) _ (pi,
ai,si)i>o
est dansDmin
(respectivement
si et seulement si w EQper
(respectivement
Sw E
Qper).
Preuve. Les preuves pour et
Vmax
étantanalogues,
examinonsseule-ment le cas des
préfixes
vides. On saitdéjà
que C1Jmin.
Récipro-quement,
si pi = e pour touti,
la suite(ai)i
estpériodique.
Soit 1sa
période.
Lapartie positive
w+
est alorsuniquement
déterminée parw+ -
WOWJ ° ° ° *limnPoe
Les désubstitués
vi
= de w sont telsque v’
= =Si
bi
= est la lettre d’indice -1 du motvi,
la suite estpériodique
puisque
pib2.
Si m est sapériode,
comme w =u"(vl),
lapartie
w- de w indexée
négativement
se termine par tous les cequi
im-plique
... W-2W-l = w- =limj_oo
=om
UZ (b2+rra ) )
=olm (w-) .
En définitive w = w- .w+ =
EQper.
0Théorème 4.1. On a
, . ’
Preuve. Si e =
si)i
E les lettresai forment une suite
périodi-que. Soit 1 sa
période.
Il existe un mot fini W tel que =aoW .
Soit
bo E
A tel queboao E
f-(Ç2)
et bi
les lettres définies par =où les
v
sont des mots finis. Commel’alphabet
,~4 estfini,
il existejo
>io
tels quebio
= Par définition desb2,
on aa(jo-io)l(bio)
==
Viobjo.
Ainsi,
~ k =
jo -
io
et V =Vio
sont telsque
Vbio.
Puisque
boao E
.~(SZ),
on abioao
E Le fait queakl(bioao)
= avec W et V non videspar
primitivité
(quitte
àremplacer
kl par unmultiple),
entraîne donc que w =Ainsi,
r (w)
E Deplus,
les définitions de 8et q
impliquent
directement que les lettres d’indice 0 desO’w
sont les ai, cequi
prouve quer(w) =
e.Dans le cas où e =
(pi,
ai,
é)i
E i la lettre ao vérifieal
(ao) -
Vao,
et on obtient une lettre telle que
akl(bio)
= avecaobio
Ef-(ç2)-Ainsi, W
=Qper
et vérifie e =On a ainsi
prouvé
que1Jmin
C et queDrnax
Cr (
ceNotons que r n’est pas nécessairement une
bijection
deÍ2per
sur oude sur
Vmax,
comme le montrel’exemple
suivant,
oùet
DmaT
sont de cardinal différent.Exemple
4.1 La substitution u : 1 ~21,
2 ~13,
3 ~ 1possède
deuxpoints périodiques
ui et u2(de
période
2)
tandis queIM1, M2}
etDmaz =
{M},
avec :La section suivante
permet
de ramener l’étude deDe
à celle deDmjn
et et derégler
ainsi lesproblèmes
de lasurjectivité
de F dans D et deson
injectivité
en mesure.5. Ordre et successeur
Sur des
supports
de sous-shifts detype
fini semblables àD,
A. M. Ver-shik[21]
utilise laterminologie
descompacts
markovienset,
àpartir
d’un ordre arbitraire surl’alphabet,
définit un ordre sur lesupport
du sous-shiftet un passage au successeur
appelé transformation adique,
en raison de lasimilarité avec les odomètres. Cette transformation fut d’abord introduite sur les
diagrammes
de Brattelli[7, 21],
et apermis
d’étudier le groupe dedimension des
systèmes
substitutifs[5].
Dans cettesection,
nous étudionsla
transformation adique
obtenue surD,
l’ordre ~ sur 7~ étant définina-turellement à
partir
de la substitution.Plus
précisément,
pour deux éléments(p,
a,s)
et(q,
b,
r)
de~,
on pose :(3i
Sur l’automate des
préfixes-suffixes
deuxétiquettes
sontcomparables
si,
et seulementsi,
ellesmarquent
des transitions arrivant au même état.Pour cet
ordre,
un élément(p,
a,s)
est minimal. si sonpréfixe
p est vide etmaximal si son suffixe s est vide.
Ainsi,
enchaque
état del’automate,
ar-rivent une
unique
arête minimale e =(e, a,
s)
et uneunique
arête maximalef
=(p,
b,
é).
Remarquons
que si(p, a, s)
n’est pasmaximal,
alors l’élément(q, b, r)
de 7~ défini par pas =qbr
etipl
+ 1 =lql
est leplus petit
desmajorants
stricts de(p,
a,s).
Reprenons
la substitution u :1 t-7 21, 2 t-7 13, 3 t-7 1,
l’ordre « estFIGURE 2. ordre « pour o, : 1 M
21,
2 r-713,
3 r-7 1L’ordre sur P
permet
de définir sur D un ordrelexicographique
inverse encore noté - : si et sont deux suites deD,
on poseUn élément de D est minimal
(respectivement maximal)
si pourtout
i,
ei est minimal(respectivement maximal)
dansP,
c’est-à-dire quetous les
préfixes
(respectivement suffixes)
de(ei)i
sont vides. L’ensemble des éléments minimaux de D est donc celui des éléments maximauxVmax.
Le théorème 4.1signifie
alors que w estpériodique
pour u si etseulement si son
développement
r(w)
estminimal,
ou encore si et seulementsi est maximal.
Définition 5.1. Soit e =
(ei)i
ED ~
etio le
plus
petit
entier telque n’est pas maximale.
L’image
de e parl’application
successeur T :D B
D est l’élémentT(e)
=f
de Ddéfini
par :
Notons que, si
e 1
1)max,
alorsT(e)
est leplus
petit
desmajorants
stricts de e. La définition de Timplique
facilement le résultat suivant :Théorème 5.1. Le successeur T est une
bijection
deD B
Dmax
dansD B
un élément de Q tel que Sw n’est paspériodique
pour ar,alors
Revenons sur
l’exemple
de la substitution a : 1 H-21,
2 H-13,
3 H- 1. Lepoint
mi =[(~,2, l)(c, 1,3)]~
E D s’écrit :et ainsi
T7(ml)
=r(S7Ul).
Une solution naturelle pour définir le successeur d’un
point
maximalserait de lui associer un
point
minimal. Ceci estgénéralement impossible,
puisque
pour laplupart
dessubstitutions,
le nombre depoints
minimaux diff’ere de celui despoints
maximaux,
comme dans le casdéjà
vu de lasubstitution o, : 1 ~
21,
2 ~13,
3 ~ 1.Dans le cas
particulier
où u est une substitution propre(id
est nepossède
qu’un
seulpoint
périodique),
l’application
successeur T est définie sur toutD en
posant
Pmin, où pm;n estl’unique
point
minimal de D et p?.,.ta~l’unique
point
maximal. Lesystème dynamique
(D, T)
est alors unodomètre
généralisé
(voir
~6~ ) .
Le successeur
permet
de relierDe
àTmjn
et la définition de Timplique
facilementqu’un
élément de D a tous sespréfixes
(respectivement
suffixes)
vides àpartir
d’un certain rang si et seulement s’ilappartient
à l’orbitepositive
(respectivement négative)
par T deDmjn
(respectivement
1
Corollaire 5.1.
De ce
qui précède,
on déduit que r est une bonnereprésentation
de Í1 :Théorème 5.2. Si a est une substitution
primitive
et nonS-périodique,
l’application
r est continuesurjective
de Ç2 sur lesupport
dusous-shift
detype
fini
D. Elle estinjective
surS2
UkEZsknper
et est doncinjective
en mesure. Deplus,
pour tout dEV,
on a card(
r-1
(d) ) :5
card(
Í1per ).
Dans le cas
particulier
d’une substitution propre, r est unhoméomor-phisme
et on retrouve un résultat de[5]
disant que(0, ,S’)
esttopologique-ment
isomorphe
à uneapplication adique
sur lesupport
d’un sous-shift detype
fini. L’intérêt de notre résultat est quel’isomorphisme
est constructif. Cette étude seracomplète lorsqu’on
aura déterminé comment ragit
surla désubstitution 0 et la substitution or. Par
construction,
r o 8 est ledécalage
T sur D.L’application
r o or,qui
estplus
ou moins l’inverse der o
0,
devrait donc être l’inverse dudécalage
T sur D.Or,
D est constitué de suites indexées parN,
etT -1
n’est pas défini sur D : un élément de Dpeut-être prolongé
de différentes manières vers lagauche.
Laproposition
suivante
signifie
que le faitd’appliquer
r o 0 revient à choisir leplus
petit
des
prolongements
àgauche.
Proposition
5.1. Soit T ledécalage
sur D et p : D -~ Dl’application
définie
comme unprolongement
minimal àgauche
parp(e2)i
= avec1 -- - -
-Les dieux
diagrammes
suivants sontcommutatifs.
p 1
Ces résultats
s’interprètent dynamiquement
par le fait que lesystème
(Q, 0)
admet unepartition
markovienne(voir
[11],
partie
6.5).
Corollaire 5.2. La
partition
de Q par les ensemblesest une
partition
de Markov de(0,
0)
en mesure.Preuve. Les ensembles
~y-1 (p,
a,s)
sont des ouverts-fermés de Ç2disjoints
deux à deux par définition et continuité
de q.
Alors(D,
T)
est lesystème
symbolique correspondant
à lapartition, puisque
r estsurjective
et(D, T)
est le sous-shift detype
fini de matriceMD
(formule (3.1 ) ) .
Ceci assure que~(7’~~) )
est l’union desy-1
(q,
b,
r)
pour - l.Enfin,
sie = E
D,
par définition de r on a =
qui
est
presque-sûrement
réduit à unpoint.
D6. Echelles de numération et
partition génératrice
Pour tout b e
,~1.,
soit(b)
= ED ;
ao =bl
l’ensembledes
étiquettes
des chemins de l’automatequi
partent
de l’état b. Unenotons eo, ... ,
ep>
uncylindre
delongueur
p + 1 de D. Lescylindres
deD et ceux de S2 sont liés par la relation suivante.
Proposition
6.1. Soient a E ,A et Pour tout nlak(a)l,
il existe ununique
chemin delongueurs
k deA,, étiqueté
eo, ... , ek-l et arrivant enl’état a, tel que
r(
C ep, ... ,Preuve. L’unicité du chemin est évidente. L’existence du chemin se prouve
par
l’algorithme glouton
suivant.Si ak = a et nk = n, on a nk
lok (ak) 1 -
Soit leplus
long préfixe
deQ(ak)
tel que nk et défini par =Pk-lak-lSk-1-Alors
(Pk-1,
ak-1,Sk-1)
étiquette
une arête de l’automate entre ak-l et ak,.. - - -.. J
Par choix de Pk-1 on a ce
qui
assurequ’on
peut
réitérer le processus et obtenir une suite de lettres ai,
d’étiquettes
(p2,
a2,s2)
de l’automate entre a2 et ai+1, et
d’entiers ni
vérifiant ni =1
tels que :La
surjectivité
de rpermet
depréciser
laproposition
6.1 en identifiantles
préimages
descylindres
de D.Corollaire 6.1. Soit
(ei)i« _ (pi,
ai,Si)ik
un chemin delongueur
k + 1 de l’automate despréfixes-suffixes.
Si n =’ak(pk)1
+ ~ ~ ~ + +IPOI,
alors
l’union étant
disjointe.
Corollaire 6.2. Soit a une lettre de A telle que
a(a) =
av avec v E,~4~
Alors pour tout entier n, il existe dans
Aa
ununique
cherrtin arrivant ena noté
(po,
ao,so)
...(Pk-1,
ak-l,Sk-1),
avec e, tel que n s’écrive :On retrouve
ici,
comme casparticulier,
ladécomposition
définie dans[4]
d’un entier n dans la "base" de numération associée au
point
fixe d’unede
[4]
et les échelles de numération associées à une substitution comme desstructures
sous-jacentes
à ladynamique
de la désubstitution 0 sur SZ.Les
cylindres
eo, ... , ek-,> delongueur
k forment unepartition
géné-ratrice
canonique
de D.L’injectivité
der,
sauf sur un ensembledénom-brable,
permet
de remonter cettepartition génératrice
en unepartition
de0,
constituée despréimages
descylindres
deD,
c’est-à-dire les sn Cettepartition
n’est pastopologique,
dans la mesure où il est nécessaire d’isoler un nombre dénombrable depoints qui
ne sont passéparés
par lapartition.
Ce résultat
généralise
celui obtenu dans[5],
où les auteurs définissentune
partition
topologiquement génératrice
dans le cas d’une substitutionpropre.
Proposition
6.2. Soir a une substitutionprimitive
et Q lesystème
sub-stitutif
associé à a.Pour tout soit
Ak =
n EN,
a EA,
n LesAk
forment
une suite departitions
génératrice
en mesure.Plus
précisément,
il existe un ensembleN
dénombrable tel que pour toutentier
k,
S~ ~
J1Î
= où l’union estdisjointe.
Pour toute suite avecCk
EAk,
nCk
est réduit à 0 ou 1point
ou bien consiste enun nombre
fini
depoints
deN.
Preuve. Soit
11~
pour toutk,
des sous-ensemblesappartenant
à chacune despartitions.
D’après
laproposition
6.1,
est inclus dansun
unique
cylindre
de D delongueur
k.Ainsi,
est inclus dans l’intersection decylindres
delongueur
croissante deD, qui
soit estvide,
soit contient un
unique
élément de D. Dans le cas nonvide,
on aSoit
N
l’union dans Q des orbites despoints
périodiques
pour o. Selonle théorème
5.2,
si e ED,
est vide. Si e ED B
De,
estréduit à une
point.
Si e ED,,
est fini et inclus dansN.
La suite de
partitions ~1~
sépare
ainsi toutpoint
de l’ensemble de mesurepleine n B
N.
DConcernant les
partitions Ak ,
on notera que pour toutCk
E1~~
etCk+l
Eest inclus ou strictement
disjoint
deCk.
Application Reprenons l’exemple
de la substitution u : 1 H21,
2 H13,
3 r-t 1.L’objectif
est dereprésenter
D par uncompact
de C surlequel
le successeur
s’interprète
comme unéchange
de 3 morceaux. Lepolynôme
caractéristique
de sa matrice d’incidence estX3 - X2 - X -
1(voir
[1]
pourplus
dedétails).
Notons a une racine de module inférieur à 1. Soitet soit la fonction
, , . , ,
définie par
FIGURE 3. Fractal de
Rauzy
pour u :On vérifie que
et que les
images
descylindres
.~Z
=p(1),
pour i =l, 2, 3,
sontdisjointes
en mesure dans leplan. L’image 0
(cf.
figure
3),
qui
a une structureauto-similaire,
est ainsi stable parl’échange
de morceaux défini sur chacun des~Z
par z H z +5(i).
L’application
p étantinjective
en mesure, on obtientbien que le
support
du sous-shift D muni del’application
successeur T estconjugué
en mesure à unéchange
de morceaux dans lecompact
,~’.Enfin le fractal .~’ se
projette
sur le tore de sorte que lesprojections
desÔ(i)
soientégales.
Ainsi lesystème dynamique
(D, 8)
admet pour facteurune translation du tore
’li~ .
Cetexemple
estgénéralisé
dans[1].
Plus
précisément,
à toute substitutionprimitive
detype Pisot,
sontas-sociées deux
représentations géométriques explicites
dessystèmes
dynami-ques
(D, T)
et(Q, S),
l’une est une translation minimale sur untore,
l’autreest un
échange
de morceaux euclidien. Lespropriétés
de r démontrées icipermettent
de prouver que lareprésentation
par unéchange
de morceauxest
injective
en mesurelorsque
la substitution vérifie une conditioncombi-natoire.
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Vincent CANTERINI CESAME Bâtiment Euler Université Catholique de Louvain Avenue G. Lemaire, 4 1348 Louvain-la-Neuve Belgique E-mail : canteriniOanma.ucl.ac.be Anne SIEGEL IRMAR Bât. 22-23 Université Rennes 1 Campus de Beaulieu 35042 Rennes Cedex France E-mail : siegelbaths.univ-rennesl.fr