• Aucun résultat trouvé

Article pp.171-174 du Vol.33 n°3 (2014)

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Article pp.171-174 du Vol.33 n°3 (2014)"

Copied!
4
0
0

Texte intégral

(1)

É DITORIAL

C’est avec un grand plaisir que TSI accueille pour la seconde fois un numéro dédié aux travaux des doctorants du Groupe de Recherche Génie de la Programmation et du Logiciel ou GDR GPL. Les travaux présentés ici ont été remarqués par les responsables des groupes de travail et par le conseil scientifique du GDR lors des journées 2013. Leur diversité rend compte de celle des domaines couverts par le GDR.

Une des consignes données aux auteurs était de rendre accessibles leurs travaux à des chercheurs non-experts de leur domaine. Aussi, plutôt que d’introduire les articles, cet éditorial nous donne l’occasion de rappeler les missions du GDR GPL, d’annoncer les prochaines journées nationales et de souligner le soutien nécessaire aux jeunes chercheurs au moment où les prévisions sur l’emploi scientifique font craindre des années difficiles.

Les groupements de recherche (GDR) sont des réseaux de recherche financés par le CNRS permettant de réunir une communauté autour d’un thème important (GDR d’animation) ou bien d’un problème spécifique (établissement d’une norme, développement d’un équipement particulier). Il existe aussi des GDR internationaux qui regroupent plusieurs laboratoires de deux ou plusieurs pays pour la coordination scientifique d’une thématique déterminée.

Le GDR GPL est un GDR d’animation qui dépend de l’INS2I (Institut National des Sciences de l’Information et de leurs Interactions du CNRS) et regroupe la communauté scientifique française intéressée par le génie logiciel et la programmation. GPL est organisé en 8 groupes thématiques de travail1 et deux actions transversales2 permettant de coordonner des actions entre plusieurs GDR.

Ces groupes, présentés sur le site du GDR3, organisent plusieurs journées de travail par an et permettent de faire vivre une communauté en facilitant des séjours inter-

1. Compilation ; composants objets services : modèles, architectures et langages (COSMAL) ; formalismes et outils pour la vérification et la validation (FORWAL) ; langages et modèles de haut-niveau pour la programmation parallèle, distribuée, de grilles de calcul et applications (LaHMA) ; langages, types et preuves (LTP) ; méthodes formelles dans le développement logiciel (MFDL) ; méthodes de test pour la validation et la vérification (MTV2) ; rétro- ingénierie, maintenance et évolution des logiciels (RIMEL)

2. Approches formelles des systèmes embarqués communicants (AFSEC) et ingénierie dirigée par les modèles (IDM).

3. http://gdr-gpl.cnrs.fr

Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur tsi.revuesonline.com

(2)

172 TSI. Volume 33 – n° 3/2014

laboratoires ponctuels, en soutenant de nouveaux projets émergents, en recensant et en partageant des outils, en élaborant des cursus pouvant servir de référence dans les programme de masters, etc.

Deux activités du GDR GPL sont plus particulièrement visibles et précieuses pour l’animation de la communauté : l’organisation de L’École des Jeunes Chercheurs en Programmation (son directeur est l’un des membres du bureau et l’école bénéficie d’un soutien financier significatif de la part du GDR GPL) et des Journées Nationales. L’École Jeunes Chercheurs en Programmation, qui se tient annuellement, accueille chaque année pendant une semaine une quarantaine de jeunes chercheurs en cours de thèse. Les jeunes doctorants découvrent à cette occasion un ensemble de thèmes de recherche, liés à la programmation, aux langages et au développement de logiciels, qui n’auront pas été abordés pendant leur master. De plus, à l’issue de l’École, tous connaîtront l’ensemble des thèmes étudiés dans nos équipes et les spécialistes de chaque domaine. L’École des Jeunes Chercheurs participe ainsi au renouvellement de ces communautés en formant et sensibilisant les jeunes chercheurs aux thématiques scientifiques présentes dans le GDR. La prochaine école se tiendra à Rennes du 16 au 20 juin 20144.

Le GDR GPL organise aussi chaque année des journées nationales qui réunissent tous les acteurs du GDR. Les prochaines auront lieu à Paris, au CNAM, début juin5. C’est un moment privilégié qui permet de réunir la communauté autour d’une plateforme commune avec plusieurs conférences francophones. Cette année trois autres manifestations seront également organisées lors de ces journées, à savoir AFADL 2014 (centrée sur les approches formelles), CAL 2014 (sur la thématique des architectures logicielles) et CIEL 2014 (sur les aspects ingénierie du logiciel).

La conférence de cette année sera aussi l’occasion de coordonner un texte de prospective sur les défis du domaine. Le résultat de cet exercice, qui a déjà été initié en 2010 par le GDR6, sert à alimenter le rapport de prospective de l’INS2I, les réflexions d’Allistene, l’alliance des sciences et technologies du numérique7 et la programmation de l’ANR.

Ces défis dans le domaine du logiciel sont de taille. L’omniprésence de l’informatique dans notre quotidien à l’échelle de l’embarqué et de l’intelligence ambiante, l’extension de l’Internet à la planète tout entière, mais également à toutes formes d’objet du quotidien, le développement de grandes infrastructures de calcul ou des centres de traitement de grandes masses de données soulèvent des problèmes immenses. De nouveaux paradigmes, de nouveaux langages, de nouvelles approches de modélisation, de vérification, de tests et de nouveaux outils vont voir le jour dans les dix ans à venir, que ce soit pour faciliter la vie des concepteurs et mainteneurs de

4. http://ejcp2014.inria.fr/

5. http://gdr-gpl2014.cnam.fr/

6. TSI en avait rendu compte dans le volume 2012 n°3.

7. https://www.allistene.fr/

Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur tsi.revuesonline.com

(3)

Éditorial 173 systèmes informatiques, pour modéliser et fiabiliser les logiciels ou encore pour devancer l’évolution technologique. Quels sont les challenges les plus critiques, quelle stratégie adopter pour anticiper et accompagner ces évolutions, à quelles questions devront répondre les chercheurs à l’échéance de l’année 2025 ? Le travail effectué par le GDR GPL vise à proposer une vision prospective du domaine, ainsi qu’à souligner et structurer les points qui apparaissent particulièrement cruciaux à la communauté de recherche.

Le travail effectué lors des prochaines journées pour dégager de nouvelles visions pertinentes s’appuie sur tous les groupes de travail du GDR GPL, mais est ouvert plus largement sur toutes les équipes des laboratoires, les groupes informels ou les individus prêts à y participer.

Cette vision prospective prépare le terrain aux chercheurs de demain qui sont aujourd’hui en thèse. La recherche travaille à long terme : former un chercheur est un investissement sur une dizaine d’années. Déterminer et conduire une politique de l’emploi adaptée aux besoins scientifiques doit donc s’abstraire des aléas du court terme et anticiper autant que faire se peut les grands changements et les lignes de forces émergentes. Le conseil scientifique du CNRS, qui arrive cette année à l’issue de son mandat, a présenté en mars dernier une étude chiffrée sur les perspectives de l’emploi scientifique en France. Celles-ci sont particulièrement sombres.

Le ratio entre la dépense intérieure de recherche et de développement8 (DIRD) et le PIB est un bon indicateur de l’effort que la Nation consacre à la R&D. Malgré l’objectif annoncé d’atteindre 3 % du PIB, ce ratio est resté a peu près constant ces quinze dernières années et n’a cessé de baisser relativement au ratio allemand, chinois, américain, coréen, finlandais... La France a reculé entre 1995 et 2011 de la 7e à la 15e place mondiale pour ce qui est de la DIRD proprement dite et au 20e rang si on inclut les dépenses intérieures d’enseignement supérieur.

Cette stagnation a été répercutée sur l’emploi scientifique mais avec un effet moins visible, masqué par la pyramide des âges des chercheurs et les départs à la retraite. En 1995 au CNRS, les quinquagénaires représentaient le pic de la pyramide des âges. Cette classe d’âge est partie à la retraite dans la première décennie des années 2000, entraînant un nombre de postes mis au concours relativement important (en tout cas, par rapport aux concours des années 1990). Ce potentiel de renouvellement des chercheurs est à présent tari : si le CNRS recrutait 400 chercheurs en 2010, il est passé à 300 en 2014 (tous domaines scientifiques confondus). Et, le nombre d’étudiants ayant cessé de croître, ce ne sont pas les embauches universitaires qui vont contrebalancer cette tendance. D’autant que dans les universités, le nombre de départs à la retraite des enseignants-chercheurs va aussi baisser de 30 % en 5 ans, jusqu’à 2017.

8. La DIRD correspond aux travaux de R&D indépendamment de l’origine des fonds.

Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur tsi.revuesonline.com

(4)

174 TSI. Volume 33 – n° 3/2014

Le Conseil scientifique du CNRS nous alerte sur cette situation préoccupante : Les conséquences se font déjà sentir à travers une crise de la vocation scientifique des nouvelles générations. Si les jeunes se détournent de ces apprentissages et de ces carrières, c’est l’ensemble du système français de recherche que l’on aura mis à mal, et avec lui, les perspectives d’innovation, d’emploi mais aussi d’influence de notre pays dans le moyen terme. Ce scénario est d’autant plus vraisemblable que nos voisins, en particulier l’Italie et l’Espagne, en font déjà l’amère expérience.

Le signal lancé aux étudiants et aux jeunes chercheurs est d’autant plus grave que la R&D privée emploie peu de docteurs et préfère embaucher des ingénieurs (52 % d’ingénieurs contre 11 % de docteurs dans l’activité de R&D des entreprises).

Cette spécificité française est délétère car elle bloque le principal instrument du transfert scientifique et technologique entre mondes académique et industriel.

Pourtant, cet état de fait n’est pas une fatalité. Des instruments incitatifs existent qui pourraient augmenter la porosité entre les mondes industriel et académique et permettraient de renforcer et amplifier les liens existants. Le crédit impôt-recherche s’est ainsi considérablement accru depuis 2005, passant de 0,05 % à plus de 0,25 % du PIB. Cet accroissement n’a pas été suivi d’effet visible sur l’emploi scientifique, ni d’ailleurs sur le volume de la R&D privée, et il faut remettre à plat les conditions d’attribution de cette aide.

LAURENCE DUCHIEN, Responsable du GDR-GPL, LIFL, Lille

JEAN-LOUIS GIAVITTO IRCAM, CNRS, Paris

Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur tsi.revuesonline.com

Références

Documents relatifs

D epuis le début des années 2000, de plus en plus de chercheurs s’intéressent à la perspective de la pratique en stratégie, c’est-à-dire à la manière dont les gestionnaires

Étant donné la récursivité entre les différents processus, une fois le canevas de la recherche provi- soirement stabilisé, la recherche peut être enclenchée à partir de

Il ne s’agit pas, nous y insistons, d’espion- nage industriel, car les informations ainsi transmises d’une organisation à une autre sont en fait implicitement reconnues comme

À partir d’une étude de cas longitudinale effectuée dans une organisation artistique (voir encadré méthodologique), nous examinons en pro- fondeur comment le plan stratégique vu

Ouest Pharma, le site de production fran- çais sur lequel nous avons travaillé, est emblématique de cette évolution du sec- teur. La transformation de l’organisation de Ouest Pharma

L’objectif de cet article est de contribuer à la compréhension de la génération d’avan- tages concurrentiels dans un environnement très dynamique comme celui d’internet.

Pour avoir une base processuelle commune d’analyse, nous avons structuré les 2 projets de changement selon quatre phases : la sensibilisation (conduisant à l’identification

La focalisation sur la construction identi- taire de DENCOM dans la première période induit des formes de réification qui ont peu d’impact sur les pratiques indi- viduelles de