£ THÉÂTRE DE L’ ARCHE P ré s e n te
les 13,14 et 15 fé v rie r 9 0 à 2 0 h .0 0
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L'âme bleue
(Ajouts et corrections au programme)
Participation à la Maquillages : Diane Fournier
confection des décors : Jean Paré Julie Julien
Annie Pomerleau
Projecteur: Josée Guimond Auxiliaire aux
éclairages : Lin da Croteau Régie de scène : Pat rick parent Irresponsable du s»n Romain Dubé
Merci à Richard Vallerand qui s'occupe de filmer la pièce sur vidéo, Merci à tous ceux qui nous ont aidés sans compter leur tempsl N,B, Il y aura un entracte de 15 minutes,
Théâtre de l ’Arche
Nous avons le plaisir de vous présenter ce soir la toute première création du Théâtre de l ’Arche. Pourquoi ce nom nous demanderez-vous? A-t-il un rapport quelconque avec l ’Arche de Noé? Peut-être bien...
Disons simplement que notre « Arche » ressemble à celle évoquée par Albert Jacquard dans son dernier ouvrage:
Cette arche est comme un cadre autour du tableau changeant du ciel et des nuages. Elle nous invite à prendre en charge l'avenir et non à commémorer inutilement un passé reconstruit. Il n ’est pas question ici de gloire ou de triomphe, mais de communication entre les humains et de droit à la dignité. L'important est de défendre la vie; seules méritent nos efforts les arches d ’alliance.
D'après Albert Jacquard,
Abécédaire de !’ambiguïté. [Paris], Editions du Seuil, [1989], pp. 172-173.
« Défendre la vie » comporte pour nous deux facettes essentielles, presque indissociables, qui sont fort bien résumées par la citation qui suit:
« Tant au plan de la théorie qu’au plan de l ’action, des liens nombreux existent entre la défense du milieu naturel, qui conditionne le maintien et le développement de la vie, et la défense de la diversité ethno- culturelle de l ’humanité, dont dépendent son équilibre social, son épanouissement intellectuel et artistique et ses possibilités d ’évolution ».
Pierre Maugué, Contre l ’Etat-nation.
Paris, Denoëi, [1979], p.21.
C ’est donc au service de cette double cause que nous mettons notre théâtre. Votre présence ici ce soir nous laisse croire qu ’elle vous tient aussi à coeur: puisse l ’avenir nous donner raison!
Merci d ’être venus et bon spectacle!
En guise de présentation
Que pourrais-je vous dire sur la pièce que vous allez voir ce soir? Oh! Bien des choses en somme, en variant le ton...
- Qu’elle a été écrite dans le cadre d’une maîtrise en communication de l’histoire.
- Qu’il y est question de la Première Guerre mondiale et du Référendum québé
cois de 1980.
- Qu’elle est dédiée aux Québécois, aux Bretons et à toutes les autres minorités ethno-culturelles qui voudraient bien franchir le seuil de l’an 2000.
-Que...
Et puis non! Je préfère me taire et vous laisser en compagnie de deux vieilles complices chères à mon coeur. La première c’est Denise Paré qui, avec la magie de sa mise en scène et l’aide d ’une équipe exceptionnelle, a su insuffler à mon texte la vie qui lui manquait. La seconde n’est autre que Clio, fille de Zeus et de Mnémosyne, muse de l’histoire: c’est elle qui sera votre hôtesse et qui vous guidera ce soir dans votre périple à travers le temps.
Je vous souhaite d’être séduit par elles comme je l’ai été.
Romain Dubé
Note de parcours
Maintenant passé le choc, le silence post-référendaire, le temps est sans doute venu de s’interroger à nouveau sur ce que nous voulons faire du Québec. Dans ce contexte, l’intérêt de la pièce de Romain Dubé est certainement la mise en lumière des concepts clés de «nation», d’« Etat » et de « territoire »; l’Etat sécrétant un discours « national » propre à légitimer la possession d’un territoire - « d’un océan à l’autre »! - au profit, le plus souvent, des instances économi
ques.
L’âme bleue parle du Référendum à travers les sentiments d ’appartenances « nationales » qu’on aurait pu retrouver sur les champs de bataille de la Première Guerre mondiale (et pourquoi pas sur ceux de toutes les autres guerres, même économiques, passées et actuelles).
Ce que le Théâtre de l'Arche vous propose ce soir, c ’est d’abord et avant tout un objet de réflexion, un regard sur ces êtres humains qui se débattent, tant bien que mal, avec les discours qui finissent, un jour, par prendre forme dans leurs vies...
Denise Paré metteure en scène
Distribution
(par ordre d’entrée en scène)Amélie Blondeau, Alain Corrigou, Martin Genest, Stéphane Létourneau, Moustapha N’Diogou.
Mariane Kaliaguine Robert Prigent Sylvie Giroux Julie Massé Martin Genest Pierre Larrivée Stéphane Létourneau Pierre Larrivée Alain Corrigou Amélie Blondeau Moustapha N’Diogou Michel Harvey Lynne McGowan Les personnages
du 20 mai 1980:
Clio, muse de l’histoire:
Félix (Monsieur Ducrocq):
Belzémire:
Julie (Madame Ducrocq):
Roméo:
Le soldat allemand:
Jean-Paul:
Alan (le jeune soldat breton) Yannig (l’instituteur):
Françoise (la servante de l’auberge) Youssouf (le tirailleur sénégalais):
Les voix radiophoniques:
Avec la participation spéciale de Marc Lavoie.
Equipe de production
Texte: Romain Dubé
Mise en scène: Denise Paré
Costumes: France Brière
Isabelle Claveau Décors et accessoires: Caroline Bouffard
Sophie Godbout Denise Paré
Conception des éclairages: Johnny Boivin (SASC)
Eclairages: Patrick Parent
Son: Linda Croteau
Daniel Germain
Conseillers militaires: Linda Croteau
Michel Bénéteau Participation à la
confection des décors: Nathalie Rodrigue Dessin de la couverture
du programme: Alain Corrigou
Flûte: Luc Laberge
Caisse claire: Martin Genest
Avec la collaboration de l’équipe technique du SASC.
Quelques mots sur la musique de la pièce
Les chansons en français:
Tu vas voter que l'on entend au début du spectacle a été écrite, composée et enregistrée par Sylvain Lelièvre qui l’a interprétée à l’occasion d’assemblées du Regroupement national pour le Oui. On a beaucoup diffusé cette chanson à la radio au cours des mois qui ont précédé le référendum du 20 mai 1980.
La petite Tonkinoise dont Madame Ducrocq interprète (tant bien que mal) un extrait a été commise en 1906 par Villard et Christiné sur une musique de l’inévitable Vincent Scotto. Elle est surtout connue par la version qu’a enregis
trée Joséphine Baker en 1931. Caractéristique de l’insouciance de la ״ Belle Epoque », cette chanson n’aurait que le défaut d ’être ridicule si elle n’avait également celui d’être vulgaire, sexiste, raciste et colonialiste...
Le fusil de bois dont Madame Ducrocq nous « chante » le dernier couplet est une de ces chansons dites « revanchardes » très populaires en France entre la guerre de 1870 et celle de 1914, chansons qui ont toujours pour thème la « cruauté congénitale » des Allemands (Prussiens, Teutons ou boches) et le « martyr de la France héroïque pleurant l’Alsace et la Lorraine, les provinces qu’on lui a injustement arrachées ».
Les chansons en breton:
Frafisez Laorafis dont on entend un extrait au début du spectacle et qui est reprise intégralement à la fin de celui-ci est interprétée par son auteur Gweltaz Ar Fur. Cette chanson évoque l’histoire authentique de François Laurent (Frafisez Laorafis) conscrit breton de la Première Guerre mondiale dont la mésaventure a inspiré celle du soldat Alan.
Arsoudarded “zo gwisket e ruz est une chanson traditionnelle vannetaise qui remonte à la guerre franco-allemande de 1870. Les extraits entendus sont interprétés sur scène par Clio/Delphine et sur enregistrement par la harpiste Soazig:
Ma varvan-me kreiz ar brezel Interit me en douar santéI Ar soudarded “zo gwisket e ruz Ar veleion gwisket e du...
Les pièces instrumentales:
Charge contre l’Etat que l’on entend juste avant l’entracte est une oeuvre du compositeur québécois Yvan Gaulin.
Invention chromatique, interprétée au piano par Madame Ducrocq dans la deuxième partie du spectacle, est une oeuvre du compositeur hongrois Béla Bartók (1881 -1945).
Si je meurs au combat Enterrez-moi en terre bénie Les soldats sont vêtus de rouge Les prêtes vêtus de noir...
Remerciements
Nous tenons à remercier le Service des activités socio-culturelles et tout particulièrement l’équipe conseil pour sa précieuse collaboration.
Merci à André Garneau qui est responsable de la salle Henri-Gagnon.
Merci à la boutique « Les Quilles à la Vanille » de Guingamp (Breta
gne) qui nous a gracieusement fourni un joli modèle de bonnet phrygien.
Merci à Christine Lefebvre pour ses conseils musicaux.
Un immense merci à Gweltaz Ar Fur, Yvan Gaulin et Sylvain Lelièvre qui ont eu la gentillesse de nous autoriser à utiliser leur musique.