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Impact de l’acquisition d’un urétéroscope souple sur le traitement des calculs du haut appareil urinaire chez l’enfant

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ARTICLE ORIGINAL

Impact de l’acquisition d’un urétéroscope souple sur le traitement des calculs du haut appareil urinaire chez l’enfant

Impact of the acquisition of a flexible ureteroscope on the management of upper urinary tract stones in children

L. Tondut

a,∗

, B. Peyronnet

a

, A. Arnaud

b

,

L. Freton

a

, J. Hascoet

b

, B. Pradère

a

, G. Berquet

a

, E. Habonimana

b

, G. Verhoest

a

, O. Azzis

b

,

B. Fremond

b

, K. Bensalah

a

aServiced’urologie,hôpitalPontchaillou,CHUdeRennes,2,rueHenri-Le-Guilloux, 35000Rennes,France

bServicedechirurgiepédiatrique,CHUdeRennes,35000Rennes,France

Rec¸ule26mai2015;acceptéle31octobre2015 DisponiblesurInternetle8d´ecembre2015

MOTSCLÉS Enfants; Calculs; Urétéroscopie souple; Lithotripsie extra-corporelle; Néphrolithotomie percutanée

Résumé

Introduction.—Apparueauxdébutsdesannées1990,l’urétéroscopiesouple(URSS)estutilisée chezl’enfantdepuisunedizained’annéesets’estimposéecommeunealternativeàlalitho- tripsieextra-corporelle(LEC).L’objectifdecetteétudeétaitd’évaluerl’apportdel’URSSsur letraitementdescalculsduhautappareilurinairechezl’enfant.

Matérieletméthodes.—L’ensembledesLEC,URSS,urétéroscopiesrigides,néphrolithotomie percutanées(NLPC)etabordschirurgicauxréalisésdansuncentrehospitalo-universitaireentre 2000et2014danslecadredutraitementdescalculsduhautappareilurinairechezdesenfants de0à18ansontétérevusrétrospectivement.Lapopulationétudiéeaétérépartieen2groupes, legroupe1avantl’acquisitiondel’URSS(2000—2008)etlegroupe2aprèsacquisitiondel’URSS (2008—2014).Lesdonnéespré-opératoiresetlesrésultatspéri-opératoiresontétécomparés entreles2groupesàl’aidedestestsduChi2oudeFisherpourlesvariablesqualitativesetde Mann-Whitneypourlesvariablesquantitatives.

Auteurcorrespondant.

Adressee-mail:lauranne.26@live.fr(L.Tondut).

http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2015.10.013

1166-7087/©2015ElsevierMassonSAS.Tousdroitsréservés.

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Résultats.—Trente-septenfantsontététraitésdurantlapériode1et32durantlapériode2.Les 2groupesétaientcomparablesentermesd’âge(7,2ansvs8,1ans;p=0,54),detailleducalcul leplusvolumineux(15mmvs16,2mm;p=0,56)etdunombredecalculs(1,4vs2;p=0,07) maislasommedesdiamètresdescalculsétaitplusimportantedanslegroupe2(16,9mmvs 24,2mm;p=0,048).Letaux depatients sansfragmentsrésiduels (28,1%vs 32,2%aprèsla premièrelignedetraitement;p=0,72)étaitcomparableentreles2groupes,toutcommele nombretotaldeprocédures(2,4vs 2,5;p=0,78),laduréetotaled’hospitalisation(2,7jours vs2,9jours;p=0,77)oulenombred’enfantsayanteuaumoinsunecomplication(37,8%vs 40,6%;p=0,87).

Conclusion.—L’acquisitiond’unURSSapermisdetraiterdescalculspluscomplexesavecune efficacitécomparableetsansaugmenterlamorbidité.D’autresétudessontnécessairespour préciserlerôledel’urétéroscopiesouplechezl’enfant.

Niveaudepreuve.— 5.

©2015ElsevierMassonSAS.Tousdroitsréservés.

KEYWORDS Children;

Lithiasis;

Flexible ureteroscopy;

Extracorporeal shockwave lithotripsy;

Percutaneous nephrolithotomy

Summary

Introduction.—Firstlyreported intheearly1990sfor thetreatment ofupperurinary tract stonesinadultpatients,flexibleureteroscopy(F-URS)hasbeenusedinchildrenduringthepast 10yearsandisnowconsideredasaviable,butstillsecond-linealternativetoextracorporeal shockwavelithotripsyinthesepatients(ESWL).Theaimofthisstudywastoassesstheimpact oftheacquisitionofaF-URSonthemanagementofupperurinarytractstonesinchildren.

Patientsandmethods.—DataofallESWL,F-URSandpercutaneousnephrolithotomyperformed forupperurinarytractstonesinchildrenfrom0to18yearsoldinasinglecenterfrom2000to 2014havebeencollectedretrospectively.Patientshavebeendividedintotwogroups:group1 beforetheacquisitionoftheF-URS(2000—2008)andgroup2aftertheacquisitionoftheF-URS (2008—2014).Preoperativedataandperi-operative outcomeswerecompared betweenboth groupsusingthe2testandFisherexacttestfordiscretevariablesandtheMann-Whitneytest forcontinuousvariables.

Results.—Thirty-sevenchildrenhavebeentreatedduringthefirsteraand32duringthesecond one.Thetwogroupsweresimilarintermsofage(7.2yearsvs8.1years;P=0.54),sizeofthe largeststone(15mmvs16.2mm;P=0,56)andnumberofstonesperpatient(1.4vs2;P=0,07) butthesumofstonediameterswas higheringroup2(16.9mmvs 24.2mm;P=0,048).The stone-freerateswere comparableinbothgroups (28.1%vs32.2% afterthe firstprocedure;

P=0.72),aswerethemeannumberofproceduresperpatient(2.4vs2.5;P=0.78),thetotal lengthofstay(2.7daysvs2.9days;P=0.77),andthenumberofpatientswhoexperiencedat leastonecomplication(37.8%vs40.6%;P=0.87).

Conclusion.—TheacquisitionofaF-URSallowedthetreatmentofmorecomplexstoneswitha similarefficacyandwithoutincreasingmorbidity.Furtherstudiesareneededtodefinetherole ofF-URSinthemanagementofupperurinarytractstonesinchildren.

Levelofevidence.— 5.

©2015ElsevierMassonSAS.Allrightsreserved.

Introduction

L’incidencedescalculsurinaireschezl’enfantestencons- tante augmentation dans les pays développés [1—3]. Le taux derécidive plusimportant que chezl’adulterend le bilanmétaboliqueetlesmesureshygiéno-diététiques pré- ventivesessentiellesmaissouligneégalementl’importance d’untraitementchirurgicalalliantefficacitéetfaiblemor- bidité [1,4]. La prise en charge chirurgicale des calculs urinaireschezl’enfantaconsidérablementévoluéaucours des 30dernières années. La lithotripsie extra-corporelle (LEC)alongtempsétéconsidéréecommeletraitementde

référenceetresteletraitementrecommandéenpremière lignepourlescalculs<20mm dureinetdel’uretèrelom- bairechezl’enfant[5].

Ces dernièresannées, plusieurs sériesont rapporté de bonsrésultatsdel’URSSchezl’enfantavecdestauxdesans- fragmentsetdecomplicationscomparablesàlaLEC[4,6,7].

Pourtant,iln’yapasd’étudequiaitévaluél’influencede l’acquisitiond’un urétéroscopesouplesurles résultatsdu traitementdescalculsurinaireschezl’enfant.

Notreobjectifétait d’évaluer l’impact del’acquisition d’unurétéroscopesouplesurlapriseenchargedescalculs duhautappareilurinairechezl’enfant.

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Matériels et méthodes

Patients et méthodologie de l’étude

Nousavonseffectuéunrecueilrétrospectifdesdonnéesdes enfantstraitéspourcalculsurinairesentre2000et2014au centrehospitalieruniversitairedeRennesdanslesservices d’urologie et de chirurgie pédiatrique. Tous les enfants de 0à 18ans et ayant au moins un calcul du haut appa- reil urinaire(rein eturetère proximal)ont étéinclus (les enfantsavecuncalculdel’uretèremoyenoudistalontété exclus).Lesenfantsontétérépartisendeuxgroupes:ceux pris en charge entre2000et 2008, avant l’acquisition de l’urétéroscopesouple(groupe1)etceuxprisenchargeentre 2008et2014, aprèsl’acquisition de l’urétéroscopesouple (groupe2).

Lecritère dejugementprincipalétaitle taux desans- fragmentsaprèschaqueintervention.

Évaluation pré- et postopératoire et recueil de données

Lesimageriespré-etpostopératoires(échographieetabdo- men sans préparation [ASP]ou scanner abdomino-pelvien sans injection selon la préférence du chirurgien) ont été relues pour recueillir la taille, la localisation, la den- sité des calculs et la présence de fragments résiduels.

Les comptes-rendus opératoires et dossiers cliniques ont été relus pour recueillir la durée opératoire, le type d’anesthésie,lescomplicationsper-etpostopératoiresetla duréed’hospitalisation.Lescomplications postopératoires ontétéclasséesselonlaclassificationdeClavien[8].Lesta- tut«sansfragment»étaitdéfinicommel’absencedecalcul résidueloulaprésenced’unfragment<2mmsurl’imagerie decontrôleréaliséeaprès1mois[9].

Techniques chirurgicales et indications

TouteslesLEContété faitesaveclelithotripteurStorz— ModèleSLK 2000sous anesthésiegénérale chezles jeunes enfants ou avec une simple sédation (paracétamol oral) quandl’âgelepermettait.Lerepérageducalculétaitfait en fluoroscopie. La fréquence utilisée était de 2Hz avec unepuissance allant jusqu’à90W enfonction de latolé- rancedel’enfantavecunobjectifde4000coupsautotalpar séance.TouteslesLEContétéréaliséespardeuxchirurgiens expérimentés(O.A.,K.B.).

Toutes les urétéroscopies ont été faites sous anesthé- siegénéraleselonunetechniquestandardiséeavecmontée del’URS souple sur un guidehydrophile. En cas de mon- tée impossible de l’urétéroscope, une sonde JJ charrière 6étaitlaisséeenplacepourpréparerl’uretère.Unegaine d’accès urétérale n’a été utilisée que dans 2cas (4,3%).

Nousavonsutilisél’urétéroscopesoupleURF-P5(Olympus) charrière8,4.Lescalculsontétéfragmentésaveclelaser Holmium-YAG.Unfragmentétaitsystématiquementextrait pouranalyseparspectrophotométrieinfra-rouge.Unesonde JJ n’était laissée en place en postopératoire qu’en cas de fragments résiduels significatifs en fin d’intervention ou de procédure prolongée. Les urétéroscopies souples ont été réalisées par deux chirurgiens pédiatres (O.A. et A.A.)n’ayant pas d’expérience de la technique au début

dela périoded’étude, sousla supervisiond’un chirurgien urologueexpérimenté(K.B.)pendantles20premièrespro- cédures.

Lesnéphrolithotomiespercutanées (NLPC)étaienttou- jours réalisées sous anesthésie générale. Une sonde urétéraleétaitd’abordmiseenplaceparendoscopierétro- gradeetsouscontrôlescopique.Lesenfantsétaientensuite positionnés en décubitus ventral et le calice inférieur était ponctionné sous contrôle scopique après opacifica- tion des cavités pyélocalicielles par la sonde urétérale.

Après dilatation du trajet de ponction, un néphroscope charrière 26étaitutilisé etla lithotripsie était faiteavec le lithoclast EMS, modèle Lithoclast Master. Une sonde de néphrostomie était laissée en placeet retirée au cin- quièmejourpostopératoireenl’absencedecomplications.

TouteslesNLPContétéfaitespardeuxchirurgiens(O.A.et K.B.).

La nature du calcul lorsqu’elle était connue n’a pas influencélechoixd’unetechniqueplusqu’uneautre.Ilen est de même pour l’IMC des patients. Les patients ayant été traitésparLEC dans d’autres centressans succès ont bénéficiéd’uneURSSenpremièreintentiondansnotreser- vice.L’existencedecalculsmultiplesfaisaitgénéralement préférerl’URSSàlaLECenpremièreintention.

Analyses statistiques

Lesanalysesstatistiquesontétéfaites àl’aidedulogiciel JMP v.10.0® (SAS Institute Inc, Cary, NC, États-Unis). Les tauxdesans-fragmentetdecomplicationsontétécomparés entre les 2groupes par un test de Fisher ou de 2pour les variables qualitativesetpar un test de Mann-Withney (distribution non gaussienne) ou une analyse de variance (distributiongaussienne).

Résultats

Caractéristiques de la population

Au total, 69enfants ont été inclus entre 2000et 2014: 37dans le groupe 1 (2000—2008) avant acquisition de l’urétéroscopesoupleet32danslegroupe2aprèsacquisi- tiondel’urétéroscopesouple.L’âgemoyenétaitde7,2ans danslegroupe1et8,1ansdanslegroupe2(p=0,54).Nous avonsréalisédesurétéroscopies soupleschezdes patients entre2et17ans.Lataillemoyenneducalculleplusvolu- mineuxétaitde15mmdanslegroupe1vs16,2mmdansle groupe2(p=0,56).Lesenfantsavaientenmoyenne1,4et 2calculs dans les groupes 1et 2respectivement (p=0,07) (voirTableau1).

Nous avons répertorié cinq anomalies métaboliques lithogènes tous groupes confondus: une cystinurie, deux hypercalciuriesetdeuxhyperoxaluries.Parmiles69enfants, deuxétaientporteursd’unemucoviscidoseetunétaittétra- plégique suite à un accident de la voie publique. Nous avonségalementrecenséplusieursanomaliesanatomiques de l’arbre urinaire: une duplicationdes voies excrétrices bilatérale, une anomalie de la jonction pyélo-urétérale, trois sténoses urétéro-vésicales, une sténose urétérale et unesténosedelatigecaliciellemoyenne.

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Tableau1 Caractéristiquesdespatients.

AvantURSS 2000—2008 n=37

AprèsURSS 2008—2014 n=32

Valeurdep

Âge(année) 7,2(0—18) 8,1(0—17) 0,54

Tailleducalculleplusvolumineux(mm) 15(5—30) 16,2(6—45) 0,56

Sommedestaillesdescalculs(mm) 16,9(6—35) 24,2(6—73) 0,05

Nombredecalculs 1,4 2 0,07

Types de traitement utilisés durant les 2 périodes

Aucoursdelapremièrepériode(2000—2008),83procédures ont étéeffectuées (voir Fig.1). Que ce soiten première oudeuxièmelignedetraitement,laseuletechniqueutili- séedanscegroupeétaitlaLEC.En3elignedetraitement, 13enfantsonteuunenouvelleLEC(86%)etdeuxonteuune NLPC(14%).En4elignedetraitement,quatreenfantsont euuneLECetununeNLPC(20%).Troisenfantsonteuune5e lignedetraitement:deuxLECetunabordchirurgicalpour pyélotomie.

Durant la seconde période (2008—2014), un total de 76procédures a été recensé: 42URSS (54,5%), 30LEC (39,5%)et4urétéroscopiesrigides(6%).LaLECaétéchoisie enpremièreintentionchez17enfants(54%).Douzeenfants (37,5%)ontététraitésparURSSettroisparurétéroscopie rigide(9,5%).Endeuxièmelignedetraitement,lerecours àl’URSSaétémajoritaireavec12URSS (54,5%),neufLEC (41%)etuneurétéroscopierigide(4,5%).Treizeenfantsont eubesoind’unetroisièmeintervention:9onteuuneURSS (69%)et4uneLEC(31%).

TroisséancesdeLECetuneséanced’URSSontéténéces- saires pour le patient porteur d’une sténose de la tige calicielle moyenne tout comme le patient avec sténose urétérale.Lepatientavecunsyndromedelajonctionpyélo- urétéraleabénéficiédedeuxséancesdeLECsuiviesd’une URSSpuisd’unabordchirurgicalenquatrièmeprocédure.

Figure1. Typedetraitementsenfonctiondespériodes.

Efficacité des traitements durant les 2 périodes

Pendantlapériode2000—2008,28%desenfantsétaientsans fragmentsaprèsune intervention contre 32% des enfants traitésdurantlapériode2008—2014(p=0,72;voirFig.2).

Aprèsunedeuxièmeligne detraitementlestaux desans- fragments étaient de 41,4% et 36,7%, dans les groupes 1et2respectivement(p=0,71).Aprèsunetroisièmeinter- vention,60% vs54,2% (p=0,68) des enfantsétaient sans fragmentsdanslesgroupes1et2respectivement,et85%vs 87,5%(p=0,81)aprèsunequatrièmelignedetraitement.

Morbidité des traitements durant les 2 périodes

Ilyaeutroiscomplicationsperopératoires:deuxruptures pyéliques avec extravasation de produit de contraste et uneplaieurétérale (voirTableau2).Iln’yaeuaucuncas de stripping d’uretère. Lescomplications postopératoires dansle moissuivantl’intervention sont détailléesdans le Tableau 2. Iln’y a euqu’une complication majeure: une mauvaisetoléranced’unesondeJJquiadûêtreretiréeen urgence(Clavien IIIb)dansle groupe 2.Au total ilyaeu 13complicationssurles76interventions(17,1%)effectuées danslapériode2008—2014.Durantlapériode2000—2008,il yaeu14complications.Cinqurétéroscopessouplesontété endommagésaucoursdes46interventions(10,9%,soitun urétéroscopeendommagétoutesles9,2procédures).

Les complications peropératoires rencontrées en cas d’URSS étaient: échec de progression dans 2cas, échec

Figure2. Tauxdesans-fragmentsenfonctiondespériodes.

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Tableau2 Complications per- et postopératoires en fonctiondespériodes.

Groupe1 (avantURSS)

Groupe2 (aprèsURSS) Complications

peropératoires

Lésionpyélique 0 2

Lésionurétérale 0 1

Complications postopératoires Coliquenéphrétique (ClavienI)

9 3

Pyélonéphriteaiguë traitéemédicalement (ClavienII)

3 3

Cystiteaiguë(Clavien II)

2 1

Douleur/gêneliéeàla sondeJJ(ClavienI)

0 2

AblationdesondeJJ nontolérée(Clavien IIIb)

0 1

Total 14 13

dedéflexion dans5caset1échec defragmentation. Pour trois patients nous avons dû effectuer une dilatation de lajonctionurétéro-vésicale. Lescomplicationspostopéra- toiresspécifiquesdel’URSSétaientliéesàlaprésenced’une sondeJJresponsabled’unegênedans2casetayantnéces- sitéuneablationdansunseulcaspourmauvaisetolérance.

Enmoyenne, chaque enfant a eu2,4vs 2,5procédures (p=0,78) respectivement dans les groupes 1et 2, avec une durée moyenne d’hospitalisation de 2,7vs 2,9jours (p=0,77) (voir Tableau 3). Le nombre moyen d’ASP par enfant était plus important dans le groupe 1 (7,2vs 4,1; p=0,02)maisàl’inverse,lenombredescannersbassedose étaitplusfaibledanslegroupe1quedanslegroupe2(0,2vs 0,6;p=0,01).

Discussion

La LEC est le traitement de référence des calculs de l’enfant du fait de son caractère mini-invasif, de son coûtraisonnable etd’une faible morbidité[1,10,11]. Elle

est recommandée en première intention pour les calculs pyéliques<20mmetpourlescalculsdel’uretèreproximal alors que l’URSS n’est proposée qu’en deuxième inten- tion[5].Pourtantdepuisplusieurs années,denombreuses équipes utilisent l’URSS comme traitement de première intention pour le traitement des calculs duhaut appareil urinaire chezl’enfant[12—14,16].Lesavancéestechnolo- giques ont permis l’émergence de matériel endoscopique plus maniable, plus souple et surtout plus fin facilitant ainsileurutilisationchezl’enfant[15—19].Plusieursétudes ontmontréquel’URSSétaitunealternativeàlaLECavec des tauxde sans-fragmentcomparables voiremeilleurset des taux de complications moins importants que la NLPC [1,2,7,20—22].

Dans notre étude, nous avons choisi de répartir les patients en 2périodes: la première de 2000à 2008où le service n’avait pas d’urétéroscope souple et la seconde, de2008à2014aprèsacquisition del’urétéroscopesouple.

Après2008,laLECrestaitmajoritairecommetraitementde premièreintentionmaislatendances’inversaitdèsqu’ily avaitnécessitéd’unedeuxièmeinterventionavecunrecours àl’urétéroscopie soupledans54%des cas.Contrairement auxhypothèsesémiseslorsquenousavonsinitiécetravail, nousn’avonspasmisenévidenced’améliorationdutauxde sans-fragmentsoudediminutiondunombredeprocédures parpatient.Plusieursraisonspeuventexpliquercerésultat.

Toutd’abord,l’effectifrelativementfaiblealimitélapuis- sancestatistiquede nosanalyses.Ilfautégalementnoter quelesrésultatscorrespondentàlacourbed’apprentissage desdeuxchirurgiensconcernéspourl’urétéroscopiesouple alors que la LEC était une technique pratiquée depuis plusieurs années dans notre centre dès le début de la périoded’étude.Unautrepointimportantestle probable effet centre observé lors de la seconde période puisque nous avons été le premier centre de la région Grand- Ouestàacquérirunurétéroscopesoupleetàl’utiliserchez l’enfant. Plusieurs enfants nous ont été adressés durant cette période après 3, 4, voire 5séances de LEC. Ceci a entraînélapriseenchargedecalculspluscomplexes,plus volumineux etplus nombreux,ce quiapu «effacer»une éventuelle différence d’efficacité des traitements [7,22].

Enfin,l’utilisationdel’urétéroscopiesoupleessentiellement en deuxième intention, en accord avec les recommanda- tions [5] a pulimiter l’impact de cettetechnique sur les résultats.

Sinousn’avonspaspumettreenévidenceunemeilleure efficacité de l’URSS, plusieurs différences entre les deux

Tableau3 Morbiditéenfonctiondespériodes.

AvantURSS (2000—2008)

AprèsURSS (2008—2014)

Valeurdep Proportiond’enfantsayanteuaumoinsune

complicationaucoursdutraitement

37,8% 40,6% 0,87

Néphrectomiepourreindétruitparcalcul chronique

1 0 0,45

Nombretotalmoyendeprocédures 2,4 2,5 0,78

Duréetotalemoyenned’hospitalisation(jour) 2,7 2,9 0,77

Nombred’ASPparenfant 7,2 4,1 0,02

Nombredescannerlowdoseparenfant 0,2 0,6 0,01

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groupesméritentd’êtresoulignées,bienquelararetédes évènements n’ait pas permis d’atteindre la significativité statistique dans cette petite population. L’URS souple a permis deneplus avoirrecours auxtechniques dechirur- giesouvertesoudeNLPCquisontbeaucoupplusinvasives.

Comme mentionné précédemment, l’URS souple a égale- mentpermisd’augmenterlerecrutementetdetraiterdes calculs plus complexes sans augmenter la morbidité glo- bale. L’URS souple a aussi des limites chez l’enfant. La détérioration des urétéroscopes souples a été beaucoup plus importante chez l’enfant que chezl’adulte (un uré- téroscopeendommagétoutesles9procédures)[23].L’URS souplen’apaspermisd’améliorerletauxdesans-fragments cequeconfirmeunerécenteétuderandomiséeégyptienne de60enfantstraitéspouruncalculduhautappareilparLEC ouURS[6].

À notre connaissance, il n’existe qu’une seule étude similaire à la nôtre [24]. Dans cette étude, 333patients ontégalementétérépartisendeuxpériodesmaisavecles mêmestechniquesàdispositiondanschaquepériode(LEC, NLPC,URSS etchirurgieouverte). Toutcommedansnotre série,laLECétaitletraitementmajoritairementchoisien première intention dans les deux périodes et le recours à l’URSS augmentait considérablementdurant la seconde période y compris en première intention. En revanche la différencenotableétaitlapartcroissante d’utilisationde laNLPCen2e périodealorsquecettetechniqueadisparu aprèsacquisitiondel’urétéroscopesoupledansnotreétude.

Notreétudeauncertainnombredelimites.Leprincipal biais réside dans le caractère rétrospectif et non rando- misédel’étude.L’inclusion depatientsentre15et18ans peutêtreconsidéréecommeunelimitedel’étudepuisque dans ce cas on se rapproche des techniques et résultats de l’adulte. De plus, la période étudiée correspondait à lacourbed’apprentissagedel’urétéroscopiesouplecequi n’étaitpaslecaspourlesautrestechniques.Enfin,l’effet centreliéàl’acquisitiondel’urétéroscopiesouplerendait lesdeuxgroupespeucomparables.

Pourunmaximumd’efficacité,laLECesthabituellement réaliséeàunefréquenceentre1et1,2Hzavecunnombre decoups souventlimité (3000—3500coupsdans la littéra- ture). Dans notre étude la fréquence était de 2Hz donc potentiellementsous-optimale.

Ilauraitétéintéressantdecomparerlestempsdesco- pieetladosederayonsrec¸ueenfonctiondestechniques, cependant le caractère rétrospectif denotre étude a été lefacteurlimitantàlarécupérationdecesrésultats.Ilen estdemêmepourlesduréesopératoiresquin’étaientque rarementdisponiblesdanslescomptes-rendusopératoires.

Conclusion

L’acquisitiondel’URSsouplen’a pasaméliorélestaux de sans-fragments chezles enfantstraités pour uncalcul du haut appareil. En revanche, elle a permis de traiter des calculs pluscomplexes sans augmenterla morbiditéoule nombre d’interventions. D’autres études comprenant de plusgrandseffectifsetsipossiblerandomiséessontnéces- sairespourmieuxdéfinirlaplacedel’urétéroscopiesouple dansletraitementdescalculsduhautappareilurinairechez l’enfant.

Déclaration de liens d’intérêts

Lesauteursdéclarentnepasavoirdeliensd’intérêts.

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