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DES MÊMES AUTEURS. Madeleine VARIN D'AINVELLE La Presse en France (P. U. F.), 1965.

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LE STRUCTURALISME

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DES MÊMES AUTEURS

— Louis MILLET

Chez le même éditeur : L'agressivité (Collection « Pour mieux vivre »), 1970.

Chez Bordas :

• Pour connaître la pensée de Jean-Jacques Rousseau (1966).

• Les grands textes de la psychologie moderne (Collec- tion « Georges Pascal »), 4e édition revue et complétée,

1970.

• Aristote, textes choisis (Collection « S. P. B. »), 1967.

• Panorama des sciences humaines (Collection « Etudes Supérieures »), 1968.

• Introduction à la caractérologie (Collection « Etudes Supérieures »), 1969.

• En collaboration avec Bernard Andrey : La révolu- tion universitaire, l'expérience de l'Institut de psycho- logie de Grenoble (Collection « Etudes Supérieures »), 1968.

• Pour connaître la pensée de Spinoza (1970).

• Spinoza, textes choisis (Collection « S. P. B. »), 1970.

• Spinoza, Ethique, traduction nouvelle avec notes et index (1970).

— Madeleine VARIN D'AINVELLE

• La Presse en France (P. U. F.), 1965.

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LOUIS MILLET et

MADELEINE VARIN D'AINVELLE

LE STRUCTURALISME

« PSYCHOTHÈQUE »

EDITIONS UNIVERSITAIRES

115, rue du Cherche-Midi, Paris 6

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© Editions Universitaires, 1970.

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Introduction

Comme tous les termes à la mode, « Structuralisme » est un mot confus. D'abord, il est condamné à se démoder, dès lors qu'il a acquis une vaste extension. Mais si son vieillissement l'affaiblit aux yeux de l'opinion c'est parce que sa fortune lui a fait perdre toute puissance de choc, comme cela arrive aussi aux modes vestimentaires.

C'est à ce moment qu'il est intéressant d'étudier sa portée exacte. Devenue académique, l'ancienne nouveauté maintenant affadie peut livrer son sens vrai. Pourquoi, se demande-t-on par exemple, les mots « structure » et « structuralisme », qui sont vieux comme le monde, ont-ils soudain paru surgir du néant ? Expliquer une mode, ce n'est pas rejeter ce phénomène dans les marais d'un devenir informe et inepte, c'est d'abord mettre en lumière l'aspect nouveau, insolite (pour le profane) d'une manière de voir ; puis c'est chercher pourquoi cet insolite-là a plu (de préférence à d'autres). Alors, dans la séduction elle- même, on discerne les malentendus.

Le structuralisme semble né sur les bords de la Seine, dans

les V et V I arrondissements, entre 1960 et 1966 (voir notre

bibliographie). Cependant Ferdinand de Saussure avait publié

en 1878 son mémoire « sur le système primitif des voyelles

dans les langues indo-européennes » ; le programme de la pho-

nologie fut dressé par Troubetzkoy en 1933 ; le premier grand

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ouvrage de Lévi-Strauss date de 1949 (Les structures élémen- taires de la parenté); la thèse de Lacan est de 1932, et ses autres écrits s'étendent sur une vaste période encore inachevée et commençant en 1936 (le stade du miroir) ; les travaux de Foucault se publient depuis l'Histoire de la Folie à l'âge clas- sique (1961), etc. Bien entendu, tous ces auteurs, et d'autres, refusent l'étiquette de « structuraliste », devenue confuse et inadéquate. Pour le public, cependant, les structuralistes, c'est eux.

Est-ce juste ? D'abord que disent exactement chacun de ces penseurs ? Ensuite, ont-ils quelque chose en commun, et quoi ?

Tel est l'objet de cet ouvrage (1).

(1) Les chapitres 1, 2, 4 et 5 ont été rédigés par Louis Millet, les chapitres 3, 6, 7 et la conclusion par Madeleine Varin d'Ainvelle.

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1

De Saussure et les sources

du structuralisme

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La langue est conservée à la fois par le peuple et par les érudits... Il n'a pu venir à l'esprit de personne de corrom- pre une langue.

SPINOZA.

La valeur d ' u n mot se trouve dans les autres

Je dis : « l'arbre... »

Cela a une signification : si je suis assis à droite de celui qui tient le volant, ce peut être le dernier mot que je pro- nonce avant que la voiture se disloque contre un platane ; si je me promène à Paris, je m'abandonne sans doute au rêve d'une nature remplie d'êtres indistincts, verdoyants et protec- teurs ; si je suis disciple de Husserl, je prends pour exemple l'arbre-en-fleurs, qui est là, dans le champ, face à ma cons- cience. Etre réel ou image, ce dont je parle donne signification au mot que je prononce.

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Mais ce même mot, « arbre », fait autre chose que désigner.

Ce n'est pas un signe quelconque rapporté à une signification qui lui est étrangère. Il a aussi une valeur. La valeur ne désigne rien : elle évoque. Je peux m'abandonner aux associations quasi machinales : arbre, arbuste, arboricole... ; tronc, racines... ; sapin, hêtre... ; forêt, parc... ; etc., etc. Je peux suivre le fil de liaisons personnelles : arbre sera un mot inducteur pour l'ana- lyste (freudien ou non). Même sans entrer dans ce champ indi- viduel, si je déroule les seules chaînes des associations qui constituent une langue, le mot arbre pourra se lier à n'importe quel autre mot. Sa valeur est établie par sa place, c'est-à-dire par ses relations dans le système de la langue.

Il ne faut pas croire que la distinction entre signification et valeur est une petite thèse d'école sans importance. Elle cor- respond à l'opposition entre la parole et la langue au sens strict. La parole est prononcée, puis écrite, lue, etc. Elle est signe, c'est-à-dire qu'elle renvoie à des réalités (concrètes ou non). Mais comment renvoie-t-elle ? La parole n'est pas un quelconque signal à signification simple, comme le feu rouge ou vert. C'est un signe linguistique, dont la valeur s'établit seulement dans la langue, « domaine dont les portes, croirait-on, ne s'ouvrent que de l'intérieur (1) ». Cela veut dire qu'il y a un saut brusque quand on passe des systèmes ordinaires de signes, qui existent déjà pour les animaux, au système de la langue (appelé par Pavlov : « Second système de signes », tous les autres se ramenant à un premier système simple : signal → signifié).

Qu'est-ce donc que parler ? C'est émettre des sons articulés (ou des équivalents gestuels, écrits, etc.). Mais en quoi de (1) Merleau-Ponty, article sur « le langage indirect et les voix du silence » dans Les Temps modernes, juin 1952, p. 2 115; de longs passages de cet article sont reproduits dans : L. Millet, Les grands textes de la psychologie moderne, pp. 144-147 ; la citation ci-dessus se trouve à la fin du texte n° 76, p. 146.

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tels sons forment-ils une émission linguistique, et non des cris, des bruits, etc. Ces sons, ou, dit Saussure, ces images acous- tiques, ne sont pas des signes simples et inertes, mais des signes à deux faces :

— ce qui est perçu par les sens,

— ce qui est signifié.

« Nous appelons signe la combinaison du concept et de l'image acoustique : mais dans l'usage courant ce terme désigne généralement l'image acoustique seule » ; cela parce que l'usage cursif de la langue oublie que le mot porte le concept (2). La preuve, c'est que si l'un est altéré, l'autre l'est aussi : décrépit (de decrepitus) et décrépi (de crispus) finissent par se confondre et par dire la même chose ; inversement, si des idées se dis- tinguent, cela s'accompagne d'une distinction parallèle dans les mots : « C'est la présence de bécane et de vélo, d'une part, celle de tricycle, de vélomoteur, de mobylette, de motocyclette, de vespa, d'autre part, qui déterminent aujourd'hui les fron- tières exactes du signifié (donc des emplois) du terme bicy- clette ; et réciproquement (3). »

Il y a donc un état momentané des relations entre valeurs.

Il dure, mais peu importe : en lui-même, le système n'est pas un devenir, c'est un tout structuré. Le bon usage, c'est la pos- session plus ou moins complète et disponible de ce tout. Sup- posons, par exemple, que, dans la série décroissante : redouter, craindre, avoir peur, le premier disparaisse ; alors :

1°) son contenu glissera et sera récupéré par le second, dont le contenu, à son tour, va se trouver travaillé par un mou- vement semblable ;

(2) F. de Saussure, Cours de linguistique générale, éd. de 1966, p. 99.

(3) Georges Mounin, Ferdinand de Saussure, Seghers, 1968, p. 65. Mounin vient de retracer l'historique de ces mots.

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2°) d'autres mots vont être affectés, d'abord dans des séries provenant directement de redouter (redoutable, etc.), puis dans des séries plus lointaines (ennemi ; arme ; angoisse ; etc.).

Souvent, le phénomène qui se produit est l'affaiblissement ; ainsi étonné, qui n'a presque plus rien du sens primitif encore présent au XVII siècle, a laissé les idées qu'il exprimait aux mots : foudroyé, stupéfait, voire estomaqué ; mêmes remarques pour formidable et pour mille autres mots.

Mais que ces exemples n'aillent pas nous faire croire que la linguistique décrit ces transformations temporelles ; c'est tout le contraire qui est vrai, et, si nous avons évoqué des chan- gements, c'est pour que soit mis en relief le réseau des rela- tions qui constituent une langue. Une langue est un système de relations et non une collection de termes ; il n'y a pas de termes positifs, qui posséderaient leur valeur en . eux-mêmes, comme des choses (valeur calorifique du litre de mazout, valeur nutri- tive du kilo de sucre, etc.). « Dans la langue il n'y a que des différences sans termes positifs (4). »

Cela, Ferdinand de Saussure l'avait vu dès sa vingtième année, quand, en 1878, il publia son célèbre Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes.

Les termes essentiels sont déjà là.

L a l a n g u e e s t u n s y s t è m e d e v a l e u r s

En pleine période d'historicisme (recherche des étymologies, étude des emprunts, contacts, etc.), le jeune Ferdinand de Saussure reprend le travail d'un Guillaume de Humboldt. Il laisse à d'autres les anecdotes, et, comme les structuralistes d'au- jourd'hui, après s'être détourné de tout ce qui ressortit à la

(4) F. de Saussure, op. cit., p. 166.

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