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Intérêt d’une forme semestrielle d’hormonothérapie pour le traitement du cancer de la prostate

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Academic year: 2022

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ARTICLE ORIGINAL

Intérêt d’une forme semestrielle d’hormonothérapie pour le traitement du cancer de la prostate

hormono-dépendant à un stade avancé : résultats d’ELIRE, enquête observationnelle franc ¸aise 夽,夽夽

Interest of a 6-month depot form of hormonotherapy in the treatment of advanced hormone dependent prostate cancer: Results from the ‘ELIRE’

observational study

I. Ouzaid , M. Rouprêt

Serviced’urologieetdetransplantationrénale,hôpitaldelaPitié-Salpêtrière,AP—HP, universitéPierre-et-Marie-Curie,universitéParisVI,47-83,boulevarddel’Hôpital, 75651Pariscedex13,France

Rec¸ule2juin2011;acceptéle25juillet2011 DisponiblesurInternetle16septembre2011

MOTSCLÉS CancerdeProstate; Hormonothérapie; Qualitédevie; AnaloguesdelaLHRH

Résumé

Objectifs.—Les conditions d’administration des analogues de la LHRH (agoniste luteini- zing hormone-releasing hormone [aLHRH]) ont évolué et l’acétate de leuproréline (AL) Eligard®45mgaétélapremièreformesemestriellecommercialiséeenFrance.L’objectifprin- cipaldecetteétudeétaitd’identifierchezlespatientsprésentantuncancerdelaprostate, lessituationsthérapeutiquespourlesquelleslesformestrimestrielleousemestrielled’aLHRH étaientprescrites.

Patientsetméthodes.—Uneétudeobservationnellecomprenantdeuxphases(registreetsuivi despatients)aétémenéedu1er juillet2008au31janvier2009.Centsoixantemédecinsont complétéun registrepourtouslespatients éligiblesàunehormonothérapie paruneforme àlibération prolongée(LP)d’unaLHRH.Un questionnaire«Médecin» était secondairement renseignéàl’initiationdel’unedesdeuxformes(LP3mois,LP6mois)d’AL.

Résultats.—L’analyse des données des 1853patients duregistre amontré que la moyenne d’âgeétait de75ans. Lediagnosticinitialremontaitàseptmois.Parmieux,26,4%avaient

EnquêtesurlesformesàlibérationprolongéeinitiéesenconditionsréellesdepriseenchargedespatientsparEligard® (acétatedeleuprorélineindiquédansletraitementducancerdelaprostatehormono-dépendantàunstadeavancé).

夽夽Niveaudepreuve:3.

Auteurcorrespondant.

Adressee-mail:morgan.roupret@psl.aphp.fr(M.Rouprêt).

1166-7087/$seefrontmatter©2011ElsevierMassonSAS.Tousdroitsréservés.

doi:10.1016/j.purol.2011.07.006

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uncancerN+et/ouM+etlamajoritéuncancerT3N0M0Gleason7.Unprostatespecificantigen (PSA)élevéetlestademétastatiqueétaientlesmotifsdeprescriptionlesplusfréquentspour lesdeuxformes.Lesprincipauxcritèresdechoixenfaveurdesformestrimestrielleetsemes- trielleétaientl’autonomie(3,2versus18,4%),l’âge(27,2versus 44%)etl’anxiété(28versus 16,8%)dupatient.Latypologiedespatientssousformesemestrielleétaitlasuivante:faible symptomatologieurinaire,âgés,vivantseuls,faibleautonomieetpeuanxieux.Parmilesautres avantagesperc¸usparlepatientressortaient:la qualitédesuivipourla formetrimestrielle; l’aspectpratiqueetl’oublidelamaladiepourlaformesemestrielle.

Conclusion.—Lanouvelleforme semestrielled’analoguede laLHRH apportaitunenouvelle flexibilitédanslapriseenchargedespatients.

©2011ElsevierMassonSAS.Tousdroitsréservés.

KEYWORDS Prostatecancer;

Hormonotherapy;

Qualityoflife;

GHRHagonists

Summary

Objectives.—Androgen-deprivationtherapymodalitiesareoncontinuingevolution.Leuprolide Acetate(LA)Eligard®45mgwasthefirst6-monthlyLHRHagonist(agonisteluteinizinghormone- releasinghormone[LHRHa])treatmentavailableforuseinprostatecancer.Theobjectiveof thisstudywastoassesstheuseofthe3-monthlyandthe6-monthlyLHRHainpatientswith prostatecancer.

Patientsandmethods.—Atwo-stepsurvey(registrationandfollow-up)washeldbetweenJuly 2008andJanuary2009.OnehundredandsixtydoctorsincludedpatientstreatedwithLHRHa for prostatecancer.Then,afollow-upregistrywasimplementedfor patientswho hadbeen prescribeda3-or6-monthlyLHRHa.

Results.—Dataanalysisshowedthatthe1853registeredpatientshadameanageof75years old. Timetodiagnosiswas 7months.Amongthem,26.4% hadanN+and/or M+cancer.The mosttumornodemetastasis(TNM)stagerepresentedwasT3N0M0withGleasonscore7.High prostatespecificantigen(PSA)levelandmetastaticstagewerethemainmotives forLHRHa prescription.Choicecriteriafora3ora6-monthlyLHRHawerepatientautonomy(3.2vs18.4%), age(27.2vs44%)andanxiety(28vs16.8%).Patientsfor6-monthlyLHRHawerelikelytobewith lowurinarysymptoms,older,lessautonomousandlessanxious.Thereportedadvantageofthe 3-monthlyLHRHawasthehighsatisfyingqualityofmedicalfollow-up.Forthe6-monthlyform, theadvantagesweretheflexibilityandthefreedomtostopworryingabouttheircancerforup to6months.

Conclusion.—The6-monthlyLHRHaprovidesmoreflexibilityinthemanagementandfollow-up ofpatientswithlocallyadvancedormetastaticprostatecancer.

©2011ElsevierMassonSAS.Allrightsreserved.

Introduction

En2010,l’incidenceprojetéeducancerdelaprostate(CaP) enFranceétaitestiméeàplusde71000cas.Cechiffreest issud’unemodélisationdesdonnéesd’incidenceobservées sur les départements couverts par le Registre de cancer (Francim)jusqu’en2005etdesdonnéesdemortalitéobser- véessurlaFranceentière(InsermCepiDC)jusqu’en2007[1].

Environ10%decescancerssontlocalementavancés(T3ou 4)aumomentdudiagnostic[2].

La notion d’androgéno-dépendance du CaPest connue depuis les travaux d’Higgins en 1941 [3]. Depuis, l’hormonothérapie s’est progressivement imposée comme le traitement de référence des formes métastatiques et localementavancées[4,5].Ladécouvertedesanaloguesde la LHRH(agoniste luteinizinghormone-releasing hormone [aLHRH]) remonte au début des années 70après les tra- vauxduPr. A.V.Schally,prix Nobeldemédecine en1977, dans les suites de la découverte de la FSH et la LH en 1930. Les premiers résultats concernant l’utilisation des aLHRHdanslapratiquecliniqueontétérapportésen1982 [6]. En 1984, les aLHRH ont rec¸u l’autorisation de mise

surlemarchéaméricaindansl’indicationduCaPmétasta- tique.En1986,latriptoréline aétélepremieranalogueà libérationprolongée(LP)commercialiséaumonde[3].Les agonistesdisponibles (busereline,gosereline, leuproreline ettriptoreline) se sont alors rapidementimposés comme l’hormonothérapiederéférenceaudépensdelapulpecto- mietesticulaire[7].Initialementadministrésàraisond’une injection quotidienne, ces traitements ont été proposés depuisces dixdernières annéessous des formes à libéra- tionprolongée,deformemensuelle,puistrimestrielle. En octobre2007,l’Afssapsaautorisélamisesurlemarchéde latoutepremièreforme semestrielled’unanalogue dela LHRH,enl’occurrence, cellede l’acétatede leuproréline (AL),(Eligard® 45mg)[8].L’intérêtdecetteformesemes- triellea étédémontréeparl’étudeCrawford,étudepivot dudossierd’AMM[9].

Différents travaux [10] ont permis de mettre en évi- dence l’avantage d’une administrationsemestrielle eten ont souligné son intérêt pour lespatients, néanmoins, le sentiment de ces derniers n’avait pas été recueilli vis- à-vis de cette nouvelle forme d’hormonothérapie. Pour certains patients, la consultation régulière du médecin

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traitantpeut apparaître comme rassurante et à ce titre, fairepartie intégrantede laprise encharge.À ceteffet, la corrélation de la qualité de vie du patient (QdV) à la prescription qu’il a rec¸ue(forme trois moisou forme six mois)peut s’avérerintéressanteetapporterdeséléments pour aider le prescripteur à choisir entre les différents schémas d’administration des aLHRH à libération prolon- gée.

C’est dans ce contexte de mise à disposition pour la première fois en France d’une forme semestrielle d’un aLHRH que cette étude a été proposée au corps médi- cal.

L’objectif principal de l’étude observationnelle ELIRE était donc d’identifier les situations thérapeutiques dans lesquelles les formes trimestrielle ou semestrielle d’AL (Eligard®45mg)avaientétéprescrites.

Patients et méthodes

Du1er juillet2008au 31janvier 2009, uneétude observa- tionnellea été menée pardes médecins franc¸ais prenant encharge despatients atteintsdeCaPtraitésparaLHRH.

L’étude comprenait deux volets: un volet patients et un voletmédecin.

Lescritèresd’inclusionmédecinsétaientdéfinisainsi:

• lesmédecinsexerc¸antsurleterritoirefranc¸ais,prescri- vantdesaLHRH;

• unaccordoraletécrit(faxdeconfirmation)pourlapar- ticipationàl’étude.

Lescritèresd’inclusionpatientsétaientdéfinisainsi:

• unpatientayantunCaPrelevantd’unehormonothérapie;

• unpatientchezlequellemédecinadécidédeprescrire untraitementparuneformeàLPd’unaLHRH;

• unpatientacceptantdeparticiperàl’enquêteetnepar- ticipantpasàunessaithérapeutique.

Outre les conditions qui poussent à choisir une forme semestrielle d’aLHRH plutôt qu’une forme trimestrielle, d’autresélémentsontétéétudiés.Lesobjectifssecondaires étaient:

• de déterminer les profils des patients recevant une forme trois mois ou six mois d’hormonothérapie par Eligard®;

• d’analyserleniveaudesatisfactiondespatientsselonla formerec¸ue;

• d’évaluer comparativement l’impact du CaP sur la vie quotidienneselonlaformedel’analoguerec¸ue(trimes- trielleversussemestrielle).

Déroulement de l’étude

Aprèslerecueilduconsentement,lesmédecinsparticipant ontrec¸u unkitd’informationcomprenant leprotocolede l’étudeetdesfichespatientàrenseigner.

Levolet«médecin»visaitàrecueillirlescoordonnéesdu médecin,sazoneettyped’exerciceetàfaire,àl’issuede laréalisationduvolet«patient»,lebiland’utilisationdes deuxformesLPd’Eligard®.Enparticulier,étaientanalysés lesmotifsdeprescription dechacunedeces deuxformes ainsiquelesavantagesetinconvénientsperc¸usdechacune d’entreelles.

Levolet«patient»comprenaitdeuxphases:

• unepremièrephase(registredesélection)réaliséepour l’ensemble des patients recevant une forme LP d’un aLHRH. Elle collectait les caractéristiques des patients etde leur maladie,quand ces dernières étaientdispo- nibles(âge,datedudiagnostic,dernierdosagedisponible du prostate specific antigen (PSA), dernier dosage dis- ponibledelatestostérone,stadetumornodemetastasis (TNM)etscoredeGleasonaudiagnosticetactuel,dernier traitementrec¸u ouencours lejour dela consultation, traitement à l’issue de la consultation). L’analyse de ceregistrevisaità déterminerlatypologiedes patients recevantuneformeLPd’unaLHRHetàrecenserlesdif- férentesstratégiesthérapeutiquesmisesenœuvredans letraitementduCaP;

• une deuxième phase(suivi des patients sous Eligard®), réalisée respectivement sur les trois premiers patients missouslaformetrimestrielledecetanalogueetlestrois premierspatientsmissoussaformesemestrielle.Lesdon- nées recueillies permettaient d’identifier les situations thérapeutiquespourlesquellesuneformetrimestrielleou semestrielleétaitprescrite,d’évaluerlapriseencharge delapathologieainsiquesonretentissement surlavie quotidiennedespatientsetleurQdV.

La QdV des patients était évaluée par les réponses à la question suivantes: «Si vousdeviez passer le reste de votrevieavecvotreQdVactuelle,commentlatrouveriez- vous?» les réponses proposées étaient: «supportable»,

«tout àfait supportable»et«difficilement supportable».

Lespatientsdevaientévaluerleurniveaud’inquiétudepar rapport à leur maladie en donnant une note allant de 0 «pas du tout inquiet» à 10 «excessivement inquiet».

Un patient était considéré comme «anxieux» si son score est supérieur à 5. Le Tableau 1 met évidence les éléments recueillis aux consultations d’inclusion et de suivi.

Analyse statistique

La saisiedes donnéesaété réaliséeau moyendulogiciel Accessversion9.0(MicrosoftFrance,39,quaiduPrésident- Roosevelt,92130Issy-les-Moulineaux). Lecontrôle dequa- litédesdonnéesetl’analysestatistiqueontétéeffectuésau moyendulogicielSASversion9.1(SASFrance,Domainede Grégy, Grégy-sur-Yerres, 77257Brie Comte Robertcedex).

Lesitemsqualitatifsnominauxontétécomparésparletest duKhi2oulecalculdirectdudegrédesignificationselonla méthodeexactedeFisher.Lesitemsqualitatifsordinauxont étécomparésparletestdeWilcoxonpourlescomparaisons portant sur deux groupes et par le test de Kruskal-Wallis pour celles portant sur plus de deux groupes. Les items quantitatifs ontété comparés entre deux groupespar un test de Student lorsque lesdistributions dans les groupes étudiés obéissaient à des lois normales oupar le test de Wilcoxondanslecascontraire.Pourlescomparaisonspor- tantsurplusdedeuxgroupes,uneanalysedevarianceaété faitelorsquelesdistributionsdanslesgroupesétudiésobéis- saient àdes loisnormalesouparle testdeKruskal-Wallis dans le cas contraire. Un p<0,05a été considéré comme significatif.

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Tableau1 Lesrenseignementsrecueillislorsdesconsultations(CS)initialesetdesuivi.

Renseignementsrecueillis CSinitiale CSdesuivi

Datedelaconsultation × ×

Caractéristiquessociodémographiques(âge,professionactuelleouantérieuresi retraité,statutmarital,modederésidence,niveaud’études)

× Prescriptiond’aLHRH(formeprescrite,dateprévuedela1reinjection) × Modificationéventuelledelapriseenchargemiseenœuvrelorsdelaconsultation

initiale

×

IndicedeKarnofsky × ×

DosageduPSAetdelatestostéronémie(sidisponible) ×

Perceptiondelapathologieparlepatient

Symptômesfonctionnelslesplusgênants × ×

Impactdelapathologiesurlaviequotidienne(tonus/énergie,humeur,libido,qualité desérections,sommeil,vieprofessionnelle,viesocialeetfamiliale)

× ×

Qualitédevieglobale × ×

Niveaud’inquiétudeàl’égarddelapathologie ×

Appréciationglobaledumédecinvis-à-visdelapriseenchargedupatientavant(si applicable)oudepuislaconsultationinitiale

× ×

Évaluationdelapriseenchargedelapathologie

Évaluationdusoulagementdelasymptomatologieparlepatient ×

ProgrèsapportéparlaformeLPsur6mois(patientsayantbénéficiédecetteforme) × LP:libérationprolongée;PSA:prostatespecificantigen;aLHRH:agonisteluteinizinghormone-releasinghormone.

Tableau2 Caractéristiques générales des patients inclusdansl’enquête.

Patientsn(%) 1723 (100)

Âge(ans)±ET 75,2 ±8,5

Reculdiagnostic(mois)±ET 26,3 ±38,6 PSAmoyen(ng/ml)±ET 54,6 ±325,0 Testostéronémie(ng/dl)±ET 28,0 ±83,0

T 0 78 (4,5)

1 152 (8,8)

2 320 (18,6)

3 670 (38,9)

4 19 (1,2)

N 0 690 (40)

1 103 (6)

2 3 (0,2)

X 927 (53,8)

M 0 766 (44,4)

1 166 (9,7)

2 7 (0,4)

X 784 (45,5)

ScoredeGleasonbiopsique <7 538 (31,2)

=7 733 (42,5)

>7 452 (26,3) PSA:prostatespecificantigen.

Résultats

Population des médecins

Centsoixantemédecinsontrenseignéleregistre.Cesméde- cins participant à l’étude étaient des urologues et des radiothérapeutes dans 80et20% des cas respectivement.

Parmieux, 125ontinclusdes patientsetleuront prescrit unehormonothérapie.

Population des patients

Lesmédecinsparticipantontrenseigné1853fichesdansle registre patient dont seulement 1723ont été évaluables.

Parmi celles-ci, 939ont fait l’objet d’un suivi. Les carac- téristiquesdespatientsainsiqueleurmaladiesontrésumés dansleTableau2.

LespatientsrecevantuneformeàLP d’unanaloguede laLHRHétaientâgésenmoyennede75ans.Cettemoyenne d’âgeétaitsignificativementdifférenteenfonctiondutype d’analogueprescritàl’issuedelaconsultation(p<0,001): lespatients sous Eligard® 45mg étaienten moyenne plus âgésqueceuxsousEligard® 22,5mg(respectivement77et 76ans) ainsi que ceux recevant un autre analogue de la LHRH,âgésenmoyennede74ans.

LediagnosticmédianinitialduCaPremontaitàseptmois.

Lors du diagnostic, les classifications TNM les plus fréquentes étaient les suivantes: T3N0M0chez 20% des patients et T2N0M0chez 13% d’entre eux et 26,4% de patients avaient un envahissement ganglionnaire et/ou métastatique.

Quarante-cinqpourcentdespatients(n=733)avaientun scoredeGleasonégalà7;23%(n=371)unscoredeGleason

(5)

égalà6et19%d’entreeux(n=314)unscoredeGleasonégal à8.

LedernierdosagedePSAdisponibledataitdemoinsd’un mois(médiane=0,7mois)etlavaleurmédianedePSAétait de9ng/ml.

Ladernièretestostéronémiedisponibleétaitégalement récente(médiane=0,4mois)maisaucunedonnéedetesto- stéronen’étaitdisponiblelejourdelaconsultation.

Prèsde76%despatients(n=1,177)avaientdéjàrec¸uun traitementouétaientsoustraitementaujourdelaconsul- tation. Parmi ces patients, 53% (n=619) avaient rec¸u ou recevaientun analoguede laLHRH. La Fig.1 détaille les différentstraitementsassociésrec¸usparlespatientsavant l’inclusion.

Lejourdelaconsultation

Prèsdelamoitiédespatients(49%[n=459])avaituneacti- viténormale,neseplaignantpas.

LaQdVglobaleactuelleestjugéecomme«supportable» par45%(n=422)despatients,«toutàfaitsupportable»par 30%(n=280)d’entreeuxet«difficilementsupportable»par 15%(n=140).

Respectivement 31,3% (n=293) et 15,3% de patients (n=143) avaient un ou deux symptômes fonctionnels qu’ilsconsidéraient commegênants. Une envie fréquente d’uriner ainsi que des difficultés pour uriner étaient les deux symptômes les plus fréquemment cités chez respectivement 27,7% (n=260) et 24,3% des patients (n=228).

L’impactdelapathologie(détaillédanslaFig.2)surla qualitédesérectionsainsiquesurlalibidoétaitconsidéré comme«important»à «très important» pour respective- ment33,2%(n=304)et32,8%despatients(n=302).

Lespatientsévaluaientleurniveaud’inquiétudeparrap- portàleurmaladieendonnantunenoteallantde0«pas dutoutinquiet»à10«excessivementinquiet».Àlaconsul- tationinitiale,lamoyenneétaitde4,4±2,5(médiane=4).

IlestànoterquelespatientstraitésavecEligard® 22,5mg semblaientplusinquietsparrapportàleurmaladiequeceux traitéspar Eligard® 45mg (valeurs médianes respectives: 4,5et4,0[p=0,032]).

Lessituationsdeprescription

Prèsde85et86%desmédecinsontrespectivementdonné troismotifsdeprescriptionpourlaformeLP troismoiset LPtroismois.UntauxélevédePSAainsiqu’unstademéta- statiqueduCaPontétélesmotifsdeprescriptionlesplus fréquentspourlesdeuxformes.Lestroisprincipauxcritères dechoixenfaveurdesformestrimestrielleousemestrielle étaient l’âge, le niveau d’inquiétude et l’autonomie du patient.Le Tableau 3 résume le choix de la formeLP en fonctionduprofildupatient.

De plus, 90et 91% des médecins ont respectivement avancétroisavantagesquantàlaprescriptiondelaforme LP trois mois ou LP sixmois d’aLHRH. Les avantages mis en avant pour les deux formes étaient l’efficacité et la tolérance(p>0,05).Parmilesautresavantagessignificatifs ressortaient:laqualitédesuiviperc¸ueparlepatientpour laformetrimestrielle(76%contre33,6%);l’aspectpratique etl’oublidelamaladiepour laformesemestrielle(83,2% contre8%).

Tableau3 LesmotifsdechoixdesformesLP3et6mois enfonctionduprofildupatient.

Motifsdeprescription AL AL

22,5mg 45mg

(n=125) (n=125) StadeTNMducancer

Métastatique 36(28,8%) 40(32%) Localementavancé 27(21,6%) 19(15,2%)

Localisé 2(1,6%) 5(4,0%)

Métastatiqueet localementavancé

18 (14,4%) 15 (12,0%) Métastatiqueet

localementavancéet localisé

0 (0%) 1 (0,8%)

Localementavancé etlocalisé

1(0,8%) 0(0%) Âgedupatienta

Âgé 34 (27,2%) 55 (44,0%)

Jeune 20(16,0%) 9(7,2%)

ValeurduPSA

Élevéea 51(40,8%) 39(31,2%)

Normale 2(1,6%) 3(2,4%)

Valeurdelatestostéronémie

Élevée 2(1,6%) 0(0%)

Normale 1(0,8%) 3(2,4%)

Niveaud’inquiétudedupatienta

Anxieux 35(28,0%) 21(16,8%)

Peuanxieux 5(4,0%) 21(16,8%) Autonomiedupatient

Faiblea 4 (3,2%) 23 (18,4%)

Normale 17 (13,6%) 14 (11,2%)

Modedeviedupatient

Entouré 13(10,4%) 5(4,0%)

Seul 13(10,4%) 19(15,2%)

Symptomatologieurinaire

Trèsimportantea 16(12,8%) 3(2,4%) Peuimportante 13(10,4%) 12(9,6%) Activitédupatient

Actif 12(9,6%) 12(9,6%)

Peuactif 11(8,8%) 9(7,2%)

Qualitédevieglobale

Conservée 16(12,8%) 14(11,2%)

Altérée 3(2,4%) 5(4,0%)

Impactdelapathologiesurlaviequotidienne

Trèsimportant 11(8,8%) 12(9,6%) Peuimportant 6 (4,8%) 3(2,4%) Niveaud’étudesdupatient

Élevé 0(0%) 4(3,2%)

Faible 5(4,0%) 6(4,8%)

AL: acétate deleuproréline; LP: libération prolongée; PSA: prostatespecificantigen;TNM:tumornodemetastasis.

a Statistiquementsignificatif.

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Figure1. Lestraitementsprescrits(encoursouantérieurs)àlaconsultationinitiale.

Qualité de vie

Lorsdusuivi,respectivement50,29et21%despatientsont estiméqueleurQdV spécifiqueétaitrestéestable,s’était aggravéeous’étaitamélioréeparrapportàlaconsultation initiale.Lesdomaineslesplusaltérésétaient«laqualitédes érections»et«la libido»pour 43,3et 40,7% despatients contre33,2et32,8%d’entreeux,respectivement.Ànoter cependantunenettediminutiondelaproportiondepatients souffrantdesymptômesfonctionnelsgênants,enparticulier urinaires ainsi qu’une légère amélioration d’autres para- mètres touchantla vie quotidienne,tels que le sommeil, détailléssurlesFig.3et4.L’appréciationparlespatients deleurétatdesantéàlaconsultationinitialeetsixmois aprèsapparaîtquantàelledans laFig.5.Leseffets thé- rapeutiques perc¸usparles patientsdepuis l’initiationdes aLHRHsontrésumésdanslaFig.6.Cesrésultats,tantsurle

plandel’efficacitéquesurleplandelatolérance,étaient statistiquementcomparables,quelespatientsaientrec¸ula formetrimestrielleousemestrielle.

Discussion

Lesrésultatsàdixansdel’étudel’EORTContrapportéune mortalitéspécifiquede10,3%dans lebras traitépartrai- tementcombiné(radio-hormonothérapie)[11].Cependant, outrelesrésultats carcinologiquesplus favorables,la QdV despatients peut être altérée parlescomplications liées àlamaladie,lestraitementsadministrésoul’impact psy- chologiquedutraitementcombiné[12].Lapriseencharge du CaP hormono-dépendant à un stade avancé n’a cessé d’évoluercesdernièresannéesavecl’idéed’amélioreréga- lementlaQdV.Lapulpectomietesticulaireàétéquasiment

Figure2. Impactdelapathologiesurlaviequotidienne.

(7)

Figure3. Évolutiondessymptômesfonctionnelslesplusgênants(consultationdesuivi).

abandonnée,notammentenraisondesesconséquencessur laperceptiondel’intégritécorporelleetsonimpactpsycho- logique[13].Parailleurs,lestraitementshormonauxontvu leurgaléniqueévoluerpourpasserd’uneprisequotidienne àuneformemensuelle,puistrimestrielleet,enfin,semes- trielle.Laplupartdecesévolutionsontétéeffectuéespar le corps médical ou l’industriel sans prendre en considé- ration l’opinion des patients susceptibles de recevoir ces traitements[14].

Il paraissait donc utile, par le biais de l’étude ELIRE, d’évaluerlessituationscliniquesdanslesquelleslesaLHRH ontétéprescrites.

Stade clinique

L’étudeELIREarévéléquelorsqueseullevolumetumoral étaitpris encompte, lestadeT3étaitprépondérantavec environde40%descas.Lanotiondeprostatectomiedans cette étude correspondaitaux patients avec une récidive biologique après chirurgie de première ligne thérapeu- tique.Lesdonnéesd’ELIREontégalementmisenévidence quelamajoritédesspécialistessuivaientlesrecommanda- tions dessociétéssavantesenmatière depriseencharge des formes localement avancées ou métastatique du CaP [4,5].

Figure4. Évolutiondel’impactdelapathologiesurlaviequotidienne(consultationdesuivi).

(8)

Figure5. Appréciationparlespatientsdeleurétatdesantéauxconsultations(CS)initialeetdesuivi.

Effets sur la libido

Parailleurs,ELIREconfirmeleseffetsdéjàconnusdesaLHRH sur lasexualité (libidoet érection)[15]. Cependant,près delamoitiédes patientsontdéclaré àlaconsultation de suiviqueleurétatdesantéétaitsupportableet37%d’entre euxontperc¸uuneffetthérapeutiqueimportantdesaLHRH.

Concernantl’évaluationdelaQdVdespatientsquiontrec¸u des aLHRH ensituation néo-adjuvante, une étude a déjà rapporté l’acceptation de ces effets indésirables par les patientscommeleprixàpayerpourlecontrôlelamaladie [16].Parailleurs,iln’existait,pasdedifférenceentreles

formesLPtroismoisousixmoisquantauxeffetssecondaires etl’impactsurlaQdV.

Choix de la forme d’Eligard

®

selon le profil des patients

L’âge,lacatégoriesocioprofessionnelleetleniveaudevie, laprésencedel’entourage,l’anciennetédudiagnosticetle stadeinitial dela maladieont tous étérapportés comme desfacteurspouvantaffecterlaQdV despatientsavecun CaP[17].Àlalectured’ELIRE,cesparamètresontétépris

Figure6. Effetthérapeutiquedelaformesemestrielledel’analoguedelaLHRHperc¸uparlespatients.

(9)

encompteparlesmédecinsprescripteurspourmotiverleur choixentrelesformesLPtrimestriellesousemestrielles.

Critèresdechoixdelaformeprescrite(Eligard® 22,5mgou45mg)

D’aprèscesrésultats,deuxprofilsdepatientspeuventêtre différenciéspourchacunedesdeuxformesgaléniques:

• la forme six mois semblerait ainsi plus adaptée à un patient âgé, peu autonome, peu anxieux avec un taux de PSA bas et un diagnostic anciende CaP. En compa- raisonauxcancersducôlonetdupoumon,laQdVsemble s’améliorerdansleCaPàdistancedeladatedudiagnostic dèslorsquelamaladieestcontrôlée[18];

• un cancer récemment diagnostiqué chez un patient anxieuxet/ouisoléavecunPSAélevésembleraitdavan- tageenfaireuncandidatàuneformetrimestrielle,avec unrythmedeconsultationsplusrapproché.

Enfin,parmilespatientsévaluablespour lesuivi ayant rec¸uavantl’enquêteuneformeàLPsurtroismoisetchez lesquelslaformeàLPsursixmoisd’Eligard®aétéprescrite, tous(n=20)ontconsidéréquelaformeàLPsursixmoisétait unprogrèsparrapportàlaformeàLPsurtroismois.

Conclusion

L’étudeobservationnelleELIREamisenévidencequecette premièreformesemestrielled’analoguedelaLHRHappor- tait une nouvelle flexibilité dans la prise en charge des patientsauquotidien.

Nota Bene: *d’autres questionnaires auraient pu être utilisésdanscette étude.Parmi ceux-ci, leSF-36chez les patientsatteints deCaPmétastatique, le scoreExpanded Prostate Cancer Idex Composite (EPIC), ou le Functional Assessment of Cancer Therapy-Prostate (FACT-P) sont les scores les plus utilisés dans le CaP [19,20]. Ces scores existent sous une forme courte (Short-form) plus simple d’utilisation.Toutefoisilssontindisponibles dansunever- sion franc¸aise validée, critère indispensable pour mener ce type d’étude en France. La plupart des items de ces questionnairesonttraitnotammentaveclessymptômesuri- naires,sexuels,émotionnelsetgénéraux(fatigue,sommeil, tristesses...).Cesélémentsessentielsontglobalementété évaluésau coursd’ELIRE. Il nous paraissaitdonc légitime d’enrapportericilesprincipauxéléments.

Déclaration d’intérêts

Lesauteursdéclarentnepasavoirdeconflitsd’intérêtsen relationaveccetarticle.

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