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DEVEL03PEMENT ECONOMIQUE ET
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LES CONTROLES FINANCIERS
Introduction.- Nous avons vu que les finances publiques sont engagées dans
de multiples secteurs pour des montants considérables| il est donc de la plus
haute importance de contrôler l'emploi et l'efficacité des deniers publics.
Le contrôle, dans son sens le plus large, aura un triple objet :
- exécution conforme au programme
(assurer
l'accomplissement d'unepolitique)!
- honnêteté des manipulations
(lutter
contre les tentatives demalversations)!
- bonne gestion
(obtenir
un rendementsatisfaisant).
Domaine du contrôle : partout où sont engagées les finances publiques;
- au premier chef les dépenses publiques
(budget
etautres)
non seulementparce que des irrégularités peuvent s'y produire, mais encore parce que ce sont elles qui réalisent le programme politique choisi.
- On ne devrait pas négliger les recettes, mais on tombe là, pour l'essentiel,
dans un secteur très technique où la valeur du contrôle s'identifie avec celle des administrations chargées de l'assiette et du recouvrement des impôts.
- Enfin, il convient de se préoccuper du contrôle des entréprises de toute
nature où les intérêts de l'Etat sont engagés.
A.- CONTROLE DES DEPENSES PUBLIQUES.
Ce contrôle se manifeste à divers stades s en cours d'exécution du budget,-a posteriori,-de façon occasionnelle.
a)
Contrôle en cours d'exécution.Les différentes phases d'exécution du budget en matière de
dépenses s
- engagement
(acte
qui rend l'Etatdébiteur)
- constatation du service fait
- liquidation
(évaluation
définitive de la dette del'Etat)
- ordonnancement
(ordre
de payer donné au comptable - le ministre peut ordonnancer en délivrant soit des ordonnances de paiement,soit des ordonnances de
délégation)
- paiement
(par
uncomptable)
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Naturellement il existe des procédures simplifiées
(dépenses
sansordonnancement préalable, régies d'avance, dépenses sur revue, fonds
spéciaux).
Un contrôle est institué au niveau de 1' engagement• et du
paiement.
1)
- Contrôle des engagements.Lié à la notion de crédit,-c'est un contrôle préventif
car il est normalement et même juridiquement impossible de déclarer nul un acte administratif ayant irrégulièrement engagé une dépense lorsque le
"client" du budget a rempli ses obligations.
Mission du contrôleur des dépenses engagées, ou contrôleur financier s
- statut î nommé par le seul Ministre des Finances, hors hiérarchie et "hors
cadre".
- double tâche s contrôle des dépenses et surveillance générale de l'exécution
du budget du ministère près duquel il est placé.
Contrôle de l'engagement ;
Aucune dépense ne peut être engagée sans avoir été préalablement présentée au contrôleur accompagnée des pièces justificatives et sans oti^e revêtue de son visa.
Le contrôleur examine les propositions d'engagement au point de vue de l'imputation de la dépense,-de la disponibilité des crédits,-de l'exactitude
de 1'évaluation,_de l'application dos dispositions financières des lois et règlements,-des conséquences que les mesures proposées peuvent entrainer pour les finances publiques.
Le contrôleur peut refuser son visa et la dépense ne peut alors être engagée que sur avis conforme du Ministre des Finances.
Le contrôle de 1'engagement"s'accompagne du contrôle de l'ordonnance¬
ment - les ordonnances non revêtues du visa du contrôleur sont réputées nulles
et sans valeur pour le comptable.
Surveillance générale de l'exécution du budget s
avis sur l'aspect financier des projets de lois, décrets, arrêtés, contrats, propositions budgétaires du ministre près duquel il" est placéf
rapports annuels au Ministre des Finances, au Parlement, à la juridiction des comptes.
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Limites à l'action des contrôleurs :
elle s'étend, sur la plupart des offices ou établissements autono¬
mes à caractère administratif^
lui échappent souvent les comptes de trésorerie;
difficulté du contrôle des engagements des ordonnateurs secondaires
" "
préventif des opérations financières des
collectivités locales et des établissements' publics locaux.
2)
- Contrôle des paiements.Le comptable a un double rôle s
- en tant que payeur il vérifiera : si l'ordonnateur
est compétent,_si l'engagement et 1'ordonnancement sont réguliers
(existence
de crédits, visas,
imputation)si
le cocontractant de1'administration_a
exécuté ses obligations
(service fait)
- en tant que caissier il s'assure : qu'il n'y a pas
d'opposition,-que le bénéficiaire est capable de
donner_quittance.
3)
- Contrôles hiérarchiques.- ordonnateurs ; chaque ministre ordonnateur principal
exerce ion contrôle sur les ordonnateurs secondaires
(corps
particuliers decontrôle).
. - comptables : placés sous l'autorité du comptable principal et soumis aux vérifications des corps de contrôle.
b)
Contrôle a posteriori.Celui qui s'exerce après l'exécution des dépenses.
1)
Cour des Comptes s- .juridiction administrative : magistrats inamovibles
- compétence générale : tous les comptables de deniers publics sont justiciables de la Cour et tout comptable public doit avoir son compte jugé - cette compétence
s'étend aux comptables de fait, liais cette juridiction
devient une juridiction d'appel quand la loi a conféré
la compétence du premier degré à une autre autorité,
avec droit d'évocation.
- mécanisme s le comptable envoie son compte au Ministre
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des Finances qui saisit
la_Cour,
unarrêt provisoire
est rendu et le comptable a deux mois poro? se justifier^—
puis un arrêt définitif transmis au Ministre des Finances qui prend la décision de poursuivre ou non.
- Attributions administratives de la Cour française déclarations de conformité s sur la concordance ou la
non concordance des comptes des ministres avec la comp¬
tabilité des comptables,-2 déclarations : déclaration
d'année
(conformité
du compte général avec les comptes individuels descomptables),
déclaration d'exercice(comparaison
de la comptabilité administrative et de la comptabilité descomptables)%
référés s observations adressées aux ministres qui doivent répondre dans les 3 mois3
rapport public : adressé au Chef de l'Etat et publié.
— Attributions nouvelles :
Comité de contrôle des organismes subventionnés
5ème Chambre : contrôle des organismes de la Sécurité
So ciaie
Commission de vérification des comptes des entreprises publjques : examine les comptes d'exploitation, de proé-
fits et pertes, les bilans,-donne un avis au Ministre,-
établit un rapport au Parlement.
2)
Problème du contrôle des ordonnateurs.La Cour des Comptes laisse subsister la nécessité de
renforcer le contrôle des ordonnateurs. Mais la mise en cause de la responsa¬
bilité des ordonnateurs est malaisée à organiser, l'ordonnateur-type étant le
ministre et sa responsabilité sur ce point paraissant essentiellement de
nature politique. Malgré de multiples tentatives, aucun régime n'est arrivé à organiser cette responsabilité de façon satisfaisante. Dans le système fran¬
çais, la responsabilité n'est pas douteuse mais sa mise en oeuvre n'a pas
jusqu'alors donné de bons résultats. La dernière tentative originale date de 1948 avec la Cour de discipline budgétaire mais celle-ci n'est pas compétente
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pour les ministres. Elle peut sanctionner tout
fonctionnaire
ouagent
pour fautes traditionnelles : engagement non soumis au visa, imputation irrégulièro, engagement par une personne non habilitée, infractions .aux règles relativesà l'exécution des recettes et des dépenses ou à la gestion des biens de l'Etat
et des collectivités publiques. La sanction est pécuniaire
(maximum
: traite¬ment brut
annuel).
En fait l'institution a très peu fonctionné.3)
Contrôle parlementaire.- En Angleterre ; minutieux et rapide : Committee of public accounts
(rôle
parlementaire s contrôle,-rôle juridictionnel, met en jeu la responsabilité des fonc¬tionnaires
financiers)•Le
Contrôleur Général de l'Echi¬quier s'assure du respect des crédits. La comptabilité
des ministères est tenue par 1'.accounting Officer qui répond devant son Ministre et devant le Committee of
Public Accounts
(si
l'AO refuse son visa, le Ministre peut délivrer une réquisition pour passer outre, mais ilengage alors sa
resi^onsabilité)
„ L'.auditeur général, inamovible, transmettant son rapport au Committee of Public Accounts, faitfonction d'un véritable juge.- Aux U.S.A. : Le Bureau du Budget placé sous l'autorité
du Président supervise les ordonnateurs et dispose d'un droit d'investigation complet,-le Secrétaire .de la Tréso¬
rerie surveille les comptables?-par l'intermédiaire du
General Accounting Office, le Congrès exerce un contrôle
préventif,
maisrôle
a posteriorilimité
aux comptables.- En France : contrôle permanent ; information du Parlement,
de ses commissions et de leurs rapporteurs,-a posteriori;
par la loi des comptes
(trop tardif).
c)
Contrôles occasionnels.1)
Par l'Inspection Générale des Finances2)
" les missions parlementairesidep/et/xxxv/297
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B.- CONTROLE DES RECETTES '
C'est un domaine dont on parle beaucoup moins que du
contrôle
des dépenses, sans doute parce qu'il se rattache pour
l'essentiel
aubon
fonctionnement de l'administration fiscale, mais aussi parce qu'il n'a pas la même signification politique et pose des
problèmes techniques particulière¬
ment difficiles.
- Impôts ; la question est de savoir si
l'impôt
aété correctement
assis et seuls les contrôles hiérarchiques et les corps techniques d'inspection peuvent y répondre. Mais il est évident qu'il
s'agit
là d'un problème de toute première importance : il ne sert à rien
de procéder à des réformes fiscales pour améliorer les recettes si l'impôt est mal assis et mal perçu.
- Domaine : les différents départements ministériels gèrent les
élé¬
ments du domaine correspondant à leur spécialité, or c'est une observation courante de constater que ce domaine est souvent mal
exploité et que des possibilités appréciables de recettes sont délaissées.
Une tâche essentielle consisterait à faire l'inventaire des possibili¬
tés de recettes qui sont négligées et de celles qui restent insuffisantes en raison de la faiblesse des services chargés de leur assiette et de leur perception.
C.- CONTROLE DES ENTREPRISES IMS LESQUELLES L'ETAT EST INTERESSE.
a)
Interventions variées et sans cesse accrues de l'Etat :- offices, établissements publics, etc...
- prêts, garanties d'intérêt, avances aux entreprises privées
- entreprises publiques
- " d'économie mixte
- sociétés nationales
b)
Les contrôles classiques(du
secteur public et du secteurprive)
sont inadaptés, on a donc recours
- tutelle : Contrôle d'Etat poux les offices, établissements publics, sociétés et entreprises de toute nature ayant fait appel à l'Etat. Les attributions sont très vastes ;
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économiques s appréciation de la gestions-financières : pour les opérations susceptibles d'avoir des répercussions
financières. Le contrôleur a un droit de veto, il informe
le ministre qui décide.
- Appréciation générale de la gestion ; Commission de vérif
cation des comptes.
CONCLUSION.-
En général, le contrôle des finances publiques sous ses trois formes administrative, juridictionnelle et parlementaire, est relativement satisfai¬
sant
(sous
réserve que l'on s'emploie activement à combler les failles qui peuvent subsister ou apparaître à la suite d'initiativesnouvelles).
Par contre, le contrôle des entreprises dans lesquelles les collectivitéspubliques, et en particulier l'Etat, sont intéressés demeure souvent inparfa:
Il convient de rechercher ici des procédures souples et efficaces comportant
notamment l'appréciation du rendement.