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Td corrigé La ferme des 1000 vaches - Académie de Bordeaux pdf

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

Activité formatrice proposée par : Pascale et Frédéric Lafon (Lycée Jay de Beaufort , Périgueux (24), Académie de Bordeaux

Classe : Première ES Durée estimée : 3 heures

Modalités de l’activité formative :

par le travail de groupe

par l’autoévaluation

par la mise en ligne et la comparaison des productions des différents groupes (classe renversée)

Contexte de l’activité

Activité en demi groupe : le cours en classe inversée : en présentiel

La classe est répartie en plusieurs groupes constitués en autonomie par les élèves.

Chaque groupe est constitué de élèves qui reçoivent le scénario pédagogique : Vous êtes 4 jeunes étudiants qui ont terminé leurs études d’économie. Vous envisagez de lancer une entreprise de maroquinerie de luxe spécialisée dans la fabrication de protection en cuir pour smartphones et tablettes. Entreprise qui sera implantée en Dordogne. Vous devez

Analyser la faisabilité économique de votre projet.

Caractériser les contraintes qui s’imposent à vous .

Optimiser votre combinaison productive en fonction des spécificités de votre production et des coûts que vous allez supporter.

Finalement vous devrez vous interroger sur la viabilité de votre projet et sur le choix du lieu d’implantation.

Chaque groupe est doté de deux ordinateurs portables pour répondre aux questions et opérer la synthèse. Les productions seront par la suite déposées sur la partie classe renversée du pearltrees de la filière ES du lycée Jay de Beaufort : Cliquez ici

2. La production dans l’entreprise

Science économique Notions du référentiel : facteurs de production, coûts (total, moyen et marginal), recettes (totale, moyenne, marginale), productivité, loi des rendements décroissants

Fiche 2.1 : Comment l’entreprise produit-elle ?

Corrigé de l’activité formative par les élèves validée par la classe et supervisée par les enseignants – Le choix de la combinaison productive

La ferme des 1000 vaches

(2)

Lien entre l’activité et le

programme

Niveau : Première

Thème : 2. La production dans l’entreprise

Fiche 2.1 : Comment l’entreprise produit-elle ?

Cette activité entre dans le cadre d’une pédagogie mettant en œuvre les principes de la classe inversée :

Des activités sont proposées aux élèves en amont du cours :

cliquez ici

Cette activité s’inscrit dans un projet annuel pluridisciplinaire mené en classe de première ESB avec les collègues d’histoire géographie sur un cluster : le pôle cuir et luxe en Dordogne- Charentes et Haute vienne

Cette activité formative vise en réalisant une tâche complexe à vérifier la maîtrise des savoirs et savoir-faire en s’appuyant sur un exemple concret

Des activités sont proposées aux élèves en aval du cours : cliquez ici Prérequis nécessaires :

Notions du référentiel : combinaison productive, facteurs de production, coûts (total, moyen et marginal), recettes (totale, moyenne, marginale), productivité.

Objectifs :

Objectif de connaissances : réinvestir les notions du référentiel étudiées en cours et TD

Objectif de capacités :

Partir d’un cas pratique crédible afin d’analyser le modèle productif d’une entreprise

Objectifs de savoir : Maîtriser les notions de facteurs de production, combinaison productive, économie d’échelle, coûts fixes et variables, coût total et coût moyen

Objectifs de Savoir-faire : calcul économique de l’entreprise

Les notions disponibles correspondent à la fiche 2.1 accessible ici

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Etape 1- Comparaison de deux modèles : l’élevage traditionnel français et les fermes de 1000 vaches

Document 1 :

L’évolution des fermes françaises

Le nombre d’exploitations laitières baisse régulièrement depuis une décennie. En parallèle, on observe une augmentation du rendement par vache. En 2014, chaque vache produit 7000 litres de lait par an, contre 5700 litres en 2000.

Les élevages laitiers sont présents sur l’ensemble du territoire français avec une plus forte densité à l’intérieur d’un

‘croissant laitier’ ou ‘fer à cheval laitier’. Les exploitations sont les plus nombreuses dans les régions où le climat et le relief sont favorables aux prairies et à l’élevage : à l’ouest, au nord et à l’est. La Bretagne et les Pays de la Loire sont les deux premières régions productrices. ( …)

En 2014, le pays compte 3,7 millions de vaches laitières réparties sur 63600 exploitations, pour une production moyenne annuelle de près de 385 000 litres. Les exploitations laitières françaises restent de taille modérée, avec un cheptel moyen de 58 vaches laitières (…)

En France, plus de 9 vaches sur 10 sortent pâturer

Les vaches françaises ne restent pas à l’étable toute l’année ! En fonction des régions, du climat et de la configuration de la ferme, la grande majorité des vaches pâturent pendant plusieurs semaines chaque année, de 4 à 9 mois selon que la ferme se trouve en montagne ou en plaine, où l’hiver est plus doux. (…)

Les vaches sont traites 2 fois par jour, matin et soir. Dans les fermes équipées de robots de traite, où les vaches choisissent leur rythme et leur moment, elles vont parfois se faire traire 3 fois.

Source : https://www.produits-laitiers.com/l-economie-laitiere-en-france Document 2 : Coût de production du prix du lait en France :

Tous les producteurs dénoncent une augmentation de leurs charges et, en face, des industriels qui revoient à la baisse les prix d’achat de leur production. Car dans le secteur laitier, c’est l’acheteur qui fixe les prix. Après avoir atteint 365 euros la tonne en 2014, les cours du lait sont tombés à 305 euros en 2015, avant de glisser autour de 275 euros à mi-2016. Or, selon une moyenne des coûts déclarés par les quatre agriculteurs que nous avons contactés, la production d’une tonne de lait coûte 374 euros (ou 37,4 centimes le litre).

Dans le détail, pour produire 1 000 litres de lait, il faut dépenser environ :

50 euros de « charges de cultures » en semences, engrais, produits phytosanitaires pour cultiver diverses céréales servant à l’alimentation des vaches et autres ;

133 euros en aliments, vaccins, antibiotiques, inséminations, frais vétérinaires, achat de vaches et autres « charges animalières » ;

42 euros en frais de fonctionnement, essence, réparations, chauffage, électricité, petit matériel ;

51 euros d’amortissement des installations (hangars, étables, fermage, etc.) ;

98 euros de charges diverses, emprunts, assurances, impôts, annuités.

Source : http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/08/23/combien-coute-la-production-d-un-litre-de- lait_4986851_4355770.html#GctjgoHiCW4OPMD7.99

Document 3 :

Chez les Kriesmann, à Barver dans le nord de l’Allemagne, on est éleveur depuis cinq générations. D’agrandissement en agrandissement, la ferme, qui abritait 80 têtes de bétail en 1987, compte aujourd’hui 1 200 vaches. Trois fois par jour, elles passent à la traite sur un carrousel d’une trentaine de places. La quantité de lait tirée est suivie en temps réel sur ordinateur. (..)

Dans le Nord de l’Allemagne, la concurrence est pourtant rude et le litre de lait se négocie souvent en dessous des 30 centimes. Dans le sud du pays, la proximité avec l’Italie permet d’établir des prix entre 34 et 35 centimes du litre. Mais cela reste toujours inférieur aux 40 à 45 centimes réclamés par les éleveurs pour vivre décemment de leur travail. En moyenne, l’exploitation allemande débourse 15 centimes pour la nourriture des bêtes, 5 à 6 centimes en salaires, 5 centimes pour les investissements, 5 centimes pour l’élevage des veaux, 2 centimes pour le vétérinaire et les médicaments, et enfin 2 centimes pour l’électricité et le diesel. En résulte un coût de production de 34 centimes le litre.

Source : En Allemagne aussi, la traite des vaches se fait à la chaîne, Gwénaëlle Deboutte, l’usine nouvelle, 2015 Document 4 : Un reportage de France 2 – Faut-il craindre l’élevage intensif ? jusqu’à 1.55

(4)

Document 5 :

La ferme des 1 000 vaches est en rupture totale - et elle le revendique - avec ce modèle français d'élevage familial où la moyenne des troupeaux n'excède pas 50 à 80 bovins. Rupture de par l'origine de son promoteur, Michel Ramery, un entrepreneur du Nord qui a bâti dans sa région un groupe de BTP d'envergure, avec un chiffre d'affaires de 541 millions d'euros en 2012 et 3 550 salariés. Le magazine Challenges classe M. Ramery et sa famille, propriétaires de 100 % de l'entreprise, au 349e rang des fortunes françaises, avec un capital estimé à 120 millions d'euros. (…)

Pour gérer cette structure d'élevage et piloter l'installation de la future ferme, M. Ramery a recruté un chef de projet salarié, Michel Welter, et des employés. Enfin, les promoteurs du projet, qu'ils appellent, eux, "lait positif", sont allés chercher leur inspiration hors des frontières. Des Etats-Unis à l'Allemagne, en passant par l'Espagne ou Israël. Sachant que l'Allemagne, où les fermes de 1 000 vaches sont légion, produit désormais plus de lait que la France.

De retour de leurs pérégrinations, ils ont dessiné le modèle de leur future étable géante. Les 1 000 vaches seront cantonnées dans un bâtiment ouvert, juste couvert d'un toit. Des stores mobiles protégeront les bêtes des intempéries.

La traite, automatisée, mais pas robotisée, aura lieu trois fois par jour, contre deux habituellement en France. Le recours à des salariés autorise ce rythme intensif. "La production de lait passera de 9 000 à 11 500 litres par an et par bête" assure Philippe Beauchamps, président du directoire du groupe Ramery, qui chiffre l'investissement pour la ferme à 6 millions d'euros.

Source : Laurence Girard , Vaches : l’étable des multiplications , LE MONDE | 28.09.2013

1. Compléter le tableau suivant :

Modèle traditionnel d’élevage Ferme des 1000 vaches Distinguez les différents facteurs de

production

Le travail : une main-d’œuvre familiale

capital fixe : les vaches, les bâtiments, éventuellement les machines à traire, les paturages

capital circulant : la nourriture

Le travail : une main-d’œuvre salariée capital fixe : un immense hangar ,des machines à traire, les vaches

capital circulant la nourriture

Nombre de vaches/exploitation 58 1000

Nombre de travailleurs/exploitation 2,5 14

Capital utilisé/exploitation Peu de moyen 6 millions

Combinaison productive de

l’exploitation

Privilège le travail Privilège le capital Modèle de production choisi par

l’exploitation : intensif/extensif

Extensif : les vaches pâturent Intensif

Production de lait/exploitation 385 000 L 3 millions de litres de lait

(5)

Productivité : rendement par vache 7000L de lait/ vache/an en 2014 5400L de lait/ vache/an en 2000

11 500L de lait/ vache/an en Prix du lait en 2015 30,5 centimes / L

305 euros/tonne

30,5 centimes / L 305 euros/tonne Décomposition du coût de production

du lait (distinguez les coûts fixes et les coûts variables)

Le coût d’une tonne de lait est de 374 euros

les coûts fixes :

1 euros d’amortissement des installations (hangars, étables, fermage, etc.) ;

98 euros de charges

diverses, emprunts, assurances, impôts, annuités

les coûts variables :

50 euros de « charges de cultures 33 euros en aliments, vaccins, antibiotiques, inséminations, frais vétérinaires, achat de vaches et autres « charges animalières »

42 euros en frais de fonctionnement, essence, réparations, chauffage, électricité, petit matériel ;

les coûts variables représentent ainsi 33 % des coûts. La plus grande partie du coût de production est donc fixe

Le coût d’une tonne de lait et de 340

€ :

les coûts variables : 150 euros pour la nourriture des bêtes, 50 € pour l’élevage des veaux

20 € pour le vétérinaire et les médicaments, et enfin 20 € pour l’électricité et le diesel.

les coûts fixes : 50 € pour les investissements, ,

Les coûts variables représentent 86 % du coût total

Coût moyen de production 37,4 centimes le litre 374 euro la tonne

34 centimes le litre 340 euro la tonne Quel est en 2015 le seuil de rentabilité

des exploitations ? Est-il atteint ?

305-374= -69

Non car il manque 69 euro pour que le seuil de rentabilité soit atteint

305-345= -5

là aussi la production n’est pas rentable mais la perte est plus faible.

Structure juridique de l’entreprise Entreprise familiale /TPE Une société anonyme Qui dirige l’exploitation L’agriculteur chef d’entreprise qui

a porté une grande partie de capitaux

Le chef de projet salarié

Quels sont les apporteurs de capitaux La plupart du temps le chef d’entreprise et son conjoint

Philippe Beauchamps, président du directoire du groupe Ramery et d’autres investisseurs

Etape 2 - Comment expliquer la création des fermes telles que celle de la ferme des 1000 vaches ? Document 6 :

"Quand arrive la nécessité de moderniser la salle de traite, les éleveurs ne peuvent plus suivre, sauf en regroupant leurs exploitations pour faire des économies d'échelle", avance Michel Welter, directeur de cette ferme-usine.

C'est le pari que fait Michel Ramery et sept autres associés. Un voyage d'étude en Belgique, Pays-Bas et Allemagne finit par les convaincre que ce modèle n'a de sens qu'à condition de dépasser les 500 vaches et faire au moins trois traites par jour. "C'est la seule façon de pouvoir établir une rotation des équipes et éviter le temps partiel imposé", explique Michel Welter.

Avec 1.000 vaches, la ferme tournera avec une quinzaine de personnes. Pas moins de 600 hectares de plaines céréalières sont prévus autour de l'exploitation pour la nourriture animale. L'investissement global du projet est de l'ordre de 8 millions d'euros. Le modèle économique prévoit, au prix actuel du lait, une rentabilité à partir de 850 vaches. Ce cheptel hors norme devrait produire 10 millions de litres par an. La coopérative Senagral détenue par Agrial et Senoble a déjà signé pour l'achat de 3 millions de litres. Un volume colossal qui profite de la fin des quotas laitiers prévu au 1er avril 2015.

Source : Thiébault Dromard, Avec la ferme des 1.000 vaches, la France suit le modèle allemand, Challenges , 15.09.2014

(6)

Document 7 :

« Le débat sur la taille des fermes se pose, moins par calcul économique ou par comparaison avec certains grands producteurs mais parce que la reprise des exploitations après le départ en retraite des exploitants actuels imposera probablement des regroupements » commente Thierry Roquefeuil, président de la FNPL.

Néanmoins, la clef du succès est le seuil de rentabilité. Le prix du lait est exogène. Il faut travailler sur les coûts de production.

Le calcul des économies d'échelle est un sujet à lui seul. Ces économies ont été rarement démontrées (même si c'est le cas au Canada par exemple : selon une étude du Centre de l'alimentation du Canada, le passage d'un troupeau de 35 têtes à un troupeau de 200 têtes fait diminuer le coût de 5 centimes, de 40 cents le litre à 35 cents). Elles paraissent souvent trop évidentes pour être vraiment calculées (en Allemagne) et ont même été relativisées par France Agrimer.

Les économies sont souvent évaluées de façon empirique. Où se trouvent les économies ? Voici l'analyse de la ferme des 1 000 vaches :

« Ce n'est pas dans les surfaces. Dans la Somme, une ferme moyenne de 57 vaches a une cinquantaine d'ha ; la ferme des 1 000 vaches a 1 000 ha : les proportions sont identiques.

Ce n'est pas dans les équipements. La grande ferme impose de grosses dépenses d'équipement (l'investissement en bâtiments et en équipement se monte à 7 millions d'euros), mais aussi de fonctionnement : le seul poste de l'électricité, par exemple, représente 600 000 euros annuels ! C'est très dissuasif. « Sans compter un « budget emmerdes » de 800 000 € », ajoute Michel Welter.

Ce n'est pas dans l'alimentation La moitié des charges concerne l'alimentation. C'est sur ce poste que la Nouvelle- Zélande arrive à faire des économies et peut vendre à des prix beaucoup plus bas qu'ailleurs. L'autre moitié vient du bâtiment et de la main-d'oeuvre.

Ce n'est pas dans l'emploi. La très grande ferme ne veut pas dire moins d'emplois. Il y a moins d'exploitants, mais il y a autant d'unités de travailleurs : 14 emplois, plus un directeur. Sur les 14 personnes, il y a 4 chefs d'équipe qui sont des éleveurs de métier, et 10 exécutants (6 sont à la traite et 4 sont polyvalents). La société emploie 22 personnes au total (14 en production laitière + 4 employés sur l'activité céréalière + 4 encadrement et bureau). Les salariés sont français.

Les recrutements sont néanmoins difficiles. Il faut l'envie et une formation, ce qui n'est pas toujours facile à trouver localement. La règle est de 35 heures/semaine (avec deux équipes), au lieu de 60 heures quand l'éleveur est tout seul.

En revanche, il y a des économies sur la collecte. Les industriels ont compris que si le prix du lait est variable, le coût de collecte, lui, est fixe. Ils vont travailler sur la collecte et privilégier la collecte de 20 000 litres d'un coup. C'est l'effet d'échelle, notamment sur la collecte, qui permet de baisser les coûts (même si, en l'espèce, cet avantage n'est que potentiel - voir paragraphe suivant).

Il y a aussi des économies de détail. Dans la sélection des animaux, la reproduction. Par exemple, avec la grande ferme, le métier de vétérinaire change. On passe progressivement du vétérinaire de vache qui s'occupe de la vache malade, au vétérinaire de troupeau, qui s'occupe de la santé du troupeau. Si on répartit les performances des animaux sur une courbe de Gauss, il faut renforcer le niveau moyen (le chapeau central de la courbe) et moins s'attacher aux extrêmes qui prennent beaucoup de temps (la vache malade ou la championne à 65 litres de lait par jour). »

Source : Sénat, La France sera-t-elle encore demain un grand pays laitier ?, 12/02/2015 Document 8 :

Plus de compétitivité, c’est-à-dire produire plus de « minerai » le moins cher possible, pour pouvoir exporter, avec le moins possible de réglementation en reportant sur la collectivité les effets nocifs sur l’environnement. Plus de modernisation, ce qui, « sous l’apparence d’une sonorité positive, représente toujours plus d’investissements très lourds, plus d’industrialisation et d’artificialisation de l’agriculture, plus de déshumanisation, et de perte d’emplois, plus d’élimination des petites fermes qui pourtant, de nombreuses études le démontrent, sont les plus efficaces en emploi, en biodiversité, en paysage, en valeur ajoutée », comme le dit si bien un ancien président de la Chambre d’agriculture « bis » du Pays basque 4.

Ce sont ces mêmes dirigeants des syndicats majoritaires qui ont souhaité, avec l’aval des laiteries, la fin des quotas laitiers pour libérer la production et encouragé beaucoup de jeunes et moins jeunes à des investissements en bâtiments énormes, robotisés, dont les vaches ne sortent plus pour pâturer. Ce sont ces mêmes dirigeants qui viennent aujourd’hui réclamer des mesures de régulation de la production, parce que les prix mondiaux baissent avec l’excès de lait mis sur le marché ! Source : Crise de la production agricole ou échec d’une agriculture low-cost ? Par Dominique Michenot 1, François Colson 2, Michel Jouvert 3, contribution aux Controverses européennes de Marciac 2016 a été écrite à l’automne 2015 in Sciences Et Société, Alimentation, Mondes agricoles et Environnement.

Document 9 : Un reportage de France 2 – Faut-il craindre l’élevage intensif ? à partir de 1.55 Questions :

1. Définissez la notion d’économies d’échelle en la contextualisant au cas de la production laitière.

On parle d’économies d’échelle, quand le coût moyen diminue avec l’augmentation des quantités produites. Dans la production laitière une grande partie des coûts est fixe : la surface de terre, le bâtiment, les machines à traire, les dépenses

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de fonctionnement. Ainsi plus la quantité de lait produit augmente plus la part des coûts fixes dans le coût total diminue, ce qui entraîne une baisse du coût moyen

2. En quoi l’augmentation de la taille d’une exploitation laitière devrait-elle assurer des économies d’échelle ? Répondez avec la méthode des AEI :

- argument: plus la production de lait augmente, les coûts fixes de production sont répartis - Explication dans la production laitière : la collecte est un coût fixe important

- Illustration : les agriculteurs privilégient la collecte de 20 000 l

3. Quelles sont les raisons (économiques et non économiques) qui poussent à rechercher les économies d’échelle en agrandissant la taille des exploitations ?

 Des raisons économiques :

 le prix du lait est exogène, il ne peut être influencé par les producteurs de lait. Dans ces conditions le seul moyen d’être rentable est de diminuer le coût unitaire de production. Il faut donc obtenir des économies d’échelle. Un des moyens est aussi d’accroître la productivité

 Les investissements de modernisation sont très coûteux, il faut donc que les agriculteurs se regroupent

 valoriser toutes les productions agricoles ; il y a donc une perte

 des raisons non économiques :

 des exploitations agricoles qui ne sont pas reprises

 l’amélioration des conditions de vie et de travail des exploitants agricoles

4. Les études montrent-elles la supériorité des fermes de 1000 vaches par rapport au modèle traditionnel ?

Face au développement des fermes de grande taille des études ont été réalisées, mais leurs conclusions sont divergentes

 au niveau de la baisse du coût de production, les études donnent des résultats très différents

 au niveau de la gestion des animaux :

 pour certains, cet élevage intensif crée le nouveau problème : l’obligation d’utiliser énormément d’antibiotiques pour éviter les épidémies sur des cheptels à faible diversité génétique. L’inconvénient est alors de créer une résistance aux antibiotiques

 si pour l’INRA, les animaux sont traités aussi bien que dans d’autres grandes fermes 5. Quelles sont les autres dimensions à prendre en compte à prendre en compte ?

Nous avons démontré dans les questions précédentes que contrairement à ce qui est affirmé par les défenseurs de la production à grande échelle du lait l’efficacité n’est pas au rendez-vous.

En outre ce type de production industrielle devrait améliorer la rentabilité des fermes qui ont choisi ce modèle productif.

Or on constate au contraire que la rentabilité des fermes industrielles est faible. En 2015 la production de lait a augmenté plus rapidement que la demande de lait dès lors le prix du lait a diminué. Les entreprises qui avaient fait des investissements considérables sont alors piégées, elles ne peuvent sortir de ce modèle productiviste. Elles sont prisonnières des grandes entreprises de transformation du lait qui font pression à la baisse sur le prix. On constate au contraire que les paysans ayant choisi un modèle de production à plus petite échelle c’est un par exemple converti au bio ont vu le prix de leur les augmenter et ont une bien meilleure rentabilité

mais surtout ce modèle génère des externalités négatives (confère le prochain chapitre) : il conduit à une déshumanisation du travail. Il détériore le bien-être animal. Enfin il génère un surcroît de pollution.

Grille d’autoévaluation à partir de la grille d’autoévaluation de Bordeaux

Critères de réussite A ECA NA

Savoirs -facteurs de production - combinaison productive - économie d’échelle - coûts fixes et variables - coût total et coût moyen

Compréhension -Calcul économique de l’entreprise

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