Géométrie algébrique
Composantes singulières des fibres de Springer dans le cas deux-colonnes
Lucas Fresse
Department of Mathematics, the Weizmann Institute of Science, 76100 Rehovot, Israel Reçu le 9 novembre 2008 ; accepté après révision le 2 avril 2009
Disponible sur Internet le 23 avril 2009 Présenté par Michel Duflo
Résumé
On considère la fibre de SpringerBupour un endomorphisme nilpotentutel queu2=0. On établit une condition nécessaire et suffisante de singularité pour les composantes deBu.Pour citer cet article : L. Fresse, C. R. Acad. Sci. Paris, Ser. I 347 (2009).
©2009 Académie des sciences. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Abstract
Singular components of Springer fibers in the two-column case.We consider the Springer fiberBu corresponding to a nilpotent endomorphismuof nilpotent order 2. We establish a necessary and sufficient condition of singularity for the components ofBu.To cite this article: L. Fresse, C. R. Acad. Sci. Paris, Ser. I 347 (2009).
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Abridged English version
LetV be an-dimensionalC-vector space and letu:V →V be a nilpotent endomorphism. LetBube the set of the complete flags (V0⊂ · · · ⊂Vn=V ) such thatu(Vi)⊂Vi for everyi. The setBu is a projective subvariety of the variety of complete flags, and it is called a Springer fiber, since it can be seen as the fiber overuof the Springer resolution of singularities of the nilpotent coneN ⊂End(V ). The varietyBuis non-irreducible and singular, unless uis zero or regular. Our purpose is to present a necessary and sufficient condition of singularity for the irreducible components ofBu, in the caseu2=0.
Parameterization of components ofBuby a set of standard tableaux
Letλ1· · ·λr be the lengths of the Jordan blocks ofu, then letY (u)be the Young diagram of rows of lengths λ1, . . . , λr. Then we haveu2=0 whenY (u)has at most two columns. Ifμ1, . . . , μsdenote the lengths of the columns ofY (u), then the dimension ofBuis given by dimCBu=s
q=1
μq(μq−1)
2 .
Adresse e-mail :lucas.fresse@weizmann.ac.il.
1631-073X/$ – see front matter ©2009 Académie des sciences. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
doi:10.1016/j.crma.2009.04.005
LetT be a standard tableau of shapeY (u). The shape of the subtableauT[1, . . . , i]of entries 1, . . . , iis a subdia- gramYiT ⊂Y (u)withiboxes. For any(V0, . . . , Vn)∈Bu, the restrictionu|Vi:Vi→Vi is a nilpotent endomorphism, whose Jordan form is represented by a subdiagramY (u|Vi)⊂Y (u)withiboxes. We define
BuT =
(V0, . . . , Vn)∈Bu: Y (u|Vi)=YiT ∀i=0, . . . , n .
According to [2, §II.5.4-5], theBTu’s form a partition ofBuinto locally closed, irreducible subsets such that dimCBTu = dimCBu. ThusBuis equidimensional and the components ofBuare the subsetsKT =BTu.
ElementsFτ∈Buparametrized by row-standard tableaux
We callrow-standard tableaua numbering ofY (u)by 1, . . . , n, with numbers in rows increasing to the right. If we put in increasing order the numbers in each column ofτ row-standard, then we get a standard tableau, that we denote by st(τ ). Fix a Jordan basis ofu. By construction ofY (u)we can index the basis{ex, x∈Y (u)}on the boxes ofY (u) in such way thatu(ex)=0 ifxis in the first column ofY (u), and otherwiseu(ex)=ex wherex is the box on the left ofx. Forτ row-standard, boxes 1, . . . , i in the tableau define a subsetXi⊂Y (u). LetFτ=(V0, . . . , Vn)be the flag such thatVi= ex: x∈Xifor everyi. ThenFτ belongs toBu. MoreoverFτis contained inBuT forT =st(τ ).
TheFτ’s are the elements ofBuwhich are fixed by the torusH⊂GL(V )of diagonal automorphisms in the basis (ex)x, for its linear action on flags. There existsH⊂H a regular subtorus of rank one such that:H⊂Nu:= {g∈ GL(V ): gug−1∈Cu}. ThusHacts onBuand leaves each component ofBuinvariant. The closure of anyH-orbit ofBucontains someFτ. It follows
Lemma 0.1.The componentKT is nonsingular if and only if everyFτ inKT is a nonsingular point.
From now on, suppose thatY (u)has two columns of lengthsμ1μ2.
LetT be a standard tableau and letτ be a row-standard tableau. We give a necessary and sufficient condition for having Fτ∈KT. Leta1, . . . , aμ1 (resp.b1, . . . , bμ2) be the entries of the first (resp. second) column ofT. Define a1∗, . . . , aμ∗
2 as follows. Seta∗1=b1−1. Ifa1∗, . . . , a∗p−1are defined forpμ2, setap∗=Max(a∈ {a1, . . . , aμ1} \ {a∗1, . . . , ap∗−1}: a < bp). Then definesj/ iT =#{p=1, . . . , μ2: i < ap∗, bpj}. Leta1, . . . , aμ
1 (resp.b1, . . . , bμ
2) be the entries of the first (resp. second) column ofτ. For 0i < jn, definesj/ i(τ )=#{p=1, . . . , μ2: i < ap, bpj}. We prove the following:
Proposition 0.1.We haveFτ∈KT if and only ifsj/ i(τ )sj/ iT for any0i < jn.
Property of the flagFτ0
Letτ0be the standard tableau with numbers 1, . . . , μ1in the first column andμ1+1, . . . , nin the second column.
We have the following
Lemma 0.2.The flagFτ0 belongs to every componentKT ⊂Bu, moreoverKT is nonsingular if and only ifFτ0 is a nonsingular point ofKT.
LetZu:= {g∈GL(V ): gug−1=u}be the stabilizer ofu. To prove the lemma, we show thatFτ0 belongs to the closure of theZu-orbit of anyFτ. Letibe the minimal entry which has not the same place inτ andτ0. We construct a one-parameter group(hτ(t ))t∈C⊂Zusuch that limt→∞hτ(t )·Fτ=Fτ withτ such that 1, . . . , i have the same place inτandτ0. Then, argue by induction oni.
Necessary and sufficient condition for singularity
LetX(τ0)denote the set of row-standard tableaux which are obtained fromτ0by switching two entriesi, j with i < j andiin the first column ofτ0.
Fix a componentKT ⊂Bu. We construct some elements of the tangent spaceTFτ0KT.
– Letτ be obtained fromτ0by switching two rows of length 2. Then the flagsFτ,Fτ0are in the sameZu-orbit, hence Fτ∈KT. Thus the curve{hτ(t )·Fτ:t∈C}is contained inKT. In addition we show that limt→∞hτ(t )·Fτ=Fτ0. Then the tangent vector atFτ0to this curve is an elementξτ∈TFτ0KT.
– Let τ ∈X(τ0)be such that Fτ ∈KT. Then the curve {hτ(t )·Fτ: t ∈C}is contained in KT. We show that limt→∞hτ(t )·Fτ=Fτ0, hence we get a tangent vectorξτ∈TFτ0KT.
In that way we construct μ2(μ22−1) +#{τ ∈X(τ0): Fτ ∈KT}elements of the tangent spaceTFτ0KT. These elements are all linearly independent. We prove that they generateTFτ0KT:
Lemma 0.3.We havedimTFτ0KT =μ2(μ22−1)+#{τ∈X(τ0): Fτ∈KT}.
The pointFτ0∈KT is singular if and only if dimTFτ0KT >dimKT. We deduce the following
Theorem 0.4.Suppose thatY (u)has two rows of lengthsμ1μ2. LetT be standard. The componentKT is singular if and only if we have#{τ ∈X(τ0): Fτ∈KT}>μ1(μ21−1).
1. Introduction
SoitV un espace vectoriel complexe de dimensionn0 et soitu:V →V un endomorphisme nilpotent. On note parBul’ensemble des drapeaux complets(V0⊂ · · · ⊂Vn=V )tels queu(Vi)⊂Vi pour touti. L’ensembleBuest une sous-variété projective de la variété des drapeaux complets surV. La variétéBuest appeléefibre de Springercar elle peut être vue comme la fibre au dessus deude la résolution des singularités du cône nilpotent de End(V ), introduite par Springer [3]. La variétéBuest toujours connexe, et elle est non irréductible (et donc singulière) sauf siuest nul ou régulier.
La géométrie deBudépend de la forme de Jordan deuque l’on représente par un diagramme de Young : soientλ1
· · ·λr les tailles des blocs de Jordan deu, on noteY (u)le diagramme de Young de lignes de longueursλ1, . . . , λr. LorsqueY (u) a deux lignes ou est de type crochet (i.e. une seule ligne de longueur>1), toutes les composantes irréductibles deBusont non-singulières (cf. [1]). LorsqueY (u)a deux colonnes, des composantes singulières peuvent apparaître (cf. [2, p. 167]). En général, la description des composantes singulières deBuest un problème ouvert. Le but de cette Note est de présenter un critère de singularité pour les composantes irréductibles deBu lorsqueY (u)a deux colonnes.
2. Traduction combinatoire de données géométriques surBu
Dans cette section, on ne suppose pas a priori que le diagrammeY (u)a deux colonnes. On noteμ1, . . . , μs les longueurs des colonnes deY (u), alors la dimension deBuest dimCBu=s
q=1
μq(μq−1)
2 (cf. [2, §II.5.5]).
2.1. Paramétrage des composantes irréductiblesKT ⊂Bupar les tableaux standards, d’après [2]
Un tableau standard de formeY (u)est une numérotation des cases deY (u)de 1 àndont les numéros sont croissants de gauche à droite dans les lignes et de haut en bas dans les colonnes. SoitT un tableau standard. La forme du sous- tableauT[1, . . . , i]d’entrées 1, . . . , iest un diagramme de Young àicases notéYiT. Pour tout drapeau(V0, . . . , Vn)∈ Bu, la restriction u|Vi :Vi →Vi est un endomorphisme nilpotent, dont la forme de Jordan est représentée par un diagramme de Young àicasesY (u|Vi). On définit
BTu =
(V0, . . . , Vn)∈Bu: Y (u|Vi)=YiT ∀i=0, . . . , n .
Les ensembles BuT forment une partition de Bu en sous-ensembles localement fermés, irréductibles et tels que dimCBuT =dimCBu(cf. [2, §II.5.4-5]). Il suit queBuest équidimensionnelle et ses composantes irréductibles sont les ensemblesKT =BuT pour toutT standard de formeY (u).
2.2. DrapeauxDτ∈Buassociés aux tableaux lignes-standards
On appelletableau lignes-standard de formeY (u)une numérotation des cases deY (u)de 1 àndont les numéros sont croissants de gauche à droite dans les lignes. Si on remet dans l’ordre croissant les numéros dans chaque colonne deτ lignes-standard, alors le tableau obtenu est standard, et on le note st(τ ).
On fixe une base de Jordan de u. Comme les longueurs des lignes de Y (u)sont les tailles des blocs de Jordan de u, on peut indexer les vecteurs de la base sur les cases de Y (u)de sorte que, notant ex le vecteur associé à la case x∈Y (u), on au(ex)=0 six est dans la première colonne de Y (u), et sinon u(ex)=ex six est la case à gauche dex. Pourτlignes-standard, les cases 1, . . . , idans le tableauτ définissent un sous-ensembleXi⊂Y (u). Soit Dτ =(V0, . . . , Vn)le drapeau tel queVi= ex: x∈Xipour touti. Le drapeauDτ est un élément deBu. On voit que Dτ ∈BTu pourT =st(τ ).
SoitH ⊂GL(V )le sous-groupe des éléments diagonaux dans la base{ex: x∈Y (u)}. Les élémentsDτ, pourτ lignes-standard, sont les éléments deBufixés parH pour son action linéaire sur les drapeaux. Cette action ne laisse pas Bu invariant, cependant on montre qu’il existeH⊂H sous-tore régulier de rang 1 tel que H⊂Nu:= {g∈ GL(V ):gug−1∈Cu}. Alors l’action deHlaisse invariantBuet chaque composante. Comme la fermeture de chaque H-orbite contient un élément de la formeDτ, on obtient :
Lemme 2.1. Une composanteK⊂Buest non-singulière si et seulement si tout élément de la formeDτ contenu dans Kest non-singulier.
3. Description des tableaux lignes-standardsτ tels queDτ∈KT dans le cas deux-colonnes
On suppose désormais que le diagramme Y (u)a deux colonnes de longueursμ1μ2. Comme dans la section précédente on a fixé une base de Jordan deuindexée sur les cases deY (u).
3.1. Propriété du drapeauDτ0 associé au tableauτ0
Soitτ0le tableau dont on numérote de haut en bas la première colonne de 1 àμ1et la seconde colonne deμ1+1 àn. Par exemple pour(μ1, μ2)=(4,2)on obtientτ0= 1 52 63
4
.
SoitZu:= {g∈GL(V ): gug−1=u}le stabilisateur deu. Le groupeZu est connexe et son action linéaire sur les drapeaux laisse stable Bu et chaque composante. Montrons que le drapeau Dτ0 est contenu dans la fermeture de la Zu-orbite deDτ pour toutτ lignes-standard. Pour cela on procède par récurrence surinuméro minimal qui n’est pas à la même place dansτ etτ0. Soientx, x0∈Y (u)les places respectives deidansτ, τ0. On définithτ :C→Zu par hτ(t )ex=ex+t ex0, ethτ(t )ey=eysiy∈Y (u)n’est pas dans la même ligne quex. Alors limt→∞hτ(t )Dτ=Dτ1 où τ1est tel que 1, . . . , isont aux mêmes places dansτ0etτ1. Il suit par hypothèse de récurrenceDτ0∈ZuDτ1⊂ZuDτ. Avec le Lemme 2.1, il vient :
Proposition 3.1. (a)Le drapeauDτ0 est contenu dans chaque composante irréductible deBu.
(b)Une composanteK⊂Buest non-singulière si et seulement siDτ0 est un point non-singulier deK.
3.2. Relations satisfaites parD∈KT. Description des tableauxτ tels queDτ∈KT
SoitD=(V0, . . . , Vn)∈Bu. Pour 0i < jnles espacesVi, Vj sont stables paruet on considère l’endomor- phisme nilpotentu|Vj/Vi:Vj/Vi→Vj/Vi induit paru. On a rangu|Vj/Vi=dim(Vi+u(Vj))−i, ce qui montre que l’applicationD→rangu|Vj/Vi est semi-continue inférieurement.
SoitT standard. Notonsa1<· · ·< aμ1(resp.b1<· · ·< bμ2) les numéros dans la première (resp. seconde) colonne deT. On réindexe les numéros de la première colonne dea1∗àaμ∗
1 comme suit.
– On posea∗1=b1−1.
– Sia∗1, . . . , ap∗−1sont définis pourpμ2, on poseap∗=Max(a∈ {a1, . . . , aμ1} \ {a1∗, . . . , ap∗−1}: a < bp).
– Pourp > μ2, on poseap∗=Min{a1, . . . , aμ1} \ {a1∗, . . . , ap∗−1}.
Par exemple siT =
1 3 2 5 4 6
on a(a1∗, . . . , a4∗)=(2,4,1,6).
Pour 0i < jnon notesj/ iT =#{p=1, . . . , μ2: i < ap∗< bpj}. On a le lemme suivant : Lemme 3.2.L’ensemble{D=(V0, . . . , Vn)∈KT: rangu|Vj/Vi=sj/ iT }est un ouvert non-vide deKT.
La proposition suivante provient du lemme :
Proposition 3.3. SoitD=(V0, . . . , Vn)∈Bu. SiDest contenu dans la composanteKT, alors on arangu|Vj/Visj/ iT etdim(Vi+u(Vj))sj/ iT +ipour tout0i < jn.
Soit D = Dτ =(V0, . . . , Vn) le drapeau associé au tableau lignes-standard τ. On note a1, . . . , aμ
1 (resp.
b1, . . . , bμ
2) les numéros de haut en bas dans la première (resp. seconde) colonne deτ. Pour 0i < j n on a rangu|Vj/Vi =#{p∈ {1, . . . , μ2}: i < ap< bpj} =:sj/ i(τ ). D’après la Proposition 3.3, siDτ ∈KT, alors sj/ i(τ )sj/ iT pour tous 0i < jn. On montre que cette condition nécessaire est aussi suffisante :
Théorème 3.4. SoientT standard etτ lignes-standard. On aDτ ∈KT si et seulement sisj/ i(τ )sj/ iT pour tous 0i < jn.
4. Résultat principal : critère de singularité
On noteX(τ0)l’ensemble des tableaux lignes-standards obtenus à partir du tableauτ0en échangeant deux numéros i < j, avecidans la première colonne deτ0. Par exemple pour(μ1, μ2)=(4,2)on a
X(τ0)= 2 5
1 6 3 4
,
3 5 2 6 1 4
,
4 5 2 6 3 1
,
1 5 3 6 2 4
,
1 5 4 6 3 2
,
1 5 2 6 4 3
,
1 2 5 6 3 4
,
1 3 2 6 5 4
,
1 5 2 3 6 4
,
1 4 2 6 3 5
,
1 5 2 4 3 6
.
Notre résultat principal est le suivant :
Théorème 4.1. Si le diagramme Y (u)a deux colonnes de longueurs μ1μ2, pour T standard, la composante KT ⊂Bu est singulière si et seulement si#{τ ∈X(τ0): Dτ ∈KT}> μ1(μ21−1). De plus, siKT est non-singulière, alors on a l’égalité#{τ∈X(τ0): Dτ∈KT} =μ1(μ21−1).
Par exemple la composanteKT est singulière pour
T = 1 32 54
6
,
1 3 2 5 4 7 6
,
1 2 3 4 5 6 7
,
1 3 2 5 4 7 6 8
,
1 2 3 4 5 6 7 8
,
1 4 2 6 3 5 7
,
1 3 2 6 4 5 7
,
1 3 2 5 4 6 7
. . .
Preuve (esquisse). Suivant la Proposition 3.1, il suffit d’étudier l’espace tangent àKT enDτ0, notéT. On indexe les vecteurs de la basee1, . . . , en de sorte queDτ0=(e1, . . . , ei)i=0,...,n. On noteB⊂GL(V )le sous-groupe des automorphismes triangulaires inférieurs. L’ensemble Ω=BDτ0 est ouvert dans la variété des drapeaux complets.
Pour D∈Ω il existe d’unique scalaires (φi,j(D))1i<jn tels que les vecteurs fi(D)=ei +n
j=i+1φi,j(D)ej forment une base adaptée àD. Les applicationsφi,j:Ω→Csont algébriques et identifientΩ à un espace vectoriel de dualΩ∗=
i<jCφi,j. Soit(εi,j)une base duale deΩ. L’espace tangentT est un sous-espace deΩ, soitT⊥= {φ∈Ω∗: φ(γ )=0∀γ∈T}.
Soient 0i < jn. (a) Sii > μ1, alors on noteτ le tableau obtenu à partir deτ0en échangeantiavecjeti−μ1 avecj−μ1. On aDτ∈ZuDτ0⊂KT. La courbe{hτ(t )Dτ: t∈C}oùhτ est défini dans 3.1 est contenue dansKT et admet enDτ0 le vecteur tangentεi,j+εi−μ1,j−μ1. D’oùεi,j+εi−μ1,j−μ1∈T.
(b) Sij i+μ1alors on obtientφi,j ∈T⊥en différentiant en 0 la relation det(u(fi), f1, . . . , fi−1)=0.
Soitiμ1etj < i+μ1. Le tableauτ obtenu à partir deτ0en échangeanti, jest un élément deX(τ0).
(c) SiDτ ∈KT, alors la courbe{hτ(t )Dτ: t∈C}est contenue dansKT et admet enDτ0 le vecteur tangentεi,j. D’oùεi,j∈T.
(d) Supposons Dτ ∈/KT. Par le Théorème 3.4, il existe 0a < bn tels que sb/a(τ ) > sb/aT , d’où sb/aT = sb/a(τ0)=Max(0, b−a−μ1). Par la Proposition 3.3, on a dim(Va+u(Vb))Max(a, b−μ1). En différentiant la relation d’annulation d’un mineur impliquée par cette inégalité, on montre φi,j −φi+μ1,j+μ1∈T⊥ sij μ2, et φi,j∈T⊥sij > μ2.
Des points (a)–(d) on déduit dimT =#{τ∈X(τ0): Dτ∈KT} +μ2(μ22−1). D’où le théorème. 2 Références
[1] F.Y.C. Fung, On the topology of components of some Springer fibers and their relation to Kazhdan–Lusztig theory, Adv. Math. 178 (2003) 244–276.
[2] N. Spaltenstein, Classes unipotentes et sous-groupes de Borel, Lecture Notes in Math., vol. 946, Springer-Verlag, Berlin, New York, 1982.
[3] T.A. Springer, The unipotent variety of a semisimple group, in: Proc. Colloq. Alg. Geom. Tata Institute, Oxford Univ. Press, London, 1969, pp. 373–391.