Séminaire Henri Cartan
C. C HEVALLEY
Les schémas
Séminaire Henri Cartan, tome 8 (1955-1956), exp. no5, p. 1-6
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5-01
LES SCHÉMAS
(Exposé
de C.CHEVALLEY,
le12.12.1955) Séminaire E.N.S., 1955/1956
(H.
CARTAN et C.CHEVALLEY)
Nous supposerons
fixés
une fois pour toutes un corps K et un sur-corps L detype
fini sur K. Nousappellerons algèbre
affine unesous-algèbre
de L( L étant considéré
commealgèbre
surK ) qui
est detype
fini.1.-
Localités.
On
appelle localité (de L )
tout anneauqui
est anneau local d’unidéal premier
d’unealgèbre
affineA ~
on dit alorsque A
est unealgèbre de défi-
nition de la
localité.
Les
localités étant des
anneauxlocaux,
onpeut
leurappliquer
la notionde
domination, définie
engénéral
pour les anneaux locaux(Exposé 1 ,
paragra-phe 4).
Direqu’une localité
domine unelocalité
c’est donc dire queMe M’ ,
et quel’idéal premier
maximal de M(que
nousdésignerons
parr(M) )
est contenu dans celui de M’ . La relation de domination
établit
une relation d’ordre dans l’ensemble deslocalités.
La remarque suivante sera souvent utile : pourqu’une localité
M domine au moins unelocalité
d’unealgèbre
affineA 9
il faut et il suffit que M ;a A .
On dit que des
localités
M et sontapparentées
s’il y a un anneaulocal contenu dans L
qui
les domine toutes les deux. Si deuxlocalités
M et M‘ sontapparentées,
il existe unelocalité qui
les domine toutes les deux.Soient en effet A et A’ 1 des
algèbres
dedéfinition
de ~1 etrr~’ 9
et soito
un sous-anneau local de Lqui
domine M et M’ o L’anneau o contient alors K[A , il’ ]
=qui
est unealgèbre affine ;
p =r( o)
est unidéal premier
de A’’ dont les intersections avec A et A’ sont=
~(M) ~s
A etr(~,~~’ ) .~
A’respectivement ;
il enrésulte immédiatement
queA~° p 9 qui
est unelocalité ~
domine 1J etProposition 1.-
Si desLocalité s apparentées M et M’ ont
unealgèbre
de
définition
communeA ~
elles~ ~~’~~ ~
On a M = M’ = et
m’ étant
desidéaux premiers
de A etA’ . Soit 2
un anneau localqui
domine M et11’ j (£)
contient doncr~A ~ m’ A , ,
S’il y avait dans m unélément
xn’appartenant
pas àm’ x ~
serait dansM’ ,
tandis que xappartiendrait
à cequj_
C.
CHEVALLEY,
est
impossible.
On adonc ~ c ~ ~
et on voit demême B *
On dit
qu’une localité
M est unespécialisation
d’unelocalité
N s’ilexiste un
idéal premier
p de M tel que N = MProposition 2.-
Si unelocalité
M estspécialisation
d’unelocalité N ~
toute
algèbre
dedéfinition
Ade
M en est aussi une deN ~
pour que Asoit spécialisation
deAq ,
il faut et il suffit q ."
Soit M =
où - m
est unidéal premier
de Si li =Mp ,
oùp est
un
idéal premier
deM ,
onpeut écrire
p = où q est unidéal premier
de A contenu
dans!!! ,
et on a N = A(cf. Exposé 1, proposition 2). Réci- proquement,
sim ~ q ,
soit M =Am ,
p =alors
A =Mp ,
et M estspécialisation
de N.La
proposition
2entraîne:
si M estspécialisation
de N et Nspécia-
lisation de
P , alors
M estspécialisation
de P.Soient
M unelocalité,
A unealgèbre
dedéfinition
de Aet ~
l’idéal premier r(M) ~
A deA , d’où
M = A .Le corps s’identifieau corps des fractions de
A/m ;
c’est unealgèbre
surK ,
dont ledegré
detranscendance
sur K seraappelé
la dimension deM ~
nousdésignerons
cenombre par d. Le
degré
de transcendance sur K du corps des fractions de M(qui
est aussi celui deA ~
doncégal
à la dimension deA )
seraappelé
leniveau de
M ; désignons
ce nombrepar 03BD .
Ilrésulte
de ce que nous avonsdit à propos dos
algèbres
affines(exposé 4, théorème 2)
que l’on ad~ ~
etque toute
chaîne d’idéaux premiers
de A tous contenus dans mpeut être incluse
dans unechaîne
delongueur
V - dcommençant
par(0}
et se termi-nant Tenant
compte
de lacorrespondance biunivoque qui
existe entreidéaux premiers
de M etidéaux premiers
de A contenus dans m ~ on en conclut que toutechaîne d’idéaux premiers
de Mpeut être
incluse dans unechaîne
delongueur )) - d ;
le nombre B) - ds’appelle
la hauteur de la loca-lité
M. ’La hauteur d’une
localité peut
encore secaractériser
d’une autremanière.
Appelons primaire
unidéal
deM , distinct
deM , qui
contient unepuissance
de
premier
maximal~(M) (i.e. qui
n’est contenu dansaucun
autreidéal premier
de M que(cf. exposé 2 , proposition 6).
On aalors
lerésultat
suivant :3.-
La hauteur d’une localitéM est le
plus petit
nombre rtel qu’il existe
unidéal primaire de
Mengendré par
réléments.
de
Zariski,
on associel’idéal
a(E) , intersectiondes
idéaux premiers
dontles anneaux locaux
appartiennent
àE ~
on a manifestement E =E(~(E)) .
SiE et F sont des
parties fermées
deS ~
une conditionnécessaire
et suffi- sante pour que E F est que C~(E) .
Tenantcompte
de ce que A estnoethérien,
on en conclut que tout ensemble non vide departies fermées
de Sadmet un
élément
minimal.Soit P un
élément quelconque
deS ~
cherchons àdéterminer l’adhérence
E de l’ensemble
~ .
Soit P = p est unidéal premier
de A . SiE est un ensemble
formée
unecondition nécessaire
et suffisante pour que P É E estque p
contiennel’idéal a(E) défini ci-dessus ;
E contient alors aussi les anneaux locaux de tous lesidéaux premiers qui contiennent
p ;ces derniers
appartiennent
donc àl’adhérence
deL’ensemble
des anneaux locaux desidéaux premiers
contenant p estE(p) ;
comme il estfermé
etcontient
P ~ l’adhérence
de~ . D’où, compte
tenu de laproposition
2 :
Proposition 5.- Si
Pest un élément d’un schéma affine S ~ l’adhérence dans
S estl’ensemble
deséléments
de Squi
sont desspécialisations
~ P.
’ ’ ’ ’ ’
Soit maintenant E = une
partie fermée quelconque
doS ~ a étant
un
idéal
de A . Soient~ ~ * *
lesidéaux premiers minimaux
... ~ P~
leurs anneauxlocaux.
Pourqu’un idéal premier
contienne a ~ il faut et suffitqu’il
contienne l’un des on en conclut que E se compose de toutes leslocalités
de Squi
sontspécialisation
de l’une au moins deslocalités
... ,Ph .
o3.- Schémas. Schémas projectifs.
Définition s
Onappelle schéma
ducorps
L un ensemble S delocalités de
Lqui possède
les propriétés suivantes :a)
S peut se représenter commeréunion
d’un nombre finide schémas affines
ib)
deuxlocalités distinctes
appartenant à
Sne sont jamais apparentées.
Soit H un espace vectoriel de dimension
finie).
0 surK ,
contenudans L. A
toutélément u ~
0 deH ,
associonsl’algèbre
affine A engen-drée
sur K par leséléments
de soitS~
leschéma
affined’algèbre
On se propose de montrer que la
réunion
S desS (pour
tous lesu ~
0 deH )
est unschéma.
Soient u et u’ deséléments ~0
deH,
pun
idéal premier
deAu
etp’
unidéal premier
deA~
tels que(A ) et
soient
apparentés ;
nous voulons montrer que ceslocalités sont -
apparenté
à aucunelocalité
de S n’est donc pascomplet,
eta) entraîna b) .
Si V est un anneau de valuation deL ,
V ~ F est un anneau de valua-tion de
F ~ b) entraîne
doncc) . Supposons c) satisfaite;
unelocalité
Mde L est
dominée
par un anneau de valuation V deL ~ qui
contient alorsK ;
si M’ est lalocalité
do Sdominée
parV ,
M et M’ sontapparentées ; c) entraîne
doncd) ~ qui entraîne
trivialementa) .
Si S est un
schéma complet,
ilrésulte immédiatement
de laproposition
6
que l’intersection deslocalités
de S est contenue dans tout anneau de valuation de Lqui
contientK ,
donc est un anneau entier surK ,
i.e. uncorps
algébrique
sur K . On en conclut(cf. proposition 4) qu’un schéma
affinequi contient plus
d’unélément
n’estjamais complet.
Proposition
7.- Toutschéma projectif
S estcomplets
Supposons
Sdéfini
au moyen d’un espace vectorielH ,
et soit(u.. p ... ~ u )
une base de H . Si V est un anneau de valuation de L contenantK , alors y quels
que soient i l’un desélément
u. u.
est dansV ;
onpeut
donc supposerles
u. rangés
dans un ordretel
que
u-1i ~ V si i j
si
u7 u. u" u.
sont il en est deMôme
deu" u ).
On a alors K et V domine l’anneau local del’idéal premier
F K de K anneau localqui appartient
àS .
Proposition 8.-
Si unschéma
S contient unschéma complot S’ ,
on aS = S’ .
.
° ~ ’""° "" ’
Soit il Y a un anneau de valuation V du corps dos fractions de S
(qui
est aussi celui deS’ ) qui
domineM ~
or V domine parhypothèse
unelocalité
M’ ~S’ ~
comme et M’ sontapparentées,
on a M = M’ ~: S’ .Corollaire s
Soit Sun schéma projectif défini
parun espace vectoriel H ;
soit n >0 ,
et soitH l’espace
vectorielengendré par
lesproduits
den
éléments
deH ;
leschéma projectif
S’’défini
par H est alors identi-que
àS.
Soit y un
élément ~ 0
deH ,
il est clair que K[y-1H] =
K[y-nHn ] ;
S est donc contenu dans