• Aucun résultat trouvé

" arpète " B U L L E T I N D E L I A I S O N AMICALE DES ANCIENS ÉLÈVES DES ÉCOLES DE MÉCANICIENS ET ÉNERGIE DE LA FLOTTE

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "" arpète " B U L L E T I N D E L I A I S O N AMICALE DES ANCIENS ÉLÈVES DES ÉCOLES DE MÉCANICIENS ET ÉNERGIE DE LA FLOTTE"

Copied!
16
0
0

Texte intégral

(1)

L

a vie d’une amicale, comme celle de chacun, n’est pas toujours un long fleuve tranquille.

La période actuelle, où l’on parle beaucoup de crise, apporte son lot de soucis et de complications à nombre d’entre nous et il en va ou il en ira de même pour notre association.

Des restrictions sont à l’ordre du jour concernant les aides apportées aux associations par les collectivités.

C’est ainsi que la FAMMAC nous a alertés, ainsi que toutes les associations adhérentes, des difficultés qui vont se présenter pour elle du fait du retrait par la Marine du personnel qui lui était mis à disposition. Se profile également à l’horizon le déménagement du siège basé depuis toujours à la Pépinière. Les solutions sont à l’étude, mais il ne faut pas se voiler la face et nous aurons sans doute à faire face à une ou deux hausses de cotisation.

Nous avons d’ores et déjà assuré la FAMMAC de notre fidélité, et nous nous tenons informés de l’évolution de ces dossiers.

Par ailleurs, le Secrétaire Général et le Trésorier Général mènent, chacun dans son domaine, une étude pour mesurer les conséquences administratives et financières de ces changements (les premières décisions n’influenceront notre budget qu’à partir de 2014), en envisageant le plus de cas possibles. Nous voulons ainsi nous tenir « au vent de la bouée », prêts à faire face, en respectant les deux devises :

«Amitié, Camaraderie, Solidarité » et « Unis comme à bord »

ÉDITORIAL DU PRÉSIDENT

N’oubliez pas de régler vos cotisations 2012 - 23 Euros (11,50 Euros pour les veuves et associées) par chèque libellé à l’ordre de « AEMEF » à adresser à votre délégué de région ou au responsable qu’il a désigné. En cas d’incertitude et pour les amicalistes résidant hors métropole, adresser le règlement au Trésorier général : PAUL-PIERRE THIRANT - 1 chemin de Meil Pry - 29790 MAHALON

Mécaniciens

Sous-mariniers

Électrotechniciens

Électromécanicien de sécurité

Torpilleur

Armuriers

Force de surface

Personnel de l’aéronavale

N° 109 – Septembre 2012

affiliée à la FAMMAC

AMITIÉ - CAMARADERIE - SOLIDARITÉ

TRIMESTRIEL Le Numéro : 3 euros Abonnement annuel : 11 euros

Internet : www.aemef.fr Directeur de la Publication :

Bernard DUVAL 59 rue Émile Zola 83600 FREJUS

Siège administratif :Etienne GARENC 48, rue Lt Vaisseau Beaumont

56100 LORIENT Rédacteur Jean-Michel BONHOMME

11, Résidence du château 56670 RIANTEC

Courriel :

jean-michel.bonhomme@orange.fr Imprimeur :

Ouest Imprimerie Rue Ingénieur Winter

Port de commerce 56100 LORIENT

B U L L E T I N D E L I A I S O N

AMICALE DES ANCIENS ÉLÈVES DES ÉCOLES D E MÉ C AN IC IE N S E T É NE R GIE D E L A F LO T TE

" arpète "

Malgré la météo, plus de 2000 personnes ont assisté aux deux anniversaire à Landivisiau.

La flottille 11F fête ses 90 ans et les dix ans du Rafale Marine

Photo Caroline Britz

(2)

ADMINISTRATION COMITÉ DE RÉDACTION

S O M M A I R E

Pages

É DITORIAL

1

S OMMAIRE

2

N OUVELLES DES RÉGIONS

BRETAGNE 15

R

UBRIQUES

A.E.M.E.F.

QUESTIONNAIRE FAMMACET RÉPONSE

DU PRÉSIDENT 3 - 4

NÉCROLOGIE 14

QUESTIONS POUR UN MARIN 14

NOUVEAUX ADHÉRENTS 14

RÉCOMPENSE FAMMAC 14

LES BRÈVES 14

Récits

COURS DU BEMÉCANICIEN 1958 5 LE QUART DE PLACE,UNE VIELLE HISTOIRE 6 LE PEUPLE ARPÈTE EN VOIE DE DISPARITION

(FICTION) 7À 13

CRÉDITS PHOTOS ET ILLUSTRATIONS

Couverture : Rafale de la 11F www.meretmarine.com 2ème de couverture: photos www.netmarine.net 4ème de couverture : Tonnerres de Brest 2012 photos www.meretmarine.com

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION

Bernard DUVAL COMITÉ DE RELECTURE

Etienne GARENC Hubert PERROT Michel TRAVAIL DIRECTEUR DE RÉDACTION

Jean-Michel BONHOMME BUREAU

Bernard DUVAL Président Michel TRAVAIL Vice président André DESTENABES Vice président Etienne GARENC Secrétaire général Jacques LECAILLON Secrétaire adjoint Paul-Pierre THIRANT Trésorier général Michel MARREC Trésorier adjoint J-Michel BONHOMME Associé au bureau

ADMINISTRATEURS DE RÉGIONS ET DE ZONES

JEAN-MICHEL BONHOMME

ANDRÉ DESTENABES

BERNARD DUVAL

ETIENNE GARENC

GEORGES LE BERRE

JACQUES LEBIGRE

JACQUES LECAILLON

MICHEL MARREC

JEAN-PAUL MORVAN

HUBERT PERROT

ROGER PERROT

CLAUDE ROUSSEAUX

JEAN-CLAUDE RUMEAU

PAUL-PIERRE THIRANT

MICHEL TRAVAIL

SERGE VOILLARD

(3)

COURRIER DE LA FAMMAC ADRESSÉ AUX ASSOCIATIONS

Lire le courrier de notre président accompagnant la réponse, à la

page suivante.

(4)

4 BULLETIN DE LIAISON ARPÈTE N° 109 SEPTEMBRE 2012

COURRIER DU PRÉSIDENT ACCOMPAGNANT LA RÉPONSE

AU QUESTIONNAIRE DE LA FAMMAC

(5)

J

e suis entré dans la vie active à l’âge de 14 ans en qualité d’apprenti mineur puis apprenti forgeron aux Houillères de Lorraine.

En septembre 1958, je quittais, à 17 ans, avec une vingtaine de camarades, le C.F.M. HOURTIN avec mon premier galon de matelot breveté provisoire mécanicien. Je n’étais pas peu fière ! J’avais obtenu ce premier galon grâce au C.A.P. de forgeron que je venais d’obtenir il y a quelques mois à peine.

Le cours du BE mécanicien était d’une durée de 3 mois et se déroulait sur le Croiseur TOURVILLE qui faisait partie du groupe école RICHELIEU – TOURVILLE. Ce groupe hébergeait le cours des E.O.R., les Chefs de quart, les manœuvriers, les gabiers avec la spécialisation « voile » à bord du voilier « Duchesse ANNE », les BE mécaniciens et matelots équipage mécaniciens.

La Marine devait, en 3 mois, faire de nous des mécaniciens polyvalents. Vaste programme, immense ambition ! Chaufferie, machine, moteur, technologie, enseignement général, formation maritime et militaire, rien ne manquait pour faire de nous des polytechniciens Marine !

Nous n’avions pas de livres, les cours étaient à rédiger sur nos cahiers qui étaient vérifiés et notés une fois par semaine. Les planches de dessin techniques de nos instructeurs étaient à recopier le soir et les weekends. Nous devions être capables de reproduire les schémas de principe des différents circuits et des diverses machineries des escorteurs T 47 et autres escorteurs rapides qui emplissaient les quais à Brest et à Toulon.

Pour les travaux pratiques, nous avions à notre disposition un certain nombre de coupes et d’éclatés d’auxiliaires, turbines et autres moteurs. La machinerie du Tourville n’était plus le Top mais nous servait de base.

Dur, dur pour le jeune forgeron que j’étais ! Que de choses à apprendre en si peu de temps !

Nous étions logés dans un ancien poste d’équipage. Ce poste nous servait à la fois de salle de cours, de cafétéria et de dortoir donc pas de perte de temps en déplacements. Pour la toilette nous disposions de quelques robinets avec de l’eau à peine tiède ainsi que deux douches. Les WC n’étaient autres que des latrines où chacun se soulageait côte à côte en commentant les derniers potins, bonjour la pudeur ! Seul les officiers- mariniers avaient droit à l’isolement, faut ce qu’il faut.

Pour le petit déjeuner, nous allions, à tour de rôle, prendre les rations de l’ensemble du poste sans oublier un lot de pommes de terre à éplucher pour nous et nos instructeurs. Il fallait bien donner quelque chose pour le précieux enseignement qui nous était dispensé.

Côté blanchisserie et nettoyage à sec, nous avions nos bras, du savon ainsi qu’un grand bac d’eau froide sur la plage avant et un cartahu pour le séchage. Comme chacun sait, à Brest il ne pleut que deux fois par an : une fois 160 jours et une autre fois 100 jours, entre les deux le temps est variable. Nous étions donc, très souvent, obligés de finir de sécher notre linge au fer. Avec une inspection de tenue par semaine, il y avait du linge sur la planche.

Pour ce qui était des distractions, nous étions autorisés, après inspection de tenue, à sortir en ville soit le samedi après-midi soit le dimanche, retour impératif pour 23 h 00. Mais que faire en ville avec pour seules ressources la maigre solde de matelot sous durée légale ? Pour ceux qui comme moi n’avaient pas de mandats à attendre des parents, il ne restait que l’aumônerie sur le Richelieu, la révision des cours et le linge.

Les contrôles de connaissances étaient, comme les inspections de tenue, hebdomadaires.

A la mi-parcours, un examen complet permettait à chacun de se situer et de se stimuler pour l’examen final avec le choix de l’affectation à la clé.

A la fin du cours, nous prîmes connaissance de notre classement ainsi que des affectations à choisir. A ma grande déception, il n’apparaissait aucune affectation outre–mer. Une affectation cependant m’intrigua : P760 sans port d’attache. Renseignements pris, il s’agissait d’une vedette côtière en fin d’armement et en essais à Cherbourg. Cette vedette était la dernière d’une série construite par les chantiers AMYOT et destinée à la surveillance côtière en Afrique du Nord. Pour moi, pas d’hésitation. Je voulais sortir de l’hexagone, l’opportunité venait de se présenter !

Janvier 1959, les cours du BE mécanicien ainsi que celui de Matelot Equipage Mécanicien étaient transférés à l’Ecole des Apprentis Mécanicien de la Flotte qui deviendra le GEM (Groupe des Ecoles de Mécaniciens) à Saint Mandrier. Cette école était le sanctuaire pour ne pas dire la Sorbonne du boulon. Les méchantes langues l’appelaient aussi « l’école du crime », mais c’étaient de mauvaises langues.

Ce n’est que quelques années plus tard, en 1963, que je découvrais ce haut lieu en étant admis au cours de quartier – maître puis à nouveau en 1966 après avoir été reçu au concours d’entrée au BS.

En 1968, j’étais reçu au concours d’entée à l’Ecole des Officiers des Equipages, dernière promotion de ce prestigieux corps d’officiers de recrutement interne. CV(H) Jacques COSSARUTTO

COURS DU BE MÉCANICIEN - SEPTEMBRE / DÉCEMBRE 1958

DERNIÈRE PROMOTION Á BORD DU CROISEUR TOURVILLE

(6)

6 BULLETIN DE LIAISON ARPÈTE N° 107 MARS 2012

6 BULLETIN DE LIAISON ARPÈTE N° 109 SEPTEMBRE 2012

La réduction de 75% sur les lignes de chemin de fer accordée aux militaires en activité et aux officiers généraux « quart de place » est presque aussi ancienne que l'invention du chemin de fer et antérieure à la fondation de la SNCF. Nostalgie.

Le droit des militaires et marins d'être transportés à prix réduit sur les chemins de fer est inscrit dans les cahiers des charges des compagnies.

Un article spécial stipule obligations des compagnies en ce qui concerne le transport des militaires et marins voyageant isolément ou en corps, en échange de la subvention ou de la garantie d'intérêts fournies par l'Etat.

Pour les sept grandes compagnies, cet article ainsi rédigé :

« Les militaires ou marins voyageant en corps, aussi bien que les militaires ou marins voyageant isolément pour cause de service, envoyés en congé limité ou en permission, ou rentrant dans leurs foyers après libération, ne seront assujettis, eux, leurs chevaux et leurs bagages, qu'au quart de la taxe du tarif fixé par le présent cahier des charges. Si le gouvernement avait besoin de diriger des troupes et un matériel militaire ou naval sur l’un des points desservis par le chemin de fer, la compagnie serait tenue de mettre, immédiatement à sa disposition, pour la moitié de la taxe du même tarif, tous ses moyens de transport ».

Dans l'origine, la réduction n'était que de moitié et, même elle ne concernait que les militaires et marins voyageant en corps, c'est-à-dire pour le compte de l'Etat.

Dès 1837, elle fut rendue applicable aux militaires des armées de terre et de mer voyageant isolément, soit en service, soit à leurs frais.

A partir de 1844, des lois de concession maintinrent à moitié du tarif le transport des militaires isolés mais imposèrent aux compagnies l'obligation de transporter les corps et détachements de troupes au quart du tarif.

En 1852 et 1853, par des démarches persévérantes auprès du département des travaux publics, l'administration de la guerre obtint de faire admettre en principe que les militaires voyageant isolément à leurs frais ou aux frais de l'Etat fussent transportés au quart du tarif, et l'application de ce tarif fut faite pour la première fois lors de la concession du chemin de fer de Paris à Cherbourg, et étendue aux concessions ultérieures.

Mais déjà les grandes lignes existaient en vertu de traités ayant 99 ans à courir.

Le ministre des Travaux publics fut prié de saisir toutes les occasions de modifications aux cahiers des charges pour imposer à ces grandes compagnies la clause du transport des militaires au quart du tarif. On y parvient successivement en accordant en échange aux compagnies des compensations, telles que des augmentations de réseaux, subventions, garanties d'intérêt des actions, etc.

Mais l'article unique des cahiers des charges concernant le principe et la quotité de la réduction de prix pour les militaires et marins, libellé à une époque déjà éloignée alors que le réseau des voies ferrées était très limité, ne pouvait plus suffire à toutes les éventualités. Des difficultés d'interprétation surgirent au fur et à mesure de l'extension des réseaux et surtout lors des transports de toute nature nécessités par les guerres d'Orient et d'Italie. La seule instruction du ministre de la Guerre concernant l'application des tarifs militaires était le règlement sur les transports militaires du 6 novembre 1855 dont un seul article était consacré au droit des militaires au quart ou à la demi-place selon les lignes.

Le 31 décembre 1859, parut un arrêté du ministre des Travaux publics qui avait qualité pour décider entre les interprétations contradictoires et les intérêts contraires de l'Etat et des compagnies de chemins de fer.

Cet arrêté qui édictait des prescriptions de détail pour l'application du tarif, fut un progrès incontestable et resta pendant six ans la règle des transports militaires. Mais accepté par les ministres de la Guerre et de la Marine, bien qu'il n'eût pas satisfait à toutes leurs demandes, il fut jugé par les compagnies de chemins de fer comme renfermant diverses appréciations de nature à aggraver pour elles la clause du transport au tarif réduit, et elles formèrent un pourvoi devant le conseil de préfecture de la Seine.

Deux arrêts de 1863 et 1865 rendirent nécessaire de modifier et de réformer l'arrêté ministériel de 1859. C'est ce que fit le ministre des Travaux publics en lui substituant l'arrêté du 15 juin 1866. Mais le ministère de la Marine ayant formulé de nouvelles revendications contre les compagnies de chemins de fer. l'arrêt du Conseil d'Etat, en date du 19 janvier 1883 lui donna pleinement gain de cause en déclarant que le droit au quart de place, inscrit au cahier des charges, était ouvert au profit de tout marin, de tout militaire et de tout assimilé justiciables des conseils de guerre : que cette assimilation pouvait résulter non seulement d'une loi ou d'un règlement d'administration publique, mais encore d'un simple décret, et que la qualité d'assimilé pouvait être acquise à un corps dont les membres sont, à d'autres points de vue, qualifiés du nom d'agents civils : par exemple le personnel des agents du commissariat. L'état du personnel de la marine admis à voyager au tarif militaire sur les chemins de fer fut en conséquence révisé. (Source : Revue Maritime 1898)

LE QUART DE PLACE, UNE VIELLE HISTOIRE

(7)

C

ette « Arpètes fiction » est tirée d’un fait divers. A la fin de la guerre mondiale un adolescent qui venait de passer trois années dans une institution catholique, changea d’horizon et se retrouva en 1945 dans une école de la Marine Nationale où l’on formait les futurs membres de la grande famille des bouchons gras. Au cours de la première nuit, bercé dans son hamac il fit un songe étrange.

En ce temps-là un peuple appelé « NAUTE » vivait sur les océans à bord de vaisseaux propulsés par la force des vents. Il n’avait qu’un Dieu « EOLE » lequel depuis la création de l’univers, n’avait jamais cessé ses activités contrairement à un proche parent, qui travailla six jours et se reposa le septième. « EOLE décida de se reposer afin de reprendre son souffle, mais progressivement, afin que les « NAUTES » puissent trouver un autre moyen de propulsion. Alors ils adressèrent un courriel (le morse ayant été supprimé) à leurs savants pour qu’ils inventent une « chose » afin de remplacer le vent. L’un d’eux qui avait lu Jules Verne, et autres auteurs découvrit dans un carnet de la bibliothèque de France, un récit sur l’aventure d’un illustre inconnu, nomméDenis Papin, qui avait faillit faire exploser une marmite, et la prendre en pleine figure. En effet il avait posé sur ce couvercle une brique, car la vapeur produite embuait les vitres de sa hutte. (Ne pas confondre avec les marmites utilisées pendant la grande guerre, qui elles s’éparpillaient). Le CNRS de l’époque utilisa le carnet du fameux Papin, qui du temps de sa jeunesse joua à l’Olympique de Marseille, et ses membres creusèrent l’idée en travaillant d’arrache-pied comme des culs-de-jatte, le jour et la nuit. Ils mirent au point un appareil produisant de la vapeur, à partir d’une gamelle double (Un compartiment pour la chauffe et l’autre pour la surchauffe). Ce récipient rempli en partie d’eau fut baptisé chaudière, et le charbon fut utilisé pour en chauffer le contenu, d’où découle le nom de chauffeur ou chouffe pour les intimes. Mais comment utiliser cette vapeur ? The big question. Les savants du CNRS se devaient de maîtriser le parcours du dit couvercle, afin d’utiliser cette nouvelle énergie dans une machine qui remplacerait le vent. Ainsi fut créé un groupe de travailleurs manuels, qui prit nom de STM : (service technique des machines) pour concrétiser l’invention.

Les conducteurs de cette machine devinrent dans un premier temps des machinistes, et ensuite des mécaniciens, (de mécanique, du grec mêkhané). Une ère nouvelle prenait son essor, et il fallut former rapidement des spécialistes, car un grand nombre de machines furent mises en chantier.

La disparition du vent fut fatale aux Nautes. On ne pouvait plus faire boire et rafler dans les bouges de la côte, des hommes que l’on droguait pour former des équipages. Le volontariat devenait impératif.

On créa deux centres d’instruction mécanique : BREST-LA-ZEF et AN- ORIENT. Les machines, au début rudimentaires, devinrent de plus en plus compliquées, la formation de spécialistes fut nécessaire sur ce matériel utilisant cette nouvelle énergie brûlante. Ces centres prirent le nom d’ECOLES des ARPETRIENS ( du latin ARPETRIUM, « Arpe » apprenti, et « trium » tri ou sélection). Les stagiaires sélectionnés s’appelaient donc Arpétriens, et plus tard dans les années 1900

« Arpètes » ; le nom est resté mais est à l’heure actuelle en voie de disparition, tout au moins en ce qui concerne l’ex-Royale. Il en existe encore mais le stock n’est plus renouvelé. Le bouchon gras que l’on reconnaissait sur le pont à son vêtement de travail, couleur fond de cale, laissait des traces de cambouis sur son passage, permettant au limier de service, un des sbires du BIDEL le mal aimé, de le pister. Ce type de graisseux pratiquement effacé des tablettes a été remplacé aujourd’hui par des cols blancs, faisant le quart dans des cabines insonorisées et climatisées, qui seront remplacés bientôt par des robots afin que les techniciens restent à terre. Le premier centre vit le jour au milieu d’une tribu issue de la Compagnie des Indes Orientales à AN- ORIENT sur une langue de terre, avec en cas de danger la possibilité de fuir par mer en évitant si possible des mines éventuelles. On trouva dans les archives quelques photos en noir et blanc, prisent à plusieurs années d’intervalles et en examinant de près, on constata une nette évolution morphologique des premiers Arpériens par rapport aux derniers. En effet les pionniers portaient tous la moustache comme leurs chefs. Cet ornement bucconasal très dense pouvait être agrémenté d’un bouc ou barbichette, cette dernière portée principalement par l’encadrement, car il fallait avoir une certaine prestance. Tous les deux disparurent au fil du temps, et de l’évolution des mentalités. Cette mode obligeait ces moustachus à posséder un outillage d’entretien spécial,

LE PEUPLE DES ARPETES EN VOIE DE DISPARITION

(ROMAN FICTION)

(8)

ciseaux, peigne fin utilisé aussi pour les poux, brosse en poils de sanglier, miroir et gabarit. Il était plus simple de se rendre chez le Merlan du bord (Merlan étant le nom des perruquiers à une époque) mais c’était un supplément à payer en plus de la coupe réglementaire. La moustache n’était pas pratique pour manger de la soupe chinoise, les pâtes transparentes collant aux poils, donnaient aux hommes des airs de SDF. Par contre la moustache à la ERROL FLYNN plus élégante n’était pas toujours admise par la hiérarchie. Le centre de BREST-LA-ZEF ferma ses portes à cause du tonnerre, qui gênait le bon déroulement des cours, selon les gens de Recouvrance, petit village indépendant relié à la place forte par le pont flottant Guédon. TELO- MARTIUS sous les Romains, Telo du Grec Telos (Poste militaire) et Martius pourpre tiré du coquillage Murex qui abonde sur la côte est l’ancien nom de TOULON qui accueillit au début des Arpétriens dans des conditions indignes du pays des droits de l’homme. Impossible de faire autrement, car selon la cour des comptes l’Etat avait réduit le budget de la Marine. On avait donc récupéré au cimetière marin de Brégaillon, d’antiques vaisseaux catalogués de vieux rafiots, vieilles bailles, poubelles où pontons, pour caserner les Arpétriens. Ils avaient noms : Jauréguiberry, Jules Michelet, Moselle, Patrie, Vulcain ; ils n’étaient pas climatisés et l’éclairage naturel se faisait au moyen de petits trous ronds percés dans la coque. L’un d’eux le plus ancien était équipé de sabords, comme chez les Nautes, améliorant l’aération du fait de dimensions nettement plus importantes. Par contre, compte tenu de l’absence de vitres, ils étaient fermés en hiver.

La particularité des Arpétriens est qu’ils naissaient à 15 ans et 9 mois pour terminer leur gestation comme chez les Kangourous, non pas dans la poche maternelle mais dans les centres suscités, surveillés le jour et la nuit par des extra-terrestres, pas tous ex-Arpétriens, dont certains se droguaient à la carotte (tabac à chiquer) et d’autres aux gin-gin (même prononciation que vin) tisane universellement connue, qui selon la dose ingurgitée pouvait devenir hallucinogène. Il arrivait à certains individus, de voir des rats bleus, d’où la nécessité de les dératiser sous surveillance médicale. (Maintenant on les désintoxique, nouveau vocabulaire) Parmi le personnel surveillant on trouvait les boscos, spécialistes des sacs de nœuds, des fusiliers d’avant guerre mathématiciens du une eux,

(Aie ! du, dans leur langage) des canonniers en général sourds, qui percevaient néanmoins le bruit de la bouteille que l’on débouchait, et des chauffeurs victime du poussier, maladie incurable. Malgré tout, une partie d’entre eux se comportaient comme des pères de famille, l’autre partie se vouait au culte de la vacherie gratuite. L’Arpétrien avait dans ce cas tout intérêt à se surveiller en permanence, ne répondre que par « Oui chef, bien chef, à vos ordres chef, tout de suite chef, et toujours terminer sa phrase par chef, même avant de recevoir un ordre, par mesure de protection, sachant que chercher à comprendre c’était commencer à désobéir. L’Arpétrien n’avait droit qu’à un seul demi-litre de gin-gin par jour, un AOC-SAO, dont la quantité par décision ministérielle avait été jugée suffisante pour des gamins de 15 ans et 6 mois ; Cette sorte de dopage leur permettait de devenir de bons marins. Les plus méritants pouvaient se voir attribuer la double en gin-gin pour des actions qui aidaient à la promotion des chefs. Rien d’étonnant si en atelier, certains jours, des ajusteurs se martelaient les mains.

Enfin une décision fut prise en haut lieu pour déménager la « School Institution embarquée » vers des installations terrestres mieux adaptées. Ce sont les Arpétriens eux-mêmes qui participèrent au déménagement pour s’installer dans l’ex-hôpital de Saint-Mandrier, considéré comme palace par rapport à l’escadre infernale, là au moins il n’y avait pas de risque de naufrage. Le centre du petit peuple d’AN-ORIENT explosa en 1943 suite à de nombreuses attaques des extra-forteresses B 17 Anglo-Saxonnes. La stratégie politico-militaire de nos « alliés » consistait à détruire la ville pour mettre fin à la construction d’une immense forteresse. C’était sans compter sur la qualité prussienne du béton. La ville fut rasée aux trois quarts, l’école des Arpétriens réduite en gravas ; seule une plaque souvenir rappelle son existence, mais la forteresse en 2004 est toujours debout. Sur le point d’être battu, un général artilleur issu d’une tribu Germanique dont le chef était un ancien caporal-peintre, se réfugia avec ses troupes dans les fortifications bétonnées. Ils résistèrent encore pendant 277 jours, et après le passage au barbecue « d’Adolphe le gazier » (qui avait changé de spécialité) le général fada rendit son tablier. Avant la destruction les Arpétriens évacuèrent les lieux en direction du sud pour continuer le combat, et bouter les verts de gris hors des frontières, comme nos ancêtres l’avaient fait pour chasser une tribu (qui depuis boivent du thé) du vignoble bordelais. Par une basse vengeance ils brûlèrent une jeune voyante, bergère de son état, prénommée Jeanne après un procès cochon.

Mais c’est un marin français qui remis les pendules à l’heure au cours d’une bataille navale, en tirant du haut de la mâture de son vaisseau une salve mortelle de chevrotines, sur un orgueilleux Amiral, et cela malgré un fort roulis. Selon la légende le corps fut rapatrié par mer, en son royaume, plié dans un fut rempli de tafia, (le rhum trois étoiles étant strictement réservé aux Français). Il paraît que deux matelots anglais ignorant le produit macérant dans la barrique, venaient tous les jours piper un peu de tafia. L’histoire ne dit pas la réaction des deux filous à l’arrivée au pays, lorsque les honneurs furent rendus à un tonneau de tafia.

LE PEUPLE ARPETE (SUITE)

8 BULLETIN DE LIAISON ARPÈTE N° 109 SEPTEMBRE 2012

(9)

LE PEUPLE ARPETE (SUITE)

La sélection pour l’admission dans la Marine, comme je le disais au début de ce récit était obligatoire. Un Arpétrien devait être médicalement apte à reconnaître les feux rouges et verts afin d’éviter d’une part tout ennui avec la maréchaussée et d’autre part ne pas être confondu avec les « Daltoniens » une autre ethnie dont le gourou « Ophtalmo » faisait croire aux Arpétriens, que le port de lunettes doublerait le montant de la solde hebdomadaire (Pour mémoire, vingt cinq francs). Autres points sensibles, la taille et le poids des postulants. Un équilibre était à respecter, par exemple un candidat Arpétrien de 1 m 80 pesant 40 kg était refoulé, au même titre que celui de 1 m 60 et de 150 kg. C’est comme pour un élève ayant grandi, si en fin de cours il mesurait 2 m 30, l’affectation sur un sous-marin lui était refusée, il était dirigé sur un dépôt de la marine, et vu sa taille on le mettait de côté pour l’installation des guirlandes du 14 juillet ou celles du sapin de Noël. Il pouvait aussi postuler pour un poste dans un sémaphore comme guetteur auxiliaire. Un autre problème se posait pour les trop petits à cause de la pèlerine. Le maître tailleur n’avait pas l’autorisation de les retailler du fait qu’il lui aurait fallu les rallonger pour les trop grands de l’incorporation suivante. Alors ces trop grands et ces trop petits retournaient chez papa-maman ou pouvaient s’engager dans les enfants de troupe, avec la possibilité de passer par la suite officier fantassin. La Marine d’Etat après bien des projets non satisfaisants, arrêta un type de vêtement d’hiver destiné aux Arpétriens. Il avait l’avantage d’apporter une protection généreuse aux petits marins, et particulièrement à leurs poumons. En effet cet organe fragile, si cher à Mr scucinio, devaient être capable de ne pas perdre son souffle dans la chorale et suite à un ordre idiot donné de vive voix par un sous-chef qui se prenait pour un chef. L’expression se faire « souffler dans les bronches » en est l’illustration. Pour bien contrôler l’état des poumons, plusieurs séances de radium de Curie étaient prévues au programme d’incorporation. La première dès l’arrivée, la seconde au milieu du séjour, et la troisième avant le départ, donc un suivi particulièrement sérieux. D’ailleurs l’un des camarades Lorientais de ma compagnie, dont je tairai le nom, s’en était rendu compte. A l’issue de la troisième séance de radium, et après son examen de sortie réussi, il avait été admis directement à la retraite, et affecté dans un hôtel de Briançon, ayant eu le malheur de rencontrer un oiseau de mauvaise augure, B. de Koch. Nous avions appris plus tard que l’appareil de prise de vues de l’hôpital Ste Anne avait été alimenté en courant de 110 volts (toujours utilisé à l’époque) au lieu du 220 volts, ce qui avait donné un cliché flou, qui faussa le résultat.

Les pieds faisaient l’objet d’une attention toute particulières, ils sont le principal support du corps humain en position debout. Un généraliste spécialisé dit « Toubib » qui se baladait toujours avec un tuyau autour du cou, se chargeait des examens sans utiliser le tuyau, inventé par un paysan breton ; le « Toubib », en Français, docteur, était un adepte de la doctrine d’un dénommé Hippocrate ayant vécu dans les années 500 avant J.C. et vague guérisseur grec inventeur d’un serment. On n’en a même parlé au cours du brevet supérieur, c’est pour vous dire qu’il faut se méfier des racontars. Ce Toubib inspectait la plante des pieds à la recherche « du pied plat » celui dépourvu de voûte plantaire, rien à voir avec celle qui permettait d’accéder aux ateliers de l’EAMF, où la nuit un factionnaire attendait le retour éventuel de l’armée Nazi. Mais après une formation militaire de premier ordre, équipés d’armes ultrasophistiquées (le fameux fusil Lebel spécialement conçu pour le corps à corps) le factionnaire exigeait le mot de passe, sans quoi il appelait « à la garde ». L’absence de voûte plantaire ne permettrait pas à un Arpétrien d’effectuer de longues marches comme cela lui seraient demandées à bord, dans les machines. Rendez-vous compte de la situation quant aux ordres donnés : Marche avant lente 1/3, 1/2, 2/3 ; … 4/3, avant toute, et la même chose en marche arrière, pendant des heures et des heures, le sujet ne pouvait tenir la distance. Cette voûte étant plate, l’étude réalisée par un grand P.D. lire podologue de l’école de médecine de Bordeaux précisait : les frottements de la partie non voûtée donc aplatie sur la semelle intérieure de la chaussure provoqueraient immanquablement des ampoules, sources d’exemptions à répétition, qui en temps de guerre priveraient le navire d’un effectif complet au poste de combat. Chapeau ! Un jour un quartier-maître ex-Arpétrien participant aux opérations des Dardanelles eut une idée géniale. Il suggéra à son capitaine de compagnie, au cours d’une inspection de sacs, de remplacer les chaussettes russes par des chaussettes françaises, qui protégeraient mieux les pieds, avec un autre avantage celui de donner du travail à nos entreprises en soulageant ainsi l’ANPE. Malgré cela le pied plat resta interdit dans la marine, pour une autre raison. Il était plus large que le pied standard, et obligerait le H.C.C. (habillement, casernement, couchage) de faire comme du favoritisme. Rendez-vous compte, un matelot, de surcroît mécanicien, cible préférée de certains « Pontus » portant des chaussures sur mesure, ferait sortir Colbert de sa tombe. Ces recalés à l’admission, s’ils étaient nageurs, avaient tout de

(10)

13

BULLETIN DE LIAISON ARPÈTE N° 104 JUIN 2011 Crédits meretmarine.com/DGA/COMM

Bâtiment d’Instruction à la Manœuvre La Jeanne d’Arc

L ES BRÉVES

même un avantage certain, celui d’éviter l’achat de palmes de plongée sous-marine. J’ouvre une parenthèse pour préciser qu’un « Vaguo » diminutif de vaguemestre, était très rarement d’origine Arpétrienne. Cette tâche était plutôt confiée à certains éléments « difficiles à caser », en général à cause d’un avancement à l’ancienneté bouché, et donc seule la vacance d’un poste de vaguemestre leur permettait de retrouver une activité au sein de la Marine. Une fois la formation d’une bonne semaine terminée, qui consistait à reconnaître le trajet bord-poste, et poste-bord, on lui remettait la sacoche et le cahier des recommandés. La pointe Bic, et le vélo étaient fournis. Le problème se corsait à l’étranger, dans le cas d’une courte escale, où il y avait peu de temps pour la formation. Alors ce n’était pas la mascotte du bord, en général un chien bâtard, qui embarquait le dernier avant l’appareillage, mais le vaguemestre perdu dans les rues de la ville. Le GPS n’existait pas encore ; se promener avec un sextant n’était pas pratique, et encore fallait-il comprendre la notice explicative qui pouvait être rédigée en Anglais. Maintenant les notices sont aussi traduites en Chinois, ce qui est plus facile.

L’habillement de nos Arpétriens n’avait guère évolué depuis l’origine, les chaussures de style italien non plus, peut-être un tantinet plus lourdes à cause de la différence des cuirs. Celui utilisé par les Français provenait de Madagascar. Le S.A.O. achetait des buffles sur pied, récupérait la peau qu’il vendait au HCC pour la fabrique des chaussures, transformait la chair en conserve de bœuf le fameux « Singe » d’ailleurs très bon avec des oignons. Tout le reste était vendu sur place, les rognons blancs séchés considérés comme aphrodisiaques, les cornes et les sabots aux artisans. Les cordonniers du H.C.C. se mettaient au travail, mais malgré leur talent ils n’ont jamais participé au salon de la chaussure (secret défense) à cause d’une invention française utilisant un marteau spécial pour enfoncer les clous. Les bâtiments pontés en fer n’acceptaient pas les chaussures à clous, sauf en période de pénurie comme en 1947/1948 à Cherbourg, ville ayant la chance d’être située dans une « région sèche », car qui dit pluie, sur gras et sur fer, dit glissades, un amusement strictement interdit par le Bidel.

Un bon Arpétrien devait être malléable ce qui apportait de grandes satisfactions aux chefs. Etre volontaire pour assumer les corvées de pluches, de latrines et autres missions exténuantes, contribuait à parfaire sa formation technique, pratique et théorique. Marié, il sera ultérieurement capable d’éplucher les patates, d’en extraire les yeux, faire le ménage, sauf le lit car habitué au hamac, dépoussiérer les meubles, pendant que son épouse pourra se distraire en allant au cinéma ou sortir avec les copains de son mari. L’instructeur était toujours à disposition de l’Arpétrien pour l’aider même pendant ses heures de repos, quitte à revenir quelques fois le dimanche… pour déjeuner au mess avec sa famille. On peut qualifier ce geste élégant comme étant du dévouement à l’état pur. Trop de volontaires pour les corvées se présentaient au bureau, j’ai assisté un certain jour d’hiver à des disputes pour s’inscrire à un quart de minuit à 2 heures de matin à la chapelle.

Périodiquement les hommes de plats se rendaient dans le vaste complexe des installations extérieures, pour la rénovation des bancs, tables et gamelles. Tous les produits de nettoyage étaient écologiques, et à disposition, sans limite de quantité. Il n’y avait qu’à se baisser pour ramasser du sable et de l’eau de mer, le mélange des deux produits avait tendance à rayer le matériel, mais ne grevait pas le budget. La corvée la plus éreintante, pire que le parcours du combattant, était celle du balayage de la cour par Mistralade force 8 ou 9 voir 10. « Un rêve ». J’explique ! Un chef avait été spécialement entraîné pour gérer le ramassage des feuilles mortes. Un Arpétrien se tenait près de lui, et maintenait ouvert un vieux sac de matelot, sorti des écritures, car avec le vent la brouette n’était pas conseillée. Le chef du haut de son autorité, une ardoise à la main, muni d’une craie traçait un bâton à chaque fois qu’un Arpétrien ramenait une feuille morte, et barrait en biais les quatre bâtons précédents, comme cela se pratique dans les maisons d’arrêt, où les détenus inscrivent les jours passés à l’ombre. Pour se donner du courage la corvée toute entière entamait la chanson N° 1 au top 50 : les feuilles mortes se ramassent à la pelle… le vent du nord les emporte, le vent du sud les rapporte…

etc. Ca donnait du cœur à l’ouvrage. Celui qui n’avait pas ramené au moins cinq feuilles était puni, et condamné à cirer les chaussures du chef. (Il ne fallait pas tomber sur celui dont l’odeur dégagée par les pompes se rapprochait du fumet de hareng saur.) Le clairon annonçant la soupe mettait fin à la corvée, qui reprendrait systématiquement le lendemain puisque d’autres feuilles seraient tombées. Après 7 jours de Mistral qui avait emporté toutes les feuilles mortes, la corvée continuait car inscrite au programme des occupations journalières. J’avais comparé pour me faire une idée, les méthodes de travail de l’EAMF, à celles des civils fonctionnaires de l’administration communale. Eux mettaient un pied sur la pelle, pour la tenir à portée de la main, puis s’appuyant sur le manche du balai, ils laissaient faire le Mistral, un point c’est tout.

Dans le cas où le Mistral pouvait les déséquilibrer, les préposés se mettaient dos à dos pour se maintenir en équilibre. Hélas pour les Arpétriens, nos ingénieurs du génie maritime n’avaient pas eu la possibilité d’étudier le problème avant le sabordage de la Flotte, et tout tomba à l’eau.

A l’admission les Arpétriens étaient versés dans divers commandos : ajusteurs, tourneurs, chaudronniers,

LE PEUPLE ARPETE (SUITE)

10 BULLETIN DE LIAISON ARPÈTE N° 109 SEPTEMBRE 2012

(11)

Crédits meretmarine.com/DGA/COMM

Bâtiment d’Instruction à la Manœuvre La Jeanne d’Arc

L ES BRÉVES

fondeur-mouleur, torpilleurs, armuriers. Le cas des fondeurs-mouleurs appelle les observations suivantes.

Chaque navire de guerre possède une cloche pour piquer l’heure. Tous les membres de l’équipage à une époque ne possédaient pas de montre. Dans le cas où un marin piquait l’heure, et ne la rendait pas, tous les mouvements du bord étaient perturbés. Supposons que les permissionnaires en semaine se changent à 15 heures, « qui c’est qui » sauterait sur l’occasion pour actionner la peau de bouc ? Je ne suis pas un délateur, à vous de deviner. Même problème pour la soupe et les relèves de quart. Ne raisonnons pas par l’absurde pour une fois, et analysons le problème posé par l’effectif des fondeurs-mouleurs. Etant donné qu’il en sortait cinq par semestre, soit 10 par an, au bout d’une carrière de 15 ans, on atteindrait le chiffre de 150. Jusque là tout le monde comprend. Il faudrait alors que 150 navires de guerre naufragent en 15 ans pour que chaque fondeur-mouleur puisse couler sa cloche. CQFD. Il était extrêmement rare que des amis profitent du restant de bronze d’une coulée, pour se faire exécuter quelques objets à titre personnel ; pas de cela chez nous. Si je possède quelques trucs du Jules Verne c’est par un pur hasard, et pour ne pas donner le mauvais exemple je vais les vendre. Dans la Marine Nationale existaient quelques ateliers de fonderie à terre dans les AMF, et à bord d’un navire atelier. Il était donc nécessaire pour pratiquer sa spécialité ouvrière d’attendre un départ à la retraite ou le décès d’un homme. Que faire de tous ces fondeurs-mouleurs qui allaient se morfondre dans l’antichambre de la retraite… ? Ils étaient obligés de partir dans le civil, et faire carrière dans les « Moules » frites chez les Nordistes. Quant aux chaudronniers le problème était différent. Entre-autres essais ils façonnaient des quarts de 35 centilitres, qui ne correspondaient pas au système métrique. Etant donné que quatre quarts représentent 100 centilitres, et que quatre quarts Arpétriens affichent 140 centilitres, au problème posé il était répondu : c’est comme cela dans la Marine, on ne discute pas, on boit sans s’occuper si la mention «Contenu à ne consommer qu’avec modération » est inscrite sur le récipient. C’est ainsi que quelques individus non avertis du danger, voyaient ces fameux rats bleus, et dans les cas les plus graves des éléphants roses. Le centre AN-ORIENT ne fut jamais reconstruit, nous avions su à l’époque, que le second centre dit EAMF recevrait désormais la totalité des postulants après son agrandissement, afin que les Arpétriens puissent y vivre malgré les privations qu’ils rencontreraient. Plus de galettes au beurre ½ sel, agréablement remplacées par des olives mures et pas mures, sous naturellement un soleil bienfaisant, ne nourrissant que la peau des estivants. Les Bretons floués chantaient une chanson immédiatement interdite par le Préfet Maritime « Ciel, ciel protégez-nous, Toulon, Ollioules, la Seyne et la Valette, ciel, ciel, protégez- nous de ce pays où poussent les cailloux. Certaines mauvaises langues, surtout les Normands écrivaient à leurs parents et amis, que les moutons de la région portaient des lunettes vertes, tant l’herbe était jaunie.

Evidemment c’était une galéjade, il n’existait même pas de moutons. Il avait été prévu des locaux clairs, bien climatisés, chambres de trois (évitant ainsi la formation de couples, avec lits de 160, salle de bain, eau chaude, froide, et tiède, ainsi que la télévision. Seuls les punis, uniquement en prison la nuit, dormaient l’hiver dans des hamacs, mais avec couverture chauffante, et possibilité de location d’un poste radio dernier cri, remplaçant avantageusement le poste à galène des anciens. Les cuisines entièrement reconstruites délivreront les repas à l’Américaine, c'est-à-dire service au plateau individuel. Les quarts de 35 centilitres en métal culottés par le vin hautement tannique du « Clos SAO » seraient interdits de table au profit de moques en porcelaine des kaolins de Ploemeur (56). Les gamelles doubles, rondes et bidons passeraient au four pour récupération de l’étain dont le fruit de la vente pourrait aider à l’achat de matériel de sport pour tous : fleurets, chevaux, karts, parachutes, bowling, tir ç l’arc, remplaçant avantageusement le tir à la corde, etc.… Enfin les fameux bateaux de liaison d’un autre âge, qui survécurent eux au sabordage, seraient vendus par les domaines à une république bananière, et transformées en canonnières par la DCN. A leur place était prévu dans un premier temps, une vedette rapide type « Hydrofoil » en attente d’un B.T.G.V. (Bateau à très grande vitesse) pourvu d’une cafétéria, salle de projections, et d’un dortoir de 50 lits pour le repos des Arpétriens souffrants du mal de mer pendant les traversées. Les plans initiaux ont été volés par l’architecte concepteur, qui malheureusement passa à l’Est avant la construction du mur de Berlin, rendant impossible toute extradition, le K.G.B. ayant répondu « Niet ».

Installations sportives. Le terrain de sport où les Arpétriens s’entraînaient avec fougue, sous les yeux admiratifs des instructeurs, avait remplacé le magnifique parc ombragé aux essences tropicales, à qui l’on reprochait d’attirer les moustiques. Il est vrai que le prix des moustiquaires dépassait le budget de l’école. Les responsables avaient eu le choix de l’emplacement, soit à l’extérieur en bord de mer, tout de suite refusé pour cause de passages de l’escadre de méditerranée ( Lorraine, Béarn, Jules Verne, Commandant Teste etc.) pouvant distraire les Arpétriens, soit à l’intérieur après destruction du parc ombragé, dont la prolifération des moustiques fut un élément déterminant dans la décision prise. L’étude de la construction du terrain de sport fut confiée à plusieurs architectes de renommées locales. Par exemple le 100 mètres plat ne faisait que 80 mètres, l’homme de l’art, Corse par le cousin de son arrière grand’mère n’avait pu terminer son travail à cause de l’heure du départ de son bateau pour son île d’amour, pays où il avait vu le jour. De toute façon il manquait de la place soit vingt mètres, des classes supplémentaires avaient été construites sur l’emplacement prévu.

LE PEUPLE ARPETE (SUITE)

(12)

LE PEUPLE ARPETE (SUITE)

Alors pour les performances obligatoires, les Arpétriens faisaient demi-tour en bout de piste, pour courir les derniers vingt mètres dans l’autre sens. Le starting-block S.G.D.G. (trous pratiqués sur la ligne de départ) avaient l’avantage d’être adapté sans réglages, aux chaussures à clous inversés, par rapport aux pointes de compétition. Cela n’avait guère d’importance vu le peu d’enthousiasme que la majorité des Arpétriens portaient à ce genre d’exercice. Pour le 1.000 mètres, les moniteurs à qui l’on donnait ce nom à cause des survêtements qu’ils portaient, ne notaient que le temps chronométré, sur la partie courue le Mistral dans le dos, sinon ils arrivaient à des chiffres de 5 et 6 minutes, impossible à présenter aux capitaines de compagnies, ce qui aurait faussé la moyenne générale. Pour les autres épreuves seul le saut en hauteur était critiqué parce que le minimum imposé pour le premier essai était de 0 mètre 30, et avait été jugé trop haut pour tous. Pas de javelot afin d’éviter des vengeances personnelles. Pour les fosses de sauts, la sciure de bois introuvable avait été remplacée par du sable à béton de récupération, dont les effets de réception remplissaient l’infirmerie. Au portique, des nœuds avaient été pratiqués sur la corde lisse, on n’a jamais trouvé le coupable, et les instructeurs demandèrent une autre corde, qui ne fut installée qu’après un long délai compte tenu des formalités à remplir pour son remplacement. Trois bons étaient nécessaires, un pour la voilerie, un autre pour la mécanique à cause de l’anneau métallique, et le dernier pour l’exécution. Ce terrain devait faire aussi l’objet d’une transformation, hélas le projet resta dans les cartons, qui malencontreusement furent enlevés par une société de recyclage des papiers. Sans entrer dans les détails, il comportait un toit amovible, une climatisation réversible, avec piscine été/hiver, piste d’athlétisme synthétique, et possibilité d’un anneau cyclable etc.… le top quoi.

Passons à l’encadrement subalterne, car en fait se sont eux qui nous serraient de près; le capitaine de compagnie supervisait, et n’agissait qu’au vu des rapports de l’adjudant de compagnie à l’écoute des chefs, qui ne voyaient pas du tout les choses comme les Arpétriens, d’où conflits de générations. Malgré la sagesse des Arpétriens, ce second couteaux non armés, un peu comme les policiers municipaux, sillonnaient l’établissement à la recherche de suspects. Leur chef, une mauvaise copie du shérif américain était titulaire de l’appellation « Bidel » du nom d’un dresseur de fauves déjà nommé, dirigeait toutes les opérations de maintien de l’ordre à partir d’un bunker, la « Bidellerie » repaire peu fréquentable, d’où l’on ne sortait jamais blanchi. Ce personnage dont les ancêtres opéraient dans les cirques gaulois était selon la légende invincible, renaissant toujours comme le Phénix, c’est pour cette raison que nous le trouvions partout. Son fouet a été remplacé par une autre arme fatale également en cuir « la peau de bouc ». Alors les pauvres Arpétriens si jeunes et sans défense, qui ne demandaient qu’une seule chose, se hisser au niveau de leurs meilleurs chefs, subissaient sans rien dire, en courbant l’échine pour mieux rigoler. Je vous en cite un, que je croisais dix fois par jour, tantôt à bâbord tantôt à tribord avec la sensation d’être en permanence pisté. Tant qu’il n’avait pas son cota hebdomadaire d’infractions il furetait ; le voir en embuscade sur la fin de semaine appelait à la vigilance. Les instructeurs n’étaient pas tous d’origine Arpétrienne ; Ils venaient de diverses galaxies ou avaient fait un long voyage, et arrivaient relativement fatigués au contact de la jeunesse. Ceux ayant fréquenté l’école sur les bateaux de pêche, (inscrits maritimes) souvent bilingues teigneux, étaient très militaires. Ils respectaient les ordres, tel que : Mouille matelot –oui chef, mais y a pas de fond chef –Mouille quand même matelot – Oui chef ! on talonne chef – les ordres ne se discutent pas matelot – Oui chef. Moralité : le navire coulait. D’autres à l’âme rayée que l’on pouvait reconnaître au travers de l’histoire suivante : « Combien de temps met le fût du canon à se refroidir une fois que l’obus est parti ? » Comme ils avaient les tympans fracassés, personne ne répondait. « C’est marqué là, dans le manuel du parfait canonnier. La langue maternelle de certains Arpétriens n’était pas le français, mais plutôt considéré comme une langue coloniale utilisée par les gouvernementaux, et donc inutile pour la surveillance des vaches, moutons ou chevaux, chaque région possédant son propre élevage. De ce fait, des mamans n’ayant pas bien compris la notice d’admission faisait prendre aux jeunes des objets inutiles. L’un d’eux arriva avec comme chaussures de rechange, une paire de sabots de bois, un autre se présenta avec des échasses télescopiques, enfin un troisième à qui le village avait conseillé de prendre quelques victuailles, débarqua avec une valise pleine de Figatellis. Quant aux professeurs, leur dévouement était certain, et après des journées épuisantes face à des sujets particuliers. L’aumônier célibataire endurci, toujours habillé d’une superbe robe noire (il n’avait pas de tenue d’été) maintenue à la taille par un large ceinturon de cuir, affichait ostensiblement sur son calot, qu’il ne quittait jamais, le macaron d’officier … assimilé. Je ne me suis jamais confessé à lui, j’aurais eu l’impression de m’adresser à mon capitaine de compagnie. J’avais opté pour une autre solution, et trouvé une petite chapelle située dans Chicago City, où des sœurs charitables m’aidaient à concrétiser mon amour pour autrui (au féminin) moyennant un denier du culte raisonnable. Les fins de mois étaient à éviter, les sœurs avaient un surcroît de travail. Pour différencier l’Arpétrien des autres tribus, on lui remettait deux Gris-gris. Le premier était une coiffure particulière dont la forme rappelait celle des condamnés aux travaux dit d’utilité publique, qui consistait à une époque à casser des cailloux toute la journée, histoire de se distraire. Ce couvre-chef n’était pas très élégant et utile à l’école, mais plus pratique dans la cale d’une machine ou d’une chaufferie. Le deuxième Gris

12 BULLETIN DE LIAISON ARPÈTE N° 109 SEPTEMBRE 2012

(13)

LE PEUPLE ARPETE (SUITE ET FIN)

-Gris était aussi vestimentaire, la fameuse pèlerine citée plus haut, destinée à protéger l’Arpétrien des intempéries, couvrir les poumons en particulier, organe très sensible aux refroidissements. Aucune crainte pour les genoux, les os résistent sauf évidemment, en cas de choc violent. Cependant il faut préciser que l’hiver le Mistral soufflant par rafales, s’engouffrait dessous la pèlerine et venait geler les parties génétiquement importantes des jeunes, où les greffes sont impossibles. Dans le cas où elles ne seraient pas encore descendues, ce qui était rare puisque le toubib avait boursicouté pendant l’examen médical d’admission, il était difficile de savoir qui se trouvait dans ce cas. La découverte de cette anomalie provisoire était facilitée par l’écoute des conversations des uns et des autres. Par exemple quand le froid s’abattait dans le Var, celui qui ne disait pas « je me les gèle » était repéré tout de suite.

Je faisais partie d’une section d’Arpétriens montée dans la capitale pour défiler sur les Champs Elysée à la Sainte Jeanne d’Arc en mai 1946. Les spectateurs amassés le long du parcours sur plusieurs rangées nous admiraient, mais à partir du troisième rang ils n’apercevaient au-dessus des têtes, que les fusils Lebel baïonnette au canon, étant donné la petite taille en général de la partie arrière de la section, qui ne suivaient pas la cadence des premiers. Le mouvement ondulatoire produit faisait dire aux curieux, que les marins se croyaient encore sur la houle du large. Peu importe nous avions été gâtés en voyageant pour l’aller en 3ème classe, à 9 par compartiment de 8 avec armes, bagages et la traditionnelle musette, que l’on utilisait pour mettre le casse-croûte et le linge sale.

La première phase de la vie d’un Arpétrien prenait fin avec le brevet élémentaire en poche. Il ne restait qu’un minimum de 5 années à crapahuter ou de 25 au maximum pour les aventuriers, un peu plus pour ceux qui sortaient du rang, et pour une fois sans se faire punir. L’ex-Arpétrien une fois matelot pouvait vivre les nuits de Chine, les corvées de charbon en Afrique noire, le couscous des maghrébines voilées, et pouvait enfin se distraire sans cacher sa pèlerine dans le Chicago toulonnais by night. Il s’étonnera de ne pas trouver sur les navires de la République, les machines frigorifiques à vapeur, les chaudières Belleville, les butées à collets multiples, la chauffe au charbon (exceptionnelle) encore moins les rues de chauffe, les moteurs à injection pneumatique (rares) mais il découvrira quelques modernités, et apprendra son métier au fil des affectations, s’élèvera dans la hiérarchie, assurera son avenir dans la marine ou dans le secteur privé, en gardant le souvenir d’une grande école.

Deuxième phase. C’est la partie active de l’ex-Arpètrien. Charles Record aidé en cela par Mahéo et Jean Rouy créa l’Amicale des Anciens Apprentis Mécaniciens de la Flotte, qui commença par péricliter pour reprendre vie en 1981, sous l’impulsion de François Lagneau. L’EAMF a disparue, remplacée par une école de techniciens hautement qualifiés. Les Arpétriens devenus Apprentis Mécaniciens, puis ex-apprentis mécaniciens sont en voie de disparition par la force des choses, mais l’âme de l’école renaît au sein de l’Amicale trop peu fréquentée. Avant nous nos cousins germains les ex-apprentis chauffeurs nous ont précédés dans la disparition naturelle. On les différentiait par ce maquillage qui leur collait à la peau. En effet les chauffeurs avaient l’habitude de se passer sur le visage une sorte de poudre de riz de teinte noire, leur signe de reconnaissance. Leur hobby était le « Corso fleuri » plus connu sous le nom de « Bataille de fleurs » (corvée de charbon pour les non initiés) Un jour il fut décidé en haut lieu de mettre fin à ces réjouissances, éliminant ainsi nos cousins germains du circuit, l’ère atomique était en route. Certains quittèrent leur job par la grande porte en accédant au dernier barreau de l’échelle 4, muni du diplôme spécialement créé à cette fin : le BST (Brevet Supérieur Technique) pour services rendus à la nation. Ces rois de la briquette avaient été formés sur les tas de charbon avec pelle et ringard, devant des foyers brûlants à charger et à décrasser. Ceux qui sont restés furent plongés dans un univers nouveau pour eux, avec par exemple, les chaufferies au fonctionnement semi-automatique, chaudières timbrées à 70 kilos (Cas extrêmes des destroyers ex-Allemands) mais cela faisait tout de même un total de 36 chaudières au moins en service. Ce fut la fin de plusieurs générations de chauffeurs ! Ils sont partis la tête haute. On les retrouva plus tard avec les vieux mécaniciens à discuter sous les platanes des villes et villages, à jouer aux boules, taper le carton, à la pêche, et pour les inconsolable, à caresser la chopine dans les mastroquets, cafés, bars, civette, etc.…

pour se rappeler leur jeunesse.

Conclusions du Président : Avec une vie d’école, originale et somme toute, très marrante, une carrière courte ou longue mais toujours aventureuse, avec parfois des situations cocasses, l’élève MECAN, ELECT, EMSEC a toujours su s’adapter.

Le BREVET ELEMENTAIRE de départ, compte tenu des résultats obtenus par tous dans la vie militaire et civile,est devenu dans le monde le diplôme le plus recherché. Lucien Le François

(14)

NOUVEAUX ADHÉRENTS

M. FINET Jean Charles - 1Allée de la Batteuse - 01310 BUELLAS - Promo

1959/1961

M. GUILLEMIN Jean Gérard - 05 Allée Pasteur - 38130 ECHIROLLES - Promo 1954

M. BOUILLANNE Marc - Allée des Platanes - 69380 LISSIEU - Promo oct 1947

Bienvenue à l’amicale.

NÉCROLOGIE

M. COULIER Jack - 31 parc de la Marquise - 83400 HYERES - Promo sept 50 - Décédé le 9/12/2011

M. RUELLE Christian - 13 Av Girardot - 83210 SOLLIES PONT - Promo mars 68 - décédé le 29/07/2012

M. FONTAINE Serge - Les Imbauds - 63740 CISTERNE LA FORET - Promo mars 56 - décédé en juillet 2012

M. COUTE J.Pierre - Rés Akwaba - Route de Seignosse - 40230 TOSSE - Promo

1946 - décédé en juin 2012

M. DUFEIL Pierre - 19 Bd Baillet - 17200 ROYAN - Promo oct 37 - décédé le 14/06/2012

M. CHANOIT Denis - 19 Rue des Peupliers - 67850 HERRLISHEIM - Promo sept 52 - décédé en juillet 2012

M. FREMONT Jean - 12 Rue des Rosiers - 34140 LOUPIAN - Promo 1939 - décédé en juillet 2012

Nous nous associons à la peine des familles et leur assurons de notre profonde amitié.

Réponses au bulletin N° 108 de juin 2012 1. Combien de bâtiments comportait la série des

escorteurs rapides ?

18 ; 4 de type E50 et 14 de type E52

2. Quel célèbre navigateur partit en 1610 à la recherche du passage du Nord-Ouest ?

Samuel Champlain (1570-1636)

3. Que fut, récemment, l’opération HARMATTAN ? La participation française à l’engagement militaire international d’opérations aériennes pour protéger la population libyenne contre les attaques des forces du colonel Kadhafi.

Nouvelles questions :

1. Qu’est-ce que « la cigale » d’une ancre ?

2. Sur une goélette, quel est le mât qui est proche de la proue ?

3. En quelle année une femme a-t-elle été promue Contre Amirale ?

QUESTIONS POUR UN MARIN

14 BULLETIN DE LIAISON ARPÈTE N° 109 SEPTEMBRE 2012

RÉCOMPENSE FAMMAC 2012

Médaille d'honneur FAMMAC (vermeil): Jacques

RIFFLART

Médaille d'honneur FAMMAC (argent): Robert ROCHE

Médaille d'honneur FAMMAC (bronze): Jean-Michel BONHOMME, Claude LE BRIS, Michel LECOINTE, Hubert PERROT, Roger PERROT, Claude

ROUSSEAUX, Claude SEVRIN.

Médaille de la fidélité FAMMAC: Michel GENEVOIS, Gérard GUEGAN, Georges LE BERRE, Michel MARIONNEAU, Georges REBAUDENGO.

Lettres de remerciement: Mme Huguette FOURTON, Mme Denise LE MAO.

Ces récompenses seront délivrées dès que possible.

Le 16 juillet 2012, quatre bâtiments de la marine indienne sont arrivés à Toulon et ont participé à l'exercice franco-indien Varun.

Appartenant à la flotte de l'ouest, basée à Bombay, la force indienne, commandée par l'amiral Karve, est composée du destroyer lance-missiles Mumbai (type Delhi, 163 mètres, 6500 tonnes à pleine charge), des frégates Trishul (type Talwar, 124.8 mètres, 3850 tpc) et Gomati (type Godavari, 126.5 mètres, 4200 tpc), ainsi que du pétrolier-ravitailleur Aditya (172 mètres, 24.600 tpc).

Ces bâtiments ont participé aux manœuvres en mer avec la frégate Surcouf, l'aviso Commandant Birot et le bâtiment de commandement et de ravitaillement Var, auxquels s’est ajouté du 19 au 22 juillet la frégate Montcalm. Les derniers exercices Varuna se sont déroulés au large de la Bretagne en 2009 puis des côtes indiennes en 2011.

LES BRÈVES

(15)

LES RÉGIONS

D

u 4 au 7 mai dernier, la promo 56 – 57 de Maistrance Machines se retrouvait comme tous les deux ans.

Au total, 65 personnes se sont rejointes au centre Belhambra de Guidel. Les absents pour diverses raisons n’étaient pas oubliés et quelques messages d’amitié étaient envoyés.

Visites et agapes se sont succédées dans une ambiance qui s’améliore de rendez vous en rendez vous. C’est ainsi que nous avons pu visiter le premier jour, la BAN de Lann Bihoué et ensuite le sous marin Flore près de la cité de la voile à Lorient. Le déjeuner qui a suivi était excellent et servi au cercle mixte de la marine à Lorient.

Le deuxième jour était consacré à la visite de la ville de Vannes. La ballade en petit train fut quelque peu humide ce qui n’altéra en rien la bonne humeur des passagers (vous pouvez constater qu’ils ont tous le sourire sur la photo). Nous fûmes ensuite reçus au conseil général du Morbihan par notre condisciple Gérard LE TREQUESSER, vice président, (au milieu du premier rang, photo du haut) qui nous expliqua de fort belle façon en quoi consiste le travail des conseillers généraux et comment se déroulent les réunions. La visite se terminait par une collation au cours de laquelle nous eûmes le plaisir de rencontrer le président du conseil général en personne, Monsieur François GOULARD.

L’après midi, visite du golfe du Morbihan dans d’excellente conditions, le ciel ayant apparemment épuisé ses réserves d’eau. La soirée de gala aux Salons du Golf à Ploemeur vit l’ambiance monter encore d’un cran, avec, en vedette américaine, le groupe des « Bigoudens de Larmor » (photo bas droite).

La séparation fût évidemment plus difficile mais la peine était atténuée par la perspective de remettre ça dans

deux ans. Bernard DUVAL

RÉGION BRETAGNE

Retrouvailles pour la promotion maistrance 56 - 57

(16)

LA GRANDE P ARADE AUX TO NNERRES DE BREST : 950 BÂTEAU X ET 9000 MARI NS RÉUNIS

Références

Documents relatifs

Pour trouver le produit de deux nombres compris entre 10 et 20, on ajoute les unités du deuxième nombre au premier nombre, on écrit un zéro à la droite du total, et on ajoute à ce

• Avant de mettre toutes les vis, positionnez les pièces (éventuellement avec quelques vis pour les maintenir en place), contrôlez les distances et les niveaux, puis mettre les

/k 4000 ET PROLONGI~E JUS(IU'A 5000. La table contient quatre colonnes, qui forment pour chacun des nombres premiers infdrieurs ~ 5ooo une bande particuli~re. La

TABLE DES RACINES PRIMITIVES ET DES CARACTI~RES OUI S'Y RAPPORTENT POUR LES NOMBRES PREMIERS ENTRE.. 5000

L'ensemble des nombres entiers positifs n'est h i aussi originairement donn~ que comme >>classe>>.. CANTOR qui seraient infirmdes par ce travail: le

Die Bedeutung der Abel'sehen Abhandlung fiber die binomische Reihe. Die directe Behandlung und allgemeine LSsung der Aufgabe (III) finder man im

1895).. :Notre travail est divis6 en deux chapitres. Dans ]e premier, nous dtudions la dgtermination des syst~mes automorphes, qui correspondent 5` un groupe,

off nous supposerons que los coefficients h et k soient des quantit6s ra- tionnelles.. Ddmons~ration du thdor6me fondamcntal de Oalois.. La d&nonstration de la