HAL Id: jpa-00233264
https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00233264
Submitted on 1 Jan 1934
HAL is a multi-disciplinary open access
archive for the deposit and dissemination of
sci-entific research documents, whether they are
pub-lished or not. The documents may come from
teaching and research institutions in France or
abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est
destinée au dépôt et à la diffusion de documents
scientifiques de niveau recherche, publiés ou non,
émanant des établissements d’enseignement et de
recherche français ou étrangers, des laboratoires
publics ou privés.
La photolyse de l’eau et l’action de la lumière sur les
électrodes
R. Audubert
To cite this version:
LA PHOTOLYSE DE L’EAU ET L’ACTION
DE
LALUMIÈRE
SUR LESELECTRODES
Par R. AUDUBERT.
Introduction.
L’action de la lumière sur les électrodes de métaux purs ou
altérés,
découverte parBecquerel,
n’a,
jus-qu’à présent,
donné lieu à aucuneexplication
satis-faisante. Par
analogie
avec lesphénomènes
photoé-lectriques,
Goldmann(1),
lepremier,
proposa pour les élémentsCujCniYre oxydé
une théoried’après laquelle
ces effets seraient dus à une émission
électronique.
Plusrécemment,
la découverte des cellules à couched’arrêt à
Cu,O
ou à Sélénium a conduit un certainnombre de
physiciens
à assimiler l’effetBecquerel
aux effets
présentés
par ces cellules(2).
Beaucoup
de substancesphotosensibles possèdent,
eneffet,
despro-priétés photoélectriques.
Les
photopotentiels positifs
seraient dus à uneémis-sion
électronique
vers leliquide,
lesphotopotentiels
négatifs
seraient localisés à la limite deséparation
mé-tal substancephotosensible
les électronspassant
de cette dernière dans lemétal ;
nous verrons que desactions internes de cette nature
peuvent
seproduire
dans certains cas
particuliers.
Dans le cas d’unphoto-potentiel
positif,
l’effetphotoélectrique
pur estimpuis-sant à rendre
compte
desphénomènes photovoltaïques.
Si l’on
considère,
eneffet,
lacaractéristique
d’une lamede cuivre
oxydé,
on sait que l’effet est fonction de lapolarisation
de la lame.A un
premier
examen, l’allure de ces courbes semblejustifier
l’hypothèse
photoélectrique ;
l’effet est aug-menté par unepolarisation négative
et diminuée par unepolarisation positive. Mais
on constate facilementque l’on ne
peut
appliquer
à cesphénomènes
l’équa-tion fondamentale du
phénomène photoélectrique :
h,r-eoù v
représente
lafréquence
incidente,
A le travailnécessaire pour arracher un électron de la couche
d’oxyde
de cuivre etVo
lepotentiel
pourlequel
l’effet est nul.D’après
cetterelation,
lepotentiel
retardateur devrait être une fonction linéaire de lafréquence.
Or,
l’expérience
montre que, pour lespiles
photo-voltaïques, Fo
est le mêmequelle
que soi t lalongueur
d’onde de la lumière incidente. VanDyck (3)
et Audu-bert(+).
(1) Ann. der Phys., 54, p. 901, 19 1 4.
w, SCHOTTBERG. Phys. Z., 32, 1933, p. 833; R.-H. MULLER et
A SPECTOR. Phys. Rev., 41, pp. 931.
(7) DYCK. Trans. Far. 6oc., oct. 1925.
(4) R. AUD1;BERT. C. R., 196, p. 4’75, 1933.
Il est donc
impossible d’appliquer
à cesphéno-mènes la théorie
photoélectrique
sous sa formeélé-rnentaire.
Enfin,
l’influence desélectrolytes
est contraire àl’hypothèse électronique.
L’expérience montrer),
eneffet, qu’un
photopotentiel positif (’ j
est d’autantplus
grand
que le milieu estplus
réducteur,
c’est-à-dire que l’activitéélectronique
est elle-mêmeplus
élevée;
con-ditions
qui imposent
uneprobabilité
d’émission d’élec-tronsplus petite.
Inversement,
unphotopotentiel négatif
est d’autantplus grand
que le milieu estplus
oxydant.
On
sait,
d’autrepart,
quebeaucoup
de substancesphotosensibles
présentent,
à l’étatsolide,
une diminu-tion de résistance sous l’action de la lumière :HgT2,
Ag2Br?,
Hg2C12,
AgCl, AgBr, AgI, AgzS,
CU20,
Cul. Aussiquelques
auteurs ont-ils cherché à rattacher à cettephotoconductance
les effetsphotovoltaïques.
Mais souvent les courbes de sensibilité de l’effet
pho-tovoltaïque
et duphénomène
dephotoconductance
nesont pas les
mêmes ;
parexemple, l’oxyde
de cuivre(Cu,O)
possède,
pour l’effetphotovoltaïquc,
un maxi-mum vers 4000 A environ(3),
tandis que la variation maximum de conductibilitécorrespond
à unelongueur
d’onde
supérieure
à 5 000 À(~).
Même écart pour lesulfure
d’argent,
dont la variation de résistance est maximum pour14~000 Â
(1)
alors que le maximum dephotopotentiel
d’électrodes
d’argent
sulfuré est auxenvirons de
10 000 ,! (1). Quoi qu’il
ensoit,
ungrand
nombre de substances
présentant
l’effetphotovol-taïque
ne donnent lieu à aucune variation de résis-tance sous l’influence de lalumière;
enparticulier,
l’oxyde cuivrique,
dont l’effetphotovoltaïque
est cepen-dant trèsgrand.
Il est enfin facile de montrer
expérimentalement (1)
qu’il n’y
a aucune relation entre l’effetphotovoltaïque
et la variation de résistance que l’électrode au contact duliquide,
lorsqu’elle
est soumise à l’action d’un flux lumineux.(1) TUCKER. J. l’hys. Chem., 1927, 31, p. l.i37; R. AUDLTBERT, C. R., 1932, 194, p. 84.
(2) On désigne par photopotentiel la différence de potentiel de l’électrode à la lumière et à l’obscurité.
(3) ATHANASIU. Ann. de phy., t. IV, p. 366, 1925. STORA, J. Clzirn.
Phys.,
29, 1932, p. 168.(4) B. GUDDXEX. Lithtelektricke erscheincengen, p. 18 î.
(5) w. COBLENTZ, Sc. Pap. Bus. of. Stand. 1932, 18, p. 265.
(6) Athanasiu a trouvé J. Phys., 1934, 5, p. 190, que des lames
d’argent recouvertes de cristaux de sulfure d’argent présentent un maximum vers 13 à00 à 14 000 À.
(’) RENÉ AUDUBERT et llorLLEAU, C. R.,
1931, 193,
p. 291.Certains auteurs, comme
Winter,
VanDyck,
Ga-risson,
Athanasiu,
Tucker, ont attribué ceseffets
à des mécanismesphotochimiques.
La théorie de Baur occupe une
position
intermédiaire entre les théoriesphysiques
et les théorieschimiques :
elle suppose que la moléculephotosensible
subit, parabsorption
d’unquantum
de lumière unepolarisation
entraînant une
élEctrolyse
interne : les ionsprésents
en
solution,
surtout les ions du solvant H+ et©H--,
seneutralisant à l’aide des
charges
libérées aux extrémitésde la molécule
photoensible (1). lBlais
toutes ceshypo-thèses n’ont
jamais
donné naissance à une théorie cohérenteexpliquant quantitativement
et mêmequali-tativement les
propriétés
générales
desphotoéléments
tels que l’influence du solvant de la naturechimique
desélectrolytes,
de l’influence de lapolarisation,
de l’intensité delulnière,
etc...Théorie basée sur la
photolyse
de l’eau.Influence
de l’eau.On est donc conduit à rechercher ailleurs une
expli-cation
qui
rendcompte
de l’ensemble despropriétés
deces cellules.
Aussi,
est-on amené à rechercher si le sol-vant nejoue
pas, dans cesphénomènes,
un rôle essentiel. Les effetsphotovoltaïques
n’ont été, leplus
souvent,
mesurésqu’en
solutions aqueuses. J’ai examiné com-ment secomportent
des électrodes deCu,O,
CuO,
Cul,
Ag2S. Hg212
dans divers solvants tels quel’acétone,
l’éther,
l’alcoolméthylique,
l’alcooléthylique,
l’alcoolalnylique,
l’alcoolisoamylique,
l’acétated’amyle,
l’acé-tated’isoamyle,
l’acétated’éthyle,
l’acétate depro-pyle,
l’acétate debutyle,
l’acétated’isobutyle
rendus conducteurs par del’iodure
de sodium ou depotassium.
Voici les résultats observés : dans toutes ces
solu-tions,
l’électrodepossède
unpotentiel
stable et la solu-tion est suffisalnment conductrice pour que celui-ci soitmesuré avec
précision.
On constate que, dans les sol-vantssoigneusement
déshydratés,
lesphotopotentiels
sontnuls,
aux erreursd’expérience
près,
ouplus
faiblequ’en
solutions aqueuses. Les effets résiduels observés sontparticulièrement
élevés avec des solvants difficilesà
déshydrater
(alcool éthylique,
acétated’éthyle,
parexemple)
et avec lescomposés
photosensibles qui
seprésentent
sous forme poreuse :Cul,
Ag2S, AgI .
Avec des lames de cuivre recouvertes
d’oxyde
cui-vrique
dont lacapacité d’absorption
àl’égard
de la vapeur d’eau est bien connue, lephotopotentiel
enso-lution
organique
peut
être de 20 pour 100environ,
aumaximum,
de sa valeur en solution aqueuse(solution
de
KI) ;
avec une matièrecompacte
telle quel’oxyde
cuivreux,
il est, leplus
souvent,
nul dans cesliquides,
exception
faite pour les lames peuépaisses
dueCua0
purqui représentent
unphotopotentiel négatif
dontnous verrons
qu’il
est de natureélectronique.
Ces effets résiduels sont dûs à de l’eau adsorbée par
la surface de l’électrode. En
effet,
si on laisse les lames dans une étuve à latempérature
de 1400C,
sous unepression
de 0.1mm de mercurependant
28heures,
parexemple,
on élimine unegrande partie
de la vapeurd’eau
absorbée;
lesphotopotentiels
mesurés ensolu-tions
organiques
sontalors,
sinonnuls,
du moins beau-coupplus petits.
Placées de nouveau au contact d’une solution aqueuse, les électrodes redonnent les valeurs initiales à condition d’attendre quel’équilibre
d’ad-sorption
correspondant
audéplacement
des moléculesorganiques
par les molécules d’eau soitatteint,
cequi
exige
untemps
lié audegré
de dessication.Une électrode de sélénium se
comporte
entière-ment différemment : en solutions
organiques,
ellepré-sente des
photopotentiels
égaux
à ceux observés ensolution aqueuse. On verra
qu’il s’agit
là d’un effetélectronique qui
ne doit être aucunement affecté parl’absence d’eau.
Etude de la chaîne.
Electrode
Photo sensible/solvant
-4- KI/Electrode au calomel.’
Photopotentiels
en 10-’, volt pour un éclairenient de 1,50 lux environ.(~) La thëorie de Baur reconnait implici telnen t le rôle de l’eau.
Le
tableau précédent,
extrait d’une série de mesures, est donnée à titre d’indication. Lesexpériences
ont étéeffectuées dans l’ordre
I, II, III,
Les résultats établissent que l’eau
joue
un rôleessen-tiel dans les
phénomènes photovoltaïques
et que soninfluence s’exerce
principalement
dans la couched’ad-sorption
à la surface de l’électrode.D’autre
part,
les substancesphotosensibles
soit,
parcequ’elles
sont constituées par des métauxpossédant
plu-sieurs
degrés d’oxydation,
soit parcequ’elles
sont facile-mentréductibles, peuvent jouer,
àl’égard
del’hydro-gène
et del’oxygène,
le rôled’accepteur.
L’étude de l’influence del’électrolyte, indépendamment
de l’action dupH
montre que le caractèreoxydant
ou réducteur de celui-ci subordonnesystématiquement
le sens et l’in-tensité duphotopotentiel.
Eneffet, quand
onétudie,
l’action des
électrolytes
suivants :SOIK2,
S04Na2’ KCI,
Nal, KI,
NaBr, S04Fe, HCO,NA, C2Û4Na2, KOH, NaOH,
NO,H,
BRO,H,
BrO3Na, Cr,03K,,
COSNa2, B03Na,
NO,A-,
S04CU, N03Cu, CuClz
sur des électrodes deCul,
AgI,
CuO, Cu2O,
Ag,S...
il devientpossible
dedéga
ger une influencesystématique
despropriétés chimiques
de lasolution (1).
On constate eneffet,
quelorqu’une
élec-trode
présente,
au contact d’une solution de SOIK2 unphotopotentiel positif,
celui-ci estplus
élevé dans les solutionsréductrices,
il est diminué dans lesoxydantes
et même dans certains caspeut
être inversé.De
même,
quand
une électrodeprésente,
dans unesolution de
SO,K2
unphotopotentiel négatif,
celui-ci estplus
élevé dans les solutionsoxydantes,
et ilest,
aucon-traire
plus
faible dans les solutionsréductrices;
dans certains cas, même ilpeut
être inversé(2).
Si l’on
rapproche
ces faits du rôle fondamental de l’eau dans cesphénomènes,
on est conduitlogiquement
à admettre que lerayonnement
intervient pourdépla-cher les
équilibres
d’oxydo-réduction
dont les électrodes sont lesiège
enagissant
sur l’eauprobablement
nondirectement,
mais par un processus secondairegràce
auquel
l’hydrogène
etl’oxygène qui
en résultentinter-viennent sur l’électrode et
déplacent
sonéquilibre
parréduction ou
oxydation.
Equations
générales
duPhotopotentiel.
-Si ondéveloppe
la théorie bàtie sur cettehypothèse,
onmontre
qu’elle
groupe un ensemble de faits considé-rables etqu’elle
rendcompte
d’une manière satisfai-sante despropriétés
des électrodesphotosensibles.
Considérons une électrode
photosensible,
c’est-à direun métal recouvert d’un de ses
sels,
l’expérience
montre-qu’une
telleélectrode,
en cequi
concerne l’influence de la concentration et de la nature desélectrolytes,
peut
êtes assimilée à une lame du métal
correspondant.
Parexemple :
des électrodesCu/Cul,
Cu/CuBr,
CujCuO ,CU20
ou même des lames de Cu recouvertes d’un film de (1) RENÉ AUDUBERT, C. R., 1932, 194, p. 82.
(2) Ces résultats sont en accord avec les mesures effectuPes par TUCKER, J. Phys. Chem., 1927, 3i, p. 1357 sur l’iodure
d’ar-gent.
matière
colorante (1) fonctionnent
comme des électrodes decuivre;
des lamesd’argent
recouvertes debromure,
d’iodure ou de chlorured’argent
fonctionnent commedes éleclrodes
d’argent.
Lafigure
1reproduit
la varia-tion dupotentiel
de diverses lamesphotosensibles
enfonction du
potentiel
du métalcorrespondant;
onpeut
donc admettre
qu’une
lame de métal M recouverte d’une couche de sel de cemétal,
jouant
le rôle desubstance
photosensible,
possède
à l’obscurité unpo-tentiel E obéissant à la relation :
où
[M+]
est l’activité du cationmétallique
dans laso-lution. Suivant la nature de la
substance,
saporosité,
le
potentiel
normalEo
d’une électrodephotosensible
peut
êtreplus
ou moins différent dupotentiel
normaldu
métal,
pur.Fig. i.
En
conséquence,
toute variation dupotentiel
est liéeà une variation de l’activité du cation.
[M+].
Une théorie satisfaisante doit donc établir que la lumièreagit
sur l’activité du cation par l’intermédiaire del’eau.
Considérons une électrode d’un métal monovalent M recouverte d’une substance
photosensible
RM,
lepoten-tiel est donné par la relation
(1),
suivant la naturechimique
deRM,
ellepeut
être enéquilibre
soit avecH2
soit avec02.
Dans lepremier
cas on a :Par
suite,
si l’on admet que sous l’action de la lumière l’eau estphotolysée,
l’augmentation
de l’activité deH2,
par suite de la
photolyse,
se traduit par une diminutionde I*activité du cation
M+,
c’est-à-dire par unphoto-potentiel
négatif.
Il fautadmettre,
eneffet,
que ledépla-(1) Des films de matières colorantes recouvrant des électrodes
cement est limité soit parce que le milieu fonctionne
comme
tampon
d’oxydo-réduction,
soit parcequ’inter-vient une diffusion
compensatrice
des ions.Dans le cas où l’électrode serait en
équilibre
avecl’oxygène :
l’action de la lumière entraînerait la
production
d’unphotopotentiel positif.
On doit donc avoir des effetsnégatifs
oupositifs
suivant que la réaction est une réac-tion de réducréac-tion oud’oxydation.
D’une manière
plus
précise,
dans lepremier
cas, la loi d’action des massesdonne,
àl’obscurité,
enrepré-. sentant les activités par les
quantités
entre crochets :Supposons
que laphotolyse
se fasse suivant le schéma :H20 +
S+
lumière - S+
H+
OH,
endésignant
parS le
photosensibilisateur.
En écrivant leséquations
d’équilibre cinétique,
on a, enreprésentant
lesconcen-trations par des
parenthèses
et par 1 l’intensité de la lumière :en
supposant
que les concentrations à la lumière dansles
parties
duliquide
situé loin de l’électrode(indice
L)
sont peu différentes des concentrations à l’obscurité(indice
0).
De cesrelations,
on tireapproximative-ment,
en admettantkb~
>k,
où
f g
représente
le coefficient d’activité de H.Par
suite,
lephotopotentiel
est donnéd’après (1)
par :Considérons le cas d’une électrode en
équilibre
avecl’oxygène
conformément à(3),
un raisonnementiden-tique
conduit : -.où
f M+
etfag
représentent
le coefficient d’activité des ions M+ et OH-.Des formules
auxquelles
conduit lathéorie,
onpeut
tirer les conclusions suivantes :
d’après 2
et8,
unphoto-potentiel
négatif
est d’autantplus
grand que le
milieu estplus oxydant
que le pHplus grand
et l’activité de l’ion de métalcorrespondant plus grande.
Demême,
d’après
3 et
9,
unphotopotentiel positif
est d’autantplus
grand
que le milieu est
plus
réducteur,
plus
acide,
et quel’activité des ions du métal
correspondant
estplus
faible.Ainsi que
je
l’ai montré(1),
l’étudeexpérimentale
systématique
de l’influence desélectrolytes
sur denom-breuses
photoélectrodes
conduit aux mêmesconclu-sions
qui
sont,
en outre, conformes aux resultats desexpérimentateurs
qui
ont étudié cettequestion
(2).
Onpeut
donc considérer que la théorie rendcompte
quali-tativement des
propriétés
essentielles desphoto-élé-trolytiques.
Sels de cuivre. - Mais on
peut
obtenir des vérifi-cationsquantitatives
avec certaines électrodesphoto-sensibles à sels de
cuivre,
enparticulier
avec les élec-trodesqui
donnent des effets stables etreproductibles
dans des conditions depréparation
données(3).
La
plupart
des électrodes à sels decuivre()
CuO,
Cu,O,
Cul, CuF, CuBr,
ou des lames de cuivrerecou-vertes d’un film d’une matière
colorante,
présentent,
d’une manièregénérale,
desphotopotentiels positifs,
ce
qui signifie
que ces électrodes sont enéquilibre
avecl’oxygène.
Pour le
cuivre,
comme pour le mercure, il faut tenircompte
de laprésence
d’ions bivalents etmonovalents ;
*,en
définitive,
lepotentiel
de la lamedépend
deséqui-libres suivants :
En
supposant
quel’équilibre
dupotentiel
s’établit par l’intermédiaire des ions Cu+ en utilisant larela-i
tion
expérimentale
[Cu++] =
K(Cu++)’
(5)
on éta-blit que lephotopotentiel
d’électrodes à sels de cuivre est donné enpremière approximation
par :ou
f Cu+
etf Cu++
représentent
les coefficients d’acti-vité des ions Cu+ et Cu++.(1) RENÉ AUDUBERT C. R., 9 932, i94, p. 82; RENÉ AUDUBERT et STORA,
C. R., 1932, ’19~, p. 1 124; STORA. J. Chim. Phys., 1932, 29, p. 168.
(2) ATHAXASIU. C. R, ’1922; 188, p. 186; GARRISSOiI, J. Phys.
CAe., 1932, 27, p. 501 ; TUCKBR.
J. Phys. Chem.,
19 2 î, 31, p. t 3 5 îQumTiN. C. R., 1929,189, p 1 268.
(3) ÙI. QuiNTIN. Loc. cit. R. AUDUBERT. Les piles sensibles à l’ac-tion de la lumière. Hermann, Paris, 1931. R. AUDUBERT et STORA.
Soc. de Chim.
Phys.,
25 mai 1932 ; C STORA. J. Chim. Phys., 1932, 29, p. 168.(4) Ces sels de cuivre ont été préparés par électrolyse, sauf les
oxydes qui ont été préparés par voie thermique : l’oxyde cui-vreux par chauffage à l’air du cuivre à 9500 - 1 000°
pendant
20-25 minutes, puis chauffage prolongé dans l’azote pour trans-former par dissociation le Cu 0 formé en Cua0 ; enfin, déca-page à l’acide nitrique L’oxyde cuivrique a été préparé par
oxydation à 4500 dans l’oxygéné soit du cuivre pur, soit, pour avoir des couches paisses, des lames déjà oxydées à 9500.
Influence de l’activité des ions du métal. -Pour des éclairements peu intenses et pour des varia-tions de la force
ionique
assezfaibles,
cette relationdevient,
en ne considérant comme seule variable quel’activité des ions Cu+ ; :
=
-T
Cette formuleest entièrement vérifiée par
l’expérience,
ainsi que le montrent les nombres du Tableau suivant.TABLEAU I. -
Photopoteiitiels
en 10-3 volt.Fig. 2.
Les courbes des
figures 2
et 3 serapportent
à drillé-rentes électrodes : *.Cu 1 Cul,
Cu
1
Cu
1 CuO,
Fig.3.
Cu
1
ou à des électrodes de cuivre recou-vertes de diverses matières colorantes. En abscisse sontportés
soit leslogarithmes
des activités de l’ionCu++ soit le
potentiel
àl’obscurité,
cequi
revient aumême ;
dansl’expérience correspondant
à lafigure
3on fait varier l’activité du Cu++ à deux valeurs de
pu=
4,2
et 5,6. Cequi
permet
d’ailleurs de vérifier que lephotopotentiel
à activité constant est d’au-tantplus
grand
que lepH
estplus petit.
On voit quepour les
petits
et moyensphotopotentiels
les courbes sontrectilignes
et que le coefficientangulaire
est bienégal
à i ainsi quel’exige
la théorie.Influence du
pH. -
Onpeut
de même obtenir unevérification
analogue
moinssatisfaisante,
en étudiantl’influence du pu. La
plupart
des auteursqui
ont étudié les effetsphotovoltaïques
ontsignalé
l’influence consi-dérablequ’exerce
ce facteur sur le sens et l’activité des f. é. m.photovoltaïques.
Les relations
(8)
et(9)
déduites de la théorie per-mettent comme nous l’avons vu deprévoir
l’influence de cette variable. Les électrodes à sels de cuivre stables et fidèles seprêtent
à une vérifiationquantita-tive ;
lesexpériences
ont été faites en collaborationavec M. Jean Roulleau avec des
mélapes tampons
utilisés dans des limites
compatibles
avecl’inaltéra-bilité de l’électrode
(1).
La relation duphotopotentiel
d une électrode à sel de cuivre devient en utilisant pour les coefficients d’activité la théorie deDebye-Hückel,
dans le cas des faiblespotentiels :
où B et /Î sont des constantes
universelles,
a(’2)
le rayonde
l’ion, p
la forceionique.
Le tableau suivant donne les résultats obtenus avec
différentes électrodes de sels de cuivre.
(1) Après chaque mesure la lame était contrôlée en mesurant
son potentiel et son photopotentiels au contact d’une solution de
reférence (IiI. rn 200 ou S04K2 mj200).
Tampon : phosphate disodique
+
acidecitrique.
Si l’on considère la fonction :
(16)
on a :Les courbes et tableaux montrent que l’on a bien ce
résultat entre et
5,4
avec destampons
acé-, tiques
pourlesquels
la forceionique
est tconstante ;
avec des
tampons
auphosphate
exigeant
unecorrec-tion de force
ionique,
le coefficientangulaire
de lapartie
rectiligne
est inférieure àl’unité;
ilest,
enmoyTenne,
égal
à0.,81;
cet écart est sans doute dù àl’impossibilité
où l’on est de calculer correctement la forceionique
de cesmélanges tampons ;
mais onpeut
aussi songer à l’existence d’un « effet sel ».
Dans tous les cas, ces résultats montrent
qu’entre
certaines limitesde pH,
la théoriepeut
être considéréecomme
vérifiée ;
ces limites sontprécisément
celles entrelesquelles
il estlégitime
dereprésenter
par leséquilibres (10
et11),
le processus dont les électrodes sont lesiège (1).
Avec des électrodes
présentant
unphotopotentiel
négatif
la théorieprévoit
que lepotentiel
croît avecl’activité du cation.
L’expérience
confirmequalitative
ment cesprévisions ;
les électrodes de CdS,AgI, A.g;!S
présentent
desphotopotentiels
négatifs
enprésence
de leurs selsqui
sont d’autantplus
faibles que laconcen-tration est
plus élevées,
ainsi que le montrent lessures d’Audubert et de Stora pour le CdS. Celles d’Au-dubert et d’Albe pour
Ag2S
celles de Garisson surl’iodure
d’argent,
celle de C. W. Tucker surl’iodure,
le bromure et le chlorure
d’argent.
Tampon:
CH3COO¡Va
m-’-
CH3COOH
m,force ionique
constante(Clark).
Les effets
négatifs
observés sur laplupart
des selsd’argent
varient moins vite avec l’activité que ne le veut la théorie. Il est très vraisemblable que pour cessels doivent se superposer, d’une
part
des effetsélec-troniques
internesauxquels
onpeut
rattacher unepartie
desphénomènes photographiques
et des effetsphotoélectrochimiques
(Scheppard).
Pour l’influence du
~)~
comme pour celle del’acti-vité,
on constate que la vérificationquantitative
de lathéorie est moins bonne dans le cas de sels
d’argent
(excepté
pourl’iodure) :
l’effet observé estplus petit
que l’effet calculé. En cequi
concerne leAg2S
onarrive à calculer l’effet en
ajoutant
au termerepré-sentant l’action de
l’hydrogène,
un terme dû à l’in-fluence del’oxygène
celui-ci intervenant conformé-ment à la réaction :réaction sensible à l’influence de la lumière visible
(1).
(11 R. AUDUBERT, rlnn, de Phys., 1922, 18, p. 5.Fig. 4.
Influence de
l’intensité
de la lumière. - Lesphotopotentiels électrolytiques
contrairement auxef-fets
électroniques
ne varient linéairement avecl’inten-sité lumineuse que pour les très faibles valeurs de celles-ci. Les relations 8 et 9 montrent effectivement
que si le
déplacement
del’équilibre
estpetit
lephoto-potentiel
varieproportionnellement
à l’intensitélumi-neuse ce
qui
a été observé parbeaucoup
d’auteurs.Mais dans le cas de
grandes
intensités la relationap-prochée
n’estplus applicable,
on a alors enconsidé-rant comme variable
unique
l’intensité :E = A
log (1
+
al).
(17)
Plusieurs
expérimentateurs
(1)
ontdéjà
vérifié queles effets
photovoltaïques
étaient liés à l’intensité lu-mineuse par une relationlogarithmique ;
les résultats suivants effectués en collaboration avec Mlle G. Lebrunsur un
grand
nombre de substancesphotosensibles
CuO,
Cul, Cu20,
CuO/Cu20, Ag2S,
CdS et divers lamesmétalliques (Cu,
Ag)
recouvertes de film de matièrescolorantes,
mettent nettement en évidence la vérifica-tion parl’expérience
de la formule déduite de la théorie.En
définitive,
les relations déduites deshypothèses
dedépart
offrent de nombreuses vérificationsexpéri-mentales ;
il y a donc de sérieuses raisons de croire à leurlégitimité.
C’est ainsi que, si l’on admet que la(~) BAUR, Hclv. Chem. Acta,
1929,
22, p. 804; GARRISSON, J. Phys.photolyse
s’effectue suivant la dissociation de la molé-cule d’eau enH2
et02,
on arrive à des relationsbeau-coup moins
satisfaisants ; aussi,
est-ilpréférable
d’ad-mettre la dissociation en H et OH.Photopotentiels
en T D-3 volt.Examinée au
point
de vueénergétique,
cetteconclu-sion se
présente
commeparfaitement
admissible;
si l’oncalcule,
eneffet,
l’énergie
nécessaire à la disso-ciation de l’eau en H etOH,
on trouve 114000 caloriesen se basant sur les
spectres d’absorption
(1).
D’un autre
côté,
Van Vleck(2);
àpartir
de laméca-nique quantique,
a montré que la chaleur dedisso-ciation de
H20
en 2H et 0 est double de celle deOH ;
comme la théorie montre que la
première
est voisine de 205.000calories,
oncalcule,
pour le processusHz0
- H+
OH,
102.000 calories, nombre peudiffé-rent de celui que l’on obtient à
partir
des donnéesspectrographiques.
Electrodes de métaux purs. - On trouve une
confirmation du rôle
possible
de l’eau dans l’étude des électrodes de métaux purs non altérés. Si l’on consi-dère des électrodes deplatine rigoureusement
propres,on
peut
mettre en évidence sur celles-ci des effets quel’on ne
peut
attribuer ni à unphénomène
thermo-élec-trique,
ni à une actionphotochimique
sur uneimpureté.
(1) VICTOR HENRi, Cours de Chimie Physique, Liége i932-1933.
(’) VAN YLECK. J. Chem.
Phys., 1933.
Ces effets sont
beaucoup plus
faibles que ceux des électrodes à surface altérée(1).
C’est
pourquoi
ils sont difficiles àétudier;
enoutre,
les actions de la
polarisation
donnentparfois
lieu à uneinstabilité considérable en
particulier
auvoisinage
de la tension dedécomposition
del’électrolyte.
Quand
on étudie l’influence de lapolarisation
de lalame,
on observe(2),
contrairement à cequi
se passeen
général
pour les électrodesphotosensibles
demé-taux
altérés,
que l’effetpeut
être inversé sous l’action de lapolarisation, quel
que soitl’électrolyte.
Les résultatsgénéraux
sont les suivants :Lorsqu’ura
niétal altéréprésente
unphotopotentiel
positif, unepolarisation positive
diminue l’intensité de(1) La mesure de détermination du potentiel d’une électrode d’or ou de platine dans des solutions de sels normaux est
déli-cate, même quand on prend la précaution de faire passer un courant de gaz inerte, azote par exemple. L’électrode à
hydro-gène ainsi constituée se met difficilement en équilibre avec le milieu. Cette anomalie est sans doute la conséquence des très
faibles pressions d’hydrogène des solutions de sels normaux.
Néanmoins, en multipliant les mesures, on obtient des résul- ,
tats moyens satisfaisants.
reflet jus-qu’à
l’inverser,
tandisqu’une polarisation
négative
l’accroit.Dans le cas oit le est
négatif,
unepolarisation positive
accroîtl’effet,
tandisqu"une
risationnégative
le diminue et l’inverse.Dans tous les cas, l’effet_ dû à la
polarisation
aug-mente avec l’intensité decelle-ci,
si bien clue, pour despolarisations
suffisantes, quels
quesoientl’électrolyte
et lemétal,
la lame fonctionnetoujours
comme cathodequand
elle estpolarisée anodiquement
et comme anodequand
elle estpolarisée
cathodiquement.
Lepotentiel
d’inversion est unegrandeur caractéristique.
Si onétudie
systématiquement
l’influence de la nature del’électrolyte
sur cepotentiel
d’inversion,
on vérifie,aussi
bien pour l’or que pour leplatine qu’il
variepro-portionnellement
avec lepotentiel
Vo
de la lame àl’obscurité
(fig. 5).
Fig. 5.
Ces résultats conduisent à admettre que le
potentiel
d’inversion est essentiellement lié au
potentiel
propredu
métal,
c’est-à-dire en dernièreanalyse
à la tensiond’hydrogène
du milieusi,
l’on considère la lame commeune électrode à
hydrogène.
L’étude de l’influence de lafréquence
confirme cepoint
de vue. En étudiant àintensité
d’énergie égale
l’influence de lafréquence
surle
photo potentiel
onpeut
obtenir la valeur de lafré-quence
seuil ’1"
pourlaquelle
l’effet estnul;
l’expé-rience montre que vo est aussi lié à la valeur du
poten-tiel
Vo
à l’obscurité.La
fréquence
seuilqui
est unegrandeur
caractéristi-que duphénomène
est elle aussi fonction de la tensiond’hydrogène
du milieu. Si l’on admet que dans le casdes métaux purs la lumière
agit
par une actioninter-médiaire de
l’eau,
ons’explique
ainsi que lepotentiel
puisse
être modifié si l’électrode d’or ou deplatine
est enéquilibre
àl’égard
del’hydrogène
dont l’activité estaugmentée
par l’action de la lumière.L’hypothèse
du processus dephotolyse
de l’eausemble confirmé par le calcul à
partir
desfréquences
seuils des tensions de
décomposition
de l’eauV;
onobtient,
eneffet,
en admettant 2quantas
absorbés eten
appliquant
la relationhvo
eey’",
les valeurs sui-vantes :Ces nombres sont voisins de la f. e. m. de
décom-position électrolytique
de l’eauqui
pour les solutions acides est de1,09
volts,
alors que le calcul fournit1,64 ;
au
surplus
les écarts entre l’or et leplatine
correspon-dent aux différences entre les surtensions de ces métaux àl’égard
del’hydrogène.
Conclusions. - Tous ces faits montrent que le rôle
de l’eau dans ces
phénomènes
est essentiel. Sans doute le mécanisme réel est-ilcomplexe,
il estpossible
que des processusélectroniques
ouphotochimiques
purspuissent
interveniraussi ;
mais ils sont secondairespuisque
ainsiqu’on
l’a vu sans laprésence
d’eau l’in-tensité des effetsphotovoltaïques
est presquetoujours
faible.Il y a
cependant
des cas ou l’onpeut
mettre enévidence l’existence d’un
photopotentiel
principale-ment dû à un processus
électronique.
Parexemple,
si l’on considère une électrodeCUjCU20
dans laplupart
desélectrolytes
elleprésente
unphotopotentiel
positif
dont la courbe de sensibilité en fonction de la
longueur
d’onde a un maximum vers 4 0001(4)
en,iron. Cet effet de naturephotoélectrochimique
est celuiqui
relève de la théorieprécédente;
mais si la lame est miseau contact d’un
électrolyte
oxydant
telqu’une
solution fraîche deB03Na,
on faitapparaître
un effetnégatif
plus
faible dont la courbeprésente
un maximum vers6.000 À environ et s’étend
jusqu’à
12 000 Â.Cette courbe est tout à fait
analogue
à celle de l’effetphotoélectrique
postérieur
duphotoélément
solideCUjCU20,
à couche d’arrêt(2).
On est donc conduit à penser que, dans ces
condi-tions l’effet
photolytique
est sinon totalementsupprimé,
du moins assez faible pour que devienneprédominant
le processus
photoélectronique
interned’après lequel
les électrons sous l’action de la lumièrepassent
du semi-conducteur dans le métal.Conformément à cette
explication,
cet effet est d’au-tantplus
faible que la couche deCU20
pur estplus
épaisse,
c’est-à-direplus
absorbante.L’influence de la
polarisation permet
de différencier nettement les effetsphoto-électrochimiques
des actionspurement
électroniques
et confirme la nature de cesderniers.
(21 ATHAXASIC. Loc. cit., trouve pour les électrodes de cuivre
oxydée 4 046 1% ; Loc. cil., trouve aussi bien pour le CU20
que le CuO, 2 900 â environ.
En effet, les effets
photovoltaïques
sont essentielle-ment fonction de lapolarisation
de la lame. Les courbes de lafigure
6 s’étendant les résultats de VanDjyck (’)
au
photopotentiel positif
duCu,O
pur montrent que lescaractéristiques
photovoltaïques
obtenues pour dif-férenteslongueurs
d’onde sont concourantes(écrans
colorés Schott
et Corning) :
1(rouge),
Il(rouge
orangé).
III
(jaune),
IY(vert),
lepotentiel
Vu,
pourlequel
l’effet s’annule estindépendant
de lafréquence,
cequi
est contraire à la relationd’Eihstein,
exacte-ment vérifiée dans le cas duphénomène
photoélec-trique
pur.La même lame
d’oxyde
cuivreuxplongée
dans unélectrolyte
oxydant présente
alors un effetnégatif
sen-s’ble aux
grandes
longueurs
d’onde.Fig. 6.
Ainsi
qu’il
estpossible
de la voir sur lafigure
6,
lescourbes inférieures ne sont pas concourantes. L’effet s’annule pour des valeurs de la
polarisation qui
sont cette fois-ci fonction de lafréquence.
Cet effet est le même que l’effet
négatif, signalé plus
haut queprésente
une électrode de pur etépais
au contact de solvants
organiques.
On
comprend
qu’avec
de telles électrodes on pourraavoir
superposition
de l’effetélectronique
et de l’effotphotoélectrochimique
avec une courbe de sensibilitéspec-trale dont le maximum pourra être situé entre 6.300 À et 4.000
À,
c’est cequi
expliquerait
les observations de(1) VAN DJyCK. Trans. 1925, 2i, p. 16.
Garisson
(t)
et cellesplus complètes
d’Athanaslu(~).
Les effets que l’on obtient avec des électrodes desé-lénium doivent aussi être attribués à des processus
électroniques.
Nous avons
déjà
vu que lesphotopotentiels
d’une électrode de sélénium sont aussi élevés en solutionorga-nique qu’en
solution aqueuse. D’autrepart
lephotopo-tentiel est
positif,
donc conformément aux lois desphé-nomènes
photoélectrochimiques
il devrait être d’autantplus grand
que le milieu estplus
réducteur ;
or onob-serve
précisément
le contraire : l’effet est d’autantplus
grand
que le milieu en contact estplus
oxydant :
Cequi
est tout à fait conforme àl’hypothèse
d’un processusphotoélectrique,
laprobabilité
d’émission d’électrons étant d’autantplus
élevée que lapression
d’électrons du milieu est elle-mêmeplus
faible(3).
Cette conclusion est du reste conforme aux résultats obtenus par Volmer
qui
a, eneffet,
montré que lesélénium en solution acide devrait être
regardé
comme une électrodeinattaquable.
S’il y a donc desphéno-mènes
photoélectrochimiques
dus à unephotolyse
del’eau,
sous l’action durayonnement
lesphotopotentiels
correspondants
nepeuvent
être que très faibles dumême ordre de
grandeur
que ceux des électrodes d’orou de
platine,
en définitivenégligeables
devant lephoto
effetélectronique.
Sil’oxyde
cuivreux et le séléniumqui
tous deuxprésentent
des effetsélectroniques
dans les cellules àcouche,
d’arrêt secomportent
différem-ment en milieu
liquide
c’est que l’électrode de séléniumfonctionne en milieu aqueux comme une électrode
polarisable,
tandis que c’est l’inverse pour leCuz0.
En
définitive,
une théoriedéveloppée
surl’hypothèse
que la lumière
déplace
parphotolyse
de l’eau les équi-libresd’oxydo
réductionqui
sontresponsables
duphotopotentiel
d’une électrodephotosensible
rendcompte
des faitsexpérimentaux
non seulementquanti-tativement,
mais dansbeaucoup
de casquantitative-ment.
En ce
qui
concerne le mécanismed’après lequel
l’eau par une
photolyse participerait
aux mécanismesd’oxydo-réduction
dont les électrodes sont lesiège,
onpeut
d’abordimaginer,
enparticulier
pour lesélec-trodes non
altérées,
que la molécule d’eau fixéediélec-triquement
par la surface de l’électrodesubit,
dans levoisinage
decelle-ci,
une déformationqui
la rendcapable
d’absorber les radiationsactives;
il est peuprobable qu’une
tellehypothèse puisse expliquer
les gros effetsprésentés par les
électrodes altérées.Etant donnée que
chaque
substancephotosensible
est caractérisée par sa courbe de sensibilité absoluedans le
spectre
il estlogique
d’admettre quel’énergie
lumineuse est t absorbé par la substance
photosensible
et que par suite d’un transfert cetteénergie
est ensuitecapable
de provoquer laphotolyse
de l’eau.(1) J. Phys. (’hem., i923, 27, p. 601.
(2) ATHANAsiu, C. R., 1932, 195, p. 767.
(3) AUDrBERT et J. C. R. E. 1934, 198, p. 1489 et
P. 1901.
Si
l’énergie
est cédée par la substance recouvrantl’électrode les molécules d’eau doivent de
préférence
aux autres molécules être les
premières
atteintes,
ceFig, ~ e
sont elles en
effet,
qui
doivent en raison de leur momentélectrique
élevé constituer la couche decon-tact au
voisinage,
del’électrode;
il est vraisemblableque, dans certains cas,
particulièrement
pour les sels decuivre des
phénomènes
photoélectroniques
dont ils sont lesiège puissent
intervenir dans le mécanisme dutransfert;
on est amené à formuler cettehypothèse
encomparant
les coefficients detempérature
des effetsphotoélectroniques
purs et des effetsphothoélectro-chimiques. Par exemple,
lespiles
photoélectrochimiques
à sels de cuivre ont des coefficients de
température
voi-sins des nombres suivants :D’autre
part,
un élémentphotoconducteur
àCuzO
dutype imaginé
parLange a
un coefficient detempérature
égal
à -4,3.10-2
nombre très voisin duprécédent.
C’est parcequ’il
sembleprobable
que les processuspho-toélectroniques
interviennent dans le mécanisme de transfert que des recherchesspectrales
comme cellesd’Athanasiu sur les différents processus
photoélectro-niques
etphotovoltaïques
sontparticulièrement
inté-ressante~, Il estpossible
quel’énergie
soit insuffisante pour provoquer directement t par choc de troisièmeespèce
laphotolyse
de la moléculeH20*,
celle-ci serait alors activée(H20),
laphotholyse
s’effecturait,
commec’est
généralement
le cas enphotochimie,
par réactiond’une molécule activée sur une molécule normale.
Enfin il n’est pas
impossible qu’un
autre solvantpuisse
intervenir d’une manièreanalogue
à conditiond’abord que
l’énergie
de transfert soit suffisante pouren provoquer l’activation et que dans l’état activé la
molécule considérée
puisse
modifier les réactionsqui
assurent à l’électrode sonéquilibre.
Peut-être est-ce àun mécanisme de cette nature que l’on doit attribuer
les effets résiduels observés avec certains solvants.