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Sur l’isotopie du radium A et du polonium
A. Muszkat, H. Herszfinkiel
To cite this version:
SUR L’ISOTOPIE DU RADIUM A ET DU POLONIUM
Par Mlle A. MUSZKAT et M. H. HERSZFINKIEL Laboratoire de Radiologie de la Société scientifique de Varsovie.
Il est facile de constater
l’isotopie
dans lé cas de deux éléments dontl’un est un élément usuel et l’autre est radioactif et de durée
éphémère
(Pb
et RaB),
ou dans le cas de deux corpsradioactifs,
dont l’un seulementest de courte durée
(l’ionium
et lethorill111,
le 111ésothorillm et leradium),
car on
peut
doser l’un de ces éléments par la voiechimique,
parexemple,
en évaluant sonpoids,
tandis que l’autre sera dosé par la mesure de son activité.Mais dans le cas de deux corps radioactifs de courte durée
l’analyse
radioactive seulepeut
nouspermettre
de doser exactement les deuxéléments
en
présence.
Le radium A et le
polonium auxquels
la tlléorie deFajans-Soddy
attribue
les mêmespropriétés
physico-chimiques
présentent
un castypique
de ce genre.Les travaux relatifs à
l’isotopie
du Ra A et du Po ont étéentrepris,
enAllemagne,
par MM. Beer etFajans
et,
enAngleterre,
par M. Fleck.’
M3I. Beer et
Fajans
ontessayé
de mettre en évidence la nature du Ra A par sespropriétés
chimiques.
D’après
ce travaill’analogie
étroite de ces éléments avec le tellureindique
leurgrande
ressemblance. La méthodede M. Fleck était
plus
immédiate ;
il seproposait
de démontrerl’analogie
du Ra A et du Po par la voie
électrochimique,
enprécipitant
lemélange
de ces deux éléments sur les lames de divers métaux ou par voie de distil-lation.Les résultats de 11~T. Fleck ne contredisent pas l’existence de
l’isotopie
du Ra A et du
Po,
mais aupoint
de vuequantitatif
ils sont insuffisants.La valeur du
rapport
RaA ;
Po oscille dans detrop
grandes
limite. C’est ainsi que dans lesexpériences
dedistillation,
M. Fleck obtient unrapport
. deux fois
plus grand
pour le sublimé que pour le résidu. Dans lesexpé-riences
électrochimiques
les oscillations durapport
du Ra A au Poattei-gnent
20 pour 100.Nous nous sommes
proposé
dereprendre
cettequestion.
°
,
On obtenait la solution de Po en lavant les
parois
d’unrécipient
enverre resté en communication
pendant plusieurs
années avec une fortesolution de radium. Pour avoir le
mélange
de Po et de Ra A, onprocé-dait de la manière suivante. Dans un vase en verre de 50 à 200 cln3 de
16
volume on faisait entrer environ
0.’1
II1I11’ lféllH1nation:après
5 à 15minutes,
onéloignait
l’émanation et on dissolvait ledépôt
actif sur verredans 6 cm3 de solution de Po. Ensuite on versait le conlenll, en
l’agitant
avecsoin,
dans un tube à essai et onplongeait
2 électrodes de diversmétaux, montées sur une cuillère en verre, de manière il être
sépaiées
l’une de l’autre(afin
d’éviterl’égalité
depotentiel
électrochimique)
et onles
agitait
dans leliquide
pendant
25seconde.s. Après
les avoir retirées etlavées dans l’eau
distillée,
on les séchait avec dupapier
buvard et dans la flamme de gaz. Cetteopération
ternlinéc on mesurai[ successivement leplus
vite possible
l’activité des deux électrodes dans undispositif
formé par un électromètre àquadrants,
unquartz piézo-électrique
et un condensateurà rayons a. Ces mesures étaient continuées
pendant 1
h 30 mn environ.Après
24 heures on mesurait encore une fois l’activité deslames,
qui
n’étaitplus
duequ’au
Po. On construisait les courbes dedésactivation,
enretran-chant l’activité du Po des activités mesurées à divers instants. En se
servant de la méthode
graphique
décrite parWertenstein,
onpeut
calculer les
quantités
initiales de Ra~~.,
RaB,
et Ra C et lerapport
de- Ra A et de Po
sur les deux électrodes.
, Nous avons travaillé avec les
paires
d’électrodes suivanles : Au etAg,
Ni et
Pt,
Au et Cu.D’après
le’tableau
ci-contre on voit que lerapport
du ,Ra A au Po reste effectivement constant. Nos
expériences
démontraientavec une
approximation
suffisante que le Ra A estinséparable
du Popar
la voieélectrochimique
et que les Ra B et Ila C n’ont aucune ressemblance avec le Po.Cependant,
il fautsignaler
un fait trèsintéressant,
qui
s’est faitremar-quer plusieurs
fois. Dans certaines sériesd’expérience (II,
III etIV),
nous avonsemployé
une solution de Po,qu’on
obtenait par lelavage
d’unepartie
durécipient
en verre, C01IB-rerte d’un enduitd’oxyde
de mercure. Cetoxyde
provenait
sans doute de vapeur de mercure ; eneffet,
lerécipient
deradium
communiquait à
une sorte de polnpe à mercure. Cette solutiondonnait des résultats
différents ;
s parexemple,
après
avoir lavé ledépôt
radioactif avec cette
solution,
on obtenait pour les Ni et Pt lerapport
du"
Ra A au Po
égal
1,59
et3,61.
Pour éclaircir cette
question,
on apurifié
lasolution,
çnprécipitant
lemercure avec de l’acide
chlorhydrique
et ensuite on aélectrolysé
le Po surune électrode en
Au,
qui
étaitpolarisée
jusqu’à
unpotentiel
de0,28
Hg.
Après
l’électrolyse
l’électrode avait encore des traces de mercurequ’on
faisait
disparaître
par la chauffe.Enfin,
on dissolvait le Po dans N03H dilué.17
TABLEAU.
du
rapport
de’ Ra A etPo
(séries
V,VI,
VII;
VIII,
IX).
Ceci montre queles écarts
peuvent
être attribués àl’impureté
de la solution depolonium.
En réalité. on
peut
constaterl’isotopie
quand
les corpsisotopes
sont dans le même étatphysique
etchimique.
Quand
le Ra A est lavé avec une solu-tion de Po. ces deux éléments se trouvent dans le même milieu et il estcertain que dans un état
d"équilibre
ilsatteignent
l’identitéphysico-chimi-que. Le
temps
nécessaire pour atteindre cet état est trèscourt
parce que les18
sous l’influellce
d’111117111’etéS
est soumis à une inaction delongue
durée,
le Ra A ne pourra pas s’iclentifier avec le Po dans l’intervalle très courtqui
s’écoule entre le moment de la dissolution et celui de la
précipitation
sur les lamesCette remarque n’est pas sans
ill1portance,
elle montrequ’en
se. servant des éléments
isotopes
onpourrait
mesurer les vitesses deréac-tions
lentes,
parexemple,
de1’»ydrolyse.
’
Nous avons fait aussi des
expériences
comparatives
sur lavolatili-sation du Ra A et du Po. Le résultat de M. Fleck sur ce
sujet
n’était passatisfaisant. Nous pensons que, s’il en était
ainsi,
c’est parcequ’il
nedépo-sait pas le Ra A et le Po sur les électrodes dans les mêmes
conditions;
d’où
provenait
sans doute une différence dans l’étatphysico-chimique
de ces deux élélnents. Pour éviter cette caused’erreur,
nous avonsprécipité
simultanélnent le Ra A et le Po par la voieélectrochimique
sur une lamede
platine.
I1médiatementaprès
cetteopération,
on lnettait cette lame enface d’une lame de
Pt,
séparée
par un cadre en amiante.On soulnettait à une chauffe
intense,
pendant
15secondes,
la lame dePt,
après
quoi
on 1l1eSlirait l’activité del’une
et de l’autre lame et oncalculait les