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Chauffage par induction d’une sphère métallique creuse
Antoine Colombani
To cite this version:
26
CHAUFFAGE PAR INDUCTION D’UNE
SPHÈRE
MÉTALLIQUE
CREUSE Par M. ANTOINE COLOMBANI.Sommaire. 2014 J. J. Thomson
a montré le premier qu’un tube métallique soumis à un champ magné-tique périodique axial présente un maximum de puissance dissipée par courants de Foucault pour
une valeur optima de son épaisseur. G. Ribaud retrouva et vérifia expérimentalement ce résultat.
Il signala également un phénomène analogue dans le cas du disque métallique mince de dimensions finies perpendiculaire au champ.
J’ai pu, dans le cas d’une sphère creuse d’épaisseur faible, mettre en évidence un optima semblable
aux précédents et susceptible d’applications intéressantes dès l’instant où l’on se propose de faire absorber par une couche métallique sphérique un maximum d’énergie.
Les calculs en coordonnées sphériques font intervenir normalement les fonctions de Bessel et de Legendre. Ils deviennent rapidement très compliqués du fait des « conditions aux limites ».
Cependant, en utilisant la notion de potentiel magnétique, j’ai pu éviter l’introduction des fonctions
sphériques et aboutir très rapidement à un résultat qui n’avait pas encore été mis en évidence.
JOURNAL DE PHYSIQUE RADIUM. TOME
d2,
JANVIER 1951,Considérons une
sphère
métallique
creuseplacée
dans unchamp
magnétique périodique
et uni-forme H =Ho cos wt) t (fig. i).
Parinduction,
descou-Fig. 1.
rants de Foucault se
développent
dans le métal. Pour écrire les relations de Maxwellqui
relient leschamps
entre eux à l’intérieur comme à l’extérieur dumétal,
nous supposerons lerégime quasi
station-naire.Jusqu’à
desfréquences
élevées,
nous savonsque cette
approximation
est bienjustifiée
[1,
2].
Nous nousplacerons
d’autrepart
dans le cas où1
l’épaisseur
depénétration ê == (2 7!(J) y) - 2
(w),
pul-sation; y,
conductibilité)
estgrande
vis-à-vis del’épaisseur
du métal. Pour desfréquences
assezélevées,
cetteépaisseur
sera donc celle d’une couche mincemétallique.
Ceci
posé,
remarquons que lestrajectoires
circu-laires des courants de Foucault dans le métal sont situées dans desplans
perpendiculaires
auchamp
inducteur H.
En coordonnées
sphériques
lescomposantes
hl, etha
duchamp
électrique
h sont donc nulles ainsi que lacomposante
H ~
duchamp
magnétique
Leséquations générales
se réduisent alors aux suivantes :
27 En
négligeant
les termes de second ordre(qui
sontcontinus) l’intégration
del’égalité
(3)
surl’épais-seur e très
petite
de la couche conduit à la relationa étant le rayon extérieur de la
sphère.
Les notations i et 2
désignent
les milieuxexté-rieurs au métal de la couche. Le chiffre i se
rap-porte
àl’espace
extérieur,
et le chiffre a à la cavitéinterne.
L’égalité
(5)
permet
d’écrireOr,
d’après (1) :
De
plus,
d’après (4) :
Par
conséquent,
on déduit queCes relations se refèrent au
champ
H,.
à la limite de lacouche,
mais à l’intérieur de celle-ci. Parcontinuité,
onpeut
écrire en fonction despoten-tiels
03C81
et03C82
en(1)
et(2) :
avec
Détermination des
potentiels.
- Prenonscomme
potentiel
inducteur :La
présence
des courants induitsperturbe
cepotentiel
et conduit à écrireCes formes satisfont aux conditions
générales
derégularité
et lechamp
extérieur se réduit bien auchamp
inducteur àgrande
distance.Elles satisfont d’autre
part
aux conditions aux limites deségalités
(6)
siD’où
Soit
en
posant
D’où
En
prenant
lesparties
réelles et enposant tg x
= ocon en déduit les valeurs
de rfl
etrf2
correspondantes
aupotentiel inducteur 03C8 0 :
Les termes additionnels
représentant
lespertur-bations de
potentiel
dues aux courants induits.Nous voyons
déjà qu’à
l’intérieur de lasphère,
laprésence
des courants de Foucaultproduit
unchamp
de sensopposé
auchamp
inducteurH o,
d’amplitude
égale
àH 0 cos X
etdéphasé
d’unangle
Calcul des
champs. -
Ensupposant
les per-méabilitéségales
àl’unité,
la valeur deschamps
dans les milieux 1 et 2 s’obtient directement àpartir
de 03C81
ettf2 :
On a .A la limite pour r = a, on a
h ~,1= h~2 =
H° w a sin O [ si n ce> t - cos z sin «,> t + z)] .
(i8)
C’est le
champ électrique
dans la couchemétallique
28
Remarques.
-- I °Toujours
dans la condition E > e si lafréquence
est suffisamment élevée pour3 03B52
que
tgy
=03B1= 2 ao
soit trèspetit,
on constate2 ae
facilement
qu’à
l’extérieur de lasphère
(région
1)
les formules donnant leschamps
deviennentLa densité
superficielle
decourant is
est donnée àpartir
deH03B81,
pour r = apar la relation
D’où
On retrouve des formules
déjà
établies dans le cas de lasphère
conductricepleine
pour desfréquences
élevées[2,
4,
6].
2° A l’intérieur de la cavité
sphérique,
lechamp
résultantmagnétique
vaut,
tous calculs faits :et le
champ
électrique
(h,
==hy) :
Si oc est
grand (basse
fréquence),
onpeut
écrireD’où
Le
champ H o
est peuperturbé.
Si « est très
petit,
enremplaçant
sin Z
par (x,(1) La valeur moyenne du vecteur de Poynting
4I03C0
H02Â htest nulle. Il n’y a pas d’énergie dissipée dans la cavité
sphé-rique.
on obtient
Le
champ magnétique
résultant estnégligeable.
Enfin,
un casparticulièrement
intéressant est celui où a =1,
comme nous le verronsplus
loin. On trouve alors dans la cavitéSi la condition est
réalisée,
l’am-plitude
duchamp
magnétique
intérieur vautH02013
et2
est
déphasée
de- 03C0
sur lechamp
inducteur.Calcul de la
puissance
dissipée
dans le métal.-
L’expression
de lapuissance dissipée
par les courants de Foucault dans le métal estavec
et
On en déduit
après intégration
Cette dernière
expression
passe par un maximum pour une valeuroptima
del’épaisseur
Pour cette valeur de e la
puissance
dissipée
vautElle est
proportionnelle
au cube du rayon etindé-pendante
de la conductibilité. Lareprésentation
de W en fonction de e a doncl’aspect
de lafigure
2.3 E2
Après
un maximum pour Copt- 2 a
lapuissance
29
dépensée
en hautefréquence
dans unesphère
pleine
de rayon b + e(e
étant la variable et b le rayonFig. a.
intérieur de la
sphère
creuse considéréejusqu’ici).
Cettepuissance
estLa
courbe
W1
doit donc se raccorder avec W. G. Ribaud[3],
dans son étude sur ledisque plan
Il est
certain,
paranalogie
avec leproblème
dudisque plan,
que l’existence del’optima
de puis-sance dans le cas de lasphère
creuse,peut
présenter
un
grand
intérêt pour lechauffage
de certains corps, ou dans les études de bolométrie. Dans ce derniercas,
l’épaisseur optima
très faiblepeut
être obtenuepar
dépôt métallique
sur unsupport
sphérique
ou un tubecylindrique
isolants.J’espère pouvoir
revenir ultérieurement sur cettequestion.
Signalons
enfin
que le
rapport
de lapuissance
dissipée
dans la couche(22)
à cellequi
seraitdissipée
dans les mêmes conditions dans unesphère
pleine
de même rayon, tend vers la limitequand
le rayon a de lasphère
croît indéfiniment. Le même raisonnement,appliqué
au tube indéfini de J. J.Thomson,
conduit au mêmerésultat,
cequi
est bien normal.de faible
épaisseur perpendiculaire
auchamp
induc-teur,
trouve pour lapuissance
dissipée optima
une valeurégale
à(24)
pour uneépaisseur
(a,
rayon dudisque, k,
coefficient voisin de2).
Jerappelle
que J. J. Thomson aégalement
obtenu une valeuroptima
pourl’épaisseur
d’un tube indéfini soumis à unchamp magnétique
axial.Si nous calculons le
rapport
de lapuissance
optima
donnée parl’expression (24)
à lapuissance dissipée
dans unesphère pleine
de même nature et de mêmediamètre,
nous trouvons dans les mêmes conditionsd’induction
Ce
rapport peut
être très élevé. Je donne ci-dessousquelques exemples
portant
sur des couchessphé-riques
de nature différente avec a == 10 mm, et pour deuxfréquences
5. I07 et 5.105.Remarque.
- Onpeut
également
calculer lapuis-sance
dissipée
par l’intermédiaire du vecteur dePoynting.
La valeur moyenne du flux de ce vecteur sur la surface extérieure de la couche est en effet
avec
(pour
r =a) :
On trouve
expression identique
au résultatdéjà
obtenu(22).
Enfin,
la valeur moyenne du flux dans la cavité estavec
On vérifie
qu’elle
estnulle,
cequi
est évidentpuis-qu’il n’y
a pas depuissance
dissipée
dans cet endroit.Manuscril ( reçu le 21 I avril 1950.
BIBLIOGRAPHIE.
[1] THOMSON J. J. 2014 Recent Researches.
[2] COLOMBANI A. - Étude
sur les courants de Foucault. J. Phys., I948, 9, 273-286. Détermination de la
perméa-bilité apparente et du facteur de qualité en haute
fréquence d’une poudre magnétique. J. Phys., I950, 11, 20I
[3] RIBAUD G. 2014
Chauffage par induction d’un disque
circu-laire mince normal aux lignes de champ. J. Phys.,
I946, 7, ooo.
[4] JOUGUET M.2014 Courants de Foucault et fours à induction
(Gauthier-Villars).
[5] POYNTING.2014 On the transfer of Energy in the
Electro-magnetic Field. Phil. Trans., I884, Part. II, 343.
[6] CLERK MAXWELL. - Traité d’Électricité et de