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Définition physique et détermination des températures absolues

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Academic year: 2021

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Texte intégral

(1)

HAL Id: jpa-00238300

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00238300

Submitted on 1 Jan 1884

HAL

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absolues

G. Lippmann

To cite this version:

G. Lippmann. Définition physique et détermination des températures absolues. J. Phys. Theor.

Appl., 1884, 3 (1), pp.53-57. �10.1051/jphystap:01884003005300�. �jpa-00238300�

(2)

DÉFINITION PHYSIQUE ET DÉTERMINATION DES TEMPÉRATURES ABSOLUES ;

PAR M. G. LIPPMANN.

1. On sait que les thermomètres le

plus fréquemment employés

sont fondés sur la dilatation d’une substance convenablement

choisie,

telle que l’air ou le mercure ; on sait

également

que les échelles ainsi construites varient avec la nature de la substance utilisée : ainsi

l’air, l’hydrogène,

le mercure et l’alcool fournissent quatre échelles

centigrades qui

ne sont pas

identiques.

Si l’on

prenait

pour

phénomène thermométrique,

au lieu de la

dilatation,

une variation

de pression,

une tension de

dissociation,

une force

thernlo-électrique,

on obtiendrait de nouvelles

échelles,

ou

plutôt

de nouvelles séries d’échelles

thermométriques variables,

tant avec la nature du

phénomène qu’avec

la nature des substances mises en oeuvre.

On peut donc

imaginer

une infinité d’échelles

thermométriques qui

sont toutes distinctes : une même

température s’y

trouve re-

présentée

par des nombres

qui

ne sont ni

identiques,

ni propor- tionnels entre eux.

Ce défaut de

proportionnalité

tient à ce que ces nombres ne mesurent pas les

températures :

ils servent seulement à les dési-

gner, à les

repérer.

C’est

qu’en

effel ni les

températures

ni les intervalles de

tempé-

rature ne sont des

grandeurs

mesurables au sens propre de ce mot.

Mesurer une

grandeur,

c’est trouver son rapport à une

grandenr

de même

espèce prise

pour unité. Or on peut remarquer que les seules

grandeurs physiques susceptibles

de mesure son t celles dont

on peut construire les

multiples :

il faut

pouvoir prendre

n exem-

plaires

de l’unité choisie et en effectuer l’addition. C’est ainsi que l’on construi t une

règle divisée,

une boîte

à poids,

une série

graduée

de résistances

électriques.

Mais on ne saurait de la même manière

ajouter

un intervalle de

température

à lui-même.

Il semble donc au

premier

abord que toute échelle thermomé-

trique

doive

dé pendre

des

propriétés

de

quelque

substance

parti- culière,

de celle même

qui

aura servi à la

construire,

et que, par

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:01884003005300

(3)

dons, grâce

a S.

Carnot,

une échelle

thermométrique dite absolue, laquelle

doit son iloii-i à ce

rlu’elle

est

indépendante

du choix de la

substance

thermométrique qui

a servi à la construire. Cette éclielle absolue estibndée sul la mesure dLt

travail mécanique

fourni par les machines

therlniql1cs.

On sait que l’oo

appelle machine thermique

Un

syste’illc capables

de fonctionner indénnimcnt en convertissant de la chaleur en tra-

vail. Ainsi une machine de Gramme mue par un courant thermo-

électrique,

ou bien un corps dont on fait varier

périodiquement

la

température

eu dont les clilatations et contractions successiv es

produisent

du

travail,

constituent des machines

thermiques.

Le

fonctionnement d’une machine

thermique

suppose

toujours

l’in-

tervention de deux corps A et

B, qui

doivent nécessairement être à des

températures

différentes.

Le corps le

plus

chaud est destiné à fournir de la clialeur au

système

qui LraN aille,

et le corps le

plus

froid est destiné à lui en

prendre,

de

façon

à maintenir ou à ramener ce système à son état

primitif et

à lni permettre ainsi de recommencer indéfinilnellt son

fonctionnement.

Si les

températures

entre

lesquelles

fonctionne la machine dif- fèrent infiniment peu, la

quantité

de travail rendue par la machine.

en retour de

chaque

calorie fournie par le corps

A,

est infilinlent

petite.

Si

perfectionnés

que l’on suppose les organes de la ma-

chine,

on ne pourra fâire

dépasser

à ce rendement en travail une

valeur maxima infiniment

petite.

Si 1 intervalle entre les

températures,

de A et de B est

pris

de

plus

en

plus grande

lcdit maximum de reniement devient

égale-

nlent

plus grand.

A

chaque couple

de

températures correspond

une

valeur du rendement maximum en

travail,

valeur que

Inexpérience

fait connaître et

qui

peut

s’exprimer

par un nombre,. Inversement donc, ce nombre caractérise l’intervalle

employé

et

peut lui

servir

de mesure. On peut donc construire ainsi une échelle thermomé-

trique,

et de

plus

cette échelles se trouBe être

absolue,

c’est-à-dire

indépendante

de la nature de la iiiacliine

thermique.

En

effets,

le

principe

de Carnot nous

apprend

que « le rende-

ment maximum est le llzérne pour toutes le machines

thermiques

qui

travaillent dans le même inLervalic de

température

». L’indé-

(4)

pcndance

dont nous avons

parlé

n’est donc autre chose que le

principe

de Carnot.

Cahnot compare l’intervalle de

température qui

llitehvlent dans les machines

thermiques

à la hauteur de chute de l’eau dans les

moteurs

hydrauliques.

Etant donnés deux réservoirs d’eau entre

lesquels

la différence de niveau soit h mètres, un I110teLlt’

hydrau- lique quelconque

intercalé entre les deux réservoirs

fournit,

pour

chaque kilogramme

d’eau

dépensé,

un travail de It

kilogrammètres

au

plus.

Ce maximum peut être atteint,, mais non

dépassé, quelle

que soitlaconstruction

du moteur; inversement,

orlheut, en inesurantle travail

fourni,

en conclure la hauteur de chute. C’est

l’analogue

de

ce que l’on fait

lorsqu’on prend

le rendement en travail pour me-

sure de la hauteur de chute

thermique.

Le travail de Sadi Carnot est de 1824; SirBV. Tho111son proposa,

en

1848,

de fonder sur le

principe

de Carnot Fëchelle absolue dé- finie comme nous venons de le

faire, puis

il modifia

plusieurs

fois

la fornle de cette définition. Sans nous arrêter à fâire

l’historique

de ces

variantes,

nous allons encore définir la

température

absolue

sous une autre forme

équivalente

pour le

principe

à la

précédente,

et

plus

commode pour certaines

applications.

Une machine

thcrnnque qui

fonctionne enure les deux corps A

et

B,

de

températures différentes,

met en

jeu

deux

quantités

de

chaleur

différentes, l’une Q prise

au corps

chaud,

l’autre

Q’

cédée

au corps froid.

Or,

il résul te du

principe

de Carnot que le rap-

port Q’ Q

a une valeur minima

indépendante

de la nature de la ma-

chine dans un intervalle de

température

donné.

En

elle[,

la

quantité

de chaleur

disparue

et transformée en lra-

rail est

Q - Q’;

la

quantité

de travail

produite

est

(Q - Q’)E,

en

désignant

par E

l’équivalent mécanique

de la

chaleur;

le rende-

ment en travail pour chacune

des Q calories, prises

à

A,

est donc

(Q-Q’)E Q. Et, puisque

ce rendement atteint une valeur maxima

indépendante

de la nature de la

machine,

il s’ensuit que la fraction

QI

bien de la

propriété indiquée

ci-dessus.

La fraction

Q’ Q représente

le rapport de la chaleur restituée à B à la chaleur

dépensée

par A.

C’ cst,

en d’autres termes, la fraction de

(5)

formée en

travail;

et cette fraction caractérise l’intervalle de tem-

pérature employé

d’une manière

absolue,

c’est-à-dire

indépendant

de la nature de la machine

thermique.

Convenions donc de la pren- dre pour mesure de cet intervalle.

Dans ce

système,

l’intervalle de deux

températures

données est

représenté

non par une

différences,

mais par un rapport, le rap- port des

quantités

de chaleur mises en

¡.eu

par une machine

thermique pai-faite, fonctionnant

dans cet intervalles de tem-

pérature.

Si l’on

opère

ainsi pour une série de

températures,

on obtient

une série de nombres que

nous’désignerons

par

6 i, 02, 9:;, 04,...

et

qui correspondent

aux différentes

températures,

c’est-à-dire que le rapport de deux d’entre eux

représente

l’intervalle des

températures correspondantes.

Pour citer un

exemple numérique,

considérons quatre

tempé-

ratures

qui

soient des

points fixes,

et inscrivons en

regard

les va-

leurs des

tenipératures

absolues.

Nous obtenons le Tableau suivant:

Ces nombres

signifient qu’une

machine

thermique qui

fonction-

nerait entre la deuxième et la

quatrième

de ces

températures

resti-

tuerait au

réfrigérant

les

1303050

de la chaleur

prise

à la

chaudière ;

entre la

première

et la

troisième,

la

proportion

de chaleur restituée

serait 245 538,

et ainsi de sui te.

Comme les rapports de ces nombres deux à deux sont seuls dé-

finis,

il est indifférent de les multiplier par un même facteur arbi-

traire ;

-ou, ce

qui

revient au

méme,

on peut attribuer à l’un des nombres de la série une valeur arbitraire : les autres sont dès lors déterminés. Dans le Tableau

ci-dessus,

nous avons

pris

le

nombre 1o0o comme valeur de la

température qui correspond

à

l’ébullition du soufre. Les

températures

absolues sont

donc,

à ce

point

de vue,

analogues

aux

équivalents chimiques.

(6)

57 On peut remarquer que cette définition

n’implique

ni

l’hypo-

thèse d’un zéro absolu, ni Ja fiction des gaz

parfaits.

Elle nous est

d’ailleurs

imposée

par

l’usage

même que l’on fait des

températures

absolues dans les formules de la

Thermodynamique

l’on s’en sert

exclusivement;

la forme même des

expressions analytiques

on

la fait entrer

implique précisément

la

signification physique

que

nous avons fait

ressortir,

et ne s’accorderait

point

avec une au tre

définition,

avec

celle,

par

exemple, qu’on

fait intervenir pour les gaz

parfaits.

Comment déterminer les valeurs de 0 ?

Comment

exprimer

la

température

absolue en fonction de la

température vulgaire,

c’est-à-dire des

propriétés thermiques

d’une

substance

quelconque ?

Un

premier

mode de détermination se

présente

tout d’abord:

c’est celui

qui

consisterait à faire fonctionner une machine ther-

mique

entre deux

températures

et à déterminer par des mesures

calorimétriques

les

quantités

de chaleur

Q et Q’ prises

et rendues

par la machine. C’est ainsi que lkI. Hirn a

opéré

sur la machine à vapeur ; si la machine

employée

par JB1.Hirn avait é té à détente com-

plète,

si elle avait par

conséquent

réalisé la condition du rende-

ment maximum,

l’expérience

de M. Hirn eût fourni la valeur du

rapport Q’ Q qui représentait

en valeur absolue l’intervalle de

tempé-

rature utilisé.

Mais une

pareille

méthode suppose que l’on sache faire de bonnes

mesures

calorimétriques

à toutes

températures

et que l’on ait con-

struit un moteur

thermique

à rendement maximum : ce sont des conditions très difficiles à

réaliser,

la seconde surtout. En outre, on n’obtiendrait par cette méthode directe que des valeurs numéri- ques des

températures 9,

tandis

qu’il

est

plus

commode et

plus

avantageux d’avoir des

expressions analytiques

de 0 en fonction de la

température vulgaire.

C’est donc ainsi

qu’il

est

préférable

de poser le

problène ;

il nous

reste à montrer comment on en trouve la solution.

(A suivre

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