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Lire Lucain à l'époque carolingienne

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Academic year: 2021

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Submitted on 8 Oct 2018

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Lire Lucain à l’époque carolingienne

Florian Barrière

To cite this version:

Florian Barrière. Lire Lucain à l’époque carolingienne. La Confusion des genres dans la Pharsale de Lucain, May 2017, Aix-en-Provence, France. �hal-01890025�

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Lire Lucain à l’époque carolingienne.

La postérité du Bellum ciuile après la mort de son auteur a fait l’objet d’études diverses, depuis celle de la réception de Lucain parmi ses contemporains

1

jusqu’à celle de son influence du Moyen Âge au XXème siècle

2

. Néanmoins, si certaines périodes ont été fréquemment évoquées – c’est notamment le cas de l’antiquité tardive des grammairiens, comme Servius, ou du Moyen Âge central

3

–, le haut Moyen Âge, et plus particulièrement la Renaissance carolingienne, qui a principalement lieu sous les règnes de Charlemagne, Louis le Pieux et Charles le Chauve, a été plus rarement étudié

4

. Or, il s’agit d’une époque dont on sait qu’elle a été capitale dans l’histoire de la réception des auteurs classiques latins tant les membres de l’Académie palatine, parfois décrite comme une véritable « oasis de culture »

5

, ont multiplié les références aux auteurs anciens. S’agissant du Bellum ciuile, en particulier, c’est au IXe siècle qu’ont été copiés les manuscrits complets les plus anciens que nous possédons et c’est à partir de cette période que le nombre de copies conservées croît de façon exponentielle : on possède ainsi 4 manuscrits du Bellum ciuile datant du IXe siècle, 8 du Xe siècle, près de 40 du XIe siècle et plus d’une centaine du XIIe siècle. Comme le soutient A. Ronconi

6

, un nombre important de copies pour une œuvre est un indice pour l’étude de la réception d’un texte. Le nombre croissant de manuscrits contenant l’épopée de Lucain à l’époque carolingienne laisse ainsi penser que le poème était lu. Il reste, néanmoins, à déterminer ce que l’on recherchait en lisant Lucain. Voulait-on lire un poème épique ou bien l’histoire de la guerre qui opposa César à Pompée ? Trouvait-on un intérêt dans la métrique de Lucain ou plutôt dans ses sentences, que l’on a pu juger utiles pour les orateurs ? Les auteurs carolingiens ont-ils, somme toute, pris position dans le débat générique qui accompagne les lectures du Bellum ciuile depuis sa création ? Les mentions du nom de Lucain, les citations ou les vers inspirés de son œuvre sont autant d’indices qui nous permettront de tenter de répondre à ces interrogations. Notre parcours à travers la littérature d’époque carolingienne nous conduira d’abord à étudier les jugements portés sur Lucain et son œuvre, soit de façon directe, soit à travers les auteurs auquel on le compare. Dans un second temps, nous tenterons de voir si l’opinion que les carolingiens ont de Lucain transparaît à travers l’usage qu’ils font de ses vers, grâce à la citation ou à l’imitation.

1 Voir le récent colloque « Lucan and his contemporary contexts » qui s’est tenu à Provo (USA) en avril 2017.

2 Voir, par exemple, Galtier et Poignault 2016. Présence de Lucain, Clermont-Ferrand 2016. p. 431-542.

3 Voir, pour Servius, notamment Esposito 2004, Bureau 2010 et Barrière 2016 ; pour le Moyen Âge central, voir Sanford 1934, Paoletti 1962, Van Moos 2005 ou encore Courroux 2016

4 Il est ainsi particulièrement révélateur que E.M. Sanford (Sanford 1934, p. 3) ne consacre que de rares lignes aux poètes carolingiens dans un article consacré aux citations de Lucain chez les auteurs médiévaux, que P.

Courroux (Courroux 2016, p. 454) ne s’intéresse qu’à « l’apogée de la popularité de Lucain », à savoir les XIe et XIIe siècles ou encore que la période n’ait pas été abordée dans un colloque intitulé « présence de Lucain » (Galtier et Poignault 2016).

5 L’expression apparaît chez R. Martin (Martin 2000, p. 159).

6 Ronconi 1961, p. 37.

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Tout d’abord, notre étude de la réception générique de l’œuvre de Lucain doit s’intéresser aux commentaires que les auteurs de la période carolingienne ont formulés sur le poète et son épopée. Dans la plupart des cas, le nom de Lucain est convoqué dans un contexte où on le caractérise de façon évidente comme un poète. Le plus souvent, le nom de l’auteur du Bellum ciuile n’apparaît pas seul mais est accompagné du nom d’un autre poète ou prend même place au sein d’une liste

7

. Les énumérations dans lesquelles Lucain est cité sont toujours composées de poètes que l’auteur estime de renom. Ainsi peut-on lire les vers suivants chez Alcuin :

Illic inuenies ueterum uestigia patrum, [...]

Quod pater Hieronymus, quod sensit Hilarius atque Ambrosius praesul, simul Augustinus [...]

Quid quoque Sedulius, uel quid canit ipse Iuuencus, Alcimus et Clemens, Prosper, Paulinus, Arator, Quid Fortunatus, uel quid Lactantius edunt, Quae Maro Virgilius, Statius, Lucanus

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"Tu trouveras là les vestiges de nos pères, [...] tout ce qu'ont compris le vénérable Jérôme, ainsi qu'Hilaire, que l'évêque Ambroise tout autant qu'Augustin [...], tout ce qu'a chanté Sedulius aussi, et Juvencus, Alcimus, Clément, Prosper, Paulin, Arator, ce qu'ont écrit Fortunat et Lactance, Virgile Maro, Stace, Lucain"

Dans cette liste, apparaissent des noms d’auteurs de prose comme de poésie, ayant vécu à des périodes diverses. Au sein des auteurs classiques, Lucain semble être cité par Alcuin comme l’égal de Virgile et de Stace, tous trois auteurs des ueterum uestigia patrum. Un tel jugement, qui ne marque pas de différence entre Virgile et Lucain, peut surprendre quand on sait combien le classicisme français comme la période baroque se sont ingéniés à disputer duquel des deux était le meilleur. Il existe toutefois des traces de comparaison entre Lucain et Virgile, même si elle n’est jamais assumée explicitement par les auteurs carolingiens. Sedulius, dans son traité In Donati artem maiorem, prend à deux reprises des exemples de grammaire dans lesquels on retrouve le nom des deux poètes : plus diligo Virgilium Lucano

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et doctior Virgilius Lucano

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. Dans les deux cas, Lucain est présenté comme un poète inférieur à Virgile, à la différence de ce que l’on pouvait comprendre dans la citation d’Alcuin supra.

Dans le propos d’Alcuin, tous les auteurs cités semblent être placés sur un pied d’égalité : il convient de souligner que le nom de Lucain est employé au terme de deux vers consacrés exclusivement à des poètes, chrétiens et païens. Si, dans cette énumération, les auteurs de

7 C’est notamment le cas chez Paul Diacre et Pierre de Pise (Poème XLIV : "Versus Fiduciae Ad Angelramnum Presulem", Pauli et Petri carmina, PLAC I, p. 77), Alcuin (Poème I, v. 1535-1553, "Versus de patribus regibus et sanctis Euboricensis Ecclesiae", Alcuini carmina, PLAC I, p. 204), Moduin ("Nasonis Ecloga", I, v. 71-78, Alcuini carmina, PLAC I, p. 387).

8 Alcuin, Poème I, v. 1535-1553, "Versus de patribus regibus et sanctis Euboricensis Ecclesiae", Alcuini carmina, PLAC I, p. 204. Cf. Moduin "Nasonis Ecloga", I, v. 71-78, Alcuini carmina, PLAC I, p. 387 et Ermold le noir, "Faits et gestes de Louis-le-pieux", v. 15-22, Ermoldi Nigelli Carmina, PLAC II, p. 5.

9 Sedulius, In Donati artem maiorem, 2, 250, 38. Cf. Ars Laureshamensis. Expositio in Donatum maiorem, 2, 118, 21.

10 Sedulius, In Donati artem maiorem, 2, 100, 26. Cf. Ars Laureshamensis. Expositio in Donatum maiorem, 2, 24, 58.

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l’antiquité classique côtoient ceux de l’antiquité tardive et du haut Moyen Âge, la plupart des références à Lucain chez les carolingiens visent à le distinguer des poètes plus tardifs. Le plus souvent, les auteurs carolingiens établissent une nette séparation entre les auteurs anciens et les écrivains contemporains. De même qu’Alcuin souligne la qualité des ueterum…patrum, on trouve chez Walafrid Strabon une comparaison entre l’œuvre de Modoin et celle de Lucain : Accipe, mitto tibi Modoini carmina magni,

In quibus inuenies quod ferias, quod ames.

Mitte politiorem Lucanum uel mihi magni Carmina Virgilii mitte minora, precor.

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"Voici que je t'envoie les poèmes du grand Modoin, dans lesquels tu trouveras matière à critiquer et matière à aimer. Envoie-moi, je t'en prie, l'œuvre plus raffinée de Lucain ou bien les petits poèmes du grand Virgile."

Le raffinement supérieur de l’œuvre de Lucain (politiorem Lucanum), évoqué immédiatement après le jugement plus partagé sur les compositions de Modoin, constitue un rappel de la supériorité des anciens, ce qui justifie leur lecture assidue et leur circulation dans les milieux érudits carolingiens dont témoigne la lettre de Walafrid Strabon. Le statut de Lucain est tout à fait caractéristique de la renaissance carolingienne qui recherche dans les anciens de véritables modèles. J-Y. Tilliette signale ainsi que les œuvres de Juvénal, de Virgile et de Lucain passaient au IXe siècle pour de véritables « monuments de la versification hexamétrique »

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. Mais, précisément parce que les œuvres des anciens sont reconnues comme des chefs-d’œuvre, leurs auteurs sont parfois mentionnés pour mieux faire l’éloge d’un poète du siècle de Charlemagne. On trouve ainsi Lucain cité dans une énumération de poètes antiques chez le même Walafrid Strabon alors qu’il souhaite louer les travaux d’un certain Probus :

Non Maro, Flaccus, Naso, Lucanus Ausoniusue Talia concinnunt Quos Probus iste Legerit umquam, Cantibus huius Exsuperantur ;

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11 Walafrid Strabon, Ad Prudentium, LXI, v. 21-24, PLAC II, p. 404. La leçon politiorem Lucanum est une conjecture, qui remplace politorem Lucani, que je considère inintelligible. Le sens attendu, qui établit la supériorité de Lucain et Virgile sur Modoin dont l’œuvre contient quod ferias, paraît clair. La restitution d’un comparatif portant sur Lucain, l’auteur représentant son œuvre par métonymie, permet d’atteindre ce sens. Il faut souligner que la conjecture forme une légère difficulté prosodique, le o du suffixe du comparatif, traditionnellement long, doit être considéré comme bref, ici.

12 Tilliette 1991, p. 317.

13 Walafrid Strabon, Versus Walahfridi, PLAC IV, p. 1079. Cf. Paul Diacre et Pierre de Pise, Poème XLIV :

"Versus Fiduciae Ad Angelramnum Presulem", Pauli et Petri carmina, PLAC I, p. 77.

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« De tels chants n’ont pas été composés par Maron, Flaccus, Nason, Lucain ou Ausone, ces auteurs que ce Probus n’a jamais lu et qu’il surpasse pourtant par ses poèmes. »

Le prestige des anciens poètes est ainsi utilisé pour accroître l’éloge adressé à un contemporain. Mais, si Walafrid Strabon laisse entendre que Lucain, comme Virgile et Ovide, serait inférieur à Probus, cela ne signifie pas moins qu’il porte les vers de ces poètes en très haute estime, conformément à ce qui semble être le jugement répandu à l’époque carolingienne.

Il convient toutefois de signaler que la façon dont Lucain est mentionné dans les œuvres de l’époque carolingienne ne se réduit pas au seul rappel de sa condition de poète ancien. Certaines mentions du nom de Lucain ont pour fonction de rappeler le paganisme de l’auteur du Bellum ciuile. En effet, Lucain, au même titre que Virgile, est parfois considéré comme un poète païen, inférieur en cela aux poètes chrétiens. On trouve ainsi la remarque suivante chez Otfried de Wissembourg :

Gentilium uates, ut Virgilius Lucanus Ouidius caeterique quam plurimi, suorum facta decorarent lingua natiua […] nostrae etiam sectae probatissimorum uirorum facta laudabant, Iuuenci Aratoris Prudentii caeterorum multorum, qui sua lingua dicta et miracula Christi decenter ornabant.

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« Les poètes païens, tels Virgile, Lucain, Ovide et tous les autres, ont orné de leurs vers les exploits de leur peuple, dans leur langue natale, […] tandis que notre église loue les actes de Juvencus, Arator, Prudence et de nombreux autres excellents hommes qui, dans leur propre langue, ont bien illustré les paroles et les miracles du Christ. »

Le moine et poète carolingien semble établir une véritable hiérarchie entre les auteurs païens et les auteurs chrétiens. Là où les poètes comme Virgile, Lucain et Ovide apparaissent comme de simples auteurs nationaux, pour ainsi dire, qui ont chanté les louanges de leur propre peuple, les œuvres d’inspiration chrétiennes, telles celles de Juvencus, d’Arator et de Prudence, paraissent atteindre une certaine forme d’universalité. Le critère employé par Otfried de Wissembourg, à savoir celui de la religion évoquée dans les poèmes, occupe une place plus importante chez Raban Maur. Celui-ci écrit, en effet :

Quidam autem poetae theologi dicti sunt : quoniam de diis carmina faciebant. Officium poetae in eo est, ut ea, quae uere gesta sunt, in alias species obliquis figurationibus cum decore aliquo conuersa transducat. Vnde et Lucanus ideo in numero poetarum non ponitur : quia historias composuisse uidetur, non poema.

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« Certains poètes ont été appelés théologiens car ils écrivaient des poèmes sur les dieux. Le travail du poète en la matière consiste à transformer des événements qui se sont réellement produits en changeant leur apparence, à l’aide de représentations imagées, en leur conférant une certaine gloire. C’est pour cette raison que Lucain n’est pas compté au nombre des poètes : car il a, semble-t-il, composé une histoire et non un poème. »

14 Otfried de Wissembourg, Otfridi ad Liudbertum epistula. 10.

15 Raban Maur, De universo libri, XV, PLAC CXI, p. 419

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Raban Maur évoque ici une division à l’intérieur du genre poétique : les poètes qui consacrent leur œuvre aux dieux (de diis carmina faciebant), qu’il s’agisse du Dieu chrétien ou des divinités païennes, sont nommés theologi. Il exclut Lucain de cette catégorie avec la phrase Lucanus ideo in numero poetarum non ponitur : quia historias composuisse uidetur, non poema, qui rappelle le célèbre jugement de Servius sur l’auteur du Bellum ciuile

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. Mais si Servius refuse de considérer la Pharsale comme un poème, c’est surtout en raison de l’absence de recours à la mythologie par Lucain. Raban Maur, pour sa part, estime que c’est parce que Lucain n’a pas transformé les événements réels qu’il narre (ea, quae uere gesta sunt […] transducat) qu’il n’a pas composé un poème. Les deux érudits s’accordent toutefois pour voir un récit historique dans le Bellum ciuile. Si c’est bien la question des dieux qui fournit à Raban Maur l’occasion de formuler un jugement sur le poète, à la différence de ce que déclare Otfried de Wissembourg, il considère qu’il ne suffit pas de réduire Lucain à un poète païen mais qu’il faut également souligner que son travail de composition n’est pas celui que l’on doit trouver chez un poète, theologus ou non. Si le propos de Raban Maur, à l’origine, est une simple définition des theologi, la manière dont il parle de Lucain laisse penser qu’il n’exclut pas seulement Lucain de la catégorie des theologi mais plus largement de celle des poètes (in numero poetarum ; non poema) pour le considérer comme un historien. Il s’agit d’un propos dont on trouve une autre illustration dans la période carolingienne, chez Fréculf de Lisieux, un évêque qui entretenait, d’ailleurs, une correspondance avec Raban Maur. Dans l’Histoire universelle de Fréculf de Lisieux, on lit, en effet :

Lucano plus historico quam poeta testante ait enim : ‘Armeniosque arcus Geticis intendite neruis’.

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« Lucain, qui en témoigne davantage en historien qu’en poète, dit, en effet : ‘Tendez vos arcs d’Arménie avec les cordes des Gètes’ ».

Le propos de Fréculf de Lisieux est plus nuancé que celui de Raban Maur. Là où Raban Maur semblait laisser entendre que Lucain n’était pas un poète, Fréculf de Lisieux considère que Lucain est plus historien que poète (plus historico quam poeta), ce qui signifie qu’il reconnaît le caractère poétique du Bellum ciuile. Ce qui justifie que le poète soit ici davantage dans un rôle d’historien tient dans la mention de détails liés à l’armement de tel peuple, que Fréculf juge plus pertinent dans un récit historique que dans un poème. Force est de constater donc que, si Raban Maur et Fréculf de Lisieux paraissent tous deux voir en Lucain un historien, leurs jugements sont, en réalité, assez différents puisqu’ils ne se servent pas des mêmes marqueurs pour définir histoire et poésie. Bien plus, l’auteur de l’Histoire universelle désigne à plusieurs reprises expressément Lucain comme un poète

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. L’idée selon laquelle Lucain a pu écrire un vers plus historico quam poeta testante ne doit donc pas nécessairement être perçue comme une critique ni même comme une volonté de donner une définition prescriptive de ce que doit être la poésie. Il s’agit plutôt d’une remarque qui fait apparaître que le poète a pu

16 Servius, ad Aen., 1, 382 : Lucanus namque ideo in numero poetarum esse non meruit, quia uidetur historiam composuisse, non poema. À ce sujet, voir Bureau 2010.

17 Fréculf de Lisieux, Historiarum libri XII, 2, 25.

18 Voir par exemple Fréculf de Lisieux, Historiarum libri XII, 1, 16 : De Neronis actibus sceleratissimis, et de interfectione Senecae sui doctoris atque Lucani poetae ou encore, un peu plus loin, Similiter et Lucanum poetam, eiusdem Senecae auunculum, peremit.

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truffer son poème de détails historiques, ce qui justifie sa présence dans l’ouvrage historique de Fréculf de Lisieux.

Pour conclure ce premier temps de notre étude, consacré aux jugements formulés sur Lucain à l’époque carolingienne, il faut souligner que celui-ci semble être, très majoritairement considéré comme un poète et est fréquemment rapproché de Virgile. Lucain serait alors un des illustres représentants de l’épopée classique. Certains auteurs soulignent toutefois que Lucain est un poète païen et qu’en cela il ne représente qu’une partie du genre épique, inférieure à l’épopée chrétienne. En outre, Lucain, en tant qu’auteur ancien, est parfois considéré comme inférieur aux auteurs contemporains des carolingiens, qui ont su dépasser le canon poétique classique. Enfin, le poète paraît avoir également été fréquemment présenté comme un moins bon poète que Virgile, si bien qu’une telle affirmation a pu être convoquée dans les exemples des grammaires. Aux yeux des carolingiens – même si ce jugement n’est pas tout à fait unanime –, Lucain serait ainsi un poète qui n’a pas dépassé Virgile, dont le genre a été surpassé par l’épopée chrétienne et dont la production est inférieure à celle des poètes les plus récents. Enfin, Raban Maur et Fréculf remarquent combien l’œuvre de Lucain semble parfois proche du genre historique. Si le second considère que Lucain cesse parfois d’être poète, pour Raban Maur, le Bellum ciuile n’est pas une épopée mais plutôt un ouvrage d’histoire, puisque son auteur se contente de raconter les faits tels qu’ils se sont déroulés.

Le second temps de notre étude sera consacré à un bref survol des citations et des imitations de Lucain à l’époque carolingienne afin de voir si l’emploi des vers du Bellum ciuile confirme les conclusions que nous avons tirées de l’examen des jugements formulés sur cette œuvre. Avant d’analyser des exemples de reprise des vers de la Pharsale à la période carolingienne, il convient d’évoquer brièvement les florilèges. Ceux-ci constituent, en effet, des cas particuliers puisque les citations de Lucain qu’on y trouve sont présentées sans aucun contexte, ce qui les rend moins utiles pour notre étude. Soulignons, néanmoins, la présence de Lucain dans de nombreux manuscrits de florilegia

19

. De fait, si l'on regarde les florilèges, du VIIIe au XIIe siècle, on s'aperçoit que sur les 8060 vers de la Pharsale, 3870 sont cités au moins une fois. Or, ces citations sont très souvent découpées de manière variée, avec des imprécisions diverses, si bien qu'il paraît exclu de penser qu'elles sont le plus souvent reprises d'un florilège à l'autre. Bien au contraire, Sanford affirme qu'elles proviennent d'une lecture personnelle de la Pharsale, mais dont il ne reste, somme toute, que peu de traces à interpréter pour l’étude de la réception. Un des plus célèbres florilèges de l’époque carolingienne est celui de Micon de Saint Riquier, l’Opus prosodiacum, dans lequel sont cités, par ordre alphabétique de lemme, des vers de différents poètes. Dans la préface de son recueil, Micon déclare coepi perscrutari diligentius monimenta poetarum, « j’ai commencé à regarder avec attention les chefs d’œuvre des poètes ». Parmi ceux-ci, sur les 430 vers relevés par Micon, des extraits du Bellum ciuile apparaissent à 19 reprises, près de trois fois moins que les vers de Virgile mais presque autant que ceux d’Ovide et de Juvénal. Aux yeux de l’auteur de

19 Voir Sanford 1934.

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l’Opus prosodiacum, Lucain est bel et bien un poète de qualité puisqu’il est présent à plusieurs reprises dans sa liste des monimenta poetarum, mais il s’agit là de la seule conclusion que nous puissions tirer à propos de la question du genre de la Pharsale, en raison de l’absence totale de commentaire de Micon de Saint Riquier sur les citations.

Si l’on laisse de côté le cas particulier des florilegia, les autres citations du Bellum ciuile à l’époque carolingienne peuvent être regroupées en plusieurs catégories. Tout d’abord, il faut souligner qu’un grand nombre de citations de Lucain s’intègre dans des développements grammaticaux, pour illustrer la syntaxe, la morphologie ou le sens de tel ou tel mot. C’est un usage fréquent pour les citations d’auteurs anciens

20

, que l’on trouve appliqué au Bellum ciuile notamment dans l’expositio in Donatum maiorem de l’Ars Laureshamensis

21

, dans l’Ars Bernensis

22

ou encore chez Alcuin. Ce dernier écrit ainsi : Sto, stas, statum, staturum, longa a cum in nominibus ab eo derivatis ubique brevietur, ut status, stabilis: ut Lucanus: ‘Quorum stata tempora flatus’.

23

« Sto, stas, statum, staturum, avec un a long, alors qu’il est toujours abrégé dans les noms qui sont dérivés de ce verbe, comme status, stabilis : comme Lucain : ‘Quorum stata tempora flatus’ »

Si les citations de Lucain dans les grammaires rappellent son statut d’auteur présent dans les manuels scolaires, elles ne sont d’aucune utilité pour l’étude de réception générique qui est la nôtre. Une fois les citations à usage grammatical exclues, la plupart des cas où un auteur convoque les vers du Bellum ciuile semblent s’inscrire dans l’emploi « antiquario »

24

de Lucain, c’est-à-dire que le poète semble servir de véritable source pour les savoirs antiques les plus variés. On en trouve la trace chez Paul Diacre

25

et surtout chez Raban Maur

26

, deux auteurs d’ouvrages à visée encyclopédique. Dans les De universo libri, on peut lire, par exemple :

Janua a Jano quodam appellatur, cui gentiles omnem introitum uel exitum sacrauerunt. Vnde Lucanus : ‘Ferrea belligeri compescat limina Iani.’

27

« La porte (ianua) tient son nom de Janus, à qui les païens consacraient toute entrée et sortie.

D’où Lucain : ‘Puisse-t-elle fermer les portes de fer de Janus porteur de guerre’ ».

Le vers de Lucain est employé ici à titre d’illustration : le nom de Janus y est mentionné en même temps que des portes (limina). Raban Maur, qui explique que le mot « porte » en latin, ianua, dérive du nom du dieu Janus trouve ainsi un exemple qui remplit deux fonctions. Il justifie l’étymologie supposée de ianua et il rappelle la croyance des anciens qui considéraient

20 Il était déjà fréquent chez les grammairiens antérieurs. Preuve en est la présence de citations de Lucain dans l’Exceptio de arte grammatica Prisciani de Raban Maur (PL, CXI, p. 618, 636, 641, 652, 655, 657).

21 Voir 2, 24, 58 ; 2, 115, 51 ; 2, 118, 21.

22 Voir 104, 24 ; 127, 22.

23 Grammatica, 892, 31.

24 L’expression est de P. Esposito (Esposito 2004).

25 31, 13.

26 De Universo libri, PL, CXI, p. 196, 232, 234, 244, 246, 399, 422, 450

27 Raban Maur, De universo libri, XIV, PL CXI, p. 399.

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que les seuils étaient consacrés à Janus. Cet extrait est donc tout à fait révélateur de la manière dont les vers de Lucain peuvent passer d’une fonction d’illustration dans une discussion grammaticale (à laquelle l’explication étymologique d’un terme contribue chez les anciens) à celle d’exemple dans une discussion sur les mœurs ou les connaissances des anciens (tel le culte de Janus et son lien avec les déclarations de guerre). C’est ce dernier usage qui est majoritaire dans les de universo libri de Raban Maur, qu’il s’agisse d’évoquer les pratiques magiques en Assyrie

28

, la fonction militaire des manipules

29

ou bien encore les caractéristiques de tel ou tel animal

30

. Dans cette fonction, le Bellum ciuile semble être un répertoire d’exemples, qui permettent d’illustrer une époque donnée, à travers ses pratiques et ses connaissances. En cela, l’usage encyclopédique de Lucain, bien compréhensible dans l’œuvre de Raban Maur qui se veut une encyclopédie carolingienne, est conforme au jugement formulé par Fréculf de Lisieux qui considère que Lucain parfois parle plus comme un historien que comme un poète (plus historico quam poeta testante)

31

. En effet, les ouvrages historiques sont ceux auxquels les carolingiens peuvent faire appel pour connaître les mœurs des Romains de la période républicaine et impériale et l’emploi de vers de Lucain pour illustrer de tels développements laisse penser que les carolingiens trouvaient un intérêt historique dans le poème. Preuve en est que Raban Maur, qui considère que Lucain n’a pas écrit un poème mais une histoire

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, fait référence explicitement à celui-ci lorsqu’il souhaite expliquer ce qu’est une guerre civile :

Ciuile bellum est inter ciues orta seditio et concitatio tumultus, sicut inter Syllam et Marium, qui bellum ciuile inuicem in una gente gesserunt. Plusquam ciuile bellum est, ubi non solum ciues certant, sed et cognati : quale actum est inter Caesarem et Pompeium, quando gener et socer inuicem dimicauerunt : sequidem in hac pugna frater cum fratre dimicauit, et pater aduersus filium arma portauit. Lucanus : ‘In fratrum ceciderunt praemia fratres.’

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« Une guerre civile est une agitation et un conflit né entre des citoyens, comme entre Sylla et Marius qui se firent mutuellement une guerre civile, en appartenant à un seul et même peuple.

Une guerre plus que civile est le moment où se battent non seulement des citoyens mais aussi des parents : il en fut ainsi entre César et Pompée lorsqu’un gendre et un beau-père se combattirent mutuellement : dans ce conflit, le frère se battit contre son frère et le père porta les armes contre son fils. Lucain : ‘des frères moururent au prix d'une récompense pour leurs frères’ ».

Raban définit les différents types de guerre et en vient à la guerre civile, qui oppose des citoyens entre eux (inter ciues). Arrive ensuite un nouveau type de guerre, la guerre plus que civile, référence évidente à l’incipit du Bellum ciuile, conflit qui oppose des citoyens qui appartiennent à une même famille (non solum ciues certant, sed et cognati). Il est assez frappant de souligner que, dans cet effort de classification des différentes guerres, ce sont les mots de Lucain puis un vers entier de son poème qui soutiennent le propos de Raban Maur.

28 Raban Maur, De universo libri, XV, PL CXI, p. 422.

29 Raban Maur, De universo libri, XVI, PL CXI, p. 450.

30 Raban Maur, De universo libri, VIII, PL CXI, p. 232, 234, 244 et 246.

31 Fréculf de Lisieux, Historiarum libri XII, 2, 25.

32 Raban Maur, De universo libri, XV, PLAC CXI, p. 419

33 Raban Maur, De universo libri, XX, PL CXI, p. 533.

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Là encore, la Pharsale intervient en tant qu’autorité historique et non poétique, ce qui est tout à fait conforme à la déclaration de Raban Maur qui voit en Lucain un historien. Dans l’ensemble, le survol des citations du Bellum ciuile à l’époque carolingienne révèle un fait remarquable : à l’exception des florilèges (et notamment de l’exemple de Micon citant les monimenta poetarum), l’œuvre de Lucain n’est jamais convoquée pour sa valeur poétique mais plutôt en guise d’autorité en matière de correction de la langue latine ou de témoin de l’histoire et des pratiques de la Rome antique.

C’est, en revanche, l’examen des imitations carolingiennes de Lucain, sur lequel nous achèverons notre étude, qui nous permettra de faire apparaître une forme de reconnaissance du caractère poétique du Bellum ciuile. En effet, si les jugements portés sur l’épopée ou l’usage qui est fait de ses vers peuvent parfois laisser entendre que la Renaissance carolingienne n’a pas vu en Lucain un poète remarquable, il ne faut pas négliger l’influence considérable qu’a produite la lecture de cette œuvre sur les auteurs de cette époque. Raban Maur, lui-même, en est la preuve, dans la mesure où il ne peut parler de guerre civile sans reprendre l’expression bellum plus quam ciuile mise à l’honneur par Lucain dans le premier vers de son poème. Si, chez Raban Maur, cette référence n’est que ponctuelle, d’autres auteurs s’inspirent très nettement de Lucain pour nourrir leur propre production poétique.

Ainsi, l’incipit de la Pharsale d’où Raban Maur tire l’expression bellum plus quam ciuile est présent en filigrane dans plusieurs compositions poétiques d’époque carolingienne. Les premiers vers de Lucain sont les suivants :

Bella per Emathios plus quam ciuilia campos, iusque datum sceleri canimus, populumque potentem in sua uictrici conversum uiscera dextra,

cognatasque acies, et, rupto fœdere regni, certatum totis concussi uiribus orbis in commune nefas, infestisque obuia signis signa, pares aquilas et pila minantia pilis.

Quis furor, o ciues, quae tanta licentia ferri ?

34

« Je chante les guerres plus que civiles sur les plaines d’Emathie, le crime prenant force de loi, un peuple puissant tournant ses mains victorieuses contre ses entrailles, deux camps unis par les liens du sang, l'Empire déchiré, toutes les forces du monde ébranlé servant à un crime commun, aigle contre aigle, lance contre lance. Quelle est cette folie furieuse, citoyens, cette si grand liberté accordée au fer ? »

Un tel passage inspire notamment Théodulf, dans ses Carmina : Egit id Emathiis populus Romanus in aruis,

Cum fera bella gerunt, hinc socer, inde gener, Cum fratrem frater perimit, uel amicus amicum, Quando pares aquilas et paria arma uehunt.

35

34 Lucain, Bellum ciuile, 1, 1-8.

35 Théodulf, Ad Modoinum, v. 213-216, PLAC I, p. 569.

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« Le peuple Romain mena ce combat dans les plaines d'Emathie, lorsqu'y portèrent la guerre le beau-père d'un côté, le gendre de l'autre, lorsqu'un frère tua son frère ou un ami son ami, quand se mirent en branle des aigles semblables et des armes semblables. »

Théodulf évoque, dans cet extrait, la guerre civile entre César et Pompée. Le thème qu’il aborde favorise, bien évidemment, la référence à Lucain : force est de constater que Théodulf ne se contente pas d’une simple allusion au Bellum ciuile, mais que ses vers calquent ceux de Lucain. Les parallèles sont nombreux : le groupe prépositionnel Emathiis… in aruis / per Emathios campos, l’adjectif fera qui fait écho au nefas lucanien, les polyptotes fratrem frater perimit, uel amicus amicum / signis signa… pila minantia pilis ou encore le groupe pares aquilas repris par Théodulf. L’inspiration lucanienne ne concerne donc pas seulement la thématique de ces quelques vers mais aussi le choix des mots et leur agencement. Ainsi, dans le groupe prépositionnel du premier vers des extraits cités, Théodulf reprend à la fois le même adjectif que Lucain, pour évoquer la Thessalie, Emathius, et le même procédé de disjonction pour en rejeter le régime en fin de vers. De la même façon, le polyptote qui forme un chiasme chez Lucain se retrouve dans le Ad Moduinum. Un tel phénomène d’inspiration lucanienne directe n’est pas isolé dans la poésie carolingienne : on en trouve un autre exemple dans un poème de Milon de Saint-Amand :

Quis furor inflauit, quae tanta insania mentes, Vt meminisse obitus proprii monimenta recusent ?

36

« Quelle fureur, quelle si grande folie gonfle les esprits pour qu'ils refusent que l'on se souvienne de la mémoire d'un mort ? »

C’est le vers 8 du Bellum ciuile qui inspire Milon de Saint-Amand : la double structure interrogative, quis furor… quae tanta insania

37

, est calquée sur celle de Lucain alors même que le thème développé dans le De sobrietate, à savoir les passions, n’appelle pas particulièrement cette référence à la Pharsale. Il convient de souligner que, à la différence de l’extrait de Théodulf, les deux vers de Milon ne contiennent que peu d’indices qui permettent de comprendre qu’ils sont inspirés de l’incipit du Bellum ciuile. Pour autant, ce jeu intertextuel devait être compris par les lettrés, lecteurs du De sobrietate, ce qui suppose que, non seulement le thème du poème de Lucain, mais aussi sa lettre même devaient être bien connus des érudits de l’époque carolingienne. Or, cette connaissance dans le détail de la formulation des vers de la Pharsale laisse penser que Lucain était bien lu comme un poète, dont on appréciait le style avec lequel on voulait rivaliser par aemulatio, c’est ce qui explique, me semble-t-il, des imitations telles qu’on les trouve chez Théodulf et Milon de Saint-Amand.

Pour conclure ce parcours parmi les auteurs carolingiens, il faut souligner que le Bellum ciuile semble osciller entre deux genres littéraires, l’histoire et la poésie. De fait,

36 Milon de Saint-Amand, De sobrietate, I, 719-720, PLAC III, p. 636.

37 La leçon insania apparaît dans une citation de Lucain chez Priscien, Grammaire, XVII, 1.

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l’œuvre de Lucain est souvent employée, comme pourrait l’être tout texte historique, en tant que source pour témoigner sur les connaissances, les mœurs et l’histoire de la Rome antique.

Mais un simple statut de source historique ne pourrait sans doute pas rendre compte du succès qu’a connu Lucain lors de la Renaissance carolingienne : le Bellum ciuile a été recopié, lu échangé dans les cercles érudits. Bien plus, tant certains jugements formulés sur cette œuvre que les imitations qui en sont faites laissent penser que le texte de Lucain était lu comme un poème. Les auteurs de la période carolingienne semblent s’être inscrits dans une véritable aemulatio avec le poète qui a écrit la Pharsale, ce dont attestent, bien évidemment, les jeux intertextuels dans les poèmes que nous avons présentés mais aussi les propos dans lesquels Lucain était déclaré inférieur aux poètes contemporains ou aux poètes chrétiens. Reste, enfin, un détail sur lequel les carolingiens ne semblent pas s’être arrêtés : si la discussion générique semble, somme toute, pencher du côté de la poésie, celle-ci est perçue comme un genre unique, sans nuances, ou plus exactement Lucain n’est jamais situé plus précisément dans le champ poétique, alors même qu’il a surtout été apprécié des poètes. Est-ce à dire que, lors de la Renaissance carolingienne, les accents tantôt épiques, tantôt tragiques, tantôt élégiaques ont laissé les lecteurs indifférents ? Il faut sans doute plutôt supposer que la vivacité du débat incarné par Servius qui voyait en la Pharsale un ouvrage historique était encore trop forte et que c’était avant tout par rapport à cet enjeu que les carolingiens devaient se positionner.

Florian Barrière

Université Grenoble Alpes

UMR 5316 Litt&Arts - TRANSLATIO

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