• Aucun résultat trouvé

Le tumulus d‟Apatésaro V

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Le tumulus d‟Apatésaro V"

Copied!
6
0
0

Texte intégral

(1)

Aceptado: 7-11-85

Le Tumulus d'Apatesaro V (Compte rendu de fouilles 1985)

The Tumulus of Apatesaro V (Excavation 1985)

MOST-CLES: Tumulus, Fouille, Pays Basque.

Jacques BLOT*

RÉSUMÉ

La tumulus pierreux d'Apatesaro V, fouillé en 1985, mesure 7 m. de diamètre et 0.50 m. de haut, sans structure particulière. Un amoncellement de pierres sans aucun ordre, avec, au centre, un dépôt de charbons de bois. Aucun mobilier. La seule ébauche d'architec- ture se trouve dans le quadrant S-SE où les pierres périphériques sont jointives ou superposées, et disposées de façon radiale.

L’absence de péristalithe évoque la fin de l'âge du bronze, mais la facture très négligée de ce monument peut aussi faire penser á une fin de rituel effectué en pleine période historique...

RESUMEN

El túmulo pedregoso, de Apatesaro V, excavado en julio de 1985 mide 7 m. de diámetro y 0.50 m. de altura, sin estructura particular.

Es un amontonamiento de piedras sin ningún orden, con un depósito de carbón de leña en el centro.

No ha sido hallado ningún ajuar. La única traza de arquitectura se sitúa en el cuadrante SSE. en donde las piedras periféricas están juntas o superpuestas, y en disposición radial. La ausencia de peristalito evoca el fin de la edad del Bronze, pero su configuración muy desordenada puede hacer pensar en un ritual efectuado durante el período histórico...

SUMMARY

The stony tumulus of Apatesaro V excavated in July 1985, has a diameter of 7 m. and 0.50 m. high, without any particular structu- re. A mass of stones, without any order, and, in the center, a deposition of charcoal. Not any object.

The only outline of architecture is the S.-SE. fourth, where the external stones are joined, or superimposed, and disposed in a radial manner. The absence of peristalithe calls to mind the end of Bronze Age, but the very intidy construction of this monument evokes an end of ritual effected in a full Historical period...

Nos prospections systématiques en Basse-Nava- rre au cours des années 1968 et 1969 nous avaient donné l'occasion d'identifier de nombreux vestiges protohistoriques. Ceux de la région d'Apatesaro et d'Okabé furent publiés en 1972 (J. B LOT , 1972).

Situation:

Les monuments de la région d'Apatesaro sont édifiés sur une longue croupe accolée au flanc N.O.

du mont Okabé. Cette montée en pente douce est empruntée par une importante piste pastorale qui draine les régions du col d'Irau, du vallon d'Artxilon- do et de la trouée d'Egurgi, accédant ainsi aux hauts pâturages d'Okabé et à sa célèbre nécropole proto- historique.

* Correspondant de la Direction des Antiquités Historiques d'Aqui- taine. Villa Guecorotz. 64500 Saint-Jean-de-Luz.

— Coordonnées:

A 80 m environ à l'Est de la piste de transhuman- ce, et légèrement en contrebas.

Carte IGN au 1/25000 - Saint-Jean-Pied-de-Port 7-8- Altitude: 1125 m

Commune de Lecumberry Parcelle E76 - zone III Lieu-dit: Apatesaro

Ax: 318,000 - Ay: 88,875

Contexte géographique et archéologique

— Situé en pleine région d'Irati, au coeur des

massifs montagneux du Pays Basque de France, les

vastes pâturages d'Apatesaro et d'Okabé, et leurs

voies d'accès, occupent une place absolument pri-

vilégiée tant du point de vue géographique qu'ar-

chéologique.

(2)

90

J. BLOT

Ceci peut être souligné par la seule évocation de la densité du réseau des antiques voies de transhu- mance au voisinage immédiat, (sans parler de la tou- te proche «Voie Romaine» des ports de Cize): pis- tes de crêtes du Mont Errozaté à l'Ithurramburu, pistes des pâturages d'Irau et d'Artxilondo, pistes des hautes crêtes d'lraty (du pic d'Orhi au pic de Bo- hocortia) - Ces pâturages et ces pistes reposent sur l'échine des Pyrénées Atlantiques dont l'altitude très modérée permet de nombreux points de franchisse- ments: port d'Ibañeta, col de Bentarte, col d'Arnos- tegi, d'Iropile, d'Errozate, passage d'Egurgi, port de Larrau etc... Dès lors, il n'est pas étonnant de comp- ter un grand nombre de vestiges protohistoriques pour l'ensemble ainsi évoqué: 9 dolmens, 63 tumu- lus, 111 cromlechs, 232 tertres d'habitats (J. B LOT , 1972, 1977).

— L’ensemble archéologique d'Apatésaro:

Le site d'Apatesaro, sans prétendre à la richesse d'Okabé, avec ses 26 monuments, n'en présente pas moins 8 vestiges dont nous avons publié une partie en 1972; et le reste dans les comptes rendus de foui- lle des cromlechs d'Apatesaro I et I bis et du tumu- lus d'Apatesaro IV (J. B LOT , 1984)

Le Tumulus n.º V fait partie d'un sous-groupe de 3 monuments un peu à l'écart, sur un replat à flanc de montagne, à 140m au N.-N.E. d'Apatesaro I.

Le tumulus n.º V d'environ 6 mètres de diamè- tre; le tumulus n.º VI à 2m à l'Est, pierreux, de 6m de diamètre, peu visible, avec au centre une pierre couchée de 1,60m de long et 0,25m d'épaisseur allongée en direction E.O.; le cercle n.º VII à 13m au N.-N.E. du précédent, 5m de diamètre, avec quelques pierres difficilement visibles.

CONDITIONS ET TECHNIQUES DE LA FOUILLE

— Avec l'autorisation de la Direction des Anti- quités Historiques d'Aquitaine, et celle de Monsieur Jean Iribarne, maire de Lecumberry, nous avons pu, début juillet 85, procéder à la fouille de sauvetage de ce monument. Les conditions climatiques étaient excellentes et nous disposions d'un groupe d'amis très dévoués et bien rôdés à ce genre de travail. Nous ne saurions tous les citer ici, mais nous tenons tout particulièrement à remercier les membres du grou- pe Lauburu de leur fidélité...

— Avant tous travaux, le tumulus d'Apatesaro V affectait la forme d'une galette aplatie, grossière-

ment circulaire, de 5 à 6m de diamètre, d'environ 0,30m de hauteur; quelques rares pierres émer- geaient de la couverture herbeuse, et aucun péris- talithe n'était visible. (photo I).

Photo 1. Le Tumulus avant la fouille. Vue prise du S.O. Noter les 3 pierres pèriphériques visibles.

— Nous avons tout d'abord procédé à un déca- page en surface, enlevant toute la couche d'humus recouvrant la masse pierreuse sous-jacente. Celle- ci, constituée de blocs de taille variable, formait l'en- semble du tumulus. Une tranchée de lm de large a été aménagée par dégagement progressif des blocs, de la périphérie vers le centre, et jusqu'au sol d'ori- gine, suivant un axe N.E.-S.O. (tranchée AB, figure I). Elle a permis d'étudier la stratigraphie d'ensem- ble, et la structure de la région centrale. De même, une autre exploration a été effectuée dans le qua- drant N. du Tumulus.

Enfin, on a creusé, à l'extérieur du monument, un carré témoin de lm de côté, jusqu'au sol d'origi- ne, pour étude stratigraphique comparative. Tous les éléments évacués ont été remis en place, à l'issue de la fouille, afin de redonner au site son aspect primitif.

RESULTATS DE LA FOUILLE

— Nous devons souligner d'emblée combien fut décevante l'exploration de ce «monument». En ef- fet, contrairement aux cas habituellement rencon- trés, nous n'avons pu ici identifier de véritable archi- te ct u re.

— Etudions successivement les éléments ren-

contrés de la superficie à la profondeur:

(3)

a) Une fine couche de terre végétale (figure 2 - couche I) noire, atteignant suivant les endroits en- tre 0,10m et 0,15 m d'épaisseur et contenant les ra- cines du gazon et celles, beaucoup plus épaisses, de quelques plants de bruyère. Couche particulière- ment adhérente aux pierres sous-jacentes et diffici- le à enlever.

Notons que le monument, construit sur un te- rrain en très légère pente vers le S.O. est dominé, au N.E., par une ligne de crête. Un phènomène de co- lluvion permanente en a résulté dissimulant en par- tie le relief originel du tumulus, et lui donnant des dimensions apparentes plus réduites.

b) Une fois totalement dégagée la couverture herbeuse, est apparu un tumulus pierreux de forme irrégulière plutôt ovale, avec un grand axe N.S. de 7,50 m environ et axe E.O. de 6,50 m. Il semble qu'il s'agisse d'une irrégularité de remplissage plutôt que d'une forme géométrique voulue. Les quadrants Est et Ouest semblent avoir été moins fournis en blocs pierreux; par contre, on note dans les secteurs Sud et surtout Sud-Est une disposition de blocs périp- hériques un peu plus soigneuse. Ils sont jointifs, ou superposés, et disposés de façon radiale; cést le seu- le partie du tumulus où il semble y avoir une ébau- che d'architecture. Comme nous l'avons déjà soulig- né, il n'y avait pas de péristalithe, et seules quelques pierres émergeaient au-dessus de la couche végé- tale (en grisé sur la figure I).

Fig. 1. Plan du monument. En grisé, les pierres qui apparaissaient à la surface du sol avant la fouille. Abcisse et ordonnée sont gra- duées en mètres.

Photo 2. Vue d'ensemble du tumulus fouillé. Vue prise du N.E.

c) L'exploration du monument, grâce à la tran- chée menée jusqu'au sol d'origine, selon l'axe AB (fi- gures 1 et 2), a montré qu'il n'y avait, en fait, qu'un amoncellement tout à fait désordonné de blocs de grès et de quartzite, de taille variable, allant du pavé aux blocs de 1m x 0,90m; il n'y a aucune répartition privilégiée, suivant les dimensions de pierres, par exemple. Au centre, le monument atteint 0,50 m d'épaisseur. Il ne semble pas y avoir non plus de structure particulière à cet endroit pouvant évoquer une ciste, ou même un petit amas pierreux régulier.

Cette négligence généralisée a été confirmée par une exploration effectuée dans le quadrant Nord (fi- gure I, carré C 3 ) poussée, là aussi, jusqu'au pa- léosol.

d) Cet amoncellement désordonné de pierres re- pose aur une couche de terre argileuse grisâtre as- sez dense, homogène, d'environ 6 à 7 centimètres d'épaisseur, contenant quelques fines particules car- bonnées. Cette couche (figure 2 - couche 3) s'étend jusqu'à le périphérie du monument, de manière très régulière.

e) Elle recouvre un paléocol caillouteux, éboulis de pente concassé, constitué de petits blocs de grès délités et fragmentés.

f) Au centre géométrique du monument, certai-

nes des pierres les plus profondes sont en partie en-

fouies dans la couche d'argile grisâtre, et pénètrent

même dans le paléosol. C'est dans un espace irré-

gulier, entre trois d'entre elles, et au niveau de la cou-

che d'argile grise (soit à 0,50 m de profondeur), que

nous avons pu recueillir une petite pincée de char-

bons de bois (figures 1 et 2); d'autres particules car-

bonnées étaient dispersées de part et d'autre, à quel-

ques dizaines de centimètres au-delà. Nous avons

précieusement recueilli l'ensemble en vue d'une da-

tation au C 14 .

(4)

92

J.BLOT

Fig. 2. Coupe du monument suivant axe AB. Noter les charbons au centre (ch.)

— Nous devons signaler en outre, dans la partie S.-S.O. de la tranchée, à environ 1m du centre, un très volumineux bloc rocheux, s'enfonçant dans le paléo- sol (figure 1, carré F5, et figure 2), qui nous a paru être naturellement en place, sans autre signification apparente, et avoir été inclus tel que lors de l'édifi- cation du tumulus.

Mobilier:

Il n'a pas été trouvé le moindre mobilier. (éclat de silex, fragment de céramique, perle, débris mé- tallique etc...).

La stratigraphie du carré témoin (figure 2, A') est intéressante à titre comparatif: on note une cou- che d'humus noir, riche en racines d'environ 0,15m d'épaisseur (couche I). Au-dessous, dix centimètres de terre argileuse, noire foncée, mais sans racines (couche 2). Il n'y a pas ici de couche grise (couche 3). On trouve donc immédiatement la paléosol cai- llouteux (couche 4).

INTERPRETATION DES RESULTATS

Le fait que les pierres soient séparées du paléo- sol par une couche grise que l'on ne retrouve qu'au niveau du tumulus suggère qu'elles ont été déposées sur un sol vraisemblablement décapé au préalable de sa couche superficielle d'humus avec racines (couche 1), la couche 2 étant comme d'habitude, semble-t-il laissée en place, et se transformant au cours des temps.

L'absence de toute sole de terre rubéfiée en pla- ce indique, comme pour tous les autres monuments de ce type que nous avons étudiés jusqu'ici (tumu- lus simples, tumulus-cromlechs, ou cromlechs sim- ples), que le foyer d'incinération s'est trouvé à quel- que distance, et non sur le lieu même du monument.

De même, l'absence de mobilier (ou son extrême ra- reté), commune à la quasi totalité de ces vestiges protohistoriques de montagne, peut être interprétée comme le fait que le rituel n'exigeait aucun dépôt

particulier, ou que la grande pauvreté des bergers de cette époque ne leur permettait que rarement ce luxe.

La reconstitution du rite funéraire ne peur être évoquée qu'avec toute les réserves d'usage. Nous proposons le schéma ci-après:

1. choix du lieu: replat à flanc de montagne avec vue dégagée, proximité de la piste pastorale.

2. Incinération du, ou des défunts, mais à une certaine distance.

3. décapage de la terre végétale superficielle sur une aire à peu près circulaire de 7m de diamètre en- viron; travail facile, ne nécessitant que des instru- ments primitifs.

4. prélèvement sur les restes du bûcher d'inci- nération d'une petite poignée symbolique de char- bons de bois qui est déposée au centre, avec léger semis, semble-t-il, dans les alentours immédiats.

5. Des blocs de grès prélevés sur le pointement rocheux voisin (50m au N.E.) fournissent le maté- riau de recouvrement; ces blocs ont été jetés, amon- celés sans ordre apparent, quelque soit leur taille, et sans grand soin quant à la régularité même du mo- nument. (On se rappellera toutefois l'ébauche de dis- position régulière en périphérie S. et S.E., et les quel- ques pierres enfoncées, au centre, qui entourent le dépôt de charbons de bois).

6.— Il est probable que la couche d'humus dé- capée au premier temps a été réutilisée pour recouv- rir finalement le tumulus.

Photo 3. Le centre du monument; pierres disposées sans ordre

apparent. Vue prise du N.E.

(5)

CONCLUSION

La constatation majeure est le négligé total de ce «monument». Aucune recherche architecturale, un véritable tas de cailloux, quasiment à l'état brut.

a) On peut même se poser la question de savoir s'il s'agit bien d'un monument funéraire:

— En montagne, à cette altitude, dans ce site, il ne peut s'agir d'un tas d'épierrage qui n'aurait aucu- ne signification. Il n'en existe d'ailleurs aucun dans un tel contexte.

— Un soubassement de cabane? Il serait bien le seul de ce type connu en Pays Basque.

— Un tumulus funéraire? Cette hypothèse res- te la plus vraisemblable:

— par la situation choisie

— par les dimensions du tumulus qui sont iden- tiques à celles des autres monuments funé- raires voisins répertoriés, ou même fouillés.

— par l'existence d'un dépôt de charbons de bois au centre.

b) Résultat de la datation au C

14

:

La datation au C

14

que nous venons de recevoir, malgré la marge d'erreur et toutes les critiques in- hérentes à cette technique, est la bienvenue. Elle est d'autant plus appréciée que nous n'avons ni archi- tecture, ni mobilier...

Le résultat est le suivant: Apatesaro V (n.º Gif 6988) 2740 ± 60 soit 790 ± 60 B.C.

Ces chiffres attirent tout de suite l'attention quand on les compare à ceux déjà obtenus pour la nécropole d'Apatesaro:

Apatesaro I (n.º Gif 5728) 2780±90 soit 830±90 B.C.

Apatesaro IV (n.º Gif 6031) 2670±90 soit 720±90 B.C.

Apatesaro I bis (n.º Gif 5729) 2590±90 soit 640±90 B.C.

Comme le souligne Mme G. Delibrias à qui nous devons ces datations: «Voici la datation des char- bons du Tumulus n.º V, qui s'avère être tout à fait contemporain des monuments voisins que nous avons datés. La cohérence de tous ces résultats est assez remarquable. On a la chance d'avoir, là, des sites bien conservés, sans contamination récente».

c) Une hiérarchie dans le choix des sites et des ar- chitectures.

Si nous étudions maintenant la répartition sur le terrain des différents vestiges, nous constatons (schéma 3) que les monuments I et I bis, sont des cromlechs, très soigneusement construits, en bor- dure de la piste pastorale, et qu'ils jouissent d'un ho- rizon très dégagé sur les sommets voisins; le n.º II, cromlech lui aussi (non fouillé) est très voisin.

Le Tumulus n.º IV, à l'architecture très élaborée, est quasi tangent au n.º III, d'aspect extérieur simi- laire; tous deux érigés à proximité de la piste pasto- rale, bénéficient aussi, d'un vaste horizon.

Par contre, le Tumulus n.º V de facture très né- gligée est, avec les n.º VI et VII, d'aspect aussi peu soigné, à l'écart de la piste pastorale, en contrebas, à l'amorce du Talweg, avec un horizon complètement

«bouché».

Il se dégage de ces constatations, l'impression très nette que les monuments ont non seulement été groupés par type architectural, mais encore que le site choisi n'est pas indifférent: monuments soignés en ligne de crête, monuments très négligés en con- trebas. Et ceci, indépendamment de l'époque de

Fig. 3. Disposition schématique, sur le terrain, des 8 monuments (Pp: piste pastorale).

En bas, l'échelle des temps, avec

la fourchette chronologique atri-

buée á chacun d'eux.

(6)

94

J. BLOT

construction: les monuments les plus voisins sur le plan architectural, et dans l'espace (I et I bis) sont les plus éloignés entre eux, dans le temps. Inverse- ment, les plus différents en architecture (I et V) sont les plus contemporains. (cf schéma 3).

La nécropole d'Apatesaro nous offre donc, en un espace restreint, et dans une courte fourchette de temps (cf schéma 3), un échantillonnage assez re- marquable de ce qui se fait, au Pays Basque, com- me sépulture à incinération au cours du Ier millénai- re avant J.C.

Comme le dit J.P. Mohen («L’Age du Fer en Aqui- taine», Mémoires de la S.P.F. - 1980 - Tome 14): «Ces monuments sont l'expression funéraire commune de sociétés à vocation pastorale... pasteurs guerriers qui défendent leurs troupeaux, car ceux-ci représentent alors la richesse la plus considérable qu'on puisse accumuler». Le concept de «Société» implique ce- lui de «hièrarchie», cette hiérarchie que nous retrou- vons encore de nos jours dans certains cimetières

du Pays Basque, oú d'espace de la mort est un es- pace structuré et hiérarchise» tant par la répartition spatiale des tombes que par leur aspect extérieur (M IKEL D UVERT communication personnelle). C'est aussi l'avis de J EAN G UIART : «... les rites mortuaires, dans leur globalité, n'expriment pas seulement une idée de la mort et de la survie; ils sont aussi une ima- ge fidèle de la société des vivants, oú chacun agit selon son statut, par rapport au défunt aussi bien que par rapport à tous les autres présents». («Les Hommes et la Mort-rituels funéraires à travers le monde» - Le Sycomore - Revue du Musée de l'Hom- me - 1979).

La nécropole d'Apatesaro, très représentative du rite d'incinération protohistorique en Pays Basque, nous paraît, elle aussi, illustrer parfaitement ce ju- gement d'une éternelle actualité. Mais c'est l'hum- ble Tumulus n.º 5, précisément par sa modestie même, qui apporte un éclairage nouveau sur les mo- tivations des pasteurs de la Protohistoire.

BIBLIOGRAPHIE

BLOT, J.

1972 Nouveaux vestiges mégalithiques en Pays Basque (III).

Cromlechs de Basse-Navarre et Tumulus. Bulletin de Mu- sée Basque 56: 58-74.

1972 Nouveaux vestiges mégalithiques en Pays Basque (IV).

Bulletin du Musée Basque 58: 162.

1976 Le Tumulus de Zuhamendi III - compte rendu de fouille.

Munibe 28: 297.

1976 Le Tumulus de Biskartxu (Zuharnendi I) - compte rendu de fouille. Munibe 28 297.

1977 Les vestiges protohistoriques de la «Voie Romaine» des Ports de Cize». Munibe 29: 77-96.

1979 Les rites d'incinération au Pays Basque durant la Proto- histoire. Munibe 32 219-236.

1981 Le Tumulus d'Ahiga -Une tradition protohistorique en plein Moyen-Age? Munibe 33, 191-193.

1984 Les cromlechs d'Apatesaro I et I bis - compte rendu de fouille. Munibe 36: 91.

1984 Le Tumulus d'Apatesaro IV - compte rendu de fouille. Mu-

nibe 36: 99.

Références

Documents relatifs

Cet amoncellement de pierres présente une certaine organisation: disposition des blocs du tumulus en 3 zones suivant leurs dimensions; ciste centrale avec dépôt

Desgaitasuna duten helduek gutxienez intentsitate ertaineko 150-300 minutuko jarduera fisiko aerobikoa egin behar dute; edo intentsitate biziko jarduera fisiko aerobikoa,

h est continue car c’est une application polynomiale, elle est donc born´ee sur la sph`ere unit´e qui est compacte et atteint ses bornes C 1 et

5 - Le mont Éverest, le plus haut sommet du monde, culmine à 8 880 m.. Le Mont Blanc, le plus haut d'Europe, n'atteind que 4

1 - Pour le goûter, Maman partage équitablement un paquet de 24 galettes entre ses 4 enfants.. v Quelle sera la part de chaque

Un adversaire réussit un lancer plus long de 0,95 m.. v Quelle est la performance du second

v Skier avec un seul ski, c'est

L’azote est l’élément le plus abondant du groupe c’est le constituant majeur de l’air (78%), à l’état combiné on le trouve principalement dans les nitrates,