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Identification expérimentale des réponses impulsionnelles en sortie d’un échangeur à une variation de température d’entrée d’un des fluides

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Academic year: 2021

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HAL Id: hal-02439983

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02439983

Submitted on 14 Jan 2020

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de température d’entrée d’un des fluides

Waseem Al Hadad, Vincent Schick, Benoît Pfortner, Denis Maillet

To cite this version:

Waseem Al Hadad, Vincent Schick, Benoît Pfortner, Denis Maillet. Identification expérimentale des réponses impulsionnelles en sortie d’un échangeur à une variation de température d’entrée d’un des fluides. Congrès de la société française de thermique 2019, Jun 2019, Nantes, France. �hal-02439983�

(2)

Identification expérimentale des réponses

impulsionnelles en sortie d’un échangeur à une variation de température d’entrée d’un des fluides

Waseem AL HADAD1, Vincent SCHICK1, Benoît PFORTNER1, Denis MAILLET1*

1

LEMTA, Université de Lorraine & CNRS

2, avenue de la forêt de Haye -BP 90161 -54505 Vandoeuvre cedex

*(auteur correspondant : denis.maillet@univ-lorraine.fr)

Résumé - Une perturbation de température à l’entrée d’un des deux fluides d’un échangeur de chaleur sensible peut être utilisée pour prédire les temperatures des sorties de chaque fluide si ses réponses impulsionnelles sont connues. On identifie ici ces dernières à partir des mesures des temperatures d’entrée et de sortie d’un échangeur à plaques et à ailettes. Ceci permet de caractériser le système en régime dynamique et aussi d’accéder à l’efficacité de l’échangeur, à couple de débits donnés. Ce travail laisse également entrevoir une technique de détection en ligne de l’encrassement.

1. Introduction

Les transferts thermiques transitoires et conjugués (advection et diffusion) dans un système physique hétérogène composé de solides et de fluides en écoulement peuvent être modélisés en utilisant des fonctions de transfert. Ceci nécessite que plusieurs conditions soient remplies. Tout d’abord, l’équation de la chaleur, ainsi que ses conditions limites et d’interface, doivent être Linéaires avec des coefficients Invariants en Temps (LIT). Les propopriétés thermophysiques des milieux constitutifs, ainsi que les champs de vitesse des fluides du système ne doivent dépendre ni de la température, ni du temps. Enfin, le champ de température initial peut être non uniforme, mais il doit alors correspondre à celui d’un régime permanent. A l’instant initial, le système est excité par une source transitoire unique (une puissance thermique ou une différence de température) qui doit être séparable, c'est-à- dire qu’elle doit pouvoir s’écrire comme le produit d’une fonction du temps par une fonction de l’espace. Si toutes ces conditions sont réunies, la réponse du système, en termes de variation de température ou de densité de flux, en tout point du système, s’écrit comme un produit de convolution entre la partie temporelle de la source et une réponse impulsionnelle spécifique, c'est-à-dire une fonction de Green [1, 2]. Cette réponse impulsionnelle est une fonction temporelle, qui est l’original d’une fonction de transfert qui s’écrit, elle, dans l’espace de Laplace.

Ce concept très général est appliqué ici à un échangeur de chaleur à deux fluides, pour lequel une perturbation de température est exercée et mesurée à l’entrée du fluide chaud, tandis que la réponse en température en sortie de chaque fluide est mesurée. Ces dernières sont liées par deux réponses impulsionnelles correspondantes, Ces « transmittances » caractérisent le comportement de l’échangeur en des points d’observation du système.

Chaque transmittance est identifiée expérimentalement à partir des mesures de la

perturbation et de sa réponse. En pratique, l’estimation expérimentale (on parle aussi

d’identification) d’une transmittance nécessite de résoudre un problème de déconvolution,

c'est-à-dire de résolution d’un système d’équations linéaires dont la matrice et le membre de

droite ne sont connus qu’approximativement. Ce type de problème est mal-posé par essence,

(3)

du fait de la présence de bruit dans la mesure des 2 températures. Donc une régularisation doit être effectuée afin d’estimer une distribution correcte de la transmittance correspondante.

Une fois les deux transmittances identifiées, le calcul de leurs intégrales temporelles permet de prédire le comportement permanent de l’échangeur et de calculer son efficacité.

Si cette identification est répétée périodiquement, un changement significatif des transmittances, c'est-à-dire un comportement non LIT, pourrait permettre de détecter un changement d’état de l’échangeur, tel qu’un encrassement, à un instant antérieur à sa détection aux mêmes points d’observation en régime permanent. Ceci pourrait permettre l’élaboration d’une nouvelle technique de contrôle non destructif en ligne de ce type de système.

2. Banc expérimental et conditions opératoires

Un échangeur à plaques et ailettes à deux fluides du commerce a été utilisé. Il s’agissait d’un assemblage de trois plaques parallèles rectangulaires de 1 mm d’épaisseur (130 mm x 660 mm) en aluminium définissant deux canaux de sections 10 mm x 103 mm. Chacun de ces derniers était muni d’ailettes internes, et était traversé par un débit d’eau, en configuration d’écoulements co-courants (parallèle), voir la figure 1. Les deux canaux étaient munis d’ailettes internes et l’échangeur n’était pas isolé du milieu ambient. Nous appelons ici respectivement

mh

et

mc

les débits chaud et froid et

ch

et

cc

les chaleurs spécifiques correspondantes.

L’entrée et la sortie de chaque fluide étaient reliés à un bain thermostaté à circulation qui permettait d’alimenter et d’évacuer le débit correspondant au travers d’une nourrice de distribution à quatre branches au sein d’un circuit fermé, voir la figure 2. Nous appelons

) (t

Th

et

Tc(t)

les températures des bains thermostatés. Celles-ci pouvaient être changées manuellement et arbitrairement dans le temps par l’opérateur. Quatre thermocouples gainés (type K), insérés dans les sections amont et aval de chaque nourrice, permettaient des mesures en continu des températures moyennes de mélange à l’entrée et à la sortie de chaque débit. Ces dernières sont appelées respectivement

Tinh(t)

et

Touth (t)

pour le fluide chaud et

Tinc(t)

et

Toutc (t)

pour le fluide froid.

Fig. 1. Partie centrale de léhangeur

en mode co-courant. Fig. 2. Banc expérimental.

(4)

Avant le début de chaque expérience, les deux thermostats étaient réglés au même niveau de température Th =Tc =T, où T est la température ambiante, et on attendait jusqu’à ce qu’un équilibre soit atteint pour les quatre températures d’entrée/sortie mesurées. Une fois cet équilibre atteint, c'est-à-dire lorsque les fluctuations des températures d’entrée atteignaient un niveau stable caractérisé par un écart type statistique constant, le niveau de la température d’entrée du fluide chaud était modifié manuellement à l’instant initial t =0, tandis qu’on ne changeait pas celui du fluide froid qui restait fixé à son niveau initial. Les quatre températures ont été enregistrées à l’aide d’une centrale d’acquisition, avec un pas temporel t. On a donc suivi l’échauffement

) 0 ( - ) ( )

( inh inh

h

in t =T t T

θ à l’entrée du fluide chaud, qui constituait l’unique source de température de l’échangeur, tandis que l’autre source potentielle de température, la variation de la température d’entrée du fluide froid, θinc(t)=Tinc(t)-Tinc(0), était maintenue à un niveau nul, grâce à la régulation assurée par le thermostat froid. Dans le présent travail expérimental, les variations des températures de sortie des deux fluides, θoutc (t)=Toutc (t)-Toutc (0) et θouth (t)=Touth (t)-Touth (0), sont les seules réponses mesurées.

3. Procédure d’identification des réponses impulsionnelles

Si le champ des vitesses dans chacun des deux écoulements ainsi que les propriétés thermophysiques de chaque milieu (parois solides et fluides) ne varient pas en temps, le transfert de chaleur transitoire dans le banc représenté dans les figures 1 et 2, est du type LIT. Donc chaque réponse en température,

θoutc (t)

et

θouth (t)

, est un produit de convolution, noté ici ‘*’, entre la source

θinh(t)

de température et une réponse impulsionnelle correspondante notée

H

. Comme la source et chaque réponse ont les mêmes unités physiques (Kelvin), nous appellerons transmittance

W

(

HW

) cette dernière, voir [1, 3].

Cette transmittance est définie par l’équation suivante : ( ) ( ) * ( ) où ou

θ

outi

t = W t

i

θ

inh

t i = c h (1) On explicite cette convolution sous forme intégrale:

t' t t t W t'

t t t W

t i inh

h t in t i

i

out() = ( − ')θ (') d = (') θ ( −')d

θ

0

0

(2a,b)

Une fois que les trois fonctions apparaissant dans l’équation (2) ont été soit discrétisées, pour

θouti (t)

, avec un pas

t

, ou paramétrées sur une base de fonctions constantes par morceaux, pour

Wi(t) and θinh(t)

, on dispose de trois vecteurs-colonne

outi

, W

i

et

inh

de dimensions

m x1

,

m

étant le nombre d’instants d’échantillonnage considérés. On effectue alors une quadrature numérique des intégrales de la relation (2), pour chaque instant discret, sous une forme utilisant une matrice carrée et deux vecteurs:

i h in h

in i i

out = M

(

W

)

= M

( )

W

(3a,b)

Ici les coefficients de

outi

sont les valeurs instantanées correspondantes

θouti ,jouti (tj)

, avec t

j

= j t , pour

j =

1 à

m

, et

M(.)

est une fonction matricielle carrée, de dimensions

m

m x

, et dont l’argument est un vecteur-colonne. La valeur de cette fonction a la structure

d’une matrice triangulaire inférieure de Toeplitz définie par:

(5)

1

1 1

1

2 1 2

3 2 1 3

0

1 2 1

( ) ( )

1 ( ) d

0 2

( ) où et

pour ou et 1 to

et ( 0) 0 avec 0

ψ ψ

ψ ψ

ψ ψ

ψ ψ ψ

ψ ψ ψ ψ

ψ θ

ψ ψ ψ ψ ψ ψ

+

= ≈ +

≡ =

= =

= =

j

j

t

j j

j

t

h i

in

m m m m

t t

t t t t

W j m

t M

(4a,b) Remarquons que l’approximation (4b) de

ψj

est valide si la fonction

ψ (t)

est majorée sur

[0,tf]

, avec d’éventuelles discontinuités situées uniquement aux bornes de chaque intervalle

[tj1,tj]

. Ici

( 1)

+

tj

ψ

et

ψ(tj)

sont respectivement les limites à droite et à gauche de

ψ (t)

lorsque

t

tend soit vers

tj1

soit vers

tj

. Si

ψ (t)

n’est pas bornée sur un tel intervalle, il faut disposer d’une expression analytique

ψ (t)

qui doit être intégrée puis divisée par

t

pour calculer

ψj

. C’est le cas par exemple d’une excitation et d’une mesure au même point spatial à l’instant initial pour une plaque solide en conduction pure (réponse face avant), où la limite à droite

Wh(0+)

est infinie pour une excitation en distribution de Dirac.

Dans le cas d’une fonction continue et bornée sur

[0,tf]

, le premier coefficient du vecteur vaut alors ψ

1=

ψ ( ) / 2

t1

, alors que dans le cas d’une fonction discontinue en zéro, elle vaut ψ

1=

( ψ ( )

t0+ +

ψ ( ) ) / 2 =

t1

ψ ( )

t1 ,

car ψ ( )

t0+ =

ψ ( )

t1 =

ψ ( )

t1

, ce qui est le cas pour un échelon temporel par exemple.

Le problème direct consiste à calculer la sortie

outi

pour une entrée connue

inh

, si le vecteur transmittance

Wi

du modèle « boîte grise » (3a,b), qui dépend implicitement des paramètres structuraux de l’échangeur (conductivités, capacités thermiques volumiques, champs de vitesses permanents), est connu.

Dans le problème (expérimental) inverse d’estimation des transmittances, les valeurs de la sortie

outi

et de l’entrée

inh

sont mesurées, avec des mesures entachées d’un bruit. Il est donc nécessaire de résoudre le système (3b), ce qui signifie que, symboliquement, sa matrice

M( inh )

doit être inversée (estimation d’une réponse impulsionnelle à partir de la mesure de la source

inh

et de sa réponse

outi

).

Ici, cette matrice est mal conditionnée, ce qui signifie que la solution du système (3b), en utilisant l’entrée et les sorties expérimentales, est instable [4], du fait de la présence du bruit.

Pour surmonter cette difficulté, c'est-à-dire pour rendre stable l’estimation, une régularisation est nécessaire: la matrice à inverser doit être modifiée pour que sa nouvelle version soit bien conditionnée. Plusieurs techniques de régularisation existent. Ici, seule la régularisation de Tikhonov [5] est utilisée. La solution instable des moindres carrés ordinaires (MCO) est écrite en mettant la matrice du système

M( inh)

sous la forme de sa décomposition en valeurs singulières :

1

avec ( )

=

=

i T i h T

MCO out in

W ˆ V S U M U S V (5a, b)

(6)

W ˆ

MCOi

est l’estimation des moindres carrés ordinaires de

Wi

,

S

est la matrice diagonale composée des valeurs singulières

Si

de

M( inh)

(pour i = 1 à m),

U

la matrice composée de ses

m vecteurs (colonnes) singuliers à gauche Ui

et

V

la matrice de ses

m vecteurs

(colonnes) singuliers à droite

Vi

. La version régularisée de (5a, b) s’écrit alors:

+ +

= +

= 1 with 1 diag 2 1 2 , 2 2 2,..., 2 2

2

1 µ µ µ

µ µ

µ

Sm

S S

S S

ˆ i S m

out T

i V S U S

W

(6a, b)

La valeur optimale de l’hyperparamètre de régularisation

µ

est déterminée à l’aide du principe de non-contradiction de Morozov. Elle est choisie de façon à ce que le niveau des résidus soit du même ordre de grandeur que l’écart type du bruit de mesure [5]. Ceci s’écrit:

( ) (

T

)

σ où

≈ =

i i , rec i i , rec

out out out out

RMQ RMQ

m

(7a, b)

RMQ

est le Résidu Moyen Quadratique,

σ

l’écart type du bruit et

outi , rec

, où l’exposant

“rec”désigne le signal recalculé à partir de l’estimation

Wˆµi

, est défini par : ( )

µ

i , rec = h i

out M in Wˆ

(8)

4. R

ésultats expérimentaux : transmittances identifiées

Trois experiences ont été effectuées avec trois distributions temporelles différentes de l’excitation

inh

mesurée. L’excitation

inh

et ses réponses mesurées

outc

and

outh

sont présentées pour les première, deuxième et troisième expériences sur les figures respectives 3, 4 and 5. Les débits massiques

mh

et

mc

des deux fluides avaient les valeurs suivantes:

1,73 min1 h =

m kg.

et

mc =0,95 kg.min1

. Le pas temporel d’acquisition était

t=

0.21 s.

L’écart type du bruit

σ

a été estimé:

σˆ =0 0066 C, °

(avant l’excitation). Ce niveau très bas du bruit est dû à un suréchantillonnage du signal qui est effectué avec une période qui est un sous multiple du pas

t

. Pour ces trois expériences différentes les deux transmittances identifiées, entre

inh

et ses réponses en temperature

outc

et

inh

, sont représentées dans les figures 6, et 7. Les valeurs optimales correspondantes de

µ

et du résidu moyen quadratique RMQ sont données dans le Tableau 1.

Fig. 3. Variations des températures mesurées lors de la première expérience.

Fig. 4. Variations des températures mesurées lors de la seconde expérience.

(7)

Tableau 1. Racine carrée du résidu moyen quadratique RMQ et valeurs optimales de µ

.

Fig. 5. Variations des températures mesurées lors de la troisième expérience.

Fig. 6. Transmittances identifiées entre l’entrée chaude et la sortie froide pour les trois expériences.

Fig. 7. Transmittances identifiées entre l’entrée chaude et la sortie chaude pour les trois expériences.

Les figures 6 et 7 montrent que les transmittances sont bien des grandeurs intrinsèques : elles dépendent implicitement des paramètres structurels du système physique, mais pas de la forme temporelle de l’excitation. On peut remarquer que la transmittance identifiée dans la 3

ème

expérience diffère légèrement des deux autres : cela peut être expliqué par le fait que les débits des deux circuits n’étaient pas parfaitement contrôlés et qu’une variation de débit a pu survenir dans certaines de ces expériences.

Tableau 2. Transmittances de régime permanent.

ss c

Wout, Wouth,ss Experience 1 0.627 0.672 Experience 2 0.619 0.674 Experience 3 0.563 0.641

Une transmittance en régime permanent

pour ou

θ θ

≡ =

i ,ss i ,ss h ,ss

out out in

W / i c h , où « ss »

désigne ce régime, est définie pour les niveaux des températures d’entrée du fluide chaud et de sortie des 2 fluides. Elle correspond à leurs niveaux asymptotiques (uniquement observés ici dans la 1

ère

expérience), et est déduite des mesures en régime transitoire, voir [1].

Ces transmittances « permanentes »

Woutc,ss

and

Wouth,ss

s ont obtenues par intégration

temporelle des transmittances « transitoires », voir les figures 6 et 7, et sont données dans le

tableau 2.

(8)

L’efficacité d’un échangeur de chaleur est définie par:

) (

) (

max min

ss , c in ss , h in

ss , c in ss , c out c c

C C Q

Q

θ θ

θ η θ

≡ −

=

(9a, b)

Dans ce travail, on a θ

inc ,ss

0 et

Cmin = Cc =m cc p

, et donc :

η =Woutc,ss

(9c) La valeur de cette efficacité, calculée à partir de sa définition (rapport des échauffements sortie/entrée) pour la première expérience est de 0,633. Cette valeur est proche des valeurs obtenues par intégration des transmittances transitoires (9c) qui figurent dans le tableau 2.

On remarque que, pour chaque expérience, la transmittance permanente côté fluide froid

c ,ss

W

out

est inférieure à son équivalent côté fluide chaud W

outh ,ss

: ceci est dû au fait que le flux perdu par le fluide chaud n’est pas totalement récupéré par le fluide froid.

Cette différence d’environ 10 %, pour les expériences 1 et 2, provient certainement des pertes au travers de l’ensemble de la structure solide de l’échangeur, qui n’était pas isolé ici:

la paroi solide séparant les deux écoulements, qui est traditionnellement modélisée par une résistance thermique 1D associée à l’écart de temperature local entre ses deux faces, ne constitue qu’une partie de cette structure et il faut aussi considerer les parois externs, ainsi que le raccordement à l’alimentation et l’évacuation, qui participant aussi au transfert. Ceci est à l’origine des phénomènes de transferts conjugués qui se traduisent par des vecteurs densité de flux non forcément normaux aux interfaces solide/paroi, même si cet effet n’est pas forcément prépondérant en régime co-courant, voir [6, 7, 8, 9 et 10].

4. Conclusions et perspectives

Cet article a montré que les réponses impulsionnelles, appelées aussi fonctions de Green, liant une réponse forcée transitoire à une source thermique unique, pouvaient être identifiées expérimentalement dans le domaine temporel pour un système hétérogène modélisé par des équations linéaires à coefficients invariants en temps, ici un échangeur de chaleur sensible, au sein duquel les transferts thermiques s’effectuent par conduction et convection.

Une fois ces réponses impulsionnelles identifiées, ici des transmittances, qui sont les originaux des fonctions de transfert dans le domaine de Laplace, à l’aide de la résolution régularisée d’un système d’équations linéaires, on peut les utiliser dans différentes applications.

Ainsi, on est capable de calculer très rapidement, en calcul direct, les températures moyennes de mélange en sortie d’échangeur, ou utiliser ces dernières dans le cadre de capteurs virtuels permettant d’estimer la source en fonction de sa réponse, en calcul inverse.

Ces réponses impulsionnelles sont des outils puissants qui peuvent être utilisés en

réduction de modèle (construction d’un modèle convolutif à partir de simulations d’un

modèle détaillé numérique, ou analytique, voir [11]) ou en identification de modèle (à partir

de mesures, voir [12]). Elles permettent également la quantification des performances

énergétiques d’un système à partir de mesures transitoires (évaluation de l’efficacité d’un

échangeur). Enfin, une autre piste mérite d’être explorée, celui du contrôle non destructif

d’un échangeur, afin de détecter un éventuel encrassement de ce dernier, par la répétition

(9)

périodique d’une expérience d’identification en ligne, afin de voir si des modifications importantes des transmittances apparaissent.

Remerciements

Les auteurs remercient le Fonds européen ainsi que la Région Grand Est qui ont apporté leur soutien financier au projet EPHAISTSTOS

Références

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