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PME et développement durable dans le contexte de la mondialisation : le cas du Vietnam

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Academic year: 2021

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HAL Id: tel-01877717

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Submitted on 20 Sep 2018

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PME et développement durable dans le contexte de la mondialisation : le cas du Vietnam

Quang Le Van

To cite this version:

Quang Le Van. PME et développement durable dans le contexte de la mondialisation : le cas du Vietnam. Economies et finances. Normandie Université, 2018. Français. �NNT : 2018NORMR025�.

�tel-01877717�

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Pour obtenir le diplôme de doctorat

Spécialité

Préparée au sein de l’Université de Rouen Normandie

PME ET DEVELOPPMENT DURABLE DANS LE CONTEXTE DE LA MONDIALISATION : LE CAS DU VIETNAM

Présentée et soutenue par

Thèse dirigée par Thi-Anh Dao TRAN (CREAM d’Economie de Toulouse)

Thèse soutenue publiquement leVendredi 23 mars 2018

Mr Michel SIMIONI Directeur de recherche INRA à l’UMR MOISA (Montpellier)

Mme Anoma ABHAYARATNE Professeur au Department of Economics and Statistics, University of Peradeniya (Sri Lanka)

Mr Med KECHIDI Professeur à

FRAMESPA UMR 5136 (Toulouse) Mme Fanny SIMON- LEE Professeur à

969 (Rouen)

Mr Tuan Anh LUONG Senior Lecturer au Faculty of Business and Law, De Montfort University (United Kingdom)

MmeThiAnh-Dao TRAN Maître de Conférences HDR à l’Université de Rouen Normandie, CREAM

Mr Manh Hung NGUYEN Chargé de recherche INRA à l’UMR LERNA (Toulouse)

THÈSE

Pour obtenir le diplôme de doctorat

Spécialité: SCIENCES ECONOMIQUES

Préparée au sein de l’Université de Rouen Normandie

PME ET DEVELOPPMENT DURABLE DANS LE CONTEXTE DE LA MONDIALISATION : LE CAS DU VIETNAM

Présentée et soutenue par Mr Quang LE VAN

Anh Dao TRAN (CREAM-EA 4702) et Manh Hung NGUYEN

Thèse soutenue publiquement leVendredi 23 mars 2018 devant le jury composé de

Directeur de recherche INRA à l’UMR MOISA

(Montpellier) Rapporteur

Professeur au Department of Economics and Statistics,

University of Peradeniya (Sri Lanka) Rapporteur Professeur à l’Université de Toulouse Jean-Jaures,

FRAMESPA UMR 5136 (Toulouse) Président

Professeur à l’Université de Rouen Normandie, NIMEC-EA

969 (Rouen) Examinatrice

Senior Lecturer au Faculty of Business and Law, De

Montfort University (United Kingdom) Examinateur Maître de Conférences HDR à l’Université de Rouen

Normandie, CREAM-EA 4702 (Rouen) Co

Chargé de recherche INRA à l’UMR LERNA (Toulouse) Co

Préparée au sein de l’Université de Rouen Normandie

PME ET DEVELOPPMENT DURABLE DANS LE CONTEXTE DE LA MONDIALISATION : LE CAS DU VIETNAM

EA 4702) et Manh Hung NGUYEN (INRA, Ecole

Rapporteur

Rapporteur

Président

Examinatrice

Examinateur

Co-directrice de thèse Co-directeur de thèse

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REMERCIEMENTS

Ce travail de thèse n'aurait jamais vu le jour sans la direction et lavision de Thi-Anh Dao TRAN et Manh Hung NGUYEN, qui malgré leur emploi du temps chargé, ont su se rendre disponible, à chaque fois que cela était nécessaire, pour m'orienter, me conseiller et m'écouter.

Je tiens également à remercier Monsieur Arsène RIEBER, directeur du CREAM et Arnaud Elie ingénieur d’études pour leur confiance et leurs disponibilités.

Mes remerciements vont en suite à Manh Tung NGUYEN, Directeur de l’institut de statstique et Monsieur Duc Tung Phung, Directeur de l’institut de développement Mekong et son équipe pour les conseils et les données que vous m’avez tranmis.

Je n'oublie pas les membres du jury. Je remercie chaleureusement Monsieur Med KECHIDI, Monsieur Michel SIMIONI, Madame Anoma ABHAYARATNE, Madame Fanny SIMON LEE et Monsieur Tuan Anh LUONG qui m'ont fait l'honneur de leur attention et de leur présence.

Et enfin, merci à mes parents, mes frères et soeurs, ma famille et mes amis pour ce soutien incroyable et sans faille dont vous êtes capables et qui me fait tant de bien.

Je dédie ce travail à mon père qui m’a toujours encouragé pendant tout instants de vie et même si tu es très loin aujourd’hui de ce monde, je sais que tu es là, à mes cotés.

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Résumé

La globalisation des marchés impose des impératifs en matière de compétitivité aux entreprises et entraîne des conséquences sur l'environnement et les hommes. Dans ce contexte, des chercheurs proposent le développement durable (DD) comme une alternative pour préserver notre patrimoine environnemental et social. Les entreprises en tant qu'acteurs majeurs de notre société doivent jouer leur partition. Parmi celles-ci, les petites et moyennes entreprises (PME) sont plus nombreuses et importantes dans nos économies, ses responsabilités sont d’autant plus importantes. Pour être compétitives et survivre à la concurrence qui vient de partout, elles n'ont d'autre choix que d'innover, déployer leurs stratégies en développant des produits plus respectueux de l’environnement. De plus, sans une masse critique de PME engagées dans le DD, ce projet serait irréalisable. Pour ce faire, intégrer à la fois de nouveaux produits et le DD dans leur mode de gestion serait une voie possible pour que les PME soient responsables tout en étant compétitives. Mais, elles ne sauraient le faire en raison de l'insuffisance de ressources et de savoir-faire dans le domaine du DD. Qu’est-ce qui motive les PME à s’engager dans le développement durable? C'est la question centrale qui fait l'objet de notre étude.

Des études montrent que l’engagement des entreprises au DD est motivé par l’avantage financier ou par le souci de la réputation. Les grandes entreprises ont commencé à prêter attention au processus de développement durable, les PME semblent être à la traîne et pourtant elles disposent des caractéristiques spécifiques comme la flexibilité organisationnelle, la proximité avec les acteurs locaux qui favorisent la mise en œuvre de ce processus. Beaucoup de PME hésitent encore aujourd’hui à s’engager dans la pratique de Responsabilité Sociale de l’Entreprise (RSE) par manque de ressources et par crainte de rentabilité. Il y a une pénurie d'études sur la façon dont les PME perçoivent et mettent en œuvre le concept, en particulier du point de vue d'un pays en développement.

Cette étude aide à combler ces lacunes en examinant la façon dont le développement durable est perçu et pratiqué par les PME au Vietnam. Dans une économie en développement et en transition comme le Vietnam, où les ressources financières, humaines, technologiques et institutionnelles sont limitées et où le développement durable est interprété dans un contexte national et culturel, une étude de la durabilité dans le secteur des PME est particulièrement importante. Une étude empirique a été réalisée dans 4 articles auprès de 2000 PME manufacturières pour explorer dans quelle mesure le concept de RSE a été compris et adopté par les PME vietnamiennes. La théorie des parties prenantes, de l'entrepreneuriat et de base de ressources ont été principalement utilisées car elles aident à comprendre le phénomène de l'entrepreneuriat durable, en particulier dans un cadre de recherche spécifique à un pays. Les théories des parties prenantes et d’entrepreneuriat sont utilisées pour expliquer l'engagement des PME en RSE à l’article 01. La théorie des parties prenantes est utilisée dans l’article 03 et partiellement dans l’article 02 pour examiner les impacts de différents acteurs sur le choix

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stratégique durable. La théorie de ressources est utile afin d’expliquer les barrières qui entravent la pratique de RSE des PME (article 04).

L'étude révèle une tendance croissante chez les PME vietnamiennes à essayer de mener leurs opérations de manière durable. Néanmoins, les pratiques de RSE dans les PME semblent être largement informelles. Les PME tendent à être plus réactives que proactives dans le but de se conformer aux lois. Il existe des preuves de pratiques durables et actives inspirées par les propriétaires-exploitants individuels de PME. Cependant, ceux-ci ne sont pas répandus. Au sein des PME, les principaux facteurs de réussite liés à RSE sont identifiés comme l’innovation, les partenaires en réseau, clients étrangers et applications technologiques, la concurrence. Les défis majeurs qui tendent à entraver leurs efforts comprennent la pénurie de soutien financier, manque de connaissances et d’informations, faibles niveaux d'application technologique et la résistance des managers. L'étude a révélé que, malgré la volonté déclarée du gouvernement de promouvoir la RSE dans les PME, ces dernières ne sont pas suffisamment réactives au Vietnam pour poursuivre cette voie. En outre, malgré le retour sur investissement et la rentabilité des entreprises engagées dans ce processus, peu de PME y participent : ce qui montre l’importance de réseau et d’information dans le contexte du pays.

Notre étude démontre également que l’ouverture de l’économie vietnamienne aux échanges internationaux produit des effets positifs en termes de pratique de RSE au sein des PME locales. Cependant, cette étude se focalise uniquement sur les PME formelles ; c’est pourquoi les futures recherches doivent tenter de comprendre les pratiques de RSE en PME informelles afin de donner une vision globale sur le secteur des PME au Vietnam.

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UNIVERSITY OF ROUEN NORMANDY Faculty of Law, Economics and Management

Normandy Doctoral School in Economics and Management

Thesis title

SMEs and Sustainable Development in the context of Globalization: Vietnam’s Case

Thesis in partial fulfillment of the requirements for the Degree of

DOCTOR OF PHILOSOPHY (PhD) AWARDED BY THE UNIVERSITY OF ROUEN NORMANDY

Discipline: Economics Submitted and defended by

Mr Quang LE VAN

PhD Supervisors: ThiAnh-Dao TRAN (CREAM-EA 4702, University of Rouen Normandy) and Manh Hung NGUYEN (INRA, Toulouse School of Economics)

Abstract

The globalization of markets imposes imperatives on the competitiveness of companies and has consequences for the environment and humans. In this context, researchers propose sustainable development (SD) as an alternative to preserve our environmental and social heritage. Companies as major players in our society must play their part. Among these, small and medium-sized enterprises (SMEs) are more numerous and important in our economies, their responsibilities are all the more important. To be competitive and survive for the competition that comes from everywhere, they have no other choice than to innovate and deploy their strategies by developing products that are more respectful of the environment.

Moreover, without a critical mass of SMEs engaged in SD, this project would be unachievable. To do this, integrating both new products and SD in their management

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approach would be a way for SMEs to be responsible while being competitive. Howeve, the question is can they do it taking into account the lack of resources and know-how in the field of SD. What motivates SMEs to engage in sustainable development? This is the central question that is the subject of our study.

Previous studies showed that corporate commitment to SD is motivated by financial advantage or concerns about reputation. Large companies have begun to pay attention to the process of sustainable development, SMEs seem to be lagging behind and yet they have specific characteristics such as organizational flexibility, proximity to local actors that favor the implementation of this process. However, many SMEs still hesitate to engage in the practice of CSR (Corporate Social Responsibility) for lack of resources and fear of return on investment. There is a dearth of research on how SMEs perceive and implement the concept, particularly from a developing countries perspective.

This study helps to fill these gaps by examining how sustainable development is perceived and practiced by SMEs in Vietnam. In a developing and transition economy like Vietnam, financial, human, technological and institutional resources are limited and sustainable development is interpreted in a national and cultural context, so a CSR study in the SME sector is particularly important. The empirical study conducted in 4 articles with 2000 manufacturing SMEs explores to what extent the concept of CSR is understood and adopted by Vietnamese SMEs. Stakeholder, entrepreneurship and resource base theory were used primarily as they help to understand the phenomenon of sustainable entrepreneurship, especially in a country-specific research framework. Stakeholder and entrepreneurial theories are used to explain CSR SME engagement in Article 01. Stakeholder theory is used in Article 03 and partly in Article 02 to examine the impacts of different actors on sustainable strategic choices. In this article 02 we also use the neo-institutional theory to explain the diffusion mechanism of CSR practice in international trade. The resource theory is useful in explaining the barriers to SME CSR practice (Article 04).

The study reveals a growing trend among Vietnamese SMEs to try to conduct their operations in a sustainable way. Nevertheless, CSR practices in SMEs appear to be largely informal.

SMEs tend to be more reactive than proactive in order to comply with the laws. There is evidence of sustainable and active practices inspired by individual owner-operators of SMEs.

However, these are not widespread. Within SMEs, the main success factors related to CSR are identified as innovation, network partners, foreign customers, technology applications and competition. Major challenges that tend to hamper their efforts include lack of financial support, lack of knowledge and information, low levels of technological application and manager resistance. The study reveals that despite the government's stated intention to promote CSR in SMEs, Vietnamese SMEs are not sufficiently reactive pursuing this path and that, despite the return on investment and profitability for the companies involved in this process, few SMEs are participating in this showing the importance of networking and information in the context of this country. Our study also shows that the opening up of Vietnam's economy to international exchanges has positive effects in terms of CSR practices among Vietnamese SMEs. However, this study focuses only on formal SMEs, and future

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researchers must try to understand CSR practices in informal SMEs to give a global vision on Vietnamese SMEs.

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Table des matières

1 Contexte et objectifs de recherches ... 12

1.1 Introduction ... 12

1.2 Le contexte de recherche ... 13

1.2.1 Le contexte général de recherche ... 13

1.2.2 Le contexte spécifique lié aux PME ... 14

1.2.3 Le contexte du Vietnam et les pays en développement ... 15

1.3 Les objectifs de la recherche ... 16

1.4 La structure de la thèse ... 17

2. La revue de la littérature ... 18

2.1 L’introduction ... 18

2.2 Du développement durable à la responsabilité sociale des entreprises : l’évolution du concept 19 2.2.1 Du développement durable à la RSE ... 19

2.2.2 La responsabilité sociale de l’entreprise et le développement durable dans le secteur des entreprises. ... 20

2.2.3 L’émergence de RSE dans les pays en voie de développement ... 23

2.2.4 La RSE dans le contexte du Vietnam ... 24

2.3 Cadre théorique de la RSE ... 26

2.3.1 La théorie des parties prenantes (stakeholders) ... 26

2.3.2 Théorie entrepreneuriale ... 27

2.3.3 Théorie de bases de ressources. ... 27

2.3.4 Les phase de modèle de durabilité ... 28

2.3.5 Le cadre théorique revisité sur la RSE ... 29

2.4 La RSE en PME ... 30

2.4.1 Les spécificités de PME ... 31

2.4.2 La gestion de RSE dans les PME ... 36

2.4.3 Les recherches antérieures sur la RSE en PME ... 38

2.4.4 Le rôle de PME responsable dans l’économie en transition ... 40

2.5 Les facteurs d’influence de pratique de RSE ... 43

2.5.1 Les caractéristiques individuelles du dirigeant ... 43

2.5.2 Les caractéristiques organisationnelles et l’accès aux ressources ... 44

2.5.3 L’influence des parties prenantes ... 45

2.6 Les barrières d’engagement de RSE en PME ... 47

2.7 La transmission de la RSE en PME ... 49

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2.8 L’innovation verte et les PME ... 50

2.9 Les perspectives de recherche ... 52

2.10 Les principales questions de recherche dans les articles. ... 55

3 Le positionnement épistémologique et la méthodologie ... 56

3.1 Le positionnement épistémologique... 56

3.2 La méthodologie quantitative de recherche ... 57

3.3 Data sources ... 58

3.4 Le choix des échantillons ... 59

3.5 La fiabilité et la validité de la recherche ... 60

4. Approche analytique et résultats dans les articles ... 61

4.1 Un domaine multidisciplinaire ... 61

4.2 Les facteurs déterminants de la RSE (Article 01) ... 62

4.3 L’impact du commerce sur les pratiques de RSE des PME (Article 02) ... 63

4.4 L’influence des parties prenantes sur le choix stratégique de produits verts. ... 63

4.5 Les obstacles à l’engagement responsable des entreprises ... 64

4.6 Les articles de thèse dans le contexte ... 65

5 Contributions et implications ... 67

5.1 Contributions pour la revue de la littérature ... 67

5.2 L’application pour les chefs d’entreprises ... 68

5.3 Application pour les décideurs politiques ... 69

5.4 Les limites et les futures recherches ... 70

Bibliographie ... 72

PARTIE II ... 86

La liste des articles... 86

Article 01 ... 86

Article 02 ... 86

Article 03 ... 86

Article 04 : ... 86

Article 01 ... 87

Les déterminants d’engagement des PME des pays en voie de développement en RSE ... 87

Article 02 ... 123

Les PME comme «émetteurs» de la pratique de la RSE dans une entreprise nationale à travers le commerce extérieur: une étude de cas des PME au Vietnam ... 123

Aricle 03 ... 153

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PME et Stratégie de diversification des produits verts: les rôles des parties prenantes ... 153 Article 04 ... 179 Les barrières pour le developpement de produits verts et la rentabilité des PME vietnamiennes ... 179

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Liste des abréviations

CE Commission Européenne

CNUED Conférence des Nations Unies sur l’Environnement et le Développement CSR Corporate Social Responsability

DD Développement Durable GRI Global Reporting Initiative

GSO General Statistics Office of Vietnam (Bureau Général de Statistique du Vietnam)

HACCP Hazard Analysis and Critical Control Points

ISO International Standard Organisation (Organisation Internationale de Normalisation)

ME Moyennes entreprises

MOIT Ministry of Industry and Trade of Vietnam OMC Organisation Mondiale du Commerce ONG Organisation Non Gouvernementale ONU Organisation des Nations Unies PE Petites entreprieses

PIB Produit Intérieur Brut

PME Petite(s) et Moyenne(s) Entreprise(s)

PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement PNUE Programme des Nations Unies pour l’Environnement R&D Research and Development

RSE Responsabilité Sociétale des entreprises TQM Total Quality Management

UE Union Européenne

UN United Nations

UNIDO United Nations Industrial Development Organization WBCSD World Business Council for Sustainable Development WCED World Commission on Environment and Development

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1 Contexte et objectifs de recherches

1.1 Introduction

Le concept de développement durable a pris de l'ampleur à la fois en termes d'importance et de popularité au cours des dernières années. Le développement durable se réfère à «le développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins» (WCED 1987, p.1). Ce concept a attiré la reconnaissance et l'étude dans de nombreux domaines, y compris les entreprises, la société, la politique et la culture. On pense que le développement durable peut être atteint grâce à l'adoption du triple bilan (triple bottom line) qui souligne la nécessité d'atteindre trois objectifs simultanément: économique, social et environnemental (Barbier 1987; Dwyer 2005;

Elkington 1997; Epstein 2008; Robert, Parris et Leiserowitz 2005). Dans le secteur des entreprises, le développement durable des entreprises, la responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) ou la durabilité des entreprises qui intègrent l'utilisation de trip bilan a de plus en plus été reconnu comme un domaine d'étude important (Dyllick & Hockerts 2002; Gallo &

Christensen 2011). On considère que la poursuite du développement durable rend les entreprises plus compétitives et plus résilientes, car elles leur permettent d'utiliser de manière rationnelle et efficace leur ressources financières, leur capacité de travail et leurs matières premières (Porter & Kramer 2006; Porter & Van der Linde, 1995). Bien qu'il soit soutenu que les grandes entreprises sont plus responsables et capables de mettre en œuvre la RSE, les PME sont également exposées à la nécessité d'être durables (Raynard & Forstater 2002;

Russo & Tencati 2009). Il est souligné que l'investissement dans les pratiques commerciales durables par les petites entreprises augmentera leur influence dans les chaînes d'approvisionnement mondiales, car ils peuvent répondre aux demandes croissantes des clients de posséder des produits durables, équitables ou écologiques (Azmat & Ha 2013; Kerr 2006). De même, Moore et Manring (2009, p. 277) proposent que pour les PME,

«l'intégration de la RSE dans leur stratégie concurrentielle peut les aider à optimiser leur taux de survie durable en obtenant ainsi une plus grande rentabilité à travers l'adoption de stratégies durables intentionnelles». Compte tenu du grand nombre de PME dans l’économie mondiale, on s'attend à ce que les avantages obtenus grâce à l'application des pratiques responsables dépassent les limites d'une seule entreprise et impliquent des communautés plus larges (Ciliberti, Pontrandolfo & Scozzi 2008, OCDE, 2004). On prétend que les PME contribuent non seulement à la croissance économique, mais aussi à la création d'emplois, à la réduction de la pauvreté et au développement dans les pays en développement et en transition économique (Smallbone & Welter, 2001). En partageant une vision similaire avec Schumacher (1973), des études récentes suggèrent que les petites entreprises locales peuvent aborder les problèmes de développement durable plus rapidement et plus efficacement par rapport aux grandes entreprises ayant plus de complexité et de conflits organisationnels (Jenkins 2006; Nguyen & Freeman 2009; Storey et al. 2010; Wilkinson, 1999).

Les facteurs clés de réussite pour parvenir au développement durable, indiqués dans la littérature, impliquent le rôle de soutien des gouvernements (Albareda, Lozano & Ysa 2007;

Midttun 2005; North, Smallbone & Vickers 2001; Zadek 2001) et d'autres parties prenantes telles que les propriétaires-gestionnaires, employés, partenaires et clients en réseau (Gadenne,

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Kennedy & McKeiver 2009; Haque & Azmat 2015; Sharma & Sharma 2011; Tang & Tang 2012). En outre, les différentes recherches indiquent également que les PME font face à de nombreux défis dans la poursuite d'un modèle de RSE. Les principaux défis incluent les changements institutionnels et juridiques, le manque de la technologie adaptée (Muller 2005;

Peng & Health 1996; Vo & Nguyen 2006), la concurrence des produits en raison de la mondialisation (Anderson 2011, Dowling et al.,2000), les difficultés financières, les contraintes liées aux ressources humaines, les limitations d'adaptation technologique et l'information et les connaissances limitées sur les pratiques de RSE (Azmat & Ha 2013;

Cunningham 2010; Hoskisson et al., 2000; Ting, 2004). Sans doute, les PME des pays en développement sont confrontées à d'autres défis par rapport à leurs homologues des pays développés dans l'intégration des stratégies de développement durable (Raynard &

Forstater,2002).

Dans le contexte vietnamien, depuis la politique de réforme économique « Doi moi », introduite en 1986, l’arrêt de l’embargo américain en 1994, et l’adhésion à l’OMC en 2006, le Vietnam a accéléré les changements pour assurer une économie durable axée sur le secteur privé. Le secteur privé est considéré comme un moyen important d'assurer la croissance économique, la réduction de la pauvreté et le développement social. Le gouvernement a introduit le droit de l'entreprise et les politiques connexes pour promouvoir la compétitivité des PME (gouvernement du Vietnam 2009, 2014b). De plus, l'Agenda 21 du Vietnam, présenté en 2004, est un programme stratégique qui identifie les objectifs économiques, environnementaux et sociaux pour réaliser une croissance durable. Des règlements sur la protection sociale et environnementale ont également été introduits pour assurer la durabilité des entreprises (Gouvernement du Vietnam 2014 c, 2014d, 2014e). Bien que les lois récentes et les politiques connexes du Vietnam aient tenté d'établir un cadre juridique cohérent et favorable pour faciliter les pratiques de RSE des PME, elles créent des difficultés pour les entreprises en raison de changements fréquents de politiques et de faiblesses dans le processus de mise en œuvre.

1.2 Le contexte de recherche

1.2.1 Le contexte général de recherche

Cette recherche vise à démontrer comment le choix stratégique de RSE en PME vietnamiennes déterminé par son environnement interne et externe. Cette influence peut être due à une opportunité d'affaires identifiée par l'entreprise elle-même, à des incitations aux politiques gouvernementales ou à la demande des consommateurs, des fournisseurs. Les PME peuvent donc avoir un certain nombre de rôles. Elles pourraient être à la recherche de nouvelles opportunités d'affaires, il pourrait s'agir d'un tacticien cherchant à améliorer ses conditions-cadres, elles pourraient seulement prétendre faire du bien pour améliorer sa réputation, ou elles pourraient véritablement s'engager à améliorer l'impact social et environnemental de l'entreprise et surtout elles pourraient jouer un rôle d’un émetteur de la RSE aux entreprises locales.

La littérature sur la RSE souligne rarement le lien entre les transactions commerciales, les actions liées à la RSE et l'impact de l'entreprise sur les conditions d'un développement

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durable. En particulier, nous trouvons peu d'études sur la RSE en tenant compte des pressions concurrentielles auxquelles les entreprises doivent faire face pour rester en vie. Très peu d’études apportent la réponse à la question pourquoi si peu de PME intègre la pratique de la RSE dans leur stratégie. Bien qu'il existe de nombreuses études sur le secteur privé et la RSE dans l’économie en transition (Nguyen, Alam & Prajogo 2008), la principale série d'études sur la RSE est orientée vers les grandes entreprises (Azmat & Samaratunge 2009). Ces entreprises peuvent potentiellement causer de graves conséquences sur l'environnement et la société et elles ont aussi les ressources nécessaires pour atténuer ces problèmes (Russo &

Perrini 2010; Spence, Schmidpeter & Habisch 2003). En outre, des recherches récentes sur les PME dans les économies développées ont révélé une position peu claire quant à savoir si ces entreprises possèdent un niveau élevé de sensibilisation à l'approche de RSE (Studer et al.

2008; Torugsa, O'Donohue & Hecker 2012; Williamson & Lynch- Wood 2001). Dans les économies en transition, les entreprises accordent peu d'attention à l'adoption de la RSE (Jamali, Lund-Thomsen et Jeppesen 2015). Par exemple, les recherches menées en Chine axées sur la durabilité environnementale et sociale des PME chinoises ont révélé que l'information limitée aboutit à un faible niveau de préoccupation et à des attitudes épiques sur les avantages que les pratiques de RSE peuvent apporter (Yu & Bell, 2007). Cependant, il faut s'occuper de l'application de ces résultats au Vietnam.

1.2.2 Le contexte spécifique lié aux PME

La globalisation des marchés a créé un environnement des affaires de plus en plus instable à cause des turbulences dues à la pression concurrentielle née de l'interconnexion des marchés et de l'émergence des nouveaux marchés (Dumez et Jeunemaître, 2000; Wolff, 2008, p.

142). Pour Nonaka (2001), dans une économie globale où « la seule certitude est l'incertitude» (p. 37), l'unique source d'avantage concurrentiel soutenu est l'innovation par le savoir, car lorsque les marchés sont versatiles, la technologie omniprésente, les concurrents multiples et les produits obsolètes du jour au lendemain, les entreprises qui réussissent sont celles qui créent constamment de nouveaux savoirs, les diffusent largement dans la structure et les intègrent rapidement dans de nouvelles technologies et de nouveaux produits.

(Nonaka, 2001). Julien (2005) renchérit en affirmant qu'on « [...] ne peut répondre à la concurrence à bas salaires que par plus de savoirs partagés et transformés en diversification de produits ».

Les PME sont plus rapides et plus innovantes que les grandes entreprises (Filion, 2007, pp. 1- 16; Julien, 2005). En effet, les PME sont à l'écoute et proches des réalités économiques, sociales et environnementales de leur milieu. Elles peuvent y percevoir des problèmes et des occasions d'affaires parce qu'elles appréhendent mieux les préoccupations des acteurs en présence (Spence, 2007, p. 12; Torrès 2007). Cela leur permet de voir et de répondre à des demandes ou à des besoins non satisfaits (Carrier, 2007, p. 122). Plusieurs chercheurs ont observé un lien entre le développement durable et l'innovation dans la grande entreprise c’est-à-dire la RSE a permis de stimuler l'innovation dans ces grandes entreprises. Dans la PME, très peu de travaux soulèvent un tel lien. Néanmoins, on peut citer ceux d'Alves, Marques, Saur et Marques (2007), de Oontenwill (2005), de Labelle (2008), de Spence (2005) et, de Spence, Boubaker-Gherib et Ondoua (2007) qui mettent l'emphase sur l'engagement des

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PME, leur interaction avec des parties prenantes ou leurs capacités en termes de créativité et de développement de nouveaux produits, par rapport au DD.

1.2.3 Le contexte du Vietnam et les pays en développement

Le contexte économique et la transition institutionnelle font du Vietnam un cadre riche de recherches pour mieux comprendre la RSE dans les PME. Tout d'abord, les entreprises privées ont commencé à se développer au Vietnam depuis la politique de réforme en 1986 et l’ouverture de l’économie sur le marché international début des années 2000. Une économie, avec la domination des entreprises publiques dans le passé, s'est transformée en une économie plus ouverte dans laquelle presque toutes les entreprises privées sont des PME. En 2015, il y avait 368 010 PME, qui représentaient environ 98% du nombre total d'entreprises et employées 60 pour cent du nombre total d'employés et ont contribué pour 45 pour cent du PIB (GSO 2015). Malgré la contribution significative des PME, il n'y a pas eu de rapports détaillés ou de recherches sur les pratiques de la RSE dans les PME vietnamiennes.

Dans la littérature sur les PME dans d'autres pays, il est peu disponible pour savoir si l'introduction de directives politiques officielles a répondu adéquatement aux besoins des PME et a atténué les défis auxquels ils sont confrontés dans la mise en œuvre des pratiques de RSE (Boso, Story et Cadogan 2013; Krasniqi 2007). Il semble que les gouvernements des pays en transition continuent de se méfier de leurs rôles dans le processus d'élaboration des politiques et d'encourager la participation des associations industrielles, des voix commerciales individuelles et des recherches professionnelles pertinentes (Gulati & Singh 1998; Silajdzic, Kurtagic & Vucijak 2015). De plus, la dépendance à la promulgation d'une politique par le biais de nombreux documents juridiques a entraîné un retard dans la mise en place de lignes directrices, une complexité et contribué à confusion. Cela rend difficile aux entreprises de savoir quoi faire (Peng & Health 1996). L'intégration des pratiques de RSE dans les PME est considérée comme un comportement entrepreneurial important. La préoccupation croissante concernant la RSE peut être considérée comme une opportunité commerciale plutôt que comme une menace (Revell & Blackburn 2007). L'adressage peut améliorer l'équité sociale en améliorant les conditions de travail et en créant des emplois (Radin & Calkins 2006) et en améliorant la qualité de l'environnement grâce à l'utilisation efficace des ressources naturelles et des systèmes de gestion des déchets (Jermier et al., 2006).

Dans les économies en transition, le développement rapide des activités entrepreneuriales joue non seulement un rôle économique, mais aussi socio-politique, car il soutiennt la transformation d'une économie centralisée et planifiée en une économie de marché axée sur les entreprises privées et les institutions du marché libre (Smallbone & Welter 2012). Dans le même temps, il est suggéré que le développement des comportements entrepreneuriaux repose largement sur les conditions institutionnelles (Ahlstrom & Bruton 2010; North 1990;

Smallbone & Welter 2012). La participation accrue des pays en transition comme le Vietnam au mouvement de la mondialisation économique et son adhésion à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) peuvent influencer de manière significative les pratiques de durabilité des PME. En outre, l'utilisation de relations personnelles et de réseau dans les pays asiatiques peut également avoir un impact sur l'adoption des pratiques de RSE des PME.

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L'adoption de théories pertinentes pour examiner l’engagement des PME vietnamiennes en RSE promet d'enrichir la compréhension du domaine. Cette recherche utilise une littérature centrée sur la théorie des parties prenantes (Asiedu et Freeman 2007, Haque et Azmat 2015, Perrini, Russo et Tencati 2007) et la théorie de l'entrepreneuriat (Chiles, Bluedorn et Gupta 2007, Kuckertz & Wagner 2010, Schumpeter 1964). La théorie des parties prenantes permet d'aborder à la fois les aspects économiques et sociaux du développement durable des PME et de comprendre l’interaction entre l’entreprise et son environnement. Simultanément, la théorie de l'entrepreneuriat est utilisée pour examiner le potentiel des PME à adopter des pratiques de développement durable par le biais d'un comportement entrepreneurial. La combinaison de l'utilisation de ces deux théories devrait fournir des informations utiles sur les pratiques de RSE dans les PME des économies en transition notamment en tenant compte de la particularité du contexte économique, social, institutionnel de ces pays et les caractéristiques spécifiques des PME évoluées dans cet environnement. En collaboration avec la théorie des parties prenantes et de l'entrepreneuriat, la théorie des ressources permet d’éclairer les barrières qui limitent la démarche proactive sociale et environnementale des PME (Wernerfelt, 1984, Rumels 1984b, Barney, 1995, Foss, 2014). En ce qui concerne la stratégie de développement durable, la théorie du «Besiness Case» contribue à la compréhension du choix stratégique de RSE des PME face à la concurrence. Cela est étayé par des études publiées dans des revues universitaires de premier plan telles que le Journal of Business Venturing, le Journal of Business Ethics, l'Entrepreneuriat: Theory and Practice, le Journal of Cleaner production et Internatinal Management review.

1.3 Les objectifs de la recherche

La RSE est souvent considérée comme un effort des entreprises pour intégrer les préoccupations sociales et environnementales dans leurs opérations sur une base volontaire (UE, 2001). Une compréhension plus précise et plus élaborée de la RSE est développée dans le cadre de cette thèse.

Les articles de cette thèse doctorale ont un dénominateur commun: un intérêt pour la façon dont les facteurs contextuels, économiques, financiers et les caractéristiques des entreprises influencent la RSE. Parmi les facteurs contextuels, la thèse souligne les caractéristiques spécifiques au secteur, les éléments liée aux caractéristiques individuelles de l’entrepreneur, et les perceptions de la RSE des parties prenantes. Concernant les facteurs économiques et financiers, l’intensité de la concurrence et les profits escomptés font partie de notre analyse.

Parmi les caractéristiques de l'entreprise, la thèse considère le degré d'internationalisation de l’entreprise, sa taille, l'intensité des connaissances et l'intensité du travail. L'objectif principal de ce projet de thèse est de contribuer à une meilleure compréhension des questions suivantes:

i) Comment devrions-nous comprendre la RSE en prenant en compte les caractéristiques des PME dans l'économie en transition vers l’économie de marché? De nombreuses contributions universitaires considèrent que la rentabilité économique est l'une des responsabilités sociales de l'entreprise, mais peu se concentrent sur les implications des pressions concurrentielles pour la RSE. Lee (2007) signale une tendance dans la littérature sur la RSE dans les années 90 d'un couplage plus étroit entre la RSE et la performance financière de l'entreprise. Cette littérature montre comment la RSE peut générer des profits pour les

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entreprises, mais peu de ces contributions considèrent que la RSE devrait être définie comme des efforts qui visent à générer des profits et un impact bénéfique pour l'environnement social et naturel. En reliant notre compréhension de la RSE aux externalités des entreprises - et donc aussi aux transactions commerciales via les activités d’import et d’export - nous analysons la RSE comme un dérivé des opérations commerciales concurrentielles.

ii) Pouvons-nous établir un lien entre le choix stratégique de la RSE et les indicateurs du développement durable? Le modèle dominant dans ce domaine est le «triple bottom line», souvent attribué à Elkington (1997). On soutient dans cette thèse que le modèle du triple bottom line ne fait pas ressortir des importantes différences qualitatives entre les valeurs économiques, sociales et environnementales. Dans un sens étroit, la durabilité économique est l'exigence la plus fondamentale pour toutes les entreprises. Il existe de nombreuses entreprises rentables qui ne remplissent pas les exigences de base en matière de durabilité sociale et environnementale ou de très nombreuses entreprises, surtout les PME hésitent encore ou n’osent pas mettre en œuvre la stratégie verte puisque le coût d’une telle opération est souvent élevé et le retour en investissement est assez long. Ici, le développement durable est donc intégré dans un modèle de RSE qui reflète la primauté des facteurs économiques dans les comptes des entreprises et la primauté de RSE lors d’examen des barrières susceptibles empêchant la pratique de RSE dans les PME.

iii) Comment l'interaction entre le niveau de l'entreprise et le niveau sociétal influence-t- elle la RSE? La littérature universitaire sur les déterminants de la RSE tend à se concentrer soit au niveau de l'entreprise, soit au niveau sociétal. Ici, l'objectif est de considérer comment les caractéristiques liées à la RSE au niveau sociétal peuvent éclairer notre compréhension au niveau de l'entreprise et vice versa. Les caractéristiques au niveau sociétal pourraient être l’innovation, la perception des employés, la concurrence, le pouvoir de consommateur ou les caractéristiques des réglementations gouvernementales. Une meilleure compréhension de l'interaction entre les éléments au niveau de l'entreprise et de la société contribuera à une meilleure compréhension de la manière dont les gouvernements devraient stimuler la RSE et comment les entreprises devraient trouver une stratégie RSE rentable et efficace. Y a-t-il des recommandations valides ? Nous examinons si notre approche conduit à des recommandations pour les gouvernements et les chefs d’entreprises dans l'analyse empirique de la RSE.

1.4 La structure de la thèse

Dans la première partie, l'objectif est de présenter les principaux arguments et conclusions des articles dans le cadre d'un ensemble cohérent avec les facteurs d’influence et d'élargir les arguments et de développer de nouveaux problèmes et de questions liés aux arguments et conclusions des articles.

Chapitre 1- Contexte et objectifs de recherche: Ce chapitre fournit le contexte et la portée de l'étude; le développement durable est considéré comme une question contemporaine importante, en particulier en ce qui concerne le secteur des PME. L'objectif général de la recherche et les principaux concepts de cette thèse y sont également présentés.

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Chapitre 2 - Revue de la littérature: Ce chapitre passe en revue de manière critique la littérature existante sur le développement durable, la RSE et la logique de l'adoption de RSE dans les PME. Il traite de la littérature pertinente à la contribution de la RSE des PME du Vietnam. Le chapitre présente également les facteurs et défis auxquels les PME doivent faire face pour se développer durablement. Les liens entre l’innovation verte et la transmission de la RSE en PME dans la chaine d’approvisionnement sont également discutés. Sur la base de la littérature et les théories discutées, les perspectives de recherches et les questions de recherche sont développés.

Chapitre 3 – Méthodologie et positionnement épistémologique : Ce chapitre présente la méthodologie quantitative, le positionnement épistémologique, les sources de données et le choix d’échantillons pour cette étude. La fiabilité et la validité de la recherche sont discutées dans la dernière section de ce chapitre.

Chapitre 4 - Les approches analytiques et les résultats des articles sont présentés dans ce chapitre. La dernière section de ce chapitre (section 4.6) tente de positionner chacun des cinq articles sur le long d'une «chaîne d'impact de la RSE». Ici, il est illustré comment tous les articles de cette thèse concernent l'environnement de l'entreprise. Certains traitent principalement des déterminants de la RSE (articles 01, 03) alors que les autres sont plus concernés par l'impact de la RSE (articles 02) ou encore par la RSE performante (article 04).

En conclusion, il est soutenu que le contexte interne et externe de l’entreprise détermine le niveau de la RSE en PME.

Chapitre 5 – Contributions et limites : Ce chapitre souligne les principales conclusions, les contributions aux recherches globales, les perspectives comparatives, les contributions clés à la littérature et la théorie, les implications aux entrepreneurs et aux décideurs politiques et les recommandations.

2. La revue de la littérature

2.1 L’introduction

Ce chapitre traite de la littérature existante et des théories pertinentes pour le développement durable dans le secteur des entreprises en mettant l'accent sur les PME.

Premièrement, il discute de l'évolution du concept de durabilité. Ensuite, il passe en revue les définitions disponibles du développement durable et du cadre des entrepreneurs durables. La section suivante fournit une discussion sur les différentes théories et la prise en compte des pratiques de RSE dans les PME. Dans la poursuite du développement durable, il existe des facteurs de succès facilitant de telles pratiques, y compris le rôle important de l’entrepreneur et d'autres parties prenantes. Leurs rôles sont également discutés et mis en évidence. En plus des facteurs de succès, les PME rencontrent également les défis typiques d'une économie en transition qui entravent la mise en œuvre de leurs pratiques de RSE. Sur la base de ces éléments, ce chapitre encadre les perspectives de recherche ainsi que les questions de recherche en montrant la voie des PME vers le développement durable.

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2.2 Du développement durable à la responsabilité sociale des entreprises : l’évolution du concept

Le développement durable a pris ses racines dans différentes découvertes et prises de positions du 20ième siècle. L'Histoire de ce concept peut être abordée selon de multiples points de vue, à la lumière de différents champs de connaissance. L'approche choisie ici, est l'analyse des évolutions de ce courant selon les acteurs, afin de mettre en évidence les positions des acteurs économiques que sont les entreprises.

Cette section, examine l‘évolution du concept du développement durable à la RSE au fil du temps, comme elle aborde aussi, l‘émergence de ce concept dans les pays en voie de développement.

2.2.1 Du développement durable à la RSE

La recherche d’un équilibre entre protection de l’environnement et développement économique et social a été depuis longtemps au centre des préoccupations et des réflexions.

Dès les années cinquante, l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) a publié son premier rapport sur l’état de l’environnement dans le Monde. Il s’agissait d’un rapport annonciateur de la recherche de réconciliation entre l’économie et l’écologie.

Des années après, le club de Rome a travaillé sur des concepts dépassant les idées écologistes de l’époque.

Avec l’aide de différents chercheurs du Massachusetts, l’Institute of Technology en 1972 a commandé un rapport qui démontrait que « dans un monde aux ressources naturelles limitées, un modèle économique fondé sur une croissance illimitée conduira à un effondrement des sociétés ». La même année, l’Organisation des Nations Unies a organisé à Stockholm, sa conférence sur l’environnement humain, dont l’objectif était l’examen des liens entre environnement et développement. De cette conférence, aboutit la création du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), en complément du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Les années quatre-vingt, sont beaucoup plus sombres puisque à cette époque le grand public était témoin de la montée en puissance de la pauvreté, ainsi que de la pollution ce qui a montré l’urgence d’une solidarité planétaire aussi bien pour l’homme, la société, et l’environnement. En réponse à de telles préoccupations, la Commission Mondiale sur l’Environnement et le Développement (CMED), a pour la première fois fait référence en 1987 dans un rapport intitulé « Notre Avenir à tous» au terme de « sustainable development », traduit en français par « développement durable». Depuis l’emploi de ce terme en 1987, les institutions et les organisations ont exigé de donner une définition. Mais la plus importante définition reste celle de la Commission Brundtland (ou Rapport Brundtland du nom de la présidente de la commission, la Norvégienne Gro Harlem Brundtland) qui définissait le développement durable comme :

Un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs.

Deux concepts sont inhérents à cette notion :

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Le concept de besoin et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d'apporter la plus grande priorité

Et l'idée des limitations que l'état de nos techniques et de notre organisation sociale imposent sur la capacité de l'environnement à répondre aux besoins actuels et à venir

La définition de la francophonie considère les "cinq piliers" : l'environnement, l'économie, la démocratie (l'Etat de droit et les droits de l'Homme), le développement social et la diversité culturelle et linguistique.

Le développement durable, depuis la conférence de Rio, est également représenté par l'intégration de trois sphères, selon "trois piliers" :

− L'environnement

− L'économie

− Le social

Il associe les trois objectifs d'efficacité économique, de préservation de l'environnement et d'équité sociale dans un cadre de bonne gouvernance.

Nous pouvons également noter la réalisation d’autres conférences proches du concept du développement durable, comme le Sommet de Johannesburg en 2002, auquel des populations très diverses (grandes entreprises, entreprises privées, Présidents des pays développés ou en développement, etc.) ont pu exprimer leurs points de vue de manière constructive, afin de trouver la meilleure voie à suivre pour que les principes du développement durable soient respectés et se traduisent par des résultats concrets. Dans cette logique, le sommet a présenté pour la première fois le concept de la RSE,

«comme une déclinaison pour l'entreprise des concepts de développement durable, qui intègre les trois piliers environnementaux, sociaux, et économiques».

Ce lien défini dans le sommet de Johannesburg entre le développement durable et la RSE a été conservé dans les définitions de plusieurs pays et organisations, à l’exemple du Ministère Français de l'Ecologie et du Développement Durable qui considère que « le concept de la responsabilité sociale est directement lié à la notion de développement durable, dont il est la déclinaison pour les entreprises ».

De la même manière, The World Business Council for Sustainable Development (WBCSD) intègre la RSE dans un contexte de développement durable. Selon le (WBCSD), la RSE est

«l’engagement continu des entreprises à agir correctement sur le plan de l’éthique et de contribuer au développement économique, tout en améliorant la qualité de vie de ses employés et de leurs familles, de la collectivité locale et de l’ensemble de la société».

Dans les paragraphes suivants nous allons revenir avec plus de détails sur la définition, l‘origine et l‘évolution du concept de la RSE qui est liée d‘une manière ou d‘une autre au concept du développement durable.

2.2.2 La responsabilité sociale de l’entreprise et le développement durable dans le secteur des entreprises.

Développement durable, responsabilité sociétale, éthique, performance sociale, morale, Corporate social responsability autant de termes qui foisonnent aujourd’hui en France comme à l’international pour définir le développement durable.

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La RSE est un concept sémantiquement flou mais fédérateur qui vise à optimiser psychologique et écologique (people et planet) au même titre que la dimension économique (profit). Elle est articulée autour d’un triple enjeu « win, win, win » traduit par l’expression

« the trilpe bottom line » inventée par Jonh Elkington (1994) et qui ambitionne de réconcilier le profit (profit), le social (social) et l’habitabilité de la planète (planet). En d'autres termes, les entreprises devraient veiller à ce que leurs activités permettent d'obtenir des résultats économiques à long terme sans nuire à l'environnement et à la société (Porter et Kramer, 2006). Il est également suggéré que le succès dans la gestion du triple enjeu peut donner aux entreprises un avantage concurrentiel car elles peuvent gérer efficacement leurs ressources (Andriate et al., 2008; Porter & Kramer 2006).

Initialement, la durabilité d'une entreprise a été identifiée comme la capacité à maintenir ses valeurs économiques, sa croissance et sa rentabilité à long terme (Peteraf 1993; Porter 1985).

Des investissements écologiquement et socialement souhaitables qui ne profitent pas directement aux actionnaires de l'entreprise ne devraient pas être entrepris (Friedman 2007, Levitt 1958). L'hypothèse la plus importante dans cette compréhension de la durabilité est que l'entreprise agit dans l'intérêt de ses propriétaires et de ses actionnaires en maximisant leur richesse (Fowler & Hope 2007). Ainsi, il devient impératif pour la direction d'augmenter la consommation des produits et services de l'entreprise afin d'augmenter les profits. La durabilité écologique est un souci de durabilité économique. Ce concept est développé avec l'argument que les organisations ne sont pas séparées de l'environnement naturel, mais sont situées et fonctionnent à l'intérieur de celui-ci (Sharma & Ruud 2003). On soutient que les activités commerciales créent un impact négatif sur l'environnement en exploitant les ressources naturelles et les déchets et les émissions atmosphériques, ce qui peut avoir des effets néfastes sur les activités commerciales à travers des conséquences telles que le changement climatique (Winn et al., 2011). Autrefois, la littérature sur la durabilité des entreprises étudiait souvent exclusivement des entreprises axées sur l'environnement (Schaper 2002). Ces entrepreneurs, ainsi appelés environnement proactif, utilisent des outils commerciaux pour préserver l'espace, sauver les espèces menacées et améliorer la qualité de l'environnement.

Le concept de la RSE s'est développé plus récemment, appelant à des responsabilités plus larges vis-à-vis des divers groupes de parties prenantes et des communautés dans lesquelles les entreprises opèrent (Carroll 1979, Dunphy, Griffiths & Benn 2007, Freeman 1999). La viabilité sociale concerne les questions sociales liées aux affaires, y compris la santé et la sécurité au travail, la discrimination, l'éthique des affaires, le bien-être de la communauté et les demandes des parties prenantes (Laudal 2011, Young & Tilley 2006). Dans le cadre de cette approche, les contributions sont axées sur les aspects sociaux qui ont attiré l'attention sur la création de lieux de travail plus amicaux et harmonisés pour les employés, en particulier dans les marchés émergents et les économies en développement où des problèmes tels que le travail des enfants, des femmes, les horaires de travail et les bas salaires persistent (Desa et Kotha 2006, Zahra et al., 2009). Pour atteindre l'objectif ultime de l’entreprise durable, les institutions et les universitaires ont tenté de proposer des principes et des pratiques de durabilité. Dans de nombreuses situations, les termes de durabilité des entreprises et de RSE

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sont synonymes et sont interchangeables (Dawkins & Lewis 2003, Thomsen 2013, Van Marrewijk 2003, Wood & Jones 1995).

La RSE aujourd’hui est perçue comme un facteur clé de la légitimité de l’entreprise et une condition de sa capacité à fonctionner de manière efficace et durable ( Persais, 2002). Si le concept de RSE est d’origine anglo-saxonne, il correspond à des pratiques largement partagées dans le monde de l’entreprise mais qui ne forment pas une doctrine unique, la culture entrepreneuriale étant elle-même variable d’un pays à l’autre. Toutefois, sur le plan académique, d’un coté l’école anglophone qui insiste davantage sur le côté éthique et le dialogue avec les parties prenantes et de l’autre, l’école francophone est plus axé sur le développement durable et l’idée que l’entreprise doit se conformer à des cadres réglementaires et institutionnels (Héraud,2012).

Sur le plan politique, Le Pacte Mondial ou « Global Compact des Nations Unis » établit 10 principes d'engagement en RSE des entreprises:

- Droits de l'Homme. Les entreprises sont invitées :

A promouvoir et respecter la protection du droit international relatif aux droits de l'homme dans leur sphère d'influence

A veiller à ce que leurs propres compagnies ne se rendent pas complices de violations des droits de l'homme

- Normes du travail. Les entreprises sont invitées à respecter :

La liberté d'association et à reconnaître le droit de négociation collective

L'élimination de toute forme de travail forcé ou obligatoire

L'abolition effective du travail des enfants

L'élimination de la discrimination en matière d'emploi et de profession - Environnement. Les entreprises sont invitées :

A appliquer l'approche de précaution face aux problèmes touchant l'environnement

A entreprendre des initiatives tendant à promouvoir une plus grande responsabilité en matière d'environnement

A favoriser la mise au point et la diffusion de technologies respectueuses de l'environnement

- Corruption. Les entreprises sont invitées à lutter contre la corruption sous toutes ses formes, y compris l'extorsion de fonds et les pots de vin.

Aujourd'hui, au total près de 160 pays ont adhéré au global compact dont le Vietnam est membre depuis 2007.

La Commission Européenne définit la RSE : « Etre socialement responsable signifie non seulement satisfaire pleinement aux obligations juridiques applicables mais aussi aller au- delà et investir davantage dans le capital humain, l'environnement et les relations avec les

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parties prenantes" (Commission européenne 2001). Selon Dahlsrud (2006), dans son étude sur les définitions de la RSE entre 1980 et 2003 dans les revues de la littérature, la définition de la commission européenne est la plus citée. Cette définition et les principes d’engagement des entreprises dans la RSE proposés par Global Compact des UN nous semblent donc être une base solide sur laquelle nous fonderons nos réflexions. Nous utiliserons ainsi le sigle RSE pour exprimer la contribution des entreprises au développement durable.

2.2.3 L’émergence de RSE dans les pays en voie de développement

Ce n’est que dans les années quatre-vingt-dix, que la RSE a commencé à se développer dans les pays en voie de développement. Depuis, la RSE a connu un essor considérable, et a même finit par rattraper une grande partie de son retard face aux pays européens et américains.

Ainsi, ce concept a commencé à voir le jour avec l’arrivée massive des différentes firmes multinationales occidentales qui sont venues pour installer des unités de fabrication.

C’est en suivant, le schéma observé dans les pays d‘Amérique Latine et de l‘Europe de l’Est , que ce phénomène a contaminé de manière positive les compagnies asiatiques (en particulier les grandes compagnies qui désirent commercer avec l‘Ouest) à pratiquer la RSE (Commenne, 2006).

En Asie, les initiatives de la RSE locale et les questions de la RSE à l’échelle internationale varient énormément. En Chine, par exemple, le gouvernement a mis au point un certain nombre de lignes directrices et d'initiatives autour de la RSE. Au Vietnam, nous assistons à un partenariat entre la direction de la Chambre de Commerce qui représente l‘Etat vietnamien et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), afin de développer la RSE (Chapple et Moon, 2005). Le Bangladesh a mis en place des exonérations fiscales pour les entreprises qui s'engagent dans des programmes de RSE.

Cependant, au Japon et en Corée, l'accent a été mis sur l'information et le volontariat. Les entreprises japonaises, en particulier, ont été des leaders sur les initiatives environnementales.

La RSE sur le continent Africain est un concept très peu connu et partagé dans les milieux des entreprises africaines. De plus, les pratiques de la RSE n’existent pratiquement pas dans une grande partie des pays africains (Ofori ,2007). Les différentes actions de la RSE menées dans les pays africains, résultent plutôt des obligations auxquelles les grandes firmes multinationales sont soumises dans le cadre des législations en vigueur dans leurs pays d‘origine (Europe, Amérique du Nord, etc.), (Visser, 2008).

En résumé, le rapport des pays émergents à la RSE n’a pas cessé de se développer, et cela se traduit notamment par, la création d’institutions puissantes qui pilotent les démarches et qui placent des exigences, des initiatives et des normes volontaires pour encourager le développement de la RSE. Dans certains pays, comme le Japon, la Corée du sud et l’Inde, nous assistons à un abandon des approches volontaires de la RSE. Dans ces pays, les entreprises elles-mêmes reconnaissent la valeur de la RSE dans l‘amélioration de la réputation et la confiance, ainsi que l’image de marque (Chapple et Moon, 2005). Néanmoins, cela ne veut pas dire que tout est positif, en ce qui concerne la RSE en Asie. En effet, il existe encore une énorme confusion entre RSE et philanthropie, notamment dans les pratiques de la RSE au Philippines et au Pakistan à l’exemple des pratiques de la RSE dans les pays de l‘Amérique

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Latine (Welford, 2005). De plus, il convient également de souligner que la région asiatique est confrontée à de nombreuses difficultés particulières comme les structures de gouvernances sous-développées au sein des entreprises et la corruption. A cela s’ajoute de nombreuses inquiétudes au sujet des catastrophes naturelles menant à des risques commerciaux considérables. On constate aussi de nombreux abus concernant le droit du travail et les violations des droits de l'homme qui demeurent toujours présents (Commenne, 2006). Il ressort de ces constats qu’aujourd‘hui, que les gouvernements et les entreprises devraient prêter de plus en plus d’attention au rôle joué par la RSE dans le développement de la région.

2.2.4 La RSE dans le contexte du Vietnam

Les politiques de réformes débutent au Vietnam en 1986 par le développement du secteur privé et le début des années 2000 marque une accélération de l’ouverture de son économie au commerce international. Des exigences de durabilité plus strictes en matière de performance des entreprises et de qualité des produits exercent donc une pression sur les gouvernements et les entreprises pour qu'ils adoptent de manière substantielle les mesures identifiées par l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et les accords de libre-échange régionaux.

Membre du Conseil de l'OMC depuis 2007 et ayant signé un certain nombre d'accords commerciaux bilatéraux et régionaux, le gouvernement vietnamien et le secteur des affaires doivent se conformer à ces règles internationales. La sensibilisation accrue à la nécessité de protéger l'environnement et de promouvoir le développement durable a favorisé l'élaboration de mesures de politique environnementale (MOIT 2014).

Au Vietnam, le développement durable a été attiré l’attention du gouvernement depuis 2004.

Il a affirmé qu'une croissance économique rapide est compatible avec la réalisation du progrès social, l'égalité et la protection de l'environnement. Le développement durable a été développé pour la pertinence avec les caractéristiques spécifiques du Vietnam selon les directives générales données par les Nations Unies (ONU 1992). Le document contient 19 priorités sous les trois grandes: les aspects économiques, sociaux et environnementaux. Dans sa stratégie de développement économique et social entre 2011 et 2020 du 16 février 2011, le gouvernement a de nouveau souligné la nécessité de relier le développement économique aux objectifs sociaux.

Le tableau 1 présente les principaux documents juridiques et les exigences standards auxquels les entreprises vietnamiennes sont censées se conformer. Un document clé concernant l'aide aux PME est le décret gouvernemental 56/2009 / ND-CP du 30 juin 2009, révisé par le décret gouvernemental 90/2001 / ND-CP du 23 novembre 2001. Il note que la création d'entités et les niveaux locaux pour aider les PME avec le soutien financier, l'innovation, l'expansion du marché, l'information et le conseil et le développement des ressources humaines ont été un progrès remarquable pour faciliter le développement durable dans le secteur des affaires. Cela concerne l'intégration des pratiques de RSE dans le secteur des entreprises. En réalité, le secteur des PME est toujours considéré comme confronté à de nombreux problèmes comme manque de transparence, de lisibilité, de corruption, des aides non appropriées, de supports de soutiens concrets.

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Tableau 1 : Documents juridiques sur la pratique de la RSE au Vietnam Types

document

Contenu

Lois

- Loi sur la protection de l'environnement, approuvée le 23/06/2014, avec effet au 01/01/2015, révisée de la loi sur la protection de l'environnement 52/2005 / QH11.

- Loi sur le travail, approuvée le 18/6/2012, avec effet au 01/05/2013, révisé de la loi sur le travail 35/2002 / QH10, 74/2006 / QH11 et 84/2007 / QH11.

- Loi sur les entreprises, approuvée le 26/11/2014, avec effet au

01/07/2015, révisée à partir de la loi sur les entreprises 1999, 2003, 2005.

- Loi sur les normes et les règlements techniques, approuvée le 29/06/2006, en vigueur à partir du 01/01/2007.

- La loi sur la métrologie, approuvée le 01/01/2011.

- La loi sur la qualité des produits, approuvée le 21/11/2007, entrée en vigueur du 01/07/2008.

Décrets, Décisions

-Décret gouvernemental 56/2009 / ND-CP du 30/06/2009 sur le soutien au développement des PME, décret révisé 90/2001 / NP-CP du 23/11/2001.

-Décret 29/2011 / ND-CP du 18/04/2011 portant sur l'évaluation

environnementale stratégique, l'évaluation de l'impact environnemental et les engagements en matière de protection de l'environnement.

-Décision gouvernementale 432 / QD-TTg du 27/03/2013 sur la stratégie de développement durable du Vietnam entre 2011 et 2020.

- Décision du gouvernement 265 / QD-TTg du 02/02/2015 relative à l'approbation du projet sur le renforcement des agences gouvernementales de mise en œuvre pour soutenir les PME.

-Décision du gouvernement 601 / QD-TTg du 17/04/2013 établissant les fonds de développement des PME.

Normes techniques

- Système de gestion de la qualité ISO 9000, TQM, 5S.

- Système de gestion de la sécurité et de l'hygiène des aliments ISO 22000, HACCP.

- Système de gestion environnementale ISO 14000.

- Systèmes de responsabilité sociale SA 8000, ISO 26000.

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