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de Théophile
AKOHA
Texte 1.-Le mariage. :~
Si l'on songe à ce que signifie lelJÏ0i emme pour toute la vie, l'on en vient
à
cette conclusion: choisir une femme, c' ,tparier-Or la sagesse populaire et our '~commande au jeune homme de
«
réfléchir» avant de prendre une décision: e retient ainsi dans l'illusion que le choix d'une femme dépend d'un certain nombr /~. sons 'il serait possible de peser. Cette erreur du bon sens est toutà
fait grossière. Vous ,~ tenter de mettre au départ toutes les chances de votre côté - et je suppose la vie . 'us laisse le temps de calculer - jamais vous ne pourrez prévoir votre future ". ~tencore moins celle de l'épouse choisie, encore bien moins celle du couple-formé, Les' acteurs mis en jeu sont trop hétéroclites. A supposer que vous. /
puissiez les calcul ,1"- ans le présent (comme si leur nombre était infini) et que vous disposiez d'une teH~ 'S2't~Hce""",'e l'humain que leurs valeurs vous soient connues et leur hiérarchie
,1;'\~>" .J~' "~~,*,blm~«;:.y
évidente." ~rcôr~ ne sauriez-vous prévoir la fin d'une union faite en connaissance de
«
causes ». Il\'é,l"Îallu,dit-on, plusieurs centaines de millénaires àla nature pour sélectionner les espèces qui nous paraissent adaptées. Et nous aurions la prétention de résoudre d'un coup, en une seule vie, le problème de l'adaptation de deux êtres physiques et moraux des plus hautement organisés ! (c'est pourtant à cette utopie qu'obéit sans le savoir le mal marié, lorsqu'il se persuade qu'un second ou qu'Un troisième essaii
è
l'approchera sensiblement de SOn«
bonheur» alors que tout nous montre que cent mille essais ne seraient pas encore assez pour constituer les premiers éléments, tout balbutiants et empiriques, d'une science du«
mariage heureux»). Ilfaut le reconnaître honnêtement: le problème qui nous est posé par la .nécessité pratique du mariage apparaît d'autant plus insoluble que l'on tient davantage
à
le .«résoudre» au sens rationnel de ce terme.S
ituation
d'
éva
luation
La.question du mariage est à la fois délicate et intéressante. Chacun en parle selon ses _,.,., ._...~ ~inJ.é.l:ê-ts.,-s~s~f01KTt-i0i1-s,s-es-expéri-errœ-:r. .. ft .es':jouven mterrogèlë)clëssüs-
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amaisavoir eu une réponse satisfaisante. ~1b",
Voici un corpus de textes qui présente diverses opinions sur cela. Tü ~"~
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lire le corpus età
répondre aux questions qui te sont posées. Tuconnaissances suivantes: l'argumentation, les genres littéraires; la typoI
tonalité des textes. ' \',
Corpus
Texte L:«
Le mariage» tiré de L'Amour et ['occident de D
Texte2.-«
·
Le mal marié », La fontaine, Fables.
Texte
3.-«Extrait de Sexualité et Amour: dialoalle
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(prêtre de L'archidiocèse
de Cotonou)»
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Examen blanc du BAC 20
13
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2014
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que peü,ci~·:s..Qlitû'deet peu d'angoisse, ~..).
..,',.• é
, Seule'%:11'hdécision dee cet ordre, irrationnelle mais non sentimentale, sobre mais sans
aucun ..G,YêPi'§mepeut, servir de point de départ
à
une fidélité réelle; et je ne dis pas à unefidélité qui soit une recette de «bonheur », mais bien à une fidélité qui soit possible, n'étant
pas compromise en germe par un calcul forcément inexact.
Denis de Rougemont, L'Amour et l'Occident, Plon, 1939
le nullement sentimental.
Choisir une femme pour en faire
êpou
s
e,
ce n'est pas dire Mlle Untel:«
Vous êtesl'idéal de mes rêves, vous cOII}13·1Iè.zet é'rà tous mes désirs, vous êtes toute belle et
désirable - et munie d'une dot#açl~cql' dont je veux être le Tristan.
»
car ce serait là mentiret l'on ne peut rien fonder / ,i e mensonge. Il n'y a personne au monde qui puisse
me combler: à peine
c
e
mblé,
ngerais! Choisir une femme pour en faire son épouse,At.
c'est dire à Mlle U .~~~ v~. vivre avec vous telle que vous êtes.
»
Car cela signifie envérité: c'est vous q Je c )'"~{rspour partager ma vie, et voilà la seule preuve que je vous
)t,
aime. ./ -w, ,
,
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(V_taiJt,e,nt,p''0~r dire: Ce n'est que cela! - comme le diront beaucoup de jeunes gens
qui s'at(~pdS}J,t;};èn~,Mlr-du mythe,tu à je ne sais quels transports divins - il faut n'avoir connu
e s'en priver. Mais je dis que
',:~amaisdans ces apparences. Elle
\
!dépit de tout, et qui fonde une
s'engagent à assumer les suites, heureuses ou non. Ce
tête»: car tant que l'on peut calculer.j'admets qu'il
~t
la garantie d'une union raisonnable dans les appare es n'
est dans l'événement irrationnel d'une déci
nouvelle existence, initiant un nouv~au risqu
Ecartons tout malentendu: irrati ~l
et au réel,
so 'arbitraire, dont ils
s :wun éloge du
«
coup deque pourra
».
Mais justement cette décision comme telle paraît secola mesure où l'on se persuade qu'il s'agit avant tout de calcul.
D'où je conclus qu'il serait plus conforme à l'ess
d'enseigner aux jeunes gens que leur choix relève toujours
Certes il y a du sophisme dans mon raisonnement: car tout se passe d'ordinaire
comme si le bonheur des époux dépendait en réalité d'un nombre fini de facteurs: caractère,
physique, fortune, rang social ...Mais pour peu que se précisent les exigences individuelles,
ces données extérieurs perdent en importance, et les impondérables deviennent décisifs. Le
sophisme est alors du côté du bon sens, qui recommandait un choix mûri et raisonné, selon
des critères impersonnels.
Mais enfin ce n'est pas l'erreur logique qui est grave, c'est l'erreur morale qu'elle
suppose. Lorsqu'on incite les jeunes fiancés à calculer leurs chances de bonheur, on détourne
leur attention du_Pr:9!2.1èm~.m:oprement éthiQJJ_.~.~En.tentantde ...xédu-Î-r..e4lJ--g_g--èÏ·s-s-i.-ffH:l-l-er--l:e-_·
---~---_. --~;~~~ctèr~de pari-que revêt objectivement un choix de cet ordre, on donne à croire
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tout seramène à une sagesse, à un savoir : et non pas à une décision. Or ce savoir ,. Q~ant être
qu'imparfait, et provisoire, devrait se doubler d'une garantie. Et la seule gara \evable
dvienne
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la manifestation et la confirmation. Le mariage est l'expression de l'amour et l' amour en est
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T,){~lre~~\;sma.,ifestations de l'amour conjugal est le mariage. Ilen constitue le premier
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acte.
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iageest le sceau de l'amour. Dans le même temps, il oriente vers un'~'" d'
supplément d3j~mour.Quand l'homme et la femme s'aiment d'un amour conjugal, ils prennent
le temps de se connaître pour savoir s'ils sont faits I'un pour l'autre. Ils cheminent ensemble et portent à maturité leur projet commun d'amour; et s'ils en sont convaincus l'un pour l'autre, ils l'officialisent dans le rite du mariage qui est une célébration officielle à travers
laquelle ils se disent leur amour, se donnent un consentement réciproque et promettent de se garder une entière fidélité. Garcia de Haro commente bien cette réalité en faisant remarquer que l'acte de consentement réciproque est le même acte de l'amour conjugal. Mieux, il en est
La Fontaine, Fables, Vii, II, 16
'
côtés!
»
Que vous voulez qui soit jour et nuit avec vous?
Retournez au village :adieu. Si de ma vie, Je vous rappelle et qu'il m'en prenne envie,
Puissé-je chez les morts avoir pour mes péchés ~ Deux femmes comme vous sans cesse à mes
.De tous ces gens sipeu soigneux
-Eh
!
Madame, reprit son épouse tout àl'heure. Sivotre esprit est si hargneux;Que le monde qui ne demeure
Qu'un moment avec vous et ne revient qu'au soi:
Est déjàlassé de vous voir,
Que feront des valets qui toute la journée Vous verront contre eux déchaînée? Et que pourra faire une épouse
De certaines philis qui gardent lesdimions Avec
l
e
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gardeurs de cochons. Au bout de quelques temps, qu'on la crut adouci, Lema
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la reprend, «E
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bien! Qu'avez-vous l'ai Comment passiez-vous votre vie? L'innocence des champs est-elle votre fait? Assez; dit-elle: ruaism
a
peineEtait de voir Ies gens plus paresseux qu'ici: Ils n'ont des troupeaux nul souci.
Monsieur court, Monsieur.
»
Elle ne dit tant, que Monsieur, à la fin,
Lassé d'entendre un tel lutin,
V ous larenvoie à la campagne
Chez ses parents. La voilà donc compagne
~
« Monsieur ne songe àrien, Monsiéur dépense tout,
Les valets enrageaient; l'époux était à bout:
Cependant des humains presque les quatre parts
S'exposent hardiment au plus grand des hasards; Les quatre parts aussi des humains se repentent.
l'en vais alléguer un qui, s' étant repenti,
Ne put trouver d'autre parti Que de renvoyer son épouse, Querelleuse, avare, et jalouse.
Rein ne la contentait, rien n'était comme il faut: On se levait trop tard, on se couchait trop tôt; Puis du blanc, puis du noir, puis encore autre chose:
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ex
te 2
:
Le IIIa 1marié Que lebun soit toujours camarade du beau, Dès demain je chercherai femme; Maisco
m
m
e
le divorce entree
ux
n'est pas nouveau, El que peu de beau corps, hôtes d'une belle âme, Assemblement lun et Pautre point, Ne trouvez pas mauvais que je ne cherche point. J'ai vu beaucoup d'hymens ; aucuns d'eux ne mewww
.epreuvesetcorriges.
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1- Formule la thèse de l'auteur. (2pts) .
2- Dégage la structure du texte et donne un titre àchaque partie. (2pts)
3- Résumé (5pts)
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1-2- 'P'r~2:f§''èp~urchaque texte: le type, la tonalité, l'intention dominante de l'auteur. (pts)
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Tu traiteras, selon ton choix, l'un des trois sujets proposés.
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mariage compte tenu du ca
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même temp
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il ajoute qu'u
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tion ultérieure de l'amour dans la communauté
conjugale n'autorise pas.
Cotonou
,
PP.97-99,2006,
he Documents
0the Ma istérium: A
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, San Francisco CA 1993, 247
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dans le
C'est cela l'amour
conjugal dont le mariage et le don corporel sont les <!;@tes
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xualité et Amour
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ill'expression d'un amour qui, outre les sentiments du cœur et de l'esprit, se prolo dans le
don des corps. Ce
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comme J.e' l''
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sou I1°gne,p us m1 1 ut, enrnam
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,propos, le Concile Vatican
il
enseigne que l'amour conjugal n'est pasmais une affection éminemment humaine qui provient de la libre v
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embrasse l'entièreté de leurs personnes jusqu'à leurs corps.
comme la personne irremplaçable avec qui il choisit de parto·
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donne entièrement jusqu'à la fin de sa vie. La femm
communément partage par lhomrne et la femme En effet,
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amou
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constitue la réalitépersonnelle que le consentement ou l'institution du mariage vient confirmer, approuver et
protéger, devant Dieu et devant les hommes. Cet amour qui est confirmé et protégé par le mariage s'exprime à travers le don total et définitif des deux amants, comme le suggèrent les
récits bibliques. « L'homme quittera Sonpère et S3mère et s'attachera
à
safemme et les deux feront une seule chair »,nous dit Genèse 2,24. [..,] Cetteto
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du don se réfèreé
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Disons plutôt qu'il est la lace visible et institutionnelle intérieur
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